Catégorie : Monde

  • Italie: Arabpop, un magazine pour comprendre le monde arabe

    Italie: Arabpop, un magazine pour comprendre le monde arabe. Il traite de la culture arabe dans son essence esthétique, sans politique, car c’est exactement ce qui nous a manqué ces dernières années.

    Arabpop – le nouveau magazine semestriel édité par Tamu edizioni – comble un vide de contenu mais surtout restitue la culture arabe dans son essence esthétique, dépourvue de rhétorique politique. Le magazine est un recueil de contributions, d’écrits, de poèmes et de dessins d’auteurs et d’auteurs qui gravitent autour du monde arabe – du Maghreb au Machrek, en passant par la péninsule arabique. Le premier numéro parle de la métamorphose, un processus de changement souterrain qui se poursuit au-delà de la saison du printemps arabe, touchant tous les aspects de la culture du Moyen-Orient. « Il faut s’habituer à considérer les productions artistiques comme des productions esthétiques », a déclaré Fernanda Fischione – l’une des éditrices qui nous a parlé de la playlist électronique Metamorphosis. et de toutes les fréquences qui n’émergent pas en surface.

    Qu’avons-nous manqué sur la scène musicale arabe ?

    Presque tout ces dernières années. On ne regarde jamais la culture arabe contemporaine d’un point de vue purement esthétique. Il doit y avoir une tragédie ou un commentaire politique, mais nous traitons rarement les musiciens comme nous traiterions n’importe quel musicien européen ou américain.

    Quelqu’un a acquis une certaine notoriété internationale également pour l’attention portée à certains problèmes, par exemple le groupe libanais Mashrou ‘Leila avec les problèmes LGBT. L’aspect le plus sociologique a probablement été considéré comme le plus digne d’intérêt. Nous avons eu plusieurs réfugiés en Europe en provenance de pays arabes, vient à l’esprit Ramy Essam, lauréat de la première édition du prix Club Tenco Grup Yorum. Son histoire a été reprise dans le reportage d’Amedeo Ricucci diffusé sur TV7 en novembre 2020, qui parle de son métier de musicien et de réfugié politique en Suède depuis l’Égypte.

    Comment dépasser cette perspective occidentale ?

    Prêter attention aux manifestations culturelles qui ne satisfont pas forcément notre idée du monde. C’est la raison qui m’a poussé à faire la playlist sur l’électronique – en laissant de côté les éléments les plus orientaux. Dans la liste de lecture, il y a le morceau Mohammed de Shkoon – un groupe syrien / allemand – le seul qui a des réminiscences évidentes qui s’inspirent du chant arabe et de la musique arabe traditionnelle. Pour le reste, ce sont des traces auxquelles on ne s’attendrait pas, en Arabie Saoudite par exemple. J’ai essayé de sélectionner les pistes le plus complètement possible, en partant du Maroc pour rejoindre la péninsule arabique. Il faut s’habituer à considérer les productions artistiques comme des productions esthétiques. L’œil de l’engagement politique ne nous aide pas toujours à rendre justice à ce qui se passe dans cette partie du monde. Il ne s’agit pas de se désengager mais de considérer le produit artistique comme tel. Le divertissement existe aussi dans le monde arabe.

    Quel est le lien entre la playlist que vous avez sélectionnée et le concept de morphing ?

    L’intention n’était pas tant de montrer une métamorphose qu’un chemin, mais de rechercher un genre – qui en fait est composé de divers sous-genres – qui expliquerait en quelque sorte où un processus de transformation de la culture pop qui a duré des années a conduit . De la musique de rue et de protestation, nous nous dirigeons vers une musique mondialisée – le rap, la trap et l’électronique sont parmi les genres les plus écoutés dans le monde au cours des deux dernières décennies, mais ils contiennent un changement en ce qui concerne la sensibilité artistique.

    Comment l’approche de la musique a-t-elle changé dans le monde arabe après la révolution ?

    Nous ne pouvons plus nous permettre de nous exprimer – et je fais référence au contexte que je connais le mieux, c’est-à-dire l’Egypte – où en 2011 la place servait de lieu de production. Avec le retour du régime, ceux qui auraient pu partir. Tant de personnes que j’ai contactées pour faire mes recherches aujourd’hui ne vivent plus en Egypte. Il n’y a plus cette génération qui a fait la révolution il y a 10 ans, il y a des enfants plus jeunes qui ont grandi dans cette période de reflux en quelque sorte un grand élément de changement.

    La musique se nourrit tellement du transnationalisme d’internet, et n’a pas besoin de support physique comme c’est le cas avec le street art. En fait, vous pouvez vous connecter immédiatement avec des musiciens : une maison de disques saoudienne peut produire un artiste tunisien, jordanien ou marocain sans jamais le voir.

    Nous pensons souvent aux autres cultures comme un monde unitaire. Existe-t-il des différences régionales à la fois dans la production et dans le choix du genre et des sujets ?

    Sûrement oui, il y a la macro différence entre le Maghreb et le Machrek [ l’ensemble des pays arabes qui sont situés à l’est de l’Egypte et au nord de la péninsule arabique] dans le monde arabe qui se reflète également dans la musique. Je parlais tout à l’heure avec une maison de disques indépendante d’Arabie saoudite et je lui ai demandé s’ils n’avaient pas l’intérêt de produire aussi des artistes du Maghreb, après avoir produit des artistes égyptiens et jordaniens. Il a répondu ‘Non, parce que je suis plus avancé sur le plan technique’. Au Maroc et en Algérie le rap s’est développé à la fin des années 1980 – également en lien avec la France – et pour cette raison il y a une qualité technique plus élevée. C’est naturellement qu’un phrasé politique tranchant que l’on pouvait retrouver dans les chansons égyptiennes de 2011, dans d’autres pays arabes avait du mal à émerger, également pour des questions liées à la censure. Mais ensuite, il y a eu ce phénomène panarabe, où une nouvelle identité commune a été redécouverte. Les échanges sont là et ils sont forts, la mondialisation agit :

    Quelle place les femmes occupent-elles dans cet univers musical tracé par ArabPop ?

    Récemment, l’album Mazghuna du duo égyptien Elbouma – deux soeurs – est sorti, produit après une série d’ateliers réalisés avec des femmes des zones rurales d’Egypte. Ces histoires sont racontées en musique, avec une attention aux thèmes féministes.

    Bien qu’il y ait beaucoup de musiciennes dans les pays arabes, la playlist a été compilée suivant d’autres logiques, principalement liées à mes goûts personnels et à ma richesse de connaissances. La seule musicienne de la playlist est la DJ libanaise Liliane Chlela (2020). Dans les enregistrements, cependant, deux albums « féminins » apparaissent : celui de Bab L’Blouz, un groupe dirigé par la chanteuse Yousra Mansour, et celui de l’artiste d’origine koweïtienne Fatima Al Qadiri.

    Une partie de l’équipe éditoriale d’Arabpop a étudié l’arabisme, y compris des doctorats. Comment toutes ces connaissances sont-elles mises en lumière dans un magazine ?

    J’ai vécu de nombreuses années à l’extérieur entre l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. Dans mon cas, ce sont des connaissances qui viennent de la vie quotidienne, elles sont de première main. Intégrer la recherche dans la revue : Nous voulions que la revue ne soit pas académique. Certains chercheurs ont participé au premier appel à articles, nous voulions valoriser la formation sur le monde arabe mais par le biais d’informations exploitables.

    Il y a ceux qui disent que plus personne n’achète de magazines et de journaux. Comment est née l’idée de faire un magazine sur la culture du monde moyen-oriental ?

    L’idée du magazine est née du livre ( Arabpop. Art et littérature en révolte des pays arabes, Mimesis 2020) car il nous a semblé la meilleure solution pour rester dans la discussion et le débat public de manière plus structurée et durable. Avec le livre, nous avons eu un succès que nous ne pensions pas avoir et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une demande et le magazine l’a confirmé. Nous en sommes maintenant à la troisième réimpression. L’édition papier n’est pas morte, il me semble tout le contraire. Il existe des magasins spécialisés qui vendent principalement des magazines, comme Edicola 518 à Pérouse et Frab’s à Forlì. Les magazines papier nés ces deux dernières années sont très nombreux et traitent des thématiques les plus variées, voire des thématiques très niches. Un magazine en italien sur la culture arabe dans ce riche panorama ne nous paraissait plus si étrange.

    Rolling Stone, 26/10/2021

  • Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral »

    Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral ». « C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité », dit-il»

    Il y a quelques semaines, les dirigeants de la droite française n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier Éric Zemmour, qui attire un large public issu des Républicains. Surtout, il a été clarifié qu’il était hors de question que le journaliste puisse participer au Congrès LR qui se tiendra le 4 décembre prochain pour désigner le candidat officiel de la droite à la prochaine élection présidentielle. L’un des détracteurs les plus tranchants à l’égard de Zemmour était alors Gérard Larcher qui traitait le polémiste de «taliban».

    Aujourd’hui, un mois plus tard, et certainement du fait de la folle popularité de Zemmour au sein des militants et sympathisants LR, Larcher, comme d’autres, met de l’eau dans son vin. Le président LR du Sénat estime désormais que l’auteur d’«un suicide français» s’il «hystérise le débat» n’est pas raciste et est la conséquence des «renoncements» de la droite sur l’immigration et la sécurité, dans un entretien au Journal du dimanche. Interrogé sur le fait de savoir si Éric Zemmour était raciste, Gérard Larcher répond : «Non, mais je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire. Il hystérise le débat. Il divise, il fracture, alors qu’il faut rassembler». Selon le sénateur, «il abîme la nation alors qu’il prétend la réhabiliter», or «la France, ça ne peut pas être : haïssez-vous les uns les autres». Par ailleurs, Gérard Larcher juge qu’Eric Zemmour «aborde de vraies questions». Par exemple, «nos capacités d’intégration et d’assimilation sont saturées», clame le parlementaire.

    Alors qu’Eric Zemmour n’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais est donné par certains sondages au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour rallier le second tour, Gérard Larcher reconnaît qu’il constitue «un phénomène électoral». «C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité», explique-t-il. A ses yeux, «il n’y aurait ni phénomène Le Pen ni phénomène Zemmour si nous avions mieux traité ces questions». Gérard Larcher rend hommage au dernier président de la droite classique en date : «Quand Nicolas Sarkozy avait voulu ouvrir le débat sur l’identité nationale, on s’interrogeait, moi le premier. Mais il avait raison». Reste à voir si les cadres de la droite seront plus indulgents face à Zemmour pour ne pas heurter leur électorat qui est inexorablement attiré par le discours du journaliste, ou si au contraire, du fait de sa popularité parmi l’électorat LR, il sera combattu autant plus ardemment pour éviter que la base des électeurs du candidat officiel LR ne se fasse dévorer par le (probable) candidat Zemmour.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 25/10/2021

  • L’industrie du sexe au Moyen-Orient

    L’industrie du sexe au Moyen-Orient. Le journaliste John R. Bradley descend au Maroc et dans le monde arabe de la prostitution et de la pornographie

    Si on leur demandait d’identifier un pays avec une industrie du sexe florissante, une exposition omniprésente à la pornographie et au sexe homosexuel endémique, la plupart indiqueraient quelque part dans le monde occidental. Mais qu’en est-il de l’Égypte, de l’Iran ou de l’Arabie saoudite ? Ce seraient des réponses tout aussi précises, selon John R. Bradley, auteur de « Behind the Veil of Vice: The Business and Culture of Sex in the Middle East ».

    Bradley, un journaliste spécialisé dans le monde arabe, écrase la perception populaire du Moyen-Orient comme étouffé par l’érotisme et de l’Occident comme terre d’expression sexuelle et de liberté. La vérité la plus nuancée, dit-il, est que ces cultures apparemment opposées ont bien plus en commun que nous ne l’admettons souvent : les deux « vivent sous des dirigeants qui, sous des prétextes différents et avec des degrés de sévérité variables, cherchent à freiner la pulsion sexuelle indisciplinée en tant que moyen de maintenir le contrôle social. Il existe également un « fossé entre la propagande et la réalité » partagé et « un vaste fossé entre la morale publique et privée », fait-il valoir.

    J’ai récemment parlé avec Bradley des jeunes mariées, du mariage temporaire et des perspectives féministes islamiques sur l’industrie du sexe.

    Vous présentez votre livre comme un regard sur les similitudes sexuelles culturelles entre les Arabes et les Occidentaux. Pouvez-vous expliquer cela?

    La licence supposée de l’Occident est toujours mise en contraste, à mon avis, de manière totalement fallacieuse, avec un Moyen-Orient sexuellement stérile. « Derrière le voile du vice » sape les stéréotypes sur les sexualités arabes qui se sont enracinés dans le monde anglophone, en partie en rappelant aux lecteurs que nous avons encore beaucoup de problèmes sexuels en Occident également. En particulier, il démystifie l’idée, promue par Martin Amis, selon laquelle le terrorisme perpétré par les islamistes peut s’expliquer en faisant référence à l’homme arabe refoulé et envieux qui ne peut être libéré qu’en faisant voler des avions de ligne dans des gratte-ciel de forme phallique.

    Je suis basé dans la région depuis une décennie, et la sexualité au Moyen-Orient que je connais est tout aussi capricieuse que son homologue occidentale, aussi indisciplinée et multiforme, et parfois aussi calme. En explorant les diverses cultures sexuelles dans des pays comme le Maroc, la Syrie, l’Arabie saoudite, la Tunisie, le Bahreïn, l’Égypte, le Yémen et l’Iran, j’essaie de montrer que, comme en Occident, le sexe illicite continue de prospérer au Moyen-Orient, souvent dans le ouverte et malgré le discours public de plus en plus criard.

    Quel genre de pornographie trouve-t-on dans les pays arabes ?

    Regarder de la pornographie n’est plus un gros problème pour les jeunes Arabes, pas plus que pour les jeunes Américains. C’est devenu une partie normale de la croissance. À peu près n’importe qui au Moyen-Orient avec une antenne parabolique a accès à des chaînes de pornographie hardcore, et à peu près tout le monde a une antenne parabolique. En ce sens, c’est probablement plus accessible qu’en Occident. Techniquement, ces chaînes pornographiques sont interdites, mais même en Arabie saoudite, vous trouverez des types vendant des cartes « spéciales » pour votre décodeur satellite dans les ruelles des principaux quartiers commerçants.

    Même dans les pays dont les gouvernements sont tristement célèbres pour avoir bloqué le contenu politique sur le Web, les sites pornographiques sont encore pour la plupart accessibles, et les régimes les plus laïcs ont tendance à ne pas considérer le sexe comme une menace comme le font les régimes islamistes. Les gens qui ont tendance à obséder, bien sûr, sont les islamistes minoritaires, car pour eux le personnel est toujours politique. Est-ce que quelqu’un a déjà pensé autant au sexe que ceux qui veulent l’interdire ? Mais ils mènent une bataille perdue d’avance lorsqu’il s’agit de la prolifération du charbon au Moyen-Orient, tout comme les évangéliques le sont en Amérique.

    Quel impact la guerre en Irak a-t-elle eu sur l’industrie du sexe ?

    Le livre s’ouvre sur une soirée que j’ai passée avec une jeune femme dont la famille avait fui l’Irak et qui s’était tournée vers le travail d’escorte dans une boîte de nuit de Damas après que sa famille n’ait plus d’argent. Il y a certainement beaucoup plus de femmes irakiennes comme elle qui travaillent comme prostituées ou escortes en Syrie qu’il n’y en avait avant la guerre en Irak. Les femmes locales de Damas qui travaillaient comme prostituées se plaignaient sans cesse dans mes conversations avec elles du fait que ces Irakiens étaient mauvais pour les affaires, car ils facturaient moins que le tarif en vigueur.

    Cette augmentation du nombre de femmes irakiennes travaillant comme prostituées en Syrie ne devrait pas surprendre. Un million de réfugiés, dont beaucoup sont appauvris, ont afflué dans le pays depuis l’Irak à la suite de l’invasion menée par les États-Unis. Nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes responsables de cette situation. Nous avons bombardé l’Irak à l’âge de pierre sur le dos d’un paquet de mensonges, n’avons rien fait pour traduire en justice ces criminels de guerre qui nous dirigent, et en même temps, feignons l’inquiétude et nous nous sentons tous supérieurs en lisant le sort des femmes irakiennes. travailler comme prostituées à Damas.

    Qu’avez-vous trouvé concernant le trafic sexuel au Moyen-Orient ?

    La question en est venue à encadrer inutilement le débat sur la prostitution au Moyen-Orient, comme en Occident, dans le sens où si vous prônez la légalisation et la réglementation, vous êtes accusé d’être par défaut de mèche avec les trafiquants d’êtres humains. Je n’ai trouvé aucune preuve que la traite des êtres humains est répandue au Moyen-Orient, et les statistiques régulièrement citées sont presque toujours sans source et souvent extrêmement contradictoires.

    Dans le chapitre sur l’industrie du sexe florissante de Bahreïn, il y a un compte rendu d’une discussion plutôt houleuse que j’ai eue avec un important militant local des droits humains. Il défend depuis longtemps la cause du « sauver » des femmes victimes de la traite forcées à se prostituer à Bahreïn. Cependant, lorsqu’on lui a donné l’occasion d’exposer son cas, il n’a pu me fournir aucune preuve vérifiable qu’il existe de telles femmes sur l’île.

    Quel genre de résistance y a-t-il eu à l’industrie du sexe?

    Historiquement, il y en a eu très peu. En fait, bien au contraire. Seules deux références à la prostitution sont contenues dans le livre sacré islamique. Les deux mentionnent que quatre témoins masculins sont nécessaires pour condamner une femme du crime, et à la condition cruciale que toute personne portant de fausses accusations encoure elle-même une punition sévère. Dans les premières années de l’Islam, l’effet semble avoir été que, tant que ni l’homme ni la femme n’étaient effrontés au sujet de l’activité, la prostitution était plus ou moins libre. En fait, la prostitution réglementée et légale a prospéré dans tout le Moyen-Orient. Les bordels et les quartiers rouges ont d’abord été tenus plus ou moins secrets, mais l’État s’est rendu à l’inévitable et finalement ils sont sortis au grand jour. La prostitution égyptienne était officiellement taxée dès le Xe siècle,

    La prolifération des tenues politiques islamistes à la suite de la révolution iranienne de 1979, critiquant les dirigeants arabes pour leur prétendue décadence personnelle et permettant aux sociétés islamiques de s’occidentaliser si superficiellement, a mis les dirigeants davantage sur la défensive. L’opposition islamique, comme ses ancêtres anti-impériaux, a mis en avant la corruption et les mœurs comme cause de faiblesse. Ils aiment maintenant affirmer que la prostitution, comme l’homosexualité, est une importation occidentale.

    Qu’en est-il des travailleurs du sexe masculins ? Quelle est leur fréquence ?

    Les garçons à loyer sont présents partout au Moyen-Orient, et l’homosexualité et la prostitution sont les deux faces d’une même pièce. Le sexe gay est aussi omniprésent que l’appel à la prière, et pour de nombreux hommes, bien sûr, coucher un garçon est une perspective bien plus attrayante que de se pencher dans la mosquée, bien qu’étant tiré dans les deux sens, selon l’envie du moment, ça doit être tout à fait normal aussi.

    Des centres commerciaux de Djeddah aux souks de Marrakech, de la rue principale de Tunis aux cafés du centre-ville d’Amman, les garçons sont disponibles, pour un prix convenu, comme ils l’ont toujours été. À Damas, il y a une scène locale extraordinaire, où les grands parcs et le centre-ville sont des ruches constantes d’activités de croisière, de jour comme de nuit. Les gays locaux, qui ont colonisé tous les cafés du centre-ville et le bar unique, m’ont dit qu’ils n’avaient jamais été harcelés par la police ou le gouvernement, mais ils ont également dit qu’il était pratiquement impossible d’avoir des relations sexuelles homosexuelles sans payer pour cela, surtout avec les plus jeunes. les gars. Ce scénario est reproduit dans d’autres grands centres urbains de la région.

    Comment le féminisme islamique aborde-t-il le travail du sexe ?

    Dans le livre, je compare ce que j’appelle le féminisme salutiste, qui est anti-sexe et cherche à contrôler et à restreindre les femmes, avec le féminisme islamique, qui promeut la libération des femmes et le contrôle de leur propre vie et de leur corps. Je le fais en comparant l’Égypte à la Tunisie, qui ont toutes deux hérité à l’indépendance du système ottoman de prostitution légalisée, mais qui l’ont traité de manière radicalement différente.

    La prostitution – et la sexualité en général – sont devenues plus politisées au début du XXe siècle en Égypte, car les mouvements anti-impériaux locaux l’ont utilisé comme symbole de décadence et d’influence étrangère. Restaurer l’honneur de la nation était au cœur de leur programme. Dans le discours politique égyptien, la « prostituée violée » est devenue une métaphore de « l’État colonial violé », et « l’appel à la sauver » est devenue une métaphore de la « lutte anticoloniale ».

    En revanche, Habib Bourguiba, le premier leader indépendantiste de la Tunisie, est connu comme « le libérateur des femmes », et pour moi, il est le grand héros méconnu de la politique arabe du XXe siècle. C’était un laïc reconnu et un infatigable défenseur de l’égalité des femmes. Le féminisme qu’il défendait n’était pas du genre salutiste qui a pris racine en Égypte, mais celui qui encourage la véritable autonomie et l’égalité des femmes à la lumière de la pensée islamique progressiste qui cherchait à marier l’islam à la modernité. Il a lancé une révolution sexuelle sans précédent dans le monde arabe, interdisant la polygamie, interdisant le voile, légalisant l’avortement et prônant le contrôle des naissances.

    Et il a laissé les quartiers rouges fonctionner, comme ils l’avaient fait pendant des décennies. Aujourd’hui, la prostitution reste légale en Tunisie, et toutes les grandes villes du pays ont un quartier rouge. Plus généralement, les femmes tunisiennes sont de loin les plus libérées du Moyen-Orient, et peuvent arpenter les rues sans voile et sans harcèlement sexuel. Le point ici est que la réglementation étatique de la prostitution, la protection juridique des prostituées, la tolérance sociale de la profession et le contrôle officiel de la santé et du bien-être des travailleuses du sexe n’est en rien en contradiction avec l’avancement des droits des femmes.

    Marocleaks, 22/10/2021

  • Maroc et Turquie vont partager leurs données avec la Belgique

    Maroc et Turquie vont partager leurs données avec la Belgique. Les autorités fiscales belges peuvent soumettre ces contribuables à des contrôles portant notamment sur les informations reçues de l’étranger.

    Le Maroc et la Turquie échangeront bientôt avec les autorités fiscales belges les données financières des résidents belges qui ont des comptes auprès d’institutions financières marocaines ou turques. Cette information n’est pas sans importance pour les contribuables belges qui ont des comptes auprès d’institutions financières marocaines ou turques. Les autorités fiscales belges peuvent soumettre ces contribuables à des contrôles portant notamment sur les informations reçues de l’étranger. En cas de non-déclaration de comptes ou de revenus étrangers, ces contribuables s’exposent à des conséquences fiscales et financières potentiellement lourdes.

    1. Contexte

    Depuis 2017, l’échange automatique de données financières relatives aux citoyens entre pays est une norme standard mondiale avec l’adoption de la norme commune d’échange automatique CRS (Common Reporting Standard). Il s’agit d’une norme internationale qui vise à accroître la transparence fiscale au niveau mondial. En termes simples, les informations CRS concernent des données financières telles que les comptes bancaires, les revenus d’intérêts ou de dividendes, les valeurs des capitaux et des polices d’assurance-vie, le produit de la vente de produits financiers, etc.

    La Belgique, comme 100 autres juridictions, a accepté d’échanger des informations CRS à partir de 2017. Bien que le Maroc et la Turquie se soient engagés à échanger des informations financières avec d’autres pays (comme la Belgique) en 2019 et 2018 respectivement, il a été constaté jusqu’à présent que ces pays n’échangeaient pas encore d’informations financières avec les États membres de l’UE.

    Des développements récents montrent que le Maroc et la Turquie se conforment désormais à la norme CRS internationalement acceptée. Désormais, les données financières des résidents des pays membres de l’UE seront partagées par le Maroc et la Turquie. Concrètement, les données financières de résidents belges ayant des comptes auprès d’une institution financière marocaine ou turque, par exemple, seront transférées par les autorités compétentes étrangères aux autorités fiscales belges. Bien que les modalités spécifiques de l’échange automatique de données par le Maroc et la Turquie ne soient pas encore connues, il est certain que les deux pays ont procédé aux mises en œuvre légales nécessaires pour permettre l’échange conformément à la norme CRS.

    2. Turquie

    Les institutions financières turques sont tenues de communiquer aux autorités turques des informations sur les comptes, les titulaires de comptes, les soldes et les revenus tels que les intérêts, les dividendes et les plus-values, ainsi que les paiements effectués dans le cadre de polices d’assurance vie et capital et de contrats de pension. Sous certaines conditions, les institutions financières turques sont également tenues de fournir ces informations sur les comptes des sociétés aux pays où résident les actionnaires de la société.

    Suite à la demande explicite de l’UE à la Turquie de se conformer pleinement à la procédure d’échange d’informations, la Turquie a procédé aux modifications législatives nécessaires pour échanger des informations CRS avec les États membres de l’UE. Les autorités turques ont précisé que l’échange d’informations CRS serait appliqué aux périodes imposables commençant le 1er janvier 2019. Cela signifie qu’à partir du 1er juin 2021, la Turquie doit en principe échanger des informations CRS pour l’année 2019 avec plusieurs pays tiers, dont la Belgique. Il semblerait que les premières informations CRS sur les résidents belges ayant des comptes auprès d’institutions financières turques ont déjà été transférées aux autorités fiscales belges.

    3. Maroc

    Le Maroc a également procédé aux changements législatifs nécessaires pour permettre l’échange d’informations CRS. La date de début de l’échange par les autorités marocaines a été fixée à septembre 2021 ou septembre 2022 (ce qui n’est pas encore clair pour le moment). Cela signifie que le Maroc échangera les données financières des résidents belges ayant des comptes auprès d’institutions financières marocaines pour l’année de revenus 2021 au plus tard en septembre 2022. Pour l’instant, on ne sait pas encore si le Maroc a déjà commencé à échanger des données financières avec les autorités fiscales belges en septembre 2021.

    4. Que signifient ces développements pour vous ?

    Si l’Administration fiscale belge reçoit de l’étranger une notification CRS qui vous concerne, vous pourrez consulter cette fiche CRS sur le site web MyMinFin.

    Si vous avez déclaré vos comptes étrangers et les revenus de ces comptes dans votre déclaration à l’impôt des personnes physiques en Belgique, il ne se passera en principe pas grand-chose.

    Si vous n’avez pas déclaré vos comptes à l’étranger et les revenus de ces comptes, l’Administration fiscale belge considérera généralement que vous n’avez pas satisfait à vos obligations déclaratives. Les autorités fiscales belges peuvent alors taxer les revenus non déclarés et imposer des amendes administratives et des majorations d’impôts. Dans la pratique, sur la base d’une instruction interne, les autorités fiscales appliquent une majoration standard de 50% car les autorités fiscales considèrent dans ce cas que la non-déclaration de comptes et/ou de revenus mobiliers étrangers est par définition un indice de fraude. Toutefois, la jurisprudence récente (de tribunaux de première instance) a relevé – à juste titre – qu’une augmentation d’impôt de 50% ne peut être imposée automatiquement dans de tels cas si les autorités fiscales n’apportent pas d’éléments concrets démontrant une intention spéciale de fraude. L’application standard d’une augmentation d’impôt de 50%, en fonction des circonstances concrètes, ne doit pas être acceptée comme telle et peut être contestée.*

    Dans la pratique, il a également été constaté que les autorités fiscales belges envoient des questionnaires (détaillés) aux contribuables belges au sujet desquels des informations ont été reçues de l’étranger (qui ne correspondent pas aux informations déjà connues des autorités fiscales belges sur la base de la déclaration à l’impôt des personnes physiques introduite). Ce questionnaire détaillé porte généralement sur divers aspects du patrimoine, tels que les biens immobiliers étrangers, les autres contrats avec des institutions financières, les mandats, ainsi que les actifs belges détenus (comptes bancaires, polices d’assurance et autres contrats). Dans le cadre de tels contrôles, les autorités fiscales belges peuvent également essayer d’étendre le délai d’investigation de trois à cinq ou sept ans. Concrètement, l’Administration fiscale belge pourrait ainsi contrôler vos avoirs et vos revenus remontant à trois, cinq ou sept ans.

    Tiberghien, 25/10/2021

  • Des marocains qualifiés forcés de quitter le Québec

    Des marocains qualifiés forcés de quitter le Québec. Des centaines de travailleurs étrangers francophones se sont exilés à contrecœur au Canada anglais depuis mai pour obtenir leur résidence permanente en quelques mois plutôt que de patienter des années dans l’angoisse au Québec.

    « J’aime le Québec, mais franchement, il ne nous facilite absolument pas la vie », affirme Sorelle Magni, une aide de service camerounaise qui a récemment déménagé de Montréal à Ottawa.

    Son histoire a de quoi faire rêver bon nombre de travailleurs étrangers : elle a reçu sa résidence permanente en septembre dernier en Ontario… deux mois et demi après l’avoir demandée.

    Il lui aurait fallu attendre 26 mois en moyenne pour obtenir le même statut à partir du Québec, sans compter l’expérience de travail à accumuler au préalable et la demi-année avant d’être officiellement sélectionnée par la province.

    Ce petit miracle bureaucratique est rendu possible par un programme lancé au début de l’été par le fédéral pour accélérer le traitement de 90 000 demandes de résidence permanente provenant d’étudiants étrangers diplômés et de travailleurs étrangers.

    Francophones recherchés

    L’un des buts du programme est de contribuer « à la vitalité [des] communautés francophones en situation minoritaire », avance le communiqué de presse de l’annonce.

    Preuve de l’intérêt que suscite le programme, plus de 4000 immigrants francophones ont déjà déposé un dossier.

    Or, le Québec est la seule province à ne pas y participer, obligeant les intéressés à déménager ailleurs au pays pour poser leur candidature.

    « Le Canada anglais nous donne une chance, alors on n’a pas le choix », laisse tomber Arwa Baji, 28 ans, une éducatrice en service de garde d’origine tunisienne qui fera bientôt ses adieux à Québec.

    Si le processus suit son cours, sa petite famille devrait s’installer dans les prochains mois à Cornwall, en Ontario.

    À ses yeux, la résidence permanente représente la certitude qu’elle pourra rester au pays pour de bon. « D’avoir seulement un permis de travail, c’est un stress qui ne finit jamais », résume-t-elle.

    Il faut savoir que l’accès au système de santé, aux études ou même à une hypothèque est compliqué, voire impossible, pour les détenteurs de ce type de permis.

    Retour à la case départ

    Malgré les avantages indéniables de devenir résidents permanents sans attendre, les immigrants francophones avec lesquels Le Journal s’est entretenu quittent le Québec à reculons.

    La perte de leur cercle social, la nécessité de vivre en anglais et l’obligation de se déraciner une fois de plus pèsent lourd dans la balance.

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    « C’est comme immigrer dans un autre pays et retourner à la case départ », témoigne Othmane Khzami, un Marocain de 27 ans qui a quitté Trois–Rivières pour Ottawa, après sa maîtrise en administration.

    La voie rapide n’est pas la solution, estime Québec
    Le gouvernement Legault défend son refus de participer à un programme pancanadien visant à radicalement raccourcir le temps d’attente de milliers d’immigrants économiques établis au Québec qui souhaitent un statut permanent.

    « Le Québec n’a pas besoin d’un programme accéléré du gouvernement fédéral, mais plutôt que ce dernier agisse efficacement dans les programmes déjà existants », soutient par écrit Flore Bouchon, attachée de presse de la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec, Nadine Girault.

    Actuellement, les immigrants économiques présélectionnés par Québec doivent attendre 26 mois en moyenne avant de recevoir la résidence permanente octroyée par le fédéral.

    La « voie rapide » créée en mai dernier et valide partout ailleurs au Canada permet de réduire ces délais au moins de moitié pour les diplômés et certaines catégories de travailleurs étrangers.

    « La porte était ouverte » pour inclure le Québec, soutient Alex Cohen, porte-parole du ministre fédéral de l’Immigration, Marco Mendicino. « Malheureusement, le gouvernement a choisi de ne pas y participer ».

    Au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, une déception « énorme » se mêle à la frustration devant cette décision. « On espérait au moins qu’il y aurait un programme [équivalent], proprement québécois », affirme Cheolki Yoon, organisateur de l’organisme communautaire.

    Ruée vers l’ouest

    Nadia Barrou, avocate en immigration, s’est résolue à conseiller à plusieurs de ses clients de tenter leur chance au Canada anglais, faute d’être admissibles au Québec.

    La popularité du programme fédéral ne la surprend pas, d’autant que les critères pour devenir résident permanent à partir du Québec ont été resserrés depuis la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et les changements dans le programme régulier pour travailleurs qualifiés.

    « Quand des programmes hors Québec donnent la résidence permanente en six mois et avec des exigences moins compliquées, les gens se ruent dessus », souligne-t-elle.

    Alors que la province déploie tant d’efforts pour sélectionner des immigrants francophones et pour franciser les nouveaux arrivants, la contradiction lui saute aux yeux.

    « Une fois qu’ils sont là, il faut s’arranger pour qu’ils deviennent des citoyens à part entière. Le Québec veut des personnes qui s’intègrent, mais il ne fait rien pour les garder », s’exclame-t-elle.

    À TORONTO POUR DE BON

    L’incertitude entourant l’immigration au Québec a eu raison d’un analyste de données marocain qui est parti à Toronto sur un coup de tête afin d’accélérer le traitement de sa demande.

    « J’étais tellement stressé, je passais mon temps à rafraîchir mes courriels », se rappelle Zakaria Errami, 21 ans, diplômé des HEC.

    Deux semaines après avoir pris connaissance du nouveau programme fédéral pour accélérer l’octroi de la résidence permanente, il a trouvé un appartement et déménagé dans la capitale ontarienne.

    « Le Québec est très mauvais pour retenir ses immigrants qualifiés et ses diplômés internationaux. Il n’y a rien pour les garder », laisse-t-il tomber.

    Même s’il a dû abandonner son cercle d’amis et la poutine, il se voit mal revenir dans la province au cours des prochaines années.

    « De toute façon, il y a plus d’opportunités dans mon domaine ici », dit celui qui a déposé son dossier à la mi-septembre.

    ÉPUISÉE PAR LE FARDEAU ADMINISTRATIF

    Une doctorante française exténuée par les démarches d’immigration depuis le Québec a mis le cap sur la Nouvelle–Écosse pour se faciliter la vie.

    « Je suis partie par épuisement », résume Sandrine Mounier, 36 ans, qui habite désormais Halifax après six ans passés à étudier à l’Université du Québec à Montréal.

    « Ça a été vraiment difficile de prendre la décision, je me sentais chez moi à Montréal », admet la professionnelle en études urbaines.

    Elle soumettra son dossier via le nouveau programme fédéral dans la catégorie « diplômée d’une institution canadienne » d’ici les prochaines semaines.

    Son départ lui laisse un goût « amer », surtout qu’elle dit réaliser que l’immigration des francophones est plus simple hors du Québec.

    Elle rêve un jour d’obtenir le droit de vote dans son pays d’adoption.

    APPRIVOISER LA VIE EN ANGLAIS

    Une travailleuse de la santé camerounaise qui a quitté Montréal s’est résignée à apprendre l’anglais pour s’adapter à sa nouvelle vie de résidente permanente en Ontario.

    « Côté anglais… Je ne suis pas bilingue, mais j’ai commencé des cours », dit Sorelle Magni, qui était prête à tout pour stabiliser sa situation migratoire et celle de son jeune garçon.

    Depuis son arrivée au Québec en 2019, la mère monoparentale ne vivait « que pour les papiers », jusqu’à en faire des cauchemars.

    « Aujourd’hui, c’est derrière moi, je n’ai plus peur », dit-elle joyeusement.

    La jeune femme a obtenu sa précieuse résidence permanente en un temps record de deux mois et demi grâce au nouveau programme fédéral.

    Après avoir travaillé comme aide de service dans un CIUSSS montréalais pendant toute la pandémie, elle enseigne désormais le français à des fonctionnaires ontariens.

    « Le Québec me manque, mais après, je me dis c’est le fédéral qui m’a tout donné », glisse-t-elle.

    DÉPART DE TRAVAILLEURS RECHERCHÉS

    À court d’options, deux Tunisiens occupant des emplois recherchés au Québec ont décidé de quitter le Québec pour s’établir dans une petite ville de l’est de l’Ontario.

    Arwa Baji, 28 ans, est éducatrice en service de garde. Son conjoint, Ahmed Iben Kraiem, 34 ans, est soudeur.

    Le couple espère mettre les voiles pour l’Ontario avec ses deux jeunes enfants et ainsi obtenir rapidement une résidence permanente qui leur semble inaccessible au Québec pour des raisons administratives.

    « C’est l’enfer au niveau des papiers, il faut toujours les refaire. Et mon mari voudrait travailler, mais il ne peut pas [à cause d’un permis de travail fermé] », affirme la mère qui a postulé le lendemain de l’ouverture du programme.

    La petite famille établie à Québec depuis 2018 a choisi de déménager à Cornwall, une petite ville d’environ 50 000 habitants où elle n’a jamais encore mis les pieds.

    « C’est une ville anglophone, mais nos enfants iront dans une école francophone », précise Mme Baji, qui s’imagine déjà sa vie là-bas en attendant une réponse du fédéral.

    L’OPTION LA PLUS LOGIQUE
    Abandonner sa vie à Trois-Rivières pour déménager à Ottawa a semblé la seule solution logique à un diplômé marocain qui souhaite s’établir au pays.

    « Je ne vais pas dire que j’ai été forcé de prendre cette décision, mais pour atteindre mes objectifs d’immigration de manière rationnelle, c’était la chose à faire », témoigne Othmane Khzami—, 27 ans.

    Maîtrise en administration de l’Université du Québec à Trois-Rivières en poche, il a déménagé à Ottawa en juillet dernier pour prouver son intention de quitter le Québec pour de bon, puis a déposé son dossier au programme fédéral.

    Il aurait préféré rester au Québec et y travailler en français, mais force est d’admettre que son statut avait « beaucoup de petits impacts dans la vie de tous les jours ».

    « Les employeurs ne nous traitent pas de la même manière, on est toujours dans l’obligation de renouveler nos documents, on n’est jamais certains qu’on pourra rester », énumère-t-il.

    qub, 25/10/2021

  • Vidéo: Spectaculaire arrestation de deux marocains à Malaga

    Vidéo: Spectaculaire arrestation de deux marocains à Malaga. Ils envisageaient de commettre des attentats en Espagne.

    Une arrestation spectaculaire par la Garde civil vendredi dernier, le quartier de Malaga a été secoué par une intervention anti-terroriste, leur objectif était deux individus, soupçonnés d’appartenance à des groupes terroriste.

    C’était rapide, les agents ont descendu le flanc d’un véhicule blanc en fuite, ils ont traversé la place encapuchonnés avec des masques de ski, devant les regards incrédules de certains voisins. Ils se rendirent au bout de la place, où se trouvaient les deux individus, qui reçurent l’ordre de tomber à terre.

    L’un des détenus est marocain et l’autre originaire de Melilla. Ils faisaient l’objet d’une enquête par la Cour centrale d’instruction de la Haute Cour nationale. Suite aux arrestations, plusieurs rues ont été fermées. Le quartier a été investi par les Benemérita pendant des heures avec des véhicules blindés et ils ont procédé à la perquisition du domicile, qu’ils occupaient dans cette partie de Malaga depuis quelques mois .

    Vidéo: Arrestation de deux terroristes marocains à Malaga: Ils envisageaient de commettre des attentats en Espagne.

    Crésus, 24/10/2021

  • Ancien n°2 des services de renseignement saoudiens accuse MBS

    Ancien n°2 des services de renseignement saoudiens accuse MBS. Saad Aljabri accuse Mohammed bin Salman de multiples complots d’assassinats, d’enlèvements et de tortures

    Un ancien responsable des services de renseignement saoudiens accuse Mohammed bin Salman de multiples complots d’assassinats, d’enlèvements et de tortures. Saad Aljabri était le numéro deux des services de renseignement saoudiens jusqu’à ce que, dit-il, Mohammed bin Salman le pousse dehors. Aujourd’hui, MBS est le prince héritier d’Arabie saoudite, et Aljabri est en exil. Aljabri pense que le prince héritier veut sa mort à cause de ce qu’il sait.

    Dans une interview à une chaîne américaine, Saad Al-Jabri, un ancien responsable du renseignement saoudien dit que Mohamed ben Salman a parlé avec Mohamed ben Nayef, l’ancien directeur du renseignement, de la tentative de tuer le défunt roi Abdallah pour que son père, le roi Salman, prenne le relais, et il affirme qu’il existe un enregistrement vidéo de la conversation.

    Saad Aljabri était le numéro deux du renseignement saoudien jusqu’à ce que, dit-il, Mohamed ben Salmane l’expulse. Aujourd’hui, MBS est le prince héritier d’Arabie saoudite et Aljabri est en exil. Aljabri pense que le prince héritier veut sa mort à cause de ce qu’il sait. rapporte Scott Pelley.

    MBS a parlé d’utiliser un anneau empoisonné pour tuer le roi saoudien en 2014 afin que son père puisse prendre le trône, selon un espion exilé

  • L’escalade du ciel et les contradictions

    L’escalade du ciel et les contradictions. Mali, Sahel, Libye, Yémen, Sahara, Syrie et plusieurs pays africains et d’autres encore dans des contrées très éloignées les unes des autres sont dans des turbulences notables.

    Mali, Sahel, Libye, Yémen, Sahara, Syrie et plusieurs pays africains et d’autres encore dans des contrées très éloignées les unes des autres sont dans des turbulences notables. De mémoire, l’Histoire dans le catalogue de ses repères marquants ne présente pas autant de déflagrations guerrières pour prouver que le monde n’a jamais été aussi mal en point à part les bouleversements catastrophiques qu’il a connus au cours des deux grandes guerres.

    Il est devenu difficile, voire impossible d’entrevoir quelques perspectives d’espoir dans un futur proche et il est patent de se rendre compte que l’énorme malaise a des répercussions de plus en plus visibles dans la plus simple évolution aujourd’hui contrariée de l’ensemble des peuples. Il y a comme une évidente malédiction qui a frappé l’espèce humaine pour laisser entendre que l’Homme n’était peut-être pas digne de consommer son existence.

    Dans l’instant présent, les peuples en guerre, en désaccord, en soulèvement, en manque de paix et de sérénité ne sont finalement, chacun dans son mal de vie que le reflet de l’incapacité de l’humanité d’atteindre le niveau supposé lui avoir été programmé.

    Partout entre la paix et la guerre se fige de plus en plus fort la difficulté d’exister et la réflexion et la préoccupation se limitent aux moyens de supporter l’existence quotidienne sans toujours se référer aux profondes causes qui déstabilisent la probable fatidique évolution de l’espèce humaine.

    La mêlée du prix des matières premières, du blé et des nécessités quotidiennes avec les escalades par satellites du ciel a quelque chose de contradictoire quand le progrès technique et les grandes inventions technologiques ne sont pas conformes à une aisance de vie pour tous les hommes. La maldonne est souvent si sidérante prête à laisser penser que le dérèglement a une large empreinte de folie.

    Toutes les guerres et les conflits armés aujourd’hui devraient prouver que si l’homme a appris à naviguer dans la galaxie, il ne sait toujours pas aligner ses pas sur terre.

    Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2021

  • La popularité de Macron en chute libre

    La popularité de Macron en chute libre. Il est rattrapé par les questions brûlantes inquiétant la société française en général et les électeurs en particulier.

    En retrouvant le niveau de sa cote de popularité au début de la pandémie sanitaire, après avoir perdu quatre points, selon un dernier sondage, le président Emmanuel Macron est rattrapé par les questions brûlantes inquiétant la société française en général et les électeurs en particulier, lui qui ces derniers mois s’est focalisé sur les questions intéressant l’électorat de l’extrême droite, pour s’assurer des voix, à la présidentielle.

    La chute de la cote de popularité du locataire de l’Elysée dont fait part le récent sondage de BVA pour Orange et RTL révèle selon des réactions et les lectures faites sur les résultats du dit sondage, la dégradation inquiétante des conditions socio-économiques des français, qui s’est manifestée bien avant la pandémie de la covid19, avec le mouvement des gilets jaunes, et que la situation sanitaire a aggravé davantage. Si pour certains experts qui se sont exprimés sur le sondage qui explique le recul de la popularité de Macron et de son Premier ministre, en raison des reproches qui leur sont faits, dont le non traitement des questions brûlante de la vie sociale, à l’origine de la « paupérisation des classes moyennes » et de l’appauvrissement davantage des couches déjà pauvres ou en difficultés, d’autres indiquent que l’abstention à la prochaine présidentielle sera le candidat difficile à dépasser. Alors que le sondage fait état de 74% de Français qui estiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces dernières années, 43% pensent qu’il a beaucoup chuté ce qui met à mal la mise en avant du bilan sur les questions sociales et économiques du locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron, s’il venait à se présenter pour la présidentielle prévue au printemps prochain.

    Autres statistiques qui révèlent le décalage entre ce qui intéresse les espaces politico-médiatiques et les préoccupations de la majorité des citoyens, celles indiquant que 73% des sondés ne veulent pas voir celui sur lequel les médias se focalisent, en l’occurrence Eric Zemmour, se présenter à la présidentielle 2022, ce qui est aussi un message au locataire de l’Elysée qui a endossé les questions de l’extrême droits, pensant donner un souffle à sa cote, qui après ses dernières sorties médiatiques, sur des questions ne figurant pas au premier plan des préoccupations des français, lui a encore fait perdre quatre points, selon le sondage en question.

    Pour des observateurs de la scène politique française, la présidentielle française en vue sera porteuse de surprises, non seulement en ce qui concerne ceux ou celles fait sont ou vont être de la course, mais sur ce qu’elle aura à révéler notamment sur le déphasage existant entre la classe politique et les français, particulièrement les jeunes, qui ne reconnaissent pas ni dans le discours politique ambiant ni dans l’offre politique. Le sondage qui fiat état que 45% des français, affiche fermement son opposition de voir, Eric Zemmour, produit du monde politico-médiatique, pour occuper et distraire la galerie, en vue de l’occultation des questions préoccupant la société française, la retraite, le chômage, la hausse des prix de l’électricité, la perte d’emploi, la précarité de l’emploi, les licenciements, ect…

    Des questions auxquelles les plateaux des chaînes privés françaises esquivent, en faveur des questions de l’agenda politique de l’extrême droite, sécurité, l’immigration, ect, reprises fortement aussi par la droite, dont le président Emmanuel Macron, sur fond de son bilan à l’Elysée, non satisfaisant pour ceux et celles qui l’ont élu sur ses engagements d’amélioration de la vie socio-économique des français et les question environnementales, ces dernières figurent faut-il le noter en tête de liste des attentes de la jeunesse française.

    Les mouvements de grèves annoncés ou observés, dont celui du secteur de la SNTF, l’augmentation des prix du carburant, point déclencheur, avant la pandémie du Covid19, le mouvement des gilets jaunes et des retraités .. Le pouvoir d’achat qui n’a cessé de dégringoler, depuis notamment 2017, fait partie des trois thèmes qui compteront le plus dans l’élection à venir.

    Dans sa dernière annonce lors du Conseil de Bruxelles, e 22 octobre dernier, relative à l’ «indemnité inflation » de 100 euros à plus de 56% de français, qui gagnent moins le 2000 euros mensuellement, visant selon le locataire de l’Elysée à réduire l’impact de la chute du pouvoir d’achat davantage, suite à l’augmentation du carburant, Macron a déclaré que « si on veut accompagner le pouvoir d’achat, mieux vaut avoir un instrument plus ciblé qu’un instrument général », mesure qui a suscité de vives réactions de l’opinion française, ne voyant pas cette mesure comme solution au problème de la chute du pouvoir d’achat qui ne cesse de se dégrader.

    Aussi l’opposition et certains spécialistes critiquent la mesure. Les salariés devront attendre décembre pour la toucher de la part des employeurs, alors que les retraités, les indépendants, les apprentis, les étudiants boursiers et ceux fiscalement autonomes touchant moins de 2.000 euros, la recevront entre janvier et février.

    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 25/10/2021

  • Le Maroc dans les griffes de L’Humanité

    Le Maroc dans les griffes de L’Humanité. «Nous ne céderons pas!» a écrit, hier, le quotidien français ciblé par une plainte du pouvoir marocain tout en dénonçant l’absence de soutien de l’État français.

    Les «plumes» rebelles, incorruptibles, paniquent un trône marocain qui tente de sauver un honneur qui n’est plus sauf, depuis belle lurette. Sa diplomatie qui ne brille que lorsqu’il s’agit de livrer bataille contre des causes justes, d’opprimer des peuples en quête de liberté, à commencer par le sien, de comploter pour tenter de déstabiliser ses voisins, l’Algérie en particulier, a scellé ce déshonneur qui le particularise.

    L’affaire du logiciel espion Pegasus conçu par l’entreprise israélienne NSO Group, qu’il a actionné pour mettre sous surveillance des personnalités du monde politique, mais aussi des titres de la presse internationale, est venu ternir un peu plus ce «statut» de royaume sans principes qu’il traîne, désormais. Et ce ne sont, certainement, pas les procès en justice pour diffamation qu’il a intentés à certains quotidiens hexagonaux, notamment qui contribueront à le sortir du marigot de purin dans lequel il s’est embourbé. «Nous ne céderons pas!» a écrit, hier, le quotidien français, L’Humanité, ciblé par une plainte du pouvoir marocain tout en dénonçant l’absence de soutien de l’État français.

    Le quotidien français rappelle à ce propos les accointances entre Rabat et Paris qui a volé au secours de personnalités marocaines poursuivies par la justice française pour torture. S’agissant du Maroc, après le dépôt d’une plainte pour torture qui avait abouti à la convocation d’Abdellatif Hammouchi, le puissant patron de la direction générale de la Sûreté nationale et de la direction générale de la surveillance du territoire, la réconciliation s’est faite par l’entremise d’une fidèle amie du royaume, la socialiste Élisabeth Guigou, rappelle le quotidien de gauche.

    La flagornerie pèche, toutefois; par inefficacité, puisque le Maroc est soupçonné, depuis la révélation de l’affaire Pegasus cet été, d’avoir massivement espionné jusqu’aux plus hauts représentants de l’appareil d’État, dont le président de la République, Emmanuel Macron, enchaîne le journal communiste. Pour la première fois de son histoire, la rédaction est visée par une plainte d’un État tiers.

    Les journalistes, cibles d’une plainte du Maroc et les titres qui les emploient contre-attaquent. Mais le soutien de leurs pairs et, surtout, de l’État français tarde à venir, déplore le quotidien de gauche qui cite les raisons qui ont poussé le pouvoir marocain à l’avoir dans son collimateur. En cause, nos reportages lors du Mouvement populaire du Rif en 2016, nos enquêtes sur les journalistes indépendants persécutés par le pouvoir marocain, et notre couverture, en 2016, de la mascarade de procès organisée pour entériner les lourdes condamnations des prisonniers politiques sahraouis après le violent démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, six ans plus tôt, indique-t-il.

    Mohamed TOUATI

    L’Expression, 25/10/2021