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  • Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

    Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

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    DAKAR, 3 octobre (Reuters) – Alors qu’un convoi lourdement armé traversait une foule en liesse dans la capitale du Burkina Faso dimanche matin, le visage juvénile du dernier dirigeant militaire du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a émergé de la tourelle d’un véhicule blindé de transport de troupes.

    Vêtu d’un treillis de sport et d’un béret rouge, le joueur de 34 ans a souri et levé le pouce alors que les badauds l’accueillaient, certains en agitant des drapeaux russes.

    Traoré, un officier de rang relativement bas qui dirigeait quelques jours plus tôt un régiment d’artillerie dans une petite ville du nord, a été catapulté sur la scène mondiale depuis que lui et un groupe de soldats ont renversé le président Paul-Henri Damiba lors d’un coup d’État le 30 septembre.

    On sait peu de choses sur Traoré et ses collègues, qui depuis vendredi ont fait des déclarations à la télévision nationale en brandissant des fusils, des ceintures de munitions et des masques.

    Ils sont confrontés à des défis gigantesques pour atténuer les difficultés dans l’un des pays les plus pauvres du monde où la sécheresse, les pénuries alimentaires et les systèmes de santé et d’éducation qui craquent constituent des défis quotidiens pour des millions de personnes.

    Pourtant, l’accent initial a été mis sur les conflits et la politique.

    Dans une interview accordée à Radio France International lundi, Traoré, un militaire de carrière qui a combattu en première ligne contre des militants islamistes dans le nord, a insisté sur le fait qu’il ne resterait pas longtemps aux commandes.

    Une conférence nationale nommera un nouveau dirigeant par intérim d’ici la fin de l’année. Ce dirigeant, qui pourrait être civil ou militaire, honorera un accord avec le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest et supervisera un retour à un régime civil d’ici 2024, a-t-il déclaré.

    « Nous ne sommes pas venus pour continuer, nous ne sommes pas venus dans un but particulier », a-t-il déclaré. « Tout ce qui compte quand le niveau de sécurité revient, c’est le combat, c’est le développement. »

    Pourtant, une première image a émergé de ce que la junte de Traoré a l’intention de faire de son temps au pouvoir.

    Leurs actions, qui peuvent inclure une réforme de l’armée et des liens avec de nouveaux partenaires internationaux tels que la Russie, pourraient modifier la politique en Afrique de l’Ouest et changer la façon dont le Burkina Faso combat une insurrection islamiste qui a tué des milliers de personnes et contraint des millions de personnes à fuir.

    Les officiers de l’armée ont d’abord soutenu Damiba lorsqu’il a pris le pouvoir lors de son propre coup d’État en janvier, promettant de vaincre les islamistes. Mais ils ont rapidement perdu patience. Damiba a refusé de réformer l’armée, a déclaré la junte de Traoré. Les attaques se sont aggravées. Pas plus tard que la semaine dernière, au moins 11 soldats ont été tués lors d’une attaque dans le nord.

    Pendant ce temps, la Russie a exprimé son soutien au coup d’État tout comme ses voisins régionaux et les puissances occidentales l’ont condamné.

    « Je salue et soutiens le capitaine Ibrahim Traoré », lit-on dans une déclaration de l’homme d’affaires russe Yevgeny Prigozhin, fondateur de la société militaire privée Wagner Group, qui opère à travers l’Afrique, y compris au Mali voisin du Burkina Faso.

    LIENS AVEC LA RUSSIE ?

    Des liens avec la Russie mettraient encore plus à rude épreuve les relations avec l’ancienne puissance coloniale française, qui a fourni un soutien militaire ces dernières années mais est devenue la cible de manifestations pro-russes. Son ambassade à Ouagadougou a été attaquée au lendemain du coup d’État de vendredi.

    L’entrée de Wagner au Mali l’année dernière a sonné le glas de la mission d’une décennie de la France visant à contenir les islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui se sont depuis propagés au Burkina Faso.

    Wagner et l’armée malienne ont depuis été accusés par des groupes de défense des droits et des témoins d’abus généralisés, notamment le meurtre de centaines de civils dans la ville de Moura en mars.

    Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso ont attisé samedi les émeutes anti-françaises lorsqu’ils ont déclaré dans une déclaration à la télévision que la France avait hébergé Damiba dans une base militaire et qu’il prévoyait une contre-offensive.

    Le ministère français des Affaires étrangères a démenti que la base ait hébergé Damiba.

    Traoré suit un cours intensif de diplomatie. Il a minimisé le lien entre Damiba et la France et a appelé à la fin des manifestations. A propos des liens avec la Russie, il était vague.

    « Il y a beaucoup de partenaires. La France est un partenaire. Il n’y a pas de cible particulière », a-t-il déclaré à RFI.

    En attendant, il doit jongler avec les problèmes du quotidien. Dimanche, il est arrivé en treillis militaire à une réunion avec des responsables ministériels qui a été diffusée en ligne.

    La junte peut-elle garantir la sécurité des écoles qui rouvrent cette semaine, ont-ils demandé à leur nouveau chef. Que fait-on d’un appel d’offres pour une liaison ferroviaire avec le Ghana ?

    Traoré, qui a dû consulter des conseillers, n’a pas eu toutes les réponses.

    Reuters, 03/10/2022

    #Burkina_Faso #Ibrahima_Traoré #Sahel

  • France: Kohler mis en examen pour conflit d’intérêts

    France: Kohler mis en examen pour conflit d’intérêts

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    Le « bras droit » du président français aurait omis de révéler ses liens familiaux avec l’agence publique d’investissement

    Le haut responsable du bureau d’Emmanuel Macron a été accusé de conflit d’intérêts.

    La décision contre Alexis Kohler, qui occupe l’un des postes les plus puissants de France en tant que secrétaire général de l’Élysée, est intervenue quelques heures après qu’un autre allié du président français, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été condamné à être jugé dans une affaire distincte, également sur un conflit d’intérêts.

    Kohler est accusé pour ses liens professionnels et familiaux avec la compagnie maritime italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), dirigée par les cousins ​​de sa mère, a déclaré le procureur Jean-François Bohnert dans un communiqué.

    Lundi, Kohler « a catégoriquement nié tout acte répréhensible », a déclaré son avocat, tandis qu’un responsable du bureau de Macron a déclaré que Kohler était resté à son poste.

    En 2018, Anticor, une ONG anti-corruption, a porté plainte contre Kohler pour trafic d’influence illégal concernant des contrats attribués à MSC en 2010 et 2011.

    Kohler aurait omis de révéler ses liens familiaux avec MSC à l’agence française pour l’investissement public, où il travaillait à l’époque. L’affaire a été classée sans suite l’année suivante, mais en 2020, Anticor a déposé une plainte au civil, ce qui déclenche généralement une enquête par un magistrat.

    Kohler, dont le bureau à l’Élysée est situé à côté de celui du président, est souvent décrit comme le bras droit de Macron. Son travail consiste à gérer les urgences, les grands enjeux économiques et sociaux ainsi que certaines décisions politiques.

    Son avocat, Eric Dezeuze, a déclaré que la découverte de preuves liées à l’accusation permettrait à Kohler « de prouver son innocence ».

    Mais l’avocat d’Anticor, Jean-Baptiste Soufron, a déclaré que « la question de sa démission est désormais sur la table ».

    Ajoutant à la pression sur l’administration Macron, Dupond-Moretti a été condamné lundi à être jugé, accusé d’avoir abusé de sa position pour régler des comptes avec des opposants de sa carrière juridique. L’ancien avocat vedette est le premier ministre français de la justice en exercice à être inculpé dans une enquête judiciaire.

    Les accusations portent sur des enquêtes administratives ordonnées à trois juges sous Dupond-Moretti en tant que ministre, qui ont été dénoncées par les critiques comme une chasse aux sorcières.

    Les trois juges avaient ordonné en 2014 à la police de fouiller les relevés téléphoniques de dizaines d’avocats et de magistrats, dont Dupond-Moretti, dans le cadre d’une enquête sur l’ancien président Nicolas Sarkozy.

    L’ordre d’être jugé a été émis par la commission d’enquête du tribunal de la république de Paris, qui entend les affaires de fautes présumées commises par des ministres en exercice.

    Ses avocats, Christophe Ingrain et Rémi Lorrain, ont déclaré avoir déjà fait appel, déclenchant une suspension provisoire du déménagement. Lorrain a déclaré que la plus haute cour d’appel de France poursuivrait l’affaire.

    Une source proche du dossier a déclaré qu’il n’était pas certain que la cour d’appel se prononce sur l’affaire. Lorrain a déclaré qu’il y avait eu « de nombreuses irrégularités » dans l’affaire et que le procureur en chef, François Molins, avait été « injuste et partial ».

    L’affaire contre Dupond-Moretti remonte à janvier 2021, lorsqu’Anticor et un syndicat de magistrats ont porté plainte en justice, l’accusant d’avoir usé de ses pouvoirs ministériels pour se venger de ses ennemis dans la justice. Il a été inculpé en juillet suivant.

    Malgré les appels de l’opposition à son limogeage, Macron l’a reconduit au poste de ministre de la Justice lors d’un remaniement ministériel plus tôt cette année.

    Les deux principaux syndicats de magistrats français ont déclaré que les accusations plaçaient Dupond-Moretti dans une position « sans précédent ». Dans un communiqué, ils ont déclaré qu’il pourrait y avoir un nouveau conflit d’intérêts lorsque Dupond-Moretti, en tant que ministre de la Justice, choisira un successeur à Molins, qui doit prendre sa retraite en juin.

    « Il pourrait nommer son propre accusateur », ont déclaré les syndicats.

    L’ONG anti-corruption Transparency International a appelé à la démission de Dupond-Moretti.

    Contacté par l’AFP, le bureau du premier ministre, Élisabeth Borne, a refusé de commenter si l’emploi de Dupond-Moretti était en danger.

    Un porte-parole du Premier ministre a simplement noté que « la procédure est en cours » et qu’elle a été organisée pour ne pas affecter les affaires de Dupond-Moretti en tant que ministre de la justice.

    The Guardian, 04/10/2022

    #France #Macron #Alexis_Kohler #Conflit_intérêt

  • Les vérités de Kadhafi sur l’ONU

    Les vérités de Kadhafi sur l’ONU

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    La Libye veut faire de l’Assemblée générale un vrai organe législatif de l’ONU

    Le dirigeant libyen Muammar al-Qadhafi a souhaité mercredi que les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU deviennent obligatoires et que cet organe devienne le principal organe législatif des Nations Unies, lors d’un discours de près d’une heure et demie mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU.

    Muammar al-Qadhafi, au pouvoir en Libye depuis 1969, prononçait son premier discours à l’Assemblée générale, qui est présidée cette année par le Libyen Ali Treki. La Libye siège également de façon temporaire au Conseil de sécurité et préside actuellement l’Union africaine (texte et vidéo du discours).

    Faisant de nombreuses digressions politiques et historiques, de la demande d’une enquête sur les guerres de Corée et du Vietnam ou plus récemment sur le conflit à Gaza à l’assassinat du président américain John F. Kennedy et à la mort en 1961 du Secrétaire général de l’ONU Dag Hammarskjöld, le dirigeant libyen a rappelé que les trois pays à l’origine de la création des Nations Unies, qui ont créé cette Organisation après la défaite de l’Allemagne, se sont arrogés le droit de veto au Conseil de sécurité et ont imposé au reste du monde « un habit qui n’était pas coupé pour lui ».

    Le préambule de la Charte des Nations Unies rappelle pourtant que toutes les nations sont égales, s’est étonné M. Qadhafi. Mais comment peut-on dire, à la lumière de la composition du Conseil, que les nations sont égales? Le veto, privilège de quelques-uns, est contre tous les principes de la Charte, a-t-il affirmé.

    « Son préambule stipule également que le recours à la force ne peut être invoqué que dans des situations d’intérêt commun. Il y a eu pourtant 65 guerres après l’établissement du Conseil de sécurité, et personne ne peut dire qu’elles ont été menées dans l’intérêt de la communauté internationale », a poursuivi M. Al-Qadhafi. Si une agression est perpétrée par un pays contre un autre, l’ONU doit y mettre un terme. « Si la Libye veut agresser la France, il faut que l’ONU l’en dissuade ». Mais comme l’histoire l’a montré, de nombreuses guerres ont été lancées par les pays qui se sont pourtant engagés à défendre l’indépendance et la souveraineté des peuples, les mêmes qui occupent un siège permanent au Conseil de sécurité.

    Personne n’a le droit d’intervenir dans une situation intérieure, quel que soit le régime en vigueur dans le pays concerné, même s’il s’agit d’une dictature. Si on nous avait parlé du droit de veto, nous n’aurions jamais rejoint cette Organisation, a assuré M. Qadhafi. « Nous récusons aujourd’hui l’augmentation du nombre des sièges permanents au Conseil de sécurité », a-t-il dit, soulignant que cette expansion ne ferait que renforcer l’injustice, l’iniquité et les rivalités entre tous les pays qui aspirent à rejoindre le Conseil.

    « Nous n’avons pas besoin d’une Assemblée générale bis, mais d’une Assemblée qui serait l’instrument législatif universel des Nations Unies et d’un transfert des prérogatives aux groupes régionaux », a estimé le dirigeant libyen. « L’organe suprême des Nations Unies est l’Assemblée générale », a insisté M. Qadhafi, qui a annoncé qu’il allait soumettre ses propositions de réforme du Conseil au cours de la soixante-quatrième session. Il faut laisser le Conseil de sécurité en l’état et transférer les pouvoirs à l’Assemblée générale, selon lui.

    « Nous sommes des pays indépendants et nous voulons assurer l’égalité et l’équité de tous », a-t-il insisté. Le terrorisme n’est pas seulement celui d’Al-Qaida mais aussi celui des décisions imposées par certains États. « Celui qui dit: moi, je suis au-dessus de l’Assemblée générale, qu’il aille voir ailleurs », s’est exclamé le président libyen. Si tel n’est pas le cas, on doit appeler ce Conseil, le « Conseil du terrorisme ».

    Parce quand cela les arrange, ils invoquent le Chapitre VII de la Charte ou le chapitre « je-sais-pas-quoi ». Quand ils n’en ont pas besoin, ils la mettent de côté, a ajouté M. Qadhafi, en soupçonnant que les grands pays veuillent utiliser le Conseil pour terroriser le tiers monde.

    La Cour internationale de justice impose aussi des décisions aux petits pays alors que d’autres, plus puissants, refusent de les appliquer, a-t-il poursuivi. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il encore dit, se garde bien de vérifier les grandes puissances nucléaires. « J’ai appelé un jour ElBaradei et je lui ai dit: en ce qui concerne les arsenaux des grands pays, avez-vous les moyens de vérifier? ». Il m’a dit non, a-t-il révélé.

    Le président libyen s’est félicité de voir un « noir » d’origine kenyane à la tête d’un pays comme les États-Unis, considérant Barack Obama « en quelque sorte comme une lueur dans l’obscurité. Si M. Obama reste toujours au pouvoir, alors nous sommes tranquilles », a-t-il dit sous les applaudissements. Le discours prononcé aujourd’hui par le président Obama est vraiment différent de celui de ses prédécesseurs, a-t-il salué.

    Voulant alléger le fardeau de l’Amérique, il a proposé de transférer le siège des Nations Unies vers un autre pays pour 50 ans et ainsi de suite. Le président a également évoqué la question du Moyen-Orient, en se prononçant pour un État israélo-palestinien qu’il nommerait « Isratine ».

    ONU Info, 23 sept 2009

    #ONU #Libye #Kadhafi #Conseil_de_Sécurité


  • La France perd progressivement son influence en Afrique

    La France perd progressivement son influence en Afrique

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    Samedi, les putschistes ont accusé la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils avaient dit avoir démis vendredi. Une défiance anti-française également prégnante au Mali, au Niger et en Centrafrique, au profit de la Russie.

    La tentative de coup d’État au Burkina Faso entérine encore un peu plus le déclassement de l’influence française en Afrique de l’Ouest, au profit en particulier d’une Russie conquérante, qui surfe sur des opinions publiques devenues hostiles à Paris. Même si la situation reste confuse dans le pays, le chef de l’État destitué ayant finalement accepté de démissionner dimanche, la dynamique négative pour la France n’est ni récente ni anecdotique et gagne du terrain, alors que dans le même temps, la contagion djihadiste s’étend. Les groupes armés frappent de plus en plus fort au Sahel et s’infiltrent vers le golfe de Guinée.

    À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir, accusations immédiatement balayées par Paris. Ils ont aussi revendiqué la «ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme».

    Une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. «Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France», relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles. «Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur  »partenaire stratégique »» privilégié. «On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères», ajoutait-il sur Twitter.

    Et l’expert de poser deux hypothèses : «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue». Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

    Le Mali, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

    Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antidjihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région. Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privée russe Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des «formateurs russes». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via les réseaux sociaux et médias russes.

    Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. «Le  »pays des hommes intègres » fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur» de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Sputnik depuis un an.

    Au Niger, la présence militaire française critiquée à son tour

    Une contagion qui semble également gagner le Niger voisin. Le 18 septembre 2022, des centaines de personnes manifestaient ainsi dans les rues de la capitale Niamey, et à Dosso (sud-ouest du pays), pour protester notamment contre la force française Barkhane combattant les djihadistes dans le Sahel. C’était la première mobilisation du genre dans le pays.

    Derrière cette mobilisation, plusieurs organisations civiles réunies sous le collectif le M62, appelant au départ de Barkhane et l’accusant de déstabiliser le Sahel, s’alignent clairement sur la position de la junte au pouvoir au Mali.

    « Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funeste de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat », déclarait alors, sans ambages, le M62.

    Un discours relayé par d’autres organisations de la société civile comme le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (Reppad), une structure en lien avec des organisations citoyennes importantes au Burkina Faso et au Mali.

    Ces rassemblements étaient alors ponctués de slogans anti-français et pro-russes : «Barkhane dehors», «À bas la (France)», «La France, dégage», «Vive Poutine et la Russie». Comme au Niger, et au Burkina, des drapeaux russes étaient également brandis aux côtés de drapeaux nigériens et maliens.

    En Centrafrique

    Mais la défiance envers la présence militaire française sur le continent, n’est pas l’apanage du Sahel. C’est ainsi le cas également en Centrafrique, où les relations diplomatiques avec la France se détériorent depuis plusieurs années, et notamment depuis le choix de la France de se retirer du pays en mettant fin à l’opération Sangaris, en octobre 2016, après quasiment trois ans de présence, laissant la Minusca (force de l’ONU) gérer seule la sécurité du pays. Un choix alors mal perçu par les Centrafricains, qui y virent un «abandon» en pleine crise, relate Ouest France .

    Un retrait dont la Russie, là encore, a su tirer profit, en y envoyant des instructeurs militaires, des armements, où en initiant des processus de paix pour réconcilier des milices. Et en y installant le controversé groupe paramilitaire Wagner.

    Parallèlement, la Russie s’est rapprochée de diverses organisations influentes de la société civile, à l’image de la Galaxie Nationale. En mai dernier, elle fut à l’origine d’une forte mobilisation à Bangui pour exiger le départ de la Minusca, et du média français RFI, décrit alors comme «un outil de propagande de la France à travers ses tapages médiatique grotesques, truffés de mensonges, orchestrés dans le but visible de ternir l’image de la République centrafricaine et ses alliés (…)».

    Face à la multiplication de campagnes de désinformations alimentées par la Russie, Emmanuel Macron a décidé, le 7 juin, la suspension de l’aide budgétaire et militaire de la France au profit de la Centrafrique. Lors d’un échange avec son homologue centrafricain le 1er juin, le président avait même déploré qu’il soit «l’otage du groupe paramilitaire russe Wagner». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.

    «L’offre russe»

    Au-delà du Sahel – et de la Centrafrique, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son «pré carré», est patente. «On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs», expliquait à l’AFP en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

    «La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur», ajoutait-il, pointant «l’offre russe».

    Bientôt le Sénégal et la Côte d’Ivoire ?

    En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les djihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion.

    «On change de paradigme (…). Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps», résumait à l’AFP cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey (Niger). Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris.

    «À qui le tour ?» s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine à l’AFP, en évoquant le coup d’État au Burkina. «Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent  »France dégage » souffle également». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé «certain», par une source militaire interrogée par l’AFP, plusieurs fois déployée au Sahel.

    Le Figaro, 01/10(2022

    #France #Mali #Burkina_faso #Afrique #Barkhane

  • Burkina Faso: La France prise pour cible par des manifestants

    Burkina Faso: La France prise pour cible par des manifestants

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    Après des premières échauffourées la veille, des manifestants s’en prennent de nouveau ce dimanche matin a l’ambassade de France a Ouagadougou.

    Des gaz lacrymogènes ont été tirés depuis l’intérieur du batiment diplomatique pour disperser des manifestants soutenant le putschiste autoproclamé Ibrahim Traoré, a constaté un journaliste de l’AFP présent sur place.

    Quelques dizaines de manifestants s’étaient rassemblés devant l’ambassade, mettant le feu a des barrières de protection et jetant des pierres a l’intérieur du batiment, sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, quand les gazs ont été tirés.

    A peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba vendredi, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider a reconquérir le pouvoir – accusations immédiatement balayées par Paris – dans une situation extrêmement confuse.

    Démis de ses fonctions par un groupe de militaires lors d’une annonce télévisée, vendredi 30 septembre, le chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a fait savoir samedi, par un texte publié sur la page Facebook officielle de la présidence, qu’il n’avait pas quitté le pouvoir. Il appelle les putschistes «a revenir a la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».

    Plus tôt dans la journée, dans une intervention a la télévision nationale, ils avaient affirmé que M. Damiba « planifi[ait] une contre-offensive » depuis une « base française » près de la capitale du pays, Ouagadougou, ont rapporté des médias français.

    « Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboinsin. Ce n’est qu’une intoxication pour manipuler l’opinion », a-t-il également ajouté, répondant aux accusations des putschistes.Paris avait rapidement démenti. « Le camp où se trouvent nos forces françaises n’a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas plus que notre ambassade », a précisé le ministère des affaires étrangères français.

    Coup d’Etat au Burkina Faso: le chef de la junte démis de ses fonctions

    L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’Etat en l’espace de huit mois.

    Après une journée d’incertitude a Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé vendredi soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition, a rapporté RFI. Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s’accumulent au sein de l’armée.

    D’abord, il y a l’insécurité qui perdure. L’attaque d’un convoi a Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l’armée.

    Révélateur de cette impuissance a juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.

    Le retour de l’ancien président Blaise Compaoré a également été très mal vécu par certains jeunes officiers. Ils y ont vu l’influence, encore trop forte, du RSP, l’ancienne garde présidentielle dirigée par le général Gilbert Diendéré, alors que certains d’entre eux se sont opposés a sa tentative de coup d’Etat en 2015.

    Echouroukonline, 02/10/2022

  • L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

    L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

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    Le président Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots et a d’emblée lancé à propos de la guerre russo-ukrainienne « Nous sommes entrés en économie de guerre ». Parole certainement pesée et généralement utilisée pour faire accepter des sacrifices en invoquant de grandes valeurs comme le prix de la liberté. C’est vrai que la période hivernale s’annonce périlleuse entre menaces sur le pouvoir d’achat, pénuries d’énergies et ralentissement de la croissance, et pas seulement chez nous en Europe mais largement au-delà.

    Certes, on était habitués à l’usage réitéré et opportuniste de la formule – François Hollande nous avait également informés que nous étions en guerre contre la Syrie – mais cette fois-ci l’auteur de ces propos veut nous signifier quelque chose de bien plus profond. C’est la logique sur laquelle l’économie mondiale fonctionnait depuis bientôt cinquante ans qui vient de basculer sur autre chose dont il peine ou n’ose d’ailleurs à définir les contours.

    Car c’est un modèle de l’économie mondialisée heureuse adossée à beaucoup de croyances avec lequel on est obligés ou invités à prendre aujourd’hui nos distances. Deux transformations technologiques majeures allaient en créer les conditions permissives : la révolution numérique indispensable à la finance mondiale et à la circulation de l’information, et l’abaissement massif des coût de transport des marchandises. Depuis la fin des « trente glorieuse » nous étions entrés dans une mondialisation libérale partout vantée pour les avantages qu’elle procurerait à ceux qui accepteraient d’y participer. Les plus honnêtes reconnaissaient que dans cette nouvelle interdépendance généralisée certains seraient peut être plus dépendants que d’autres et que les bénéfices ne seraient peut être pas pour tous et qu’il conviendrait d’imaginer des mécanismes amortissants les chocs qu’elle ne manquerait pas de provoquer.

    Fondamentalement ce modèle mondialiste permit au capital d’organiser la mise en concurrence des travailleurs, de se jouer des frontières, de s’exciper des acquis sociaux en allant faire ailleurs ce qui devenait interdit chez soi. La déflation salariale s’obtint par la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle du monde en rapprochant capital et bas salaires que ce soit à coups de délocalisations ou par l’accompagnement de flux migratoires. Ainsi fut mis fin à un compromis implicite qui régnait sur un territoire donné entre travail et capital et qui faisait en sorte que la grosse firme puisse écouler la marchandise produite auprès de consommateurs disposant d’un pouvoir d’achat suffisant. Dès lors que l’horizon devenait planétaire, la firme multinationale pouvait s’émanciper du contexte social car seul comptait son chiffre d’affaires. Et s’il pouvait être réalisé à l’export, alors qu’importait la fermeture des bassins d’emplois et la montée du chômage. Le chiffre d’affaires devenant mondial on pouvait dégrader l’emploi, casser des secteurs d’activités, démanteler des territoires. Il s’agissait de penser mondial et pour ce faire remodeler les réalités nationales en alléguant une soi-disant contrainte externe. L’attractivité – c’est-à-dire l’abandon des acquis sociaux, la fin des normes fiscales et environnementales – devint l’horizon partout proposé.

    Précédée de la crise monétaire asiatique, la crise des subprimes émergeant au cœur de la finance mondiale allait irradier le continent européen puis l’ensemble du monde. La pandémie du Covid ébranla encore plus le système. En réalité depuis 2015 le processus de mondialisation s’est ramolli, les rythmes du commerce extérieur ne caracolant plus en tête devant celui du PIB mondial.

    Cette mondialisation était vantée pour les vertus supposées du « doux commerce ». Elle devait réduire les inégalités, garantir la croissance, la prospérité, la paix et la sécurité. L’interdépendance croissante et l’intégration à l’économie mondiale devaient contribuer à assurer tous ces succès et même, cerise sur le gâteau, promouvoir la démocratie et faire reculer les tentations nationalistes. La certitude s’était répandue, surtout depuis l’effondrement du monde soviétique, que ce processus ne pouvait être conduit que par le monde occidental. Avec le recul, on ne peut qu’être consternés de l’adhésion durable de la plupart de nos élites économiques ou politiques à ces croyances et à leur obstination devant les désaveux apportés jour après jour par la réalité des faits.

    Car non seulement les vertus attendues ne se sont pas réalisées, mais plusieurs changements structurels sont advenus sans qu’on y prête une attention suffisante. Tout d’abord le poids des pays occidentaux dans l’économie mondiale s’est affaibli au fur à mesure que la mondialisation progressait. Cette perte d’influence s’est traduite pour les pays du G-7 par un passage de 50 % à 31 % du PIB mondial des années 80 à aujourd’hui. Ce sont les pays non-occidentaux notamment les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui en bénéficièrent, en particulier la Chine dès que son adhésion à l’OMC en 2001 lui permit de devenir un acteur économique majeur à même d’entretenir des relations avec tous les continents, y compris les États-Unis.

    Dans le même temps le monde devenait un territoire de jeu pour les firmes multinationales se jouant des frontières et redéployant ses segments d’activités au gré des avantages procurés par l’attractivité poussant maints pays à offrir des « avantages » sociaux, fiscaux ou environnementaux. Des chaînes de valeurs se sont délocalisées et articulées entre elles formant un vaste réseau où chacun dépendait des autres avec la caractéristiques de travailler à flux tendus sans stock et s’exposant ainsi à tout choc ou toute rupture d’approvisionnement. Car tout flux peut se transformer en arme redoutable. Les interdépendances auparavant louées se sont transformées en sources de vulnérabilité. C’est sur ce constat que s’appuient les sanctions qui depuis une quarantaine d’années ont été utilisées dans
    différents domaines avec les fortunes diverses que l’on sait.

    C’est dans ce contexte que la guerre russo-ukrainienne s’installe. Très vite les sanctions occidentales vont révéler les caractéristiques de cette longue évolution de l’économie mondiale, déjà entrevues à l’occasion de la crise du Covid et de la présidence Trump, et qui se ramènent à un enchevêtrement de flux et à une bipolarisation qui se met en place entre zones d’influence occidentale ou chinoise.

    Ainsi au-delà de ses aspects militaires la guerre, partie pour durer, se mondialise à travers ses aspects économiques. De même que l’agression russe a ressoudé les pays occidentaux et renforcé l’Otan, la politique des sanctions à l’égard de la Russie a révélé que l’Occident avait perdu la maîtrise de la mondialisation et n’avait plus les moyens de « cornériser » son adversaire qui pouvait s’appuyer sur le neutralité bienveillante des Grands du tiers-monde pas mécontents de montrer la force de leur autonomie ou leurs ressentiments longtemps contenus. Ainsi le multi-alignement – qui part avant tout de la défense de ses intérêts nationaux –succède au non-alignement. À l’occasion de la récente assemblée générale des Nations unies on assista à un assaut d’efforts pour casser cette alliance de fait qui avait eu pour effet d’isoler le monde occidental dans sa politique de sanctions et plus encore de déboussoler ses opinions publiques inquiètes du sort qui les attendait.

    Le monde se refaçonne. La mondialisation moins dynamique se désoccidentalise, s’organise de plus en plus vers des blocs antagoniques et ramène sur le devant de la scène de vieux conflits historiques qui avaient opposés Nord et Sud. Dans le même temps le fractionnement des chaînes de valeurs atteint ses limites au-delà desquelles la résilience de la production n’est plus assurée. L’approche libre-échangiste ou la recherche de l’ouverture reculent faisant place à un intérêt marqué pour la protection et la sécurité au détriment de l’avantage immédiat du meilleur coût. La dimension géopolitique imprègne les choix des partenaires commerciaux.

    Partout on parle de souveraineté économique et d’autonomie stratégique. La recherche de la sécurité des approvisionnements peut primer désormais sur la recherche d’une production au moindre coût. La globalisation « low cost » a vécu. L’économie de guerre annonce tout cela.

    Recherches internationales, septembre 2022

    #Occident #Economie #Guerre #Mondialisation #Russie #Chine #G7 #BRICS #Macron

  • Mali: Pour Maïga, la CEDEAO sert à des agendas étrangers

    Mali: Pour Maïga, la CEDEAO sert à des agendas étrangers

    Mali, CEDEAO, Abdoulaye Maïga, ONU, Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara,

    Lors de son discours à l’Assemblée Générale de l’ONU, le président malien Abdoulaye Maïga s’est adressé au président en exercice de la CEDEAO avec les propos suivants: « Nous adressons ce message à l’endroit du président en exercice de la CEDEAO. M. Umaro Cissoko Embalo, qui affirme, je cite, « On vient de voir avant-hier, la déclaration du SG des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j’aurais relâché ces 49 soldats ». Je voudrais, très respectueusement signifier à ce dernier qu’il existe un principes de subsidiarité , d’ailleurs aux contours floux, entre la CEDEAO et les Nations Unies, et non un principe de mimétisme. Egalement, il est important de le préciser, que le SG des Nations Unies n’est pas un Chef d’Etat, et le président en exercice de la CEDEAO n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la CEDEAO ».

    « Enfin, y a-t-il de rappeler au président en exercice de la CEDEAO qu’au Mali les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la justice. Donc, nous n’avons pas vocation à interpeller ou relâcher, ceci relève de la fonction judiciaire. Aussi, M. Cissoko Embalo doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices à faire la renommée de cette organisation. La dynamique qui a fait de la grandeur de la CEDEAO ne doit pas être brisé », poursuit le président malien.

    « Par ailleurs, ajoute-t-il, nous avons pris acte de la menace des sanctions proférées contre le Mali et loin d’être impressionnés par des sanctions, je voudrais signaler au président en exercice de la CEDEAO qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fourni pour améliorer les conditions de vie des populations et non des shows médiatiques servant à des agendas étrangers ».

    Le discours de Maïga a été corroboré par les faits. Selon le journaliste Fenelon Massala, à la veille du sommet extraordinaire de la CEDEAO, Emmanuel Macron a réuni les sous-préfets africains de son pays, Alassane Ouattara , Macky SALL , Mohamed BAZOUM, Umaro Embalo , au consulat de France à New-York. Macron demande à OUATTARA  » il reste qui? » , il répond  »Macky, il arrive ». La suite, Macron appelle Macky SALL et lui demande  » tu es où »? »

    « Des chefs d’Etats téléguidés par MACRON. Vous comprenez l’agitation de certains dirigeants vis à vis du Mali et de la Guinée », conclue Massala dans un twit publié samedi.

    #Mali #ONU #CEDEAO #Abdoulaye_Maïga

  • Trump peut déclassifier un document rien qu’«en y pensant»

    Trump peut déclassifier un document rien qu’«en y pensant»

    Etats-Unis, Donald Trump, documents classifiés, Russiagate,

    Dans une interview sur Fox News, Donald Trump a expliqué qu’en tant que président, il pouvait déclassifier des documents rien qu’en le pensant.
    Donald Trump s’est rendu sur Fox News mercredi pour parler avec Sean Hannity de la plainte pour fraude civile que la procureure générale de New York, Letitia James, a déposée contre lui et trois de ses enfants. L’ancien président n’est pas vraiment parvenu à se disculper, affirmant à plusieurs reprises qu’il avait beaucoup d’argent, très peu de dettes et que l’enquête de James n’était rien d’autre qu’un coup politique.

    La conversation a fini par porter sur un autre des ennuis juridiques de Trump : l’enquête du département de la Justice sur les documents qu’il a conservés (et qu’il conserve peut-être encore) à Mar-a-Lago. Donald Trump a longtemps soutenu qu’il avait déclassifié tous les documents hautement sensibles que le FBI a récupérés dans sa propriété de Palm Beach le mois dernier, une affirmation si douteuse que ses avocats ont refusé de la présenter devant les tribunaux.

    Trump a cependant dit à Hannity de ne pas s’inquiéter. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une preuve physique ou même anecdotique qu’il a déclassifié les documents, car le président a le pouvoir de le faire avec son esprit : « Si vous êtes le président des États-Unis, vous pouvez déclassifier juste en disant que c’est déclassifié… même en y pensant, a déclaré Trump. Parce que vous l’envoyez à Mar-a-Lago ou ailleurs. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un processus. Il peut y avoir un processus, mais il n’est pas nécessaire qu’il y en ait un. »

    Les présidents peuvent déclassifier des documents, mais il existe généralement une procédure pour le faire. La question de savoir si les présidents sont tenus de suivre une telle procédure est sujette à débat, mais l’idée qu’ils puissent déclassifier des documents sensibles simplement en y pensant est, bien sûr, absurde.

    Le système juridique n’est pas non plus susceptible de croire à l’affirmation de Trump. Le juge Raymond Dearie a déclaré mardi à l’équipe juridique de l’ancien président qu’à moins qu’ils ne fournissent des preuves concrètes que Trump a déclassifié les documents clairement étiquetés comme classifiés, il les traitera comme s’ils étaient, en effet, classifiés.

    La semaine dernière, Dearie a été désigné « maître spécial » pour examiner les documents saisis par le FBI afin de signaler tout problème de privilège. L’audience de mardi a porté un coup à la défense de Trump, surtout si l’on considère que c’est sa propre équipe juridique qui a recommandé Dearie pour ce poste. Trump a essayé de se distancer de la nomination lorsqu’il a été pressé par Hannity mercredi : « Je ne connaissais aucune des personnes impliquées », a-t-il déclaré.

    L’affirmation de Trump selon laquelle il pouvait déclassifier des documents simplement en y pensant n’est peut-être pas la chose la plus ridicule qu’il ait dite à Hannity au sujet de l’enquête sur Mar-a-Lago. Plus tard, au cours de la même diatribe, il a déclaré qu’il y avait beaucoup de « spéculations » selon lesquelles le FBI recherchait en fait les courriels d’Hillary Clinton à Mar-a-Lago. Soit cela, soit des informations relatives à « la Russie, la Russie, la Russie ». Ce sont les deux seules questions qui justifieraient la « sévérité » du raid, a affirmé Trump.

    Le département de la Justice a indiqué qu’il avait récupéré près de 200 documents classifiés lors de la perquisitien, dont plus d’une vingtaine portant la mention « TOP SECRET ».

    Donald Trump poursuivi par l’État de New York pour fraude

    La procureure générale Letitia James a annoncé mercredi que son bureau avait déposé une plainte civile pour fraude contre Donald Trump et trois de ses enfants.
    L’État de New York poursuit l’ancien président Donald Trump et trois de ses enfants pour fraude civile. Il leur est reproché « de nombreux actes de fraude et de fausses déclarations » : l’État demande 250 millions de dollars et l’interdiction pour Trump et sa famille de gérer une entreprise dans l’État.

    Le procureur général Letitia James a fait cette annonce lors d’une conférence de presse mercredi matin, soulignant que la Trump Organization a procédé à « plus de 200 » fausses évaluations d’actifs sur une période de 10 ans, et qu’elle a saisi la division criminelle de l’IRS et le bureau du procureur des États-Unis pour le district sud de New York pour d’éventuels crimes fédéraux.

    James a passé plusieurs minutes à énumérer des exemples de fraude de la Trump Organization, notamment le fait que Mar-a-Lago était surévalué de centaines de millions de dollars.

    Le dossier présente comme accusés Trump, Donald Trump Jr, Eric Trump, Ivanka Trump, Allen Weisselberg (directeur financier de la Trump Organization), Jeffrey McConney (cadre de la Trump Organization), The Donald J. Trump Revocable Trust, The Trump Organization, Inc. et d’autres entreprises.

    James enquête depuis longtemps sur une fraude potentielle au sein de la Trump Organization, la société derrière les entreprises commerciales de l’ancien président Trump et de sa famille. La société aurait gonflé la valeur des propriétés pour attirer les investisseurs et les assureurs, tout en la diminuant dans les déclarations fiscales.

    James a indiqué qu’elle pensait que Donald Trump était personnellement impliqué dans ce système frauduleux : son bureau a « découvert des preuves significatives qui suggèrent que Donald J. Trump et la Trump Organization ont faussement et frauduleusement évalué de nombreux actifs et ont faussement représenté ces valeurs aux institutions financières pour en tirer un avantage économique ».

    En avril, le juge Arthur Engoron a estimé que Trump était coupable d’outrage au tribunal pour n’avoir pas respecté une assignation à remettre des documents demandés par les enquêteurs. L’ancien président s’est vu infliger une amende de 10 000 dollars par jour jusqu’à ce que les termes de l’assignation aient été respectés, l’amende totale s’élevant à plus de 100 000 dollars.

    À plusieurs reprises, l’ancien président a lancé des attaques publiques contre James et son bureau, qualifiant la procureure générale de « malade » et de « raciste », entre autres insultes. L’avocate de Trump dans cette affaire, Alina Habba, a récemment fait l’objet d’une action en justice de la part d’un ancien employé qui prétendait notamment qu’elle avait qualifié James de « salope noire ».

    L’action en justice n’est que le dernier des innombrables ennuis juridiques de Donald Trump. Le bureau du procureur de Manhattan cherche à savoir si la Trump Organization a commis une fraude financière dans ses transactions immobilières. Le département de la Justice enquête également sur la conservation potentiellement illégale de documents confidentiels par Trump après son départ de la Maison-Blanche. Le département de la Justice étudie également les liens potentiels entre Trump et les efforts visant à renverser l’élection de 2020 dans plusieurs États. Le bureau du procureur du comté de Fulton, en Géorgie, enquête séparément sur la falsification des élections après que Trump a demandé l’an dernier au principal responsable des élections de l’État de « trouver » les votes nécessaires pour annuler la victoire du président Biden dans cet État.

    « La criminalité financière en col blanc n’est pas un crime sans victime, a déclaré James mercredi à propos de la fraude présumée de la Trump Organization. Lorsque les personnes bien placées enfreignent la loi pour encaisser plus d’argent que ce à quoi elles ont droit, cela réduit les ressources des travailleurs, des gens ordinaires, des petites entreprises et de tous les contribuables. Les gens ordinaires ne peuvent pas mentir à une banque sur le montant de leur argent pour obtenir un prêt avantageux pour acheter une maison ou pour envoyer leur enfant à l’université, et s’ils le faisaient, le gouvernement les punirait, pourquoi cela devrait-il être différent ? C’est l’histoire de deux systèmes de justice, l’un pour les travailleurs ordinaires, l’autre pour l’élite, les riches et les puissants. »

    Donald Trump aurait dit à son équipe qu’il devait protéger les documents du « Russiagate »

    Donald Trump semble penser que certains des documents classifiés qu’il a emportés pourraient révéler un complot de « l’État profond » contre lui.
    Dans ses derniers jours à la Maison-Blanche, Donald Trump a dit à ses principaux conseillers qu’il devait préserver certains documents liés à la Russie pour empêcher ses ennemis de les détruire.

    Ces documents concernaient l’enquête fédérale sur l’ingérence de la Russie dans les élections et la collusion présumée avec la campagne de Trump. À la fin de sa présidence, Trump et son équipe ont fait pression pour déclassifier ces documents dits « Russiagate », estimant qu’ils exposeraient un complot de « l’État profond » contre lui.

    Selon une personne ayant une connaissance directe de la situation et une autre source informée de la question, Trump a dit à plusieurs personnes travaillant à la Maison-Blanche qu’il craignait que l’administration entrante de Joe Biden ne « déchiquette », n’enterre ou ne détruise « les preuves » que Trump a été lésé d’une manière ou d’une autre.

    Depuis la perquisition chez lui, Trump a refusé de dire quels papiers gouvernementaux classifiés et quels documents top secrets il avait détenus à Mar-a-Lago et ce que le FBI avait saisi. Les autorités fédérales ont peu communiqué sur la perquisition et ses résultats. Il n’est pas clair si l’un ou l’autre des documents saisis par Trump est lié à la Russie ou à l’enquête sur l’ingérence électorale.

    Mais Donald Trump, comme son ancien directeur du renseignement national John Ratcliffe, ont laissé entendre que des documents liés à la Russie pourraient figurer parmi les documents recherchés par le FBI. « Ils ont pensé que cela avait quelque chose à voir avec le canular de la Russie, de la Russie, de la Russie, a déclaré Trump lors d’une interview radio le 1er septembre. Ils avaient peur que des choses soient là-dedans ».

    Un mois avant l’élection de 2020, Ratcliffe a déclassifié des renseignements détaillant comment les États-Unis avaient obtenu des informations sur « l’analyse des renseignements russes » sur la campagne d’Hillary Clinton. La directrice de la CIA, Gina Haspel, et le chef de la NSA, Paul Nakasone, se seraient opposés à la déclassification au motif qu’elle pourrait révéler comment les espions américains ont obtenu ces informations. En effet, divers autres responsables au fait du débat interne ont estimé que de telles déclassifications pourraient révéler des sources sensibles.

    D’autres responsables du renseignement ont exprimé leur inquiétude de voir Ratcliffe révéler encore plus d’informations potentiellement dommageables pour les sources de renseignement américaines. « Nous craignions qu’ils essaient de contrer l’approbation bipartisane de la commission sénatoriale du renseignement de l’évaluation de 2017 en déclassant sélectivement des renseignements que la minorité de la Chambre avait bricolés pour contrer le récit selon lequel la Russie préférait Trump », explique un autre ancien responsable du renseignement.

    L’évaluation de 2017 concluait que le président russe Vladimir Poutine s’était rendu coupable d’ingérence dans l’élection de 2016 parce qu’il voulait que Trump gagne (ce que Poutine lui-même a à moitié admis lors de son sommet de 2018 avec l’ancien président en Finlande). Mais les républicains de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, dirigée par Devin Nunes, ont contesté à plusieurs reprises cette conclusion, même si leurs homologues républicains de la commission du renseignement du Sénat l’ont acceptée.

    Mark Meadows et Trump ont travaillé à la publication de documents jusqu’à « quelques minutes avant » l’investiture de Biden. Le 19 janvier, Trump a envoyé un mémo acceptant les coupes du FBI et ordonnant la déclassification. Meadows a envoyé un mémo de suivi le jour de l’investiture de Biden. Les documents n’ont jamais été rendus publics. Mais dans une série d’interviews, l’ancien fonctionnaire Kash Patel a affirmé que Trump lui avait demandé d’aider à récupérer et à publier les documents dits du « Russiagate » que le bureau du conseiller juridique de la Maison-Blanche avait envoyés aux Archives nationales dans les derniers jours de l’administration.

    Rolling stone


    #Etats_Unis #Donald_Trump #documents_classifiés #Mar_a_lago #Russiagate

  • Quand Kadhafi critiquait l’ONU depuis sa tribune

    Quand Kadhafi critiquait l’ONU depuis sa tribune

    Libye, Kadhafi, ONU, Conseil de Sécurité, veto, terrorisme,

    Un jour comme aujourd’hui, il y a 13 ans, le dirigeant libyen Kadhafi a prononcé devant l’aimable général de l’ONU peut-être le meilleur discours qui ait pu être prononcé au cours des 77 années de l’ONU.

    S’exprimant en arabe, Kadhafi s’en est violemment pris à la plus haute instance internationale.

    Dans son discours, qui fut l’un des plus longs de l’histoire, durant plus d’une heure et demie, outre le fait de dénoncer l’hypocrisie des Nations unies, il a également évoqué les épidémies créées par l’homme comme arme. Pour lui, l’ONU a été créée pour sauvegarder les intérêts communs de toutes les nations et qui n’a finalement été qu’un instrument entre les mains des États qui ont gagné la 2ème Guerre mondiale.

    « Noua avons rallié l’ONU parce que nous pensions que nous étions égaux, qu’un seul pays peut s’opposer à toutes les décisions que nous adoptons tous en assemblée générale » dit Kadhafi.

    Il a qualifié d’antidémocratique l’existence du Conseil de sécurité de l’ONU où seuls 5 pays ont le droit d’opposer leur veto à toute décision prise par l’Assemblée générale composée de tous les pays du monde, et a demandé non pas l’augmentation de ce conseil, mais sa élimination.

    Dans son discours, il a également dénoncé l’ingérence de certains pays dans les affaires des autres, et il a de nouveau averti que le maintien du Conseil de sécurité de l’ONU avec seulement 5 pays qui décident du reste des nations signifierait un conflit éternel et l’autodestruction.

    Kadhafi a parlé dans son discours du conflit palestino-israélien, et de l’importance de respecter le peuple arabe palestinien pour construire leur État et a précisé que « les Arabes ne détestent pas les Juifs, c’est vous qui les avez anéantis et expulsés, nous les avons accueillis ».

    Kadhafi a terminé ce qui était son dernier discours devant l’ONU avant d’être assassiné, se souvenant des petits pays, des peuples africains, du tiers monde et souhaitant la paix et la justice. Mais il a abandonné et a décidé de s’entendre avec l’ennemi, d’établir des liens et des ponts d’amitié avec l’UE, celle-là même qui dès qu’elle a senti sa faiblesse l’a attaquée jusqu’à ce qu’elle détruise l’un des pays au revenu par habitant le plus élevé d’Afrique et le seul contrepoids contre l’hégémonie de la France.

    Ce discours a été relayé par la presse onusienne mais la vidéo du discours a été, par la suite, supprimée.

    Selon le site ONU Info, « le dirigeant libyen Muammar al-Qadhafi a souhaité mercredi que les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU deviennent obligatoires et que cet organe devienne le principal organe législatif des Nations Unies, lors d’un discours de près d’une heure et demie mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU ».

    « Faisant de nombreuses digressions politiques et historiques, de la demande d’une enquête sur les guerres de Corée et du Vietnam ou plus récemment sur le conflit à Gaza à l’assassinat du président américain John F. Kennedy et à la mort en 1961 du Secrétaire général de l’ONU Dag Hammarskjöld, le dirigeant libyen a rappelé que les trois pays à l’origine de la création des Nations Unies, qui ont créé cette Organisation après la défaite de l’Allemagne, se sont arrogés le droit de veto au Conseil de sécurité et ont imposé au reste du monde « un habit qui n’était pas coupé pour lui ».

    « Nous sommes des pays indépendants et nous voulons assurer l’égalité et l’équité de tous », a-t-il insisté. Le terrorisme n’est pas seulement celui d’Al-Qaida mais aussi celui des décisions imposées par certains États. « Celui qui dit: moi, je suis au-dessus de l’Assemblée générale, qu’il aille voir ailleurs », s’est exclamé le président libyen. Si tel n’est pas le cas, on doit appeler ce Conseil, le « Conseil du terrorisme ».

    #Libye #Kadhafi #ONU #Etats_Unis #Conseil_de_Sécurité #Veto

  • Stop the logic of war

    Stop the logic of war

    Ukraine, Russia, China, Taïwan, OTAN, nuclear war, United States, USA, NATO, West,

    On the occasion of September 21, the International Day of Peace, we must recognize that the international situation is currently evolving in an extremely dangerous direction. The world urgently needs disarmament and a de-escalation of the rhetoric of confrontation.

    For the past seven months, Russia’s war in Ukraine has been raging, bringing the country to the brink of destruction. Russia is also indirectly confronting NATO. All this is happening against the backdrop of a potential radioactive disaster at the Zaporizhia power plant, the largest in Europe.

    In April, it was announced that the new AUKUS military alliance – which has included Australia, the United Kingdom and the U.S. for the past year, with a view to equipping Australia with nuclear submarines – would also develop hypersonic weapons, which will probably be pointed at China.

    In June, the NATO summit in Madrid adopted a new Strategic Concept that stigmatized Russia as « the most important threat…to the Euro-Atlantic area » and China for its « coercive policies that are contrary to our interests, security and values.

    In August, China responded to U.S. House Speaker Nancy Pelosi’s provocative visit to Taiwan with large-scale live-fire exercises in the vicinity of Taiwan.

    Also in August, the Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) Review Conference ended in abject failure, failing to reach consensus on a text that in any case would have done nothing to commit the nuclear-weapon states to a concrete disarmament process they committed to pursue « in good faith » 52 years ago!

    A discourse that masks reality

    According to our leaders, the growing tensions in the world can only be blamed on Russia and China. This discourse is not only simplistic, but hypocritical. For if they claim to be defenders of international law in the case of Ukraine, Western countries have themselves attacked Serbia, Afghanistan, Iraq, Libya and Syria. If they are defenders of the right to self-determination in Taiwan, they are not at all in favor of it for Palestine, the Donbass, the Western Sahara, Catalonia, etc. And they are ready to defend democracy and human rights… except in the many authoritarian countries that are their allies.

    Their main principles are only levers of their foreign policy, to be operated when it serves their interests. And the instantaneous information in which we are immersed – which provides neither historical context nor proof of the facts – simply echoes the indignant denunciations of our leaders and thus confirms public opinion in a posture of moral superiority of the West.

    But what is the point of all this theater and what exactly is China being reproached for, since it is above all in the crosshairs of the United States? In the new Strategic Concept adopted by all NATO countries, we read that China « uses a wide range of political, economic and military tools to strengthen its presence in the world and project its power… It seeks to gain control over key technological and industrial sectors…. It uses economic leverage to create strategic dependencies and increase its influence.

    In short, as a major economic power, China is adopting many of the same actions that were previously the sole preserve of the United States. In essence, the threat posed by China is that the United States will no longer be the sole ruler of the world, a prerogative it intends to retain at all costs… even at the cost of putting humanity at risk.

    Imminent nuclear danger

    As early as 1946, Albert Einstein stated: « The unleashed power of the atom has changed everything except our ways of thinking, and we are thus sliding towards an unprecedented catastrophe. » Our leaders, on the other hand, are showing total unconsciousness by pushing us more and more into a logic of confrontation with China and Russia, when a war between nuclear powers should be absolutely unthinkable.

    Not only do they think about it, but they talk about it openly. « For us, it is only a matter of time, » the director of intelligence of the U.S. Indo-Pacific Command recently said. On May 23, and again last Sunday, President Biden said the United States would use force to defend Taiwan if China attacked.

    Not only are they thinking about it, they are talking about it openly. « For us, it’s just a matter of time, » the director of intelligence for the U.S. Indo-Pacific Command recently said. On May 23, and again last Sunday, President Biden said the United States would use force to defend Taiwan if China attacked.

    Not only are they talking about it openly, they believe they can win such a war! For example, one of the four main priorities of the U.S. Defense Strategy (2022) reads: « Deter aggression, while being prepared to prevail in conflicts if necessary, prioritizing the challenge of the People’s Republic of China in the Indo-Pacific, followed by the challenge of Russia in Europe. »

    A warlike escalation

    The war in Ukraine has created millions of new refugees and internally displaced persons. Elsewhere in the world, it has contributed to a significant increase in the rate of inflation, which is hitting the most vulnerable populations particularly hard, and risks leading to a food crisis.

    Moreover, in terms of the climate crisis, the war in Ukraine and the threat of war in Taiwan are leading to significant setbacks: on the one hand, a return to coal in Germany and plans for increased oil and gas development, particularly in Canada and the United States; and, on the other, the suspension of climate change negotiations between China and the United States, the world’s two largest GHG emitters.

    It is not only urgent to decarbonize human activity on the planet, but also to put an end to the logic of war, the bellicose rhetoric under humanitarian pretexts and the astronomical military expenditures that accompany them.

    One of the slogans of the climate justice movement is « Change the system, not the climate ». Let us also reject the logic of war inherent in this system. It is a matter of survival for humanity.

    Le Devoir, 21/09/2022

    #Russia #China #Ukraine #West #Europe #Nuclear_war #NATO