Catégorie : Monde

  • La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    Palestine, normalisation, Israël, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, Bahreïn, #Maroc, #EAU, Arabie Saoudite, #Palestine,

    Maintenir les Palestiniens à terre tout en appliquant des mesures sévères de répression violente, accompagnées d’un mouvement fanatique de colons archi-racistes qui ont le champ libre pour attaquer et piller, est un jeu notoire dont Israël a fait un rituel quotidien.

    En fait, la routine consistant à infliger des crimes de guerre a toutes les caractéristiques d’un régime voyou entièrement prisonnier d’une croyance déplacée selon laquelle s’engager dans le nettoyage ethnique est une obligation religieuse.

    Confondre le judaïsme avec l’idéologie politique raciste du sionisme fait partie d’une stratégie conçue pour tromper, déformer et détourner. Elle trouve ses racines dans le premier congrès sioniste tenu à la veille du 19e siècle.

    Ce fait est bien documenté et largement connu. En effet, la conscience de l’objectif du sionisme de démembrer et de déloger les Palestiniens de leur patrie séculaire et d’imposer par la force une entité étrangère connue sous le nom d’Israël, a toujours été un fondement de la résistance.

    Israël a donc toujours été considéré comme un ennemi imposé à une population autochtone par le biais des formes les plus horribles de terrorisme. Les souvenirs de Deir Yassin rappellent au monde les massacres sanglants commis par les terroristes sionistes qui ont anéanti des centaines de villages pour coloniser la Palestine.

    Plus de sept décennies plus tard, les objectifs expansionnistes du sionisme sont toujours poursuivis au prix d’un lourd tribut humain pour les générations successives de Palestiniens autochtones, comme en témoignent les atrocités quotidiennes.

    Aucun de ces faits – attestés par les historiens ainsi que par les Nations unies – n’est contesté, même si, bien entendu, Israël et ses partisans cherchent à déformer ces vérités en les qualifiant d’antisémites.

    Pourtant, dans ce contexte de terrorisme et de conditions actuelles de siège, d’occupation, de meurtres et d’emprisonnements massifs – enregistrés et diffusés par les médias grand public pour que le monde entier en soit témoin – il est étrange qu’une poignée de régimes arabes aient rompu le rang avec la lutte pour la liberté de la Palestine. Et ce, à une époque où même le quotidien israélien Haaretz qualifie les atrocités commises par Israël de « pogrom ».

    La trahison associée à ce que l’on appelle désormais la « normalisation » est une manifestation scandaleuse de trahison et de collaboration. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont en effet avoué que la protection de leurs trônes chancelants compte plus que les droits légitimes des Palestiniens.

    En tant que despotes non élus, auto-imposés et craignant les valeurs démocratiques, ils ont négocié que la « normalisation » avec l’usurpateur de la Palestine « garantira » leur sécurité et leur protection. En d’autres termes, à l’instar de l’Égypte, ces oligarques ont externalisé leurs réseaux de renseignements et leur appareil de sécurité vers Israël, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, ils ont abandonné la Palestine.

    Bien que l’anormalité de la reconnaissance implicite d’une entreprise coloniale illégale ait tranché avec d’innombrables résolutions de la Ligue arabe, l’accord de « normalisation » poussé par Trump et vigoureusement soutenu par l’administration Biden a exposé ces dirigeants comme des substituts de l’impérialisme occidental.

    Le cas du rôle de Bahreïn dans les « accords d’Abraham » révèle le ventre mou des dictatures arabes. En plus d’être financièrement dépendant de ses voisins, en particulier des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, l’alliance de Bahreïn avec Israël vise à asseoir son pouvoir et à écraser toute résistance à l’autoritarisme ou aux efforts en faveur de la liberté et de la démocratie.

    Dans ce contexte, on peut à juste titre condamner l’insensibilité flagrante de Bahreïn et son abdication abjecte de la lutte pour la liberté de la Palestine comme une trahison.

    La présentation de la visite du criminel de guerre israélien Lapid à Manama où il a ouvert l’ambassade israélienne est tout à fait scandaleuse. Cela fait suite à l’ouverture d’une ambassade sioniste à Abu Dhabi et une autre est susceptible d’être établie à Rabat. Le Soudan aurait déclaré ne pas avoir l’intention d’ouvrir une ambassade à Khartoum.

    Il n’est donc pas surprenant que la rue arabe dans ces capitales ait juré de mettre fin à la « normalisation ». Malgré la main de fer des despotes arabes, les mouvements de défense des droits de l’homme (dont beaucoup sont interdits et dont les dirigeants sont exilés) ont déclaré qu’ils rejetaient catégoriquement les accords d’Abraham tant vantés par les Américains.

    Au Soudan, les mouvements se font de plus en plus entendre, malgré les tentatives de Khartoum de faire taire les critiques. Au Bahreïn, le principal groupe d’opposition, la Société nationale islamique Al-Wefaq, a déclaré que le voyage de Lapid constituait une « menace » : « Il s’agit d’une nouvelle provocatrice et ce voyage est totalement rejeté, et il (Lapid) ne devrait pas poser le pied sur le sol bahreïni. »

    Leur message est clair : « Toute présence (israélienne) sur le sol bahreïni signifie une incitation. »

    Middle East Monitor, 01/10/2021

  • Espagne: Réactions à la décision du TJUE sur les importations marocaines

    Maroc, Union Européenne, UE, fruits, légumes, importations, Sahara Occidental, #Maroc, #SaharaOccidental, #TJUE,

    Avant-hier, la Cour européenne de justice a renvoyé l’Union européenne et le Maroc à la table des négociations concernant les accords commerciaux agricoles entre l’UE et le Maroc. La Cour a jugé que le Sahara occidental en était exclu à tort.

    En Espagne, qui s’oppose farouchement à la concurrence des importations en provenance du Maroc, l’organisation de producteurs Fepex a réagi à la nouvelle.

    « L’accord agricole avec le Maroc et sa révision visant à étendre les avantages tarifaires pour les produits agricoles inclus dans l’accord d’association avec le Maroc au Sahara occidental en 2019 ont un impact direct sur la culture espagnole des fruits et légumes, car les mêmes produits sont proposés les mêmes mois, mais les conditions de concurrence ne sont pas les mêmes », a déclaré l’organisation dans une réaction.

    Si la substance de l’arrêt annoncé avant-hier est confirmée, la Fepex suppose que les fruits et légumes du Sahara occidental, qui, du moins selon les Espagnols, représentent une part croissante des exportations marocaines vers l’UE, seront considérés comme provenant d’un pays tiers et ne pourront donc pas prétendre aux concessions applicables aux produits marocains, comme le prévoit l’accord d’association UE-Maroc.

    La Fepex estime également que les exportations marocaines de fruits et légumes doivent respecter les dispositions de l’accord, notamment l’application effective du régime des prix d’entrée.

    « En outre, la Commission européenne doit appliquer les clauses de coopération et de sauvegarde, étant donné le grave préjudice subi par les produits européens en raison de l’écart entre les coûts de main-d’œuvre et les normes de culture de l’UE, d’une part, et le Maroc, d’autre part. »

    GroentenNieuws.nl, 1 Oct 2021

  • France: 18 mois de prison avec sursis requis contre Benalla

    France: 18 mois de prison avec sursis requis contre Benalla

    France, Alexandre Benalla, #Benalla, #Macron,

    Le parquet a requis jeudi 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 500 euros d’amende à l’encontre du Franco-Marocain Alexandre Benalla, ancien collaborateur du président français Emmanuel Macron, pour violences commises lors d’une manifestation, à l’origine d’un scandale.

    Le ministère public a demandé que l’ancien chargé de mission de l’Elysée soit aussi condamné pour avoir utilisé frauduleusement des passeports diplomatiques et de service, ainsi que pour avoir porté un pistolet sans autorisation en 2017.

    M. Benalla est jugé depuis le 13 septembre à Paris pour avoir brutalisé un couple et des manifestants en marge du cortège de la manifestation du 1er mai 2018, des faits dont la révélation avait provoqué une déflagration politique en juillet 2018.

    L’affaire Benalla, une cascade de révélations mettant en lumière les agissements de cet homme au coeur du dispositif de sécurité du président français, a secoué la première partie du quinquennat d’Emmanuel Macron.

    Aujourd’hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé, l’ancien collaborateur est jugé jusqu’au 1er octobre, à 7 mois du premier tour de la présidentielle.

  • Conseil de Sécurité: Programme de travail pour octobre 2021

    ONU, Conseil de Sécurité, Union Africaine, Grands Lacs, Sahel, Mali, MINURSO, Sahara Occidental, MONUSCO, Congo, RCA, Somalie, Palestine,

    Le Kenya est le président du Conseil de sécurité en octobre. Le Conseil a adopté son programme de travail provisoire pour le mois plus tôt aujourd’hui (1er octobre). La plupart des réunions du Conseil devraient se tenir en personne ce mois-ci.

    En tant que l’un de ses événements phares, le Kenya organisera un débat ouvert de haut niveau intitulé « La diversité, le renforcement de l’État et la recherche de la paix », sous le point de l’ordre du jour « Consolidation de la paix et maintien de la paix ». Le président kenyan Uhuru Kenyatta devrait présider la réunion.

    Le Conseil tiLe Kenya est le président du Conseil de sécurité en octobre. Le Conseil a adopté son programme de travail provisoire pour le mois plus tôt aujourd’hui (1er octobre). La plupart des réunions du Conseil devraient se tenir en personne ce mois-ci.endra également un débat public de haut niveau par vidéoconférence (VTC) sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales , en mettant l’accent sur le partenariat avec l’Union africaine (UA). Le président kenyan Uhuru Kenyatta devrait présider la réunion. Les rapporteurs attendus sont le Secrétaire général António Guterres et le Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat. Une déclaration présidentielle est un résultat possible de la réunion.

    Le débat public annuel sur les femmes, la paix et la sécurité se tiendra en octobre. Il semble que la réunion se déroulera au niveau ministériel et se concentrera sur la contribution des femmes locales au maintien de la paix, à la consolidation de la paix et aux contextes de transition.

    Il y aura également un débat au niveau ministériel sur la région des Grands Lacs . La ministre kenyane des Affaires étrangères Raychelle Omamo devrait présider la réunion. L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, présentera le rapport semestriel du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Une déclaration présidentielle est une issue possible de cette réunion.

    Ce mois-ci, le Conseil de sécurité recevra un exposé sur le septième rapport biennal du Secrétaire général sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) . La réunion se concentrera sur la lutte contre la menace posée par les flux illicites d’ALPC dans les opérations de paix. Les conférenciers attendus sont le Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement Izumi Nakamitsu, Secrétaire exécutif du Centre régional sur les armes légères dans la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les États limitrophes (RECSA), le Lieutenant-général Badreldin Elamin Abdelgadir, et Chercheur principal au Small Enquête sur les armes David Lochhead.

    Le Conseil de sécurité devrait également effectuer une mission de visite au Sahel en octobre, se rendant au Mali et au Niger. La France et le Niger co-dirigent la mission.

    Plusieurs dossiers africains sont au programme ce mois-ci. Il y aura un briefing, suivi de consultations sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et sur les sanctions contre la République démocratique du Congo (RDC). La Représentante spéciale et chef de la MONUSCO, Bintou Keita, devrait présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur la RDC. L’ambassadeur Abdou Abarry (Niger) fera un exposé en sa qualité de président du Comité des sanctions de la RDC 1533. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.

    Le Conseil recevra un briefing en consultations sur la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) . Alexander Ivanko, le nouveau Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, devrait faire un briefing. Un représentant du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix des Nations Unies (DPPA) peut également faire un briefing. Les membres du Conseil devraient également voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la MINURSO avant son expiration le 31 octobre.

    Il y aura un briefing, suivi de consultations, sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) . Le Représentant spécial pour la République centrafricaine (RCA) et chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye présentera le dernier rapport du Secrétaire général.

    En octobre, la présidente du 751 Somalia Sanctions Committee, l’ambassadrice Geraldine Byrne Nason (Irlande), devrait présenter au Conseil un exposé périodique de 120 jours sur les activités du comité.

    Concernant le Soudan/Soudan du Sud, le Conseil sera informé du rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) . Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix Jean-Pierre Lacroix et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, devraient faire un exposé. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Des consultations à huis clos sont prévues pour suivre la séance d’information publique.

    Il y aura un briefing ouvert, suivi de consultations fermées, sur le Mali . Le Représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) El-Ghassim Wane devrait faire un briefing. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.

    Plusieurs questions du Moyen-Orient seront également abordées en octobre. Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur les pistes politiques, humanitaires et chimiques en Syrie . Le Haut Représentant pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, fera un exposé sur le dossier des armes chimiques. L’Envoyé spécial Geir O. Pedersen devrait faire un exposé sur les développements politiques, tandis que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires Martin Griffiths pourrait faire un exposé sur la situation humanitaire.

    Il y aura également une séance d’information sur les activités de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) sur les hauteurs du Golan. Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, est le rapporteur attendu.

    Le Conseil se réunira pour son exposé mensuel, suivi de consultations, sur le Yémen . L’envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, devrait faire un briefing. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, pourra également informer le Conseil.

    Le débat public trimestriel sur le « Moyen-Orient, y compris la question palestinienne » aura lieu en octobre. Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, devrait faire un briefing. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.

    Les membres du Conseil devraient recevoir l’information semestrielle sur le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1559 lors de consultations privées. Adoptée en 2004, la résolution appelait au retrait des forces étrangères du Liban, au désarmement de toutes les milices et à l’extension du contrôle du gouvernement sur tout le territoire libanais. La secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, est la responsable attendue.

    Deux questions concernant les Amériques seront discutées ce mois-ci. Le Conseil se réunira pour une séance d’ information et des consultations sur Haïti . La Représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) Helen La Lime fera un exposé sur les récents développements et le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Les membres du Conseil voteront également sur un projet de résolution renouvelant le mandat du BINUH, qui expire le 15 octobre.

    Le Conseil se réunira également pour sa réunion trimestrielle sur la Colombie . Le Représentant spécial et chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, Carlos Ruiz Massieu, présentera les derniers développements et le dernier rapport de 90 jours du Secrétaire général sur la mission, qui a été publié le 24 septembre. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Les membres du Conseil devraient également renouveler le mandat de la mission de vérification avant son expiration le 31 octobre.

    Ce mois-ci, les membres du Conseil recevront un briefing sur la situation au Kosovo . Le Représentant spécial et chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) Zahir Tanin informera des développements récents et du dernier rapport du Secrétaire général.

    Les membres du Conseil suivront également de près les développements liés à l’ Afghanistan , à la région du Tigré en Éthiopie et au Myanmar . Ils peuvent choisir de convoquer des réunions sur ces questions et d’autres.

    Security Council Report, 01/10/2021

  • Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

    Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

    Energie, gaz, Europe, Algérie, Russie, #Algérie, #Gaz,

    Face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité à travers l’Europe, l’inquiétude grimpe. Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project, est l’invité du 23 Heures de France Info.

    En France, mais aussi en Europe, les prix du gaz et de l’électricité ne cessent d’augmenter au fil des mois et les Européens commencent à s’inquiéter de ne plus pouvoir payer leurs factures. « Le caractère soudain de la reprise économique et la demande très forte en Chine explique en partie la montée des prix. Ce qui est sûr, c’est que tous les pays veulent du gaz naturel, le petit frère du pétrole. Le gaz naturel est présenté bien souvent comme une alternative pour la sortie des énergies fossiles. La demande de gaz naturel est donc énorme et cela dérègle beaucoup de choses », explique Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project.

    L’augmentation des prix des énergies est un « problème qui peut fragiliser les sociétés. »

    Selon lui, il y aurait donc beaucoup trop de demandes de gaz en Europe. En Allemagne, le nucléaire était en hors-jeu dans les énergies non-carbone, l’utilisation massive du gaz « pallie l’intermittence de la production solaire et éolienne ». L’Europe est donc tributaire du gaz que peut vendre la Russie ou encore l’Algérie et c’est un « problème qui peut fragiliser les sociétés », ajoute Matthieu Auzanneau.

    Franceinfo, 01/10/2021

  • L’Institut des Etudes Marocaines de la Légation Américaine de Tanger (TALIM) nomme Mme Jennifer Rasamimanana au poste de Directrice Résidante

    L’Institut des Etudes Marocaines de la Légation Américaine de Tanger (TALIM) nomme Mme Jennifer Rasamimanana au poste de Directrice Résidante

    La Légation Américaine est un symbole vital et tangible de plus de 200 années d’amitié entre le Maroc et les Etats-Unis
    RABAT, Maroc, 1 octobre 2021/ — Le conseil d’administration de l’Institut des Etudes Marocaines de la Légation Américaine de Tanger annonce la nomination de Jennifer Rasamimanana au poste de Directrice Résidante.

    « Forte de ses compétences linguistiques, son expérience diplomatique et culturelle et sa vision, Jennifer Rasamimanana est la personne idéale pour diriger la Légation Américaine de Tanger en ce moment historique », a affirmé le président du conseil d’administration Dale F. Eickelman.

    Mme Jennifer Rasamimanana fut diplomate des Etats-Unis pendant plus de 20 ans, elle a occupé le poste de Consule Générale des Etats-Unis à Casablanca de 2017 à 2020. Elle se retire du Service Diplomatique en 2021, avec le rang de Ministre-conseillère, après avoir dirigé les services presse, des affaires culturelles et des activités éducatives à l’ambassade des Etats-Unis en Egypte.

    Précédemment, Mme Rasamimanana a occupé la fonction d’Attachée Culturelle à Paris et fut Diplomate-en Résidence et Professeure invitée à l’Ecole d’Affaires Internationales à Sciences Po Paris. Pendant le Printemps Arabe, elle fut la porte-parole arabophone régionale du Département d’Etat américain, et a dirigé les activités d’engagement avec le public arabophone, allant d’Oman au Maroc. Elle a également occupé plusieurs fonctions dans les ambassades américaines en Jordanie, Tunisie, Syrie et au Togo, ainsi que des postes de responsabilités clés à Washington D.C.

    Avant de rejoindre le Service Diplomatique, Mme Rasamimanana a enseigné l’Anglais en tant que langue étrangère à Madagascar et a opéré dans les services bancaires d’investissement et le capital-risque à la Silicon Valley. Mme Rasamimanana est lauréate de l’Université William and Mary, et parle le Français et l’Arabe.

    « La Légation Américaine est un symbole vital et tangible de plus de 200 années d’amitié entre le Maroc et les Etats-Unis », a affirmé le Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis David Greene. « En tant qu’ancienne Consule Générale à Casablanca, Jennifer entretient des liens étroits avec le Maroc et est bien positionnée pour nous aider à continuer à consolider les liens d’amitiés historiques entre nos deux pays. Elle nous aidera également à continuer à célébrer le bicentenaire de la Légation, notre plus ancienne mission diplomatique dans le monde ». 

    La Légation Américaine de Tanger a été offerte aux Etats-Unis en 1821 par le Sultan Moulay Slimane, et est considérée le seul Monument Historique National en dehors du territoire des Etats-Unis. Lieu d’importantes négociations en tant que mission diplomatique pendant plus de 140 ans, elle a également fait office d’école de langue et de site de formation pour le Peace Corps. Aujourd’hui la Légation comprend un musée, une librairie de recherches et un centre culturel. Elle représente aussi l’Institut Américain pour les Etudes Maghrébines (AIMS), qui fait partie des Centres Américains de Recherche à l’Etranger.

    « Je suis ravie de revenir au Maroc, pour moi c’est comme un retour à la maison, et de continuer à contribuer à la consolidation des liens profonds et historiques entre les Etats-Unis et le Maroc », a déclaré Mme Rasamimanana.

    « Alors que la Légation célèbre son bicentenaire, je me réjouis de contribuer au développement et à l’innovation de cette institution unique et merveilleuse, et à toucher le plus de public, tout au long de ce troisième centenaire».

  • La crise énergétique se profilant, l’Espagne assure « son » gaz

    Algérie, Espagne, Maroc, Gaz, #Algérie, #Maroc, #Gaz,

    MADRID (AP) — L’Espagne a lancé jeudi une offensive diplomatique pour préserver son flux essentiel de gaz naturel algérien alors que les prix de l’énergie dans le monde montent en flèche et que les relations entre l’Algérie et le Maroc menacent de perturber la chaîne d’approvisionnement en gaz en Afrique du Nord.

    Dans le cadre de la dernière décision de l’Algérie de renforcer ses relations commerciales et diplomatiques avec le pays voisin, elle prévoit de fermer un gazoduc qui fournit près de la moitié du gaz naturel algérien importé par l’Espagne via le Maroc. Un accord de distribution de 25 ans se termine le 31 octobre.

    L’Algérie a indiqué qu’elle continuerait à fournir du gaz à l’Espagne via un gazoduc séparé qui traverse la mer Méditerranée et se connecte directement à la péninsule ibérique, ainsi que sur des navires transportant du gaz naturel liquéfié, ou GNL.

    Mais toute perturbation est susceptible d’augmenter les coûts pour l’Espagne. La dépendance du pays vis-à-vis du gaz algérien s’est accrue ces dernières années et représente désormais la moitié de toutes ses importations de gaz.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a effectué un déplacement précipité à Alger, où il devait rencontrer jeudi le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Le voyage n’avait pas été programmé à l’avance et a été annoncé par le ministère d’Albares plus tôt cette semaine.

    Après la réunion, Albares a déclaré aux journalistes qu’il était « rassuré quant à la continuité des approvisionnements en gaz naturel », qualifiant l’Algérie de « partenaire de premier ordre pour l’Espagne ».

    Les pays se sont engagés à approfondir leur coopération sur les énergies renouvelables, l’agriculture et la construction navale, a déclaré Albares.

    Cette visite intervient alors que le gouvernement espagnol, et en particulier Albares, tentent de renouer les liens avec le Maroc, rival régional de l’Algérie.

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont atteint un creux en mai sur les vues des deux pays sur l’avenir du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole qui a été annexée par le Maroc et qui, selon les Nations Unies, devrait être soumise à la décolonisation.

    Le gouvernement espagnol s’efforce déjà d’amortir l’impact sur les ménages de la hausse des prix de gros de l’électricité en raison de la concurrence mondiale croissante pour le gaz naturel et des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement des principaux producteurs mondiaux.

    Des factures de services publics plus élevées ont fait grimper l’inflation en Espagne, comme dans une grande partie de l’Europe. Les prix à la consommation ont augmenté de 4% en septembre par rapport à un an plus tôt, a annoncé cette semaine l’institut espagnol des statistiques, une hausse sans précédent depuis 13 ans.

    Les experts prédisent que le pire est encore à venir alors que l’hémisphère nord entre dans les mois d’hiver plus froids et énergivores.

    L’Espagne essaie de réapprovisionner ses installations de stockage de gaz, qui étaient à 72 % de leur capacité à la mi-septembre, avant que le chauffage ne s’allume et n’augmente la consommation électrique.

    Albares était accompagné de hauts dirigeants de Naturgy et d’Enagás, deux des plus grandes sociétés énergétiques d’Espagne.

    Naturgy et Enagás sont toutes deux parties prenantes du gazoduc Europe-Mahgreb, ou EMPL, qui livre en moyenne annuellement 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel au sud de l’Espagne via le Maroc et à travers le détroit de Gibraltar.

    Naturgy et l’Algérienne Sonatrach sont propriétaires du gazoduc Medgaz qui relie directement l’Algérie à la péninsule ibérique depuis 2010. Ce gazoduc pompe quelque 8 milliards de mètres cubes mais il n’était pas clair s’il serait possible d’étendre sa capacité, comme le souhaite l’Algérie, pour absorber le gaz. livraison qui passe actuellement par le Maroc.

    Le Maroc capte 7 % du gaz pompé par le gazoduc, qui a commencé à fonctionner en novembre 1996. Sa part est devenue une contribution importante au mix énergétique du pays et se tarira fin octobre.

    Interrogé par des législateurs espagnols sur son prochain voyage en Algérie, Albares a déclaré mercredi que les approvisionnements étaient garantis.

    « L’approvisionnement en gaz de l’Espagne n’est pas en danger car nos amis marocains et algériens veulent travailler ensemble dans ce domaine », a déclaré le ministre.

    Le mois dernier, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, citant le soutien de Rabat au « droit supposé à l’autodétermination » des Kabyles, un peuple autochtone du nord de l’Algérie, ainsi que de prétendus « actes d’espionnage » avec des logiciels espions. Le gouvernement algérien a annoncé le 23 septembre qu’il fermait son espace aérien à tous les avions marocains.

    Associated Press, 30/09/2021

  • De quoi les relations saoudo-américaines sont-elles malades ?

    De quoi les relations saoudo-américaines sont-elles malades ?

    Arabie Saoudite, Etats-Unis, Maison Blanche, Joe Biden, Mohamed Ben Salmane,

    Entre l’Arabie saoudite et l’administration Biden, les relations ont été mauvaises dès le début, si par début on entend le moment où cette dernière s’est emparée des rênes du pouvoir aux Etats-Unis. La réalité, c’est qu’elles l’étaient avant même l’élection de Joe Biden, qui pendant la campagne électorale s’était engagé à les revoir en profondeur, ce qui par la même occasion témoignait de l’importance qu’elle revêtait à ses yeux comme à ceux de son pays. Il ne s’est guère appesanti sur le sujet cependant, laissant baigner dans un flou artistique les motifs réels derrière ce projet de sévir à l’égard d’un pays tout de même vieil allié du sien.

    Ces propos de campagne étaient loin d’apporter de réponse à la question de savoir de quoi s’était donc rendue coupable l’Arabie saoudite pour que lui-même en arrive à promettre à son public de prendre le moment venu des sanctions contre elle. Car si la précision n’était pas leur marque principale, il n’en restait pas moins qu’ils étaient en eux-mêmes suffisamment clairs pour inspirer des inquiétudes à l’Arabie saoudite. Parce qu’à ce moment l’assassinat particulièrement horrible du journaliste Jamal Khashoggi hantait encore vivement les esprits, l’idée avait tout naturellement prévalu que la révision projetée par le candidat Biden devait être en rapport avec ce fait sans pareil.

    On se disait que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, serait pour le moins désigné comme le commanditaire du crime si c’était Joe Biden qui était élu. Au bout du compte, cela ne s’est pas produit. Le rapport publié dans la foulée par le renseignement américain sur le sujet s’est bien gardé de porter une accusation aussi nette.

    La seule mesure prise après cela qui à la rigueur pouvait passer pour une sanction contre l’Arabie saoudite, pour une faute toujours non spécifiée il convient de le préciser, c’est l’arrêt du soutien américain à la coalition arabe emmenée par elle dans la guerre contre les Houthis. Or ensuite les relations entre les deux pays, officiellement tout au moins toujours les meilleurs amis du monde, ont semblé amorcer leur rétablissement lorsque les Etats-Unis se sont chargés de protéger les installations d’Aramco après l’attaque d’Abqaïq et de Khurais en septembre 2019.

    Des batteries antimissiles patriot ont été implantées en urgence autour de ces installations, les mettant à l’abri des attaques ultérieures. Elles sont le gage le plus significatif du lien étroit existant entre les deux pays. Pour que les Américains vous les prêtent, il faut qu’ils voient en vous un grand ami. Vous ne l’êtes plus, en revanche, ou du moins cette qualité est-elle en question à leur niveau, si d’aventure ils reprennent ce précieux objet. C’est justement cela qui vient de se produire, les Américains, apparemment sans crier gare, ayant retiré les batteries dressées en Arabie saoudite pour contrer les attaques aériennes houthies, et/ou iraniennes, alors même que celles-ci n’ont pas cessé.

    On peut dire que depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden, cette mesure est le premier acte équivalent à une sanction aussi indéniable que périlleuse. A une sanction, qui plus est, qui ouvre sur d’autres. Il faudrait pour cela que la partie qui en est frappée s’avise de lui trouver remède en se tournant pour cela vers un ennemi des Etats-Unis. Suivez mon regard.

    Mohamed Habili

    Le Jourd d’Algérie, 29/09/2021

  • L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

    L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

    Espagne, Maroc, Algérie, gaz, gazoduc, #Algérie, #Maroc, #Gaz, #Gazoduc,

    Le Maroc demande la réversion du gazoduc du Maghreb pour recevoir le gaz algérien de l’Espagne
    Le conflit avec l’Algérie laissera le Maroc sans gaz le 31 octobre, date à laquelle la concession de Naturgy en tant qu’opérateur prendra également fin.

    Des coïncidences empoisonnées. Outre la forte hausse des prix du gaz naturel en Europe et l’inflation conséquente des prix de l’électricité, des produits industriels et des matières premières, l’Espagne est désormais frappée par la décision de l’Algérie de supprimer le flux de gaz passant par le gazoduc Maghreb-Europe qui traverse le territoire marocain jusqu’à Tarifa, sur la côte de Cadix, avec une capacité de 11 milliards de mètres cubes de gaz.

    Suite à la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a fait savoir qu’il ne renouvellerait pas les contrats de fourniture de gaz qui passent par cette infrastructure, signés avec Naturgy et, dans une moindre mesure, avec le portugais Galp, qui expirent le 31 octobre. Dans le même temps, l’entreprise dirigée par Francisco Reynés dispose d’un contrat de 25 ans avec le Maroc pour l’exploitation et la maintenance du gazoduc sur le sol marocain (un peu plus de 500 kilomètres) à travers Metragaz, qui expire le même jour et dont elle tente de négocier le renouvellement sans succès depuis plus de deux ans.

    La fermeture du point de passage du Maghreb en raison du conflit politique entre les deux pays (avec fermeture des frontières aériennes et terrestres) ferait trois victimes : l’Espagne, le Portugal et, dans une plus large mesure, le Maroc lui-même. L’Algérie ne veut pas que sa décision soit perçue comme un acte hostile à l’Espagne et a promis de compenser l’Espagne pour le volume qu’elle pourrait perdre à la suite de cette décision politique avec des navires de gaz naturel liquéfié (GNL). En outre, d’ici la fin de l’année, la nouvelle capacité du gazoduc Medgaz de 8-10 milliards de m3, qui vient directement d’Algérie à Almeria, sera opérationnelle après un investissement de 73 millions d’euros ces dernières années.

    Craignant d’être à court d’approvisionnement (selon le contrat avec Naturgy, le Maroc reçoit 7 % du combustible qui passe par son territoire sous forme de péage), le gouvernement marocain a demandé au gouvernement espagnol de s’attaquer à un vieux projet : celui de rendre le gazoduc réversible afin qu’il puisse recevoir du gaz d’Espagne. De cette façon, le Maroc passerait de l’exportation de gaz vers le continent espagnol à l’importation de gaz (et les deux). Ce contre-flux de gaz, qui en Espagne serait géré par le gestionnaire du système gazier, Enagás, est techniquement possible et est prévu dans le règlement. Elle nécessiterait un investissement de la part de l’opérateur, dont le montant dépendrait du volume à transporter et de la fixation d’un péage. Les sources du secteur excluent que le gouvernement accepte cette demande, et encore moins à quelques semaines d’un hiver qui s’annonce très compliqué.

    D’autres sources soulignent que, bien que le gouvernement de Pedro Sánchez ait quelques doutes, car il veut éviter toute forme de tension avec le Maroc, la crainte que l’escalade des prix du gaz naturel soit aggravée par des problèmes d’approvisionnement cet hiver, rend la demande du gouvernement alaouite irréalisable. Bien que Naturgy et Galp aient couvert leurs arrières en acquérant plus de capacité auprès du Medgaz (la consommation du Portugal est inférieure à 1 milliard de m3), le marché espagnol du gaz pourrait souffrir de cette mesure.

    Il est peu probable que les 2 milliards de m3 de nouvelle capacité dans ce pipeline et les navires promis par l’Algérie garantissent l’approvisionnement. En outre, le GNL, dont la demande mondiale augmente, sera plus cher : ce gaz doit être liquéfié dans le pays d’origine et regazéifié en Espagne pour être acheminé dans les tuyaux.

    Mois clé

    Octobre est un mois clé dans un conflit géopolitique qui pourrait toutefois se résoudre à la dernière minute. Ce qui est impossible, c’est que le Maroc organise un appel d’offres pour renouveler la concession de l’exploitation et de l’entretien de sa section du gazoduc.

    Naturgy estime que le gouvernement marocain a perdu deux ans depuis qu’il a mis le renouvellement sur la table, et qu’il devra résoudre le problème en pleine crise énergétique. Pendant ce temps, elle a flirté avec d’autres entreprises, principalement des gestionnaires de réseaux européens, comme Fluxys, Snam et Enagás elle-même. Certaines sources pensent que le flirt était mutuel.

    Mais l’essentiel réside dans les contrats gaziers avec l’Algérie (un tuyau vide ne sert à rien) et sur ce point, Naturgy s’estime bien positionné, compte tenu des bonnes relations qu’il entretient avec le géant algérien de l’énergie Sonatrach, qui détient 5% de son capital.

    L’énergéticien espagnol, qui perdra 6 milliards de m3 de capacité Maghreb-Europe, s’est couvert en achetant il y a deux ans une participation de 49 % dans Medgaz, qu’il a ensuite partagée avec le fonds d’investissement Blackstone.

    Le manque de carburant aurait une autre victime collatérale, Endesa. Cette société exploite la seule centrale à cycle combiné du Maroc, la centrale de Tahaddart, d’une capacité de 390 MW et située sur la côte atlantique près de Tanger, qui couvre 15 % de la demande d’électricité dans un pays qui manque de centrales de regazéification. La compagnie d’électricité possède 20 % de cette centrale, qu’elle partage avec Siemens et l’opérateur marocain ONE. Un autre cycle touché est celui d’Ain Béni Matar, près de la frontière algérienne.

    MEDGAZ A ÉVITÉ LA SERVITUDE À TRAVERS LE MAROC

    Le premier grand gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, appelé gazoduc Maghreb-Europe, est entré en service en novembre 1996. L’infrastructure, longue de plus de 1 000 kilomètres depuis le Sahara, traverse pour moitié le territoire marocain et n’a donc pas été épargnée par l’inimitié historique entre les deux pays d’Afrique du Nord.

    En effet, avec le deuxième grand gazoduc sous-marin, le Medgaz, d’une capacité de 8 milliards de m3, qui arrive directement en Espagne, l’Algérie a évité la servitude de passage dont dispose Maghreb-Europe. Une situation que l’on pourrait comparer à ce qui se passe avec le gazoduc russe qui traverse l’Ukraine, que Vladimir Poutine a l’intention de rendre pratiquement inutile et de remplacer par le nouveau gazoduc qui va directement en Allemagne, Nord Stream II.

    Maghreb-Europe était un projet de l’ancienne société Gas Natural ; en fait, le tronçon marocain est encore connu sous le nom du président de la société de l’époque, Pere Durán Farrell. Pour sa construction et son exécution, le projet a été divisé en quatre sections, gérées par Sonatrach (section algérienne), EMPL et Metragaz (Maroc), Transgas (Portugal) et Enagás (Espagne), alors propriété de Gas Natural.

    Si rien ne l’empêche, la relation entre la société espagnole et le pipeline qu’elle a promu dans les années 1990 est sur le point de s’achever. Deux années infructueuses de négociations avec le Maroc pour réviser le contrat sont sur le point de s’achever sans succès. Il est vrai que Naturgy a demandé des changements dans le contrat et que ceux-ci n’ont pas été révélés.

    Cinco Días, 29/09/2021

  • Maroc, drones israéliens et turcs…et plus

    Maroc, drones israéliens et turcs…et plus

    Maroc, Israël, Algérie, drones, #Maroc, #Algérie, Sahara Occidental,

    Cette fermeture de l’espace aérien par l’Algérie aux avions civils et militaires marocains, que d’aucuns ont qualifiée de surenchère de la part d’Alger envers Rabat, a peut-être un début d’explication : la coopération militaire israélo-marocaine qui vient de franchir une nouvelle étape autrement plus sérieuse et inquiétante pour la paix et la stabilité de la région Maghreb.

    Avec l’accord qui vient d’être conclu entre Rabat et Tel-Aviv pour la fabrication de drones dits « kamikazes » et l’équipement des avions marocains de systèmes de communication avancés et d’amélioration de leur visée, on est entré dans une situation de guerre froide extrême qui peut à tout moment déraper. D’autant que cet accord survient quelque temps après qu’Israël a fourni au Maroc le logiciel espion Pegasus lui permettant d’espionner l’Algérie et quelque temps après que le Makhzen eut affiché publiquement son soutien au MAK.

    Que l’Algérie ait ou non anticipé cet évènement, le fait est que la présence militaire israélienne aux frontières de l’Algérie nécessitée par la fabrication de drones au Maroc est un pas de plus dans l’escalade des tensions.

    Aujourd’hui, on feint de s’étonner d’une présence militaire israélienne à nos frontières. Or, la coopération entre Rabat et Tel-Aviv en matière de renseignement et autre est déjà ancienne. Selon les confidences d’un ex-chef du Mossad, Meir Amit, rapportées en mars 2015 par le quotidien israélien Yediot Aharonot, cette coopération a débuté en 1960, deux ans avant l’indépendance de l’Algérie ! Dans son enquête sur l’assassinat du leader de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka en 1965 et dont on n’a jamais retrouvé le corps, Yediot Aharonot révélait, documents à l’appui, l’implication du Mossad dans cette affaire qui avait alors fait la « Une » de l’actualité mondiale.

    Mieux encore, en juin 2017, à l’occasion du 50e anniversaire de la guerre de juin 1967, des documents déclassifiés par Israël révélaient comment le roi Hassan II avait livré au Mossad un enregistrement audio des échanges ayant eu lieu au sommet de la Ligue arabe à Casablanca, donnant ainsi à Tel-Aviv des informations clés lui permettant de battre les armées égyptienne et syrienne en cinq jours et d’occuper le Sinaï, le Golan syrien, la Cisjordanie et Jérusalem-Est !

    Enfin, ce sont des experts israéliens et américains qui ont aidé à la construction du « mur de sable » d’une longueur de 2 700 km au Sahara Occidental et dont le financement a été assuré par des capitaux saoudiens ! Comme quoi…

    Turquie. Récemment, d’après une dépêche de l’AFP datée de vendredi, l’armée marocaine a acquis des drones de combat turcs – des Bayraktar TB2 — « dans le cadre de la modernisation de l’arsenal des FAR (Forces armées royales) afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités ». La société Baykar, qui fabrique ces Bayraktar TB2 et qui est dirigée par un gendre du Président Erdogan, a de plus assuré la formation des militaires marocains chargés d’utiliser ces joujoux ayant fait leurs preuves en Libye contre les forces du maréchal Haftar.

    On notera à ce propos qu’Alger n’a pas encore réagi, alors que cette livraison de drones turcs dans le contexte actuel interroge sur le positionnement d’Ankara, sans doute parce que l’Algérie ne veut pas ouvrir un nouveau front. Il en est de même du MSP et de son chef A. Makri qui n’arrêtent pas de vanter la Turquie d’Erdogan : pas un mot sur cette livraison d’armes au Maroc quand on a vu avec quelle célérité le même Makri et toute une frange de l’islamisme algérien étaient montés au créneau pour fustiger El Watan pour une photo mal cadrée du minaret de la Grande Mosquée d’Alger !

    Pour le reste, cette tension avec le Maroc ne doit pas masquer les difficultés socio-politiques auxquelles est confronté le pays. Il en est ainsi de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat et que l’on a tendance à confondre avec la spéculation sur les prix. Ou de cette solution consistant à laisser glisser la valeur du dinar, au risque d’installer l’inflation dans une situation durable, voire de la sous-estimation du réchauffement climatique et de ses effets, de l’ampleur que prend la harga, ou encore de cette tendance à durcir graduellement le verrouillage du champ politique et médiatique…

    À jeudi…

    Hassan Zerrouky

    N. B. : À Lyès Sahar, qui vient de nous quitter, et avec qui on a passé de bons moments au Matin en 1996-98.

    Le Soir d’Algérie, 30/09/2021