Catégorie : pédophilie

  • Abdelkader Belliraj, définitivement innocenté en Belgique, le Maroc cassera-t-il sa condamnation à perpétuité ?

    par Luk Vervaet
    Le jeudi 24 décembre 2020 la Chambre de mise en accusation de Bruxelles a définitivement innocenté Abdelkader Belliraj.

    Il y a douze ans, la nouvelle venant du Maroc avait fait l’effet d’une bombe : selon le Maroc, lors de son arrestation dans ce pays en 2008, Abdelkader Belliraj avait avoué six meurtres politiques commis en Belgique dans les années 1980, et jamais résolus ici jusqu’à ce jour. Ce que ni la justice ni la police belges n’avaient réussi à résoudre, les autorités marocaines s’en étaient montrées capables : à la consternation de tous, vingt ans après les faits, elles offraient sur un plateau la tête d’un coupable à la Belgique.

    Pendant près de douze ans des recherches ont été poursuives par les services de la police belge pour trouver des preuves de cette accusation marocaine contre Belliraj.

    Jeudi dernier, le tribunal belge y a mis un point final. En jugeant (1) qu’il n’y a aucune preuve, ni le moindre fait qui démontrent l’implication de Belliraj dans ces meurtres (2) que ces affaires qui datent des années 1980 sont prescrites (3) qu’il existe des indications selon lesquelles Abdelkader Belliraj a été torturé pour obtenir ses aveux.

    Maintenant que les tribunaux belges ont définitivement rejetté la culpabilité de Belliraj dans ces affaires, le Maroc fera-t-il de même ? Organisera-t-il un nouveau procès ? Annulera-t-il la condamnation à perpétuité de Belliraj suite à un procès inique au Maroc ? Affaire à suivre.









    Pour rappel. Le procès du « réseau Belliraj » au Maroc.
    Un article de Luk Vervaet 2013

    Pendant ces dernières cinq années, beaucoup a été écrit sur l’affaire Belliraj, sur sa personne, sa vie. Il y a même un livre en néerlandais qui est sorti en 2011 qui reprend presque mot pour mot l’accusation de la BNPJ (la réputée Brigade nationale de la Police Judiciaire) à son encontre. En d’autres occasions, certaines personnes impliquées dans ce procès ont été présentées comme des terroristes ou des criminels de droit commun pour justifier leur condamnation et leur détention.
    Quant au Comité des familles des détenus européens au Maroc, nous demandons l’annulation pure et simple de la condamnation du « réseau Belliraj » et la libération immédiate de tous les détenus sans exception.

    Notre choix est celui de la protection des inculpés, des détenus et de leur famille contre la violence et le terrorisme d’état, devenu systémique. La lutte contre le terrorisme au Maroc est en effet devenu le moyen pour réduire une certaine opposition politique ou sociale au silence, pour se débarrasser des opposants, pour s’assurer du soutien de l’Occident, pour régler des comptes entre différentes fractions du régime sur le dos des accusés. Quelles que soient les inculpations, tant qu’un état ne garantit pas les droits les plus élémentaires des accusés, tant qu’on assiste à des enlèvements au nom de la lutte antiterroriste, à leur torture systématique par les services secrets lorsqu’il s’agit de la sûreté nationale, à la pratique d’une justice basée sur « les aveux » et sur rien d’autre, aux menaces des familles, aux procès iniques, à leur isolement et à leur maltraitance en prison.., il ne peut y avoir justice.

    Un procès monstre
    Le procès monstre contre 35 personnes accusées d’appartenir à « la cellule terroriste la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire du Maroc », le dit « réseau terroriste de Belliraj », a eu lieu en 2008-2009 devant la Cour antiterroriste à Rabat.
    En tout, ce procès impliquait une cinquantaine de personnes, dont 17 personnes résidant à l’étranger pour lesquelles le Maroc a demandé l’arrestation et l’extradition, sans l’obtenir pour la plupart d’entre elles.
    Entre le 18 et le 30 janvier 2008, plus de 20 personnes ont été enlevées dans plusieurs villes du Maroc et enfermées pour une durée de deux semaines à deux mois dans le centre secret de Temara pour leur extorquer des aveux, obtenus sous la torture ou sous la menace de viol, de coups de bâton, de gifles, sans que leur famille ne soit informée de leur «arrestation» ou lieu de détention. Quant à la famille et les enfants d’Abdelkader Belliraj, ils resteront pendant huit mois sans aucune nouvelle.
    Le procès ne commencera qu’en septembre 2008, mais le 20 février 2008, le ministre de l’intérieur et le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement donnent déjà une conférence de presse condamnant les prévenus et mettant en garde ceux qui oseraient mettre en doute la version officielle du complot terroriste. Ils violent ainsi le principe de la présomption d’innocence et le secret de l’enquête préliminaire. Le sort des prévenus est scellé. Le 16 septembre 2008, le procès commence avec 35 personnes dans le banc des accusés. L’accusation: «atteinte à la sécurité intérieure du pays, formation d’un groupe criminel visant à préparer et à commettre des actes terroristes, transport et détention d’armes à feu, falsification de documents officiels, don et collecte de fonds dans l’exécution de projets terroristes, vols multiples et blanchiment d’argent. » A l’issue du procès, le 28 juillet 2009, les 35 sont condamnés à des peines allant de un an de prison à la perpétuité pour Abdelkader Belliraj. Six condamnés (un membre du Parti Socialiste Unifié, un dirigeant du Parti de la Justice et du Développement, un correspondant d’Al Manar TV, dirigeant du Parti de la Nation et deux dirigeants du parti Al Badil Al Hadari), désignés comme les responsables politiques du complot terroriste, écopent jusqu’à 25 ans de prison ferme.
    Coup de théâtre, deux ans plus tard, quand, le 14 avril 2011, le Roi gracie « l’aile politique » du réseau terroriste et fait libérer les six politiques, rendant ainsi ridicule les peines prononcées à ce procès (jusqu’à 25 ans de prison ferme pour les personnes concernées !) et rendant absurde toute accusation d’entreprise terroriste (par définition politique !) pour les autres détenus. Mais rien n’y fait. Les autres condamnés resteront en prison et seront à plusieurs reprises victime de transferts arbitraires, d’isolement, de maltraitance ou de privation de visite de leur famille.

    « Une mascarade, un show politique, un procès inéquitable »
    Les audiences du procès ont été suivies par nombre de représentants des organisations de défense des droits de l’homme, dont 17 personnes représentant 8 organisations arabes des droits humains. Le déroulement de ce procès a été condamné de façon unanime, qu’il s’agisse de l’ambassade américaine ou belge à Rabat, des organisations de droit de l’homme ou de la sûreté de l’État belge. C’était une mascarade, un show politique et un procès inéquitable.
    Quelques jours après la conférence de presse des deux ministres marocains, le journaliste de La Libre, Roland Planchar, titrant « Les faits belges incertains », écrit : « Les éléments fournis par le Maroc ne permettent pas à ce stade d’ouvrir ou de rouvrir des dossiers belges. Il faut attendre des renseignements bien plus explicites. Il y a du doute et de l’embarras dans l’air. Il est par exemple troublant de constater que, en quelques semaines, sans demander ni donc obtenir le moindre renseignement à la police fédérale ou à la Sûreté de l’État, les services marocains sont parvenus à résoudre autant de mystères d’un coup. Là où les Belges ont abouti à d’autres conclusions ou n’ont pu résoudre l’énigme pendant tant d’années. Bizarre, pensent des observateurs proches du milieu d’enquête ». (La Libre, 22 février 2008).
    Le 6 août 2009, Wikileaks dévoile que Robert P. Jackson, diplomate américain en poste à Rabat, a adressé à cette époque un télégramme inquiétant à Washington sur la situation des droits de l’homme au Maroc dans le cadre de la lutte antiterroriste et sur un procès en cours, celui d’Abdelkader Belliraj. Dans ce câble, l’ambassade américaine cite un des magistrats belges sur place, Daniel Bernard, haut magistrat, ancien membre du parquet fédéral, et le consul belge, Johan Jacobs, qui ont, tous les deux, dénoncé ce procès. Monsieur Jacobs a déclaré que les condamnations avaient tout simplement été « décidées à l’avance ».
    Violette Daguerre de la Commission arabe des Droits Humains, qui a assisté au procès, écrit dans son rapport : « La Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver une quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj. Certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui… Les prévenus ont insisté devant la Cour sur le fait qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et que des aveux ont été obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara ». (Voir texte intégral de son rapport d’observation sur http://www.achr.nu/news.fr247.htm et le rapport de Human Rights Watch du 29 décembre 2009 en anglais www.hrw. org/en/news/2009/12/29/morocco-address-unfair-convictions-mass-terror-trial, et en arabe à www.hrw.org/ar/news/2009/12/29 )
    Même la sûreté de l’État belge parle d’un procès non basé sur des faits : « Bien qu’elle ait eu vent de liens entre certains de ces individus, la sûreté de l’État n’a cependant jamais été en possession d’éléments attestant leur implication commune dans une quelconque activité liée au terrorisme ou permettant d’établir un lien entre l’un d’eux et les six meurtres “belges” reprochés à ce réseau. Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en Belgique ».
    (Rapport annuel de la Sûreté de l’État belge 2008 ). Violette Daguerre écrit : « A la question « pourquoi Belliraj n’a-t-il pas été poursuivi en Belgique ? », la réponse est tout simplement parce qu’il n’ avait pas commis les crimes pour lesquels il a été accusé. Il a été tout de même condamné à perpétuité par un tribunal marocain qui manque d’intégrité et de crédibilité. »

    La collaboration belge
    Et pourtant, la Belgique a activement collaboré à ce procès monstre en fournissant des dossiers et des documents à la justice marocaine légalisant ainsi l’inculpation et la condamnation des accusés. Fait déjà dénoncé par le sénateur CD&V et professeur en droit Hugo Vandenberghe, lors de la session plénière du Sénat le 4 mars 2010 : « Si l’État belge transfère des dossiers à des États dont il n’a pas la garantie qu’un procès puisse s’y dérouler de manière équitable et impartiale, il est complice de violation de l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette disposition trouve son origine dans l’affaire Söring et donc dans le débat relatif à l’extradition vers des États appliquant encore la peine capitale. La jurisprudence a encore évolué depuis lors ». Concrètement ce transfert de documents belges s’est passé comme suit : « Après la fin de l’interrogatoire de deuxième comparution, le juge d’instruction de son côté a versé secrètement et illégalement au dossier, des documents envoyés aux autorités marocaines dans le cadre de la commission rogatoire internationale, par les instances belges (documents en français). La défense a également insisté sur la nécessité de traduire les documents rédigés en français vers l’arabe, étant donné qu’elle est la langue de plaidoirie devant les juridictions au Maroc, et que cela relève de la souveraineté du Maroc et de sa constitution. Demande qui est restée lettre morte..La traduction s’est limitée à une lecture orale de certains paragraphes». (Rapport Violette Daguerre).
    La Belgique a non seulement transféré des dossiers mais aussi des personnes.
    Le 29 novembre 2010, le ministre Van Ackere se vante devant la Chambre que la Belgique, par l’intermédiaire du ministre de la justice De Clerck a extradé « un ressortissant algérien vers le Maroc dans le cadre du procès Belliraj début 2010 ». Il s’agit de Bin Rabeh Benjettou, qui sera sauvagement torturé et condamné à dix ans de prison. Récemment, les autorités marocaines lui ont fait savoir qu’il est sur la liste de personnes à extrader vers l’Algérie.
    La complicité ne s’arrête pas là. Elle fut aussi indirecte. Parmi les personnes résidant en Europe, dont le Maroc demande l’arrestation et l’extradition dans le cadre du procès, se trouve le Belgo-marocain Ali Aarrass. Arrêté par l’Espagne le 1 avril 2008, innocenté par la justice espagnole par manque de preuve, il restera pendant deux ans en prison en Espagne, en attendant son extradition. Celle-ci aura lieu le 14 décembre 2010, allant à l’encontre de la demande du Comité des droits de l’homme des Nations Unies de ne pas l’extrader. Pendant ses deux ans de détention en Espagne, la Belgique n’a pas voulu lever le petit doigt pour protéger son ressortissant. Dans la Revue belge de droit international (numéro 2012/2, pages 634-659), Leila Lahssaini, écrit : « La Belgique refusa, durant les deux années de détention d’Ali Aarrass en Espagne, de s’adresser aux autorités espagnoles afin d’empêcher l’extradition, tant en exerçant la protection diplomatique de ce ressortissant belge ayant vécu la majorité de sa vie en Belgique, qu’en proposant des visites consulaires…. Depuis son extradition vers le Maroc, la Belgique déclare également ne pouvoir intervenir auprès des autorités marocaines afin de s’assurer du respect de ses droits fondamentaux… Cette position est maintenue jusqu’à ce jour, malgré les allégations de tortures subies par Ali aarrass depuis son arrivée au Maroc, tant durant les interrogatoires précédant les procès qu’aujourd’hui, alors qu’il purge sa peine de 12 ans de prison à Salé.. »

    Juin 2013, Human Rights Watch demande la libération de tous les détenus restants dans le procès Belliraj.
    En 2012 Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, avait fait son rapport sur la torture au Maroc et sur le cas d’Ali Aarrass en particulier. Juan Mendez prouve que des traces physiques et psychologiques liées à la torture ont bien été constatées chez Ali Aarrass. En avril 2013, l’organisation Alkarama adressait le même message au Comité contre la torture de l’ONU.
    En juin 2013, un nouveau rapport de Human Rights Watch (HRW) met en cause les tortionnaires au Maroc. Depuis 30 ans, Human Rights Watch (HRW) est parmi les organisations mondialement reconnues pour sa défense des droits de l’homme. Sous le titre « Tu signes ici, c’est tout : Procès injustes au Maroc fondés sur des aveux à la police » (un rapport de 137 pages), HRW demande au gouvernement marocain la libération immédiate des 17 prisonniers (des 35 condamnés) toujours en prison dans l’affaire Belliraj ou leur libération en attendant un procès équitable.
    Le rapport dit ceci (passages mis en gras par nous) :
    « En ce qui concerne l’affaire de Gdeim Izik, dans laquelle 21 des 25 accusés sont en prison, et l’affaire Belliraj, où 17 des 35 accusés sont en prison (liste en bas) les autorités marocaines devraient:
    • Libérer les accusés encore emprisonnés ou bien leur accorder un nouveau procès qui soit équitable…
    • Si les affaires sont rejugées, la présomption devra être que tous les accusés soient libres jusqu’à leur procès..
    • Quand les accusés seront rejugés, le tribunal devra étudier leurs allégations de torture et garantir, conformément au droit international et marocain, qu’aucune déclaration obtenue par la violence ou sous la contrainte ne soit admise comme preuve..
    • Si le tribunal décide d’admettre comme preuve une déposition de police dont l’accusé affirme qu’elle a été extorquée sous la torture, il devrait expliquer dans son jugement écrit pourquoi il a décidé que ces allégations de torture ou de contrainte abusive n’étaient pas crédibles. »
    (page 10 du résumé du rapport en français).

    HRW dénonce que 84 personnes inculpées dans six affaires ont été condamnées sur base d’ aveux «extorqués sous la torture ou par d’autres méthodes illégales» ou sur base de «témoignages, sans que les témoins aient à témoigner au tribunal ». HRW constate que nombre d’inculpés dans l’affaire Belliraj ont été enlevés et ont disparu pendant une période qui a été beaucoup plus longue que la période légale de garde à vue prévue par la loi, ainsi que sans aucun contact avec un avocat ou un membre de leur famille. HRW constate que les tribunaux « n’ont pas fait d’effort significatif pour vérifier les plaintes sur la torture » et ne se basent que sur « les déclarations à la police qui les incriminent », et ce malgré le fait que les accusés ont affirmé que « ces déclarations leur avaient été extorquées ».

    Le rapport de HRW recommande « Aux gouvernements et institutions qui fournissent une aide au Maroc, d’encourager le Maroc à mettre en œuvre les recommandations énumérées ci-dessus, surtout celles qui veulent pousser les juges à :
    • examiner de façon plus critique la valeur, comme preuve, des procès-verbaux préparés par la police, quand les accusés récusent leur contenu;
    • concevoir et suivre des méthodes pour explorer plus en détail les allégations de torture ou de mauvais traitements, quelle que soit l’étape des procédures où elles ont été émises;
    • imposer des limites légales à la durée de la détention provisoire, non seulement pendant la phase de l’enquête judiciaire mais aussi quand un procès ne parvient pas à démarrer ou à être mené à bien dans un délai raisonnable, et garantir un réexamen judiciaire régulier et approfondi des ordres de détention provisoire. »
    (page 10/11 du résumé du rapport en français).

    Le ministère de la Justice de Madame Turtelboom, qui s’est vantée à la Chambre de ce que la Belgique était le partenaire judiciaire numéro deux au Maroc, réagira-t-elle à cette nouvelle demande qui la met directement en cause ?
    Le ministère des affaires étrangères de Monsieur Reynders, qui continue à justifier son inaction vis-à-vis du sort des torturés belgo-marocains au Maroc, réalise-t-il que la Belgique se rend ainsi complice des pratiques d’extradition illégale, d’enlèvements, de torture et de procès iniques au Maroc, qui constituent d’ores et déjà des faits indéniables.


    Appendix II: Human Rights Watch : List of Defendants in « Belliraj » Case and the Sentences They Received )

    1. Abdelkader Belliraj, life in prison
    2. Abdellatif al-Bekhti, 30 years
    3. Abdessamed Bennouh, 30 years
    4. Jamal al-Bey, 30 years
    5. Lahoussine Brigache, 30 years
    6. Redouane al-Khalidi, 30 years
    7. Abdallah ar-Rammache, 30 years
    8. Mohamed Yousfi, 30 years
    9. Mohamed Merouani, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    10.Mustapha Mouâtassim, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    11. Mohamed Lamine Regala, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    12. Abadila Maelainin, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    13. Abdelhafidh Sriti, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    14. Abd al-Ghali Chighanou, 15 years
    15. Mokhtar Lokman, 15 years
    16. Abderrahim Nadhi, 10 years
    17. Abderrahim Abu ar-Rakha, 10 years
    18. Hassan Kalam, 8 years
    19. Slah Belliraj, 8 years, reduced to 5 years on appeal, then pardoned 2012
    20. Ahmed Khouchiâ, 8 years
    21. Samir Lihi, 8 years
    22. Mustapha at-Touhami, 8 years
    23. Bouchâab Rachdi, 6 years
    24. Mohamed Azzergui, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    25. Mansour Belaghdeche, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    26. Adel Benaïem, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    27. Mohamed Chaâbaoui, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    28. Jamaleddine Abdessamed, 3 years (freed, sentence completed)
    29. Abdelazim at-Taqi al-Amrani, 3 years (freed, sentence completed, acquitted on re-trial after the Court of Cassation quashed his conviction)
    30. Larbi Chine, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    31. Ibrahim Maya, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    32. Abdellatif Bouthrouaien, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    33. Hamid Najibi, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    34. Mohamed Abrouq, 1 year suspended sentence
    35. Ali Saïdi, 1 year suspended sentence
    Publié il y a 17th October 2013 par Luk Vervaet
  • Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Tourisme sexuel, pédocriminalité, Marrakech,

    Source : Wikileaks, 16 février 2010

    La situation de la TIP au Maroc.

    — 25/A. Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.

    — En février 2010, le GOM a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.

    — Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année. —

    25/B. Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.

    — Les garçons et les filles marocains risquent d’être victimes de la traite interne à des fins de travail. Les jeunes filles sont amenées à quitter la campagne pour travailler comme domestiques dans les grandes villes. Ces jeunes filles étaient particulièrement vulnérables aux abus. Elles reçoivent un salaire minimal, qui est souvent envoyé directement à leurs parents ; elles ne vont pas à l’école et sont exposées aux abus physiques et sexuels de leurs employeurs. Si le phénomène est si répandu, c’est en partie en raison de la mentalité omniprésente des citadins qui considèrent qu’avoir une jeune fille comme une forme de charité. Ces employeurs pensent qu’ils aident financièrement une famille rurale, qu’ils fournissent un logement aux jeunes filles et qu’ils leur donnent une formation professionnelle. Les garçons sont mis en apprentissage dans le secteur artisanal, dans le domaine de la construction ou dans des ateliers de mécanique où ils travaillent à transporter des fournitures et à effectuer des tâches subalternes.

    — On ne dispose pas d’informations actualisées et précises sur le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins de travail. Une étude de 2003 de l’UNICEF intitulée « Comprendre le travail des enfants » (UCW) estime que 600 000 enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent. Une étude réalisée en 2001 par Save the Children a estimé qu’à cette époque, entre 66 000 et 88 000 enfants étaient employés comme enfants domestiques. Cela représentait 2,3 % à 3 % de la population totale des enfants âgés de 7 à 15 ans (2,87 millions au total).

    — L’emploi de ressortissants non marocains comme travailleurs domestiques est très rare, bien qu’il existe une petite communauté de Philippins et d’autres nationalités d’Asie travaillant au Maroc. Le rapport TIP de l’OIM a trouvé quatre cas de femmes philippines recrutées dans leur pays pour être employées comme domestiques et qui sont ensuite devenues des victimes de la traite au Maroc. À leur arrivée, les femmes ont été contraintes de travailler de longues heures, ont reçu des salaires faibles ou nuls, ont dû rembourser le prix de leur voyage et les frais d’embauche, se sont vu confisquer leurs documents de voyage, ont vu leur liberté de mouvement limitée et ont été menacées d’arrestation par la police si elles tentaient de partir.

    — Le phénomène de la traite des enfants vers l’Europe, souvent avec l’aide et l’encouragement de leurs familles, a continué à être un problème. Les familles envoient généralement ces mineurs non accompagnés en espérant qu’à l’âge de 18 ans, ils seront en mesure de normaliser leur situation et de travailler pour soutenir leur famille au Maroc. En 2007, le GOM et l’Espagne ont signé un accord pour faciliter le rapatriement de plus de 6 000 mineurs vivant en Espagne. À ce jour, ces rapatriements n’ont pas eu lieu et les responsables du MOI ont indiqué que des mineurs, bien qu’en faible nombre, continuaient à se trouver parmi les migrants clandestins. En septembre 2009, les médias marocains et espagnols ont rapporté l’interception de six mineurs à bord d’un navire de contrebande le long de la côte de Tarifa, en Espagne. Les enfants étaient âgés de 10 à 16 ans. L’Espagne, par le biais de son agence d’aide internationale, et l’Italie, par le biais de programmes financés par l’OIM, ont aidé en 2009 au développement communautaire des zones qui sont une source pour les mineurs non accompagnés.

    — Les femmes subsahariennes, qui ont souvent commencé leur voyage en tant que migrants volontaires, ont été contraintes de se prostituer pour rembourser leurs dettes à leur arrivée au Maroc ou alors qu’elles étaient encore en route vers l’Europe. Le rapport TIP de l’OIM, les ONG et les organisations caritatives chrétiennes qui travaillent avec ces femmes ont indiqué que des bandes criminelles de Nigérians sont responsables de la gestion de ces réseaux de trafic vers l’Europe et gèrent fréquemment des maisons closes au Maroc pour exploiter les femmes pendant le transit. Selon un rapport publié par MSF en 2007 et confirmé par des ONG qui travaillent avec les migrants, ces bandes criminelles nigérianes sont bien organisées et maintiennent en captivité des femmes subsahariennes dans des maisons à Casablanca, Rabat et Nador à des fins de prostitution. Les femmes subiraient des traitements terribles, notamment des coups, des tortures et des violences sexuelles.

    — En outre, des Marocaines ont été victimes de la traite des êtres humains vers la Syrie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes du Golfe, avec la promesse de salaires élevés pour travailler dans des hôtels, des restaurants ou comme employées de maison, et ont été contraintes à leur arrivée de travailler dans des bars et des maisons closes. Selon les médias, en janvier 2010, un tribunal pénal d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, a condamné sept hommes à la prison à vie et six autres, dont une Marocaine, à des peines de dix ans pour leur rôle dans un réseau de trafic d’êtres humains. Les 18 victimes étaient toutes des femmes marocaines amenées dans le Golfe par l’intermédiaire d’un recruteur marocain et à qui on avait promis des salaires élevés pour travailler dans des hôtels. À leur arrivée, elles ont été contraintes de se prostituer, enfermées dans des appartements, menacées et battues. Le quotidien marocain Al Misaa (Le Soir) a rapporté en janvier 2010 que 500 femmes marocaines, titulaires d’une licence d’ »artiste et de danseuse » mais travaillant comme prostituées dans des hôtels haut de gamme, ont été expulsées de Bahreïn durant l’été 2009. Les responsables du GOM reconnaissent le problème de la traite des êtres humains au Bahreïn, mais sont sceptiques quant à la source d’Al Misaa et expriment des doutes quant au nombre élevé de femmes expulsées.

    — La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a publié un rapport en 2007, dans lequel il est indiqué que l’emploi des MRE dans le Golfe est constitué en grande partie de femmes (70 %) et que, dans la plupart des cas, le travail effectué une fois dans le pays ne correspond pas exactement à leur contrat. Le rapport soulignait également que de nombreuses femmes, en particulier celles employées dans le cadre de « contrats d’artistes », se livraient à la prostitution. Selon les statistiques du ministère marocain de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP), entre 2000 et 2006, 2 046 Marocains sous contrat « art et musique » ont été employés dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce nombre comprenait 1 519 à Bahreïn, 387 à Oman et 125 dans les Émirats arabes unis. Le rapport a également noté que si tous les contrats ne sont pas frauduleux, les MRE sont également employés dans d’autres domaines et ensuite victimes de la traite à des fins de prostitution. Le rapport indique également que pour la même période, le MOEPT a signalé que 1 759 Marocains étaient employés dans la gestion hôtelière, 888 comme coiffeurs, 414 comme domestiques, 447 comme esthéticiennes, 364 comme tailleurs, et dans de nombreuses autres professions.

    — Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    — TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    — Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    — Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    — Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    — TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    — Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    — Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    TRAFIQUANTS

    — 25/E : Les trafiquants d’enfants, connus sous le nom de « simsars » ou intermédiaires, se rendent généralement dans des villages éloignés à la recherche de familles démunies afin de placer les enfants comme domestiques ou apprentis dans les zones urbaines. Les intermédiaires négocient, contre rémunération, le salaire que la famille recevra pour le travail de l’enfant. Selon le rapport TIP de l’OIM, les gangs criminels nigérians qui s’attaquent aux migrants subsahariens sont organisés selon des lignes ethniques en « maisons » dont le chef est basé à Oujda, même s’il existe des filiales dans les grandes villes du Maroc. Ces gangs se disputent le contrôle du trafic de migrants subsahariens. Les gangs seraient impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et la prostitution. Il existe également des bandes criminelles marocaines ayant des liens internationaux qui sont impliquées dans le trafic de drogues et la contrebande ainsi que dans le trafic de personnes. Les trafiquants qui travaillent comme intermédiaires pour les réseaux des pays du CCG se trouvent généralement dans les grandes villes du Maroc. Bien que certains travaillent dans des agences de voyage, la plupart des intermédiaires opèrent par référence et recherchent également des recrues dans les hôtels et les boîtes de nuit des villes.

    8. (SBU) PARAGRAPHE 26 A-B : Le GOM reconnaît que la traite est un problème. Alors que le MOJ est désigné comme le ministère de coordination pour les questions de traite, le MOI est le principal ministère chargé de la prévention, de l’application de la loi et des questions de protection. Au sein du MOI, la Direction de la migration et de la sécurité des frontières s’occupe de l’immigration clandestine tandis que la prostitution et l’exploitation sexuelle relèvent de la police. Trois autres ministères sont principalement responsables des questions relatives au travail des enfants : Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est chargé de faire appliquer le Code du travail ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité supervise le Plan d’action national pour l’enfance ; et le ministère de l’Éducation nationale, plus précisément son département de l’éducation non formelle, tente de fournir une éducation corrective et une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Les poursuites judiciaires à l’encontre des personnes accusées de trafic ou de violations des lois du travail relèvent du ministère de la Justice.

    9. –26/C : Le gouvernement est limité dans sa capacité à traiter les problèmes de trafic dans certains domaines, principalement en fournissant des ressources suffisantes, humaines et autres, pour traiter le problème. Par exemple, le MEPT emploie 421 inspecteurs pour l’ensemble du pays, dont 45 sont désignés comme points focaux pour le travail des enfants. Le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour faire face à l’ampleur du problème du travail des enfants. En outre, les inspecteurs n’ont pas l’autorité légale de contrôler les maisons, ce qui les empêche de faire respecter la question du travail des enfants. Le Maroc est également très limité dans les services sociaux qu’il peut offrir aux victimes et compte principalement sur les ONG et les organisations caritatives pour fournir des services.

    10. — La corruption et l’impunité restent des problèmes et réduisent l’efficacité de la police et le respect de l’état de droit. La petite corruption est très répandue au sein de la police et de la gendarmerie, et une corruption plus large et systémique a sapé à la fois l’application de la loi et l’efficacité du système judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a multiplié les enquêtes sur les abus, les violations des droits de l’homme et la corruption. En conséquence, en 2009, le gouvernement a indiqué qu’il avait poursuivi un total de 282 agents de sécurité pour divers crimes allant de « coups et blessures entraînant la mort » à la petite corruption dans tout le Maroc et le Sahara occidental. Des poursuites ont été engagées contre environ 191 employés de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, de la marine royale et des gardiens de prison pour corruption et abus d’influence ; la plupart des autres cas concernaient des abus physiques ou des mauvais traitements. Malgré ces enquêtes et ces poursuites, de nombreuses autres enquêtes n’ont que rarement débouché sur des mesures disciplinaires ou des procédures judiciaires, et de très nombreux autres cas de corruption n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

  • Maroc : le commerce de la chair, à défaut d’autre chose

    Maroc : le commerce de la chair, à défaut d’autre chose. la destination la plus prisée pour de nombreux occidentaux et riches moyen-orientaux est, sans conteste, le Maroc, où ils sont sûrs de trouver de quoi assouvir leurs instincts les plus bas

    Est-ce juste un reportage, ou bien s’agit-il plutôt d’un publireportage qui a été réalisé par France 24 et intitulé « Les marokis aiment l’homosexualité, la pédophilie » et qui, comme le laisse entendre ce titre, met la lumière sur une activité pour laquelle le royaume chérifien est connu : le tourisme sexuel.

    Depuis des décennies, la destination la plus prisée pour de nombreux occidentaux et riches moyen-orientaux est, sans conteste, le Maroc, où ils sont sûrs de trouver de quoi assouvir leurs instincts les plus bas.

    Déjà, le présentateur de l’émission « Reporter »de France 24 met le spectateur dans le bain très hot de ce genre de tourisme : « nous parlerons dans ce reportage du Maroc qui est la destination privilégiée de millions de touristes européens qui s’y dirigent chaque année, mais ils ne sont pas tous intéressés par le désert ou les vestiges qui s’y trouvent. Ils sont de plus en plus à se rendre au Maroc pour assouvir leurs pulsions sexuelles », a-t-il commencé.

    Et de continuer : « En effet, particulièrement dans les grandes villes, moyennant quelques dizaines d’euros, il est possible de négocier une ‘passe’, y compris avec des mineurs. De Marrakech à Agadir, ce sont des milliers de femmes et d’enfants qui sont exploités, souvent avec la complicité de rabatteurs marocains, une activité qui se fait au vu et au su des autorités ».

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Pr3anCJMdBs&w=560&h=315]

    Sur fond d’une musique entrainante de Ghaïta, nous apprenons que plus de 8 millions de touristes déferlent chaque année au Maroc « une manne financière qui rapporte au royaume 10 milliards d’Euros », est-il annoncé. La ville de Marrakech attire des millions de « curieux » et de « jet-setter » qui passent par la place « Jamaâ El F’na », un lieu touristique familial durant la journée, avec ses produits du terroir et ses curiosités. Nous avons dit « durant la journée » car, dès la nuit tombée, c’est un autre genre de tourisme qui prend le relai avec d’autres genres de touristes, même si ce sont souvent les mêmes personnes qui s’y rendent, mais ils ont la particularité d’être des hommes seuls, à la recherche de proies faciles.

    L’équipe de reportage de France 24 film en caméra cachée et se lance, à la nuit tombée, à l’assaut de cette placette dont la réputation soufrée a atteintla plupart des pays occidentaux et attire toute cette faune cosmopolite avide d’interdits et de nuits salaces. Aussitôt, le journaliste est accosté par un jeune homme qui lui demande ce qu’il cherche : « je sais ce qu’il te faut, lui dit-il, du sexe ? Je peux tout t’avoir ici, j’ai des enfants si tu veux, tu viens, tu leur parle, et puis voilà », -plus direct, on n’en trouve pas ! Il lui propose ces service pour 30 euros seulement (6000 DA env.).

    Même devant le refus de celui qu’il prend pour un client potentiel, le rabatteur ne s’avoue pas vaincu, il revient quelques minutes plus tard avec un adolescent de 17 ans qui annonce ses tarifs : trente euros pour la nuit !

    Et là, le journaliste affirme que la place est « pourtant surveillée en permanence par une brigade de police touristique et 16 caméras !!! » Mais cette présence des autorités n’empêche pas un étranger de négocier, à quelques mètres des policiers, de négocier une passe avec un jeune garçon sur le vélo.

    Ces pratiques révoltantes, moyenâgeuses, interdites, « n’étonnent plus personne, c’est devenu chose courante à Marrakech », apprenons-nous de la bouche du journaliste qui réalise le reportage.

    Mais l’envers du décor, c’est ce jeune garçon, questionné par le journaliste, c’est un cauchemar vécu quotidiennement car Samir (c’est son nom) est aujourd’hui « séropositif » après son « aventure » qui dure maintenant quatre longues années. Un cauchemar qui a commencé à l’âge de 12 ans après la rencontre d’un de ses concitoyens qui lui a proposé de l’argent « facile », il est très vite intégré dans un réseau de pédophilie, comme des milliers d’autres enfants de son âge, a encore appris le journaliste de France 24.

    Des multitudes de filières sont organisées : elles démarchent les enfants directement !

    Ces enfants sont les victimes d’une multitude de filières organisées qui approchent les enfants issus de familles pauvres habitant les taudis de Marrakech ou d’ailleurs, le manque d’argent, de perspectives, d’instruction en font des proies faciles, on leur fait miroiter une vie meilleure, de l’argent à profusion gagné facilement.

    Pauvres, abandonnés de tous et surtout des autorités, les petits marocains foncent tête baissée dans le piège qui se referme sur eux, les désintégrant dans les atmosphères nauséabondes de la pédophilie et du déni de soi, perdant toute fierté et toute dignité, les obligeant à mener une vie de paria, ni homme, ni femme, ni enfant, quand ils se rendent compte de ce qu’ils font, il est souvent trop tard : traumatisme psychologique, maladies incurables, perte de tous les repères et, surtout de la confiance en soi et en tout ce qui les entoure.

    Samir raconte qu’il habite l’un des quartiers les plus pauvres de Marrakech, il a quitté l’école à l’âge de 12 ans et traine sur la place, grâce à son indigne travail, il faisait vivre toute sa famille. « C’est de l’argent facile, il y a beaucoup de touristes qui cherchent des enfants à Marrakech, on n’avait même pas de quoi manger, les touristes ont beaucoup d’argent, donc… », assure-t-il avec une pointe d’amertume et de regret dans la voix. Il continue en rappelant que leurs familles sont pauvres et leur interdisent de rentrer le soir à la maison s’ils ne ramènent pas d’argent. « Que voulez-vous que nous fassions ? », lança-t-il à son interlocuteur. Il trouve que c’est devenu quelque chose d’ordinaire, dans leur milieu ou tout manque, surtout l’argent et la dignité.

    Un avocat, membre d’une association de lutte contre la pédophilie, affirme que le Maroc a été envahi par des millions de pédophiles qui sévissaient en Asie mais qui ont été découragé après le Tsunami. « Ils ont trouvé au Maroc une aubaine pour leurs exécrables pratiques grâce à la proximité du Maroc par rapport à l’Europe surtout, à la pauvreté qui sévit au Maroc de manière endémique et à la passivité des autorités qui sont plutôt permissives », a-t-il déclaré.

    « Dans le droit marocain, le mot « pédophilie » n’existe pas, le code pénal évoque seulement les cas d’inceste ou de viol sur mineur, nous n’avons pas de texte de loi pour le tourisme sexuel », a tenu à préciser le défenseur de ces enfants. Les membres des associations de défense des enfants victimes de pédophilie appellent les autorités à prendre les dispositions nécessaires pour ‘protéger les enfants marocains contre les prédateurs venus de l’extérieur, les autorités doivent faire leur travail et contrôler les touristes qui viennent dans notre pays pour abuser de nos enfants, ce tourisme à tout va est inadmissible », lancent-ils.

    A la fin du reportage, le journaliste retrouve l’un des témoins-victimes, qui lui dit que : « je ne peux plus continuer à vivre ainsi, personne ne m’aide à trouver un travail décent, je vis comme un paria, je ne peux plus me supporter. D’ailleurs le seul travail que nous pouvons faire c’est de voler, vendre de la drogue ou se prostituer avec les touristes ».

    Le malheureux, atteint du VIH, n’a rien avalé depuis deux jours car il a trop mal, pourtant il refuse de se faire soigner !

    Le journaliste-reporter qui a réalisé ce travail déclare qu’il a été étonné de la facilité avec laquelle n’importe qui peut entrer en relation avec des enfants pour abuser d’eux contre quelques euros : « nous avons été nous-mêmes étonnés, dès qu’on arrive à la place Djamaâ El F’na, nous y trouvons de tout et surtout le tourisme sexuel. Il suffit d’être avec la bonne personne, et surtout en trainant tout seul, on se fait aborder en permanence au Maroc, la nuit tombée. On vient nous proposer directement de la vente d’êtres humains, ce sont des gamins qui viennent se proposer, d’une manière directe on vous dit : çà coute tant ».

    Le clou, c’est que le journaliste s’est fait aborder par des rabatteurs alors qu’il se trouvait au pied du commissariat touristique, devant les policiers, des policiers qui étaient censés surveiller ces trafics et tout ce qui se passe sur la place et quand il a demandé au rabatteur s’il n’avait pas peur, ce dernier lui répondit : « mais c’est ordinaire cela ici ». Sans commentaires !

    Au fait, il ne faut pas oublier que c’est un reportage de France 24, les grands amis du Royaume du Maroc.

    Tahar Mansour

    La Patrie News, 23/10/2021

  • Maroc: l’AMDH dénonce l’arrestation d’une youtuber

    Maroc: l’AMDH dénonce l’arrestation d’une youtuber

    Maroc, Youtuber, AMDH, prostitution, #Maroc,

    L’arrestation d’une youtuber marocaine pour avoir dénoncé la prostitution est critiquée par une ONG

    Rabat, 14 août (EFE) – L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé aujourd’hui l’arrestation et la poursuite en justice d’une youtuber accusée de diffamation après avoir publié une vidéo dans laquelle elle reproche à l’État et au roi Mohammed VI du Maroc de ne pas lutter contre la prostitution et le tourisme sexuel dans la ville touristique de Marrakech.

    Dans une déclaration, la branche de Marrakech de l’AMDH a indiqué que la youtuber Jamila Saadan a été arrêtée à son domicile le 27 juillet après avoir publié le même jour une vidéo sur sa chaîne YouTube, connue sous le nom de Oum bialf rajol (« une mère vaut mille hommes »).

    Dans la vidéo, qui dure plus de huit minutes, Saadan critique les jeunes femmes qui se rendent à Marrakech pour travailler comme prostituées, accuse l’État de protéger le tourisme sexuel et cite les noms du roi Mohamed VI, de son frère Muley Rachid et de plusieurs hommes d’affaires de la ville ocre comme étant responsables de ce phénomène dans la région.

    La youtuber comparaîtra le 23 août devant le tribunal de première instance de Marrakech pour « diffamation » et « outrage à des institutions organisées, fabrication et diffusion de fausses accusations et de faits dans l’intention de porter atteinte à la vie privée des personnes », selon les chefs d’accusation rapportés sur le site du tribunal, alors que son fils est en liberté surveillée dans la même affaire, accusé de complicité pour avoir enregistré la vidéo.

    L’AMDH a demandé que la youtuber soit libéré sous probation, tout en soulignant que le parquet marocain « au lieu d’arrêter Saadan, devrait ouvrir une enquête transparente sur les allégations de l’enregistrement concernant le tourisme sexuel, la pédophilie et la traite des êtres humains » à Marrakech.

    Marrakech, l’une des principales villes touristiques du continent africain, est connue pour l’activité des réseaux de prostitution masculine et féminine. Un phénomène si connu qu’il a donné lieu en 2015 à un film du réalisateur Nabil Ayouch intitulé « Much loved », tourné à Marrakech et mettant en scène des Marocains, mais dont la diffusion a été interdite dans le pays du Maghreb en raison de son langage et de scènes jugées trop explicites. EFE

    Swissinfo, 14/08/2021

  • France 24 supprime l’interview avec le chef de la diplomatie sahraouie

    Vendredi dernier, France24 a publié une interview avec le ministre sahraouis des affaires étrangères.

    L’articlé oublié sous le titre de « Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie sahraouie : Il y a une guerre avec le Maroc » a été surrpimé 24 heures après. Un incident qui dit long sur les affinités de la chaîne française avec le régime despotique du Maroc. Affinité dévoilé par Le Canard Enachîné lorsqu’il a publié en juin 2011 les noms de plusieurs patrons de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil en échange d’articles complaisants envers la monarchie marocaine. C’était à l’époque où l’ancien ministre Luc Ferry a révélé sur les antennes de Canal Plus l’existence d’un «  »d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.

    En 2014, le mystérieux hacker connu sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des détails sur la manipulation de plusieurs journalistes français par les services secrets marocains dans cette affaire connue sous le nom de Marocleaks.

    Trois ans plus tard, le magazine Marianne apportait une plongée dans les eaux troubles des relations diplomatiques franco-marocaines, à travers une enquête sur les réseaux d’influences marocains dans l’Hexagone. « Sur fond d’intérêts économiques et stratégiques, de droits de l’homme et de guerre contre le terrorisme, le Maroc n’a cessé d’étendre ses réseaux d’influence en France. L’élection d’Emmanuel Macron n’a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatia parallèle », écrivait Marianne dans son numéro du 24 janvier 2017.

    A force de manger dans le ratelier du Makhzen, les journalistes français sont contraints d’obéïr sous peine de voir ses frasques à Marrakech révélés au grand jour. Avec des preuves graphiques à l’appui!

    Vidéo de l’interview suppprimé


    Etiquettes : Maroc, France, Sahara Occidental, Front Polisario, lobbying, Marocleaks, réseaux d’influence, France24,

  • Maroc Leaks : Conseils de C&I au sujet de l’expulsion d’Aminatou Haidar

    Aminatou Haidar, la militante sahraouie la plus récompensée à l’échelon international, a été arrêtée par des fonctionnaires de la sécurité marocains à son arrivée à l’aéroport de Laâyoune (la capitale du Sahara occidental) le 13 novembre 2009. Mme Haidar revenait d’un voyage aux États-Unis, où elle s’est vu remettre le Civil Courage Prize 2009. Elle a été interrogée et son passeport lui a été confisqué parce qu’elle n’aurait pas rempli les formalités administratives afin de pouvoir entrer dans le pays. Elle serait libérée si elle reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qu’elle a refusé de faire. Après quoi, elle a été mise contre son gré sur un avion à destination de Lanzarote (îles Canaries). Selon la version marocaine, elle aurait «nié sa nationalité marocaine et confirmé son appui aux idées séparatistes». À son arrivée à Lanzarote, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement dont elle a fait l’objet et contre son expulsion.

    Pour la gestion de cette affaire, les autorités marocaines se sont payé les services du cabinet Communication&Institutions. Ci-après, les documents élaborés par ce cabinet à ce sujet :


    Lundi 14 décembre 2009

    ELEMENTS D’INFORMATION
    SUR L’ACTION ENGAGEE
    PAR MME AMINATOU HAIDAR


    I- MME AMINATOU HAIDAR, UNE MILITANTE AU SERVICE DE L’ALGERIE ET DU FRONT POLISARIO

    II- LES FONDEMENTS DE LA DECISION DES AUTORITES MAROCAINES

    A- Au regard du droit marocain

    B- Au regard du droit international

    Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar
    à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)

    Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.

    Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.

    1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario

    Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.

    Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..

    Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).

    Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.

    . Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée

    Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.

    Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.

    * * *

    ANNEXE 1

    Encadrement de Mme AMINATOU HAIDAR par l’Algérie et les responsables du Polisario

    Encadrement par des responsables du Polisario

    Belgique :

    Le 2 juin 2006, entrevue d’Aminatou Haidar avec l’ambassadeur algérien dans la capitale belge, Halim Ben Attalah, en présence de Mohamed Sidati, « Ministre Conseiller, Délégué de la Rasd en Europe ».

    Le 13 octobre 2007, le prix « Silver Rose 2007 » lui est décerné à Bruxelles, en présence de Mahfoud Ali Beiba.

    Italie :

    Le 14 juin 2006, participation d’Aminatou Haidar à une conférence de presse à Rome, en présence de Omar Mih, représentant du Polisario en Europe, dans la capitale italienne.

    France :

    Visite, le 31 mai 2006, d’Aminatou haudar au Parlement Européen à Strasbourg en compagnie de Mohamed Sidati.
    Le 8 octobre suivant, elle est accueillie à Mantes-La-Jolie par le représentant du polisario à Paris, Sadafa Ahmed Bahia.

    USA :

    Le 2 janvier 2007, Aminatou Haidar est accueillie à New York par Ahmed Boukhari en vue de prendre part à des groupes de travaux sur la condition féminine.
    Le 1er février, elle participe, à Washington, en compagnie de Ahmed Boukhari et de Mouloud Said, représentant dans la capitale américaine, à l’évènement religieux « Breakfeast Prayers ».

    Royaume-Uni :

    Le 7 octobre 2007, Aminatou Haidar a été reçue, ainsi que Khadija Hamdi, par la section locale d’Amnesty International.

    Autriche :

    Aminatou Haidar assiste, le 18 octobre 2008, en compagnie de Mahfoud Ali Beiba, à une conférence-débat de l’Institut Renner.

    Nigeria :

    En octobre 2008, Aminatou Haidar a participé à Abuja, en compagnie de « l’Ambassadeur » Ubbi Bouchraya Bachir, à une semaine de solidarité avec le FP.

    A. Haidar avec Abdellah Baâli ambassadeur d’Algérie auprès des Etats-Unis d’Amérique à la résidence d’Algérie à Washington

    A. Haidar avec Halim Benatallah, ambassadeur d’Algérie en Belgique et Mohamed Sidati, représentant du polisario en Europe (à l’Ambassade d’Algérie à Bruxelles)
    A. Haidar avec Halim Benatallah, Ambassadeur d’Algérie en Belgique
    A. Haidar avec Mahfoud Ali Beiba, « président du parlement de la rasd » et chef de la délégation du polisario pour le processus de négociation et Khalil Sid Ahmed « ministre des territoires occupés » (chargé de la subversion)
    A. Haidar avec Mouloud Said représentant du polisario aux USA

    Mouloud Said représentant du polisario à Washington assurant la logistique pour les activités d’A. Haidar aux Etats-Unis

    Aminatou Haidar arborant le drapeau de la « rasd »

    ANNEXE 2

    Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine

    ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE

    A- Au regard du droit marocain :

    1- Passeport, une pièce d’identité marocaine :

    a. Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;
    b. Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;
    c. C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.

    2- Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :

    a. Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.

    b. Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.

    3- Négation de la nationalité marocaine :

    a. Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;

    b. L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;

    c. C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.

    d. Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.

    e. La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.

    f. Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.

    B- Au regard du droit international :

    1- Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.

    2- La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).

    3- Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.

    4- La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    5- Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    Liste de diffusion pour la note de synthèse sur l’affaire Haidar.

    Journalistes

    Le Monde
    Jean-Jacques Bozonnet, correspondant à Madrid
    bozonnet@lemonde.fr
    Florence Beaugé
    beauge@lemonde.fr

    Libération / RFI ,…
    Léa-Lisa Westerhoff
    lea_westerhoff@yahoo.fr

    Le Figaro
    Thierry Oberlé
    toberle@lefigaro.fr
    Diane Cambon, correspondante à Madrid
    dianecambon@yahoo.fr

    La Tribune
    Thierry Maliniak, correspondant à Madrid
    maliniak@telefonica.net

    Les Echos
    Richard Hiault, chef du service International
    rhiault@lesechos.fr

    Le Point
    Mireille Duteil
    mduteil@lepoint.fr

    L’Express
    Dominique Lagarde
    dlagarde@lexpress.fr

    AFP Bureau de Madrid
    00 34 91 575 53 80 (fax)
    afp.madrid@afp.com

    Parlementaires

    Assemblée Nationale
    126, rue de l’Université
    75355 Paris 07 SP

    M. Axel Poniatowski
    Président de la Commission des affaires étrangères
    aponiatowski@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 42 94

    Mme Martine Aurillac
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    maurillac@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 51 29

    M. Michel Destot
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    mdestot@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 95 84

    M. Renaud Muselier
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    rmuselier@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 54 71

    M. François Rochebloine
    Vice-président de la Commission des affaires étrangères
    frochebloine@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 33 89

    M. Guy Teissier
    Président de la commission de la défense nationale et des forces armées
    gteissier@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 41 92

    M. Jack Lang
    Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées
    jlang@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 03 85

    M. Hervé de Charette
    Membre de la commission des affaires étrangères
    Ancien ministre des Affaires étrangères
    hdecharette@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 78 78

    M. Jean Roatta
    Président du groupe d’amitié France-Maroc
    jroatta@assemblee-nationale.fr
    (fax) 01 40 63 79 29

    Sénat
    Palais du Luxembourg
    15 rue de Vaugirard
    75006 Paris

    M. Josselin de Rohan
    Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
    j.de-rohan@senat.fr
    (fax) 01 42 34 46 50

    M. Christian Cambon
    Président du groupe d’amitié France-Maroc
    Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
    c.cambon@senat.fr
    (fax) 01 42 34 47 03

    Conseillers de cabinet

    Présidence de la République
    Palais de l’Élysée
    55 rue du faubourg Saint-Honoré
    75008 Paris

    M. Jean-David Levitte
    Conseiller diplomatique et sherpa

    Matignon
    Hôtel Matignon
    57 rue de Varenne
    75007 Paris

    M. Charles Fries
    Conseiller diplomatique

    Ministère des Affaires étrangères
    37 quai d’Orsay
    75700 Paris

    M. Fabrice Mauries
    Conseiller Afrique du Nord, Proche et Moyen Orient, Union pour la Méditerranée

    Mme Hélène Dantoine
    Conseiller Nations unies, Affaires globales, Affaires économiques internationales, Droits de l’Homme et affaires humanitaires

    Proposition de courrier d’accompagnement

    « Civilité »,

    Depuis le 13 novembre 2009, Madame Aminatou Haidar, militante au service du Polisario, effectue une grève de la faim à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries.

    Elle conteste la décision des autorités marocaines de ne pas l’accepter sur le territoire marocain, après la provocation préparée à laquelle elle s’est livrée à son arrivée à l’aéroport de Laâyoune : refus de remplir les formalités de police et négation de sa nationalité marocaine.

    Compte-tenu des proportions médiatiques que prend cette affaire et des messages mensongers parfois véhiculés, je me permets de vous faire parvenir une courte note apportant des précisions essentielles à la bonne compréhension des enjeux diplomatiques.

    En effet et fort malheureusement, l’action engagée par Mme Aminatou Haidar ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé par le Royaume du Maroc avec le Polisario, sous l’égide des Nations-Unies.

    Me tenant à votre disposition pour tout éclairage complémentaire, je vous prie d’agréer, « Civilité », l’expression de ma considération distinguée.


    Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    A : Faïçal Laraichi
    De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer
    Le : 18 décembre 2009

    1. Couverture en France

    Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)
    1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :

    la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;
    la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;
    la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.
    1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.

    Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.

    Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.

    2. Enseignements

    Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.

    Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.

    Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :

    d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;
    de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;
    de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.
    La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.

    DRAFT

    En-tête Ambassade

    Paris, le 18 décembre 2009

    Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain

    Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.

    Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.

    Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.

    Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.

    Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.

    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Communication&Institution #Lobbying #AminatouHaidar