Catégorie : Sahara Occidental

  • El Pais: L’ONU enquête sur la mort des camionneurs algériens

    El Pais: L’ONU enquête sur la mort des camionneurs algériens – Les proches des victimes demandent justice devant les caméras de la télévision publique algérienne.

    Des membres de la Minurso [Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental] ont inspecté ces dernières heures sur le terrain les deux camions bombardés le 1er novembre dernier au Sahara occidental, dans lesquels trois chauffeurs routiers civils algériens ont été tués, ont indiqué à ce journal des sources du Front Polisario. Les autorités algériennes, qui ont mis trois jours à entériner « l’assassinat » des trois civils, n’ont donné aucun autre détail sur cette affaire. Les autorités marocaines n’ont toujours pas fait de déclaration officielle, contrairement à l’armée mauritanienne qui s’est empressée de démentir dans un communiqué tout bombardement de son territoire.

    Pendant ce temps, en Algérie, la télévision publique a montré les familles des trois chauffeurs de camion morts. Certains ont lancé un appel à la démission tandis que d’autres ont réclamé justice. La presse locale, en l’absence de sources officielles, a fourni davantage d’informations sur les décès.

    Le média en ligne MenaDefense, qui a fait état de l’attentat contre les trois chauffeurs de camion mardi, a déclaré jeudi que l’attaque avait eu lieu entre 13h00 et 13h30 le 1er novembre. Elle a également ajouté les noms des victimes : Hmida Boumediène, de la ville de Laguat ; Ahmed Belkhir Chtam et Brahim Larbaoui, tous deux de la municipalité de Ouargla. Les médias rapportent que les trois civils voyageaient dans deux camions qui avaient apporté du ciment blanc en Mauritanie : « Les deux véhicules sont revenus vides et n’étaient pas recouverts de bâches ».

    MenaDefense souligne que le bombardement a eu lieu à plus de 30 kilomètres du mur construit par le Maroc au Sahara et à sept kilomètres à l’ouest de la municipalité sahraouie de Bir Lahlu, une zone que le Front Polisario appelle « territoires libérés ».

    Dans un premier temps, le site web algérien a désigné l’artillerie marocaine comme étant la cause du bombardement. Cependant, après avoir consulté des experts en armement, MenaDefense affirme que l’attaque a probablement été menée par un drone, soit le turc Bayraktar TB-2, soit l’israélien Hermes 450, équipé de deux missiles Hellfire. Elle souligne que l’avion a décollé de la base aérienne marocaine de Smara, à 230 kilomètres du lieu du bombardement. La présidence algérienne, dans son communiqué de mercredi, s’est contentée de pointer du doigt un « avion sophistiqué ».

    Pour sa part, le quotidien algérien pro-gouvernemental El Moudjahid a qualifié ce « crime » de « terrorisme d’État ». Et elle a évoqué deux événements qui ont envenimé les relations entre les deux pays voisins : d’une part, la révélation en juillet dernier que le Maroc possédait une liste de 6 000 téléphones algériens qui auraient pu être espionnés à l’aide du logiciel israélien NSO. D’autre part, une lettre a été diffusée le 14 juillet par l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, dans laquelle il écrit au ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra : « Le ministre algérien, si fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit universel au peuple de Kabylie, l’un des plus anciens peuples d’Afrique, qui souffre de la plus longue occupation étrangère ».

    Le quotidien El Moujahid a rappelé jeudi qu’avec cette lettre, le Maroc a franchi une ligne rouge. Il conclut son éditorial : « Cette succession d’actes hostiles, qui a atteint son paroxysme avec l’attaque meurtrière contre des citoyens algériens, ne restera pas sans réponse. L’Algérie a prévenu : « Le crime ne restera pas impuni.

    Le site web Tout Sur l’Algérie (TSA), prévient que personne ne sait où mènera « la énième provocation du Maroc ». Mais il affirme que Rabat portera « l’entière responsabilité » d’avoir mené une politique « belliqueuse » envers son voisin « au cours des dernières décennies, et surtout au cours des douze derniers mois ». TSA affirme que le « bellicisme » du Maroc a augmenté depuis décembre dernier, lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations de Rabat avec Israël. Le site algérien souligne que la communauté internationale est en partie responsable de « l’agressivité » du Maroc. « Rabat ne serait pas allé aussi loin si les grandes puissances n’avaient pas fermé les yeux sur son occupation illégale du Sahara. (…) Tout autre pays aurait payé cher son audace ».

    Du côté marocain, le silence officiel a prévalu. Seule une source anonyme, « bien informée » des tensions entre les deux pays, a déclaré mercredi à l’Agence France Presse que Rabat « ne se laissera jamais entraîner dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale ». La même source a indiqué que la zone où le bombardement aurait eu lieu est « utilisée exclusivement par les véhicules militaires des milices armées », en référence au Front Polisario.

    Les autorités marocaines n’ont jusqu’à présent reconnu officiellement aucune de leurs propres victimes après la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020. Ils n’ont pas non plus revendiqué la responsabilité de l’attentat qui a tué trois civils.

    El Pais, 04/11/2021

  • Le Maroc annonce la mort de 6 soldats au Sahara Occidental

    Le Maroc annonce la mort de 6 soldats au Sahara Occidental – Dans un rapport remis au Conseil de Sécurité, Guterres avait reconnu plus de 1000 attaques.

    Dans des propos relayées par L’Express, les autorités marocaines ont annoncé la mort de six soldats dans la guerre livrée contre la guérilla du Front Polisario au Sahara Occidental.

    Après avoir rappelé que les combattants sahraouis ont rompu le 13 novembre 2020 un cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Maroc, après le déploiement de forces marocaines dans la zone tampon d’El Guerguerat, le journal français indique que « d’après une source informée marocaine, six soldats des Forces royales marocaines (FAR) ont été tués à la suite de « harcèlements » des indépendantistes du Polisario depuis la rupture du cessez-le-feu.  

    Il s’agit d’une première qu’un tel bilan est donné côté marocain. Dans un rapport remis au Conseil de Sécurité par le Secrétaire Général de l’ONU, Rabat avait reconnu plus de 1000 attaques contre le mur de sable qui s’étend le long de 2700 dans le territoire de l’ancienne colonie espagnole dont le Maroc revendique la souveraineté.

    La tension dans cette région, est montée d’un cran après la mort de trois camionneurs algériens dont la responsabilité est attribué au Maroc par la présidence algérienne. Celle-ci a promis des représailles.

  • Sahara Occidental: 30 ans d’échec du Conseil de Sécurité

    Sahara Occidental: 30 ans d’échec du Conseil de Sécurité – La résolution 2602 est un premier clou dans le cercueil de la mission de l’envoyé spécial onusien De Mistura

    L’échec des envoyés personnels des Nations unies au Sahara occidental, depuis 1991, date de l’accord du cessez-le- feu, entre l’occupant marocain et le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination, n’est pas en raison de compétences ou la place qu’occupaient ses envoyés onusiens, sur la scène mondiale, mais d’absence de volonté politique du Conseil de sécurité à parachever le processus de décolonisation au Sahara occidental, tel dicté par la légalité internationale.

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne (UE) Abi Bouchraya, qualifiant la résolution 2602 sur le Sahara occidental, adoptée vendredi dernier, par le Conseil de sécurité « de premier clou dans le cercueil de la mission de l’envoyé spécial onusien De Mistura », il affirme que c’est « dans la déficience, le déséquilibre et le désespoir» que Staffan De Mistura entame sa mission, qui , pour rappel a débuté, lundi dernier. Pour l’ex-ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Afrique du Sud, tout observateur de la teneur de la résolution 2602/21, devant constituer le cadre dans lequel se traduit la mission du nouveau envoyé onusien pour le Sahara occidental, constate, Abi Bouchraya « qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambigües qu’avant » qui ne font que confirmer, poursuit-il «l’impression qu’il n’y a pas de processus mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie » explique-t-il.

    Une spirale infinie favorisant le statu quo, lequel profite au système politique colonial du Maroc au Sahara occidental, depuis, faut-il le noter, le désengagement de Rabat à se conformer au droit international, après la conclusion du cessez-le-feu précité et l’envoi de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Un désengagement qui a été rendu possible, non seulement par le soutien inconditionnel de l’ex-puissance coloniale en Afrique du Nord, la France, par son rôle de membre permanent au Conseil de sécurité, mais aussi du rôle non constructif du Conseil de sécurité à faire valoir la force du droit dans la traduction effective du mandat de la mission de l’ONU, qu’il a créé en 1991, et défini même dans sa nomination, celui de l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Le diplomate sahraoui semble convaincu, que la mission de De Mistura est vouée à l’échec , d’avance. Faisant remarquer que la résolution « n’est au final qu’une copie conforme des anciennes résolutions qui ont poussé les envoyés à démissionner » il affirme que «le même scénario étant malheureusement très attendu avec le nouvel envoyé ».

    Si pour le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE la résolution 2602 était « décevante », il explique qu’elle l’est « non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes », mais surtout, poursuit-il « en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020 ». Une guerre qui est selon lui «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment » dira le diplomate sahraoui Abi Bouchraya, dans un entretien au quotidien algérien, Echâab.

    Il est à rappeler que la guerre entre l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS) et le Maroc, le 13 novembre dernier est suite, à la violation militaire marocaine dans la zone tampon Guerguerat, des accords de cessez-le-feu conclu en 1991 entre ces deux parties sous les auspices de l’ONU, suite à quoi le Front Polisario avait riposté et annonçé et son secrétaire général, président de la RASD, Brahim Ghali, avait fait savoir qu’ un décret annonçant la fin des obligations vis-à-vis de l’accord de cessez-le-feu et «la reprise des actions armées afin de protéger les droits inaliénables de notre peuple».

    Si les prédécesseurs de De Mistura menaient leur mission, depuis 1991, en période d’absence de combats armés entre le Front Polisario et le Maroc, et ont échoué dans leurs missions, en raison, des postures marocaines, comme l’ont affirmé, les deux diplomates américains, James Baker, et dernièrement Christopher Ross, la mission de leur collègue De Mistura sera plus compliquée, voire impossible, dans une situation de conflit armé et avec une résolution ouvrant une brèche vers la violation des principes et textes de la charte de l’ONU, s’agissant d’une question de décolonisation.

    Pour le diplomate sahraoui, Abi Bouchraya « au lieu de remettre le train de la décolonisation sur les rails » le Conseil de sécurité, avec notamment sa dernière résolution 2602/21 sur le Sahara occidental « pousse à davantage de dérapage et d’escalade qui pourraient dégénérer dans toute la région » a-il déclaré. Pour lui «traiter une nouvelle situation, dangereuse de surcroît, de manière ordinaire et à l’ancienne, comme si le Conseil de sécurité était indifférent ou prenait les choses à la légère » soulignant que ceci « est tout à fait illogique » a-t-il martelé. Ce qui l’amène à affirmer qu’ « il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation », ajoutant que ces mêmes parties « entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer sa pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, » à définir , poursuit-il « la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui ».

    Après une année de rupture de l’Accord de cessez-le-feu et du processus de règlement, le Front Polisario a affirmé, à travers ses appels lancés au Conseil de sécurité et lettres transmises au SG de l’ONU que la nouvelle situation exige « une nouvelle prescription »et que l’on ne peut « se cacher derrière l’envoyé personnel du secrétaire général » a fait observer le diplomate sahraoui, Abi Bouchraya.

    Concluant que l’approche politique promue à ce jour, par le Conseil de sécurité « a engendré 30 ans d’échec et entrainé la reprise de la guerre au Sahara occidental » et que la position exprimée par le Front Polisario est « claire » et met l’accent, sur une série de nouvelles mesures opérationnelles et politiques, outre la poursuite de la lutte armée du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine pour enfin épouser l’indépendance de son pays, le Sahara occidental.

    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 04/11/2021

  • Seule la légalité internationale

    Seule la légalité internationale – L’objectif du Maroc et ses alliés est de faire pencher la balance du coté du plan marocain consistant à mettre en oeuvre une large autonomie du Sahara occidental.

    Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura a pris ce lundi ses fonctions de nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental. Une prise de fonction déjà torpillée par le conseil de sécurité qui a prorogé pour un an, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Une prorogation qui interroge quant à son parti pris et dans les missions mêmes de la Minurso. Un fait clairement refusé par l’Algérie qui a annoncé qu’elle ne soutiendra pas cette résolution, affirmant dans un communiqué du ministère des affaires étrangères que « suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil.

    L’Algérie, qui exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant (Maroc) dont elle encourage l’intransigeance et les manoeuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental».

    Le Maroc et ses alliés, en premier desquels vient la France, refusent en réalité de se soumettre à la légalité internationale et tentent, depuis plusieurs années déjà, de pervertir les efforts qui sont engagés par l’instance onusienne pour régler le conflit selon la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité. Leur objectif est de faire pencher la balance du coté du plan marocain consistant à mettre en oeuvre une large autonomie du Sahara occidental, dans une basse manœuvre occultant le droit des Sahraouis en tant que peuple à disposer de son droit légitime à l’auto détermination et à l’indépendance, dans un conflit qui est avant tout, et comme le stipule toutes les résolutions de l’Onu, une question de décolonisation. Une colonisation qui dure depuis plus de 45 ans et qui met en danger la stabilité de toute la région.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 03/11/2021

  • La Résolution 2602 invite à la violation du Droit International

    La Résolution 2602 invite à la violation du Droit International au Sahara Occidental et encourage le Maroc à poursuivre sa rébellion contre la légalité

    Au moment où la dimension citoyenne populaire attachée aux valeurs nobles de l’humanité, épris de paix, de justice et de liberté, s’attendait que l’organisation des Nations unies (ONU) qui a une responsabilité légale à assumer à l’égard des populations des territoires non autonomes comme c’est le cas au Sahara occidental, il est regrettable de constater que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 30 octobre dernier, la résolution 2602 portant renouvellement d’un an, du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), résolution nourrissant l’injustice et l’impunité, encourageant le royaume du Maroc à poursuivre sa rébellion contre le droit international et à intensifier les violations des droits de l’Homme des Sahraouis, dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Par Mahrez Lamari *

    Ce vote, il faut le souligner n’a été possible que grâce et sur pression et forcing de certains membres influents du Conseil de sécurité dont la France qui se réclame pays des droits de l’Homme, alors qu’elle persiste à continuer de soutenir une politique coloniale du royaume du Maroc au Sahara occidental, en pesant de tout son poids pour couvrir le Maroc et encourager son entêtement à ne pas se plier à la légalité internationale. La France officielle et son gouvernement doivent reconsidérer leur position et abandonner leur alignement sur les thèses expansionnistes coloniales marocaines qu’il maintient au détriment de la légalité internationale. De même, le Conseil de sécurité de l’onu ne doit pas compromettre sa crédibilité et altérer son image en encourageant les thèses expansionnistes marocaines.

    L’ONU doit relever les défis et faire preuve de détermination et de fermeté pour qu’elle oblige le Maroc à stopper sa politique d’arrogance qui ne cesse de défier la communauté internationale et montre aujourd’hui plus que jamais que la monarchie coloniale marocaine se complaît dans le statu quo au Sahara occidental, qu’elle perpétue et s’emploie à maintenir la charte et doctrine des Nations unies en matière de décolonisation. La Résolution 1514 adoptée par L’AG de l’ONU décembre 1960, plusieurs fois réaffirmé par les instances onusiennes qualifiant et inscrivant et reconnaissant le cas du Sahara occidental comme question de décolonisation, doivent trouver de toute urgence leur concrétisation par l’application du plan de règlement signé par les deux parties en conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité qui doit aussi prendre ses responsabilités en tant qu’organe chargé de la préservation et du maintien de la paix et de la sécurité pour assurer paix, stabilité et développement de tous les pays de la région, dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pays fondateur et membre de l’Union africaine.

    En ce moment où le peuple algérien célèbre et commémore le 67ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, nous saluons les capacités d’endurance et de résistance du peuple sahraoui qui ont forcé le respect de ceux qui ont su apprécier la justesse de sa résistance et reconnaître ses sacrifices dans l’épreuve qui lui est imposée.

    La dimension citoyenne populaire algérienne qui se reconnaît et appuie totalement la réaction officielle du gouvernement algérien exprimée dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, fidèle aux principes inaliénables du peuple algérien et à son État, hérités de ce qui a animé la glorieuse révolution algérienne contre le colonisateur français, et le lourd tribut consenti, pour épouser l’indépendance et la liberté, continuera à soutenir et défendre ouvertement le droit légitime à l’autodétermination du peuple sahraoui et à soutenir son combat et son droit légitime à la résistance, sa volonté indomptable réaffirmée dans l’unité de sa lutte à divers niveaux pour l’indépendance totale du Sahara occidental. Aussi sacrée que fut la révolution de Novembre 1954 pour le peuple algérien, notre soutien est et sera toujours ferme en faveur du droit à l’autodétermination des peuples colonisés et sous occupations, comme c’est le cas pour le peuple sahraoui.

    L’Algérie continuera à assumer ses responsabilités afin que prévale le règlement dudit conflit entre Le Maroc et le Front Polisario, sur la base de la Légalité internationale, consacrant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, lequel droit constitue la base fondamentale et incontrôlable pour une solution juste et durable, pour une question de décolonisation, la dernière en Afrique, inscrite sur l’agenda de l’Onu et de l’Union africaine (UA).

    Citoyen, algérien et africain, héritiers des longues marches des peuples africains, pour leur liberté et Indépendance, dont, celle qu’a entrepris mon peuple, contre le système colonial français, je m’oppose et j’avertis sur les manœuvres visant à dévier le processus de règlement de la dernière question de décolonisation sur mon continent, le Sahara occidental, de sa base légale dictée, par les textes et les principes de la Charte de l’ONU, à laquelle recourt , la communauté internationale pour l’achèvement du processus de décolonisation, à savoir l’organisation du referendum d’autodétermination, seule voie de solution qu’impose la légalité internationale, à ce genre de question.

    TÔT OU TARD LE DROIT IMPRESCRIPTIBLE À L’AUTODÉTERMINATION TRIOMPHERA AU SAHARA OCCIDENTAL ET L’HISTOIRE EST LÀ POUR EN TÉMOIGNER.
    M. L.

    (*) Militant des droits de l’Homme et des peuples et ex-président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.

    Le Courrier d’Algérie, 03/11/2021

  • L’Algérie rejette les grenouillages autour du Sahara Occidental

    L’Algérie rejette les grenouillages autour du Sahara Occidental – La France et les USA vendent au Maroc de l’illusion

    L’Algérie a officiellement exprimé son désaccord avec la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le renouvellement du mandat de la Minurso (mission onusienne pour le Sahara Occidental). Dans une déclaration rendue publique, dimanche, le ministère algérien des Affaires étrangères affirme que le pays « ne soutiendra pas cette résolution partiale ».

    Selon la même source, l’approche adoptée par l’instance onusienne « est fondamentalement déséquilibrée » et « manque cruellement de responsabilité et de lucidité ».

    « Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil », explique le ministère dans sa déclaration.

    L’Algérie, ajoute le document, « exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, et ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant (Maroc, ndlr) dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental ».

    « Par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité », rappelle la même source.

    Dans ce sens, le ministère algérien des Affaires étrangères rappelle ses attentes de la communauté internationale.

    « L’Algérie escompte que la communauté internationale ne ménagera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d’Etats membres de l’Union africaine (UA), à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement le 9 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA », indique la même source.

    Et d’ajouter : « Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région ».

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a, pour rappel, adopté jeudi dernier une résolution soumise par les Etats-Unis d’Amérique sur le renouvellement, pour une période d’une année, le mandat de la Minurso.

  • ARTE révèle l’engagement militaire français à côté du Maroc

    ARTE révèle l’engagement militaire français à côté du Maroc – Un reportage de la chaîne franco-germanique ARTE,intitulé » le Sahara occidental en quête d’indépendance » révèle l’implication militaire de la France à côté de l’occupant marocain

    Un reportage de la chaîne franco-germanique ARTE,intitulé » le Sahara occidental en quête d’indépendance » révèle l’implication militaire de la France à côté de l’occupant marocain. La France ne se contente pas de soutenir les crimes du régime du Makhzen et ses violations des droits de l’homme, mais participe au pillage des richesses du peuple sahraoui, interdit par la Cour de justice de l’Union Européenne CJUE, qui avait annulé le 29septembre dernier, dans l’accord de libre-échange de l’Union Européenne signé avec le Maroc, d’inclure les territoires occupés du Sahara occidental.

    Le reportage revient sur l’accord de cessez-le feu signé entre les deux belligérants en 1991, sachant que le Maroc avait accepté la tenue d’un référendum sur le droit à l’autodétermination des Sahraouis. Il n’a jamais eu lieu.

    Aujourd’hui encore, le Maroc revendique le contrôle administratif du territoire. Pendant toutes ces années, il a exercé une répression sur les Sahraouis. Une grande partie d’entre eux a été forcée de quitter leur pays d’origine pour s’entasser dans des camps de réfugiés dans le désert algérien. À cet exode, s’est ajoutée la politique de colonisation du Maroc incitant de nombreux civils à s’installer au Sahara occidental. Résultat : en 2015, on estime que les Marocains y sont au moins deux fois plus nombreux que les Sahraouis… Le transfert de la population est considéré comme un crime de guerre par la Convention de Genève.

    De quoi le Maroc est-il accusé ? Voici le principal chef d’accusation : refuser le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, pourtant garantie par une résolution de l’ONU votée en 1952. Pour y parvenir, le gouvernement marocain n’a jamais cessé d’utiliser la répression et de bafouer les droits de l’homme. Ce rapport d’Amnesty international d’avril 2019 fait état des « restrictions persistantes de la liberté d’expression, d’association et de réunion » visant notamment des personnes favorables à l’autodétermination.

    Que fait l’ONU ? Le Conseil de sécurité des Nations unies a créé le 29 avril 1991 la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Depuis 30 ans, un détachement de 230 militaires est chargé du maintien de la paix sur ce territoire. Il est aussi chargé de l’organisation du référendum. Le processus est enlisé devant la réticence marocaine, qui vient de passer à un autre palier celui de la violation du cessez-le feu le 13 novembre 2020.

    Que fait l’Union européenne ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en 2018 que l’Union européenne devait respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Elle a notamment invalidé un accord commercial de pêche entre l’UE et le Maroc. L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne en explique les raisons : cet accord « ayant été conclu par le Maroc sur la base de l’intégration unilatérale du Sahara occidental à son territoire et de l’affirmation de sa souveraineté sur ce territoire, le peuple sahraoui n’a pas librement disposé de ses ressources naturelles, comme l’impose pourtant le droit à l’autodétermination ». Un avis qui n’a pas été suivi par le Parlement européen : un an plus tard, il a voté un texte incluant le Sahara occidental dans l’accord commercial entre l’UE et le Maroc. Et cela, alors que l’UE ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Une position bien ambivalente. La CJUE avait rappelons-le annulé deux contrats signés entre l’occupant marocain et l’Union Européenne, interdisant d’inclure les territoires sahraouis occupés dans l’accord d’association signé avec le Maroc

    De quoi est accusée la France ? Malgré les condamnations du droit international et des organisations internationales, la France vend de grandes quantités d’équipements militaires qui sont acheminés au Sahara occidental. Ces derniers contribuent à :

    – assurer l’occupation militaire et soutenir la politique colonialiste du Maroc

    – faciliter l’exploitation des ressources en territoire sahraoui occupé

    Le reportage avait permis de repérer les équipements militaires français déployés sur le territoire du Sahara occidental.

    La patrie news, 03/11/2021

  • L’Algérie soutient plus que jamais la cause du peuple sahraoui

    L’Algérie soutient plus que jamais la cause du peuple sahraoui – Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région

    « Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région « . C’est en quelque sorte la conclusion du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger et ce, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2O62- (2O21) portant le renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental).

    « L’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement dés- équilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil « , déplore un communiqué du ministère des Affaires étrangères.  » L’Algérie qui exprime sa pleine compré- hension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette Résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental « , le communiqué ajoute :  » par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 69O (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité « .

    Par ailleurs  » l’Algérie escompte que la communauté internationale ne manégera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d’Etats membres de l’Union africaine (UA), à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement le 8 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA).

    Pour rappel, en avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa Résolution 69O(1991), s’appuyant sur un rapport de l’ONU sur la situation du Sahara occidental préconisant que la population de cette ancienne colonie espagnole revendiqu ée par le Maroc et par le Front Polisario  » puisse exercer son droit à l’autodétermination « .Il prévoyait pour cela qu’une Mission des Nations unies surveille l’application du cessez-le-feu et procède à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais, trente ans plus tard, le conflit demeure, sans aucune solution n’ait été dégagée et il semble à peu près certain que ne seront pas appliquées les dispositions du Plan de règlement. C’est ce qui ressort de la Résolution 26O2 adoptée le 31 octobre 2O21 par le Conseil de sécurité des Nations unies sous l’influence de certains de ses membres.

    Une Résolution qui ne tient pas compte de la réalité du conflit du Sahara occidental, notamment les aspirations des Sahraouis à la liberté et à l’indépendance. Ce faisant la communauté internationale reste préoccupée par l’absence de progrès notables dans la recherche d’une solution politique juste et durable en ce qui concerne ce conflit entre le Maroc et la Front Polisario.

    Les efforts des Nations unies depuis 1965, et plus particulièrement de la Minurso pour l’organisation d’un réfé- rendum au Sahara occidental depuis 1991, ont atteint une phase de stagnation, voire de paralysie qualifiée par les observateurs d’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du Secrétaire général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental.

    Une position de fait qui a encouragé le Makhzen en tant qu’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région. L’inaction et le silence assourdissant de l’organisation onusienne face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc au Sahara occidental a encouragé la monarchie marocaine à ignorer le droit international à savoir l’autodétermination du peuple sahraoui étant délibérément soutenue par certaines grandes puissances siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Des parties qui ignorent que ce conflit est une source d’épreuves et de souffrances inacceptables pour des populations innocentes et dont le seul tort est de lutter pour leur liberté.

    Les observateurs citent des exemples au sujet de sérieux et graves dépassements commis par le Maroc dont l’ONUJ, le Conseil de sécurité et la Minurso ont choisi de détourner le regard : la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences régionales et internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire sahraoui, incluant les espaces maritimes.

    B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 03/11/2021

  • Résolution du Conseil de Sécurité: Le ferme rejet d’Alger

    Résolution du Conseil de Sécurité: Le ferme rejet d’Alger – Sous l’effet de lobbys français et des monarchies du Golfe, le Conseil de sécurité de l’ONU vient, une nouvelle fois, de trahir le dossier sahraoui, ravivant dangereusement la tension dans la région.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Vendredi 29 octobre. Le Conseil de sécurité des Nations-Unies adopte, sur fond de désaccords flagrants, une nouvelle résolution portant prorogation du mandat de la Minurso pour une année. La Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental vient ainsi d’être maintenue sur un terrain mouvant, théâtre d’une rupture du cessez-le-feu et de nouveaux combats entre les forces armées du Front Polisario et l’armée marocaine. Les Casques bleus onusiens ne sont plus les bienvenus chez les Sahraouis qui reprochent leur inertie, leur impartialité et leur indifférence éternelle et bien plus devant les événements en cours depuis plusieurs mois.

    L’adoption de cette résolution intervient avec 48 heures de report dû aux objections de certains États membres du Conseil de sécurité rejetant la première mouture présentée. La Russie regrette que ses objections n’aient pas été prises en compte et estime que le texte adopté «ne contribuera sans doute pas aux efforts de l’envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable (…) car le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé (…) ce qui prolonge l’ambiguïté et nuit aux perspectives d’un dialogue franc».

    Le Mexique dénonce, de son côté, «le manque d’ouverture pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains». Dans une déclaration à l’APS, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU fait savoir que la France a empêché l’inclusion des droits de l’Homme dans le texte de résolution » sur le prolongement du mandat de la Minurso jusqu’au 31 octobre 2022.

    La bataille s’est faite rude et l’adoption de cette résolution s’est faite avec treize voix et deux abstentions, celle de la Tunisie et de la Russie. La réaction sahraouie ne se fait pas attendre. «Le peuple sahraoui n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de poursuivre et d’intensifier sa légitime lutte armée pour défendre la souveraineté de sa patrie et assurer l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance», avertit le Front Polisario. Alger soutient et se dit solidaire.

    Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères fait savoir que l’Algérie rejette cette résolution et «exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil» et fait savoir qu’elle «ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’État occupant, dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara Occidental». L’Algérie appelle aussi le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental à inscrire « strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité». «Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région.»

    Les parties ayant agi pour dénuer la résolution onusienne de la réalité et prolonger la présence de la Minurso dans des territoires en guerre sont, elles, bien connues. Aux côtés de la France qui milite pour imposer la troisième voie de James Baker, les monarchies du Golfe usent de tout leur pouvoir pour freiner toute évolution du processus devant conduire à un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Moins d’une semaine avant la réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadeur permanent d’Arabie Saoudite à New York a clairement déclaré son soutien au projet portant sur l’autonomie du peuple sahraoui et appelle à une reprise des fameuses tables rondes.

    En sa qualité de membre observateur, aux côtés de la Mauritanie, Alger a rejeté une nouvelle fois ce concept estimant qu’il n’était destiné qu’à tergiverser et retarder les véritables solutions. Amar Belani, représentant spécial pour le Sahara Occidental, a évoqué un «sérieux risque d’escalade».

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 01/11/2021

  • Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert

    Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert – La France a pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Maroc.

    C’est avec une résolution sans grande conséquence que le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement tranché, appelant les «parties au conflit» du Sahara occidental à reprendre les négociations, «sans pré-conditions et de bonne foi», et prolongeant la «mission» de la Minurso d’un an sans autre forme de procès. La demande insistante de nombreux pays et ONG, notamment américaines, à inclure la question des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso pour 2022 a été purement et simplement «ignorée», faute d’un consensus dynamité, on s’en doute, par la position de la France qui, en temps que membre permanent de l’instance onusienne, aura pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Royaume marocain.

    Le texte rédigé par les Etats-Unis en tant que porte-plume du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental a été approuvé après avoir été expurgé de tout ce qui pouvait conduire à la menace du veto, ce qui n’a pas empêché, il faut le noter, la Russie et la Tunisie de choisir l’abstention pour marquer leur insatisfaction à son égard. Ainsi, la résolution recommande une reprise des négociations, que devra conduire le nouvel émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» dans la perspective d’une «auto-détermination du peuple du Sahara occidental».

    Cependant, en «réaffirmant la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso, liés au cessez-le-feu, et en «appelant les parties à s’abstenir de toute action qui pourrait saper» les efforts de l’ONU ou «déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental», le document fait preuve d’une étrange abstraction de la réalité du terrain.

    Le Royaume marocain a fait voler en éclat l’accord de cessez-le-feu qu’il a lui-même conclu, pour sauver les meubles, en 1991 avec le Front Polisario. Il a déployé illégalement ses troupes dans la zone tampon d’El Guerguerat où elles ont agressé des militants sahraouis pacifiques, ce qui signifie clairement une rupture de l’accord conclu sous l’égide de la Minurso.

    C’est donc un cadeau empoisonné que le Conseil de sécurité vient de mettre entre les mains des nouveaux représentants onusiens, de Mistura et Ivanko qui vont clairement éprouver d’immenses difficultés pour mener à bien leur mission. Cela est surtout vrai pour la Minurso qui, faute de disposer d’un droit de regard sur les exactions marocaines contre le peuple sahraoui dans les territoires illégalement occupés, aura des «prérogatives» à peine platoniques puisqu’elle n’est jamais parvenue à progresser sur le principal objectif qui est l’organisation d’un référendum d’autodétermination attendu par le peuple sahraoui depuis de nombreuses décennies.

    En somme, la montagne a accouché d’une souris et le Front Polisario a raison d’exclure par avance tout nouveau cessez-le-feu, sachant que le Royaume marocain va persister dans sa politique du fait accompli et poursuivre le pillage des ressources du peuple sahraoui au profit des puissances qui le parrainent.

    Un échec lourd de conséquences- L’ONU impuissante au Sahara occidental

    La réaction du Front Polisario à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’à fin octobre 2022 était, à la fois, prévisible et légitime. Prévisible car les voix ont surgi de toute part pour dire qu’il est temps d’agir concrètement en dotant la mission onusienne des prérogatives de surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis, comme c’est, d’ailleurs, le cas pour toutes les autres missions de par le monde, et de lui permettre d’exercer réellement sa tâche, à savoir organiser le référendum d’autodétermination. Légitime, dès lors que le résultat est contraire à toute attente et s’avère une «grave erreur» dont les retombées sur la région ne peuvent être que néfastes, spoliant le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination.

    A l’aune de ce constat, le Front Polisario est en droit de déclarer, haut et fort, qu’ «il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le fait est que ce choix de «l’inaction» et du «silence» par le Conseil de sécurité représente une menace directe sur la stabilité de la région tout entière et ne laisse d’autre option au peuple sahraoui que celle de poursuivre «la lutte armée légitime pour défendre sa souveraineté et garantir l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance» comme le proclame le communiqué du Front Polisario.

    En appelant à la réactivation du plan de règlement conforme à la résolution 690 du Conseil de sécurité adoptée en 1991, le Front Polisario énonce clairement qu’il n’y aura pas d’autre processus politique que celui que l’ONU avait consacré en collaboration avec l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et auquel les deux parties au conflit avaient pleinement souscrit.

    Objectivement, la résolution 2602 du Conseil de sécurité prétend proroger la mission de la Minurso en des termes à peine équivoques, compte tenu du contexte actuel dans lequel se trouve le territoire non autonome que le Royaume du Maroc s’obstine à vouloir annexer en toute illégalité et dont il exploite, cyniquement et avec une avidité extrême, les ressources malgré les décisions de la Cour de justice européenne. Depuis novembre 2020, date à laquelle les forces d’occupation marocaines ont agressé dans la zone-tampon d’El Guerguerat des manifestants sahraouis pacifiques, l’accord de cessez-le-feu tel qu’édicté par la résolution 690 a été bafoué.

    Dans de telles conditions, avec la reprise des combats, les observateurs militaires de la Minurso déployés au Sahara occidental auront une tâche très difficile, voire impossible, pour exercer leur mission qui a sans cesse rencontré, en outre, des obstacles et des entraves continuelles de la part de l’occupant marocain. De plus, le cessez-le-feu de 1991 est une conséquence directe du plan de règlement conjoint adopté par l’ONU et l’OUA dont le Royaume du Maroc s’est ensuite démarqué.

    Du fait même que la nouvelle résolution péche par manque de mesures pratiques, garantissant au nouvel Envoyé spécial et à la Minurso un exercice réel de leurs missions respectives, et compte tenu de l’absence sciemment observée d’une approche «équilibrée, transparente et neutre», la seule mesure responsable consiste pour le peuple sahraoui à poursuivre résolument son combat pour la dignité et la souveraineté.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression