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  • L’UE se militarise

    L’UE se militarise

    Tags : Union Européenne, armée, force d’intervention – L’UE se militarise

    L’UE prévoit d’effectuer les premiers exercices militaires de son histoire en 2023
    L’objectif est de créer une force d’intervention opérationnelle avec jusqu’à 5 000 soldats d’ici 2025
    L’UE devient kaki. Chaque fois plus. L’organisation née pour garantir la paix en Europe après la Seconde Guerre mondiale entre dans une militarisation que Bruxelles considère essentielle pour survivre dans une scène mondiale de plus en plus instable et dangereuse. Pour la première fois de son histoire, l’UE prévoit d’organiser des exercices militaires à partir de 2023 en vue de renforcer sa capacité à agir de manière décisive dans les points chauds de sa zone d’influence la plus proche.

    La proposition est contenue dans un document confidentiel, auquel EL PAÍS a eu accès, qui servira ce lundi de base aux ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense pour entamer des négociations sur l’orientation géostratégique de l’UE pour la prochaine décennie. Le document, baptisé la boussole stratégique, prône un saut sans précédent dans la capacité militaire de l’UE dans le but d’avoir la force nécessaire pour « promouvoir sa vision et défendre ses intérêts ». L’initiative a été avancée mercredi dernier aux membres de la Commission européenne par Josep Borrell, vice-président de l’organisation et haut représentant de la politique étrangère.

    Mais comme il s’agit d’un document confidentiel, les détails des propositions étaient réservés aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se réunissent lundi et mardi lors d’une session conjointe qui comprendra également un déjeuner de travail avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Le siège du Conseil européen est mis en mode militaire à un moment de grande tourmente dans tout l’environnement de l’UE, du flanc oriental (Biélorussie et Ukraine) au Maghreb ou au Sahel.

    « Ce n’est pas le monde que les Européens ont choisi ou que nous préférons, mais c’est celui auquel nous devons faire face », précise le document confidentiel, tout juste 28 pages qui aspirent à marquer un tournant dans l’usage de la force au niveau communautaire. . « À partir de 2023, nous organiserons régulièrement des manœuvres, y compris navales », indique l’un des objectifs de la Boussole qui, une fois adoptée par le Conseil européen de mars prochain, guidera la politique étrangère et de défense de l’UE.

    Les manœuvres sont destinées à servir de base à la création d’une force d’intervention véritablement opérationnelle, qui pourrait compter dès 2025 jusqu’à 5 000 militaires. De cette manière, Bruxelles veut dépasser le concept dit de bataillon européen, une disponibilité théorique de jusqu’à 1 500 uniformes multinationaux qui est opérationnel depuis 2017 mais n’a jamais été activé faute de volonté politique, de ressources financières pour leur mobilisation et le manque de formation commune.

    L’organisation et le commandement des manœuvres seraient dans un premier temps du ressort des unités nationales. Mais il passerait en 2025 à l’unité de l’état-major de l’UE créée en 2017 dans le but de devenir un véritable quartier général, mais qui n’est pas encore pleinement opérationnelle.

    Participez également à des opérations de combat
    Jusqu’à présent, ce quartier général (appelé Military Planning and Execution Capacity) assumait le commandement de missions hors guerre axées sur la formation dans des pays tiers, comme le Mali, la Somalie ou la République centrafricaine. Mais l’objectif est qu’il assume également le commandement des futures opérations de combat, pour lesquelles son effectif sera étoffé, qui a commencé avec 25 soldats et pourrait atteindre plus de 150.

    L’objectif des manœuvres sera clairement de disposer d’une force de défense capable d’intervenir si nécessaire. « Nous continuerons à mener des manœuvres régulières pour renforcer notre assistance mutuelle en cas d’agression armée, conformément à l’article 42.7 du traité de l’UE », indique la boussole géostratégique, faisant allusion à la base juridique qui, à l’instar de ce qui est établi dans L’OTAN permet aux 27 États membres de répondre conjointement à une attaque. Et il ajoute qu’« à partir de 2022, les manœuvres dans le domaine cyber seront également incluses ».

    Les propositions évoquent également un financement conjoint des opérations civiles et militaires de l’UE à partir de 2023, ce qui impliquerait l’utilisation du budget de l’UE.

    Les 28 pages du document que ce lundi aura sur la table la cinquantaine de ministres réunis à Bruxelles (Affaires étrangères et Défense) détaille également le calendrier pour renforcer les médias de l’UE contre les menaces hybrides, cyber ou venues de l’espace.

    Il est prévu en 2022 de mettre en place des mécanismes de défense contre les attaques hybrides et à partir de cette même année, de développer une diplomatie préventive et dissuasive contre les attaques dans le cyberespace. En 2023, une unité serait créée pour la collecte systématique de données sur les incidents liés à la manipulation d’informations ou à l’ingérence virtuelle de pays tiers.

    Et enfin, en 2025, si le calendrier prévu est respecté, l’UE disposera d’une force militaire de réaction rapide pouvant aller jusqu’à 5 000 hommes et femmes qui pourront être déployés en nombre selon la taille de chaque mission. Borrell a insisté sur le fait que « ce sera la mission qui déterminera le nombre de troupes nécessaires et non l’inverse ». Pour les missions civiles, à partir de 2023, l’UE vise à être en mesure de déployer une équipe de jusqu’à 200 experts entièrement équipés dans un délai de 30 jours.

    L’avancée de la coopération militaire au sein de l’UE est encouragée par l’hostilité croissante des pays qui s’éloignent du multilatéralisme et par le retrait des États-Unis en tant que gardien mondial des intérêts de l’Occident. « Le retour à une politique de pouvoir est le changement le plus significatif dans les relations internationales après trois décennies de forte interdépendance économique qui était censée avoir réduit les tensions », note le projet EU Strategic Compass.

    Une capacité militaire avec la complicité de l’OTAN
    Le texte, qui fera l’objet de longs débats jusqu’à son adoption par les 27 États membres en mars 2022, estime nécessaire de « développer une Union européenne qui agit comme un fournisseur de sécurité ». Pour y parvenir, il est proposé d’exploiter l’article 44 du traité de l’Union, qui permettra le lancement d’opérations militaires approuvées à l’unanimité, mais auxquelles seuls les partenaires qui le souhaitent participeront.

    Le développement de cette capacité d’action militaire s’était jusqu’ici écrasé contre le blocus des pays qui craignent d’affaiblir l’OTAN, véritable bouclier du Vieux Continent contre les agressions extérieures. Mais la partie réticente s’est essoufflée avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Et la récente frayeur des Etats-Unis en Afghanistan et l’agressivité progressive de voisins comme la Biélorussie ou la Russie ont adouci les résistances à une certaine autonomie stratégique européenne.

    De l’autre côté, la France a également tempéré son ambition d’une défense européenne pratiquement autonome. Paris accepte que les capacités européennes doivent être complémentaires de l’OTAN, dont le parapluie militaire et nucléaire reste essentiel. L’ambition d’avoir une armée européenne semble garée, mais la mise en place d’une capacité interarmées capable d’éteindre les incendies géostratégiques les plus proches fait son chemin.

    « Il faut pouvoir agir plus vite, plus robuste et plus souple », résume le nouvel objectif d’une source diplomatique. Le nouveau scénario nécessite une meilleure compréhension entre l’UE et l’Alliance atlantique, qui sera tentée de se traduire par une déclaration commune à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine.

    El Pais, 15/11/2021

    #Union_Européenne #UE #Armée #OTAN

  • Fermeture du gazoduc : L’Espagne savait depuis 3 ans

    Tags : Algérie, Maroc, Espagne, Gazoduc, GME, gaz – Fermeture du GME : L’Espagne savait depuis 3 ans

    L’entreprise espagnole Naturgy est toujours en pourparlers avec le Maroc et l’Algérie au sujet de l’extension de la liaison gazière GME.
    Le plus grand groupe gazier espagnol, Naturgy, a déclaré le 10 novembre qu’il était toujours en pourparlers avec des parties au Maroc et en Algérie afin de parvenir à une extension de l’accord de transit du gaz pour les fournitures de gaz algérien dans le gazoduc GME via le Maroc vers l’Espagne.
    Les livraisons de gaz par le gazoduc GME sont tombées à zéro le 1er novembre après que l’accord de transit à long terme entre l’Algérie et le Maroc n’ait pas été renouvelé avant son expiration le 31 octobre.
    Les relations entre Alger et Rabat se sont considérablement détériorées ces derniers mois. Le 31 octobre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à la société publique Sonatrach de rompre toute relation commerciale avec l’ONEE, la compagnie nationale marocaine.

    Jon Ganuza, responsable mondial du contrôle de gestion chez Naturgy, a déclaré le 10 novembre, après la publication du rapport sur les résultats du troisième trimestre de la société, que les discussions se poursuivaient pour voir si la concession du pipeline pouvait être prolongée.
    M. Ganuza a déclaré que cela serait « raisonnable » pour toutes les parties et « créerait de la valeur pour tous ».
    L’Algérie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle pouvait répondre à la demande de gaz espagnole en utilisant uniquement le gazoduc direct Medgaz et les livraisons de GNL. Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a répété qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.

    Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a réaffirmé qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Cité par l’agence de presse nationale APS le 8 novembre, M. Hakkar a déclaré que Medgaz « assure actuellement à lui seul la totalité du volume des exportations de gaz algérien vers l’Espagne prévu par les contrats à long terme ».
    M. Ganuza a déclaré le 10 novembre que la société disposait de volumes de gaz fermes suffisants pour répondre aux besoins de ses clients et que ce volume garanti était indépendant du résultat des négociations avec le Maroc et l’Algérie, tout volume supplémentaire constituant un « avantage ».
    Il a ajouté que Naturgy savait depuis juillet 2018 qu’il était peu probable que la concession GME soit poursuivie.

    Malgré les assurances de l’Algérie, le non-renouvellement du contrat de transit GME a suscité une certaine inquiétude en Europe compte tenu de l’étroitesse actuelle du marché du gaz et des prix élevés.
    Le contrat TTF day-ahead a atteint un niveau record le 5 octobre, à 116,10 euros/MWh, selon les évaluations de prix de S&P Global Platts, et est resté volatil pendant le reste du mois d’octobre et en novembre.
    Platts a évalué le prix du TTF day-ahead le 9 novembre à 72 Eur/MWh, soit une hausse de 420 % par rapport à l’année précédente.

    Expansion de Medgaz
    L’Algérie travaille actuellement à l’extension de la capacité du gazoduc Medgaz de 8 Gm3/an à 10,7 Gm3/an, les travaux devant être achevés au quatrième trimestre.

    M. Ganuza, de Naturgy, a confirmé le 10 novembre que la société – dont la capacité sur le gazoduc fait l’objet d’un contrat send-or-pay libellé en euros jusqu’en 2031 – était également impliquée dans l’ajout du quatrième compresseur au Medgaz.

    D’autres mises à niveau sont également possibles pour porter la capacité à 16 milliards de mètres cubes par an.

    Au début de 2020, Naturgy a porté sa participation dans Medgaz à 49 %, en rachetant la participation de 34 % détenue par Mubadala d’Abu Dhabi, puis a divisé sa participation avec Black Rock.

    Grâce à un jugement espagnol de juillet 2021, les partenaires ont obtenu une prolongation de 10 ans pour les exempter de l’obligation d’offrir un accès à des tiers dans Medgaz, ce qui leur permet de faire face aux coûts de financement, y compris l’augmentation de la capacité.

    Naturgy a signé en 2018 un contrat d’approvisionnement de 9 Gm3/an avec Sonatrach, elle-même actionnaire minoritaire de Naturgy, courant jusqu’en 2030, mais les accords ont été modifiés en octobre 2020, sans que les détails ne soient divulgués.

    Flux actuels
    Depuis l’arrêt des flux dans l’oléoduc GME le 1er novembre, les livraisons de Medgaz se sont intensifiées et atteignent désormais quelque 25 millions de m3/j, soit environ 4 millions de m3/j de plus que la moyenne des 10 premiers mois de l’année, selon les données de S&P Global Platts Analytics.

    Selon les nominations des expéditeurs, les flux sur Medgaz devraient atteindre 26 millions de m³/j ce mois-ci.

    À 25 millions de mètres cubes par jour, les flux actuels suggèrent déjà une capacité annuelle de Medgaz de 9,1 milliards de mètres cubes par an, et lorsque Medgaz aura atteint sa capacité de 10,7 milliards de mètres cubes par an, les flux quotidiens pourraient atteindre près de 30 millions de mètres cubes par jour.

    Le gazoduc GME a transporté 5,93 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc au cours des 10 premiers mois de 2021, soit une moyenne de 20 millions de m3/j, selon les données de Platts Analytics.

    Cela a suffi pour répondre à environ 25 % de la demande espagnole de gaz.

    Entre-temps, M. Hakkar, de Sonatrach, a déclaré le 8 novembre qu’il était trop tôt pour évaluer la situation de l’offre en cas de demande supplémentaire de gaz espagnol à l’avenir.

    « Ne parlons de la manière de répondre aux besoins supplémentaires que lorsqu’il y aura une demande supplémentaire », a-t-il déclaré, ajoutant : « Les capacités de Sonatrach à répondre à la demande espagnole sont suffisantes, que ce soit par le gazoduc [Medgaz] ou par des méthaniers. »

    Selon Platts Analytics, Medgaz seul pourrait ne pas suffire à couvrir ses prévisions d’approvisionnement algérien de l’Espagne pour le reste de cet hiver, avec 14 millions de m³/j à risque, même en tenant compte de l’extension de capacité.

    Toutefois, Platts Analytics s’attend à ce que l’impact sur l’équilibre espagnol cet hiver soit « modéré ».

    « Platts Analytics estime actuellement que l’Algérie dispose d’une capacité d’exportation de GNL suffisante pour couvrir le déficit de GME après avoir pris en compte les obligations contractuelles de Sonatrach », a-t-il déclaré.

    S&P Global, 10/11/2021

    #Maroc #Algérie #Espagne #Gaz #Gazoduc #GME #Naturgy #Sonatrach #

  • France : des vérités sur son histoire

    Tags : France, colonialisme, impérialisme, esclavage – France : des vérités sur son histoire

    ‘L’histoire de la France s’est fondée sur l’impérialisme et le colonialisme’, c’est le titre très édifiant donné par le magazine ‘Le Point’ dans sa rubrique Politique à un long entretien qui lui a été accordé par un candidat à la présidentielle française de 2022, Anasse Kazib, un cheminot de Sud-Rail, un entretien réalisé par Clement Pétreault.

    M. Anasse Kazib est un candidat à la présidence de la république française, de l’extrême-gauche sous la bannière d’un nouveau parti politique dénommé ‘Révolution Permanente’, qu’il dit d’ailleurs une tendance du Nouveau Parti Anticapitaliste qu’il a été obligé de quitter après l’annonce de sa pré candidature.

    Dans ses réponses, Kazib affirme crûment et maintient ses déclarations : « au siècle dernier les gens (les français, ndlr), ont découvert la colonisation à travers la fameuse exposition coloniale, cette espère de ‘zoo humain’ dans lequel on a ramené des colonisés de différents pays d’Asie et d’Afrique », a-t-il affirmé. Cette affirmation, à elle seule, donne un aperçu de ce qu’a toujours été la France : un pays prédateur qui s’attaque à plus faible que lui pour profiter de ses richesses et de ses terres.

    La suite est aussi révoltante : « On doit poser un regard lucide sur la responsabilité de l’Etat français dans la situation internationale, par exemple. Aujourd’hui, les français, dans leur grande majorité, ne savent pas ce qui se passe au Mali ou au Mozambique », a-t-il ajouté.

    Ces déclarations sont un cri de révolte d’un français, candidat à la présidentielle, qui dit tout haut ce qu’est la France, ce qu’elle a commis comme crimes à l’encontre de nombreux peuples qu’elle a rendu à l’état d’esclavage, qu’elle a massacrés, qu’elle a spoliés de tout ce qui fait l’être humain.

    Passant plus particulièrement à la présence française au Mali, le candidat à la présidentielle de 2022 estime que : « je considère que la politique impérialiste de la France peut avoir des conséquences sur les populations civiles, je suis favorable à l’autodétermination des peuples et à leur droit pour se soulever et les aider à se battre contre toutes formes d’oppression et de domination ». Il cite ensuite l’exemple de l’Afghanistan où la France a été directement impliquée pendant plus de dix années et, lorsqu’elle a quitté le pays, elle n’y a laissé que des ruines.

    Anasse Kazib explique aussi que, sous des prétextes fallacieux d’aider les populations civiles et de maintenir la paix dans les pays en proie à la guerre, la France ne protège et ne garantit en fait que ses intérêts : « Des amis militaires m’expliquent que la plupart des missions qui leur sont confiées à l’étranger consistent à protéger les pipelines, les diplomates ou les patrons des grands groupes d’énergies lorsqu’ils viennent sur place », raconte-t-il.

    Poursuivant sur sa lancée, il déclare que les Etats devraient cesser de considérer que, dès qu’un pays subit quelque chose, c’est aux Etats-Unis ou à la France d’aller régler le problème : « cela n’a jamais fonctionné. Au final, on arrive à des situations beaucoup plus réactionnaires que celles qu’on a trouvé en arrivant », argue-t-il.

    ‘Oui, la police tue’

    L’accusation est grave là aussi ! « J’ai 34 ans, je n’ai pas souvenir d’avoir vu autant d’images de violence policière à la télé que ces dernières années. Je considère que oui, il y a violence policière et je me joins à ce qu’avait dit Philipe Poutou, oui, la police tue ! », a-t-il assené à son interviewer. Il donna des exemples de civils tués par les policiers ou les gendarmes : Zineb Redouane à Marseille, un jeune garçon, Souheil, tué en pleine rue par la police cet été. Il y a aussi le cas de Cédric Chouviat, d’Adama Traoré, de Zyed et Bouna… Adama Traoré, pour lequel les gendarmes ont été décorés ou promus. « Le commissaire qui était chargé du dispositif policier lors de la mort de Steve Maia Caniço a été promu. Comment refuser de voir tout cela ? », s’est insurgé M. Kazib.

    Les policiers ont été payés pour s’attaquer aux Gilets Jaunes

    Ce qui s’est passé avec les Gilets jaunes n’a pas non plus échappé à la colère du candidat à la présidence française : « Ça fait huit ans que les salaires sont gelés à la SNCF ! Et pourquoi dans l’Éducation nationale, on fait passer les profs pour des salauds de gauchistes et des fainéants ? Bref, pas étonnant que par la suite les policiers se soient déchaînés sur les Gilets jaunes jusqu’à faire des dizaines de mutilés. Ils avaient été payés pour ! », a-t-il affirmé.

    Colonialisme, impérialisme et traite négrière

    « Lorsqu’on parle de racisme, on ne parle pas de racisme d’un individu, on parle de système de domination. Je suis un militant antiraciste et, comme tous les militants antiracistes, je considère que l’Histoire de la France est une Histoire qui s’est fondée sur le colonialisme et l’impérialisme, sur la traite négrière notamment. Maintenant, on appelle ça des territoires d’outre-mer… »

    C’est par ces termes très forts, très justes, qui renvoient tous les défenseurs de la France vers leurs faux livres d’histoire, vers les mensonges civilisationnels, vers les crimes contre l’humanité demeurés impunis à ce jours, vers des pans d’histoire entiers qui ont été falsifiés, défigurés, dénaturés, qu’Anasse Kazib a voulu rendre justice à l’histoire, aux déportés, aux assassinés, aux enfumés, à tous ceux qui ont subi le joug et l’injustice raciste de la France.

    Ce sont aussi des histoires dans l’Histoire qu’il faudrait peut-être rappeler au président français qui s’est étalé sur l’Histoire et sur l’origine de la société Algérienne, afin qu’il sache à qui il a affaire, c’est tout.

    Synthèse par Tahar Mansour

    La patrie news, 13/11/2021

    #France #Colonialisme #Impérialisme #Pillage #Spoliation #Esclavage

  • Quelle différence entre le poulpe marocain et espagnol?

    Tags : poulpe, Maroc, Espagne, pieuvre – Quelle différence entre le poulpe marocain et espagnol?

    Bien qu’ils soient de la même espèce, les conditions dans lesquelles ils ont été élevés permettent de les différencier par leur physique.
    La gastronomie espagnole est l’une des meilleures au monde, car elle possède l’une des traditions culinaires les plus étendues au monde. Une grande variété de produits est utilisée et il est vraiment difficile de parler d’une recette qui représente tout le pays, puisque chaque communauté autonome a son plat typique. Alors qu’à Valence, il est impossible de ne pas souligner la paella, la fabada asturienne, la morue al pil pil du Pays basque, le ragoût de Madrid ou les poivrons farcis de Navarre ne sont que quelques-uns des nombreux plats bien connus de notre pays.

    Si nous pointons vers le nord, nous découvrons l’Espagne verte, la Galice étant une autre des régions avec la plus grande tradition culinaire. Quand on parle du panorama gastronomique galicien, il est inévitable de penser au gâteau de Santiago, à l’empanada, à l’épaule de porc aux feuilles de navet ou aux coquilles Saint-Jacques, mais si un plat devait être mis en valeur pour sa popularité et son succès, ce serait sans doute le ‘Polbo á feira’, mieux connu sous le nom de ‘pieuvre galicienne’.

    Cependant, lorsque nous allons au supermarché préparer la fameuse recette de poulpe et pommes de terre bouillies, nous découvrons qu’il existe quelques différences entre les mollusques que nous avons à notre disposition. Comment faire la distinction entre la pieuvre galicienne et la pieuvre marocaine ? Dans la vidéo, nous vous montrons les différences.

    Pourquoi le poulpe du Maroc et celui d’Espagne sont-ils si différents ?

    En raison de la forte demande pour ce plat, il est de plus en plus courant de trouver des poulpes provenant d’autres régions de pêche. Bien que le poulpe marocain et le poulpe galicien soient de la même espèce et ne soient pas très différents en goût, on peut reconnaître lequel est lequel par leurs caractéristiques physiques.

    Les traits par lesquels ils diffèrent sont dans les conditions dans lesquelles ils ont été élevés. D’une part, la pieuvre galicienne se nourrit de coquillages et vit dans un écosystème avec des roches. Le Marocain, cependant, vit sur des fonds sablonneux et sa nourriture est différente, d’où certaines différences physiques. En raison du type de nourriture, la pieuvre de Galice est petite et a une teinte plus foncée par rapport à celle du Maroc (qui est plus blanche et plus grande en termes de dimensions).

    Pendant que nous cuisinons le poulpe, nous pouvons également savoir si nous sommes face à un poulpe élevé en Espagne ou au Maroc. Au cas où le céphalopode diminue après cuisson, il s’agit du poulpe galicien. Par contre, si la peau reste attachée à la viande une fois cuite, alors on trouve un poulpe du Maroc.

    Antena3, 12/11/2021

    #Maroc #Espagne #Poissons #Poulpe #Pieuvre

  • Crise des migrants: L’Occident est le coupable (Poutine)

    Tags : BIélorussie, Russie, Pologne, migrants, Europe, Poutine – Crise des migrants: L’Occident est le coupable (Poutine)

    MOSCOU, 13 novembre (Reuters) – Le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi que les pays occidentaux, et non la Biélorussie, étaient en fin de compte responsables de la crise des migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, évoquant les guerres en Irak et en Afghanistan.

    La Russie est un allié clé du Belarus, que l’Union européenne a accusé de monter une « attaque hybride » en faisant venir par avion des milliers de migrants, principalement originaires du Moyen-Orient, et en les poussant à tenter de passer illégalement en Pologne.

    Alors que l’UE s’apprête à imposer de nouvelles sanctions à Minsk, Poutine a déclaré à la télévision publique russe qu’il pensait que le Belarus n’était pas à blâmer pour la crise.

    « N’oublions pas d’où viennent ces crises avec les migrants (…). Le Belarus est-il un pionnier dans ces problèmes ? Non, les raisons ont été créées par les pays occidentaux et européens eux-mêmes », a déclaré M. Poutine.

    Faisant référence aux conflits en Irak et en Afghanistan, M. Poutine a noté que des Kurdes irakiens et des Afghans figuraient parmi les migrants à la frontière biélorusse.

    « La Biélorussie n’a rien à voir avec cela… Le fait qu’ils soient passés par la Biélorussie n’est pas surprenant car la Biélorussie… dispose d’une exemption de visa pour les pays d’origine », a-t-il déclaré.

    Le Président russe Vladimir Poutine préside une réunion avec des membres du gouvernement via une liaison vidéo à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, dans les environs de Moscou, en Russie, le 10 novembre 2021. Sputnik/Mikhail Metzel/Kremlin via REUTERS ATTENTION AUX RÉDACTEURS – CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS.
    Il a accusé les forces polonaises à la frontière avec la Biélorussie de frapper les migrants, de tirer des balles au-dessus de leur tête et d’allumer des lumières et des sirènes la nuit à proximité.

    « Cela ne cadre pas vraiment avec les idées d’humanité qui sont censées sous-tendre toutes les politiques de nos voisins occidentaux », a-t-il déclaré.

    M. Poutine a déclaré qu’il espérait que le président biélorusse Alexandre Loukachenko et la chancelière allemande Angela Merkel discuteraient de la crise, affirmant que les migrants souhaitaient principalement se rendre en Allemagne et que Moscou n’avait rien à voir avec cette impasse.

    Au fil de la crise, l’Occident a exprimé ses craintes quant aux mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne et à une éventuelle attaque, tandis que Moscou s’est plaint de l’activité croissante de l’OTAN dans la région. en savoir plus

    M. Poutine a déclaré que les exercices imprévus de l’OTAN en mer Noire constituaient un « défi sérieux » pour Moscou, précisant que ces exercices impliquaient un puissant groupe naval et des avions stratégiques armés.

    Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir détecté et suivi quatre avions espions de l’OTAN volant dans la région de la mer Noire au cours des dernières 24 heures, dont un avion de reconnaissance américain U-2S à haute altitude dans l’espace aérien ukrainien, selon l’agence de presse RIA.

    Reuters

    #Biélorussie #Russie #Poutine #Migrants #Occident

  • L’Europe fait pression pour des élections libres en Libye

    Tags: Libye, élections libres, France, Allemagne, Italie – L’Europe fait pression pour des élections libres en Libye

    PARIS, 12 novembre (Reuters) – Les puissances mondiales feront pression pour que des sanctions soient prises à l’encontre de toute personne qui perturberait le processus électoral et la transition politique en Libye, ont-elles déclaré vendredi à Paris, bien que d’importants différends subsistent sur la manière d’organiser un scrutin destiné à mettre fin à une décennie de conflit.

    La réunion, à laquelle participaient les dirigeants de la France, de la Libye, de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Égypte, ainsi que le vice-président des États-Unis, avait pour but de consolider le soutien apporté aux élections prévues le 24 décembre et aux efforts visant à éliminer les forces étrangères.

    Les élections sont envisagées comme un moment clé dans le processus de paix soutenu par l’ONU pour mettre fin à une décennie de chaos violent qui a attiré des puissances régionales et miné la stabilité méditerranéenne depuis le soulèvement de 2011 contre Mouammar Kadhafi, soutenu par l’OTAN.

    Les votes pour un nouveau président et un nouveau parlement sont encore incertains à six semaines de l’échéance, en raison des différends entre les factions libyennes rivales et les organes politiques sur les règles qui sous-tendent le calendrier électoral et sur les personnes qui peuvent se présenter. en savoir plus

    Les puissances mondiales ont déclaré qu’elles soutenaient un processus électoral « commençant » le 24 décembre, ce qui constitue un changement d’orientation par rapport à la demande antérieure de tenir les deux votes simultanément ce jour-là.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré qu’il était essentiel qu’une nouvelle loi électorale soit élaborée « avec l’accord de tous… pas dans les semaines à venir, mais dans les jours à venir ».

    Le Premier ministre libyen par intérim, Abdulhamid al-Dbeibah, a déclaré qu’il avait insisté, au cours de la réunion, sur les changements urgents à apporter aux règles électorales que les organes politiques libyens rivaux s’arrachent.

    Il n’y a pas encore d’accord sur la base constitutionnelle de l’élection, ni sur la question de savoir si M. Dbeibah lui-même, l’un des principaux candidats à la présidence, pourrait être autorisé à s’inscrire pour se présenter si peu de temps avant le scrutin et après avoir promis de ne pas y participer.

    Les querelles autour de l’élection menacent d’anéantir le processus de paix au sens large, qui comprend également des efforts pour unifier des institutions publiques longtemps divisées et pour retirer les mercenaires étrangers qui restent retranchés le long des lignes de front malgré un cessez-le-feu.

    Les puissances présentes à Paris ont décidé que « les individus ou entités, à l’intérieur ou à l’extérieur de la Libye, qui pourraient tenter d’entraver, de saper, de manipuler ou de falsifier le processus électoral et la transition politique » pourraient faire l’objet de sanctions.

    Elles se sont prononcées en faveur d’un processus « inclusif », un mot souvent utilisé dans le contexte des élections en Libye, pour permettre à tous les candidats de se présenter, y compris les chefs de faction qui divisent le pays.

    UN VOTE INCLUSIF.

    Le président français Emmanuel Macron a déclaré que l’engagement des forces de l’Est de retirer 300 mercenaires étrangers dans le cadre d’un processus convenu entre les parties belligérantes de l’Est et de l’Ouest devait être suivi du retrait des combattants par la Russie et la Turquie.

    Paris souhaitait initialement que les dirigeants de la Russie et de la Turquie soient présents. La Turquie, qui craint que la France ne veuille accélérer le départ des forces turques de Libye, s’est jointe à Moscou pour envoyer des représentants de rang inférieur.

    Ankara a émis des réserves sur le langage utilisé dans la déclaration finale concernant le départ des forces étrangères. Elle souligne la différence entre la présence de ses troupes en Libye, qui ont été invitées par un gouvernement reconnu par les Nations unies, et celles importées par d’autres factions.

    Des mercenaires du groupe russe Wagner sont retranchés aux côtés de l’Armée nationale libyenne (ANL), basée dans l’est du pays, qui a été soutenue dans la guerre par Moscou, ainsi que par les Émirats arabes unis et l’Égypte.

    Reuters

    #Libye #France #Allemane #Italie #Conférence_paris_Libye #Elections

  • Syrie: Bavures cachées de l’armée américaine

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    WASHINGTON, 13 novembre (Reuters) – L’armée américaine a dissimulé les frappes aériennes de 2019 en Syrie qui ont tué jusqu’à 64 femmes et enfants, un possible crime de guerre, pendant la bataille contre l’État islamique, rapporte le New York Times samedi.

    Les deux frappes aériennes consécutives près de la ville de Baghuz ont été ordonnées par une unité d’opérations spéciales américaine classifiée chargée des opérations au sol en Syrie, selon le rapport.

    Le journal précise que le commandement central américain, qui supervise les opérations aériennes américaines en Syrie, a reconnu les frappes pour la première fois cette semaine et a déclaré qu’elles étaient justifiées.

    Dans une déclaration faite samedi, le commandement central a réitéré le compte rendu qu’il avait donné au journal, à savoir que 80 personnes avaient été tuées dans les frappes, dont 16 combattants de l’État islamique et quatre civils. L’armée a déclaré qu’il n’était pas clair si les 60 autres personnes étaient des civils, en partie parce que les femmes et les enfants auraient pu être des combattants.

    Dans la déclaration de samedi, l’armée a déclaré que les frappes étaient « une légitime défense », proportionnelle et que « des mesures appropriées ont été prises pour exclure la présence de civils. »

    « Nous abhorrons la perte de vies innocentes et prenons toutes les mesures possibles pour les empêcher. Dans ce cas, nous nous sommes auto-déclarés et avons enquêté sur la frappe selon nos propres preuves et assumons l’entière responsabilité de la perte involontaire de vies humaines », a déclaré le Commandement central.

    Le nombre de civils parmi les 60 victimes n’a pas pu être déterminé car « plusieurs femmes armées et au moins un enfant armé ont été observés » dans les vidéos des événements, a indiqué le commandement central, ajoutant que la majorité des 60 victimes étaient probablement des combattants.

    Le commandement central a déclaré que les frappes ont eu lieu alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS) étaient sous un feu nourri et risquaient d’être envahies, et que les FDS avaient signalé que la zone était exempte de civils.

    L’inspecteur général du ministère de la Défense a lancé une enquête sur l’incident du 18 mars 2019, mais son rapport a finalement été « dépouillé » de toute mention du bombardement et une enquête approfondie et indépendante n’a jamais eu lieu, selon le Times. Le journal a déclaré que son rapport était basé sur des documents confidentiels et des descriptions de rapports classifiés, ainsi que sur des entretiens avec le personnel directement impliqué.

    Un avocat de l’armée de l’air présent dans le centre d’opérations à l’époque a estimé que les frappes pouvaient constituer des crimes de guerre et a alerté par la suite l’inspecteur général du ministère de la défense et la commission des forces armées du Sénat lorsqu’aucune mesure n’a été prise, selon le Times.

    Reuters

    #EtatsUnis #USA #Armée_américaine #Syrie #Bavures #victimes_civiles

  • Général Carter: L’Occident risque un conflit avec la Russie

    Tags: Royaume Uni, Général Nick Carter, Occidental, Russie – Général Carter: L’Occident risque un conflit avec la Russie

    LONDRES, 13 novembre (Reuters) – Le risque d’une guerre accidentelle entre l’Occident et la Russie est plus élevé qu’il ne l’a jamais été depuis la guerre froide, car nombre des outils diplomatiques traditionnels ne sont plus disponibles, a déclaré le plus haut gradé de l’armée britannique.

    Le général Nick Carter, chef d’état-major de la défense, a déclaré à Times Radio que le risque de tensions était plus élevé dans la nouvelle ère d’un « monde multipolaire », où les gouvernements sont en concurrence pour différents objectifs et différents agendas.

    « Je pense que nous devons veiller à ce que les gens ne finissent pas par permettre à la nature belliqueuse de certaines de nos politiques de déboucher sur une situation où l’escalade mène à une erreur de calcul », a-t-il déclaré dans une interview qui sera diffusée dimanche.

    Les tensions se sont accrues en Europe de l’Est ces dernières semaines après que l’Union européenne a accusé le Belarus de faire venir par avion des milliers de migrants pour provoquer une crise humanitaire à sa frontière avec la Pologne, pays membre de l’UE.

    Le président Vladimir Poutine a déclaré samedi que les exercices imprévus de l’OTAN en mer Noire constituaient un sérieux défi pour Moscou et que la Russie n’avait rien à voir avec la crise à la frontière du Belarus, son proche allié, avec l’Union européenne.

    M. Carter a déclaré que les rivaux autoritaires étaient prêts à utiliser tous les outils à leur disposition, tels que les migrants, la flambée des prix du gaz, les forces par procuration ou les cyberattaques. « Le caractère de la guerre a changé », a-t-il déclaré.

    Après le monde bipolaire de la guerre froide, et le monde unipolaire de la domination américaine, les diplomates sont maintenant confrontés à un monde multipolaire plus complexe, a-t-il dit, ajoutant que « les outils et mécanismes diplomatiques traditionnels » de la guerre froide n’étaient plus disponibles.

    « Sans ces outils et mécanismes, il y a un plus grand risque que ces escalades ou cette escalade conduisent à une erreur de calcul », a-t-il dit. « Je pense donc que c’est le véritable défi auquel nous devons être confrontés ».

    La Grande-Bretagne a déclaré vendredi qu’une petite équipe de militaires britanniques avait été déployée pour explorer le « soutien technique » à la Pologne à sa frontière avec la Biélorussie.

    Les chasseurs Typhoon britanniques ont également escorté deux avions militaires russes hors de leur zone d’intérêt vendredi, travaillant avec des partenaires de l’OTAN pour surveiller les jets lors de leur passage dans l’espace aérien international.

    Reuters

    #Russie #Occident #EtatsUnis #UK #GB #Biélorussie #Ukraine #UE

  • COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    Tags : COP26, climat, charbon, réchauffement, pollution – COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    GLASGOW, 14 novembre (Reuters) – Les négociations de l’ONU sur le climat se sont terminées samedi par un accord qui, pour la première fois, désignait les combustibles fossiles comme le principal moteur du réchauffement de la planète, même si les pays qui dépendent du charbon ont formulé des objections de dernière minute.

    Si l’accord a été applaudi pour avoir maintenu l’espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, nombre des quelque 200 délégations nationales auraient souhaité repartir avec davantage.

    « Si c’est une bonne négociation, toutes les parties sont mal à l’aise », a déclaré l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, lors de la réunion finale d’approbation du pacte climatique de Glasgow. « Et cela a été, je pense, une bonne négociation ».

    La conférence de deux semaines qui s’est tenue en Écosse a permis de remporter une victoire importante en définissant les règles relatives aux marchés du carbone, mais elle a peu contribué à apaiser les inquiétudes des pays vulnérables concernant le financement du climat promis de longue date par les pays riches.

    Le président britannique de la COP26, Alok Sharma, était visiblement ému avant d’enfoncer son marteau pour signaler qu’il n’y avait pas de veto au pacte, après que les discussions se soient prolongées pendant des heures supplémentaires – et la nuit – jusqu’à samedi.

    Un drame de dernière minute s’est produit lorsque l’Inde, soutenue par la Chine et d’autres pays en développement dépendant du charbon, a rejeté une clause appelant à l’ »élimination progressive » de l’électricité produite à partir du charbon. Après une réunion entre les émissaires de la Chine, de l’Inde, des États-Unis et de l’Union européenne, la clause a été modifiée à la hâte pour demander aux pays de « réduire progressivement » leur utilisation du charbon.

    Le ministre indien de l’environnement et du climat, Bhupender Yadav, a déclaré que cette révision reflétait les « circonstances nationales des économies émergentes ».

    « Nous sommes en train de devenir la voix des pays en développement », a-t-il déclaré à Reuters, estimant que le pacte avait « distingué » le charbon mais gardé le silence sur le pétrole et le gaz naturel.

    « Nous avons fait notre possible pour parvenir à un consensus qui soit raisonnable pour les pays en développement et raisonnable pour la justice climatique », a-t-il ajouté, faisant allusion au fait que les nations riches ont historiquement émis la plus grande part des gaz à effet de serre.

    Ce changement en un seul mot a été accueilli avec consternation tant par les pays riches d’Europe que par les petites nations insulaires et les autres pays encore en développement.

    « Nous pensons avoir été mis à l’écart dans un processus non transparent et non inclusif », a déclaré l’envoyée du Mexique, Camila Isabel Zepeda Lizama. « Nous avons tous des préoccupations restantes, mais on nous a dit que nous ne pouvions pas rouvrir le texte… alors que d’autres peuvent encore demander à édulcorer leurs promesses. »

    Mais le Mexique et d’autres pays ont déclaré qu’ils laisseraient l’accord révisé en l’état.

    « Les textes approuvés sont un compromis », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Ils reflètent les intérêts, les conditions, les contradictions et l’état de la volonté politique dans le monde aujourd’hui. »

    PERCÉE DU MARCHÉ DU CARBONE

    Parvenir à un accord a toujours été une question d’équilibre entre les demandes des nations vulnérables au climat, des grandes puissances industrielles et de celles, comme l’Inde et la Chine, qui dépendent des combustibles fossiles pour sortir leurs économies et leurs populations de la pauvreté.

    La voix de M. Sharma s’est brisée sous le coup de l’émotion en réponse aux nations vulnérables qui ont exprimé leur colère face aux changements de dernière minute.

    « Je m’excuse pour la façon dont ce processus s’est déroulé », a-t-il déclaré à l’assemblée. « Je suis profondément désolé ».

    L’objectif global qu’il avait fixé pour la conférence était trop modeste, selon les défenseurs du climat et les pays vulnérables : il s’agissait de « maintenir en vie » l’objectif de l’accord de Paris de 2015, à savoir empêcher la hausse des températures mondiales de dépasser 1,5 °C (2,7 °F) par rapport aux niveaux préindustriels. Les scientifiques affirment que le réchauffement au-delà de ce point pourrait déclencher des impacts climatiques irréversibles et incontrôlables.

    En demandant aux nations de fixer des objectifs plus stricts d’ici l’année prochaine pour réduire les émissions responsables du réchauffement climatique, l’accord reconnaît effectivement que les engagements sont encore insuffisants. Selon les engagements nationaux, le monde est actuellement sur la voie d’un réchauffement d’environ 2,4°C.

    Les négociations ont également permis une percée dans la résolution des règles de couverture des marchés de compensation des émissions de carbone dirigés par les gouvernements. Les entreprises et les pays dotés d’une vaste couverture forestière avaient fait pression pour parvenir à un accord, dans l’espoir de légitimer les marchés mondiaux de compensation volontaire, qui connaissent une croissance rapide.

    L’accord permet aux pays d’atteindre partiellement leurs objectifs climatiques en achetant des crédits de compensation représentant des réductions d’émissions réalisées par d’autres pays, ce qui pourrait débloquer des milliers de milliards de dollars pour la protection des forêts, le développement des énergies renouvelables et d’autres projets de lutte contre le changement climatique.

    L’ÈRE DU CHARBON SE TERMINE

    Jennifer Morgan, directrice exécutive du groupe de campagne Greenpeace, voit le verre à moitié plein.

    « Ils ont changé un mot mais ils ne peuvent pas changer le signal qui ressort de cette COP, à savoir que l’ère du charbon se termine », a-t-elle déclaré. « Si vous êtes un dirigeant d’une entreprise de charbon, cette COP a vu un mauvais résultat ».

    Les pays en développement soutiennent que les nations riches, dont les émissions historiques sont en grande partie responsables du réchauffement de la planète, doivent financer leurs efforts pour abandonner les combustibles fossiles et s’adapter aux impacts climatiques de plus en plus graves.

    L’accord promet de doubler le financement de l’adaptation d’ici à 2025, par rapport à 2019, mais ne donne aucune garantie. L’année prochaine, un comité des Nations unies rendra compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des 100 milliards de dollars par an promis pour le financement de la lutte contre le changement climatique, après que les pays riches n’ont pas respecté l’échéance de 2020 pour ces fonds. Le financement sera ensuite rediscuté en 2024 et 2026. lire la suite

    Mais l’accord a laissé de nombreuses nations vulnérables découragées en ne proposant aucun financement pour les pertes et dommages liés au climat, une promesse faite dans le pacte initial appelé Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992.

    Les pays riches ont une fois de plus refusé de reconnaître leur responsabilité financière pour les émissions qu’ils ont produites pendant des années et qui ont entraîné le changement climatique, alors qu’ils étaient en pleine prospérité économique.

    Bien que l’accord de Glasgow ait tracé une voie pour aborder la question en établissant un nouveau secrétariat dédié à la question, les pays vulnérables ont déclaré que cela représentait un strict minimum d’acceptabilité.

    « Ce paquet n’est pas parfait. Le changement de charbon et un résultat faible sur les pertes et dommages sont des coups durs », a déclaré Tina Stee, envoyée climatique des îles Marshall. Pourtant, « les éléments du paquet Glasgow sont une bouée de sauvetage pour mon pays. Nous ne devons pas négliger les victoires cruciales couvertes par ce paquet ».

    Reuters

    #COP26 #Glasgow #Charbon #Climat #Pollution #Réchauffement

  • COP26 : Coup de théâtre, déceptions et larmes

    Tags: Climat, COP26, réchauffement, Glasgow – COP26 : Coup de théâtre, déceptions et larmes

    Coup de théâtre, déceptions et larmes en épilogue de la COP26 à Glasgow
    La COP26, présentée comme cruciale pour remettre le monde sur les rails du degré et demi maximum de réchauffement, a finalement accouché samedi soir d’un paquet de mesures, présentées comme le « Glasgow climate pact », censées lancer une décennie d’efforts intenses pour limiter le réchauffement mondial et ses conséquences les plus néfastes.

    La fin de la 26e conférence des Nations unies sur les changements climatiques a connu un petit coup de théâtre quand le représentant de l’Inde a vertement critiqué en plénière le dernier texte de compromis sur la table, certes critiqué par de nombreux pays mais perçu par d’aucuns comme un compromis suffisamment équilibré et acceptable. Le délégué indien a plus particulièrement défendu le droit à un « usage responsable » des énergies fossiles, alors que le projet de décision appelait à accélérer les efforts pour mettre fin (‘phase out ») au charbon et aux subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Une position également défendue par l’Iran.

    Après une suspension de la plénière et d’intenses tractations, notamment entre le président de la COP26, Alok Sharma et les négociateurs chinois et indiens, il a finalement été décidé de changer en dernière minute un mot du projet de décision, la fin progressive du charbon (« phase out ») en réduction de son utilisation (« ‘phase down »). Un changement de dernière minute qui a provoqué l’ire de la Suisse, pour l’Environmental Integrity Group (EIG), mais aussi de l’Union européenne et de plusieurs États insulaires, comme les Iles Marshall ou Fidji. « Nous exprimons notre profonde désapprobation face à cette formulation affaiblie », s’est insurgée la conseillère fédérale suisse Simonetta Sommaruga, dénonçant la manœuvre de dernière minute et la manière peu transparente avec laquelle le texte a été modifié. Son intervention courroucée a été saluée par des applaudissements nourris.

    « La richesse de l’Europe s’est construite sur le charbon mais nous savons que le charbon n’a pas d’avenir. L’Union européenne est déterminée à travailler, avec ses partenaires, à la sortie du charbon », a martelé, pour l’UE, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. « C’est une déception mais cela ne doit pas nous arrêter ».

    Le président de la COP26 a ensuite pris la parole pour présenter ses excuses sur la manière dont le texte avait été modifié in extremis. « Je suis profondément désolé », a-t-il dit, avant de marquer un temps d’arrêt, ému aux larmes. Alok Sharma a cependant très vite repris ses esprits, sous les applaudissements, avant de marquer, d’un coup de marteau, l’adoption des différents textes âprement négociés…

    7sur7, 14/11/2021

    #COP26 #Climat #Réchauffement #Pollution