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  • La stratégie du Maroc face à la faiblesse espagnole II

    La stratégie du Maroc face à la faiblesse espagnole II

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    L’immigration comme facteur de déstabilisation et d’insécurité contre l’Espagne

    L’utilisation de l’immigration comme arme contre l’Espagne n’est plus un secret. Derrière le flux de petits bateaux arrivant presque quotidiennement durant ce mois de juillet 2020 sur les côtes espagnoles, que ce soit vers les îles Canaries ou vers le sud de l’Espagne, se cache la simple raison de faire plier l’Espagne pour suivre la politique marocaine au sein de l’Union européenne. D’autres raisons sous-jacentes sont d’accepter le fait accompli de l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, ainsi que d’être courtisé et subventionné par Madrid pour freiner les départs de migrants illégaux.

    Par exemple, le Maroc ne permet plus à autant de bateaux de quitter ses côtes après avoir conclu des accords avec Madrid et Bruxelles, accords conditionnés par une aide financière. A noter que depuis l’accord Turquie-UE sur l’immigration en 2016, après la fermeture des ports italiens en 2018, la route de l’immigration maritime marocaine vers l’Espagne était devenue la plus fréquentée en 2019. Depuis janvier 2020, 15 683 migrants sont arrivés en Espagne par la mer, soit 45 % de moins qu’au cours des huit premiers mois de 2018, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.

    Géopolitiquement, le Maroc a constaté que la charte de l’immigration est un instrument de pression très utile et très facile. En fait, pendant des années, les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne ont présenté un modèle de comportement dans lequel, lorsque les négociations étaient tendues, il y avait une augmentation des départs de bateaux avec des immigrants illégaux, mais lorsqu’il n’y avait pas de négociations, il n’y avait presque pas de départs d’immigrants illégaux. Le schéma se répète lorsque le Maroc veut plus d’argent ; il ouvre la voie à l’immigration clandestine, et lorsqu’il reçoit l’argent, il la referme.

    Dans cette optique, l’Espagne avait accordé au Maroc 32 millions d’euros en août 2019 pour le contrôle de l’immigration clandestine, après avoir accordé en juillet de la même année 26 millions d’euros pour « la fourniture de véhicules au ministère marocain de l’Intérieur ». Et malgré tout cela, Madrid a continué à insister devant les institutions de l’UE sur l’importance cruciale du Maroc en tant que partenaire stratégique en matière de migration et autres. « L’Europe devra continuer à faire un effort plus important en direction du Maroc », a déclaré la vice-présidente espagnole Carmen Calvo. Cependant, le Maroc utilise l’immigration illégale pour faire du chantage à l’Espagne, comme l’a souligné à juste titre José Manuel García-Margallo[i], l’actuel haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

    Par conséquent, le Maroc deviendra le gagnant dans ce jeu d’immigration en profitant de l’aide financière, et réussira à pousser l’UE et l’Espagne à suivre sa politique au Sahara Occidental. Sinon, l’Espagne devra payer un prix élevé pour sa sécurité, ce qui contribuera à maintenir les institutions monarchiques marocaines fortes et en continuité inchangée avec la modernité.

    En 1978, l’Espagne a ratifié une nouvelle constitution qui la déclare monarchie parlementaire après quatre décennies de dictature. Dans cette transition, l’émergence de mouvements et de partis politiques réclamant l’indépendance des régions de la Catalogne et du Pays basque était de bon augure pour la politique étrangère marocaine. L’idée était d’amalgamer la question du Sahara occidental et la question catalane afin de semer la discorde dans la position espagnole et de l’éloigner du respect de la légalité internationale. En d’autres termes, si vous demandez l’indépendance du Sahara occidental, pourquoi refuser celle de la Catalogne ? C’est l’un des jeux de la diplomatie marocaine envers son homologue espagnole.

    Depuis l’accession au trône du roi Mohammed VI en juillet 1999, le plus frappant a été sa capacité à préserver et à étendre le monopole de la monarchie sur l’exercice du pouvoir politique et économique. Les structures autoritaires du pouvoir politique qu’il a hérité de son père restent fortes. Beaucoup ont pensé, ou espéré, qu’une libéralisation politique contrôlée conduirait à l’effondrement des mesures constitutionnelles et informelles qui entravent le libre activisme politique, et empêcherait la construction d’une démocratie stable[iii].

    Le modèle du système politique marocain est encore régi par des caractéristiques extraconstitutionnelles qui prévalent sur les règles et normes juridiques. En fait, la monarchie est moins contrainte par les règles constitutionnelles que par les caractéristiques informelles des normes sociales, des protocoles royaux et du droit coutumier. Le Maroc depuis l’époque de Hassan II[iv] voulait à tout prix jouer le rôle de médiateur entre les continents africain et européen ; il voulait ouvrir le pays à l’Europe pour jouer le rôle de charnière. Cela se reflète dans l’accord d’association entre le Maroc et l’UE signé en 2002, où l’Espagne et la France ont joué un rôle décisif dans la finalisation de cet accord. Cependant, l’élite marocaine du Makhzen trouve dans le miracle espagnol un danger politique potentiel car il oblige les institutions marocaines despotiques à s’engager dans des réformes structurelles pour que le régime se maintienne et réduise la menace populaire.

    Ainsi, selon le PNUD[v], le Maroc était classé 121e en termes de développement humain fin 2019, avec plus de 10 % des Marocains vivant dans l’extrême pauvreté totale. Ce qui irrite l’élite marocaine, c’est qu’en vantant les mérites du royaume, elle s’appuie souvent sur les situations sombres de l’Espagne pour créer des conflits imaginaires, comme la question de l’immigration. L’Espagne est maintenant en récession avec une chute historique de 18,5 % de son PIB[vi]. Dans cette perspective, l’Espagne est à la tête d’un marasme sans précédent dont souffrent toutes les grandes économies de la monnaie unique[vii]. L’intelligence marocaine a la capacité de profiter des moments difficiles de ses adversaires et de ses voisins au bon moment pour déclencher des offensives qui les font plier à ses intérêts, comme cela se passe actuellement en Espagne en raison de la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus.

    Les entreprises marocaines ont renforcé leur coopération avec l’Afrique subsaharienne dans les domaines de la banque, des télécommunications, de l’assurance et de la fabrication. En fait, selon la Banque africaine de développement, 85 % des IDE du royaume sont allés dans des États subsahariens en 2018[viii]. Le Maroc utilise sa présence sur le continent africain, en tant que porte d’accès aux pays accidentés d’Afrique de l’Ouest, ce qui lui permet d’améliorer sa position internationale, de renforcer le soutien régional et d’améliorer son économie. C’est pourquoi le Maroc a réintégré l’UA en 2017, plus de trois décennies après l’avoir quittée. Depuis lors, le régime a manifesté son intérêt pour l’adhésion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Le roi du Maroc a personnellement œuvré à l’établissement de liens avec les pays subsahariens. Il a effectué de nombreuses visites dans différents États et a signé près de 1 000 accords économiques, politiques et de sécurité.

    Cette nouvelle approche marocaine s’inscrit dans la stratégie franco-marocaine visant à freiner la présence de l’Espagne en Afrique de l’Ouest et à maintenir la présence des entreprises françaises par le biais des entreprises marocaines. La stratégie n’est plus cachée dans ce sens car l’axe Paris-Rabat est très influent en Afrique, et l’Espagne avait déjà perdu le seul territoire arabe du Maghreb qui parlait la langue espagnole. L’objectif du Maroc est d’être le principal lien entre l’Afrique et l’Europe, et non l’Espagne. C’est pourquoi le Maroc négocie un accord avec la Grande-Bretagne dans ce sens, en pensant utiliser Gibraltar comme un lien entre les continents. L’Espagne sera entourée par la France et la Grande-Bretagne, ce qui créera une politique de nouveaux axes.

    En termes de sécurité régionale, l’instabilité s’est accrue en Afrique du Nord et au Sahel au cours de la dernière décennie, permettant au Maroc de s’élever au rang d’acteur clé de la lutte contre le terrorisme et de jouer le rôle de zone stable. Ou pour jouer le rôle d’un allié sûr pour les acteurs occidentaux. Parallèlement, la volonté du royaume de contenir les activités terroristes en Libye et au Mali a renforcé sa position en tant qu’acteur pouvant contribuer aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. La présence de l’Espagne est devenue insignifiante en Afrique, où les services CNI de l’Espagne passent inaperçus et sont faibles, malgré sa présence sur le sol africain par le biais d’agents dispersés sans réelle stratégie de sécurité, ni pour l’économie et les entreprises espagnoles. Les attentats terroristes de Madrid du jeudi 11 mars 2004 ont été l’acte terroriste le plus meurtrier en Europe depuis 1988, une situation qui a démontré la faiblesse des services du CNI par rapport à ceux du Maroc.

    L’urgence d’un changement stratégique total pour l’Espagne

    Les tensions entre le Maroc et l’Espagne, révélées par le conflit sur la délimitation maritime[ix] des frontières entre les deux pays, y compris le territoire du Sahara occidental, révèlent à plus d’un titre la nature des affrontements sous-jacents entre les deux pays. L’Espagne tente de camoufler cette réalité, qui est aussi claire que le soleil.

    Dans cette perspective, la coopération bilatérale s’inscrit dans la stratégie du Maroc d’acquérir le même développement économique que l’Espagne, ce qui implique des avantages dans tous les domaines de la coopération. La mise en œuvre de projets grandioses tels que le gazoduc Algérie-Maroc-Espagne reflète une tentative claire du Maroc d’influencer l’économie espagnole comme prélude à une influence politique. L’embargo économique contre Ceuta et Melilla, comme l’effet historique et l’impact de la guerre du Rif de 1909[x] sur la vie politique de l’Espagne, entre dans cette nouvelle stratégie marocaine. La ligne d’action de l’Espagne serait de contenir les tentatives d’encerclement du Maroc dans des secteurs vitaux (industrie de la défense, sécurité des systèmes d’information, télécommunications terrestres et spatiales, circuits financiers, ressources énergétiques, mode de fonctionnement des institutions…), sachant pertinemment que le Maroc joue la carte française en matière de sous-traitance. La deuxième ligne concerne le renforcement du pouvoir espagnol à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Dans les deux cas, tout doit être construit presque à partir de zéro.

    Depuis la fin de la guerre froide, un double phénomène s’est développé sur la scène internationale : l’extinction de l’État-nation par la mondialisation des échanges, et l’affaiblissement de la notion d’ennemi. Ce dernier point est celui qui me semble le plus décisif, car il éclipse la quête de puissance qui a marqué l’histoire des relations internationales depuis la nuit des temps. La réflexion sur l’équilibre des forces entre le Maroc et l’Espagne s’est révélée être une dure réalité aujourd’hui. Cette réalité reflète le paradoxe du Maroc, voisin coopératif et ennemi à la fois. Cette contradiction doit être prise en compte dans les stratégies espagnoles. Ils devraient l’inclure dans leurs calculs et le circonscrire dans un autre registre, loin des calculs de l’UE, où la politique française et allemande reste la plus dominante.

    À l’ère de la société de l’information, les réseaux humains se doublent d’autres formes de caisses de résonance. Les forums de discussion, les listes de diffusion, les pages personnelles et les sites web appartiennent à cette nouvelle géographie de la circulation des messages qui bouleverse l’ancien arbre de l’information. La désinformation a donc été l’autre contribution fondamentale à la stratégie marocaine. Parce que la pratique marocaine utilise la désinformation comme un art de la guerre de l’information pour affaiblir l’Espagne et parfois même la diaboliser, c’est le jeu pratique contre le Front Polisario qui trouve un écho dans plusieurs institutions occidentales.

    L’une des principales faiblesses des décideurs politiques en Espagne est la capacité des Marocains à enrôler des amis pour s’allier à la thèse marocaine sur le Sahara occidental, ou pour acquérir des marchés d’investissement espagnols ou européens. Par exemple, le roi Mohammed VI a offert à son ami Juan Carlos, connu pour son soutien à l’occupation du Sahara par le Maroc, 45 000 mètres carrés près de la station balnéaire de Marrakech[xi]. Nous devons également inclure des leaders politiques espagnols tels que Felipe Gonzales, ancien président de l’Espagne, fervent défenseur du Maroc au sein des institutions espagnoles, européennes et latino-américaines, et dont l’influence se poursuit encore aujourd’hui au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol.

    Par conséquent, l’Espagne doit relancer le débat sur la stratégie du pouvoir pour révéler la situation réelle des antagonismes nationaux, européens et internationaux. Refuser d’être un État vassal est un développement logique dans l’histoire des luttes de pouvoir. Elle conduit les plus astucieux à développer des espaces de mouvement en recourant systématiquement à des stratégies indirectes de contre-influence. La Méditerranée occidentale est ainsi devenue un espace fortement militarisé, et l’absence de structures de coopération reste préjudiciable à la gestion des tensions qui y convergent. Mais dans cette équation, le Maroc représente la vraie menace, mais elle est cachée et camouflée par des traités de coopération sans aucun impact sur la stratégie pour une paix durable.

    Redéfinir la base industrielle et technologique de défense de l’Espagne, le maintien de la vitalité de cette industrie militaire est une question de souveraineté. De même, l’Espagne doit garantir la fourniture et le maintien en condition opérationnelle des équipements des forces armées, en particulier ceux qui contribuent à la mise en œuvre de la dissuasion et à la défense des intérêts espagnols, car cela constitue un pilier de son autonomie stratégique et contribue à l’influence de l’Espagne dans le monde. En revanche, il faut être conscient que l’abandon d’une capacité opérationnelle, même temporaire, fait courir le risque de perdre définitivement certaines compétences. Globalement, l’Espagne a besoin d’une nouvelle réorganisation stratégique pour une véritable gestion des risques qui pèsent sur son avenir économique, militaire et politique. D’emblée, il faut comprendre et savoir que l’objectif marocain de cette nouvelle stratégie offensive est d’acquérir plus d’avantages économiques et de pousser l’Espagne à partager avec elle les ressources naturelles cachées par la mer en Méditerranée et dans l’Atlantique, principalement le territoire du Sahara occidental. Dans le même temps, le Maroc veut forcer les négociations sur l’avenir de Ceuta et Melilla, stratégiquement les Marocains pensent qu’il est temps de jouer dans ce déplacement territorial.

    L’Espagne est obligée de prendre des décisions stratégiques, c’est-à-dire de définir des objectifs politico-militaires en fonction des connaissances acquises sur le problème donné, afin de guider la société espagnole vers une adaptation pacifique aux transformations nationales et internationales, sans aucun risque de conflit. Dans les deux cas, l’instabilité se développera. Dans cette perspective, le Maroc joue la carte du sous-traitant de la puissance française en Afrique et en Méditerranée occidentale, une situation que les strates espagnoles ne prennent pas au sérieux et qui fait de l’Espagne un objet facile à affaiblir. À l’avenir, il est probable que davantage de pays seront les théâtres d’une grande compétition régionale. Les conflits apparaîtront dans les pays où ils n’existaient pas auparavant, et s’aggraveront dans ceux où ils existent déjà. Dans les deux cas, l’instabilité se développera. L’utilisation de mandataires atténuera le risque de conflit direct entre puissances régionales, comme l’Espagne et le Maroc, mais les tensions augmenteront à mesure que le monde deviendra plus petit et que les possibilités de conflit se multiplieront.

    [i]Elfarodeceuta,25/06/2020.

    [iii] Pierre Vermeren, Le Maroc en transition, La Découverte, Paris, 2001.

    [iv] Voir à ce sujet l’intéressant ouvrage de Maâti Monjib, La monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception, Paris, L’Harmattan, 2000.

    [Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié son indice de développement humain 2019. Selon le rapport, le Maroc occupe la 121e place sur 189 pays et territoires. Un rang que le Royaume doit à un indice de développement humain (IDH) de 0,676. Une note qui classe le Royaume dans la catégorie « développement humain moyen ». « Entre 1990 et 2018, l’IDH du Maroc est passé de 0,458 à 0,676, soit une augmentation de 47,7 % », explique le rapport, dans le Rapport sur le développement humain 2019 Au-delà du revenu, au-delà des moyennes, au-delà d’aujourd’hui : les inégalités de développement humain au XXIe siècle.

    [vi] Agustí Sala , El Periódico – Vendredi 31/07/2020

    [vii] Lluís Pellicer, la zone euro subit un derrumbe de 12,1% en el segundo trimestre por la pandemia, El País, 31 juillet 2020.

    [viii] « Banking in ECOWAS : why Morocco is welcoming even sub-Saharan Africa », The Economist, 19 juillet 2018, https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2018/07/19/why-morocco-is-cosying-up- a-sub-saharan-africa.

    [ix] Ali El Aalaoui, Los objetivos marroquíes de su nueva delimitación marítima, magazine Tradición Viva, 29/04/2020.

    [x] Max Schiavon, La guerre du Rif. Un conflit colonial oublié. Maroc (1925-1926), éditions Pierre de Taillac, 2016.

    [xi]Philippe Tourel, Il y a quelque chose de pourri au royaume chérifien et espagnol, Revue AFRIQUE ASIE, 28 juillet, 2020.

    Ali El Aallaoui

    Quixote Globe, 06/08/2021

  • Le chanteur Renaud et la machine à fabriquer de l’argent

    Le chanteur Renaud et la machine à fabriquer de l’argent

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    Le sujet que nous allons traiter aujourd’hui va paraître saugrenu à beaucoup de lecteurs mais il nous a semblé révéler un des travers de la société de consommation occidentale et du capitalisme outrancier et sans états d’âme. Le chanteur Renaud, qui est une des stars de la chanson française actuelle, est visiblement très mal au point, à telle enseigne qu’il inspire une certaine compassion à ceux qui ont eu l’occasion de le voir récemment à la télévision française.

    Très affaibli par les excès d’une vie d’artiste rebelle, notamment une addiction sévère à l’alcool et au tabac, il a annoncé il y a quelques jours, la mine défaite et tenant à peine debout, qu’il préparait un nouvel album de reprises d’anciens succès de la chanson, ce qui, entre nous, n’est pas un exercice de création véritable. Cela fait des années que Renaud passe directement de la cure de désintoxication au studio d’enregistrement !

    Cet acharnement à poursuivre un travail artistique malgré un état de santé précaire mérite le respect, mais il y a peut-être une réalité moins glorieuse qui se cache derrière ce spectacle poignant d’une vedette de la chanson qui persiste à chanter au dessus de l’abîme. La presse parisienne a signalé à plusieurs reprises que le chanteur avait régulièrement des soucis d’ordre financier (à cause de son train de vie dépensier, nous supposons).

    Dès lors, son entourage professionnel pourrait bien être suspecté d’utiliser ces périodes d’insécurité matérielle et peut-être de faiblesse psychologique pour pousser jusqu’au bout une certaine logique mercantiliste, ne plus regarder notre artiste que comme une machine à fabriquer de l’argent et tenter de le presser comme un citron en faisant fi de toute considération de préservation de sa dignité humaine.

    Un chanteur, un écrivain, un peintre ne peut pas vivre uniquement d’amour et d’eau fraîche, encore moins les sociétés de production, les éditeurs, les galeristes, toute cette intendance, y compris industrielle, qui permet au créateur d’exister publiquement.

    Malheureusement, parfois, des dérives ont lieu qui posent le problème de la place de l’éthique dans le circuit qui gère, en aval, la naissance d’une œuvre d’art. Dans les années 1970, l’écrivain algérien Mohammed Dib avait confié à un ami que son éditeur parisien, en l’occurrence les Éditions du Seuil, lui avait demandé de changer de prénom car le sien «n’était pas très vendeur».

    Amine Bouali

    Algérie1, 22/09/2021

  • Pétrole : le Brent à plus de 77 dollars, vendredi

    Pétrole : le Brent à plus de 77 dollars, vendredi

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    Propulsés par les perturbations touchant la production alors que la demande s’annonce plus forte, les prix du baril de Brent flirtaient, vendredi, avec leur plus haut niveau de l’année.

    Ainsi, dans la matinée d’aujourd’hui, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 77,52 dollars à Londres, soit en augmentation de 0,35% par rapport à la clôture de jeudi.

    A New York, le baril de WTI pour le même mois progressait de 0,22% à 73,46 dollars.

    Il est à noter que pour sa part, le Brent a atteint 77,74 dollars en début de séance asiatique, s’approchant ainsi de son précédent plus haut à 77,84 dollars enregistré le 6 juillet. Pourrait-il le dépasser ? Cette éventualité renverrait le contrat de référence européen à un niveau plus vu depuis près de trois ans, le 29 octobre 2018, estiment des obsevateurs.

    Algérie, 24/09/2021

  • Comment les hackers « FamousSparrow » espionnent les gouvernements?

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    Les chercheurs d’ESET, 1er éditeur Européen de solutions de sécurité, ont découvert un nouveau groupe de cyberespionnage s’attaquant principalement à des hôtels dans le monde entier, mais également à des gouvernements, des entreprises internationales, des sociétés d’ingénierie et des cabinets d’avocats.

    ESET a nommé ce groupe FamousSparrow et estime qu’il est actif depuis au moins 2019. Les victimes de FamousSparrow sont situées en Europe (France, Lituanie, Royaume-Uni), au Moyen-Orient (Israël, Arabie saoudite), en Amérique (Brésil, Canada, Guatemala), en Asie (Taiwan) et en Afrique (Burkina Faso). L’analyse de la victimologie suggère que le cyberespionnage est le principal objectif de FamousSparrow.

    FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021

    En examinant les données issues de sa télémétrie pendant son enquête, ESET Research a noté que FamousSparrow a exploité les vulnérabilités ProxyLogon de Microsoft Exchange, qu’ESET a signalées en mars 2021. Cette chaîne de vulnérabilité d’exécution de code à distance a été utilisée par plus de 10 groupes de pirates pour prendre le contrôle de serveurs de messagerie Exchange dans le monde entier.

    Toujours selon la télémétrie d’ESET, FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021, le jour suivant la publication des correctifs, ce qui signifie qu’un autre groupe de pirates a eu accès aux détails de la chaîne de vulnérabilités ProxyLogon en mars 2021. « C’est encore en un signe qu’il est essentiel de corriger rapidement les applications connectées à Internet, ou lorsqu’une correction rapide n’est pas possible, de ne pas les exposer du tout à Internet, » conseille Matthieu Faou, le chercheur d’ESET qui a découvert FamousSparrow avec son collègue Tahseen Bin Taj.

    Des machines compromises qui utilisent des failles

    « FamousSparrow est actuellement le seul exploitant d’une porte dérobée personnalisée, que nous avons découverte au cours de l’enquête et nommée SparrowDoor. Le groupe utilise également deux versions personnalisées de Mimikatz. La présence de l’un de ces outils malveillants personnalisés pourrait servir à relier d’autres incidents avec FamousSparrow, » explique Tahseen Bin Taj, chercheur chez ESET.

    Bien qu’ESET Research considère FamousSparrow comme une entité distincte, il existe certains liens avec d’autres groupes d’APT connus. Lors d’une attaque particulière, les pirates ont déployé une variante de Motnug, un downloader utilisé par SparklingGoblin. Dans un autre cas, une machine compromise par FamousSparrow exécutait également Metasploit avec cdn.kkxx888666[.]com comme serveur de commande et de contrôle, un domaine associé à un groupe appelé DRDControl.

    Melting, 23/09/2021

  • COP26: l’UE peine à trouver un accord

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    Les pays de l’UE peinent à se mettre d’accord sur l’approche à adopter pour les négociations climatiques de la COP26

    BRUXELLES, 23 septembre (Reuters) – Les pays de l’Union européenne peinent à se mettre d’accord sur leur position de négociation en vue de la conférence sur le changement climatique COP26, des divergences apparaissant sur le calendrier des engagements de réduction des émissions, selon des responsables et des documents consultés par Reuters.

    L’UE élabore actuellement sa position en vue des négociations de la COP26, qui se tiendront en novembre et au cours desquelles les pays tenteront de mettre au point les règles techniques nécessaires à la mise en œuvre de l’accord de Paris.

    L’une des questions qu’ils tenteront de régler est celle de savoir si les objectifs climatiques des pays dans le cadre de l’accord de 2015 doivent suivre un « calendrier commun ».

    Signe avant-coureur des affrontements à venir lors de la COP26, où près de 200 pays négocieront cette question, les 27 États membres de l’UE sont divisés sur la question de savoir si les objectifs doivent couvrir des périodes de cinq ou dix ans.

    Les objectifs de réduction des émissions de l’Union européenne sont parmi les plus ambitieux des grandes économies mondiales, et l’Union cherche à inciter d’autres régions à se fixer des objectifs plus stricts.

    Mais les 27 États membres doivent approuver la position de négociation de l’UE lors de la COP26, et certains diplomates craignent que l’Union ne parvienne pas à présenter un front uni.

    « Quel signal l’Union européenne envoie-t-elle au monde si elle n’est même pas capable d’aligner les délais communs sur l’accord de Paris ?

    DES OBJECTIFS AMBITIEUX

    La promesse d’un pays en matière de climat est connue sous le nom de « contribution déterminée au niveau national » (CDN).

    La majorité des pays de l’UE, dont le Danemark, les Pays-Bas, l’Espagne, le Luxembourg et la France, sont favorables à un délai de cinq ans pour ces engagements, selon des fonctionnaires européens qui connaissent bien les négociations.

    Selon eux, un cycle quinquennal plus court mettrait davantage de pression sur les pays pour qu’ils fixent des objectifs ambitieux, et permettrait de vérifier s’ils réduisent leurs émissions suffisamment vite pour éviter un changement climatique catastrophique.

    Ils craignent également que les engagements décennaux ne permettent aux pays dont les objectifs climatiques sont moins ambitieux de passer sous silence pendant une décennie entière.

    D’autres États membres de l’UE, dont la Pologne, la Bulgarie et la Roumanie, souhaitent donner aux pays le choix entre cinq et dix ans, ont indiqué des responsables européens.

    « Le contenu des CDN et la volonté des parties de les mettre en œuvre prouvent l’ambition, et non la fréquence des CDN », a déclaré un diplomate d’un pays soutenant le choix de cinq ou dix ans.

    Un document de l’UE proposant sa position pour les négociations de la COP26, consulté par Reuters, indique que le bloc devrait privilégier un calendrier de cinq ans. Des responsables des pays de l’UE discuteront de cette question vendredi.

    Dans les négociations internationales, les États-Unis, les pays africains et les petits États insulaires sont favorables à des engagements quinquennaux en matière de climat, tandis que la Chine et l’Inde sont opposées à un calendrier unique, indique le document.

    Le fait de s’engager tous les cinq ans dans le cadre de l’accord de Paris ne modifierait pas nécessairement les objectifs juridiquement contraignants de l’UE en matière de réduction des émissions d’ici à 2030 et 2050. Bruxelles fixera également un objectif de réduction des émissions pour 2040.

    Par exemple, l’Union européenne pourrait soumettre à l’ONU un engagement en faveur du climat pour 2035, qui constituerait « notre meilleure estimation » du niveau d’émissions à atteindre cette année-là, afin de rester sur la voie de son objectif pour 2040, selon le document de l’UE.

  • Une normalisation à trois vitesses

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    Normalisation avec Israël : Avancée aux Emirats, lenteur au Maroc et au Bahreïn et absence au Soudan (Analyse)
    – L’absence de Trump a impacté négativement sur la normalisation entre les pays arabes et Israël et a fait perdre à ce processus l’engouement dont il bénéficiait à son lancement, il y a de cela 13 mois

    AA / Jérusalem / Abderraouf Arnaout

    Le départ, en janvier dernier, du locataire de la Maison blanche, Donald Trump, a fait perdre aux « Accords d’Abraham » l’engouement dont ils avaient bénéficié à leur lancement et conclusion durant la dernière année du mandat de l’ancien Président américain.

    Le concept des « Accords d’Abraham » n’a pas été utilisé dans le registre de l’Administration Biden, en particulier, lorsque le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price, avait déclaré à maintes reprises que son Administration préfère user du terme des « Accords de normalisation ».

    L’annonce faite par l’ancien Président américain Trump, en date du 13 août 2020, de la décision des Emirats et d’Israël de normaliser les relations, avait surpris la communauté internationale.

    La signature par les Emirats et le Bahreïn, le 15 septembre 2020, des Accords d’Abraham avait conféré au processus de normalisation avec Israël une certain élan.

    Peu de temps après, le Soudan a rejoint le cortège de normalisation en annonçant, le 23 octobre 2020, la normalisation de ses relations avec Israël avant que Washington n’annonce, le 10 décembre suivant, la décision de Rabat et de Tel Aviv de rétablir leurs relations diplomatiques.

    A l’époque, des responsables américains et israéliens avaient évoqué la possibilité de voir cinq à dix pays arabes et islamiques adhérer à ce processus.

    Toutefois et avec le départ de Trump de la Maison blanche, en janvier 2021, les propos inhérents à la signature imminente par des pays arabes et islamiques d’accords de normalisation de leurs relations avec Israël ne faisaient plus les manchettes des médias.

    Shlomo Ganur, analyste politique israélien, a souligné que les « événements qui ont émaillé le processus palestino-israélien, et les changements géopolitiques dans la région et dans le monde, en particulier, le changement de l’Administration américaine, ont abouti, dans une certaine mesure, à une régression du processus de normalisation ».

    Ganur estime, néanmoins, que « les relations normalisées ont enregistré, au terme d’une année, un certain progrès et quelques-uns de leurs objectifs assignés ».

    Le président Biden avait annoncé son adoption de la solution à deux Etats et sa tentative de relancer les négociations palestino-israéliennes après que son prédécesseur ait rejeté cette solution.

    D’ailleurs, ce qui était convenu d’appeler le « Deal du siècle » élaboré par Donald Trump et farouchement rejeté par les Palestiniens a complétement disparu de la table.

    – Normalisation à géométrie variable

    Les progrès accomplis dans la normalisation des relations avec Israël ont connu des disparités d’un pays arabe à un autre et les liens ont été plus marqués par le sceau des échanges commerciaux.

    En effet, il ressort de données récentes rendus publiques par le ministère israélien des Affaires étrangères que durant la période s’étalant des mois de juillet 2020 et 2021, le volume des exportations israéliennes en direction des Emirats est passé de 50,8 millions de dollars à 613,9 millions de dollars.

    Pour ce qui est du volume des exportations vers le Maroc, il est passé de 14,9 millions à 20,9 millions de dollars tandis que les exportations israéliennes vers le Bahreïn sont passées de o à 300 mille dollars.

    Ganur indique que « les relations entre Israël et les Emirats se sont amplement développées en l’espace d’une année, en particulier, dans les secteurs de l’économie, de la finance, du tourisme, de l’industrie de pointe, des échanges scientifiques, médicaux et culturels et de la coopération universitaire ».

    Quant aux relations avec le Bahreïn, elles sont toujours à leurs premières étapes, selon Ganur, qui ajoute, cependant : « Il existe toutefois de grandes potentialités de coopération et de développement de relations, en raison notamment de la position financière du Bahreïn, ainsi que d’échange d’expertises entre les deux pays ».

    Pour ce qui est de l’absence de progrès dans les relations entre Israël et le Soudan, l’analyste politique motive cette stagnation par « des considérations d’ordre interne au Soudan, et ce malgré le fait qu’Israël ait honoré ses engagements à l’égard de Khartoum, en intercédant auprès de l’Administration américaine pour retirer le nom du Soudan de la liste des Etats qui parrainent le terrorisme et en ouvrant la voie des Fonds mondiaux d’investissement au Soudan ».

    S’agissant des relations avec le Maroc, Ganur s’est dit convaincu que « les résultats des dernières élections dans ce pays pourraient comporter les contours d’un éventuel bond dans les relations entre les deux pays ».

    Il a ajouté : « Il existe d’autres considérations qui pourraient impulser ces relations. Il s’agit, entre autres, de l’existence de juifs d’origine marocaine en Israël ainsi que de juifs au Maroc même parallèlement aux opportunités de coopération commune entre les deux pays, en particulier, dans les champs de l’agriculture, du tourisme, des investissements et de l’irrigation ».

    – L’absence de Trump a porté atteinte à la normalisation

    Ganur estime que le changement de l’Administration américaine et la défaite de l’ancien Président Trump aux élections ont impacté effectivement sur la progression du processus des Accords d’Abraham.

    Il a ajouté : « N’eurent été le changement de l’Administration américaine et les évènements qui secouent le monde arabe, le nombre de pays ayant opté pour la normalisation avec Israël aurait été plus élevé ».

    « Cependant, l’instauration de relations avec quatre pays importants dans la région du Golfe et en Afrique du Nord constitue un point de départ important pour Israël sur la voie de l’établissement de bonnes relations avec ces pays en dépit de la stagnation qui empreint le dossier palestino-israélien », a-t-il ajouté.

    Israël avait tenté de présenter l’Iran comme étant le danger qui guette aussi bien Tel-Aviv que les Arabes, et de considérer que le conflit palestino-israélien ne doit pas constituer une entrave sur la voie de la normalisation de ses relations avec les pays arabes et islamiques.

    Des responsables israéliens avaient répété à l’envi que les relations entre Israël et les pays arabes et islamiques pourraient constituer une entrée pour un accord palestino-israélien, ce qui a été considéré par les Palestiniens comme étant une « arnaque ».

    Ganur a estimé : « Nous avons un dénominateur commun, à savoir, la lutte contre le danger de l’extension iranienne au Moyen-Orient et la tentative de Téhéran d’obtenir l’arme nucléaire, ce qui constitue un risque pour la sécurité de la région tout entière ».

    L’analyste politique israélien a conclu son intervention en indiquant : « C’est pour cela que je crois que la prochaine mesure serait l’établissement d’une alliance sécuritaire régionale israélo-arabe sous parrainage américain pour contrer le danger iranien ».

    Anadolou

  • Retour de flamme dans la crise des sous-marins ?

    Retour de flamme dans la crise des sous-marins ?

    France, Australie, Etats-Unis, sous-marins, #Sousmarins,

    Mohamed Habili

    Tout le monde ou presque en France, au pouvoir et dans l’opposition, s’est exprimé sur la crise des sous-marins, mais pas le président Macron, qui une semaine plus tard n’en a encore soufflé mot. Son silence risque même de durer plus longtemps, en particulier s’il continue de refuser au président américain la conversation téléphonique que celui-ci lui demande instamment.

    Dans son cas, il est vrai, il ne s’agit pas tant de s’exprimer que de prendre des décisions, sûrement décisives, notamment pour la suite des événements, quand bien même elles reviendraient à ne rien faire, ou à faire comme si rien ne s’était passé. La crise est tellement sérieuse que ses paroles peuvent conduire à des révisions déchirantes, éventuellement à une rupture d’alliance.

    Le rappel des ambassadeurs à Washington et à Canberra est en soi un premier pas dans cette direction. On ne voit même pas comment il serait possible de faire revenir les diplomates à leurs postes sans que Emmanuel Macron ne soit dangereusement affaibli au plan interne, à quelques mois d’une présidentielle où il passait jusque-là pour le favori.

    Les Australiens ne s’étant pas eux confinés dans le silence, on sait maintenant que si les Français n’avaient pas vu venir le coup, c’est en quelque sorte parce que ne voulant rien voir, ils avaient à point nommé tourné le dos. Eux-mêmes, expliquent les Australiens maintenant à qui veut les entendre, discutaient ouvertement ces derniers mois de l’éventualité de rompre le contrat passé avec la France pour en conclure un autre portant expressément sur des sous-marins à propulsion nucléaire.

    Leurs militaires avaient changé précisément sur ce point. Au départ, ils étaient pour la propulsion conventionnelle, mais ensuite, ils s’étaient convaincus de la supériorité de l’option nucléaire, une évolution à leur niveau qu’ils n’avaient aucunement cachée aux Français. Pour preuve, elle s’étalait en long et en large dans leurs journaux.

    Ces arguments sont de nature à battre en brèche l’accusation qui leur est faite par les Français d’avoir manqué de loyauté à leur égard au même titre que les Américains. Ils sont aussi à même de porter un coup sévère aux dirigeants français, et d’abord au premier d’entre eux.

    En effet, s’il n’y a pas eu trahison de leur part, s’ils avaient signalé suffisamment à l’avance le virage qu’ils comptaient prendre, il y a eu forcément inconscience, ou incompétence, ou incurie, ou politique de l’autruche… du côté français. Quand ils émettaient leurs avertissements, non sans insistance, leurs homologues français délibérément et lâchement regardaient ailleurs. Ils ne les ont pas poignardés dans le dos, c’est eux qui se sont arrangés pour l’être. Or des voix s’élèvent déjà en France en défense de la bonne foi des Australiens.

    Le risque est grand pour le gouvernement français qu’elles finissent par discréditer leur version des faits, basée quant à elle sur la déloyauté supposée certaine des Américains comme des Australiens. Et s’il n’y a pas eu trahison celle-ci, peut-il malgré tout y avoir eu celle-là ? La question en tout cas se pose. Mais il suffit qu’elle se pose pour que la position officielle française s’en trouve ébranlée. Les conséquences pourraient en être dramatiques pour Emmanuel Macron.

    Le Jour d’Algérie, 22/09/2021

  • Dialogue interactif informel sur la coopération entre l’ONU et la Ligue Arabe

    Dialogue interactif informel sur la coopération entre l’ONU et la Ligue Arabe

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    Dialogue interactif informel sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes

    Demain (22 septembre), les membres du Conseil de sécurité tiendront un dialogue interactif informel (IID) sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes (LEA). Simon Coveney, ministre irlandais des affaires étrangères et ministre de la défense, présidera la réunion. Les intervenants attendus sont le sous-secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, Khaled Khiari, et le secrétaire général de la LEA, Ahmed Aboul Gheit. L’Algérie, l’Arabie saoudite et la Tunisie, membre du Conseil, les membres de la troïka du sommet arabe – un groupe de trois pays en rotation qui surveillent la mise en œuvre des résolutions et des engagements adoptés par la LEA – devraient participer au niveau ministériel.

    Contexte

    Au cours de la dernière décennie, le Conseil de sécurité a cherché de plus en plus à améliorer et à renforcer sa coopération avec les organisations régionales et sous-régionales. Le chapitre VIII de la Charte des Nations unies encourage le règlement pacifique des différends locaux par des arrangements ou des organismes régionaux, pour autant que leurs efforts soient compatibles avec les principes et les objectifs des Nations unies, tandis que la note 507 sur les méthodes de travail du Conseil souligne l’importance d’une coordination et d’une interaction accrues entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales. Parallèlement à l’accroissement de la coopération avec les organisations régionales, les réunions sur les relations avec diverses organisations régionales et sous-régionales, telles que l’Union africaine (UA) et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), sont devenues un élément régulier du programme de travail du Conseil.

    La nécessité de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité et la LEA a été mise en évidence pour la première fois pendant la présidence allemande du Conseil en septembre 2012, lorsqu’elle a organisé une réunion de haut niveau sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, en mettant l’accent sur les relations du Conseil avec la LEA. Lors de cette réunion, le Conseil de sécurité a adopté une déclaration présidentielle qui reconnaissait la contribution de la LEA à la résolution pacifique des conflits au Moyen-Orient et exprimait la détermination du Conseil à prendre des mesures efficaces pour renforcer la coopération entre les deux organes. En mai 2016, le Conseil a tenu sa première réunion consultative avec les membres du Conseil de la LEA – le principal organe politique et décisionnel de la Ligue qui est composé de représentants des 22 États membres de la LEA – au Caire lors de sa mission de visite en Égypte, au Kenya et en Somalie.

    La relation entre le Conseil et la LEA a également été discutée pendant la présidence koweïtienne du Conseil en juin 2019, lorsque les membres du Conseil se sont réunis pour un briefing de haut niveau sur la coopération entre le Conseil et la LEA. Cette réunion d’information a eu lieu en même temps que l’ouverture d’un bureau de liaison de l’ONU auprès de la LEA au Caire. Dans une déclaration présidentielle adoptée lors de cette réunion, le Conseil a encouragé la tenue d’un briefing annuel par le Secrétaire général de la LEA et d’une réunion informelle annuelle entre les membres du Conseil de sécurité et les membres du Conseil de la LEA.

    Le dernier briefing annuel du Secrétaire général de la LEA a eu lieu pendant la présidence tunisienne du Conseil en janvier. Une déclaration présidentielle adoptée lors du briefing a encouragé la tenue d’une réunion informelle entre le Conseil et les représentants de la Troïka du Sommet arabe et le Secrétaire général de la LEA en marge du segment de haut niveau de l’Assemblée générale. La LEA a exprimé son soutien à une telle réunion lors de sa 155ème session ordinaire le 3 mars.

    Dialogue interactif informel

    La Tunisie a préparé une note conceptuelle en vue de la réunion de demain, qui indique que le DII sera l’occasion pour les membres du Conseil de discuter des moyens concrets de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité et la LEA. La réunion vise également à servir de plateforme pour partager des évaluations et développer des solutions efficaces aux conflits et aux crises auxquels le Moyen-Orient est confronté.

    Aboul Gheit, qui a été reconduit au poste de secrétaire général de la LEA pour un mandat supplémentaire de cinq ans le 8 septembre, devrait informer le Conseil de plusieurs décisions clés prises par la LEA lors de sa 156e session ordinaire, qui s’est tenue le 9 septembre. Il pourrait noter que la question palestinienne reste au centre des préoccupations, compte tenu notamment de la situation sécuritaire instable dans la bande de Gaza et de la poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Il est probable qu’Aboul Gheit réaffirmera le soutien de la LEA à une solution à deux États, dans les frontières de juin 1967, comme condition préalable à la paix dans la région.

    L’établissement de liens ouverts et cordiaux entre Israël et plusieurs États arabes du golfe Persique est apparu comme une dynamique importante parmi les membres de la LEA. Fin 2020, Bahreïn et les Émirats arabes unis (EAU) ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël dans le cadre d’un accord négocié par les États-Unis, connu sous le nom d’accords d’Abraham. En réponse, le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a annoncé que l’Autorité palestinienne cédera son tour de présidence tournante du Conseil de la LEA en 2021, arguant qu’ »il n’y a aucun honneur à voir les Arabes se précipiter vers la normalisation pendant sa présidence ». Lors de la réunion de demain, l’Arabie saoudite devrait insister sur la nécessité de promouvoir l’initiative de paix arabe, proposée par Riyad en 2002 et approuvée par la LEA cette année-là, puis réaffirmée en 2007. Elle stipule qu’une paix globale et une normalisation des relations avec Israël doivent être précédées de la fin de l’occupation par Israël des territoires palestiniens et arabes occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.

    D’autre part, les États-Unis devraient encourager davantage de pays à normaliser leurs relations avec Israël lors de la réunion de demain. Lors d’un événement marquant la signature des accords d’Abraham, le 17 septembre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a présenté un plan visant à « élargir le cercle de la diplomatie pacifique » avec Israël, affirmant que cela est « dans l’intérêt des pays de la région et du monde entier ».

    M. Khiari devrait discuter des défis auxquels la région est confrontée en raison de la pandémie de COVID-19. Selon le dernier rapport biennal du Secrétaire général sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, publié le 11 septembre 2020, le partenariat entre l’ONU et les organisations régionales a « pris une importance encore plus grande dans le contexte de [la pandémie de COVID-19], qui exige une réponse collective, coordonnée et unifiée de toutes les régions ». Il pourrait décrire plusieurs domaines de coopération entre l’ONU et la LEA, notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et les questions relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité.

    Lors de la réunion de demain, les membres du Conseil sont susceptibles de souligner l’importance de la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales et les mérites d’une coopération accrue avec la LEA. Certains pourraient également noter la nécessité de renforcer la coordination trilatérale entre l’ONU, l’UA et la LEA sur les questions de paix et de sécurité transrégionales. Ces membres peuvent se référer à la neuvième réunion de coopération générale entre la Commission de l’UA et la LEA, qui s’est tenue le 1er février, au cours de laquelle il a été question de la nécessité de renforcer le partenariat Afrique-Arabe dans le contexte des négociations sur la Libye, le Soudan, la Somalie et le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).

    Les membres sont également susceptibles de soulever plusieurs situations régionales qui sont à l’ordre du jour du Conseil et de discuter du rôle de la LEA dans leur traitement. Certains pourraient saluer la contribution de la LEA au soutien des efforts de l’ONU en Libye, en notant sa participation active au Comité international de suivi sur la Libye et sa coprésidence du groupe de travail politique du comité. En outre, certains membres peuvent mettre en avant la situation au Liban, se félicitant de la récente formation du nouveau gouvernement libanais le 10 septembre, qui constitue une étape importante vers la fin de la crise politique prolongée du pays et le rétablissement de la stabilité économique. Ils peuvent également discuter de la détérioration de la situation humanitaire en Syrie et au Yémen, ainsi que des problèmes plus larges auxquels la région est confrontée, tels que le changement climatique et la pénurie d’eau.

    Source: Security Council Report, 21/09/2021

  • Canadiens coincés au Maroc: recours collectif contre Transports Canada

    Canadiens coincés au Maroc: recours collectif contre Transports Canada

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    La Montréalaise Nawal Benrouayene, qui a vécu cette situation considère, que le gouvernement canadien a laissé tomber ses ressortissants.

    L’avocate a donc décidé d’instiguer un recours collectif.

    Cette dernière était au Maroc à la fin du mois d’août avec ses trois enfants.

    Doublement vaccinée, la famille a appris le samedi soir que les vols directs de retour au pays seraient désormais interdits, dès le lendemain, et pour un mois.

    «Je fais encore des cauchemars que je suis dans un aéroport et que je vais manquer mon vol, et que là, je réveille mes enfants en catastrophe», clame Nawal Benrouayene.

    Dans son recours collectif contre Transports Canada, l’avocate montréalaise ne conteste pas la fermeture des frontières, mais bien le délai d’application de cette mesure.

    Jusqu’à présent, le gouvernement a accordé une période plus longue aux voyageurs pour revenir au pays, défend son avocat.

    La requérante réclame le remboursement des frais de 4000 dollars pour les billets d’avion de retour par les pays tiers et des dommages punitifs et exemplaires.

    Journal de Montréal, 19/09/2021

  • Rencontre secrète entre Herzog et le roi de Jordanie

    Rencontre secrète entre Herzog et le roi de Jordanie

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    Le président israélien Herzog a rencontré en secret le roi de Jordanie

    Le président israélien Isaac Herzog a rencontré en secret le roi Abdallah II de Jordanie à Amman, a-t-il révélé samedi, dans un contexte de réchauffement diplomatique entre les deux pays.

    «La semaine dernière, j’ai rencontré au cours d’une très longue conversation le roi de Jordanie, j’ai été dans son palais, une soirée entière. Cela a été une excellente rencontre», a déclaré le président Herzog dans une interview dont des extraits ont été diffusés lors d’une heure de grande écoute samedi soir par les chaînes de télévision israéliennes.

    L’interview doit être diffusée dans son intégralité dimanche, à la veille du Nouvel an juif dont les célébrations commencent lundi soir.

    «La Jordanie est un pays très important. J’ai un respect immense pour le roi Abdallah, un grand leader et un acteur régional très important», a également déclaré M. Herzog, cité dans un communiqué de ses services.

    Le texte fait état d’«une «rencontre chaleureuse», sur invitation du roi de Jordanie, et au cours de laquelle les deux dirigeants ont discuté de «problèmes stratégiques, au niveau bilatéral et régional».

    «Parmi les choses dont nous avons discuté figurent les sujets au coeur des relations entre nos deux pays, notamment un accord pour importer des produits agricoles (de Jordanie, NDLR) pendant l’année de « shmitah » (jachère intervenant tous les sept ans selon la loi religieuse juive), des questions énergétiques, le développement durable et des solutions à la crise climatique que nous pouvons promouvoir ensemble», ajoute le communiqué.

    La Jordanie est le seul pays arabe limitrophe d’Israël — avec l’Égypte — à avoir signé un traité de paix avec l’État hébreu.

    Les relations bilatérales entre les deux pays s’étaient détériorées sous le gouvernement de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. Des critiques avaient reproché à ce dernier d’avoir négligé le royaume hachémite au profit de la normalisation, intervenue en 2020, des relations d’Israël avec d’autres pays arabes: les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

    Le nouveau Premier ministre israélien Naftali Bennett, lui, s’est envolé pour Amman rencontrer le roi Abdallah II, peu de temps après sa prise de fonction en juin.

    Les deux pays ont notamment conclu un accord début juillet sur la vente de 50 millions de m3 d’eau par an par Israël au royaume hachémite, en plus des 55 millions de m3 déjà fournis chaque année gratuitement à la Jordanie.

    En vertu de cet accord, la Jordanie est autorisée à augmenter ses exportations à destination de la Cisjordanie occupé par Israël depuis 1967.

    La Tribune numérique, 21/09/2021