Catégorie : Tunisie

  • Saïed veut ouvrir tous les dossiers liés aux délits douaniers

    Saïed veut ouvrir tous les dossiers liés aux délits douaniers

    Tunisie, Kaïs Saïed, douanes,

    Lors d’une réunion tenue avec les ministres de l’intérieur et des finances et avec le directeur général des douanes

    Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a évoqué un certain nombre de questions liées aux moyens de lutter dans les meilleurs délais contre les délits douaniers, lors d’une réunion tenue lundi au Palais de Carthage, avec les ministres de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et des Finances. , Sihem Boughdiri Nemsia et le directeur général des douanes, Najet Jaouadi.

    C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public sur la page Facebook officielle de la Présidence de la République et relayé par l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).

    Saïed a insisté sur la nécessité de traiter tous les dossiers liés à ce type d’activité sans exception, évoquant « ce qui s’est passé et ce qui se passe encore dans certaines parties du pays ».

    « Ces crimes ont détruit l’économie tunisienne et violé les droits du peuple et de l’Etat », a indiqué le chef de l’Etat, évoquant les dossiers de 700 conteneurs, appartenant à un réseau de contrebande, qui ont tardé à être traités et traduits en justice. en plus d’échanger des enregistrements, nous lisons à partir de la même source.

    The Maghreb Times, 09/08/2022

    #Tunisie #Kais_saied #Douanes

  • Tunisie : Une blague sur le président fâche

    Tunisie : Une blague sur le président fâche

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    « Saied ne supporte pas une blague » : un comédien « agressé par des officiers » après une blague contre le président tunisien et la police

    Certains rapportent que la blague en question lors du spectacle d’humour d’Abdelli était peut-être de faire un doigt d’honneur à la police, aux partis politiques et au président.

    La police tunisienne aurait pris d’assaut un spectacle d’humour solo dans la ville de Sfax et « agressé » l’un des comédiens les plus connus de Tunisie après une blague sur le président Kais Saied et les forces de l’ordre du pays.

    Des agents ont interrompu dimanche le spectacle au théâtre de Sidi Mansour et ont tenté de faire sortir de scène le comédien de renom Lotfi Abdelli après des blagues contre le président accusé d’avoir obtenu des « pouvoirs dictatoriaux » à la suite d’une récente prise de pouvoir.

    Le public de 10 000 personnes a chanté en faveur du comédien alors que la police tentait de retirer le comédien, les forçant à battre en retraite.

    « Démarrez des diffusions en direct et enregistrez des vidéos », a déclaré le comédien à la foule, alors que la police tentait d’empêcher les journalistes d’enregistrer l’incident.

    « Oh Kais [Saied], réveillez-vous et voyez ce qui se passe dans votre pays », a ajouté l’humoriste qui a refusé de bouger.

    Il semble que les ennuis aient commencé après que le comédien ait agité le majeur en parlant de la police, des partis politiques et du président.

    Les flics ont décidé de se retirer du Festival international de Sfax après que le tumulte de la foule a stoppé leurs tentatives d’arrêter le comédien.

    « J’ai été victime d’une tentative de meurtre », a déclaré lundi Mohamed Boudhina, producteur de Lotfi Abdelli, dans une interview à Mosaïque FM .

    Boudhina a affirmé avoir été battu alors qu’il tentait de protéger Abdelli.

    Le producteur a déclaré qu’il s’était rendu à l’hôpital à la suite de blessures subies lors de l’incident.

    Dans un communiqué officiel, le ministère tunisien de l’Intérieur a reconnu la « tension » entre la police et Abdelli lors du spectacle, mais a blâmé les blagues de l’humoriste.

    « Il est important de noter que l’artiste mentionné a fait un geste contraire à l’éthique envers les forces de sécurité qui a créé des tensions parmi les personnes présentes sur les lieux », indique le communiqué.

    Le ministère de l’Intérieur a ajouté qu’une demande d’enquête officielle sur l’incident avait été déposée et qu’une enquête interne complémentaire avait été lancée au sein de l’Inspection générale du ministère.

    Chokri Hmada, porte-parole du syndicat de la police, a déclaré lundi matin à la Radio nationale tunisienne que les agents n’assureront plus la sécurité des émissions qu’ils jugent « inaptes au goût du public », malgré les dangers persistants posés par les extrémistes.

    Le responsable de la police a cité l’article 226 du code pénal tunisien, qui incrimine les « conduites contraires à l’éthique », pour justifier la décision de la police.

    « Nous ne serons complices d’aucun crime éthique », a ajouté Chokri Hmada, porte-parole des syndicats des forces de sécurité intérieure.

    Le groupe État islamique cible des attractions touristiques et d’autres lieux depuis 2015, tuant des dizaines de civils et de membres des forces de sécurité.

    La scène orwellienne a déclenché une controverse dans ce pays d’Afrique du Nord, beaucoup se demandant si l’ironie sera désormais interdite sous le règne de Saied.

    De nombreux Tunisiens de tous les horizons politiques ont exprimé leur soutien à Abdelli.

    Suite aux événements de dimanche, Lotfi Abdelli a annulé tous ses futurs spectacles alors qu’il annonçait dans un post Facebook sa décision de quitter définitivement la Tunisie.

    « Je quitterai définitivement la Tunisie… vous m’avez volé le peu d’espoir que j’avais », a écrit l’humoriste après l’incident.

    La liberté d’expression dans le berceau du printemps arabe a reculé depuis que le président Kais Saied s’est emparé de pouvoirs extraordinaires l’année dernière, dissolvant le gouvernement et le parlement.

    La nouvelle constitution de Saied, qui a fait l’objet d’un référendum mais a été boycottée par une grande partie du public, devrait aggraver la situation.

    L’état de liberté de la Tunisie s’est détérioré, passant de 73 en 2021 à 94 en 2022, selon Reporters sans frontières (RSF).

    The New arab, 09/08/2022

  • USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    Etats-Unis, Lloyd Austin, Tunisie, Kaïs Saïed,

    TUNIS, 9 août (Reuters) – Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré mardi que le « rêve d’autonomie » de la Tunisie était en danger, ajoutant aux critiques américaines sur l’expansion des pouvoirs du président qui a déjà suscité des accusations d’ »ingérence inacceptable ».

    Le mois dernier, le président tunisien Kais Saied a fait adopter une nouvelle constitution lui conférant une autorité quasi incontrôlée lors d’un référendum qui, selon la commission électorale, a enregistré une participation de 30 %, bien que certains groupes d’opposition affirment que ce chiffre a été gonflé.

    Après le référendum, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le nouvel ambassadeur américain à Tunis Joey Hood ont exprimé leur inquiétude pour la démocratie tunisienne, et les autorités tunisiennes ont convoqué le chargé d’affaires américain par intérim pour se plaindre.

    Washington est un important donateur d’aide au développement et à la sécurité pour la Tunisie depuis sa révolution de 2011 qui a chassé le dirigeant autocratique Zine al-Abidine Ben Ali et introduit un système de gouvernement démocratique.

    La Tunisie cherche maintenant à obtenir un plan de sauvetage du Fonds monétaire international pour éviter un effondrement des finances publiques.

    S’exprimant mardi lors d’une cérémonie du commandement américain pour l’Afrique, M. Austin a réitéré ces critiques.

    « Dans toute l’Afrique, ceux qui soutiennent la démocratie, la liberté et l’État de droit luttent contre les forces de l’autocratie, du chaos et de la corruption », a-t-il déclaré.

    « Nous pouvons sentir ces vents contraires en Tunisie, où les gens ont inspiré le monde entier avec leurs demandes de démocratie », a-t-il ajouté.

    « Les États-Unis s’engagent à soutenir nos amis en Tunisie – et partout en Afrique – qui tentent de forger des démocraties ouvertes, responsables et inclusives », a déclaré M. Austin.

    Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique, dont le siège est en Allemagne, est responsable de toutes les opérations, de tous les exercices et de la coopération en matière de sécurité du ministère américain de la défense en Afrique et dans les eaux environnantes.

    Reuters

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Etats_Unis

  • Plus de 7000 migrants tunisiens ont atteint l’Italie en 7 mois

    Tunisie, Italie, Immigration,

    TUNIS, 31 juillet (Xinhua) — Au total, 7.170 migrants tunisiens ont réussi à atteindre illégalement les côtes italiennes au cours des sept premiers mois de 2022, a rapporté dimanche la station de radio privée Mosaïque FM.

    « Les migrants tunisiens représentent le plus grand nombre parmi toutes les nationalités enregistrées qui sont arrivés illégalement en Italie », a déclaré Mosaïque FM, citant des chiffres du ministère italien de l’Intérieur.

    Le nombre de migrants tentant d’atteindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes augmente généralement en été en raison des bonnes conditions météorologiques.

    Chaque année, des milliers de migrants tentent de traverser illégalement la Méditerranée depuis la Tunisie, ce pays d’Afrique du Nord étant l’un des principaux points d’accès à l’Europe par des voies irrégulières.

    Source : Xinhua 2022-07-31

    #Tunisie #Italie #Immigration

  • La Tunisie a voté

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    Les Tunisiens avaient, hier, rendez-vous avec les urnes pour décider d’adopter ou pas la nouvelle Constitution que leur propose le Président Kais Saied. Malgré un travail de sape bien mené par la presse française qui n’a pas hésité à jeter le doute sur la démarche du chef de l’Etat tunisien, il semble que ce dernier bénéficie d’une popularité susceptible de l’aider sérieusement à faire adopter la nouvelle loi fondamentale du pays. Celle-ci suppose un retour à un régime présidentiel après l’échec patent de l’expérience parlementaire, sortie d’un processus constituant qui aura duré pas moins de trois ans. La République post-Benali a mis le Parlement au devant de la scène politique, lui octroyant beaucoup de pouvoirs. Qu’ont donc fait les députés des prérogatives étendues du pouvoir législatives ? Pas grand chose de bien.

    La République naissante a laissé tous les privilèges octroyées par le régime de Benali aux serviteurs du système. Elle a fermé les yeux sur la corruption qui a pris des proportions immenses et impliqué une bonne partie du personnel politique. Le résultat de près de dix ans de gouvernance aura été une pléthore de Premiers ministres et de ministres inutiles, un parlement déphasé des réalités du peuple et une société désabusée.

    Il fallait donc que cela change. Le Président Saied fait table rase du système né de la « révolution du Jasmin » et trace une nouvelle voie plus autoritaire, mais aussi moins chaotique que celle qui a permis au terrorisme et au radicalisme religieux de trouver une place dans une société réputée ouverte sur le monde. Sur les plusieurs options mises en place par les spécialistes, celle qui s’est concrétisée était la moins intéressante. Et pour cause, l’on a vu un Etat mal organisé face à une organisation terroriste bénéficiant de réseaux de soutien recruté parmi les salafistes radicaux. Ceux-ci ont gonflé les rangs de Daesh en Irak et en Syrie et fomenté de terribles attentats en Tunisie, avec l’objectif de faire imploser le pays, en le frappant dans le cœur de son économie, son industrie touristique.

    Cette stratégie claire comme l’eau de roche n’a pas été efficacement combattue par la Tunisie parlementaire qui assistait impuissante à la descente en enfer.

    Aujourd’hui encore, le pays baigne dans la crise. Le FMI menace et le front social gronde. Face à cette épreuve que l’on sait très difficile pour toute la société, Il faut faire montre de solidarité avec les Tunisiens et les Tunisiennes qui craignant le pire pour leur pays, espèrent sans doute voir un changement de régime provoquer le déclic salvateur. Durant les années noires du terrorisme et du programme d’ajustement structurel du FMI en Algérie, nos voisins ont été exemplaires dans leur solidarité. Personne ne leur souhaite de vivre ce que nous avons vécu, mais quoi qu’il arrive, nous avons le devoir de solidarité envers nos voisins. Et ce quelque soit le résultat du référendum.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 26/07/2022

    #Tunisie #Référendum #Constitution #Kaïs_Saïed

  • Référendum en Tunisie: L’épreuve de vérité pour Saïed

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    Par Mahmoud Benmostefa

    Journée test pour le président tunisien Kaïs Saïed. En effet, le référendum sur la nouvelle constitution est perçu comme un véritable plébiscite pour sa personne et surtout son mode de gouvernance. Ils sont 9 millions 296 000 électeurs à se rendre aux bureaux de vote pour répondre par oui ou par non au texte proposé par le chef de l’Etat tunisien.

    Un texte qui, néanmoins, ne fait pas l’unanimité. La classe politique tunisienne crie au hold-up démocratique et accuse le président Saïed de velléités autoritaires. D’ailleurs, les manifestants ont battu le pavé samedi pour dénoncer un retour à ce que certains qualifient de modèle beylical de gouvernance.

    En effet, composé de 142 articles, le projet en question accorde de larges prérogatives au président de la République, contrairement à la Constitution de 2014 qui prévoyait un régime semi- parlementaire. Selon le draft de la Constitution, le régime de la Tunisie est un régime républicain et le président de la République désigne le Chef du gouvernement et ses membres, sur proposition de ce dernier. De même, le président de la République met fin au mandat du gouvernement ou à un de ses membres, soit directement ou encore sur proposition du Chef du gouvernement. Le président n’est pas, non plus, responsable des actes accomplis dans le cadre de son mandat, selon le projet.

    Né du processus du 25 juillet 2021 qui a vu le chef de l’Etat geler l’activité du Parlement et proposer un nouveau cadre constitutionnel et institutionnel pour le pays, le référendum d’aujourd’hui polarise la scène politique tunisienne. Sous la conduite de l’opposant et président de l’Instance politique du parti «L’Espoir», Ahmed Néjib Chebbi, le «Front du Salut national» regroupe cinq partis dont trois étaient représentés au parlement dissous par Kaïs Saïed et qui totalisent 99 députés sur 217.

    Il s’agit d’Ennahdha (53 députés), de «Qalb Tounes» (28 députés) et de la «Coalition de la Dignité» (18 députés) en plus du Mouvement de «La Tunisie la volonté» et du parti «L’Espoir». La «Campagne des Citoyens contre le coup d’Etat» et plusieurs autres parlementaires indépendants se sont joints à ce Front de refus.

    Le Front du Salut national a appelé à boycotter le référendum, considérant que le projet de la Constitution proposé constitue «une régression qui menace de faire retourner le pays au pouvoir individuel absolu».

    A son tour, la «Campagne nationale pour faire avorter le référendum» a appelé à boycotter le référendum.

    Cette «Campagne», qui compte en son sein cinq partis politiques, qui sont le Parti républicain, le Courant démocrate (22 députés), le FDTL (social-démocrate), le Parti des Travailleurs et du Pôle (gauche).

    Issam Chebbi, Secrétaire général du Parti Républicain, a appelé «les Tunisiens à nouveau à boycotter le référendum, et à ne pas y participer de quelque façon qu’elle soit, dans la mesure où toute participation va conférer une légitimité au processus».

    Du côté des partisans du changement de la Constitution, le «Mouvement du Peuple» (Nassérien, 15 députés) qui a appelé à participer au référendum et à voter par «Oui».

    Le Secrétaire général du Mouvement, Zouheir Maghzaoui, a indiqué que sa formation votera en faveur du projet de la nouvelle Constitution. Ce dernier a, dans des déclarations faites aux médias, salué la mention de la question de l’identité et celle des libertés individuelle et publiques dans le projet de la nouvelle Constitution, qu’il considère comme «meilleur» que la Loi fondamentale de 2014.

    En plus de cette formation politique au poids moyen, figure le parti du «Courant populaire» (Nassérien, sans députés) qui a appelé aussi à voter favorablement au référendum. Dans le même ordre d’idées, le parti de «l’Alliance pour la Tunisie», a, dans un communiqué, exhorté les Tunisiens à «continuer à soutenir le processus de restauration, à travers le soutien du référendum et le vote par Oui».

    Le référendum voulu par le président Saïd intervient cependant dans un contexte économique des plus difficiles. En vingt ans, le taux de chômage est passé de 13 % à 16 %. À partir des années 2000, la croissance est molle, à 2 % et ne permet plus au pays de faire face aux défis d’un développement équilibré au niveau régional, ni de créer suffisamment d’emplois, notamment pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. A cela s’ajoute une inflation atteignant près de 8 % aujourd’hui.

    Entre les manifestants anti-référendum et la volonté du président de faire aboutir son projet, les Tunisiens ne savent plus à quel saint se vouer. La répression de la manifestation de samedi, avenue Bourguiba est un avant-gout de ce que sera peut-être la Tunisie de demain. Un régime présidentiel fort, que beaucoup qualifient déjà de régime autoritaire.

    Le Jeune Indépendant, 24 juil. 2022

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Référendum #Constitution

  • Tunisie: Référendum aujourd’hui pour une nouvelle constitution

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    Les Tunisiens sont appelés aujourd’hui aux urnes pour voter lors d’un référendum sur le projet de la nouvelle Constitution, pour retourner à un processus démocratique « normal » et atteindre la stabilité politique, économique et sociale.

    La campagne électorale qui a été lancée le 3 juillet dernier a pris fin samedi, jour du début de vote pour les Tunisiens résidant à l’étranger dont le scrutin se poursuivra jusqu’à lundi. Au total, 348.876 expatriés tunisiens sont inscrits sur les listes électorales sur près de 9,3 millions, dans un pays de 12 millions d’habitants. Selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), les résultats du référendum seront annoncés mardi, pour être ensuite soumis aux recours, et les résultats définitifs seront annoncés au plus tard le 27 août prochain. Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait insisté lors d’un Conseil des ministres sur le rôle clé du peuple pour passer d’une Constitution qui aurait conduit l’Etat à « l’implosion », à une Constitution traduisant la volonté des Tunisiens.

    Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis plusieurs mois, dévoilée en décembre, le président tunisien avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre. Plusieurs partis et associations de la société civile ont soutenu la démarche du président Kaïs Saïed et appelé à voter « Oui » pour faire sortir le pays de l’impasse. Le président du parti « Alliance pour la Tunisie », Sarhane Nasri, a appelé ainsi à voter en faveur du projet de la nouvelle Constitution, pour mettre fin à l’état d’exception, retourner à un processus démocratique « normal » et atteindre la stabilité politique, économique et sociale.

    Pour Sarhane Nasri, « jeter les bases de la prochaine phase nécessite, avant tout, un Parlement qui représente le peuple tunisien, qui sera chargé d’élaborer les amendements nécessaires de la Constitution. Quant à la Centrale syndicale (UGTT), elle a laissé le libre choix à ses adhérents de voter pour ou contre.

    Pour rappel, en mars dernier, Kaïs Saïed avait annoncé la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), affirmant que le pays était « ciblé par une tentative désespérée de coup d’Etat ». « Ma responsabilité est de protéger l’Etat, ses institutions et son peuple », avait dit M. Saïed, en évoquant une réunion « illégale » de l’Assemblée des représentants du peuple, dont les activités sont déjà suspendues depuis juillet dernier.

    #Tunisie #Référendum #Constitution

  • Tunisie: Le patronat appelle à un accord global de libre-échange de circulation avec l’Algérie

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    L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), a salué, dans un communiqué publié hier, la réouverture des frontières entre l’Algérie et la Tunisie. Dans ce sens, le patronat tunisien a souhaité la bienvenue « aux frères Algériens dans leur deuxième pays », rappelant les liens, notamment historiques, qui unissent les deux peuples voisins.

    Voulant faire d’une pierre deux coups, l’organisation patronale a saisi l’occasion pour lancer un appel aux hautes autorités des deux pays via une série de recommandations voire de revendications. Ainsi, l’UTICA a appelé à l’instauration des « principes de liberté de circulation, de séjour, de travail, de propriété, outre l’annulation des barrières douanières, non douanières et frontalières ». Elle a également appelé à encourager « l’investissement commun et à instaurer la liberté d’investissement dans les secteurs économiques », mais aussi « à faciliter l’accès au financement par les établissements financiers ».

    L’Express, 17/07/2022

    #Algérie #Tunisie #accord_libre_échange

  • Tunisie: Le Président Kais Saîed assuré de gagner au référendum

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    Un tour des quartiers du Grand Tunis te met dans l’évidence du rejet systématique de la population du système politique installé après la chute de Ben Ali, en 2011. 

    Décennie noire ! C’est l’appellation courante dans les quartiers pauvres ou aisés. Les islamistes d’Ennahdha sont accusés d’être derrière tous les maux du pays. Le Tunisien lambda est encore attaché à un Président fort symbole de l’Etat ; il ne trouve aucun inconvénient à lui remettre les rênes du pays. «Il n’y a plus de risque de retour de la dictature !» assurent des dizaines de personnes interrogées par El Watan. Pourtant, l’opposition et la société civile multiplient les critiques virulentes contre le président Saïed et sa Constitution. «Nous ne voulons surtout pas retourner à l’avant-25 juillet 2021, avec Ennahdha et ses alliés», assurent-ils. 

    Autant la classe politique a perdu la confiance du citoyen de la rue, autant ce dernier accorde pleine confiance au président de la République, Kaïs Saïed. «Je n’ai pas lu le contenu du projet de la Constitution. Mais je vais mettre un  »oui » parce que je fais confiance au Président Saied et j’en ai assez de ce régime à trois têtes qui a déstabilisé la Tunisie», assure Adel, professeur hospitalo-universitaire. Pour ce père de trois jeunes adultes, dont deux sont déjà basés à l’étranger, en France et en Allemagne, «l’avenir est flou et il faut redresser l’autorité de l’Etat ; cela ne saurait se faire sans un Président fort, disposant des pleins pouvoirs». Adel ne craint nullement que Saïed se transforme en dictateur. «Les Tunisiens ne se laissent plus faire par des incompétents et ce n’est pas très grave si cela s’accompagnerait d’un soupçon de dictature», réagit-il aux interrogations d’El Watan sur les risques de retour de la dictature. 

    Les propos de Adel sont exprimés autrement par Walid, un diplômé chômeur de 32 ans. «J’espère que la rigueur observée dans la magistrature, avec la révocation de 57 juges, va s’étendre au monde du travail, où les recrutements sont régis par les réseaux et les pots-de-vin», déplore-t-il. Le Président Saïed porte l’espoir de ces franges de la population tunisienne, déçues par les divers gouvernements ayant dirigé le pays après le départ de Zine El Abidine Ben Ali. «La situation était meilleure sous Ben Ali, soucieux du petit peuple ; mes gains journaliers en 2010 me permettaient d’assurer le quotidien de ma famille, plus jamais maintenant. Je ne peux plus ramener de la viande de volaille dans mon couffin, ni des fruits», assure Rafik, chauffeur de taxi. 

    Amertume
     

    Les propos des citoyens tunisiens traduisent de l’amertume et de la déception de cette décennie ayant suivi la révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011. «Des voleurs nous ont gouvernés durant cette dernière décennie et tant mieux que Saïed soit là pour nous débarrasser de cette mafia», estime Yassine, greffier de justice, qui «a de l’espoir pour la première fois en Tunisie». Yassine rappelle comment «les partis politiques ont trahi leurs électeurs et se sont concentrés sur la répartition du gâteau, d’où ces diverses alliances contre nature entre des laïcs et Ennahdha». Ces citoyens n’accordent aucun intérêt aux propos des opposants qui ne cessent d’occuper les tribunes pour critiquer le projet de Kaïs Saïed.

    En apportant la réaction de la rue aux partis politiques et aux organisations de la société civile, ces derniers insistent sur les écarts du Président Saïed par rapport à la Constitution. «Tu sens clairement que ces partis et ces ONG ne reflètent pas le son de cloche de la rue», constate une diplomate occidentale après une tournée à travers le pays. «La Tunisie est partie pour une longue période de dictature», regrette Ajmi Lourimi, dirigeant des islamistes d’Ennahdha ; il constate l’absence d’intérêt de la rue à ce référendum. «Il y a pratiquement absence de campagne dans la rue ni pour ni contre le projet de la Constitution», ajoute-t-il, en attirant l’attention sur l’absence d’affiches dans les espaces d’affichage. 

    Il est à souligner que le référendum du 25 juillet est précédé d’une campagne du 3 au 23 juillet et que des espaces sont réservés pour des affiches, aussi bien favorables qu’opposées au projet de la Constitution. Néanmoins, ces espaces sont restés vides. La Tunisie se dirige clairement vers le retour du régime présidentialiste.

    Tunis 
    De notre correspondant  Mourad Sellami

    El Watan, 16/07/2022

    #Tunisie #KaïsSaïed #Constitution #Référendum

  • Tunisie: « La nouvelle Constitution est contre les lois »

    Tunisie: « La nouvelle Constitution est contre les lois »

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    Tunisie : La version amendée du projet de Constitution ne tient pas compte des lois, disent les partis politiques

    Selon un communiqué conjoint du « Courant démocratique », du « Forum démocratique pour le travail et les libertés » (Ettakatol), du « Parti républicain » (Al Jomhouri), du « Parti des travailleurs » et du « Pôle démocratique moderniste ».
    Cinq partis politiques tunisiens ont déclaré mercredi que la version amendée du projet de nouvelle Constitution, qui sera soumise à un vote référendaire le 25 juillet 2022, méconnaît les lois.

    C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint du « Courant démocratique », du « Forum démocratique pour le travail et les libertés » (Ettakatol), du « Parti républicain » (Al Jomhouri), du « Parti des travailleurs » et du « Pôle démocratique moderniste », consulté par le correspondant de l’Agence Anadolu.

    Une version amendée de la nouvelle Constitution a été publiée le 9 juillet 2022 au Journal officiel de la République tunisienne (JORT), au lieu de la première version publiée le 30 juin.

    Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait justifié la publication de la nouvelle version de la loi fondamentale dans le JORT par le fait que « Certaines erreurs se sont glissées dans le projet de Constitution et elles doivent être corrigées ».

    « Le décret-loi amendant et rectifiant le projet de Constitution de Kaïs Saïed, publié dans le JORT, méconnaît les lois et viole les décrets-lois pris par le locataire du Palais de Carthage dans le cadre de son processus putschiste contre la légalité constitutionnelle », lit-on dans la déclaration commune.

    Les cinq partis affirment « que les 46 amendements et rectifications introduits sur la version de la nouvelle loi fondamentale sont une autre preuve de l’empreinte personnelle et improvisée qui a marqué l’élaboration de ce projet ».

    « L’omnipotent (en allusion à Saïed) n’a même pas tenu compte des propositions de la Commission nationale consultative pour la nouvelle République, qu’il a chargée de rédiger une nouvelle Constitution et dont le président Sadok Belaïd, a vivement désavoué le texte publié par la présidence de la République », ajoute le communiqué.

    « Le tout-puissant a tenté par ces amendements d’embellir une Constitution qui consacre la dérive autocratique de son pouvoir et ouvre la voie à un régime dictatorial qui sape les principes et les fondements de l’Etat civil démocratique », estiment les cinq partis politiques.

    Le « Courant démocratique », le « Forum démocratique pour le travail et les libertés », le « Parti républicain », le « Parti des travailleurs » et le « Pôle démocratique moderniste », dénoncent « la complicité de la nouvelle Haute autorité indépendante pour les élections, qui selon eux, a couvert ses dérives, ainsi que son silence sur la non-publication par l’auteur de l’initiative d’une note explicative au public, comme le prévoit la loi ».

    Les cinq partis accusent l’Isie d’avoir passé sous silence « les importantes sommes d’argent dépensées dans le cadre de la campagne de publicité pour le référendum sur les réseaux sociaux et dans les médias ».

    Pour l’instant, les autorités tunisiennes n’ont pas réagi à ces accusations, qu’elles rejettent généralement, mettant en avant le respect de la démocratie.

    Le projet de la nouvelle loi fondamentale compte 142 articles et accorde de larges pouvoirs au président de la République. Cette nouvelle version marque une rupture avec le régime parlementaire inscrit dans la Constitution de 2014.

    La campagne référendaire a débuté en Tunisie le 3 juillet et se poursuivra jusqu’au 21 du même mois, tandis qu’elle a débuté à l’étranger le 1er juillet et se terminera le 22 du même mois.

    Le chef de l’État a dévoilé en décembre dernier une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dans laquelle il annonçait un référendum sur les amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des élections législatives anticipées le 17 décembre, après la révision de la loi électorale.

    La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet, d’une crise politique aiguë, lorsque le président Saïed a imposé des « mesures exceptionnelles », destituant le chef du gouvernement, suspendant les activités du Parlement avant de le dissoudre le 30 mars 2022, et légiférant par voie de décrets.

    The Maghreb Times, 14/07/2022

    #Tunisie #Constitution