Catégorie : Monde

  • Sommet de Jeddah, un constat d’échec selon un journal algérien

    Sommet de Jeddah, un constat d’échec selon un journal algérien

    Les mots du journaliste, Brahim Takheroubt, dans le journal ‘L’Expression’ : « Avec la prétention de dicter la loi, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, s’est trompé d’époque de manière sensationnelle, oubliant que le temps du leadership est révolu »

    Avec la prétention « de faire la loi dans le monde arabe, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est manifestement trompé d’époque, oubliant que le temps du leadership est révolu ». Ce sont les propos du journaliste algérien, Brahim Takheroubt, publiés ce matin par le journal francophone « L’Expression ». Selon Takheroubt, le 32e sommet de la Ligue arabe, qui s’est tenu hier à Djeddah, en Arabie saoudite, a été « hâtif », « ennuyeux » et beaucoup moins substantiel que le précédent, organisé par Alger en novembre dernier, même en termes de couverture médiatique.

    Tout d’abord, en raison du « faible poids » du « soi-disant plénipotentiaire » Mohammed ben Salmane, comme en témoigne la participation de seulement 10 chefs d’État de pays arabes, contre les 17 qui s’étaient réunis à Alger. L’Algérie, en effet, était représentée par le premier ministre, Aymene Benabderrahmane, comme le Liban (sans président et sans exécutif depuis octobre dernier), qui a envoyé Najib Miqati. De plus, même tous les chefs d’État des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) n’étaient pas présents, puisque le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, a envoyé son adjoint, son frère Mansour, tandis que l’émir du Koweït et le sultan d’Oman était absent. De même, le roi du Maroc, Mohammed VI, a envoyé son frère Moulay Rachid à sa place.

    Quant à la déclaration finale du sommet de Djeddah, selon Takheroubt, elle était « loin de répondre aux aspirations des pays arabes ». En fait, il ne contenait aucun « plan Marshall pour la Syrie », ni de propositions concrètes de soutien à la cause palestinienne, tout comme il ne dressait aucun bilan de la normalisation de certains pays arabes avec Israël. De plus, même les principales crises arabes actuelles, telles que les conflits armés et l’instabilité en Libye et au Yémen ou la crise politique et économique au Liban, n’ont pas reçu l’attention qu’elles méritent. Au contraire, « les participants avaient le droit d’entendre un plan de paix pour l’Ukraine, présenté par le président, Volodymyr Zelensky », dont la présence « n’entrait pas dans la symphonie arabe ». Après tout, selon le journaliste de « L’Expression », l’invitation du président ukrainien était « une décision saoudienne unilatérale », alors que « le monde arabe a d’autres ambitions, qui sont d’ordre économique et social ». Avant tout, a-t-il conclu, « ils souhaitent accélérer le processus de paix au Soudan, au Yémen et en Libye » et la résolution de la crise en Libye.

    #Ligue_Arabe #Sommet_Arabe #Jeddah #ArabieSaoudite #MBS #Zelensky #Ukraine #Russie

  • Bachar Al Assad chaleureusement accueilli au sommet arabe après des années d’isolement

    Bachar Al Assad chaleureusement accueilli au sommet arabe après des années d’isolement

    Etiquettes : Syrie, Bachar Al Assad, sommet arabe, Ligue Arabe, Mohamed Ben Salman, MBS, EAU,

    JEDDAH, Arabie saoudite, 19 mai (Reuters) – Le président syrien Bashar al-Assad a été chaleureusement accueilli lors d’un sommet arabe vendredi, remportant une étreinte du prince héritier d’Arabie saoudite lors d’une réunion de dirigeants qui l’avaient évité pendant des années, en un changement de politique opposé par les États-Unis et d’autres puissances occidentales.

    Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a serré la main d’un Assad rayonnant alors que le sommet commençait à Djeddah, tournant la page de l’inimitié envers un dirigeant qui s’est appuyé sur le soutien de l’Iran chiite et de la Russie pour repousser ses ennemis dans la guerre civile en Syrie.

    Le sommet a mis en lumière les efforts saoudiens redoublés pour exercer une influence sur la scène mondiale, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et du prince héritier Mohammed réaffirmant la volonté de Riyad de servir de médiateur dans la guerre avec la Russie.

    La puissance pétrolière saoudienne, autrefois fortement influencée par les États-Unis, a pris la tête de la diplomatie dans le monde arabe au cours de l’année écoulée, rétablissant les liens avec l’Iran, accueillant la Syrie dans le giron et servant de médiateur dans le conflit soudanais.

    Alors que de nombreux États arabes espèrent qu’Assad prendra désormais des mesures pour éloigner la Syrie de l’Iran chiite, Assad a déclaré que « le passé, le présent et l’avenir du pays sont l’arabisme », mais sans mentionner Téhéran – pendant des décennies un proche allié syrien.

    Dans un coup apparent contre le président turc Tayyip Erdogan, qui a soutenu les rebelles syriens et envoyé des forces turques dans le nord de la Syrie, Assad a noté le « danger de la pensée expansionniste ottomane », la décrivant comme influencée par les Frères musulmans – un groupe islamiste considéré comme un ennemi par Damas et de nombreux autres États arabes.

    Le prince héritier Mohammed a déclaré qu’il espérait que « le retour de la Syrie dans la Ligue arabe mènerait à la fin de sa crise », 12 ans après que les États arabes ont suspendu la Syrie alors qu’elle sombrait dans une guerre civile qui a tué plus de 350 000 personnes.

    L’Arabie saoudite ne « permettra pas que notre région se transforme en champ de conflits », a-t-il dit, estimant que la page était tournée sur « des années de lutte douloureuses ».

    Washington s’est opposé à toute mesure de normalisation avec Assad, affirmant qu’il doit d’abord y avoir des progrès vers une solution politique au conflit.

    « Nous comprenons le point de vue des États-Unis et de nos partenaires occidentaux, mais relever les défis actuels nécessite une nouvelle approche et cela ne viendra pas sans dialogue », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, lors d’une conférence de presse.

    « Nous allons dialoguer avec nos partenaires en Europe et aux Etats-Unis pour aborder les sources de leurs inquiétudes. »

    « Les Américains sont consternés. Nous (les États du Golfe) sommes des habitants de cette région, nous essayons de résoudre nos problèmes autant que nous le pouvons avec les outils dont nous disposons entre nos mains », a déclaré une source du Golfe proche des cercles gouvernementaux. .

    Un analyste du Golfe a déclaré à Reuters que la Syrie risquait de devenir une filiale de l’Iran et a demandé : « Voulons-nous que la Syrie soit moins arabe et plus iranienne, ou… qu’elle revienne dans le giron arabe ? »

    Après avoir accueilli Assad à nouveau, les États arabes veulent également qu’il freine un commerce syrien florissant de stupéfiants, qui sont produits en Syrie et passés en contrebande dans la région.

    ZELENSKY REMERCIE RIYAD

    S’adressant au sommet, Zelenskiy, qui souhaite renforcer le soutien à la bataille de Kiev contre les envahisseurs russes, a demandé aux délégués de soutenir la formule ukrainienne pour la paix et a remercié Riyad pour son rôle de médiateur dans la libération d’un prisonnier l’année dernière.

    Dans une lettre adressée au sommet, le président Vladimir Poutine a déclaré que la Russie attachait « une grande importance au développement de relations amicales et d’un partenariat constructif » avec les États de la région.

    Les États du Golfe ont tenté de rester neutres dans le conflit ukrainien malgré la pression occidentale sur les producteurs de pétrole du Golfe pour aider à isoler la Russie, un autre membre de l’OPEP+.

    Les dirigeants arabes présents comprenaient l’émir qatari cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, qui a déclaré en 2018 que la région ne pouvait pas tolérer « un criminel de guerre » comme Assad. Le Qatar a retiré à contrecœur son opposition à la décision de Riyad de réadmettre la Syrie.

    L’agence de presse d’État syrienne a déclaré que Cheikh Tamim avait serré la main d’Assad, bien que les médias qatariens n’aient fait aucune mention de cela et que Cheikh Tamim ait quitté le rassemblement alors que les discours commençaient. Un responsable régional a déclaré que les deux ne se parlaient pas.

    Salem Al-Meslit, une figure éminente de l’opposition politique syrienne à Assad, a écrit sur Twitter que la présence d’Assad était une « récompense gratuite pour un criminel de guerre ».

    La guerre a détruit l’économie syrienne, démolissant les infrastructures, les villes et les usines. Assad pourrait bénéficier des investissements du Golfe dans son pays, bien que les sanctions américaines compliquent tout lien commercial avec Damas.

    Ensuite, le président américain Donald Trump a qualifié Assad d’ »animal » pour avoir utilisé des armes chimiques en 2018 – une arme qu’il a toujours nié utiliser.

    Alors que Washington s’oppose à la normalisation avec Assad, le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, a déclaré qu’il y avait « un certain nombre d’objectifs communs », comme ramener à la maison Austin Tice, un ancien marine et journaliste américain enlevé en Syrie en 2012.

    Le retour d’Assad dans le giron arabe fait partie d’une tendance plus large au Moyen-Orient où les adversaires ont pris des mesures pour réparer les liens tendus par des années de conflit et de rivalité.

    Le rapprochement avec Assad a pris de l’ampleur après que la Chine a négocié un accord en mars qui a vu Riyad reprendre ses relations diplomatiques avec l’Iran, qui avec la Russie a aidé Assad à vaincre les rebelles sunnites et à reprendre le contrôle de certaines grandes villes.

    Une grande partie de la Syrie, cependant, reste sous le contrôle de rebelles et de groupes islamistes radicaux soutenus par la Turquie, ainsi que d’une milice kurde soutenue par les États-Unis.

    Selon le HCR, depuis 2011, plus de 14 millions de Syriens ont fui leur foyer et environ 6,8 millions restent déplacés dans leur propre pays, où 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Environ 5,5 millions de réfugiés syriens vivent dans les pays voisins, la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et l’Égypte.

    #Syrie #LigueArabe #ArabieSaoudite #MBS #Iran

  • L’Espagne a violé les droits politiques du dirigeant indépendantiste catalan, selon les règles de l’ONU

    L’Espagne a violé les droits politiques du dirigeant indépendantiste catalan, selon les règles de l’ONU

    Etiquettes : Espagne, Catalogne, ONU, Carles Puigdemont, Pegasus, espionnage,

    L’Espagne a violé les droits politiques de l’actuel député européen et ancien président catalan Carles Puigdemont – et ceux de ses électeurs – en le privant de son siège au Parlement régional, a jugé jeudi la commission des droits de l’homme de l’ONU.

    Le Comité conclut que la suspension de représentants élus « pour des crimes présumés fondés sur des actes publics et pacifiques » ne peut être considérée comme conforme à l’exigence qu’elle soit « fondée sur des motifs raisonnables et objectifs ».

    Cette décision « confirme la violation des droits politiques du président en exil, remettant ainsi en cause la réputation démocratique de l’Espagne », lit-on dans une communication du cabinet Puigdemont.

    La décision de l’Espagne a été approuvée par la Cour suprême en 2018, sur la base de la procédure judiciaire contre Puigdemont à la suite du référendum sur l’indépendance de 2017 jugé illégal par les autorités espagnoles.

    Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, composé de 18 experts indépendants, surveille la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). En tant que partie au Pacte et au Protocole facultatif se rapportant au Pacte, l’Espagne est liée par les décisions du comité découlant de plaintes individuelles.

    Selon la décision, la décision de l’Espagne de suspendre Puigdemont de son siège viole l’article 25 du PIDCP, que le Comité qualifie d’ »essence de la gouvernance démocratique », garantissant le droit des citoyens « de participer à la conduite des affaires publiques, directement ou par des représentants librement choisis » et « de voter et d’être élu lors d’élections périodiques véritables, au suffrage universel et égal, tenues au scrutin secret, garantissant la libre expression de la volonté des électeurs ».

    Le Comité demande en outre à l’Espagne de « publier et diffuser largement » la décision et donne au pays 180 jours pour informer le Comité des mesures qu’il a adoptées pour mettre en œuvre la décision et les réparations, ainsi que des efforts visant à empêcher que des violations similaires ne se produisent dans le pays. avenir.

    Dans ce cas, cependant, le Comité considère la décision elle-même comme une réparation « suffisante », et l’Espagne n’est donc pas tenue de restituer le siège parlementaire de Puigdemont ou de fournir une compensation.

    (Max Griera | EURACTIV.com)

    #Espagne #Catalogne #CarlesPuigdemont

  • Pourquoi la crise politique et économique de la Tunisie est aussi le problème de l’Europe

    Pourquoi la crise politique et économique de la Tunisie est aussi le problème de l’Europe

    Etiquettes : Tunisie, Union Européenne, Kaïs Saïed, dictature, despotisme, répression,

    Suite à la répression politique du président Kais Saied contre la dissidence en Tunisie, l’Europe s’est montrée prudente quant à la condamnation de son ascendance autoritaire, craignant de risquer l’instabilité dans un pays qui joue un rôle clé dans l’arrêt de la migration illégale.

    À plus de 2 000 kilomètres du cœur politique de l’Union européenne à Bruxelles, la fragile démocratie tunisienne s’érode et la stabilité du pays commence à trembler.

    La démocratie que le pays a mis plus d’une décennie à construire après le printemps arabe est en train d’être démantelée par l’actuel président tunisien Kais Saied, qui a réduit le pouvoir du parlement et du pouvoir judiciaire depuis son entrée en fonction en 2019 et a récemment réprimé l’opposition.

    Pendant ce temps, l’économie tunisienne est au bord de l’effondrement alors que le pays se démène pour trouver suffisamment de financement étranger pour soutenir sa dette extérieure massive.

    Mais ce qui se passe en Tunisie ne se produit pas dans le vide, et la distance physique entre l’Europe et la Tunisie est peu susceptible de protéger le continent des conséquences de la filiation autoritaire du pays d’Afrique du Nord et de l’effondrement de sa démocratie. Les troubles politiques et économiques dans ce pays d’Afrique du Nord sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur l’Europe – et en particulier l’Italie.

    Ce n’est pas seulement parce que certaines parties de l’Italie, comme l’île de Sardaigne, sont en fait plus proches de la côte tunisienne que du continent du pays. Mais aussi parce que l’Italie est récemment devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie et que le pays compte de plus en plus sur les autorités tunisiennes pour décourager la pression migratoire croissante sur les côtes italiennes.Que se passe-t-il en Tunisie ?

    Le 10 avril, dans la ville tunisienne de Haffouz, l’histoire s’est presque répétée lorsque le footballeur Nizar Issaoui, âgé de 35 ans, s’est immolé par le feu pour protester contre ce qu’il a appelé « l’État policier ».

    Issaoui, ancien joueur de l’US Monastir et père de quatre enfants, a été accusé de terrorisme après s’être plaint de la hausse du prix des bananes – 10 dinars, l’équivalent de 3,05 euros – avec un vendeur de fruits.

    Son geste désespéré était presque identique à celui du vendeur de fruits Mohamed Bouazizi, dont l’auto-immolation le 17 décembre 2010 a déclenché une série de soulèvements dans tout le monde arabe connus sous le nom de « printemps arabe ».

    La Tunisie a été le pays où le printemps arabe a commencé, et la seule réussite du soulèvement. Alors que dans d’autres pays, les manifestations n’ont pas obtenu beaucoup de changements réels, la Tunisie a émergé de l’époque révolutionnaire avec une démocratie multipartite apparemment stable dirigée par un nouveau gouvernement qui a pris la place de Zine al-Abidine Ben Ali.

    Ben Ali était président de la Tunisie depuis 1987, mais a démissionné en 2011 et s’est enfui en Arabie saoudite après des semaines de manifestations.

    Dans les années qui ont suivi, la Tunisie a introduit une constitution qui consacrait les droits civils et veillait à ce qu’aucun autre homme fort ne puisse prendre la tête du pays. Ce fut un énorme succès pour les Tunisiens – mais l’excitation initiale s’est rapidement transformée en désillusion car une série de gouvernements n’ont pas réussi à concrétiser le rêve de croissance économique et d’amélioration des conditions de vie qui a accompagné les soulèvements.

    La Tunisie est aujourd’hui beaucoup plus pauvre qu’elle ne l’était en 2010, en partie à cause de l’impact dévastateur de la pandémie sur son économie et de la hausse de l’inflation. La déception suscitée par le nouveau système démocratique a conduit à la victoire écrasante de Kais Saied en 2019, qui a transformé l’expert en droit constitutionnel jusque-là inconnu en sixième président de la Tunisie au cours des 12 dernières années.

    Au cours de sa campagne, Saied a déclaré que le système démocratique ne fonctionnait pas, affirmant que les partis politiques au parlement avaient trop de pouvoir.

    Lorsque, pendant la pandémie, Saied a reçu des pouvoirs d’urgence pour tenter de sauver l’économie durement touchée du pays et les services de santé en difficulté, il a utilisé ces pouvoirs pour congédier le Premier ministre, fermer l’Assemblée nationale et suspendre la constitution, annulant ainsi une décennie de réformes démocratiques.

    Ceux qui le critiquaient et s’opposaient à lui, des politiciens aux journalistes, étaient détenus ou emprisonnés. En juillet de l’année dernière, Saied a remporté un référendum qui lui a permis d’introduire une nouvelle constitution, augmentant ainsi son pouvoir au détriment du parlement et du pouvoir judiciaire.

    Le 17 avril, l’arrestation du chef du parti d’opposition Ennahda, Rached Ghannouchi, a suscité un tollé de la part des détracteurs de Saied accusant son gouvernement de prendre un virage de plus en plus autoritaire.

    Une réaction tout aussi indignée a été déclenchée par les commentaires haineux de Saied sur les migrants venant d’Afrique subsaharienne. Saied a déclaré qu’ils faisaient partie d’une « conspiration » visant à changer la composition démographique de la Tunisie et les a blâmés pour les problèmes du pays.

    Mais les troubles politiques en Tunisie ne sont pas la seule crise à laquelle le pays est confronté.

    « Parallèlement à cela, il y a une crise économique liée à l’importante dette extérieure de la Tunisie, qui dépend des financements étrangers pour continuer à faire face efficacement à ces engagements extérieurs », a déclaré à Euronews Riccardo Fabiani, directeur de projet pour l’Afrique du Nord au groupe de réflexion International Crisis Group.

    À l’heure actuelle, la Tunisie n’a pas assez d’argent pour payer sa dette importante, et elle doit trouver une source de financement pour éviter un défaut de paiement. « Le grand risque en ce moment est qu’à un moment donné, la Tunisie doive faire défaut sur sa dette avec une série de conséquences – politiques, sociales et économiques – que nous ne pouvons pas anticiper pleinement », a déclaré Fabiani.

    L’UE est le plus grand investisseur étranger en Tunisie, représentant 85% du stock d’investissements directs étrangers (IDE) dans le pays.

    Pourquoi est-ce important pour l’Europe – et l’Italie?

    « Les Européens sentent qu’ils sont en première ligne de l’instabilité en Afrique du Nord et en Méditerranée », a déclaré Fabiani. « Et ils sentent que ce qui se passe en Tunisie a des conséquences directes pour eux. »

    Du point de vue de la migration, en particulier en Italie, « il y a une forte crainte que non seulement l’instabilité économique ou politique en Tunisie puisse déclencher une nouvelle vague de migration, y compris des départs irréguliers de la Tunisie vers l’Europe », a déclaré Fabiani.

    « Et nous avons déjà constaté au cours des derniers mois une augmentation du nombre de départs et de départs réguliers de Tunisie en raison de la crise économique. »

    Quelque 18 893 migrants avaient atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année et, au 18 avril, 2 764 d’entre eux étaient titulaires d’un passeport tunisien.

    Les attaques de Saied contre les Africains subsahariens dans le pays ont probablement provoqué une augmentation du nombre de personnes disposées à quitter la Tunisie, et les ressortissants tunisiens sont tout aussi désireux de partir. Selon un récent sondage de l’Observatoire national de la migration, 65% des Tunisiens se disent prêts à quitter le pays coûte que coûte. Chez les moins de 30 ans, le pourcentage monte à 90%.

    Le nombre d’arrivées en provenance de Tunisie a considérablement augmenté par rapport à la même période l’année dernière, lorsque moins de 2 000 migrants avaient atteint les côtes italiennes.

    « L’Italie n’a jamais critiqué Kais Saied, parce que pour l’Italie, le plus important est que Saied puisse garder les choses sous contrôle, en termes de migration, dans son pays. C’est la chose la plus importante, même si cela signifie que l’Italie doit interagir et entretenir une amitié à long terme avec un dirigeant aussi problématique que Saied », a déclaré Alissa Pavia, directrice associée du programme Afrique du Nord au sein du Centre Rafic Hariri et des programmes Moyen-Orient du Conseil de l’Atlantique, à Euronews.

    « Il est compréhensible que l’Italie et les gouvernements européens puissent craindre que l’instabilité ne déclenche la migration, mais ils craignent également que l’instabilité en Tunisie n’aggrave la situation. Par exemple, dans certains pays voisins, comme la Libye, où il y a déjà une crise qui dure depuis de nombreuses années. Donc, vous savez, il y a des préoccupations concernant la stabilité régionale et la migration qui sont très hautes, je dirais, dans la liste des priorités des Européens. »

    Il y a aussi des raisons purement économiques pour lesquelles la situation politique en Tunisie est importante pour l’Europe, et en particulier pour l’Italie – les mêmes raisons pour lesquelles le gouvernement de Giorgia Meloni est plus intéressé par le maintien de la stabilité dans ce pays d’Afrique du Nord que par la protection de sa démocratie.

    L’année dernière, l’Italie est devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie, dépassant la France – bien que la France reste le premier marché d’exportation du pays d’Afrique du Nord. L’Allemagne suit les deux pays méditerranéens à la troisième place.

    Les approvisionnements en gaz algérien – sur lesquels l’Italie a commencé à compter en 2022 pour remplacer les importations russes – traversent la Tunisie avant d’atteindre l’Italie, via le gazoduc Enrico Mattei, également connu sous le nom de gazoduc Trans-Med.

    La stabilité dans la région vaut-elle la peine de fermer les yeux sur le tournant autoritaire de Saied ?

    Le Parlement européen a déjà fait deux déclarations sur la Tunisie en 2023: l’une condamnant le président Saied et la façon dont il a utilisé la détérioration de la situation socio-économique pour inverser la transition démocratique historique du pays; et l’autre exhortant les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Noureddine Boutar, directeur de la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, qui a été arrêté par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations infondées.

    En février, Wolfgang Büchner, un porte-parole du gouvernement allemand, a déclaré que Berlin examinait les arrestations de l’opposition, des journalistes et des militants tunisiens avec « une grande inquiétude ».

    En avril, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que « la démocratie tunisienne ne doit pas être perdue » après l’arrestation de Rached Ghannouchi, chef de l’opposition.

    « Pourtant, nous n’avons pas encore vu une condamnation européenne forte et cohérente de la prise de pouvoir en cours du président Saied », a déclaré Alissa Pavia, du Conseil de l’Atlantique.

    « Nous n’avons pas encore vu de mesures concrètes prises par l’UE ou d’autres pays de l’UE. L’Europe doit décider si elle entend soutenir la démocratie tunisienne ou si elle lui permettra de retomber dans l’autoritarisme. »

    L’Europe, et en particulier l’Italie, ont intérêt à maintenir la stabilité dans le pays – ce qui dans ce cas signifie ne pas exercer de pression sur Saied pour freiner sa répression politique contre la dissidence. Mais la répression politique de Saied risque d’avoir le même effet que l’Europe et l’Italie souhaitent éviter.

    « Nous pouvons voir une corrélation positive entre la prise du pouvoir par des dictateurs et une augmentation de la persécution contre l’opposition politique et d’autres personnes, par exemple, les personnes appartenant à des minorités, etc., qui migrent de plus en plus et tentent d’atteindre l’Europe et l’Italie », a déclaré Pavia.

    « En général, il est préférable d’avoir une communication ouverte avec les dirigeants démocratiques plutôt que d’être à la demande de tyrans et de dictateurs en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

    Source

    #Tunisie #UE #KaïsSaïed

  • Qataragate: Rome autorise l’extradition de Cozzolino vers la Belgique

    Qataragate: Rome autorise l’extradition de Cozzolino vers la Belgique

    Etiquettes : Qataragate, Marocgate, Parlement Européen, corruption, Andrea Cozzolino,

    La justice italienne a accepté ce mardi soir 16 mai,  l’extradition de l’eurodéputé Andrea Cozzolino vers la Belgique. L’eurodéputé  est un élément clé dans le scandale de la corruption qui éclabousse le Parlement Européen.

    Son avocat Federico Conte a confirmé au médiaPolitico qu’au cours des cinq prochains jours, il déposera un recours auprès de la Haute Cour italienne, qui a le pouvoir d’annuler la décision des juges de Naples.

    Le plus haut tribunal italien pourrait également demander à la Cour d’appel de Naples de reconsidérer sa décision, a déclaré Conte.

    Cozzolino est actuellement assigné à résidence à Naples et ne sera pas extradé vers la Belgique tant que la Haute Cour n’aura pas donné son feu vert.

    Les autorités belges accusent le législateur européen d’accepter des pots-de-vin de pays étrangers, dont le Maroc, en échange de favoriser leurs intérêts à l’Assemblée européenne, et poussent à l’interroger à Bruxelles.

    #Qatargate #Marocgate #Andrea_Cozzolino #Parlement_européen #Corruption

  • Le fait du prince

    Le fait du prince

    Etiquettes : Ligue Arabe, Arabie Saoudite, Syrie, Volodymyr Zelensky, Mohamed Ben Salman, MBS, Russie, Ukraine, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Le sommet de la Ligue Arabe qui s’ouvrira demain vendredi, 19 mai à Riyad, en Arabie Saoudite s’annonce d’ores et déjà hautement inflammable avec cette liaison dangereuse établie par le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) avec le très controversé président ukrainien Volodymyr Zelensky.  

    Quelle mouche a donc piqué Mohamed Ben Salman pour se permettre l’outrecuidance d’inviter ce personnage, forcément encombrant, à un sommet de la Ligue Arabe dont il n’a absolument rien à faire ?

    C’est en effet une première dans les annales- pas très glorieuses du reste- de la Ligue qu’un président d’un pays étranger à ce cartel politique, se voit honoré d’une invitation à assister aux travaux de son sommet.

    Facteur aggravant Volodymyr Zelensky, est président d’un pays en plein guerre contre la Russie qui entretient d’excellentes relations avec la majorité des Etats composant la Ligue Arabe !

    C’est dire qu‘au-delà du caractère inédit de cette sulfureuse invitation, il y a lieu de s’interroger pourquoi Mohamed Ben Salman à déroulé le tapis rouge au fantasque président ukrainien et «oublié» son adversaire le président russe Vladimir Poutine ? Mystère…

    Il serait naïf de croire qu’il n y a aucun calcul derrière ce fait du prince- au propre comme au figuré- de Ben Salman.

    Le royaume des Al-Saoud est rompu à ce genre de coups tordus et autres manœuvres diplomatiques qui peuvent paraitre déroutantes à priori mais qui sont tout à fait conformes à son agenda diplomatique calé sur ses intérêts géopolitiques et géostratégiques mais surtout ceux de ses sponsors majeurs américains.

    En l’occurrence, il n y a absolument rien qui puisse justifier la présence du président ukrainien au sommet de la Ligue Arabe de Ryad. Kiev n’est ni un pays arabe, ni un pays musulman ni apparenté…

    « Saint » Zelensky, malsain MBS !

    A quoi diantre joue le prince héritier d’Arabie Saoudite ? De quel droit décide-t-il seul d’inviter Zelensky sans prendre les soins de consulter ses pairs arabes ? Pourquoi se permet-il de fouler aux pieds les statuts de la Ligue Arabe en zappant allégrement son secrétariat général censé valider toutes les résolutions ?

    On a beau essayer de comprendre le pourquoi du comment de cette décision unilatérale, on se rend compte inévitablement qu’elle résulte tout simplement d’une arrogance de ce royaume qui se croit tout permis sous le parapluie protecteur US.

    Pourtant, l’on pensait que le principe Ben Salman échaudé par l’affaire Khashoggi, avait pris ses distances avec les américains et a commencé à filer le parfait amour avec les russes.

    Précisément, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ben Salman à plus au moins arrimé le royaume de son déclinant père au camp des russes.

    Du moins n’était-il pas sur la même longueur d’ondes que les occidentaux voire même de certains de ses voisins du Golfe à l’image du Qatar qui a choisi Kiev contre Moscou.

    Mieux encore, le royaume dirigé en sous-main par MBS s’était allié avec la Russie sur la question des cours du pétrole dans le cadre de l’Opep+ suscitant même l’ire des américains. Et pour boucler la boucle, il a introduit une demande officielle pour que son pays rejoigne les Brics !

    A moins que ce ne soit finalement qu’une simple illusion d’optique de la part du sulfureux royaume qui revient désormais à «Dar al-Tâa» (maison de l’allégeance) après une cure de (fausse) dissidence aux américains.

    En accueillant en Guest-star le poulain des américains, Volodymyr Zelensky au Sommet de la ligue Arabe dans un scénario, tout droit sorti des studios hollywoodiens, le prince Ben Salman laisse supposer qu’il reste au service et en service de ses amis étatsuniens. Et aux yeux des américain Zelensky est saint.

    Cela étant dit, en invitant Zelenski à un sommet censé consacrer le retour à l’unité des rangs des «frères arabes» entamée lors du sommet d’Alger, MBS va au contraire faire voler en éclat le laborieux et fragile consensus au sein d’une Ligue qui a lâché depuis des années.

    Quand le roi se plie devant les « financiers du Polisario » !

    Du coup, des questions aussi fumantes que les crises en Libye, au Yémen, au Liban, et bien sûr en Palestine qui agitent le monde arabe, risquent d’être balayées par la guerre en Ukraine et les enjeux stratégiques qui la sous-tendent.

    Le prince Ben Salman avait sciemment zappé le sommet d’Alger de la Ligue Arabe pour jouer demain le maître de cérémonie du retour de la Syrie. En coulisse, il multiplie les tractations et les conciliabules avec ses amis «intimes» (Egypte, Jordanie, Maroc, Bahreïn) pour sceller une sainte alliance avec l’Iran.

    Jadis diabolisé, Téhéran sera à coup sûr anobli au terme de ce Sommet et le Maroc de «notre ami» le roi sera forcé de se réconcilier avec l’Iran. Rabat avait rompu en mai 2018, ses relations diplomatiques avec Téhéran au prétexte qu’il disposait de «preuves irréfutables» que les iraniens livraient des armes au Polisario via le Hezbollah !

    Oubliée désormais cette blague de mauvais gout, et le makhzen doit urgemment se mettre au service de la nouvelle feuille de route américaine et, accessoirement saoudienne pour être dans leurs bonnes grâces.

    Quid de l’avenir et de la crédibilité de la Ligue Arabe ? Le sommet de Ryad et la présence grotesque de Volodymyr Zelensky confirme qu’elle n’est plus qu’un «machin» pour reprendre la formule proverbiale du général de Gaulle à propos de l’ONU.  Question à un dinar symboloique : Que fait déjà l’Algérie dans ce «truc» diplomatiquement incolore et économiquement inodore ? That’ Is the question.

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    #LigueArabe #Ukraine #Russie #Zelensky #ArabieSaoudite #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Maroc

  • Juges, pas de persécution contre Cozzolino

    Juges, pas de persécution contre Cozzolino

    Etiquettes : Parlement Européen, Qatargate, corruption, Andrea Cozzolino, Marocgate,

    « Aucun élément ne permet de croire que la reconstitution des faits contenus dans le mandat d’arrêt européen (Mae) et la contestation des faits y afférente soient complètement déconnectées de la réalité, ou répondent à des motifs de persécution ou en tout état de cause étranger au motif juridictionnel qui doit fonder la procédure MAE ».

    C’est ce qu’ont écrit les juges de la Cour d’appel de Naples qui ont accepté hier la demande de remise (extradition) de l’eurodéputé Andrea Cozzolino aux autorités belges chargées de l’enquête qui lui reprochent des délits de corruption publique et de blanchiment d’argent.

    Par ailleurs, pour les juges napolitains, « il n’y a aucune raison de croire que les enquêtes ont été menées par les services secrets et non par l’autorité judiciaire à travers la police judiciaire », contestation soulevée par les avocats de l’eurodéputé, et il n’est même pas possible considérer comme plausible que les litiges soient « le résultat d’une persécution ou d’une invention » et que, par conséquent, des droits fondamentaux aient été violés. En substance, selon la Cour, la question de la légitimité constitutionnelle « est manifestement infondée ».

    Selon l’autorité judiciaire bruxelloise, Cozzolino, du 1er janvier 2018 au 15 juillet 2022, en tant que membre du Parlement européen, président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb depuis 2019 et co-président de l’Euro- en tant que membre de la commission spéciale Pegasus, en concurrence et en association avec Panzeri, Giorgi, Kaili, Tarabella et Arena, auraient « reçu indûment, de la part du gouvernement marocain, probablement d’un certain Atomun, de l’argent pour exercer ses fonctions parlementaires européennes afin de favoriser les intérêts du Maroc au sein du Parlement européen ». Panzeri et Giorgi ont indiqué le suspect « comme l’un des députés corrompus » lors des interrogatoires.

    L’eurodéputé italien, lit-on dans les motivations des juges qui rapportent des éclaircissements du magistrat Malagnini datant du 28 avril dernier, « aurait agi à la fois au nom du Qatar et au nom du Maroc » et les interrogatoires « ont confirmé les éléments matériels déjà en possession des enquêteurs ».

    Par ailleurs, selon la Cour, « l’adéquation de la protection de la santé du détenu garantie par la justice belge ne saurait être remise en cause ». Enfin, les juges italiens subordonnent la remise de Cozzolino aux autorités belges « à la condition que l’intéressé, après avoir été jugé, soit renvoyé en Italie pour y purger la peine éventuellement prononcée contre lui par l’Etat requérant ».

    Contre la décision de la Cour d’appel, Cozzolino fera appel en cassation et jusqu’à la décision de la Cour suprême, la situation restera gelée.

    #Qatargate #Marocgate #Andrea_Cozzolino #Parlement_européen #Corruption

  • Un fossile de mosasaure avec d’étranges « dents de tournevis » découvert au Maroc

    Un fossile de mosasaure avec d’étranges « dents de tournevis » découvert au Maroc

    Etiquettes : Maroc, fossile, mosasaure, lézard marin, dinosaures,

    Les scientifiques ont découvert une nouvelle espèce de mosasaure, un lézard marin de l’âge des dinosaures, avec d’étranges dents striées contrairement à celles de tous les reptiles connus. Avec d’autres découvertes récentes en Afrique, cela suggère que les mosasaures et autres reptiles marins évoluaient rapidement jusqu’à il y a 66 millions d’années, lorsqu’ils ont été anéantis par un astéroïde avec les dinosaures et environ 90% de toutes les espèces sur Terre.

    La nouvelle espèce, Stelladens mysteriosus, vient du Crétacé supérieur du Maroc et faisait environ deux fois la taille d’un dauphin.

    Il avait un arrangement de dents unique avec des arêtes en forme de lame descendant les dents, disposées en forme d’étoile, rappelant un tournevis cruciforme.

    La plupart des mosasaures avaient deux crêtes dentelées en forme de lame à l’avant et à l’arrière de la dent pour aider à couper les proies, mais Stelladens avait entre quatre et six de ces lames descendant la dent.

    « C’est une surprise », a déclaré le Dr Nick Longrich du Milner Center for Evolution de l’Université de Bath, qui a dirigé l’étude. « Ce n’est pas comme n’importe quel mosasaure , ou n’importe quel reptile, même n’importe quel vertébré que nous avons vu auparavant. »

    Le Dr Nathalie Bardet, spécialiste des reptiles marins au Muséum d’histoire naturelle de Paris, a déclaré : « J’ai travaillé sur les mosasaures du Maroc pendant plus de 20 ans, et je n’avais jamais rien vu de tel auparavant – j’étais à la fois perplexe et étonné. »

    Que plusieurs dents aient été trouvées avec la même forme suggère que leur forme étrange n’était pas le résultat d’une pathologie ou d’une mutation.

    Les dents uniques suggèrent une stratégie d’alimentation spécialisée ou un régime spécialisé, mais on ne sait pas exactement ce que Stelladens a mangé.

    Le Dr Longrich a déclaré: « Nous n’avons aucune idée de ce que cet animal mangeait, car nous ne connaissons rien de similaire vivant aujourd’hui ou d’après les archives fossiles.

    « Il est possible qu’il ait trouvé une façon unique de se nourrir, ou peut-être qu’il remplissait une niche écologique qui n’existe tout simplement pas aujourd’hui. Les dents ressemblent à la pointe d’un tournevis cruciforme, ou peut-être à une clé hexagonale.

    « Alors, qu’est-ce qu’il mange ? Des vis cruciformes ? Des meubles IKEA ? Qui sait ? »

    Les dents étaient petites, mais robustes et avec une usure sur les pointes, ce qui semblait exclure les proies au corps mou. Cependant, les dents n’étaient pas assez solides pour écraser des animaux lourdement blindés comme les palourdes ou les oursins.

    « Cela pourrait sembler suggérer qu’il mange quelque chose de petit et légèrement blindé – des ammonites à coquille mince, des crustacés ou des poissons osseux – mais c’est difficile à savoir », a déclaré Longrich. « Il y avait des animaux étranges vivant dans le Crétacé – ammonites, bélemnites, baculites – qui n’existent plus. Il est possible que ce mosasaure ait mangé quelque chose et occupé une niche, qui n’existe tout simplement plus, et cela pourrait expliquer pourquoi rien de tel n’est jamais revu.

    « L’évolution n’est pas toujours prévisible. Parfois, elle part dans une direction unique, et quelque chose évolue qui n’a jamais été vu auparavant, puis cela n’évolue plus jamais. »

    Les mosasaures vivaient aux côtés des dinosaures mais n’étaient pas des dinosaures. Au lieu de cela, ils étaient des lézards géants, parents des dragons de Komodo, des serpents et des iguanes, spécialisés pour une vie en mer.

    Les mosasaures ont évolué il y a environ 100 millions d’années et se sont diversifiés jusqu’à il y a 66 millions d’années, lorsqu’un astéroïde géant a frappé la péninsule du Yucatan au Mexique, plongeant le monde dans l’obscurité.

    Bien que les scientifiques aient débattu du rôle des changements environnementaux vers la fin du Crétacé dans l’extinction, Stelladens, ainsi que des découvertes récentes du Maroc, suggèrent que les mosasaures ont évolué rapidement jusqu’à la toute fin – ils sont sortis à leur apogée, plutôt que Disparaissant.

    La nouvelle étude montre que même après des années de travail dans le Crétacé du Maroc, de nouvelles espèces continuent d’être découvertes. La raison peut être que la plupart des espèces sont rares.

    Les auteurs de l’étude prédisent que dans un écosystème très diversifié, il faudra peut-être des décennies pour trouver toutes les espèces rares.

    « Nous ne sommes même pas près de tout trouver dans ces lits », a déclaré Longrich, « C’est la troisième nouvelle espèce à apparaître, rien que cette année. La quantité de diversité à la fin du Crétacé est tout simplement stupéfiante. »

    Nour-Eddine Jalil, professeur au Muséum d’histoire naturelle et chercheur à l’Univers Cadi Ayyad au Maroc, a déclaré : « La faune a produit un nombre incroyable de surprises : des mosasaures avec des dents disposées en scie, une tortue avec un museau dans la forme de tuba, une multitude de vertébrés de formes et de tailles diverses, et maintenant un mosasaure aux dents en forme d’étoile .

    « On dirait les oeuvres d’un artiste à l’imagination débordante.

    « Les sites du Maroc offrent une image sans pareille de l’étonnante biodiversité juste avant la grande crise de la fin du Crétacé. »

    #Maroc #Fossil #Mosasaure

  • Le réveil des Arabes ?

    Le réveil des Arabes ?

    Etiquettes : Ligue Arabe, Arabie Saoudite, Syrie, Yémen, Iran, Russie, Chine,

    Le monde arabe qui tiendra son 32e Sommet, demain à Djeddah, n’est pas absent des profondes transformations que vit le monde, ces derniers mois. La paix avec l’Iran, la fin de la guerre au Yémen et le retour de la Syrie dans le giron de la Ligue arabe constituent autant de conséquences directes des changements géopolitiques qui s’opèrent depuis l’éclatement de la guerre au cœur de l’Europe. La Chine et la Russie qui jouent ostensiblement le rôle du contre-pouvoir face à l’occident, de moins en moins dominateur, ont aussi misé sur un rapprochement avec le monde arabe. Ce dernier a on ne peut mieux réagi.

    La posture constante de l’Algérie et son intention d’adhérer aux Brics a donné le premier signal fort de la volonté des Arabes de prendre partie dans l’arène géopolitique mondiale. L’Arabie Saoudite n’est pas en reste dans cette dynamique, puisqu’elle renforce son partenariat avec la Chine et a accepté la médiation de ce pays dans le conflit larvé qui l’opposait à l’Iran. Avec l’Algérie à l’ouest et l’Arabie Saoudite à l’est, le monde arabe a trouvé une sorte de boussole qui lui a rappelé l’importance de la cause palestinienne et l’urgence de panser les blessures provoquées par les «révolutions» arabes.

    La Chine n’est pas le seul acteur déterminant dans l’accompagnement de certains pays arabes à échapper à la pression de l’occident. La Russie a, à ce propos, agi avec une grande intelligence en rapprochant la Syrie et la Turquie. Un acte tout aussi déterminant dans la réapposition du monde arabe d’une paix, si longtemps absente dans l’espace stratégique de la région MENA. Lequel est en passe, disons-le, d’être redessiné politiquement. L’Otan qui a détruit la Libye ne fait plus peur. Son commandement, actuellement empêtré dans la guerre qu’il a fait déclarer en Ukraine, n’est plus en mesure de dicter sa loi aux reste de l’humanité, dont les Arabes. La «fiole» de Colin Powell n’est plus de mise. L’humanité a ouvert les yeux et sait parfaitement ce qui se trame en Europe de l’est. Les pays arabes ont compris les injustices qu’ont subi les Irakiens, les Syriens, les Yéménite et les Libyens, qu’il va falloir aider pour les libérer des chaînes de l’Otan.

    Aussi, le prochain Sommet de la Ligue des Etats arabew est-il un rendez-vous important pour poursuivre l’œuvre du Sommet d’Alger. Les dirigeants arabes doivent impérativement trouver le moyen d’établir une connexion avec l’opinion publique arabe. Celle-ci existe bel et bien et s’exprime sur les réseaux sociaux. La connexion en question doit amener les uns et les autres à ne pas se lamenter sur leur sort et d’admettre que le combat pour la souveraineté sera long. Aux peuples de la région de réaliser leur propre révolution démocratique, loin des standards imposés par l’occident.

    Nabil G.

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  • Un plan africain pour l’Ukraine

    Un plan africain pour l’Ukraine

    Etiquettes : Ukraine, Russie, Afrique, Afrique du Sud, Cyrile Ramaphosa,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Alors qu’on attendait des pays africains de condamner «l’invasion de l’Ukraine par la Russie », c’est un plan de paix potentiel pour mettre fin au conflit qu’on propose du continent noir aux deux présidents Poutine et Zelensky. Une initiative inattendue quand on sait que la moitié des pays africains ne condamne pas l’invasion de l’Ukraine, gardant une neutralité qui fait grincer des dents aux Etats-Unis et en Europe. Depuis, les pays européens et les Etats-Unis, notamment, n’ont jamais cessé de jouer de leur influence pour ramener les pays africains dans le camp de ceux qui condamnent la Russie, sans y arriver. Comment voient-ils cette initiative de paix soutenue par des dirigeants africains de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de l’Ouganda, de l’Egypte, de la République du Congo et de la Zambie ?

    S’exprimant lors d’une brève conférence de presse avec le Premier ministre singapourien, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a affirmé mardi dernier que le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avaient accepté de rencontrer une délégation de dirigeants africains en vue de discuter d’un plan de paix potentiel pour mettre fin au conflit. Il a indiqué également que les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient exprimé leur soutien «prudent» au plan de paix et que le secrétaire général de l’Onu avait également été mis au courant de l’initiative.

    En somme, pas de soutien à l’international en faveur de ce plan de paix dont les contours restent pour le moment flous. Les présidents russe et ukrainien n’ont jamais mis de barrières devant les initiateurs de plans de paix, nombreux depuis quelque temps, mais aucun plan n’a fonctionné. Sur le terrain, on ne parle que d’offensive et de contre-offensive.

    L’opération militaire russe en Ukraine se poursuivant sans aucune solution en vue, comment l’Afrique compte-t-elle s’y prendre pour réussir là où les échecs semblent une issue inévitable en l’état actuel des événements ? Ce n’est vraiment pas le moment pour discuter de la paix, les deux parties étant convaincues de gagner la guerre, comme l’a estimé le SG de l’ONU, pourquoi alors dépenser tant d’énergie pour rien ?

    Une action pour la paix n’est jamais de trop, et les initiateurs africains de ce plan présentent une approche très soucieuse des discussions préliminaires qui auront lieu avant d’aller vers des pourparlers de paix. On sait pertinemment que la paix n’est pas facile à obtenir dans ce conflit, qui s’inscrit dans la durée, mais l’Afrique, si elle arrive à convaincre les deux parties de sa neutralité sincère, pourrait réussir là où de précédentes initiatives ont échoué, et une autre en cours, celle engagée par la Chine.

    Les chances de la paix sont minces, certes, mais les efforts diplomatiques dans ce sens ne sont pas inutiles. Et le président sud-africain en est conscient quand il a dit que le succès ou l’échec de l’initiative «dépend des pourparlers qui auront lieu». Le succès ou l’échec, on ne sait pas où mèneront ces premiers pas tendant vers la paix, sans aucune prétention.

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    #Ukraine #Russie #Afrique #Chine