Catégorie : Tunisie

  • Tunisie: El Ghannouchi cherche à se rapprocher de l’Algérie

    Tags: Tunisie, Rached El Ghannouchi, Ennahdha, Algérie – Tunisie: El Ghannouchi cherche à se rapprocher de l’Algérie

    La proposition du leader d’Ennahdha d’une Union du Maghreb arabe réduite à la Tunisie, l’Algérie et la Libye – excluant ainsi le Maroc et la Mauritanie – fait polémique. Au point que certains y voient une volonté de rapprochement du président de l’Assemblée nationale avec Alger.

    Le projet d’Union du Maghreb arabe (UMA), qui piétine depuis sa fondation en 1989, peut-il être sauvé en passant de cinq à trois pays ? Rached Ghannouchi semble en être convaincu. Tout du moins pour une première étape. Le président du parti Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a déclaré sur les ondes de Diwan FM, le 23 février, qu’« un triangle composé de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye serait un point de départ pour promouvoir ce rêve d’Union ». Exit donc Rabat et Nouakchott

    L’Express, 09/11/2021

    #Tunisie #Ghannouchi #Ennahdha #Algérie #Kais_saied

  • La Tunisie veut augmenter le volume de gaz importé d’Algérie

    La Tunisie veut augmenter le volume de gaz importé d’Algérie et l’exploitation de l’interconnexion électrique entre les deux pays et la possibilité d’augmenter le volume d’approvisionnement de la Tunisie en pétrole, gaz de pétrole liquéfié et gaz butane

    (TAP) – La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie Neila Gongi a tenu mercredi une réunion VTC avec le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab, au cours de laquelle elle a exprimé le souhait de la Tunisie d’augmenter le volume de gaz naturel importé d’Algérie.

    Dans un communiqué du ministère de l’Industrie publié jeudi, Gongi a en outre souligné la nécessité de mettre à jour les études menées à cet égard, afin d’assurer la continuité de l’approvisionnement en gaz naturel algérien vers les régions frontalières tunisiennes telles que Sidi Youssef, première étape du projet d’approvisionnement pour ces régions.

    Les deux ministres ont également souligné les moyens à mobiliser pour favoriser la coopération bilatérale, notamment le développement de l’exploitation de l’interconnexion électrique entre les deux pays et la possibilité d’augmenter le volume d’approvisionnement de la Tunisie en pétrole, gaz de pétrole liquéfié et gaz butane.

    Le ministre algérien a rappelé pour sa part, les instructions du président algérien Abdelmadjid Tebboune concernant le développement de la coopération et le partage d’expériences entre la Tunisie et l’Algérie et la poursuite de l’activation des commissions mixtes tuniso-algérienne.

    Par ailleurs, il a salué l’expérience tunisienne dans le domaine de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, réalisée dans le cadre de projets de partenariat public-privé, d’autant plus que la Tunisie se distingue, aujourd’hui, par le meilleur taux au niveau africain dans cette activité.

    Gongi a affirmé à cet égard, la volonté de son département de partager avec l’Algérie son expérience et son expertise dans ce domaine.

    Dans un autre ordre d’idées, les deux ministres ont souligné la nécessité de favoriser la coopération dans le secteur minier, notamment dans la transformation des phosphates et la production d’engrais phosphatés.

    TAP, 04/11/2021

  • Tunisie: Un tunnel vers la résidence de l’ambassadeur français?

    Tunisie: Un tunnel vers la résidence de l’ambassadeur français? – Le ministère de l’Intérieur enquêterait sur l’affaire.

    La Tunisie a découvert un tunnel près de la résidence de l’ambassadeur de France dans la capitale Tunis, a déclaré mercredi le ministère de l’Intérieur du pays.

    Dans un communiqué, le ministère a déclaré que le tunnel a été creusé dans une maison fréquentée par un extrémiste dans la banlieue de La Marsa.

    Le ministère a indiqué qu’il avait ouvert une enquête sur cet incident.

    La déclaration n’a pas fourni de détails supplémentaires sur l’individu ou le groupe qui a creusé le tunnel.

    Une dénonciation a alerté les services de sécurité d’activités suspectes dans la maison de La Marsa, une banlieue côtière de la capitale tunisienne, Tunis, où réside également l’ambassadeur de France, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

    Un raid ultérieur a découvert le tunnel. Le communiqué du ministère ne précise pas à quel point la maison est proche de la résidence de l’ambassadeur de France.

    Un extrémiste connu fait partie des personnes qui ont fréquenté la maison qui a été perquisitionnée, a indiqué le ministère. Il n’a pas dit s’il y avait eu des arrestations.

    L’ambassade de France a déclaré qu’elle n’avait aucun commentaire. La rue devant la résidence de l’ambassadeur était calme mercredi matin.

    Les autorités tunisiennes ont déjoué un certain nombre de cellules terroristes au cours des derniers mois.

    La dernière attaque terroriste majeure en Tunisie remonte à mars 2016, lorsque le groupe terroriste Daesh/ISIS a attaqué un poste de la Garde nationale tunisienne dans la ville de Ben Gardane, tuant au moins 12 soldats.

  • La Tunisie se dote d’un nouveau gouvernement

    Tunisie, Kaïs Saïed, gouvernement, #Tunisie, #KaïsSaïed,

    Onze semaines après la prise des pleins pouvoirs par le président, Kaïs Saïed, la Tunisie s’est dotée lundi 11 octobre d’un nouveau gouvernement, a annoncé la présidence dans un communiqué.

    Pour la première fois dans l’histoire du pays, la formation du gouvernement a été confiée à une femme, l’universitaire Najla Bouden, mais celle-ci ainsi que son équipe jouiront de prérogatives considérablement réduites après le coup de force de M. Saïed. Mme Bouden a été nommée le 29 septembre, plus de deux mois après le limogeage, le 25 juillet, du premier ministre Hichem Mechichi par le chef de l’Etat, qui a également gelé le Parlement et pris en main le pouvoir judiciaire.

    Dans un discours lors de la prestation de serment, Mme Bouden, 63 ans, a affirmé que « la lutte contre la corruption sera le plus important objectif » de son gouvernement, qui compte 25 membres outre sa chef. Parmi eux, Samir Saïd, un banquier, a été nommé ministre de l’économie et de la planification. L’avocat Taoufik Charfeddine, lui, retrouve le portefeuille de l’intérieur, dont il a déjà été le titulaire entre septembre 2020 et janvier 2021.

  • Tunisie-ONU: Jerandi s’entretient avec Jean-Pierre Lacroix

    Tunisie, ONU, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint de l’ONU aux Opérations de Paix, #Tunisie, #ONU,

    Tunisie: Le MAE s’entretient À New York avec le Secrétaire Général Adjoint de l’ONU aux Opérations de Paix -L’entretien a eu lieu en marge de la participation de Jerandi au débat général de haut niveau de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies

    TUNIS, Tunisie, 2 octobre 2021/ — La participation de la Tunisie aux opérations de maintien de la paix, a été au centre de l’entretien qu’a eu le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger Othman Jerandi avec le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix

    L’entretien a eu lieu en marge de la participation de Jerandi au débat général de haut niveau de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient du 20 au 27 septembre à New York.

    M. Jerandi a rappelé, à cet effet, la participation de la Tunisie depuis les années 60 aux opérations de maintien de la paix, affirmant la disposition du pays à garantir la participation d’un plus grand nombre de cadres militaires, sécuritaires et civils aux opérations onusiennes de maintien de la paix et de rétablissement de la stabilité.

    Il a souligné la détermination de la Tunisie à garantir un haut niveau de formation opérationnelle et juridique pour les cadres tunisiens, rappelant qu’un contingent de forces militaires vient d’achever une formation et est prêt à répondre à toute demande provenant de l’ONU.

    M. Jerandi a évoqué aussi la participation d’une unité de l’aviation tunisienne à une mission onusienne au Mali et d’une unité de l’aviation composée d’hélicoptères d’attaque et d’une brigade de forces spéciales, qui vont soutenir les interventions onusiennes de paix en République centrafricaine.

    Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix a salué l’excellent niveau des forces militaires et sécuritaires et des unités civiles en Tunisie ainsi que leur engagement professionnel, leurs compétences et qualifications; outre leurs connaissances linguistiques qui facilitent l’action des missions onusiennes en particulier en Afrique.

    Il s’est félicité également du rôle dévolu à l’unité d’aviation tunisienne au Mali, affirmant que la participation de l’unité d’aviation tunisienne composée d’hélicoptères d’attaque aux interventions en République centrafricaine va permettre de maitriser la situation et de circonscrire les activités des groupes armés.

    Par ailleurs, Jean-Pierre Lacroix a évoqué les défis auxquels font face les opérations de maintien de la paix face à la recrudescence de la violence, des activités des groupes terroristes et du crime organisé dans les zones de conflit ainsi que des difficultés liées aux effets de la Covid-19 et la hausse des migrations.

    Le Ministre des Affaires étrangères a affirmé à son interlocuteur la disposition de la Tunisie à présenter des programmes de formation à l’intention des Casques bleus, en particulier en matière de protection des civils, des droits de l’homme et de droit international.

  • La Tunisie 1er pays de la Ligue arabe à désigner une cheffe du gouvernement

    La Tunisie 1er pays de la Ligue arabe à désigner une cheffe du gouvernement

    Tunisie, gouvernement, Najla Bouden, Kaïs Saïed,

    C’est une première en Tunisie, au Maghreb et dans les pays de la Ligue arabe. Le président tunisien, Kaïs Saïed, a nommé, ce mercredi 29 septembre, Najla Bouden Romdhane cheffe du gouvernement.

    Selon un communiqué de la présidence tunisienne, il est indiqué que cette décision a été prise conformément à l’article 16 du décret présidentiel 117 relatif aux mesures exceptionnelles.

    Voilà qui devrait faire baisser la pression internationale sur le président Saïed. Depuis son coup de force de fin juillet, des voix se sont élevées aux Etats-Unis et en Europe pour l’appeler à désigner un chef du gouvernement. Il a vu autrement…

    Skander Boutaiba

    La Patrie news

  • Tunisie: L’opposition à la prise de pouvoir du président s’intensifie

    Tunisie: L’opposition à la prise de pouvoir du président s’intensifie

    Tunisie, Kaïs Saïed, opposition, #Tunisie, #KaïsSaïed,

    -Les partis politiques appellent à la fin du « coup d’État ».
    -Le président fait face à une pression croissante pour faire marche arrière
    -Le syndicat se réunit pour formuler une position sur Saied

    TUNIS, 23 septembre (Reuters) – Quatre partis tunisiens ont déclaré jeudi que le président Kais Saied avait perdu sa légitimité et ont appelé à la fin de ce qu’ils ont appelé un coup d’Etat après qu’il ait pris le contrôle des pouvoirs législatif et exécutif, augmentant la perspective d’une confrontation prolongée sur son intervention. en savoir plus

    Saied a déclaré mercredi qu’il gouvernerait par décret et ignorerait certaines parties de la constitution, alors qu’il se prépare à changer le système politique.

    Les partis Attayar, Al Joumhouri, Akef et Ettakatol ont déclaré dans une déclaration commune que sa décision consacrait un monopole du pouvoir absolu.

    M. Saied détient un pouvoir quasi total depuis le 25 juillet, date à laquelle il a limogé le Premier ministre, suspendu le Parlement et assumé le pouvoir exécutif en invoquant l’urgence nationale.

    Ses actions ont sapé les acquis démocratiques de la révolution tunisienne de 2011 qui a mis fin au régime autocratique et déclenché le printemps arabe, malgré ses promesses de maintenir les libertés gagnées il y a dix ans.

    La déclaration de l’opposition de jeudi a accru la pression sur lui. Bien que les quatre partis ne soient pas les plus puissants, ils ont une influence dans la rue, notamment Attayar, qui était proche de Saied avant son intervention.

    « Nous considérons que le président a perdu sa légitimité en violant la constitution […] et qu’il sera responsable de toutes les répercussions possibles de cette mesure dangereuse », ont déclaré les quatre partis dans la déclaration.

    L’élite politique tunisienne se chamaille depuis des années, mais l’intervention de Saied pourrait finalement les pousser à s’unir pour s’opposer à un coup de force qui les a tous laissés sur le carreau.

    « L’important est qu’il y ait une unité pour ces partis politiques après leur dispersion pendant des années. Les décisions de Saied les poussent vers l’unité et la coordination », a déclaré

    Nizar Makni, professeur de géopolitique à l’université de Tunis.

    Les militants politiques qui ont rejeté les mesures de Saied ont appelé à des protestations dimanche le long de la rue Habib Bourguiba, point central des manifestations qui ont mis fin au règne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.

    LE SYNDICAT DISCUTE DE LA STRATÉGIE

    Anour Ben Kadour, un haut responsable du puissant syndicat UGTT, a déclaré : « La Tunisie se dirige vers un pouvoir absolu et individuel ».

    L’UGTT, qui compte environ un million de membres et constitue une force majeure dans la politique tunisienne, a entamé une réunion pour formuler une position sur les actions de Saied et devrait publier une déclaration vendredi.

    Alors que de nombreux Tunisiens ont soutenu Saied et considèrent que ses actions sont nécessaires pour évincer une élite politique corrompue et impopulaire après des années de stagnation économique, ses détracteurs de tous bords disent qu’il est inexpérimenté et intransigeant.

    L’enseignant Borhen Belhsan a déclaré que Saied avait fait ce qu’il fallait.

    « A mon avis, les décisions prises hier par le président de la République étaient attendues et sont en place, mais elles sont modestes, et il faut les hâter. Pourquoi ce retard ? Qui vous rend timide, Monsieur le Président ? », a-t-il déclaré.

    Le chef du parti islamiste modéré Ennahda, Rached Ghannouchi, a déclaré mercredi que les déclarations de Saied signifiaient l’annulation de la Constitution. Le parti – le plus important au Parlement – ne l’accepterait pas, a-t-il dit.

    Ennahda – l’opposant organisé le plus puissant de Saied – a décrit les mesures du président comme « une tendance claire vers un régime autoritaire absolu et un coup flagrant contre la légitimité démocratique ».

    Dans une déclaration, elle a appelé toutes les forces politiques, sociales et de la société civile à unir leurs rangs pour défendre la démocratie et à s’engager dans une « lutte pacifique inlassable ».

    Saied s’est présenté comme le fléau d’une élite politique corrompue et pourrait se réjouir d’une franche hostilité avec un ensemble de partis qu’il rend responsables des échecs de la Tunisie depuis la révolution.

    Cependant, sans parti ou organisation indépendante propre, il est maintenant en désaccord avec presque tous les groupes politiques organisés du pays.

  • Tunisie: Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence

    Tunisie: Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence

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    Le président tunisien Kaïs Saïed a pris des dispositions exceptionnelles mercredi qui renforcent le pouvoir présidentiel au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets. Ces dispositions, qui tendent à présidentialiser le système de gouvernement hybride prévu par la Constitution de 2014, ont fait l’objet d’une série de décrets publiés dans le Journal officiel. «Les textes à caractère législatif seront promulgués sous forme de décrets signés par le président de la République», stipule l’un des articles.

    Un autre article énonce que «le président exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un conseil des ministres présidé par un chef du gouvernement». «Le président de la République préside le conseil des ministres et peut mandater le chef du gouvernement pour le remplacer», ajoute un autre article.

    Dans le système initialement en place, l’essentiel du pouvoir exécutif était aux mains du gouvernement et les mesures annoncées par Saïed font clairement pencher la balance du côté de la présidence.

    Le 25 juillet, Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le gouvernement et en suspendant le parlement. Il avait prolongé ces mesures le 24 août «jusqu’à nouvel ordre». Nombre de Tunisiens avaient accueilli ces mesures avec enthousiasme car, exaspérés par leur classe politique, ils disaient attendre des actes forts contre la corruption et l’impunité dans un pays en graves difficultés sociales et économiques.

    Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats avaient dit craindre une «dérive autoritaire». Dans un décret mercredi, Saïed a annoncé la poursuite du gel du Parlement et la promulgation de «mesures exceptionnelles» pour «l’exercice du pouvoir législatif» et «l’exercice du pouvoir exécutif», qui font l’objet de deux chapitres de la Constitution désormais suspendus de facto.

    Pour souligner le caractère transitoire de ces décisions, le décret présidentiel ajoute que Saïed «entreprend la préparation des projets d’amendements relatifs aux réformes politiques avec l’assistance d’une commission qui sera organisée par arrêté présidentiel».

    Le «décret présidentiel» publié sur la page Facebook de la présidence indique «continuer de suspendre toutes les compétences de la chambre des représentants, de lever l’immunité parlementaire de tous ses membres et de mettre fin aux privilèges accordés au président de la Chambre des représentants et ses membres».

    Le 12 septembre, Saïed a évoqué une réforme de la Constitution de 2014, considérée comme un hybride instable entre régime parlementaire et régime présidentiel. «Les Constitutions ne sont pas éternelles.»

    Agences

  • Le manque de réformes de la Tunisie déçoit les créanciers internationaux

    Le Premier ministre et ses collaborateurs ne prêtent peut-être pas beaucoup d’attention, mais les programmes d’ajustement successifs du Fonds monétaire international depuis 2011 ont déçu les principaux partenaires économiques internationaux du pays à Washington, Bruxelles et Paris.

    Les indicateurs économiques et financiers clignotent en rouge depuis si longtemps pour ceux qui sont à la tête du gouvernement tunisien dans la Kasbah, l’ancien quartier de la médina de Tunis où se trouvent les bureaux du Premier ministre. Le magnifique palais royal du XVIe siècle d’où le premier ministre Hichem Mechichi accomplit sa tâche ardue offre un rappel ironique de la situation actuelle dans ce pays d’Afrique du Nord; un cadre attractif mais une gestion relativement inefficace et décevante de la crise économique aiguë du pays.

    Le Premier ministre et ses collaborateurs ne prêtent peut-être pas beaucoup d’attention, mais les programmes d’ajustement successifs du Fonds monétaire international depuis 2011 ont déçu les principaux partenaires économiques internationaux du pays à Washington, Bruxelles et Paris. Les diplomates occidentaux qui travaillent à Tunis savent qu’ils ne peuvent pas tenir les gouvernements tunisiens sur parole. Le «bilan des programmes successifs du FMI est globalement décevant» a conclu un rapport confidentiel sur la Tunisie pour le ministère français des Finances l’été dernier.

    «Décevant» signifie, en anglais simple, qu’ils ont échoué. «Un groupe de familles (que le rapport estime à 14) maintient un système de rentier qui fonctionne grâce à une réglementation qui restreint la concurrence.»

    L’OCDE pointe une liste interminable de «licences et autorisations» requises pour investir, obtenir des crédits bancaires… et de «lourdes règles bureaucratiques». Le décret 218-417 a été publié il y a trois ans et, avec 221 pages, est le texte juridique le plus long de l’histoire du pays. Son objectif, qui a totalement et totalement échoué, était d’améliorer l’environnement des affaires. Il répertorie 243 licences et autorisations de ce type, mais seulement six d’entre elles ont été annulées dans les deux ans suivant sa publication.

    «Le contrôle bureaucratique, et le pouvoir de la fonction publique d’accorder des licences, des autorisations, des crédits ou une dérogation douanière constituent autant d’obstacles à l’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux investissements» note le rapport.

    Comme le rapportait la revue de la Banque mondiale intitulée «Politiques résistantes aux privilèges au Moyen-Orient et en Afrique du Nord» en 2018, ces obstacles «privilégient quelques titulaires (souvent improductifs) qui jouissent d’un avantage concurrentiel en raison de leurs relations ou de leur capacité à influencer l’élaboration des politiques et livraison. » La capture, la collusion, l’exclusion, le traitement discrétionnaire et la non-concurrence sur le marché ont lieu dans le processus d’élaboration des politiques, ce qui est, à première vue, paradoxal, si l’on considère que 92% de la création nette d’emplois entre 1996 et 2010 entreprises de moins de cinq ans et de moins de cinq employés. En d’autres termes, la capture par l’État prive les jeunes entrepreneurs qui sont l’avenir du pays d’opportunités. Cela explique pourquoi les jeunes Tunisiens qualifiés quittent le pays en nombre croissant.

    Le secteur public est devenu un vampire aspirant la vie même de l’économie tunisienne. La nature même de l’État créé par Habib Bourguiba après l’indépendance en 1956 doit être réexaminée. Il était et reste très centralisé et pèse lourdement sur toute l’activité économique. Le résultat, comme l’a souligné l’économiste tunisien Hachemi Alaya en 2016, «est que la stratégie de chaque groupe social est de s’assurer qu’ils pénètrent, influencent et, s’ils le peuvent, font prisonnier d’État».

    Le rapport français conclut que le parlement (ARP) est devenu «le point de convergence de tous les réseaux clientélistes». Il poursuit en disant que le principal syndicat du pays (UGTT) «s’est positionné comme une opposition (force) et n’hésite pas à s’opposer ouvertement au FMI». Le poids de l’UGTT est proportionnel au nombre de Tunisiens inscrits sur la masse salariale de l’État – 677 000 fonctionnaires et 350 000 employés par des entreprises publiques dont la plupart sont dans le rouge, si ce n’est comme Tunis Air, en faillite en somme. L’accord annoncé, le 31 mars, par le gouvernement et l’UGTT est un pas dans la bonne direction. Mais le diable est dans le détail, comme on dit.

    Cette crise profonde de l’Etat tunisien explique pourquoi plus des deux tiers des 15 à 24 ans sont au chômage, l’importance croissante de l’économie informelle, où se déroulent de nombreuses transactions louches et qui ne paie pas d’impôts. Cette évaluation du pays est partagée par le président Kais Saied et l’Union européenne.

    Le rapport français conclut que «les défis liés à la transition démocratique ont toujours triomphé des considérations financières stricto sensu ». Dans une région très instable, la priorité des bailleurs de fonds internationaux a été de «consolider» la transition démocratique malgré le fait que toutes les tentatives de réforme du système économique depuis 2011 ont échoué.

    «L’aléa moral est donc devenu une question clé.» Le soutien indéfectible des pays et institutions qui ont prêté à la Tunisie a ainsi créé un cercle non vertueux qui mine plutôt celui de soutenir la transition démocratique.

    La nouvelle constitution qui a été adoptée en 2014 est un texte juridique hybride qui, parce qu’il ne définit pas clairement les pouvoirs respectifs du parlement, du président du gouvernement et du chef de l’Etat, a entraîné une paralysie institutionnelle.

    Agissant comme selon sa vision de lui-même en tant que garant de la légalité institutionnelle, Kais Saied dénonce publiquement mais ne fait rien pour sortir de l’impasse institutionnelle qui paralyse le remaniement gouvernemental depuis des mois. La situation est aggravée par l’absence de cour constitutionnelle. La sélection des 12 juges qui doivent siéger au banc de la Cour est bloquée depuis 2015 par les tactiques de blocage du pouvoir législatif et, en termes pratiques, par Ennahda, le plus grand parti au parlement, qui a soudainement décidé d’accélérer la sélection du pouvoir législatif. les juges du tribunal au milieu des accusations selon lesquelles il a besoin du tribunal pour menacer le président de destitution.

    Saied manque peut-être d’expérience politique mais sa popularité est intacte un an et demi après son élection par les trois quarts de ceux qui ont voté, notamment les jeunes Tunisiens même si ces derniers ne partagent pas tous ses opinions sociales conservatrices. Prépare-t-il le terrain pour une dissolution de l’Assemblée nationale? Va-t-il convoquer un référendum pour discuter d’une nouvelle constitution? Personne n’est certain.

    Rachid Ghannoushi, le président du parlement et leader d’Ennahda a facilement inséré son parti, après 2011, dans la toile des pratiques douteuses qui passent pour la politique à Tunis. Depuis la soi-disant révolution, le soutien des électeurs d’Ennahda s’est atrophié à chaque élection depuis 2011 en raison du rôle calamiteux qu’il a joué dans le gouvernement, en collaboration avec de petits partis essentiellement ineptes.

    «Soi-disant» car une révolution nécessite un projet politique et une stratégie bien pensée. Les manifestations de 2010-11 ont exigé plus de justice sociale, moins de corruption de la part de la famille dirigeante et plus de considération pour les régions les plus pauvres qui envoient en retour les trois quarts de leurs phosphates, gaz de pétrole, eau, blé dur et migrants internes vers la côte et la capitale. pour un niveau de vie qui représente un tiers des régions les plus riches.

    Le deuxième plus grand parti de l’assemblée est Qalb Tunes dont le chef, un baron des médias, Nabil Karoui est en prison pour des soupçons d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Le parlement ressemble à un souk bruyant (marché) inondé d’argent plutôt que d’idées et de politiques susceptibles de résoudre les vrais problèmes économiques du pays. Le poisson pourrit de la tête en bas, dit le vieux proverbe arabe. Comme c’est juste.

    Le président aime citer le deuxième calife de l’islam, Umar Ibn al-Khattab, également appelé al-Faruq (celui qui distingue le mal du bien) qui est devenu de son vivant un modèle de vertu dans la tradition sunnite. S’en tenir à une position morale inflexible qui insiste sur le fait que les écuries augées doivent être nettoyées ne peut, à lui seul, résoudre la crise économique et sociale à laquelle la Tunisie est confrontée. Mais en l’absence de véritables pouvoirs exécutifs et compte tenu de ce que Kais Daly, ancien dirigeant respecté de la société d’État des phosphates, appelle la «pensée économique magique» de la part des dirigeants politiques, il n’y a pas grand-chose que Kais Saied puisse faire.

    En tant que garant de la sécurité des frontières de la Tunisie, le président sait qu’il peut compter sur une bonne coopération avec la sécurité algérienne à la frontière ouest de la Tunisie et de celle des États-Unis à la frontière avec la Libye. L’armée tunisienne entretient des relations étroites avec son homologue américain depuis l’indépendance. Beaucoup de ses officiers supérieurs ont été formés aux États-Unis, ce qui a aidé la Tunisie à moderniser sa capacité de lutte contre le terrorisme. Ces garanties ne peuvent être utilisées à bon escient que si les partis politiques sont construits autour d’idéologies et d’intérêts de classe ou économiques cohérents. Ils n’auront aucune crédibilité tant que leur fonctionnement interne et leur financement resteront opaques. Cette vérité est valable pour tous les partis politiques mais plus encore pour ceux qui, comme Ennahda et Qalb Tunes, appartiennent à la majorité au parlement et soutiennent le gouvernement qui dirige le pays.

    Francis Ghiles
    Francis Ghilès est chercheur associé au Centre des affaires internationales de Barcelone. Il contribue régulièrement à The Arab Weekly.

    The Arab Weekly, 1 avr 2021

    Etiquettes : Tunisie, entreprises, réformes structurelles,

  • La nouvelle stratégie antiterroriste de la Tunisie sera prête en novembre 2021

    TUNIS, 30 mars (Xinhua) – La nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Tunisie sera prête en novembre 2021, a fait savoir mardi Tunis Afrique Presse (TAP).

    La Commission nationale de lutte contre le terrorisme de Tunisie discute actuellement de l’ancienne stratégie nationale dans le but de la réviser et de l’adapter à la nouvelle situation dans le pays, a déclaré le président de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme de Tunisie, Mounir Ksiksi, cité par le TAP.

    « Nous devons nous concentrer davantage sur la prévention en identifiant les causes menant au terrorisme, telles que la précarité individuelle et sociale », a déclaré Ksiksi en marge d’un atelier organisé à Tunis sur la lutte contre l’extrémisme violent dans le domaine de la promotion sociale.

    Il a également souligné le rôle des Ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans la sensibilisation aux dangers de ce phénomène.

    « Les organisations nationales, les organes constitutionnels et d’autres parties prenantes seront également impliqués dans cette stratégie », a déclaré Ksiksi.

    Il a souligné que traiter la question du terrorisme et de l’extrémisme d’un point de vue éducatif et social est bien mieux que de les traiter avec une approche purement sécuritaire.

    Xinhuanet, 31 mars 2021

    Etiquettes : Tunisie, lutte antiterroriste, terrorisme,