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  • Les casques bleus sont confrontés à des menaces plus graves

    Les casques bleus sont confrontés à des menaces plus graves

    ONU, casques bleus, missions de paix – Les casques bleus sont confrontés à des menaces plus graves

    NATIONS UNIES (AP) – Les plus de 87 000 membres du personnel des missions de maintien de la paix des Nations Unies sont aujourd’hui confrontés à de plus grandes menaces car les conflits sont devenus plus complexes et sont motivés par un nombre croissant de facteurs allant des tensions ethniques et de l’impact du crime organisé à l’exploitation illégale des ressources et le terrorisme, a déclaré vendredi le chef du maintien de la paix de l’ONU.

    Jean-Pierre Lacroix a déclaré dans une interview à l’Associated Press que même par rapport à il y a deux ou trois ans, « la plupart de nos missions de maintien de la paix ont un environnement politique et sécuritaire qui s’est détérioré ».

    En outre et « tout aussi important », a-t-il dit, les conflits sont « à plusieurs niveaux » et très souvent locaux et nationaux, mais aussi régionaux et mondiaux. Il a cité en exemple la région appauvrie du Sahel en Afrique, qui connaît une augmentation des activités terroristes.

    Ce qui est à l’origine de ce changement dans la façon dont les soldats de la paix de l’ONU doivent opérer sont un certain nombre de facteurs, à commencer par des divisions politiques accrues entre les 193 pays membres de l’ONU, a-t-il déclaré.

    Les facteurs de conflit sont en augmentation, a déclaré Lacroix, et il y a aussi ce qu’il a appelé « les amplificateurs de conflit », y compris les technologies numériques, l’impact des fausses nouvelles et de la désinformation sur les conflits, et « des groupes armés utilisant des moyens de plus en plus sophistiqués pour saper nos actions ».

    L’ONU a actuellement 12 opérations de maintien de la paix de grande envergure – six en Afrique, quatre au Moyen-Orient, une en Europe et une en Asie – avec plus de 66 000 militaires de 121 pays rejoints par plus de 7 000 policiers internationaux et 14 000 civils.

    Lacroix a déclaré que les soldats de la paix continuent de faire « une énorme différence » dans les pays où ils supervisent les cessez-le-feu comme Chypre et le sud du Liban en termes de prévention des conflits, et « ils font également une énorme différence en termes de protection des civils, même si nous aimerions pour pouvoir faire plus.

    Mais le sous-secrétaire général aux opérations de paix a déclaré que les moteurs du conflit « ont un impact considérable sur les conflits dans lesquels nous sommes impliqués ».

    « Ils constituent des menaces de plus en plus importantes pour les pays dans lesquels nos missions sont déployées, et franchement pour la région où nous opérons », a-t-il déclaré.

    « Sommes-nous suffisamment équipés en tant que système multilatéral pour faire face à ces menaces ? » Lacroix a demandé rhétoriquement. « Je ne suis pas sûr. Je pense qu’il y a probablement plus à faire dans ces domaines.

    Il a qualifié la prochaine réunion ministérielle sur le maintien de la paix de l’ONU à Séoul, en Corée du Sud, les 7 et 8 décembre, d’occasion importante d’améliorer les performances et l’impact des soldats de la paix et « l’efficacité de nos outils » et de mobiliser le soutien international pour ces efforts.

    Lacroix a déclaré qu’« un nombre important » de ministres et de hauts fonctionnaires de tous les États membres de l’ONU sont attendus à Séoul, soulignant qu’une participation de haut niveau est « d’une importance cruciale » en tant qu’expression du soutien au maintien de la paix de l’ONU, qui est financé par un budget distinct de l’ONU. s’élevant à 6,38 milliards de dollars pour l’année se terminant le 30 juin 2022, ainsi que des contributions volontaires.

    Il a déclaré que le département du maintien de la paix avait distribué aux pays membres de l’ONU une liste de ce dont ils avaient besoin pour améliorer la protection des soldats de la paix contre les embuscades, les engins explosifs improvisés et les attaques, et pour protéger leurs camps. La liste comprend également un soutien médical et des équipements améliorés pour rendre les soldats de la paix plus agiles, mobiles et réactifs, en particulier plus d’hélicoptères, a-t-il déclaré.

    Lacroix a déclaré qu’il y a deux autres domaines très importants : l’amélioration de la capacité des missions à collecter et à traiter les informations pour mieux prévenir les menaces au lieu d’avoir à y réagir, et l’augmentation du nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix « parce que nous savons pertinemment que plus les femmes dans le maintien de la paix signifie un maintien de la paix plus efficace.

    Il a déclaré qu’il serait « extrêmement important » que les gouvernements soutiennent la « stratégie du ministère pour la transformation numérique du maintien de la paix, car nous croyons fermement que si nous utilisons au mieux ces nouvelles technologies, cela peut changer la donne pour le maintien de la paix. « 

    Pour ce faire, a-t-il déclaré, l’ONU doit améliorer ce qu’il a appelé « l’alphabétisation numérique du maintien de la paix et de nos soldats de la paix », ce qui signifie plus de formation.

    Si le département du maintien de la paix et les soldats de la paix maîtrisent mieux la technologie numérique, les hommes et les femmes sur le terrain peuvent être mieux protégés, a déclaré Lacroix.

    « Nous pouvons probablement mieux communiquer et également contrer la désinformation », et l’ONU peut mieux collecter et traiter les informations « d’une manière qui peut permettre une action efficace », a-t-il déclaré.

    Mais Lacroix a déclaré que si le maintien de la paix doit réussir – « qui consiste à créer les conditions où les missions de maintien de la paix peuvent partir » – il est « extrêmement important » que les gouvernements soutiennent les efforts politiques pour atteindre cet objectif.

    Il a ajouté qu’il faut également reconnaître que de plus en plus d’opérations de maintien de la paix font partie d’efforts et de partenariats plus larges qui peuvent renforcer différentes capacités, y compris la sécurité, ou aider à fournir une aide humanitaire dans des endroits comme le Congo, le Soudan du Sud ou le Mali.

    « Nous devons nous assurer que nous jouons un rôle où vous pouvez faire la meilleure différence possible, et les autres partenaires doivent avoir la même approche, et nous devons être complémentaires les uns des autres », a déclaré Lacroix.

  • Un Palestinien fait 1 mort et 4 blessés avant d’être tué

    Palestine, Israël, Al Qods, Jérusalem – Un Palestinien fait 1 mort et 4 blessés avant d’être tué

    JERUSALEM (AP) – Un assaillant palestinien a tué un Israélien et en a blessé quatre autres avant d’être abattu par la police israélienne près de l’entrée d’un lieu saint de Jérusalem dimanche, a annoncé la police.

    La police a déclaré que l’attaque avait eu lieu près de l’entrée d’un sanctuaire contesté connu des Juifs sous le nom de Mont du Temple et des Musulmans sous le nom de Noble Sanctuaire. La violence autour du site, qui est considéré comme sacré par les deux confessions, a déclenché de précédentes séries de combats entre Israël et les Palestiniens, le plus récemment en mai.

    Les ambulanciers ont déclaré qu’une personne avait été grièvement blessée, une autre grièvement blessée et trois autres légèrement blessées. L’hôpital Hadassah de Jérusalem a déclaré plus tard que la personne grièvement blessée était décédée. Les ambulanciers ont déclaré que l’attaquant palestinien avait été confirmé mort sur les lieux.

    La police a déclaré que deux des personnes légèrement blessées étaient des officiers et a identifié l’agresseur comme un résident de Jérusalem-Est âgé de 42 ans. Le ministre de la Sécurité publique Omer Bar Lev a déclaré aux journalistes que le tireur était un membre de la branche politique du Hamas du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est, et que la femme de l’homme avait quitté le pays trois jours plus tôt.

    Les médias palestiniens ont identifié l’agresseur comme étant Fadi Abu Shkhaïdem et ont partagé une image de lui portant de longues robes noires et un manteau noir et portant une arme à feu similaire à celle montrée sur les photos de la police.

    Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré au début de la réunion hebdomadaire du Cabinet qu’il avait ordonné aux forces de sécurité d’être en alerte pour empêcher d’autres attaques.

    Le groupe militant du Hamas a salué l’attaque dans un communiqué mais n’a pas revendiqué la responsabilité, qualifiant l’incident d’ »opération héroïque ».

    « La résistance de notre peuple continuera d’être légitime par tous les moyens et outils contre l’occupant sioniste jusqu’à ce que nos objectifs souhaités soient atteints et que l’occupation soit expulsée de nos lieux saints et de toutes nos terres », a déclaré le porte-parole Abdel Latif al-Qanou.

    Dimiter Tzantchev, l’ambassadeur désigné de l’UE en Israël, a déclaré dans un communiqué sur Twitter que ses pensées étaient « avec les victimes de l’attaque lâche dans la vieille ville de Jérusalem » et a condamné « cette attaque insensée contre des civils. La violence n’est jamais la réponse.

    L’incident de dimanche était le deuxième du genre dans la vieille ville historique de Jérusalem ces derniers jours. Mercredi, un adolescent palestinien a été tué par balle après avoir poignardé deux policiers des frontières israéliens.

    Lors de cet incident, les deux policiers ont été hospitalisés et l’adolescent, identifié par la police comme un adolescent de 16 ans originaire de Jérusalem-Est, a été déclaré mort sur les lieux.

    Ces dernières années, les Palestiniens ont perpétré des dizaines d’attaques à l’arme blanche, à coups de fusil et à la voiture-bélier contre des civils israéliens et le personnel de sécurité. Les Palestiniens et les groupes de défense des droits soutiennent que certaines des voitures-bélier présumées étaient des accidents et accusent Israël d’avoir utilisé une force excessive.

    Mais les fusillades autour de la vieille ville de Jérusalem et de ses lieux saints sont relativement rares, et Israël maintient une présence sécuritaire importante dans la région.

    Israël a capturé Jérusalem-Est, y compris la vieille ville et ses lieux saints chrétiens, musulmans et juifs, ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967. Il a ensuite annexé Jérusalem-Est dans un mouvement non reconnu par la plupart de la communauté internationale.

    Les Palestiniens recherchent la Cisjordanie occupée et Gaza pour un futur État indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.

    Associated Press, 21/11/2021

    #Palestine #Israël #Alqods #Jérusalem

  • Pegaus: Israël réprimandée à la place du Maroc

    Pegaus: Israël réprimandée à la place du Maroc

    Maroc, Israël, Pegasus, espionnage, Emmmanuel Macron – Pegasus: Israël réprimandée à la place du Maroc

    Alors que l’Élysée hausse le ton contre Israël après nos révélations sur un espionnage de l’exécutif français par le biais du logiciel de la société NSO, Paris ménage en revanche le pays qui aurait cherché à l’espionner : le Maroc.

    20 juillet 2021, 18 heures. L’organisation Forbidden stories et ses 16 partenaires internationaux, dont la Cellule investigation de Radio France, le Monde, le Guardian ou le Washington Post, révèlent que l’un des portables du président français Emmanuel Macron figure dans une liste de 50 000 numéros de téléphone ciblés par un redoutable logiciel espion, “Pegasus”. Les services de renseignement français, qui connaissaient ce logiciel pour avoir failli l’acheter à la société israélienne NSO, “tombent de l’armoire”, nous confie-t-on au sommet de l’État. Déjà, parce que le contre-espionnage n’avait pas repéré l’activité de Pegasus en France. Surtout, parce que le pays qui aurait visé un millier de citoyens français – dont une bonne partie de la classe politique – serait, selon nos révélations, le Royaume du Maroc, allié fidèle de la France.

    Immédiatement, Rabat dément : le Maroc n’a jamais acquis ou utilisé ce logiciel espion, tout ceci ne serait que calomnies. À l’Élysée, on élabore les éléments de langage. “Si les faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. Toute la lumière sera faite sur ces révélations”, martèlent les membres de l’exécutif. Mais, en coulisses, on nous avertit qu’il faudra se montrer très patients : “Si l’enquête aboutit, ce ne sera certainement pas avant plusieurs années.”

    Une offensive diplomatique contre Israël
    Fin juillet, Emmanuel Macron convoque un conseil de défense extraordinaire. Paris concentre son offensive diplomatique sur Israël, dont le gouvernement concède les autorisations pour exporter les cyberarmes comme Pegasus. Le ton monte entre les deux pays. Selon les informations de la Cellule investigation de Radio France, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a même suspendu un projet de voyage officiel à Tel Aviv cet automne. En octobre, le conseiller israélien à la sécurité se rend à l’Élysée pour tenter de désamorcer le conflit. La France présente une exigence : que ses ressortissants ne puissent plus se retrouver espionnés par des logiciels fabriqués en Israël. Les États-Unis disposent par exemple d’une telle exemption. Tel Aviv s’exécute et promet qu’à l’avenir, les numéros dont l’indicatif est “ 33”, ne pourront plus être visés. “L’accord conclu prévoit que dans tout contrat futur entre une société de cyberespionnage israélienne et un autre gouvernement, il y aura une clause spéciale qui dira que le logiciel ne pourra pas être utilisé contre des cibles françaises”, explique le journaliste spécialiste du renseignement israélien Barak Ravid.

    La “complaisance” à l’égard de Rabat
    Cette tension diplomatique avec Israël tranche avec l’apparente inertie diplomatique dont fait alors preuve la France à l’égard du Maroc, pays pourtant soupçonné par les 17 médias du Projet Pegasus d’être impliqué dans cet espionnage à grande échelle. “Il est extrêmement troublant qu’il n’y ait à ce jour aucune réaction politique digne de ce nom à propos de ce scandale, lâche Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité, dont le numéro de téléphone figure dans la liste des victimes présumées du Maroc. Devant la gravité de ces faits, je ne comprends pas ce silence, cette complaisance des autorités”, ajoute la reporter chevronnée.

    Selon nos informations, Emmanuel Macron, n’a, durant l’été, pas décroché son téléphone pour demander des éclaircissements au roi Mohammed VI. Comment l’expliquer ? Il semble que la France considère qu’à ce stade, aucune preuve incontestable ne peut être fournie. Mais peut-être aussi, parce qu’“il s’agit de pays alliés, amis, qui de temps en temps se font de mauvaises manières et donc on étouffe l’affaire, selon l’historien Pierre Vermeren. On a déjà fait l’expérience d’une crise diplomatique très sévère sous François Hollande entre la France et le Maroc, rappelle le spécialiste du Maghreb. Cela avait entraîné une rupture complète des relations entre les services de renseignement avant les grands attentats de 2015.” Selon Pierre Vermeren, dans un contexte de terrorisme international, “les pays travaillant main dans la main ne peuvent se permettre de couper leurs relations”.

    Des doutes mais “pas de certitudes”
    L’enquête ouverte à Paris a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire, qui bénéficie d’un appui technique de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). L’examen par les enquêteurs de nombreux téléphones a déjà permis de conforter le travail du consortium formé par Forbidden Stories avec l’ONG Amnesty international. Des traces du logiciel Pegasus ont été trouvées dans les téléphones de cinq ministres en exercice, comme l’a révélé Mediapart.

    Selon des témoignages que nous avons recueillis avec nos confrères du Monde, les services français ont la certitude que le Maroc utilise Pegasus depuis plusieurs années, et pas uniquement contre des cibles dites “légitimes”. Mais pour autant, on ne souhaite pas l’accuser publiquement d’espionnage. D’autant moins qu’“on n’arrive pas encore à imputer une responsabilité derrière les attaques”, nous répond-on dans les services de renseignement.

    Pas de questions sur le commanditaire
    Si toutes les victimes de la société civile présentent un lien avec le Maroc, ce n’est pas sur ce point précis que la police aurait pourtant souhaité les entendre. “J’ai été auditionnée pendant deux heures, on m’a posé des questions très techniques sur les usages de mon téléphone, sur les dysfonctionnements que j’ai pu constater, raconte la journaliste Rosa Moussaoui. On m’a en revanche posé beaucoup moins de questions sur le possible auteur ou commanditaire de cette action de piratage. C’est mon avocat et moi qui avons apporté les informations sur les soupçons que nous pouvions avoir au sujet du Maroc.” Un récit d’audition qui coïncide avec celui de Claude Mangin, une habitante d’Ivry-sur-Seine mariée à un militant sahraoui condamné à 30 ans de prison au Maroc. En juillet 2021, nous avions révélé qu’elle avait fait l’objet d’un espionnage constant. “C’est moi qui ai amené sur le tapis la question du Maroc et le fait que cet espionnage avait provoqué plusieurs événements graves, empêchant mon travail de militante”, se désole l’ancienne professeure d’histoire. Elle raconte avoir fait l’objet d’un article dans un journal marocain réputé proche du royaume, où sa vie à Ivry-sur-Seine était “étalée”.

    Les victimes se sentent “abandonnées”
    Claude Mangin a acquis la conviction que des informations ont bien été volées dans son iPhone. “Je ne vois pas comment il peut en être autrement. Qui peut connaître des choses aussi précises sur ce qui se passe chez moi ?” se demande-t-elle. Comme d’autres victimes de la société civile, elle dit ne pas se sentir soutenue ni protégée par l’État français. “Moi qui n’ai pas de casier judiciaire, qui suis chevalier dans l’ordre national du Mérite, qui travaille dans des domaines sociaux… Là, je suis complètement abandonnée.”

    Le silence de la classe politique française surprend aussi le directeur de Forbidden Stories. “C’est assez étonnant, alors que le sujet provoque un vrai débat dans le monde entier, qu’en France il n’y ait aucune commission d’enquête parlementaire qui soit créée”, lance Laurent Richard. “Pendant ce temps-là, il y a beaucoup de victimes. Notre enquête a montré qu’on pouvait quitter un pays et se retrouver ensuite traqué, même en France, même à Paris, par de terribles régimes.”

    L’amitié du Sénat
    Un silence identique règne en effet au parlement. Si la délégation parlementaire au renseignement – seule instance politique ayant le pouvoir de demander des comptes à nos services de renseignement – a bien été saisie, elle n’a procédé, jusqu’à présent, qu’à quelques auditions. Mais ni l’Assemblée, ni le Sénat n’ont demandé une enquête sur Pegasus. Là encore, comment l’expliquer ? Dès le début de l’affaire, le président de la puissante commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat, Christian Cambon – qui est par ailleurs l’un des membres de la délégation parlementaire au renseignement – avait qualifié le travail du consortium formé autour de Forbidden Stories de “campagne de dénigrement” visant “à déstabiliser le Maroc”.

    Or Christian Cambon préside aussi le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat. Aujourd’hui l’élu Les Républicains campe sur ses positions. “Comme je préside le groupe France-Maroc au Sénat, il est assez normal que ma première réaction soit : ‘A-t-on les preuves ?’, se justifie-t-il. J’ai trouvé positif que l’ambassadeur du Maroc en France ait initié des procédures auprès du tribunal de Paris pour que des enquêtes soient lancées”. Les “enquêtes” auxquelles il fait référence sont en fait des plaintes en diffamation, distinctes de l’enquête ouverte sur le fond par le parquet de Paris. “Je suis un ami du Maroc, poursuit Christian Cambon. Donc je n’en rajoute pas !”

    De son côté, le Maroc nie toujours être un client de la société NSO “Je vous affirme de manière solennelle, que le Maroc n’a jamais utilisé le logiciel Pegasus”, nous a encore dit l’avocat du Royaume, Olivier Baratelli.

    D’autres victimes ciblées par d’autres États
    Les services de renseignement français ont par ailleurs découvert, depuis le mois de juillet, que Pegasus avait fait d’autres victimes que celles qui figuraient sur la liste à laquelle _Forbidden Storie_s, Amnesty international et leurs partenaires ont eu accès. Les services de l’État ont procédé à une campagne de vérification des téléphones “de personnes proches du pouvoir, qui travaillent notamment sur la préparation de dossiers sensibles, autour du conseil de défense”, explique une source ayant connaissance des résultats de cette campagne. “Deux iPhones présentaient des marques d’actions malveillantes de Pegasus.”

    Le renseignement intérieur a également détecté depuis juillet sur notre sol une dizaine de victimes de Pegasus, qui pourraient être des ressortissants étrangers présentant “un intérêt légitime” pour certains États. Les services peinent encore à comprendre le fonctionnement de ce logiciel “furtif, très difficile à détecter”. Et la France ne peut pas vraiment compter sur ses voisins pour l’éclairer. Une majorité de pays européens ont en effet acquis Pegasus pour des activités de renseignement ou pour des actions judiciaires.

    France culture, 20/11/2021

    #Maroc #France #Pegasus #Algérie #Espionnage #Israël #NSOGroup

  • « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    Maroc, Canada, police – « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    Lamiae Ouarab a grandi avec des parents qui se méfiaient de la police. Longtemps, elle a été sur ses gardes elle aussi.
    La jeune femme de 20 ans, qui est née au Maroc et a immigré au Québec à l’âge d’un an, est retournée presque chaque année dans le pays de sa naissance, croisant de nombreux policiers aux comportements douteux. Elle en a gardé l’impression que la police n’était pas digne de confiance — une perception que ses parents lui ont aussi inculquée.

    «La police, au Maroc, c’est plus répressif, c’est plus corrompu», a observé Lamiae. Elle a été notamment marquée par un geste relativement bénin, mais improbable au Québec. Elle a vu un de ses oncles remettre une poignée de dirhams — la monnaie locale — à un patrouilleur qui a accepté de lui retirer une contravention pour excès de vitesse.

    Alors qu’elle terminait sa cinquième secondaire à l’École des sentiers, à Charlesbourg, et se demandait où elle s’inscrirait au cégep, Lamiae a eu une révélation. Elle voulait faire un métier sans trop de routine et avoir un impact dans la vie des citoyens aux moments où ils en avaient le plus besoin. Pourquoi ne deviendrait-elle pas policière?

    Un soir, assise sur son lit dans sa chambre, elle a discuté avec son père et sa mère de sa volonté de s’inscrire en techniques policières. Ses parents, qui avaient immigré au Québec spécifiquement pour offrir une éducation universitaire à leurs enfants, ne l’ont pas trouvé drôle.

    Déjà qu’ils se méfiaient de la police, ses parents ne voulaient pas en plus que leur fille adorée gagne sa vie en luttant contre des criminels. De toute façon, le père estimait que sa fille n’avait pas ce qu’il fallait pour devenir policière, se souvient Lamiae.

    Il lui disait : «T’es pas assez grande, t’es pas assez forte», se souvient Lamiae. La réaction parentale a eu l’effet d’une douche froide.

    « C’est sûr que mon moral, mon estime personnelle, ça a beaucoup baissé. Et je suis quelqu’un qui veut vraiment plaire à ses parents. Je suis la fille à papa, alors je voulais vraiment que mes parents soient d’accord avec [mon choix]. »
    — Lamiae Ouarab


    Par l’entremise de sa fille, le père de Lamiae a décliné notre demande d’entrevue.

    «Prends-le, prends le pas, c’est là que je m’en vais»
    Lamiae n’est pas la seule aspirante policière à avoir affronté la réticence parentale. Depuis plusieurs années, les services de police, dont celui de Québec, constatent sur le terrain une méfiance envers la police dans certaines communautés culturelles.

    Né d’une mère brésilienne et d’un père québécois, Laurent Lebeuf, 20 ans, un étudiant de 1re année en techniques policières au Cégep Garneau, a affronté une opposition parentale similaire à celle de Lamiae.

    Sa mère, qui est arrivée au Québec dans la vingtaine, avait une image de la police brésilienne «sous-payée», «corrompue» et «assassinée» par des organisations criminelles, décrit Laurent. Elle ne voulait pas que son fils s’inscrive en techniques policières.

    « Elle était contre ça. Elle préférait que je fasse architecture, génie civil, un autre domaine complètement. Elle a même appelé ma famille du Brésil pour qu’ils essaient de me convaincre de changer d’idée! »
    — Laurent Lebeuf


    Devant l’opposition familiale, Laurent a étudié un an en administration au cégep avant d’abandonner, faute d’intérêt. Il n’a pas tardé à se réorienter en techniques policières. «J’ai dit à ma mère : “c’est ça que je veux faire de ma vie. Prends-le, prends le pas, c’est là que je m’en vais”.»

    Au départ, Lamiae aussi a plié face au refus de ses parents. Au cégep, elle s’est inscrite en soins infirmiers. Elle a fait une session pour réaliser qu’elle n’avait aucunement la flamme, puis une deuxième en sciences humaines.

    Entre-temps, Lamiae a eu un conflit avec ses parents à propos de l’islam. «Ils ne voulaient pas que leur fille perde cette religion-là, dit-elle. Mais je me voyais vraiment pas là-dedans.»

    Lamiae est partie de la maison, déménageant dans un appartement avec son (ex) copain. C’est là qu’elle a senti la liberté de s’inscrire dans le programme de son choix. La sélection n’a pas été difficile : techniques policières au Cégep Garneau.

    Encore fallait-il qu’elle soit admise. Le programme de techniques policières du Cégep Garneau est très sélectif. Chaque année, il y a entre 400 et 500 candidats. Entre 80 et 90 aspirants policiers sont retenus.

    Lamiae craignait que ses difficultés en français nuisent à son dossier scolaire, qui compte pour 60 % de la note attribuée aux candidats en techniques policières à Garneau. Mais elle avait obtenu de bonnes notes dans ses cours au cégep — ce qui était pris en compte dans son dossier.

    Lamiae, une adepte de cross-country, était cependant rassurée par le test physique (40 % de la note). Elle se souvient entre autres d’avoir passé haut la main le fameux «test du bip», très connu dans les écoles québécoises, qui consiste à faire des allers-retours en augmentant la vitesse, jusqu’à l’épuisement.

    Lamiae a été admise au programme de techniques policières en 2019. Elle effectue maintenant sa troisième année. Récemment, elle a senti la passion du métier en faisant des simulations d’interventions policières. «J’ai vu que c’est vraiment ça que je veux faire plus tard.»

    Elle aimerait devenir enquêtrice aux dossiers de violence conjugale à la police de Québec ou à la police de Montréal.

    Depuis qu’elle étudie en techniques policières, Lamiae a fait la paix avec parents. «Ils ont compris ce que je voulais faire, ils comprennent que c’est pour des bonnes raisons, dit-elle. Je leur parle de mes cours et ils voient aussi que ça change, la police.»

    La Voix de l’Est, 20/11/2021

    #Maroc #Canada #Femmes #Sexisme #Police

  • Pegasus: Paris a mis la pression sur Israël au lieu du Maroc

    Pegasus: Paris a mis la pression sur Israël au lieu du Maroc

    Maroc, France, Israël, Espionnage – Pegasus: Paris a mis la pression sur Israël au lieu du Maroc

    En dépit des révélations du consortium d’investigation créé par Forbidden Stories sur l’affaire Pegasus, la France n’a pour l’instant pas souhaité incriminer le Maroc, officiellement par manque de preuves. Elle a en revanche mis la pression sur Israël.

    Le 20 juillet 2021, 18 heures. L’organisation Forbidden Stories et ses 16 partenaires internationaux, dont la Cellule investigation de Radio France, Le Monde, The Guardian ou le Washington Post, révèlent que l’un des portables du président français Emmanuel Macron figure dans une liste de 50 000 numéros de téléphone ciblés par un redoutable logiciel espion : « Pegasus ». Les services de renseignement français, qui connaissaient ce logiciel pour avoir failli l’acheter à la société israélienne NSO, « tombent de l’armoire », nous confie-t-on au sommet de l’État. Déjà, parce que le contre-espionnage n’avait pas repéré l’activité de Pegasus en France. Surtout, parce que le pays qui aurait visé un millier de citoyens français – dont une bonne partie de la classe politique – serait, selon nos révélations, le royaume du Maroc, allié fidèle de la France.

    Immédiatement, Rabat dément : le Maroc n’a jamais acquis ou utilisé ce logiciel espion, tout ceci ne serait que calomnies. À l’Élysée, on élabore les éléments de langage. « Si les faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. Toute la lumière sera faite sur ces révélations », martèlent les membres de l’exécutif. Mais, en coulisses, on nous avertit qu’il faudra se montrer très patients : « Si l’enquête aboutit, ce ne sera certainement pas avant plusieurs années. »

    Fin juillet, Emmanuel Macron convoque un conseil de défense extraordinaire. Paris concentre son offensive diplomatique sur Israël, dont le gouvernement concède les autorisations pour exporter les cyberarmes comme Pegasus. Le ton monte entre les deux pays. Selon les informations de la Cellule investigation de Radio France, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a même suspendu un projet de voyage officiel à Tel Aviv cet automne. En octobre, le conseiller israélien à la sécurité se rend à l’Élysée pour tenter de désamorcer le conflit. La France présente une exigence : que ses ressortissants ne puissent plus se retrouver espionnés par des logiciels fabriqués en Israël. Les États-Unis disposent par exemple d’une telle exemption. Tel Aviv s’exécute et promet qu’à l’avenir, les numéros dont l’indicatif est « +33 », ne pourront plus être visés. « L’accord conclu prévoit que dans tout contrat futur entre une société de cyberespionnage israélienne et un autre gouvernement, il y aura une clause spéciale qui dira que le logiciel ne pourra pas être utilisé contre des cibles françaises », explique le journaliste spécialiste du renseignement israélien Barak Ravid.

    Cette tension diplomatique avec Israël tranche avec l’apparente inertie diplomatique dont fait alors preuve la France à l’égard du Maroc, pays pourtant soupçonné par les 17 médias du Projet Pegasus d’être impliqué dans cet espionnage à grande échelle. « Il est extrêmement troublant qu’il n’y ait à ce jour aucune réaction politique digne de ce nom à propos de ce scandale », lâche Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité, dont le numéro de téléphone figure dans la liste des victimes présumées du Maroc. « Devant la gravité de ces faits, je ne comprends pas ce silence, cette complaisance des autorités », ajoute la reporter chevronnée.

    Selon nos informations, Emmanuel Macron n’a, durant l’été, pas décroché son téléphone pour demander des éclaircissements au roi Mohammed VI. Comment l’expliquer ? Il semble que la France considère qu’à ce stade, aucune preuve incontestable ne peut être fournie. Mais peut-être aussi parce qu’ »il s’agit de pays alliés, amis, qui de temps en temps se font de mauvaises manières. Et donc on étouffe l’affaire, selon l’historien Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb. On a déjà fait l’expérience d’une crise diplomatique très sévère sous François Hollande entre la France et le Maroc. Cela avait entraîné une rupture complète des relations entre les services de renseignement avant les grands attentats de 2015. » Selon Pierre Vermeren, dans un contexte de terrorisme international, « les pays travaillant main dans la main ne peuvent se permettre de couper leurs relations ».

    Une enquête ouverte, mais des victimes qui se sentent « abandonnées »
    L’enquête ouverte à Paris a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire, qui bénéficie d’un appui technique de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). L’examen par les enquêteurs de nombreux téléphones a déjà permis de conforter le travail du consortium formé par Forbidden Stories avec l’ONG Amnesty international. Des traces du logiciel Pegasus ont été trouvées dans les téléphones de cinq ministres en exercice, comme l’a révélé Mediapart.

    Selon des témoignages que nous avons recueillis avec nos confrères du Monde, les services français ont la certitude que le Maroc utilise Pegasus depuis plusieurs années, et pas uniquement contre des cibles dites « légitimes ». Mais pour autant, on ne souhaite pas l’accuser publiquement d’espionnage. D’autant moins qu’ »on n’arrive pas encore à imputer une responsabilité derrière les attaques », nous répond-on dans les services de renseignement.

    Si toutes les victimes de la société civile présentent un lien avec le Maroc, ce n’est pas sur ce point précis que la police aurait pourtant souhaité les entendre. « J’ai été auditionnée pendant deux heures, on m’a posé des questions très techniques sur les usages de mon téléphone, sur les dysfonctionnements que j’ai pu constater, raconte la journaliste Rosa Moussaoui. On m’a en revanche posé beaucoup moins de questions sur le possible auteur ou commanditaire de cette action de piratage. C’est mon avocat et moi qui avons apporté les informations sur les soupçons que nous pouvions avoir au sujet du Maroc. » Un récit d’audition qui coïncide avec celui de Claude Mangin, une habitante d’Ivry-sur-Seine mariée à un militant sahraoui condamné à 30 ans de prison au Maroc. En juillet 2021, nous avions révélé qu’elle avait fait l’objet d’un espionnage constant. « C’est moi qui ai amené sur le tapis la question du Maroc et le fait que cet espionnage avait provoqué plusieurs événements graves, empêchant mon travail de militante », se désole l’ancienne professeure d’histoire. Elle raconte avoir fait l’objet d’un article dans un journal marocain réputé proche du royaume, où sa vie à Ivry-sur-Seine était « étalée ».

    Claude Mangin a acquis la conviction que des informations ont bien été volées dans son iPhone. « Je ne vois pas comment il peut en être autrement. Qui peut connaître des choses aussi précises sur ce qui se passe chez moi ? », se demande-t-elle. Comme d’autres victimes de la société civile, elle dit ne pas se sentir soutenue ni protégée par l’État français. « Moi qui n’ai pas de casier judiciaire, qui suis chevalier dans l’Ordre national du Mérite, qui travaille dans des domaines sociaux… Là, je suis complètement abandonnée. »

    Aucune suite, ni à l’Assemblée, ni au Sénat
    Le silence de la classe politique française surprend aussi le directeur de Forbidden Stories. « C’est assez étonnant, alors que le sujet provoque un vrai débat dans le monde entier, qu’en France il n’y ait aucune commission d’enquête parlementaire qui soit créée, lance Laurent Richard. Pendant ce temps-là, il y a beaucoup de victimes. Notre enquête a montré qu’on pouvait quitter un pays et se retrouver ensuite traqué, même en France, même à Paris, par de terribles régimes. »

    Un silence identique règne en effet au parlement. Si la délégation parlementaire au renseignement – seule instance politique ayant le pouvoir de demander des comptes à nos services de renseignement – a bien été saisie, elle n’a procédé, jusqu’à présent, qu’à quelques auditions. Mais ni l’Assemblée, ni le Sénat n’ont demandé une enquête sur Pegasus. Là encore, comment l’expliquer ? Dès le début de l’affaire, le président de la puissante commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat, Christian Cambon – qui est par ailleurs l’un des membres de la délégation parlementaire au renseignement – avait qualifié le travail du consortium formé autour de Forbidden Stories de « campagne de dénigrement » visant « à déstabiliser le Maroc ».

    Or Christian Cambon préside aussi le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat. Aujourd’hui, l’élu Les Républicains campe sur ses positions. « Comme je préside le groupe France-Maroc au Sénat, il est assez normal que ma première réaction soit : a-t-on les preuves ?, se justifie-t-il. J’ai trouvé positif que l’ambassadeur du Maroc en France ait initié des procédures auprès du tribunal de Paris pour que des enquêtes soient lancées. » Les « enquêtes » auxquelles il fait référence sont en fait des plaintes en diffamation, distinctes de l’enquête ouverte sur le fond par le parquet de Paris. « Je suis un ami du Maroc, poursuit Christian Cambon. Donc je n’en rajoute pas ! »

    De son côté, le Maroc nie toujours être un client de la société NSO. « Je vous affirme de manière solennelle, que le Maroc n’a jamais utilisé le logiciel Pegasus », nous a encore dit l’avocat du Royaume, Olivier Baratelli.

    D’autres victimes ciblées par d’autres États
    Les services de renseignement français ont par ailleurs découvert, depuis le mois de juillet, que Pegasus avait fait d’autres victimes que celles qui figuraient sur la liste à laquelle Forbidden Stories, Amnesty international et leurs partenaires ont eu accès. Les services de l’État ont procédé à une campagne de vérification des téléphones « de personnes proches du pouvoir, qui travaillent notamment sur la préparation de dossiers sensibles, autour du conseil de défense, explique une source ayant connaissance des résultats de cette campagne. Deux iPhone présentaient des marques d’actions malveillantes de Pegasus. »

    Le renseignement intérieur a également détecté depuis juillet sur notre sol une dizaine de victimes de Pegasus, qui pourraient être des ressortissants étrangers présentant « un intérêt légitime » pour certains États. Les services peinent encore à comprendre le fonctionnement de ce logiciel « furtif, très difficile à détecter ». Et la France ne peut pas vraiment compter sur ses voisins pour l’éclairer. Une majorité de pays européens ont en effet acquis Pegasus pour des activités de renseignement ou pour des actions judiciaires.

    Franceinfo, 20/11/2021

    #France #Maroc #Pegasus #Espionnage #Israël

  • L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    Tags : Israël, Etats-Unis, Maroc, EAU, Soudan, normalisation – L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    Shaked : amener plus de pays dans les accords d’Abraham nécessitera des incitations américaines
    Le ministre de l’Intérieur insiste sur le fait qu’aucun geste israélien envers les Palestiniens n’est nécessaire pour élargir les accords de normalisation, déclare que la politique d’Israël sur les colonies est d’accepter d’être en désaccord avec Washington

    WASHINGTON — La ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a déclaré mercredi que pour étendre les accords de normalisation d’Israël avec les pays arabes qui ont commencé l’année dernière, les États-Unis devront offrir leurs propres incitations aux pays candidats.

    Et tandis que Jérusalem a dû renoncer à son projet d’annexer de grandes parties de la Cisjordanie pour mettre en œuvre les accords, aucun autre geste israélien envers les Palestiniens ne sera nécessaire afin de s’appuyer sur les accords de normalisation existants, a fait valoir le haut ministre.

    Shaked, l’un des membres les plus à droite du gouvernement, a parlé au Times of Israel à la fin de son voyage aux États-Unis, où elle a rencontré le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, l’ambassadeur des États-Unis en Israël Tom Nides, l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis Yousef al-Otaiba, aux membres du Congrès et à plusieurs grandes organisations juives.

    Considérer les États-Unis comme le principal responsable d’inciter d’autres pays à normaliser leurs liens avec l’État juif est une position qui n’avait pas été publiquement exprimée auparavant par un membre aussi haut placé du gouvernement.

    Shaked a déclaré qu’elle avait discuté de la question lors de sa rencontre avec Otaiba, les deux étant d’accord sur la nécessité de renforcer les accords existants qu’Israël a signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, ainsi que sur l’importance de l’aide américaine dans le développement de nouveaux accords de normalisation.

    « Il y a beaucoup de potentiel, mais beaucoup dépend de l’influence de l’administration [Biden] », a-t-elle raconté lors de l’interview en hébreu. « En fin de compte, ces pays font la paix, non seulement parce qu’ils ont intérêt à faire la paix avec Israël, mais aussi parce qu’ils ont un intérêt [vis-à-vis] des États-Unis.

    « Chacun des pays qui ont rejoint les accords d’Abraham a reçu quelque chose des Américains, donc si les Américains sont prêts à investir dans cela, je pense qu’il y a un potentiel important », a ajouté Shaked.

    Du côté de l’accord EAU-Israël conclu à l’été 2020, Washington sous l’ancien président Donald Trump a signé une vente d’armes de 23 milliards de dollars avec Abou Dhabi qui comprenait des avions de combat F-35, qui n’appartenaient jusqu’alors qu’à Israël dans le Région. Afin d’amener le Maroc à emboîter le pas, les États-Unis ont accepté de reconnaître la souveraineté de Rabat sur la région contestée du Sahara occidental.

    Les analystes ont émis l’hypothèse qu’une partie de la raison pour laquelle l’élargissement des accords d’Abraham sera si difficile est que l’administration du président américain actuel Joe Biden n’a pas accueilli avec faveur les gestes que Trump a accepté de faire aux Émirats arabes unis et au Maroc. Néanmoins, l’actuel président américain s’est abstenu de les renverser et insiste sur le fait qu’il soutient pleinement les pays normalisant leurs relations avec Israël.

    Shaked a reconnu que la volonté du Premier ministre de l’époque Benjamin Netanyahu de mettre de côté sa proposition d’annexion de la Cisjordanie avait également joué un rôle dans la conclusion des accords d’Abraham – Otaiba a clairement indiqué qu’ils n’auraient pas eu lieu si le plan controversé avait abouti – mais elle a fait valoir que c’était la dernière mesure qu’Israël devrait prendre concernant les Palestiniens.

    L’administration Biden « sait que ce n’est pas la direction [qu’ils doivent suivre] », a-t-elle déclaré. « Oui, [l’abandon de l’annexion] a joué un rôle, mais cela ne veut pas dire que nous serons prêts à faire des concessions dans ce domaine.

    « En fin de compte, ces pays auront besoin [d’obtenir] des choses des Américains, pas de nous », a insisté Shaked.

    Shaked a ensuite précisé qu’elle n’était pas opposée aux gestes qui autonomisent les Palestiniens sur le plan économique, soulignant les milliers de permis de travail supplémentaires que le nouveau gouvernement a approuvés pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

    « Nous sommes très favorables à cela. Nous manquons de travailleurs; ils ont besoin de gagner leur vie », a-t-elle déclaré, dans les rares commentaires publics du ministre de droite en faveur de toute sorte de geste envers les Palestiniens.

    Mais c’était à peu près aussi loin que Shaked irait sur la question. Contrairement au ministre de la Coopération régionale Issawi Frej et au ministre de la Défense Benny Gantz, qui ont travaillé ces derniers jours en coulisses pour encourager les pays européens à augmenter leur aide à Ramallah, Shaked a déclaré qu’elle ne soutenait pas l’idée de renforcer l’Autorité palestinienne.

    « Il y a des désaccords [entre les membres du gouvernement] sur cette question », a-t-elle noté.

    Pas de compromis sur le consulat
    Quant à la question qui semble constituer la plus grande menace pour les efforts de Jérusalem et de Washington pour ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations bilatérales – le plan de Biden de rouvrir le consulat américain à Jérusalem-Est – Shaked a reconnu que la question avait été soulevée lors de sa rencontre avec Nides, mais a refusé d’entrer dans les détails.

    « Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai souligné notre position principale sur cette question avec toutes les personnes que j’ai rencontrées », a-t-elle déclaré.

    Israël s’est catégoriquement opposé à la réouverture du bureau, qui a historiquement servi de mission de facto aux Palestiniens jusqu’à sa fermeture par Trump en 2019. Le Premier ministre Naftali Bennett maintient que Jérusalem est la capitale indivise d’Israël et qu’elle ne devrait pas être l’hôte de diplomates missions au service des Palestiniens. Cependant, environ une douzaine d’autres pays exploitent déjà de tels consulats à Jérusalem.

    Lorsqu’on lui a demandé comment elle s’attendait à ce que le problème soit finalement résolu, Shaked a répondu : « Ce n’est pas qu’il y ait une sorte de solution. Nous ne sommes tout simplement pas d’accord.

    Elle a refusé de commenter le dossier quant à savoir si elle accepterait que le consulat soit rouvert ailleurs.

    « D’accord pour être en désaccord » sur les règlements
    Un autre problème qui a longtemps mis à l’épreuve les relations israélo-américaines a été la construction de colonies en Cisjordanie. Israël a avancé des plans pour environ 3 000 logements au-delà de la Ligne verte le mois dernier, attirant la réprimande publique la plus sévère de Washington depuis que Biden a pris ses fonctions.

    Shaked a déclaré que les parties devront simplement « accepter de ne pas être d’accord » sur la question. « C’est comme ça. »

    « Il y a des écarts entre l’administration américaine actuelle et notre position sur la construction en Judée-Samarie. Nous devons comprendre que ces lacunes existent et apprendre à travailler avec elles », a-t-elle déclaré.

    Alors qu’un responsable de la sécurité a déclaré au Times of Israel plus tôt cette année que Gantz chercherait à donner la priorité à la construction de colonies plus près de la Ligne verte, la majorité des projets approuvés en octobre étaient destinés aux communautés israéliennes situées au plus profond de la Cisjordanie.

    Shaked a rejeté la possibilité d’un compromis qui verrait la construction de colonies limitée par le montant ou l’emplacement. « Non, c’est hors de question », a-t-elle dit.

    « Nous n’avons aucun problème à tout faire en coordination [avec les États-Unis], autant que possible, s’ils le souhaitent. Mais nous ne changeons pas notre politique », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

    Malgré l’opposition de Biden aux colonies israéliennes, qui ont fait trembler les opinions comme faisant partie intégrante de l’État juif, le ministre de l’Intérieur a précisé que le président américain est un « grand ami d’Israël », ajoutant que le nouvel envoyé américain Nides l’ est également.

    Quant au groupe de pression juif de J Street, qui a soutenu Biden et organisé l’une des nombreuses délégations du Congrès en Israël la semaine dernière, Shaked n’a fait aucun éloge.

    Elle a déclaré que Bennett avait rencontré les législateurs lors du voyage organisé par J Street, par respect pour les membres du Congrès et l’institution. Cependant, elle a noté que Bennett n’avait pas tenu de réunion séparée avec la direction de J Street, comme il l’a fait avec l’AIPAC et d’autres grandes organisations juives aux États-Unis. Aucun membre du personnel de J Street n’a non plus été invité à participer à la réunion que le Premier ministre a tenue avec les membres du Congrès qu’il a amenés en Israël.

    The Times of Israel, 19/11/2021

    #Israel #EtatsUnis #Accords_Abraham #Maroc #EAU #Soudan #Normalisation

  • Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Tags : Etats-Unis, Joe Biden, Afrique – Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Le « renforcement » des liens des Etats-Unis avec le continent africain, est la principale question qui sera débattu lors du prochain sommet US-Afrique que le président américain Joe Biden prévoit d’organiser.

    «Le président Biden à l’intention d’accueillir un sommet avec les responsables américains et africains pour mener une politique diplomatique de haut-niveau (…) qui permettra de transformer les relations et de rendre une coopération efficace possible», a affirmé dans ce contexte, ce vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

    Lors d’un discours à Abuja, la capitale du Nigeria, Antony Blinken, qui effectue sa première visite en Afrique subsaharienne en tant que secrétaire d’état, n’a pas précisé la date de ce sommet.

    Le 13è Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique, s’était pour rappel tenu, virtuellement tenu du 27 au 29 juillet 2021.

    Ce Sommet qui avait pour thème cette année : « Des nouvelles voies vers un partenariat économique plus fort entre les Etats-Unis et l’Afrique » s’est concentré sur l’occasion unique pour la nouvelle administration américaine et ses partenaires africains de réinitialiser et de redéfinir leurs relations, explique-t-on.

    La patrie news, 19/11/2021

    #Etats_Unis #Afrique #JoeBiden

  • Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    Tags : France, Algérie, Harkis – Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    La chambre basse de la France a voté un projet de loi prévoyant une compensation pour les harkis, des musulmans algériens qui ont combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’indépendance algérienne. La loi sur les réparations, promise par le président Macron, passe désormais au Sénat.

    Les députés de l’Assemblée nationale française ont approuvé un projet de loi ouvrant la voie aux harkis et à leurs descendants pour recevoir une compensation pour la façon dont ils ont été traités à la fin de la guerre d’indépendance algérienne en 1962.

    Le président Macron a promis une telle législation lors d’un discours qu’il a prononcé en septembre, dans lequel il a également demandé pardon aux harkis et à leurs descendants après avoir été « abandonnés » par la France.

    Le projet de loi a été voté jeudi en première lecture par 46 voix (1 contre et 6 abstentions) et passe désormais au Sénat pour approbation.

    Camps sordides
    Le projet de loi a à la fois une dimension mémorielle et compensatoire.

    Sur le plan symbolique, il reconnaît « les services rendus en Algérie » par les 200 000 harkis qui ont servi comme auxiliaires dans l’armée française de 1954 à 1962 et « qui ont été abandonnés lors du processus d’indépendance ».

    Il reconnaît également les conditions « indignes » dans lesquelles vivaient quelque 90 000 harkis et leurs familles après avoir fui l’Algérie pour la France.

    Environ la moitié d’entre eux ont été contraints de vivre dans des camps sordides entourés de barbelés et dans des hameaux forestiers.

    Le projet de loi prévoit une indemnisation pour le préjudice qu’ils ont subi, avec une somme forfaitaire qui tient compte du temps qu’ils ont passé dans ces camps.

    Geneviève Darrieussecq, ministre du Souvenir et des Anciens Combattants, a insisté sur le « préjugé spécifique » des 50 000 Harkis qui ont été relégués dans « six camps », « 69 hameaux forestiers » et « plusieurs autres lieux » où ils ont été « privés de liberté ».

    Elle a qualifié cela de « particulièrement contraire à nos principes républicains ».

    Elle a reconnu qu’il y avait des « zones d’ombre, même 60 ans plus tard », et a déclaré que si des lieux de détention supplémentaires étaient identifiés, ils seraient intégrés dans le projet de loi.

    Certains députés de l’opposition avaient fait pression, sans succès, pour que les 90 000 harkis et leurs descendants puissent prétendre à une indemnisation et pas seulement ceux détenus dans des camps de transit et des hameaux forestiers.

    302 millions d’euros au total
    Un fonds de prévoyance a été créé en 2018 pour les descendants des combattants harkis, dont beaucoup sont encore aujourd’hui confrontés à la marginalisation et à la pauvreté. Quelque 50 millions d’euros ont déjà été alloués dans le projet de budget 2022 pour compléter cela.

    La facture porte sur un montant global de 302 M€, étalé sur plusieurs années.

    « Nous estimons que 6 000 demandes d’indemnisation pourraient être ouvertes à partir de 2022 », a déclaré la députée Patricia Marallès du parti au pouvoir LREM, et qui a porté le projet de loi devant le Parlement.

    Mais les réparations « n’effacent pas les souvenirs douloureux », a souligné Geneviève Darrieussecq, qui a appelé à « vérité et honneur » pour tourner l’une des « pages les plus sombres de l’histoire de France ».

    Le projet de loi contient également des mesures d’aide aux veuves d’anciens combattants Harki et prévoit une commission chargée de travailler à la collecte et à la transmission des souvenirs des familles Harki.

    En 2003, la France a célébré chaque année la Journée nationale de reconnaissance Harki le 25 septembre.

    Dans un geste symbolique, les députés ont voté jeudi pour que la date du 25 septembre soit explicitement « inscrite dans la loi ».

    RFI, 19/11/2021

    #France #Algérie #Harkis #Mémoire #Colonialisme

  • Au concours Miss Univers il n’y a pas de place pour la politique

    Maroc, Israël, Miss Univers, Miss Méxique – Au concours Miss Univers il n’y a pas de place pour la politique

    -Le 70e concours de Miss Univers se déroule dans la ville balnéaire d’Eilat, dans le sud d’Israël, en décembre
    -Le concours est sous les projecteurs pour avoir eu lieu en Israël au milieu des appels au boycott contre le pays pour son traitement des Palestiniens
    JERUSALEM : La Miss Univers en titre a déclaré mercredi que le concours de beauté de longue date ne devrait pas être politisé, même si sa prochaine édition se tiendra en Israël au milieu des pressions exercées sur les candidates pour qu’elles abandonnent en solidarité avec les Palestiniens.
    Le 70e concours de Miss Univers se déroule en décembre dans la ville balnéaire d’Eilat, dans le sud d’Israël. Des dizaines de concurrents du monde entier y arriveront dans les semaines à venir pour concourir en costumes nationaux, robes de soirée et maillots de bain. Ils auront également leurs prouesses à parler en public testées avec une série de questions d’entrevue.

    Mais le concours est sous le feu des projecteurs pour avoir eu lieu en Israël au milieu des appels au boycott contre le pays pour son traitement des Palestiniens. Au moins un pays a déjà annulé sa participation.

    « Tout le monde avec des croyances différentes, des origines différentes, des cultures différentes, ils se réunissent tous et quand vous êtes là-bas, vous oubliez la politique, votre religion », a déclaré Andrea Meza, l’actuelle Miss Univers, à l’Associated Press avant une tournée. de la vieille ville de Jérusalem, épicentre du conflit israélo-palestinien. « Il s’agit simplement d’embrasser d’autres femmes. »

    Meza, 27 ans, représente le Mexique et a été couronné en mai, lors d’une cérémonie retardée par COVID en Floride, où les concurrents ont accessoirisé leurs robes scintillantes avec des masques faciaux. Elle remet la couronne à Eilat le 12 décembre.

    Accueillir l’émission est un coup d’État pour Israël, qui est confronté depuis des années à une campagne internationale dirigée par les Palestiniens et appelant au boycott, au désinvestissement et aux sanctions. Israël espère que le concours aidera à attirer des touristes et à projeter une image d’Israël en tant que destination sûre pendant la pandémie.
    Paula M. Shugart, présidente de l’Organisation Miss Univers, a déclaré qu’Israël figurait sur la liste des pays hôtes « en raison de sa riche histoire, de ses paysages magnifiques, de sa myriade de cultures et de son attrait en tant que destination touristique mondiale ».

    Mais les candidats subissent des pressions pour boycotter l’événement et mettre de côté l’espoir que la couronne fasse une déclaration politique.
    PACBI, un groupe d’activistes palestiniens et membre fondateur du mouvement de boycott, a appelé les candidats à « ne pas nuire à notre lutte pour la liberté, la justice et l’égalité en se retirant du concours ».

    Citant COVID, la Malaisie a annoncé qu’elle n’enverrait pas de candidat. Et le gouvernement sud-africain a déclaré qu’il retirait son soutien à la représentante du pays pour sa participation à l’événement.
    « Les atrocités commises par Israël contre les Palestiniens sont bien documentées », a déclaré le gouvernement dans un communiqué, ajoutant qu’il « ne peut en toute conscience s’associer à de telles choses ».

    Les deux pays sont de fervents partisans des Palestiniens.

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a refusé de commenter et les demandes de commentaires adressées au ministère du Tourisme du pays, qui a accueilli mercredi la visite de Meza dans la vieille ville, sont restées sans réponse.
    L’impact du mouvement de boycott a été mitigé. Il a remporté un certain nombre de succès au fil des ans, des artistes majeurs comme Lorde et Lana Del Ray annulant des apparitions en raison de la politique d’Israël. Mais de grandes stars se sont toujours arrêtées en Israël et des événements majeurs comme le concours Eurovision de la chanson – qui comprenait une performance de Madonna – ont eu lieu dans le pays malgré les appels au boycott très médiatisés.
    Le concours Miss Univers attirera des candidates du Maroc et des Émirats arabes unis, des pays arabes qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël.

    Le mouvement de boycott, connu sous le nom de BDS, promeut les boycotts, le désinvestissement et les sanctions des institutions et des entreprises israéliennes dans ce qu’il dit être une campagne non violente contre les abus israéliens contre les Palestiniens.
    Israël dit que la campagne est un effort pour délégitimer et même détruire le pays, et affirme que ses motifs sont antisémites. Les dirigeants du BDS nient les allégations d’antisémitisme, affirmant que leur campagne est contre la politique israélienne.

    Meza a dit qu’elle n’avait pas reproché aux femmes qui voulaient s’absenter du concours de cette année, mais elle a dit qu’elle n’avait aucun problème avec le fait que le concours se déroule en Israël.
    La vieille ville de Jérusalem, qui abrite des lieux saints juifs, musulmans et chrétiens sensibles, est au cœur d’un conflit qui dure depuis des décennies. Israël a capturé Jérusalem-Est, y compris la vieille ville, ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967.

    Israël a ensuite annexé Jérusalem-Est – une décision non internationalement reconnue – et considère la ville entière comme sa capitale. Les Palestiniens recherchent les trois territoires pour un futur État indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.

    Vêtue d’une longue robe fluide avec des sandales plates, Meza a serpenté dans les ruelles pavées pour la plupart vides de la vieille ville, s’arrêtant pour jeter un coup d’œil dans les magasins alors qu’une mêlée médiatique suivait. Les vendeurs, peu habitués à voir des foules depuis le début de la pandémie, ont regardé et se sont interrogés à haute voix sur l’attention que Meza attirait.

    Meza, qui est ingénieure en logiciel, a déclaré qu’elle n’était « qu’une fille » d’une petite ville du Mexique qui n’était pas une reine de beauté « parfaite et sans défaut ». Elle a dit qu’elle avait travaillé dur pour devenir Miss Univers et que le concours ne consistait pas seulement à faire défiler des femmes en bikini, mais aussi à tester leur intelligence.
    Lorsqu’on lui a demandé si elle pouvait proposer une solution au conflit entre Israël et les Palestiniens, elle a répondu qu’elle ne croyait pas à la violence et que la communication était la clé.
    « Les gens doivent faire des compromis et j’espère vraiment que nous pourrons y parvenir en parlant et en discutant », a-t-elle déclaré.

    Arab News, 17/11/2021

    Miss Maroc participera à l’émission Miss Univers 2021 pour la première fois en 43 ans

    DUBAI : La reine de beauté née à Casablanca, Fatima-Zahra Khayat, devrait représenter le Maroc au concours Miss Univers 2021 à Eilat, en Israël, le 12 décembre 2021.

    Khayat, qui est basée à Paris, est la première candidate sélectionnée pour représenter le pays d’Afrique du Nord depuis 43 ans, succédant à Miss Univers Maroc 1978 Majida Tazi.

    L’organisation Miss Univers Maroc a accueilli l’édition 2021 de son concours national le 7 novembre, où de superbes délégués de tout le pays se sont affrontés pour le titre convoité et une opportunité de représenter le pays à la 70e édition du prestigieux concours de beauté.

    Khayat a battu 79 autres espoirs pour revendiquer la couronne.

    « Aujourd’hui, je suis fière d’être l’ambassadrice de @missuniversemorocco pour cette année », a écrit Khayat sur Instagram à côté d’une photo rayonnante d’elle portant une ceinture et une couronne de Miss Univers Maroc.

    « Je tiens à remercier toutes les personnes qui étaient ici pour me soutenir et m’encourager. Je représenterai les femmes marocaines de la meilleure façon. Marocain et fier de l’être », a ajouté le conseiller financier de 26 ans.

    Khayat et la Miss Univers Émirats Arabes Unis, qui n’a pas encore été annoncée, sont les deux seules femmes représentant le monde arabe à la compétition, bien que l’Espagnole Sarah Loinaz soit née d’une mère marocaine.

    Miss Univers Émirats Arabes Unis a annoncé dimanche qu’elle annulait son couronnement en direct qui devait avoir lieu ce jour-là en invoquant une « contrainte de temps ».

    Le 70e concours de Miss Univers verra Miss Univers 2020 Andrea Maza couronner son successeur après sept mois de règne. Il verra également le retour de la personnalité vétéran de la télévision Steve Harvey en tant qu’hôte.

    L’événement de trois heures sera diffusé en direct sur Fox aux États-Unis et dans 180 pays et territoires en décembre.

    Arab News, 10/11/2021

    P.S. : Pour des raisons de santé, Khayat a été remplacée par Benhalima.

    #Maroc #MissMaroc #MissUnivers

  • Autoroute Est-Ouest: Kajima condamné à payer $48 millions

    Tags : Algérie, Japon, Kajima – Autoroute Est-Ouest: Kajima condamné à payer $48 millions

    Kajima versera 48 millions de dollars d’indemnisation pour un projet en difficulté en Algérie
    Un entrepreneur japonais condamné à restituer 3 anciens partenaires
    TOKYO — Un long différend sur un projet de construction algérien voué à l’échec a pris fin jeudi avec l’entrepreneur japonais Kajima condamné à payer plus de 5,5 milliards de yens (48 millions de dollars) en dédommagement à trois parties.

    L’Association japonaise d’arbitrage commercial a demandé à Kajima de payer les autres entrepreneurs Taisei, Nishimatsu Construction et Hazama Ando. Les trois plaignants supporteront les quelque 300 millions de yens de coûts associés au processus d’arbitrage.

    La restitution n’aura qu’un effet mineur sur les résultats annuels de Kajima jusqu’en mars 2022, a indiqué jeudi la société dans un communiqué.

    La querelle remonte à une importante commande de 2006 du gouvernement algérien pour la construction d’un tronçon de 400 km du réseau routier Est-Ouest. L’offre gagnante a été mise en place par une coentreprise formée par les quatre entrepreneurs généraux avec la maison de commerce japonaise Itochu.

    Le contrat valait l’équivalent de 540 milliards de yens, ce qui en fait l’un des plus grands projets d’infrastructure à l’étranger à l’époque pour un consortium japonais. Mais le projet a finalement été interrompu en raison du défaut de paiement du client.

    La partie japonaise est parvenue à un accord avec le pays d’Afrique du Nord en 2016. Mais Taisei et les deux autres contractants ont fait valoir que les non-paiements constituaient un manquement à l’obligation de Kajima, puisque la société représentait la joint-venture.

    Depuis les années 2000, les entreprises générales japonaises ont marqué une série de projets au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Mais leurs opérations dans la région ont souffert d’un choc de la dette à Dubaï en 2009, ainsi que des lourdes pertes du projet algérien. Kajima avait réduit ses opérations de construction à l’étranger depuis l’Algérie, se concentrant plutôt sur le développement immobilier.

    Nikkei Asia, 19/11/2021

    #Algérie #Autoroute_Est_ouest #Kajima