Catégorie : Qatargate

  • Décision aujourd’hui sur la libération de Tarabella et Kaili

    Tags : Qataragate, Parlement Européen, Corruption, Marc Tarabella, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

    L’eurodéputé belge Marc Tarabella et l’ancienne vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, actuellement incarcérés en Belgique pour participation présumée au stratagème de corruption au cœur du scandale du Qatargate, sauront vendredi s’ils seront maintenus en détention.

    Les avocats de Tarabella et Kaili ont plaidé mardi pour la libération de leur client.

    Leurs avocats affirment que les paroles de l’ancien député européen Pier-Antonio Panzeri – qui a signé un accord de repentir et accepté de collaborer avec les autorités en échange d’une peine plus légère – ne sont pas dignes de confiance puisqu’il « parle en échange de quelque chose ».

    Tarabella avait demandé plus tôt le renvoi de Michel Claise, le juge président de l’affaire Qatargate, invoquant un « soupçon légitime » de partialité.

    L’avocat de Tarabella, Maxim Toller, a expliqué que le mandat d’arrêt du juge indiquait que « les positions publiques de l’accusé [Tarabella] étaient initialement défavorables au Qatar, puis ses positions ont changé à partir du moment où les mouvements de fonds suspects ont été détectés », ce qui, selon Toller revient à donner un « avis clair sur la culpabilité de M. Tarabella dans cette affaire ».

    La cour d’appel de Bruxelles examinera la demande mardi.

    Parallèlement, le Parlement européen a confirmé son intention de porter plainte au civil dans l’affaire Qatargate, rapporte Le Soir jeudi soir.

    « La procédure est en cours, le Parlement européen en a l’intention et a engagé les démarches internes nécessaires à cette fin », a confirmé le service de presse du Parlement européen aux médias belges.

    Aucun délai n’a été fixé pour le dépôt de la plainte, et le nom de l’avocat qui représentera l’institution n’est pas non plus connu.

    Avec l’éclatement du scandale, le Parlement européen a perdu sa crédibilité et a récemment fait une série de propositions pour renforcer les contrôles sur le lobbying au sein des institutions afin d’éviter de nouveaux scandales de corruption pour sauver cela.

    Le procès civil peut aider l’institution à prendre ses distances pour se dissocier davantage du scandale de corruption.

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    #Qatargate #Maroc #Parlement_européen #corruption #Marc_Tarabella #Eva_Kaili

  • Pourquoi la relation glaciale entre la France et le Maroc ?

    Tags : France, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Pegasus, Qatargate, corruption, espionnage,

    Si l’Élysée refuse de parler d’une crise diplomatique avec le Maroc, les relations entre les deux pays sont très dégradées.

    La question épineuse des visas est loin d’être la seule à éloigner Paris et Rabat.
    Au cours des derniers mois, une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été repoussée à plusieurs reprises.

    Arrivé à Libreville, Emmanuel Macron débute au Gabon un périple africain qui doit ensuite se poursuivre en Angola, au Congo ainsi qu’en République démocratique du Congo. Ces voyages officiels font suite à son discours du 27 février, durant lequel il présentait un « nouvelle vision » des liens qu’il entendait développer entre la France et les pays du continent africain.

    Parmi les sujets épineux, on peut noter les tensions récurrentes entre Paris et Rabat. Les autorités marocaines ont, en effet, répondu de manière cinglante à Emmanuel Macron, qui affirmait que sa relation avec Mohammed VI était « amicale ». « Nos relations ne sont ni bonnes ni amicales », a lancé l’entourage du roi ce jeudi 2 mars. Une sortie qui illustre la froideur des échanges entre les deux pays depuis maintenant plusieurs années.

    Une crise des visas en cours de régularisation

    À l’automne 2021, la France avait annoncé sa volonté de réduire de manière drastique le nombre de visas accordés aux voyageurs marocains. Leur nombre a été divisé par deux, tout comme pour les Algériens. Dans le même temps, ceux pour les Tunisiens devaient également diminuer d’un tiers. Une manière, pour Paris, de mettre la pression sur les pays du Maghreb : ces derniers, dont le Maroc en première ligne, étaient alors accusés de freiner l’accueil sur leur sol de leurs ressortissants en situation irrégulière et visés par des expulsions du territoire français. Pour que les expulsions soient effectives, les pays d’accueil doivent délivrer des « laissez-passer consulaires ». En ne fournissant qu’un nombre très réduit de ces documents, les procédures se retrouvaient alors gelées.

    Le Maroc, comme ses voisins, a vu la décision des autorités françaises comme une forme de chantage, ainsi qu’une atteinte à la liberté de circulation. Paris, de son côté, assumait sa volonté de mettre la pression sur ses voisins méditerranéens afin qu’ils accentuent leur coopération en matière de gestion des flux migratoires. « Nous avons pris les mesures, avec nos partenaires marocains, pour restaurer une relation consulaire normale », assurait en décembre la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. En voyage dans le royaume, elle se félicitait des avancées observées avec son homologue. La diplomatie marocaine, quant à elle, évoquait une rencontre qui allait « dans le bon sens ».

    Pegasus, l’affaire d’espionnage qui dérange

    Si l’épineux dossier des visas semble en voie de résolution, une autre affaire continue pour sa part de compliquer les relations entre France et Maroc. Révélée par un consortium de médias internationaux, une affaire d’espionnage a mis en exergue la surveillance de quelque 50.000 personnes à travers le monde (femmes et hommes politiques, journalistes, militants des droits humains, etc.) par le biais d’un logiciel espion nommé Pegasus, mis au point par une société israélienne. Plusieurs gouvernements ont été mis en cause, dont celui du Maroc.

    En conséquence, le Parlement européen a diligenté une commission d’enquête en avril 2022 pour que ces abus. Les autorités marocaines n’ont pas apprécié d’être mis en cause dans ce dossier, et n’hésitent pas à incriminer Paris. « L’implication des médias et de certains milieux français dans la genèse et la promotion de l’affaire Pegasus ne pouvait pas se faire sans une implication des autorités françaises », glissait encore ces derniers jours à Jeune Afrique une source diplomatique.

    Une résolution du Parlement européen vise le Maroc
    Courant janvier, le Parlement européen a très largement adopté à Strasbourg un texte non contraignant visant le Maroc. Par 356 voix pour, 32 contre et 42 abstentions, l’institution a demandé « instamment » aux autorités du royaume de garantir « la liberté d’expression et la liberté des médias » ainsi que de s’assurer que les « journalistes incarcérés » puissent bénéficier d’un « procès équitable ». Rabat a très vivement réagi à cette mise en cause, estimant que ce vote avait été très largement porté par les eurodéputés français de Renew, le groupe qui représente la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron. Le ministère marocain des Affaires étrangères a réagi en assurant que le pays ne serait ni « effrayé ou intimidé » par ces prises de position.

    Une proximité avec l’Algérie qui fâche

    Au cours de l’année écoulée, les liens entretenus par la France avec l’Algérie ont constitué un sujet de crispation et de tension à Rabat, alors que le Maroc et son voisin entretiennent une rivalité de longue date, cristallisée par la question délicate du statut du Sahara occidental, devenu l’objet d’une crise diplomatique.

    Dans ce contexte, la visite d’Emmanuel Macron dans les premiers mois qui ont suivi sa réélection ont suscité des crispations. Un déplacement à l’issue duquel l’Élysée insistait sur « les destins liés » de l’Algérie et de la France, ainsi que sur les « liens humains inestimables » tissés à travers le temps. Cela s’ajoute à la visite des 23 et 24 janvier dernier du chef d’état-major de l’armée nationale populaire, Saïd Chengriha. Décrit par la presse comme « très anti-marocain », il s’est rendu dans l’hexagone en répondant à une invitation formulée par son homologue français.

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    #France #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • France : L’Etat ferme les yeux sur le trafic de bois

    Tags : France, trafic de bois, fôrets, Office national des forêts, ONF, Chine,

    Trafic de bois : l’Etat ferme les yeux sur le pillage des forêts publiques françaises

    Le bois de chêne, coupé puis vendu par l’Office national des forêts (ONF), est au cœur d’un vaste commerce illégal entre la France et la Chine. Disclose dévoile comment des traders asiatiques et des scieries françaises profitent du manque de contrôle de l’administration pour contourner l’interdiction d’exporter le bois brut hors de l’Union européenne.

    Un SUV blanc rutilant dévie de la route, s’engage sur un chemin boueux. « C’est eux », glisse Étienne*, propriétaire d’une scierie de chênes nichée près de la frontière belge, aux confins des Ardennes. Deux hommes descendent de la voiture et se dirigent vers les dizaines de troncs empilés les uns sur les autres sur une trentaine de mètres. Des chênes qui, pour certains, ont été coupés dans les forêts publiques françaises.

    Les deux hommes, d’origine chinoise, sont des négociants en bois. Des traders chargés de fournir des hommes d’affaires chinois en chênes achetés auprès de grossistes français souhaitant vendre leur marchandise au plus offrant. Smartphone en main, ils photographient les grumes, les troncs bruts, sous tous les angles. « Dans cinq minutes, ces photos sont chez quatre sociétés chinoises à Shanghaï. Si l’on a un feu vert, ça peut partir en containers dans deux semaines », détaille Étienne, un brin admiratif. Pour lui, l’enjeu est de taille. « J’ai ici l’équivalent de dix containers de chênes, soit 250 m3, explique-t-il. Si je les transforme sur place, cela fait une perte de 40 000 euros pour l’entreprise. S’ils partent en Chine, cela fait un gain de 15 000 euros. » Les trois hommes s’éloignent pour régler les derniers détails. En toute discrétion. Et pour cause : la transaction est illégale.

    Disclose a enquêté sur le trafic de chênes entre la Chine et la France, troisième producteur mondial de cette essence qui couvre 41% de la surface forestière du pays. De Paris, aux Ardennes en passant par la Haute-Marne ou la Meurthe-et-Moselle, nous avons découvert un vaste réseau de blanchiment du précieux feuillu impliquant des traders chinois, des revendeurs français et une myriade de sociétés écrans. Le tout, dans l’indifférence de l’Etat et l’absence quasi-totale de contrôle des douanes.

    PILLAGE ORGANISÉ

    Pour comprendre l’origine de cette opération de pillage organisé au détriment d’une exploitation raisonnée des forêts et de la défense de l’industrie française du bois, il faut remonter à l’année 2015. A l’époque, afin de protéger les chênes issus du domaine public de toute exportation sauvage, l’Etat créé un label baptisé « Transformation UE ». Pour l’obtenir, les exploitants forestiers doivent « transformer ou s’assurer de la transformation » des chênes en France, ou dans un pays membre de l’Union européenne. En échange de quoi, elles disposent d’un accès « prioritaire » aux ventes de l’Office national des forêts (ONF), l’établissement public chargé de la gestion des forêts, qui commercialise 50 % des chênes mis sur le marché par an dans le pays — plus de deux millions de mètres cubes ont été récoltés en 2021. Mais très vite, le détournement se met en place.

    « Quand j’ai participé à ma première vente réglementée de l’ONF, en 2016, une société a raflé 80 % de la vente, se souvient Étienne, le scieur ardennais. C’était un scieur qui venait de créer une nouvelle société pour continuer à vendre en Asie parce que les marges sont bien supérieures. J’ai découvert à ce moment-là que certains dopaient leurs ventes en créant des sociétés écrans ». L’entrepreneur ne tarde pas à prendre le pli afin de tromper, lui aussi, les autorités françaises en dissimulant ses exportations illégales, et bien plus lucratives, vers la Chine.

    TROMPERIE

    Pour échapper aux contrôles, il créé deux sociétés. La première est une société écran officiellement engagée dans la transformation du bois dans l’UE — elle a donc obtenu l’agrément pour acheter des chênes publics à l’ONF. La seconde est spécialisée dans le négoce avec l’Asie. La tromperie est simple : avec sa première entreprise, Étienne achète des chênes protégés par le label UE avant d’en mélanger une partie avec des chênes issus du marché privé puis de les revendre avec sa seconde entreprise. De cette manière, les comptes de sa société labellisée ne font état d’aucune transaction hors de l’Union européenne. Factures à l’appui, le négociant explique avoir expédié des centaines de mètres cubes de chênes protégés vers la Chine, sans jamais être inquiété. Il explique : « Le cabinet d’audit mandaté par l’APECF [l’association chargée de délivrer le label autorisant l’achat de chênes publics] me demande chaque année de lui envoyer un tableau récapitulatif des factures de ma première société, mais il ne vérifie pas les stocks ».

    Interrogée, l’APECF assure que « 100% des entreprises [labellisées] sont contrôlées tous les ans par contrôle documentaire (documents comptables) », à quoi s’ajouterait « 10 à 20 investigations complémentaires sur site tous les ans ». Des procédures qui ne suffisent toutefois pas à décourager les fraudeurs, comme en témoignent les propres chiffres de l’association : les radiations d’entreprises labellisées pour « faute constatée » ou « refus de contrôle » ont été multipliées par plus de 9 entre 2016 et 2022.

    « Deux à trois fois par mois, pendant les ventes de chênes labellisés, on voit des containers dans les forêts ».

    LUDIVINE MÉNÉTRIER, AGENTE DE L’ONF

    Rares sont ceux qui se font pincer. Comme ce fut le cas de Romain N., un exploitant forestier de Meurthe-et-Moselle. Entre septembre 2019 et janvier 2022, ce dernier a acheté 1 500 m3 de chênes bruts provenant de forêts publiques pour plus de 100 000 €, d’après les données de vente de l’ONF que nous nous sommes procurées. Certains de ces troncs étaient ensuite expédiés en Chine. « On l’a pris en flagrant délit en train de charger plusieurs dizaines de mètres cubes de chênes labellisés », confirme un cadre de l’ONF, sous couvert d’anonymat. Romain N. a écopé d’une simple suspension des ventes de l’ONF. Sollicité à plusieurs reprises par Disclose pour réagir à ces accusations, l’exploitant n’a pas donné suite.

    Combien sont-ils, comme Étienne ou Romain N., à envoyer illégalement des chênes protégés vers la Chine ? En 2020, sur les 271 entreprises autorisées à acheter des troncs vendus par l’ONF, 21 ont été suspendues, selon un cadre de l’établissement, qui a demandé à garder l’anonymat. En réalité, le trafic serait bien plus massif, comme semble le confirmer Ludivine Ménétrier, une agente de l’ONF qui officie dans le département forestier de la Haute-Marne. « Deux à trois fois par mois, pendant les ventes de chênes labellisés, on voit des containers dans les forêts », admet celle qui se dit incapable de contrôler toutes les transactions, faute de personnel et de moyens. Pourtant, selon Ludivine Ménétrier et d’autres agents de l’ONF interrogés, les containers sont quasiment tous destinés au marché chinois.

    Les premiers traders asiatiques sont arrivés sur le marché du bois français à la faveur des tempêtes de 1999. A l’époque, les rafales font tomber des millions d’arbres qu’il fallait vendre rapidement, mais les débouchés locaux manquent. Pour beaucoup d’exploitants forestiers, la Chine offrait une issue idéale. Depuis, le phénomène s’est dangereusement amplifié, poussé notamment par la décision du gouvernement chinois, en 2017, d’arrêter l’exploitation intensive et l’abattage commercial de ses forêts naturelles. Mais aussi par l’annonce récente de la Russie, deuxième producteur de chênes au monde, de cesser les exportations dans le pays. Moins regardante et moins protectrice de ses ressources forestières, la France est donc devenue un producteur de premier choix. D’après les dernières données douanières, près de 294 000 m3 de chênes bruts ont été exportés vers le géant asiatique en 2022, faisant du pays le principal destinataire de ce marché qui concerne les forêts privées, mais aussi, donc, le domaine public.

    L’ONF ÉCOULE DES CHÊNES HORS LABEL

    Le pillage des forêts publiques n’est pas le seul fait de scieurs peu scrupuleux. D’après notre enquête, l’ONF écoule lui-même des milliers de mètres cubes de chênes sans les avoir labellisés. En analysant les comptes rendus des ventes en ligne de l’établissement public entre septembre 2019 et janvier 2022, soit plusieurs dizaines de milliers de transactions impliquant plus de 1 200 sociétés (scieries, négociants, exploitants, transporteurs), Disclose a en effet découvert que des lots dont l’essence dominante est le chêne ont été vendus sans le label UE. En clair, ces dernières années, l’ONF a vendu des centaines de milliers de mètres cubes de chênes sans qu’ils ne soient protégés contre l’exportation directe vers la Chine. Sollicité, l’établissement public, par l’intermédiaire d’Aymeric Albert, directeur commercial bois, confirme la vente de chênes publics sans label. Il avance le chiffre de 16 % du volume total des troncs mis aux enchères. Un volume qui proviendrait « majoritairement des articles restés invendus lors de leur première présentation en vente et des peuplements où le chêne est très minoritaire », justifie l’ONF. Interrogé à son tour sur cette fuite de bois protégé, le ministère de l’agriculture n’a pas réagi.

    Pourquoi l’ONF ne protège pas tous ses chênes ? Pour Aymeric Albert, la faute reviendrait aux maires des communes rurales propriétaires de forêts et parfois peu enclins à trier les différentes essences de bois qu’ils vendent : « Nous portons la politique [de labellisation des chênes] mais après ce sont eux qui décident. » Dont acte. Il omet néanmoins de mentionner que la mise en vente des lots mélangés prend beaucoup moins de temps. Et coûte nettement moins cher.

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    Infiltration au cœur du trafic illégal de bois entre la France et la Chine

    Pour assouvir l’appétit de la Chine en chêne français, des négociants asiatiques ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur une myriade de sociétés écrans et la complicité de revendeurs peu scrupuleux, comme le révèle une infiltration de Disclose au cœur d’un réseau de trafiquants franco-chinois.

    « Contactez-moi si vous avez du bois à charger en containers ». Des messages comme celui-ci fleurissent depuis plusieurs années sur le réseau social Facebook. À la manœuvre, des dizaines de traders chinois à la recherche de plusieurs essences de bois, dont l’or vert : le chêne français.

    Le précieux feuillu, qui représente plus de 40 % des essences forestières du pays, est devenu une ressource très convoitée par l’industrie du bois chinoise. Des centaines de milliers de mètres cubes de chênes quittent ainsi le territoire français chaque année en direction des ports de Qingdao ou de Shanghaï. Pour faire face à cet appétit vorace, le gouvernement français a mis en place un label baptisé « Transformation UE ». Celui-ci interdit que les chênes issus des forêts publiques du pays soient exportés hors de l’Union européenne sans avoir été préalablement transformés – plus de 80 % des chênes vendus par l’Office national des forêts (ONF) sont protégés.

    INFILTRATION

    Pour contourner le label et mettre la main sur les troncs vendus par l’établissement public, des traders chinois ont mis en place un vaste système de blanchiment du bois, avec le concours de revendeurs français peu scrupuleux. Afin d’infiltrer ce réseau de trafiquant, nous nous sommes fait passer pour un négociant en bois de l’est de la France, prêt à vendre des chênes labellisés « Transformation UE ». Il nous a suffi de créer un faux profil Facebook et de contacter des traders revendiqués en leur demandant s’ils étaient intéressés par du chêne français.

    En l’espace de trois mois, une vingtaine d’intermédiaires asiatiques sont entrés en discussion avec nous. Certains d’entre eux souhaitent acheter rapidement des troncs. Avec, à chaque fois, une astuce clé en main pour blanchir l’origine du bois pourtant labellisé par l’ONF, et donc interdit à l’exportation vers la Chine avant transformation.

    L’un d’entre eux, qui se fait appeler Alan, propose de contourner le label UE en vendant nos chênes à une entreprise de transport lituanienne avec laquelle il travaille. « Elle fait le contrat avec vous, ensuite ils envoient vos grumes en Chine depuis un port français », explique-t-il. Aucun risque d’être confondu par les autorités, promet notre interlocuteur : « L’expéditeur sur la facture sera l’entreprise lituanienne ».

    Le risque est d’autant plus faible que les douanes françaises sont à la peine. « Les effectifs étant insuffisants en douane, la politique des contrôles de notre administration est quasiment réservée à l’importation des marchandises », regrette un responsable régional des douanes du Havre, joint par Disclose. En l’absence de contrôle, le bois se retrouvera donc quelques semaines plus tard en Chine.

    UNE SCIERIE EN BOSNIE

    Un autre intermédiaire, Anna, propose une voie différente. Basée en Serbie, celle qui se présente comme une « acheteuse à son compte de chênes, d’épicéas, de tilleuls et de hêtres » propose de brouiller les pistes en transformant notre marchandise depuis des scieries basées en Bosnie et en Serbie, deux pays candidats mais non-membres de l’Union européenne. « Nous produirons des planches là-bas puis nous les exporterons en Chine », détaille la tradeuse. Elle l’assure : une fois vendus à sa société, les chênes ne seront plus traçables par les autorités françaises, alors même que la transformation du bois aura lieu hors du territoire de l’UE, ce que le label interdit.

    Un courtier résidant à proximité du port de Shanghaï propose de voir avec « un ami en Belgique » pour que celui-ci établisse un contrat entre son entreprise et nous. Une façon de brouiller les pistes, car, après vérification, l’ami belge n’est autre qu’un négociant spécialisé dans l’export de bois vers la Chine, le Vietnam et l’Inde.

    LE BUSINESS DES SOCIÉTÉS ÉCRANS

    Parfois, les traders recourent à des sociétés écrans domiciliées en France. C’est le cas de Warren, un intermédiaire d’origine chinoise opérant depuis Paris, qui nous propose de vendre nos chênes labellisés à une société française immatriculée dans la capitale, dans le 14e arrondissement. L’entreprise, spécialisée dans « la transformation du bois », selon ses statuts, a été créée en octobre 2021 par une certaine Yi D., une citoyenne chinoise résidant en région parisienne, avant d’être reprise par Peng Y., un Chinois de Qingdao, l’un des principaux ports chinois impliqués dans l’import de bois.

    Après vérification, la société n’a pas de locaux à Paris, mais une simple boîte aux lettres créée par une agence de domiciliation d’entreprises qui propose, à partir de 10 euros par mois, d’installer le siège social d’une société « sur un site autre que de lieu de travail ou de résidence » du propriétaire. Le but, donc, maquiller l’origine de l’acheteur afin d’expédier la précieuse matière première directement vers la Chine. Un système illégal et bien huilé. « La demande d’import vers la Chine est très forte, n’ayez pas d’inquiétude par rapport au label », souligne le trader.

    ITINÉRAIRE D’UNE CARGAISON ILLÉGALE DE CHÊNES

    Désormais, les traders ne sont plus les seuls sur le coup. Avec l’explosion des prix et la baisse des ressources disponibles, des sociétés chinoises ont commencé à investir le marché via des filiales opaques. Objectif : écarter les courtiers en achetant directement aux scieries et aux exploitants français du bois public.

    Une entreprise dirigée par des Chinois, et établie en France, a attiré l’attention de Disclose. En 2021, cette société basée dans la Marne a réalisé l’intégralité de son chiffre d’affaires à l’export. D’après nos informations, elle exporte des containers remplis de chênes bruts issus de forêts publiques protégées. Comme ce fut le cas en février 2022. Dans une vidéo tournée clandestinement dans une scierie de l’est de la France et que Disclose s’est procurée, on peut ainsi voir des troncs issus de ventes de l’ONF chargés dans des containers installés sur des camions immatriculés en Belgique et en Bulgarie. Pour déjouer les contrôles, les plaques fixées sur les troncs par les agents de l’établissement ont été retirées.

    En traquant les containers, nous avons découvert qu’ils ont été embarqués au port d’Anvers, le 10 mars 2022, sur un cargo de la compagnie Cosco Shipping, battant pavillon hongkongais. Les troncs ont ensuite parcouru 25 600 kilomètres en passant par le canal de Suez pour atteindre, quatre semaines plus tard, le port de Shanghaï, sur les côtes chinoises. Ni vu ni connu.

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    #Trafic_de_bois #Forets #Pillage #Disclose

  • Qatargate : Hololei volait gratuitement en classe affaires avec Qatar Airways

    Tags : Commission Européen, Maroc, Parlement Européen, Henrik Hololei, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili,

    L’Union européenne est toujours dans le tourbillon du Qatargate. Vendredi, la cour se prononcera sur la demnde de libération d’Eva Kaili et Mark Tarabella alors que dans le même temps de nouveaux rebondissements de l’affaire qui ont choqué le Parlement européen sont apparus. Selon des révélations de Politico, un haut fonctionnaire de la Commission dans le secteur des transports a reçu des gratuits du gouvernement qatari pendant que son équipe négociait un important contrat d’aviation vital pour la compagnie aérienne.

    Henrik Hololei, directeur général du département des transports de la Commission européenne, a voyagé gratuitement en classe affaires avec Qatar Airways neuf fois entre 2015 et 2021, selon les détails obtenus par Politico. Six des vols gratuits ont eu lieu alors que l’accord était en cours d’élaboration pour l’accès de Qatar Airways au marché européen. Au sein de l’UE, une campagne a déjà été lancée afin de poursuivre les enquêtes sur ce cas précis.

    Hololei, rapporte Politico, a refusé de faire des commentaires. Un porte-parole de la Commission a défendu la décision de Hololei d’accepter les vols gratuits de Qatar Airways. « Toutes les missions analysées (…) ont été approuvées et menées conformément aux règles applicables « , a déclaré le porte-parole, ajoutant que les conflits d’intérêts potentiels étaient « soigneusement examinés et écartés ».

    En janvier 2017, quelques mois après que l’équipe de Hololei à la Commission a commencé à travailler sur les compagnies aériennes traitant avec le Qatar, Hololei a accepté des vols gratuits en classe affaires sur Qatar Airways de Bruxelles à Doha, et vice-versa. Le voyage a été payé par le gouvernement qatari, selon les documents.

    L’accord final accordait aux compagnies aériennes basées au Qatar, y compris Qatar Airways, des droits d’atterrissage sur la plupart des destinations de l’UE, donnant au transporteur un accès lucratif à un marché de 450 millions de consommateurs. En retour, EU Airlines a reçu des droits réciproques sur un marché de moins de 3 millions de personnes, mais via un hub aéroportuaire de Doha stratégiquement situé entre les principales destinations européennes et l’Asie.

    Le porte-parole de la Commission a déclaré que la visite de Hololei au Qatar ne faisait pas partie des négociations UE-Qatar sur le transport aérien, ajoutant qu’il n’avait « jamais fait partie » de l’équipe de négociation de l’accord. Cependant, Hololei a dirigé le département travaillant sur les négociations et a toujours promu la coopération avec le Qatar auprès du public.

    En février 2019, il a salué « l’engagement honnête et le dialogue ouvert » entre l’État du Qatar et l’UE, et en juin 2019, il a rencontré le ministre qatarien des transports, Jassim Saif Ahmed al-Sulaiti, où ils ont discuté des relations entre la Commission et le Qatar dans les secteurs de l’aviation civile et des transports.

    L’enquête de Politico intervient après des révélations selon lesquelles le Qatar et le Maroc auraient versé des sommes importantes pour soudoyer des législateurs européens afin de servir leurs intérêts au Parlement européen. Une enquête a ciblé de hauts responsables bruxellois , y compris des députés actuels et anciens et leur personnel, tandis que des descentes de police ont rapporté 1,5 million d’euros en espèces.

    L’accord avec la compagnie aérienne a fait l’objet de vives critiques lors de sa négociation – en particulier de la part des compagnies aériennes européennes et des syndicats qui ont fait valoir qu’il sapait la concurrence.

    #Qatargate #Parlement_européen #Corruption #Commission_européenne #Henrik_Hololei #Maroc #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

  • Le discours de Macron sur l’Afrique : Des réactions mitigées

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Gabon, Mali, Burkina Faso, Congo,

    Il ne s’agit pas de changer la politique française mais de s’adapter à une nouvelle situation, selon les analystes

    Le président français Emmanuel Macron a exposé sa stratégie pour l’Afrique dans un discours avant d’entreprendre mercredi sa tournée africaine qui le mènera au Gabon, en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo.

    Le discours de lundi à la présidence a suscité des réactions variées, certains affirmant que Macron avait simplement reconditionné les thèmes d’un discours sur la politique française en Afrique prononcé lors de sa précédente visite sur le continent en 2017.

    Lecture à partir du même script

    Macron a déclaré que la France devait faire preuve d’une « profonde humilité » envers l’Afrique.

    « Nous voyons Macron faire des remarques similaires à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso) et dans plusieurs autres pays africains », a déclaré à Anadolu l’analyste politique africain Garba Moussa.

    « Mais cette fois, il y a un certain apaisement quand Macron a souligné que la France devait faire preuve d’humilité envers l’Afrique. On y voit un changement d’attitude après l’arrogance passée de la France envers l’Afrique.

    Macron a déclaré que la France cesserait d’héberger des bases militaires régulières en Afrique et créerait à la place des « académies » qui seraient cogérées par la France et les pays hôtes.

    Moussa, spécialiste de la politique africaine, pense que la France imite la politique américaine en Afrique d’être présente sur le continent mais avec une « réduction notable » de ses effectifs militaires.

    Le philosophe camerounais Hubert Mono Ndjana a salué le discours de Macron sur « l’humilité réclamée depuis longtemps par de nombreux » partis, notamment en Afrique.

    Ndjana a déclaré que le test consiste à suivre les babines et que toutes les parties attendent de voir si c’est « le début d’un véritable changement ».

    Rien d’étonnant

    Raissa Girondin, une analyste politique basée au Togo, s’est montrée critique.

    Elle a décrit le discours de Macron comme « seulement un plat bien préparé au gaz » mais « n’offrant fondamentalement rien de surprenant ».

    « En réalité, il n’y a rien. C’est simplement un discours flatteur avec un seul objectif : reconquérir les cœurs, alors que le cœur de nombreux pays africains est très loin, très loin de la France », a-t-elle déclaré.

    Louis Gitinywa, un analyste politique basé au Rwanda, a déclaré qu’il était assez tôt pour évaluer l’impact de son changement présumé de la politique étrangère de la France en Afrique.

    Il a cependant noté que Macron avait pris la décision audacieuse de reconnaître les lacunes et les échecs de la politique étrangère de la France en Afrique subsaharienne dans un contexte de dynamique changeante.

    « Le continent africain n’est plus le territoire français. A long terme, le statu quo ante n’est plus valable alors que l’on assiste à une nette émancipation des Etats africains. Mais nous devons attendre de voir comment cela sera mis en œuvre sur le terrain », a déclaré Gitinywa.

    Au Bénin, Gille Gohy, politologue, a déclaré que le discours de Macron faisait preuve d’un grand réalisme.

    « Il n’y a plus d’arrogance. Les deux parties doivent avoir le même niveau de dialogue, le même niveau de coopération pour de futurs accords solides. La France et les pays africains sont conscients qu’ils ont chacun leur rôle à jouer pour des relations fructueuses », a déclaré Gohy.

    « C’est un discours positif. Je suis sûr que les pays africains le sentiront. Je vois que la France a vraiment envie de changer d’attitude vis-à-vis de ses partenaires africains.

    Gohy a souligné que la France « joue aussi pour sa survie » en raison de son influence décroissante sur le continent.

    Amir Nourdine Elbachir, un autre analyste politique et géopolitique, n’a pas été impressionné par le fait que Macron « parlait toujours de plans pour l’Afrique sans impliquer les Africains ».

    Dans un tweet, Elbachir a déclaré qu’il était clair que « les intérêts français sont menacés en Afrique », ce qui explique la soudaine réflexion de Macron sur la révision de la politique pour le continent.

    Pour l’homme politique Mamadou Dian Balde en Guinée Conakry, « depuis le discours de Macron dans un amphithéâtre de Ouagadougou en 2017, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts » et « sans que les fruits tiennent la promesse des fleurs car au lieu de resserrer les liens avec les anciennes colonies les relations se sont plutôt affaiblis.

    Balde a accusé la France de penser qu’elle pouvait combattre le terrorisme uniquement au Sahel.

    Macron a voulu remettre les pendules à l’heure en remodelant l’image de la France comme une seule sans aucune condescendance en adoptant une nouvelle approche de partenariats fondés sur l’égalité avec les pays africains, selon Balde.

    « Comme d’autres pays riches le font déjà, clairement, la France doit se débarrasser de son complexe de supériorité vis-à-vis de l’Afrique. Tel semble être le message creux véhiculé dans le discours de Macron. On se demande si l’ère de la Francafrique est révolue.

    En République démocratique du Congo, où Macron est attendu ce week-end, le journal Interkinois a plutôt pointé « l’incohérence entre le discours public pro-Congo et la pratique tacite pro-Rwanda ».

    Le professeur mauritanien Simon Paul Bangbo Ndobo l’a résumé en ces termes : « La France ne change pas, elle s’adapte à la nouvelle situation ».

    Contrer la Chine

    Gille Gohy, un politologue béninois, a quant à lui déclaré que la nouvelle coopération française doit être « égalitaire », et a exhorté les Africains à en profiter pour éviter « la réapparition des souvenirs douloureux du passé ».

    « Le président Macron adopte une approche stratégique parce qu’il se comporte comme un joueur », a-t-il déclaré.

    Gohy a également suggéré que le premier vol de Macron vers l’Afrique cette année est de contrer l’influence chinoise, notant que les pays africains avec lesquels la France entretenait des relations privilégiées ne font pas partie de sa tournée cette semaine.

    Les relations de la France avec ses anciennes colonies du Mali et du Burkina Faso où elle exerçait une grande influence se sont détériorées. Le mois dernier, la France a retiré ses troupes du Burkina Faso comme l’exigeait la junte militaire.

    Paris a également retiré ses forces du Mali l’année dernière après que la junte militaire a choisi de travailler avec un groupe paramilitaire russe Wegner.

    « Les pays que va visiter Macron ont une valeur dont la France peut tirer parti comme le pétrole gabonais ou congolais. Ces pays ont été courtisés dans un passé très récent par la Chine, qui est déjà solidement implantée », a-t-il déclaré. « La France veut aussi en profiter et ne pas tout laisser à la Chine. »

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    #France_Afrique #Macron #Gabon #Congo #Mali #Burkina_faso #Russie #Wagner

  • Macron doit réinitialiser la politique africaine de la France

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Gabon, Mali, Burkina Faso, Russie, Wagner,

    L’ancienne puissance coloniale fait face à une concurrence d’influence sur le continent, notamment de la part de la Chine et de la Russie


    Vingt et un pays africains se sont abstenus ou sont restés à l’écart la semaine dernière du vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution demandant le retrait de la Russie d’Ukraine. Parmi eux, six avaient une pertinence particulière, et qui donne à réfléchir, pour la France.

    Le président Emmanuel Macron avait visité deux d’entre eux, le Cameroun et la Guinée Bissau, en juillet dernier. Trois autres – l’Angola, le Gabon et le Congo – l’accueilleront plus tard cette semaine. Macky Sall, le président du sixième, le Sénégal, est considéré comme un ami et était invité à l’Élysée il y a tout juste un mois.

    Pour ajouter l’insulte à l’injure, le Mali, qui s’était abstenu lors d’un vote similaire en octobre dernier, a décidé de voter contre la résolution cette fois, rejoignant la Russie et des pays comme la Corée du Nord et la Biélorussie. Bien que pas tout à fait inattendue, cette décision a été un rappel douloureux des échecs de la France dans un pays où ses forces armées ont perdu 58 hommes combattant des groupes djihadistes, avant d’être expulsées l’année dernière par une junte militaire pour faire place aux mercenaires russes du groupe Wagner. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui se rend fréquemment en Afrique ces jours-ci, s’est rendu début février à la junte à Bamako pour donner ses instructions de vote.

    Un Macron châtié entame cette semaine son 18e voyage en Afrique en tant que président. Il n’a pas renoncé à son ambition de transformer la relation vieille de plusieurs décennies de la France avec ses anciennes colonies ; au contraire, il la considère comme encore plus nécessaire dans le monde fragmenté d’aujourd’hui. Mais le dirigeant français a dû repenser son approche. Une réinitialisation avec l’Afrique est absolument nécessaire.

    Ce sont des moments différents des premiers jours de son premier mandat lorsque, en novembre 2017, Macron a prononcé un discours passionné devant un auditorium bondé à l’université de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En tant que premier président français né après l’ère coloniale, il a déclaré que l’époque de la vieille politique africaine de la France était révolue. Il a promis un nouveau modèle, plus équilibré et respectueux des identités africaines.

    Nul doute qu’il recevrait aujourd’hui un accueil encore moins enthousiaste de la part des étudiants de Ouagadougou. Après le Mali, l’instabilité politique, l’insécurité, le ressentiment anti-français et les campagnes de désinformation russes se sont propagées au Burkina Faso, qui a également demandé aux forces françaises de quitter le pays. Meurtrie mais réticente à se retirer complètement de la région du Sahel alors que la violence et l’insécurité menacent désormais même les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, la France redéploie ses forces et adapte sa stratégie à une présence plus discrète. Un responsable de l’Éllysée décrit cette « nouvelle philosophie » comme « la fin d’un cycle où la France s’est mise en première ligne. On passe à un cycle où on va plutôt travailler en arrière-plan. » 

    Cela a été une leçon d’humilité. Le programme de transformation de Macron s’est rapidement heurté aux réalités sur le terrain. Il voulait que la France se débarrasse de son habit colonial ; mais lutter contre le terrorisme, aux côtés des gouvernements locaux, impliquait de maintenir des bases militaires qui étaient, en fait, des vestiges de son passé colonial. Ce n’est pas facile de faire semblant d’être parti alors qu’on est encore là.

    Par souci de stabilité, le président français a fini par contredire ses propres idéaux professés. Il a assisté aux funérailles du président tchadien Idriss Déby en 2021, approuvant ainsi implicitement le transfert de pouvoir hautement antidémocratique au fils de Déby. Mais la France n’avait-elle pas besoin de conserver une base aérienne à N’Djamena pour ravitailler ses troupes dans la région ?

    Son soutien au président ivoirien Alassane Ouattara, élu en 2020 pour un troisième mandat que l’opposition considérait comme inconstitutionnel, rappelait aussi les vieilles habitudes françaises. Mais qui voulait faire face à une autre crise dans un pays clé d’Afrique de l’Ouest ?

    Alors que la France s’enlisait dans sa réponse militaire à la propagation des assauts djihadistes, le continent changeait. Avec l’impact de la mondialisation, les pays d’Afrique ont vu le monde différemment et le monde les a vus différemment.

    La France n’est devenue qu’un acteur de plus parmi de nombreuses puissances concurrentes. La Russie, jouant sur les liens étroits que l’Union soviétique entretenait avec les élites africaines, revient en force, ciblant directement l’influence française. La Chine et la Turquie sont de grands acteurs sur le continent, avec des agendas allant bien au-delà de leurs intérêts économiques. Les gouvernements africains ont maintenant toute une gamme de partenaires parmi lesquels choisir et ne prendront pas conseil auprès de leurs anciens « protecteurs ».

    Ainsi, lors du prochain voyage de Macron, attendez-vous à beaucoup d’accent sur la biodiversité, des propositions d’aide à la lutte contre le changement climatique, des offres sur la coopération agricole ainsi que des partenariats culturels. Convaincue que l’Afrique et sa diaspora en Europe sont trop importantes pour être laissées de côté, la France tente à nouveau.

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    #France #Macron #Afrique #Françafrique #Gabon #Mali #Burkina_Faso

  • Annulation des accords d’Evian: Le recours devant la CJUE

    Tags : France, Algérie, Accords d’Evia, Association Grand Maghreb,

    L’association française « Grand Maghreb » a introduit un recours en annulation des accords d’Evian avec l’Algérie devant la Cour européenne de justice, après que le Conseil d’Etat se soit déclaré incompétent pour examiner l’affaire, sur la base de la réponse du ministère français de l’Intérieur selon laquelle le recours était inacceptable parce qu’il était dirigé contre l’action du gouvernement et avait été introduit tardivement.

    La Cour européenne a répondu à l’association française, selon un document obtenu par « Echorouk », qu’elle « a reçu une demande d’annulation des accords franco-algériens et l’a enregistrée dans ses dossiers pour être examinée en fonction des informations et des documents qui seront préparés, et qu’en conséquence vous serez informés des décisions qui seront prises ».

    L’association considère que la décision d’annulation des accords permettrait aux Algériens d’obtenir leurs droits en termes de compensation financière et de réhabilitation, d’autant plus que ce qui a été inclus dans les accords cause encore des dommages aux Algériens, suite à leur exposition aux radiations nucléaires des expériences françaises dans le Sahara algérien.

    Selon les responsables de l’association, les accords « garantissent la protection des officiers et soldats français qui ont commis des crimes contre l’humanité en Algérie contre le viol, le meurtre et l’expulsion, et ils bénéficient, en vertu des mêmes accords, de l’amnistie et de l’impunité de toute poursuite ou sanction ». « 

    La même association française,  » Grand Maghreb « , avait saisi le Conseil d’État français il y a près d’un an pour demander l’annulation de l’accord pour plusieurs raisons.

    C’est ce que mentionne un document contenant la réponse du Conseil français de la justice, dont « Echorouk » a obtenu une copie.

    La lettre indique que les signataires algériens de ces accords n’étaient pas compétents et ont été trompés de bonne foi, car ils ne connaissaient pas les conséquences de l’autorisation accordée à la France dans ces accords de procéder à des expériences nucléaires, chimiques et bactériologiques, sans parler de l’annexe secrète relative au maintien par la France de quatre centres d’essais dans le désert pendant une certaine période. Ceci est contraire à la Convention de Genève et aux principes du respect des droits de l’homme.

    L’un des motifs invoqués par l’Assemblée française, qui comprend des représentants français d’ascendance africaine et est présidée par le représentant français Carlos Martinez Bilongo, est que les essais nucléaires autorisés par ces accords ont causé des dommages à la santé publique et la pollution des animaux, des plantes et de l’environnement, ce qui constitue un crime continu puni par l’article 223-1 du code pénal.

    Dans leur requête au Conseil d’État français, les initiateurs ont souligné que les accords, entachés d’abus de pouvoir, visaient à exonérer les autorités françaises de leur responsabilité pour les actes commis en Algérie avant et après l’indépendance.

    Le Conseil d’État a répondu aux requérants par une lettre officielle dans laquelle il indique que « après un échange de lettres avec le ministère français de l’Intérieur sur la requête, le ministre de l’Intérieur a conclu que la requête était irrecevable car dirigée contre l’action gouvernementale et présentée tardivement, et après avoir examiné les autres pièces du dossier, après avoir examiné le droit administratif et après avoir entendu le rapport de François Weil en séance plénière, le Conseil d’État a conclu que la requête était irrecevable car dirigée contre l’action gouvernementale et présentée tardivement, et après avoir examiné les autres pièces du dossier, après avoir examiné le droit administratif et après avoir entendu le rapport de François Weil en séance plénière, le Conseil d’État conclut que la requête est irrecevable, et les conclusions du rapporteur général, Sophie Roussel, précisent que ces actions se sont déroulées dans le cadre de procédures engagées par le gouvernement dans le but de créer un nouvel État indissociable des relations internationales de la France et ne relèvent donc pas de la juridiction administrative, et décide de rejeter la demande car elle est présentée devant une juridiction incompétente pour l’examiner », peut-on lire dans la réponse.

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    #France #Algérie #Accords_Evian

  • L’Occident déclare la guerre sur le réseau social chinois “TikTok”

    Tags : Occident, UE, Europe, Chine, Tik-Tok, Etats-Unis, espionnage,

    Depuis plusieurs semaines, une poignée d’institutions ont resserré la vis en interdisant l’installation de l’application chinoise TikTok sur certains téléphones.

    Une goutte d’eau dans le torrent des téléchargements puisqu’avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, TikTok, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, pointe à la 6e place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social.

    Les États-Unis songent à interdire TikTok

    Outre-Atlantique, Joe Biden a dès janvier mis le « hola ». Aux États-Unis, une loi interdit ainsi le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l’État fédéral américain.

    Une vingtaine d’États ont localement pris une mesure du même type pour leurs propres employés. Et, au Congrès, un projet de loi en discussion pourrait même aboutir à l’interdiction totale de l’application aux États-Unis. Une issue de plus en plus évoquée.

    L’Union européenne ne tiktoke pas avec les fonctionnaires

    La Commission européenne a quant à elle dégainé la semaine dernière. Elle a interdit l’usage de TikTok sur les appareils professionnels de son personnel afin de « protéger les données » de l’institution, a rapporté Yahoo. Les fonctionnaires et employés de la Commission ont jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes…), a précisé un porte-parole de l’institution.

    Ils devront également supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications approuvées pour une utilisation professionnelle (messagerie électronique, applications de visioconférence…). Des mesures similaires doivent être prises par le Conseil européen, l’instance des États membres dirigée par le Belge Charles Michel.

    Plus récemment encore, c’est le Parlement européen qui a informé, mardi 28 février, son personnel qu’il interdisait le réseau social chinois TikTok sur les appareils professionnels, invoquant, là encore, des inquiétudes en matière de sécurité des données.

    La présidente du Parlement, Roberta Metsola, et le secrétaire général, Alessandro Chiocchetti, ont décidé que l’application ne pourrait plus être utilisée sur les appareils professionnels, comme les ordinateurs, téléphones mobiles ou tablettes, à compter du 20 mars. Par ailleurs, il est aussi « fortement » recommandé aux membres du personnel de retirer TikTok de leurs appareils personnels.

    Idem pour le Canada qui a banni l’application des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel à compter de mardi. « Sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone », a expliqué la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier, précisant dans un communiqué que la mesure avait été prise « à titre préventif ».

    «Nous n’avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis », a-t-elle toutefois ajouté.

    Vers une méfiance plus grande en France

    Alors forcément, la question se pose aussi dans l’Hexagone. Et en l’occurrence, comme l’ont appris nos confrères de BFMTV, « l’Assemblée nationale va aussi mettre en garde les députés contre les risques de sécurité posés par certaines applications ». TikTok n’est pas nommément désignée mais clairement visée. « Les questeurs n’ont pas de pouvoir de coercition car les députés ne sont pas salariés et n’ont pas de téléphone professionnel » , rappelle auprès de nos confrères Marie Guévenoux, Première questeure de l’Assemblée.

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    #Occident #UE #Europe #Tik_tok #Espionnage

  • Algérie. Les « khabardjias » mis à nu

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, MAK, islamistes, Abdelmadjid Tebboune,

    Dérangés au plus haut point par la stabilité dont jouit l’Algérie et son retour diplomatique offensif sur la scène continentale et internationale, des bouffons politiques algériens installés à l’étranger et dont l’intelligence avec le Makhzen marocain et autres services occidentaux n’est plus à démontrer, s’acharnent avec une rare violence à salir le pays en usant de mensonges et d’impostures les plus invraisemblables.

    Les « khabardjias » et la cinquième colonne dont parlait le président Tebboune lors de sa récente entrevue avec la presse nationale, ne sont pas une vue de l’esprit mais une réalité qui ne souffre d’aucun doute. Il suffit de surfer sur Youtube et autre réseaux sociaux pour leur donner non seulement noms mais aussi des visages.

    N’étant le fait que les Algériens et les Algériennes soient vaccinés contre ce genre de propagandistes et d’illusionnistes, le pays aurait connu depuis longtemps le même sort que celui de la Syrie et de la Libye. Agités par des ONG douteuses, des services de certains pays et des droit-de-l’hommistes à géométrie variable, ces khabardjias, sous prétexte de lutter pour une « dawla madania », versent quotidiennement dans l’intox, l’insulte, la diffamation et la démesure dans le vain espoir de jeter le pays dans l’inconnu et le livrer ainsi aux mains des puissances étrangères.

    Ce n’est un secret pour personne que les positions immuables de l’Algérie envers les causes justes, son engagement à préserver sa souveraineté nationale et sa liberté de décision, ses réformes économiques axées sur le protectionnisme et la logique « gagnant-gagnant », ne plaisent pas à certains pays et certains lobbies habitués à s’ingérer sans-gêne dans les affaires des autres et à leur dicter leurs volontés. Ne pouvant s’attaquer frontalement et ouvertement à l’Algérie, ces pays et ces lobbies hostiles, recrutent des Algériens (journalistes, anciens militaires, droit-de- l’hommistes…) pour faire la sale besogne à leur place. Ainsi, depuis des mois, sans interruption, des campagnes d’hostilités sont menées conjointement par ces khabardjias et leurs affidés contre l’Algérie.

    Les trésors d’ingéniosité qu’ils déploient pour semer la discorde et la division dans le front interne, salir l’ANP et les autres services de sécurité, nourrir le régionalisme, provoquer des pénuries…montrent toute l’étendue et la variété de leurs manœuvres. Leur rêve, leur unique rêve, voir le bateau Algérie sombrer. Mais qu’ils soient rassurés, leur rêve se transformera inévitablement en cauchemar. Car, l’Algérie qui a déjà montré à plusieurs reprises de quel bois elle chauffe, saura mettre en échec toutes ces viles manœuvres tissées ici ou ailleurs contre elle.

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    #Algérie #Maroc #France

  • Relations avec la France : L’Algérie change les règles

    Tags : France, Algérie, colonisation, visa, mémoire,

    L’insistance de la partie française sur les laissez-passer consulaires n’a pas eu d’effet à Alger qui a été obligé de faire une mise au point concernant les titulaires à ce titre d’éligibilité à l’expulsion ; des indésirables pour Paris mais pas forcément algériens puisque bénéficiant de la double nationalité, nés en France et, en prime, «radicalisés» dans l’Hexagone.

    A contrario, Paris n’avait pas de raison solide pour continuer à réduire le nombre de visas délivrés aux demandeurs algériens.

    A ce sujet, les choses sont rentrées dans l’ordre – un retour à l’ordre normal des choses, selon le président Tebboune qui répondait à une question à ce sujet au quotidien Le Figaro – et l’Algérie n’accueillera que les Algériens «indésirables» partis d’Algérie en France.

    Cette séquence a servi aussi à lever l’amalgame entretenu sur les immigrés, les Français de parents algériens et surtout quand ils sont islamistes. Ils sont la face visible de l’échec de la politique française d’intégration.

    Finalement, l’ordre normal est revenu et la France a cessé, dans ses relations avec l’Algérie, de jouer la carte de ses «indésirables» à double casquette.

    Dans son entretien au quotidien français le Figaro, le président Tebboune a ouvert des pistes qui pourraient servir d’ébauche au renouveau de la relation algéro-française.

    Une approche différente ; qui ne fasse pas table rase du dossier mémoriel mais peut passer par le solde du passif qui semble désormais faire l’objet d’une commune vue entre le chef de l’Etat et son homologue français.

    D’ailleurs, le président Tebboune a avoué avoir avec Emmanuel Macron «une certaine complicité» qui permet justement d’avancer sur cette question qui demeure le nœud gordien qui envenime la relation entre les deux pays.

    Pour le président, le président Macron est «l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays».

    Ce qui explique la décision des deux responsables de mettre en place une commission des historiens des deux pays. «Une partie de la colonisation doit être dépolitisée et remise à l’histoire.»

    Cela n’exclut pas bien évidemment le traitement des autres plages de cette douloureuse période, l’a rappelé le président Tebboune, qui souligne qu’il y a des faits que l’on ne peut pas cacher.

    Les deux présidents s’accordent sur l’approche de cette question. Même si le président rajoute légitimement un grain de sel avec une belle sentence qui résume un vieil état d’esprit à transcender parce que constituant un immense obstacle mental pour faire avancer la question de la mémoire.

    «La France doit se libérer de son complexe de colonisateur, et l’Algérie de son complexe de colonisé», dit Tebboune, révélant au grand jour l’état d’esprit ambiant qui n’a lieu plus d’être et que les deux présidents semblent décidés à dépasser pour passer «à autre chose».

    Et il est possible, suivant le propos du président de la République qui a estimé qu’il est urgent d’ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes. «Si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d’intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger», dit M. Tebboune pour recentrer la question suivant les objectifs communs qui concourent à donner une autre dimension et contours aux relations algéro-françaises.

    Des deux côtés de la Méditerranée, c’est ce qui est attendu nonobstant les sujets litigieux ou entretenus comme tels par des sphères qui demeurent hostiles à l’Algérie.

    Il ne s’étalera d’ailleurs pas sur les crimes de la colonisation, mais évoquera les essais nucléaires sous l’angle de leurs effets et dégâts. «Nous demandons que la France nettoie les sites de ces essais, vers Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme.

    Nous souhaitons aussi qu’elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place», a réclamé le chef de l’Etat, sachant qu’une commission française a été mise en place pour étudier les dossiers des «victimes» françaises et algériennes des essais nucléaires effectués par l’armée française en en Algérie.

    La France, habituel facteur de blocage

    Le président Tebboune rappellera aussi le «mauvais jeu» français lors du soulèvement populaire de février 2019 contre le système Bouteflika où la France officielle avait pris position pour la transition, une option préconisée par le clan des Bouteflika alors que le peuple réclamait le départ de «toute la bande».

    Position née probablement d’une mauvaise appréciation et lecture des événements qui se déroulaient en Algérie qui amorçait sa mutation politique.

    La même attitude a été observée dans le dossier du Sahel où la France n’a pas facilité pour ne pas dire qu’elle a entravé la mission algérienne de faire cesser les hostilités et de faire signer aux parties en conflit un pacte de paix. Même sa mise en œuvre, depuis 2015, est restée problématique.

    Aujourd’hui, malgré le retrait de ses forces militaires, l’influence de la France n’a pas diminué. Et l’Algérie l’appelle à la mettre au service de la paix et de la stabilité de cette région voisine.

    «Il est regrettable que la France, à un certain moment, n’ait pas voulu que l’Algérie exerce son ascendant. Le terrorisme n’est pas ce qui me préoccupe le plus, nous pouvons le vaincre. Je suis beaucoup plus inquiet par le fait que le Sahel s’enfonce dans la misère. Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire», le président Tebboune fait avec ce propos le tour de la question sahélienne dans sa complexité et ses possibilités de solution. Implicitement, la France est invitée à revoir certaines de ses positions sur les questions impliquant d’une manière ou d’une autre l’Algérie et où les intérêts français sont avérés mais gérés encore avec «le complexe du colonisateur».

    A ces conditions, s’il est possible de les désigner comme telles, et à une révision des positions de la France sur certaines questions ayant un dénominateur commun pour les deux pays, il sera, sans aucun doute, plus facile de donner forme à cette nouvelle relation entre l’Algérie et la France telle qu’ambitionnée par les deux chefs d’état.

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    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire #Visa