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  • Le Burkina Faso rejette un «accord d’assistance militaire» avec la France datant de 1961

    Tags : Burkina Faso, France, Barkhane, Mali, accords de 1961, colonisation,

    Les autorités du Burkina Faso ont décidé de remettre en cause un accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961, entre la République de Haute-Volta – ancienne appellation du Burkina Faso – et la République française, dans un courrier du ministère burkinabè des Affaires Etrangères adressé à Paris et daté de ce 1er mars, indiquent mercredi les médias locaux.

    Ce type d’accord avait été signé par Paris avec la plupart de ses anciennes colonies en Afrique au lendemain des déclarations indépendances, au début des années 1960.

    Ces accords «ont souvent été revus au fil des années, sans en changer le fond, et ont parfois été utilisés pour venir en appui à des régimes restés proches de Paris», selon les mêmes sources.

    Ce nouveau courrier survient dans un contexte de tensions entre la France et le Burkina depuis le putsch de septembre dernier, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré. Ces tensions sont entre autres liées à la volonté exprimée par les autorités burkinabè de diversifier leurs partenariats internationaux, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.

    Dans ce contexte, Ouagadougou a envoyé fin décembre 2022 une lettre à Paris pour réclamer le remplacement de l’ambassadeur de France Luc Halladet, lui reprochant d’avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays sahélien. Le 18 janvier, les autorités burkinabè ont également demandé le départ, dans un délai d’un mois, de la force française Sabre au Burkina Faso.

    Finalement, Paris a rappelé Luc Halladet le 26 janvier afin de «mener des consultations» et le 19 février, l’armée burkinabè a officiellement annoncé la fin des opérations des troupes françaises sur le sol du pays.

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    #Burkina_Faso #France #Barkhane #Mali

  • Espagne-Algérie: De lourdes pertes pour les entreprises aragonaises

    Tags : Espagne, Algérie, Saica, Industrias Químicas del Ebro, Maroc, Sahara Occidental,

    Saica et Industrias Químicas del Ebro, parmi celles affectées par les représailles au changement de position du gouvernement sur le Sahara Occidental.

    Le brusque revirement de position du gouvernement de Pedro Sánchez sur le Sahara Occidental en mars de l’année dernière, en acceptant la souveraineté marocaine sur le territoire, s’avère être désastreux pour les entreprises espagnoles travaillant en Algérie, y compris de nombreuses entreprises aragonaises. La décision de l’Algérie, en juin dernier, de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle avait signé avec l’Espagne en 2002 a entraîné un blocage presque total des exportations espagnoles. Bon nombre des entreprises touchées, qui n’ont pas trouvé de soutien auprès du gouvernement, envisagent de déposer une demande d’indemnisation auprès de l’État. Les pertes jusqu’en décembre dépassent 770 millions d’euros (environ 60 millions en Aragon).

    « L’absence de défense est totale et nous ne voyons aucune perspective à court et moyen terme », affirme Julio Lebrero, gérant d’Aecomhel, un fabricant aragonais de machines de travaux publics qui a été durement touché par le boycott algérien. « Plus de 650 entreprises espagnoles souffrent de ce blocus et nous sommes sans soutien du gouvernement depuis plus de huit mois », ajoute le responsable d’une entreprise d’ingénierie qui vend en Algérie depuis 1999 et qui assemble depuis 2013 des produits dans une usine de ce pays avec des composants envoyés d’ici. Quelque 200 travailleurs d’ateliers auxiliaires en Espagne dépendent d’Aecomhel, note-t-il.

    Des sources du Secrétariat d’État au commerce, qui dépend du ministère de l’Industrie, confirment à ce journal que le 8 juin dernier, l’Association des banques et établissements financiers algériens (ABEF) a publié une note informant du gel des domiciliations pour le paiement des opérations de commerce extérieur avec l’Espagne. « Depuis lors », disent-ils, « la Direction générale du commerce international et des investissements, ainsi que le Bureau économique et commercial espagnol à Alger ont assuré un suivi constant des entreprises affectées et potentiellement affectées par ce blocage et ont tenu des réunions avec elles pour connaître leurs principaux problèmes et préoccupations ».

    Julio Lebrero a participé à ces réunions, mais rien n’en est ressorti, dit-il, si ce n’est de constater que les pertes de plusieurs millions de dollars continuent d’augmenter. « Dans notre cas, une partie importante de notre chiffre d’affaires, entre 10 et 12 millions d’euros », souligne-t-il.

    Selon des sources du ministère, entre 2021 et 2022, les exportations aragonaises vers l’Algérie ont dégringolé de 54,2%, passant de 119,3 millions enregistrés fin 2021 à 54,6 millions un an plus tard. Autrement dit, 64,7 millions de moins.

    L’une des entreprises aragonaises les plus touchées est le groupe Saica. « L’Algérie continue à ne pas avoir de commerce avec l’Espagne, ce qui signifie que nous avons perdu la production de Saragosse qui allait vers ce pays », indique l’entreprise présidée par Ramón Alejandro. « Bien qu’ils aient demandé des commandes à la France, il a été impossible de répondre à toute la demande et, globalement, à Saica Paper (fabrication de papier recyclé pour le carton ondulé), nous avons perdu 14% des ventes », indiquent-ils.

    Négociations au sein de l’UE

    Une autre entreprise de Saragosse touchée est Industrias Químicas del Ebro (IQE), qui vendait à l’Algérie des silicates alcalins pour le secteur de la céramique et des zéolithes pour les détergents en poudre, ainsi que certains silicates pour les peintures. Dans son cas, un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros a été perdu, indique Ángel Rueda, directeur commercial. « Le ministère ne fait rien », confirme-t-il, ajoutant que des contacts sont pris avec l’Union européenne pour faire pression sur elle, arguant que le boycott d’un État membre n’est pas autorisé. Le malheur, admet-il, c’est qu’il n’y a pas de pression de la part des autres pays car non seulement leurs entreprises ne sont pas touchées, mais elles peuvent bénéficier de la reprise des affaires perdues par les entreprises espagnoles. « Cela va prendre beaucoup de temps et regagner ce marché ne sera pas facile », souligne M. Rueda. Pour IQE, l’Algérie représentait 1% de son chiffre d’affaires.

    « Les affaires avec l’Algérie sont totalement bloquées », corrobore Nieves Ágreda, responsable de l’internationalisation à la chambre de commerce de Saragosse. « Très occasionnellement, quelque chose est autorisé, mais tout est au point mort », ajoute-t-elle. « Notre recommandation aux entreprises qui travaillaient là est de chercher des alternatives », souligne-t-elle.

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    #Algérie #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental

  • Affaire Epstein: Ghislaine Maxwell demande l’annulation de la condamnation pour traite sexuelle

    Tags : Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, pédophilie, pédocriminalité, sexe,

    Par Jonathan Stempel

    NEW YORK, 28 février (Reuters) – La mondaine britannique Ghislaine Maxwell a demandé à une cour d’appel américaine d’annuler sa condamnation pour avoir aidé Jeffrey Epstein à abuser sexuellement d’adolescentes, affirmant qu’une série d’erreurs ont entaché son procès et que les procureurs ont fait d’elle un bouc émissaire parce que le financier était mort.

    « Le gouvernement a poursuivi Mme Maxwell en tant que mandataire de Jeffrey Epstein » pour satisfaire « l’indignation publique » suscitée par l’affaire, ont déclaré les avocats de Mme Maxwell dans un document déposé mardi soir auprès de la deuxième cour d’appel de circuit des États-Unis à Manhattan.

    Les avocats de Maxwell ont présenté plusieurs arguments en faveur d’un non-lieu ou d’un nouveau procès pour leur cliente, notamment le fait qu’elle était à l’abri des poursuites, que les procureurs ont attendu trop longtemps avant de l’inculper et que l’un des jurés était partial.

    Un porte-parole du procureur Damian Williams à Manhattan s’est refusé à tout commentaire.


    Maxwell, 61 ans, purge une peine de 20 ans de prison après qu’un jury de Manhattan l’ait reconnue coupable en décembre 2021 de cinq chefs d’accusation pour avoir recruté et préparé quatre filles à être abusées par Epstein entre 1994 et 2004.

    Epstein s’est tué à 66 ans dans une cellule de prison de Manhattan en août 2019, un mois après avoir été inculpé de trafic sexuel.

    L’équipe de procès de Maxwell avait tenté de discréditer ses accusateurs et affirmé que les procureurs avaient transformé son affaire en un règlement de compte juridique qu’Epstein, un délinquant sexuel enregistré, n’a jamais eu.

    Des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes d’abus de la part d’Epstein, et des personnes célèbres, notamment le prince Andrew, qui étaient amies avec lui, ont vu leur réputation entachée ou détruite.

    Mme Maxwell, la fille de feu le magnat britannique des médias Robert Maxwell, a retenu pour son appel une nouvelle équipe d’avocats dirigée par Arthur Aidala, qui a représenté en 2020 le producteur hollywoodien en disgrâce Harvey Weinstein lors de son premier procès pour crimes sexuels.

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  • Macron en Afrique: Relations diplomatiques ou intérêts économiques ?

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Chine, Russie, Wagner,

    La visite de Macron en Afrique.. un moyen de renforcer les relations diplomatiques ou de défendre des intérêts économiques ?

    Fini la France qui leur dit quoi faire, disent les Africains

    Pour sa première étape d’une tournée africaine de quatre jours, le président français Emmanuel Macron est arrivé ce mercredi à Libreville, au Gabon.

    Cette visite en ce moment est jugée loin d’être aussi clinquante que celles de ses prédécesseurs, tant Macron y va avec l’idée de redorer l’image de la France sur le continent.

    C’était évident depuis le premier jour, en effet. Des militaires ont salué l’arrivée du président français à la sortie de l’aéroport de Libreville. Cependant, les drapeaux « rouge, blanc bleu » et la foule sur la route étaient absents jusqu’au palais présidentiel.

    Est-ce à dire que les visites « à la Chirac » des présidents français en Afrique sont à reconsidérer ?

    Emmanuel Macron participera avec plusieurs chefs d’Etat centrafricains à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales.

    Ce sommet, baptisé « One Forest Summit », et co-organisé par les deux pays, vise à trouver des « solutions concrètes » pour la conservation des forêts et la protection du climat et des espèces dans le contexte du changement climatique.

    Après le Gabon, Emmanuel Macron est attendu en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

    Et pour son 18e déplacement sur le continent africain, il semble que le président se veut humble.

    Une visite sous forme d’offensive diplomatique, voire d’opération de reconquête, destinée à ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre la France et le continent où l’hostilité envers la France ne cesse de grandir, ancienne puissance coloniale dans son ancienne « arrière-cour » en Afrique de l’Ouest .


    « La visite de Macron en Afrique est une bonne étape pour renforcer les liens et les relations avec les pays africains, francophones, dans la sphère d’influence française traditionnelle, qui ont tendance à regarder ailleurs et à se laisser séduire, notamment par la Russie ou la Chine », a déclaré un Parisien. dit Anadolu.

    Mais force est de constater que les Africains n’acceptent plus « le paternalisme de Macron qui vient dire aux Africains ce qu’il faut faire », dit un Ghanéen à Anadolu.

    « Il est temps de réagir, de faire des actes plutôt que des discours paternalistes. C’est ce qui doit se passer maintenant », a-t-il ajouté.

    Afin d’endiguer la très nette perte d’influence française sur le continent, Emmanuel Macron n’est pas venu les mains vides.

    Il a présenté à son homologue gabonais une importante collection de chansons et de contes locaux, compilée par un chercheur français au Gabon dans les années 1950 et 1960.

    Comme un nouveau signe de ce respect qu’il ne cesse de proclamer, dans la lignée des trésors royaux remis au Bénin l’an dernier.

    De plus, Macron veut montrer que le pays européen tourne véritablement la page de la « Françafrique » et rappelle que le continent n’est plus l’arrière-cour de la France quand d’autres prennent sa place, comme l’Inde, la Chine et surtout la Russie.

    « L’Afrique est tout sauf une terre d’angoisse et de résignation. C’est une terre d’optimisme et de volontarisme », a-t-il plaidé lors de son discours sur « l’avenir » du « partenariat Afrique-France » le 27 février dernier à l’Elysée.

    Pourtant, un salarié qui travaille dans une entreprise internationale à la Défense pense que le véritable but de la visite n’est ni diplomatique ni humanitaire.

    « C’est une manière de montrer la vision économique de Macron qui se concentre sur la défense de la présence des grandes industries « pétro-dollar » en Afrique », explique-t-elle.

    Le chef de l’Etat exhorte ainsi les entreprises françaises à se battre pour exister dans la compétition économique en Afrique. La délégation de patrons qui l’accompagne pourra travailler dans les coulisses pendant qu’il tente de reconquérir l’opinion publique. Onze discours sont prévus en trois jours.

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    #France #Afrique #Françafrique #Russie #Chine #Wagner #Macron

  • Macron a raison de vouloir rendre l’art africain en Afrique

    Macron a raison de vouloir rendre l’art africain en Afrique

    Tags : Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, patrimoine culturel,

    Il a juste besoin de le faire plus rapidement.

    Par Ido Vock

    « Je ne peux pas accepter qu’une grande partie du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit conservée en France », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une visite officielle en 2017 à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. S’exprimant à l’Université de Ouagadougou, il a reconnu qu’il n’y a « aucune justification valable, durable et inconditionnelle » pour que des œuvres d’art prises sur le continent pendant la période coloniale soient conservées en Europe de façon permanente. Il a ajouté qu’il souhaitait « que les conditions soient réunies d’ici cinq ans pour le… retour du patrimoine africain en Afrique ».

    Pourtant, au cours des six années qui ont suivi, malgré les demandes de plusieurs pays africains pour que les œuvres d’art prises sur le continent soient restituées, les progrès pour rapatrier les œuvres d’art pillées ont été glacials. On estime que des dizaines de milliers de pièces sont détenues en France, mais seule une poignée a jusqu’à présent été restituée.

    Dans une tentative apparente d’accélérer les choses, le 27 février, Macron a annoncé un projet de loi visant à rationaliser le processus de restitution. Le projet de loi « codifiera la méthodologie et les critères de procédure », a déclaré Macron, avant sa 18e visite en Afrique depuis son entrée en fonction. Il a ajouté qu’il espérait que la loi s’intégrerait dans un effort plus large des pays européens pour restaurer l’art pillé dans leurs lieux d’origine.

    L’ampleur du problème est stupéfiante. Selon les estimations, la quasi-totalité – 90 à 95 % – du patrimoine culturel de l’Afrique subsaharienne se situe en dehors de l’Afrique. Les statistiques compilées par l’historienne Bénédicte Savoy et l’universitaire sénégalais Felwine Sarr suggèrent que des centaines de milliers d’œuvres d’art sont détenues dans les collections des musées européens, dont beaucoup ont été créées dans le but de montrer l’entreprise coloniale de leur pays.

    Un étonnant 180 000 pièces d’art africain sont conservées au Musée royal de l’Afrique centrale de Belgique, créé à l’origine pour mettre en valeur la domination brutale du pays sur le Congo. Le British Museum à Londres et le musée du Quai Branly à Paris détiennent tous deux environ 70 000 pièces.

    Alors que certaines pièces et artefacts ont été carrément pillés sous le colonialisme, même les pièces théoriquement achetées par les Européens ont en fait été pillées en raison des relations de pouvoir inégales entre colonisateur et colonisé, selon le rapport historique de Savoy et Sarr sur l’art africain en Europe.

    Depuis le discours de Macron en 2017, la France a restitué quelques dizaines d’œuvres d’art aux pays africains. En 2020, la couronne de Ranavalona III, le dernier souverain à gouverner Madagascar avant la domination française, a été restituée au pays, bien qu’officiellement uniquement en prêt temporaire. Un an plus tard, 26 objets provenant des Palais royaux d’Abomey en 1892 par les troupes françaises et conservés dans la collection du Musée du Quai Branly sont rapatriés au Bénin. Macron a récemment promis que l’énorme tambour Djidji Ayokwe, pris au peuple Tchaman de l’actuelle Côte d’Ivoire en 1916, serait également bientôt restitué.

    Le processus a été ralenti par des obstacles juridiques, notamment les lois françaises qui protègent «l’inviolabilité» des collections nationales, ce qui signifie que les retours doivent être approuvés par le Parlement sur une base individuelle. Les appels à restaurer l’art spolié se sont également heurtés à des objections de principe : en 2020, Stéphane Martin, le président du musée du quai Branly, a défendu « l’universalité » de l’art exposé dans les musées, quel que soit son lieu d’origine.

    Certains conservateurs s’inquiètent des conditions dans lesquelles des objets fragiles pourraient être conservés, parfois dans des pays aux politiques instables et corrompues. Les gouvernements africains rejettent ce point de vue, arguant que les investissements dans des musées à la pointe de la technologie tels que le Musée des civilisations noires du Sénégal ou le futur Musée d’art ouest-africain d’Edo au Nigeria prouvent qu’on peut leur faire confiance pour sauvegarder leurs propres artefacts culturels.

    Pourtant, l’effort de Macron s’inscrit dans un mouvement plus large en Europe pour restituer l’art pillé, une tendance qui prend de l’ampleur, quoique plutôt lentement. L’Allemagne a rapatrié au Nigeria des dizaines de statues en bronze du Bénin à la fin de l’année dernière, initialement pillées par des soldats britanniques en 1897. L’Université d’Aberdeen a restitué un bronze volé lors de la même expédition en 2021.

    Pourtant, de nombreux autres conflits de propriété, certains en dehors de l’Afrique, sont en cours. Les marbres d’Elgin, transportés d’Athènes à Londres par Thomas Bruce au début du 19ème siècle, sont peut-être l’exemple le plus médiatisé d’art pris dans des conditions douteuses se présentant dans une capitale occidentale. La querelle continue d’empoisonner les relations entre la Grèce et le Royaume-Uni.

    Il y a plus qu’un soupçon de géopolitique autour de l’objectif déclaré de Macron de restituer des œuvres d’art en Afrique. L’annonce est intervenue alors qu’il se préparait à une visite sur le continent pour tenter de sauver l’influence des États africains, dont certains se tournent de plus en plus vers la Russie et la Chine au lieu de l’ancienne puissance coloniale. Même ainsi, le président français a raison de rouvrir la question de l’art apporté en Europe sous le colonialisme, bien que le rythme des retours suggère que ses actions ne correspondent pas encore à sa rhétorique ambitieuse.

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    #Macron #Afrique #France #Françafrique #Patrimoine_spolié

  • Macron au Congo : Faire des droits humains une priorité

    Tags : France, Congo, RDC, Emmanuel Macron, droits de l’homme, HRW,

    Les présidents français et congolais devraient s’entretenir sur les élections à venir, la violence dans l’est du pays et la justice

    Le président congolais Félix Tshisekedi et le président français Emmanuel Macron devraient discuter, à l’occasion de la visite de ce dernier le 4 mars prochain à Kinshasa, des enjeux urgents en matière de droits humains en République démocratique du Congo, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Les discussions prévues devraient inclure la garantie que les élections de décembre soient libres, équitables et transparentes, la protection des civils dans les zones touchées par les conflits, et la poursuite en justice des auteurs de violations.

    La situation des droits humains en RD Congo demeure alarmante. Les conflits internes, la corruption et la mauvaise gouvernance contribuent à la multiplication des abus, aux crises politiques et au déplacement interne de 5,8 millions de personnes.

    « Les présidents Tshisekedi et Macron devraient souligner la nécessité pour les prochaines élections en RD Congo de respecter les normes internationales », a déclaré Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch. « Il s’agit notamment de garantir des conditions équitables pour tous les candidats, un dépouillement transparent des bulletins de vote et la publication rapide des résultats. »

    Au cours de la visite, les présidents Tshisekedi et Macron devraient s’engager à promouvoir le respect des droits humains et la justice en RD Congo, notamment afin que le gouvernement congolais mette fin à la répression des manifestants pacifiques, des militants et des journalistes, et demande des comptes aux responsables d’abus. Les récentes arrestations arbitraires et autres attaques visant à restreindre la liberté d’expression et l’espace civique suscitent des inquiétudes à l’approche des élections prévues en décembre, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où l’état de siège a déjà été invoqué pour museler les voix critiques.

    Emmanuel Macron, qui a indiqué, lors de son discours du 27 février sur le partenariat Afrique-France, sa volonté de dialoguer avec les organisations de la société civile africaine, devrait également s’entretenir avec des organisations congolaises, notamment celles qui jouent un rôle essentiel dans la promotion de l’intégrité des élections.

    Les élections de 2018 ont été entachées d’irrégularités généralisées, notamment la suppression de candidats et d’électeurs, et des résultats officiels peu crédibles.

    Le gouvernement congolais devrait également élaborer une stratégie claire afin de s’assurer que les personnes touchées par les conflits ne seront pas exclues du processus électoral, a préconisé Human Rights Watch. Il devrait s’appuyer pour cela sur les directives de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) relatives à l’accès à l’information et aux élections en Afrique, ainsi que sur celles de la Commission sur la liberté d’association et de réunion.

    Au cours des conflits armés internationalisés qui durent depuis des décennies et ont ravagé la RD Congo dès le début des années 1990, les forces armées congolaises et étrangères, ainsi que de nombreux groupes armés non étatiques, ont commis d’innombrables violations du droit international, notamment des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des violences fondées sur le genre.

    Le président Macron devrait exhorter son homologue congolais à soutenir la mise en place d’un processus de justice transitionnelle qui prioriserait l’établissement des responsabilités pénales pour les crimes graves passés et présents au regard du droit international. Ce processus devrait inclure un programme complet de réparations pour les victimes de crimes internationaux graves et leurs familles, y compris les victimes et survivants de violences sexuelles basées sur le genre, conformément au droit international, afin de les aider à reconstruire leurs vies.

    La visite d’Emmanuel Macron intervient alors que le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a étendu son contrôle dans la province du Nord-Kivu et se rapproche de plus en plus de Goma, la capitale provinciale. Les rebelles du M23 continuent de commettre de graves abus contre les civils, notamment des exécutions sommaires et des recrutements forcés. Le gouvernement congolais a de nouveau eu recours à des groupes armés responsables d’abus afin de combattre l’offensive du M23, une stratégie qui pourrait conduire à la complicité de l’armée dans des exactions.

    La résurgence du M23 et la riposte de la RD Congo font courir un risque accru aux civils, les parties belligérantes faisant de plus en plus appel aux loyautés ethniques. Lors de leurs entrevues, les deux dirigeants devraient aborder la question de la protection des civils dans les zones où sévit le M23. Les combats actuels ont aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique, contraignant 600 000 personnes supplémentaires à quitter leurs foyers dans la province du Nord-Kivu, et risquant de compromettre la crédibilité des élections dans la région.

    La visite d’Emmanuel Macron en Afrique – qui comprend également un passage au Gabon, en Angola et en République du Congo – est l’occasion pour le chef d’État français d’indiquer clairement que le déploiement militaire des forces de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) devrait respecter le droit humanitaire international dans l’est de la RD Congo et se concentrer sur la protection des civils. Le 19 décembre 2022, la France a « condamné le soutien que le Rwanda apporte au groupe M23 ». Emmanuel Macron devrait exprimer son soutien à une médiation axée sur le respect des droits, dans le cadre de laquelle l’Union africaine et les dirigeants de la région demanderaient au Rwanda de mettre fin à son soutien au M23.

    Le président français devrait également insister sur la nécessité d’un programme efficace de démobilisation de tous les groupes armés, que les autorités congolaises ne sont pas parvenues à mettre en place. Le rétablissement en février d’un représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs devrait être un outil supplémentaire pour l’UE, la France et d’autres États membres, afin de donner la priorité aux droits humains et à un programme de politique étrangère centré sur la protection des civils en RD Congo et ailleurs.

    La visite d’Emmanuel Macron se déroulera dans un contexte de montée du sentiment anti-français en Afrique, notamment dans la partie ouest-africaine du Sahel. Le mécontentement populaire, qui prend ses racines dans le passé colonial de la France, a récemment été exacerbé par la perception que le pays mène une politique de deux poids, deux mesures en Afrique, comme l’illustre le contraste entre la condamnation par Paris des coups d’État militaires perpétrés en Guinée, au Burkina Faso et au Mali, et son silence au sujet du changement anticonstitutionnel de gouvernement au Tchad.

    Le 27 février, Emmanuel Macron a annoncé que, pour « bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains, le gouvernement français se penchera sur le passé colonial de la France dans le cadre de plusieurs initiatives et mesures, dont l’adoption d’une nouvelle loi fixant les critères et la méthodologie pour la restitution de leur patrimoine aux anciennes colonies.

    « Emmanuel Macron devrait écouter et prendre en compte les appels lancés par les organisations de la société civile congolaise et les mouvements africains en faveur de réparations efficaces pour faire face à l’héritage de la colonisation », a déclaré Carine Kaneza Nantulya. « Les deux présidents devraient discuter de l’importance des réparations pour briser le cycle continu d’abus et d’impunité. »

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    #France #Congo #Macron #HRW

  • Emmanuel Macron peut-il en finir avec la « Françafrique » ?

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Françafrique, Russie, Wagner, Chine,

    Le président français a proclamé, jeudi 2 mars, depuis le Gabon, la fin de la « Françafrique ». Peut-on vraiment y croire ? On peut accorder plusieurs choses à Emmanuel Macron sur la question africaine.

    La fin de la « Françafrique ». En visite en Afrique, Emmanuel Macron tente de convaincre ses homologues africains que les intentions de Paris ont bel et bien changé. Non sans difficulté. Pour autant, quelques mesures sont à mettre au crédit du président français.

    C’est lui qui est allé à Kigali et a prononcé un discours pour reconnaître les responsabilités de la France dans le génocide rwandais. C’est lui, aussi, qui a tenté de monter ces commissions d’historiens entre la France et l’Algérie et qui a décidé d’ouvrir les archives sur les exactions de la France au Cameroun. C’est lui, enfin, qui a commencé à restituer des œuvres d’art, au Bénin par exemple, et qui vient d’annoncer une loi pour continuer le mouvement.


    Sur tous ces sujets, dans les mots et dans les actes, oui le président français a fait plus que ces prédécesseurs. Et pourtant. On a l’impression que les tensions n’ont jamais été aussi brûlantes entre Paris et de nombreux pays africains.

    Le Maroc vient de dire que les relations avec la France n’étaient « ni bonnes, ni amicales. En cause, des embrouilles sur la délivrance de visas et sur d’autres dossiers régionaux. Depuis le 2 mars, l’Algérie, qui a déjà rappelé son ambassadeur à Paris, ne délivre plus les laissez-passer consulaires qui sont nécessaires pour accueillir des ressortissants expulsés de France.

    Au Mali et au Burkina Faso, nos militaires ont dû partir, les autorités locales, arrosées par les Russes, y alimentent le sentiment anti-français. D’ailleurs, dans tout le Sahel, le président a confirmé qu’on allait voir beaucoup moins d’uniformes tricolores.

    La France, « un interlocuteur neutre » ?

    Qu’est-ce qui ne va pas dans la méthode Macron avec l’Afrique ? Emmanuel Macron a eu un tort. Il a cru qu’être né après la période coloniale de la France l’exonèrerait de certaines rancœurs, de certaines blessures.

    En 2017, dans un bain de foule à Alger, il avait remis à sa place un jeune homme en lui disant : « Vous n’avez jamais connu la colonisation (…) qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça ? ». Il était sincère, mais il a vu que ça ne suffirait pas. Six ans plus tard, la France en Afrique est toujours coincée entre ces rancunes du passé, et la nouvelle donne géopolitique mondiale, avec une concurrence économique forte, concurrence avec nos voisins comme l’Allemagne mais aussi maintenant avec la Chine.

    Dire que « l’âge de la Françafrique est révolu », ou que la France est devenue « un interlocuteur neutre » sur le continent comme l’a fait, jeudi 2 mars, Emmanuel Macron, cela tient toujours du souhait. Le seul fait de devoir encore le formuler montre que ce n’est pas la réalité.

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    #France #Afrique #Macron #Françafrique #Russie #Wagner #Chine

  • Macron entame sa délicate « tournée » pour ne pas « perdre l’Afrique »

    Tags : France, Emmanuel Macron, Russie, Wagner, Chine, Françafrique,

    Influence russe en Afrique : Emmanuel Macron entame sa délicate « tournée » pour ne pas « perdre l’Afrique »

    « Cet âge de la Françafrique est bien révolu. » Voilà la phrase à retenir du premier discours d’Emmanuel Macron en Afrique.

    Emmanuel Macron participe, aujourd’hui, à Libreville avec plusieurs chefs d’Etats d’Afrique centrale à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales. Mais tout le monde s’attendait à ce qu’il parle « politique ».

    « J’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, quelle n’a plus », a-t-il dit devant la communauté française au Gabon.

    « On semble encore aussi attendre d’elle des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échanges politique intérieure », a-t-il martelé.

    18ème déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique
    Une visite au Gabon. Le point de départ d’une tournée de quatre jours dans la région. La capitale gabonaise est la première étape d’un périple qui conduira ensuite le chef de l’État français en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

    Il effectue son dix-huitième déplacement en Afrique depuis le début de son premier quinquennat en 2017. Il s’y rend surtout deux jours après avoir exposé depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre années à venir.

    Une tournée diplomatique cruciale en Afrique centrale alors que l’influence française ne cesse de reculer sur le continent. « Je crois qu’Emmanuel Macron a compris deux choses, » explique Pierre Mathiot, directeur de SciencesPo Lille. « D’une part, il a compris qu’il était extrêmement important pour la France, et donc pour l’Europe, de ne pas » perdre l’Afrique « pour des raisons géopolitiques et économiques, notamment l’accès aux minerais rares qui sont très importants. De l’autre, il a compris que pour ne pas « perdre l’Afrique », il fallait adopter une attitude différente de l’attitude traditionnelle qui a tendance à considérer que l’Afrique est un pré carré sur laquelle la France aurait une forme de  » droit « lié à l’époque coloniale. ». Il poursuit : « On a pu voir qu’Emmanuel Macron a changé la méthode. En début de semaine, il a fait un discours, depuis Paris, bien différent de ce que l’on a pu connaitre de l’époque « post-gaulliste » qui a perduré jusqu’à Nicolas Sarkozy. »

    Dans son discours, Emmanuel Macron a prôné « l’humilité » et encouragé un nouveau partenariat « équilibré » et « responsable » avec les pays africains. Pour Pierre Mathiot, « le Président sait qu’il marche sur des œufs. »

    Influence décroissante

    Car depuis plusieurs années, l’influence de la France, et de l’Europe, est décroissante en Afrique. Lors de sa « tournée africaine », le Président français va rencontrer d’autres chefs d’Etats dont Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) qui feront aussi le déplacement.

    Depuis 2022, l’armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir dans ces deux pays. Le Burkina vient aussi de dénoncer un « accord d’assistance militaire » signé en 1961 avec la France, au lendemain de l’indépendance du pays.

    La Russie et le groupe Wagner

    Forte des mercenaires du groupe Wagner et de campagnes de désinformation qui alimentent le sentiment antifrançais, la Russie dame de plus en plus le pion à Paris dans cette sphère d’influence française historique. Une présence qui inquiète la France. « Pour le moment, mais je pense que ce n’est qu’à court terme, le succès russe en Afrique est énorme », explique Patrick Verhaagen, professeur à l’ULB et spécialiste de l’Afrique. « La Russie est parvenue à mettre la France hors de son pré carré. Ils ont dû plier bagage au Mali et au Burkina Faso. A l’inverse, la Russie occupe le terrain au nom de la coopération militaire et en sous-main via la société privée de mercenaires de Wagner. C’est le plus grand succès politique. Qui aurait pu imaginer, il y a 5 ans encore, que l’armée française doive plier bagage d’Afrique face à la diplomatie russe et face au bras armé russe ? Personne. »

    Pour le directeur de SciencesPo Lille : « L’influence russe dans sur le continent ne date pas d’hier. Cela a commencé il y a déjà quelques années avec la République Centrafricaine où le groupe Wagner est présent depuis déjà plusieurs années. Donc, je pense que la France est inquiète. » Mais il insiste sur le fait que plusieurs dirigeants ont parfois la mémoire courte : « Les forces françaises ont quitté le Mali. Mais il ne faut quand même pas oublier que c’est l’intervention française qui a permis d’éviter que le pays ne soit conquis par les Islamistes. On l’a parfois un peu oublié. » Il rajoute : « On voit bien, au Mali par exemple, que le départ des Français, remplacé par le groupe russe Wagner, n’a aucun effet sur sa capacité à empêcher les attaques et les Islamistes de progresser. Au Burkina Faso, il y a encore eu 80 soldats qui sont morts. »

    Sergueï Lavrov et ses nombreux déplacements en Russie

    Ces derniers mois, la Russie tente nombre d’approche de pays africains. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a multiplié les visites et les déplacements sur le continent africain. Début de ce mois, il a même promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ». Sergueï Lavrov a vanté la nouvelle alliance entre le Mali et la Russie contre le djihadisme qui ensanglante la région, lors d’une visite à Bamako présentée par les deux parties comme une première « historique » de la part d’un chef de la diplomatie russe.

    En juillet 2022, déjà, la visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, en Égypte, en République du Congo, en Ouganda et en Éthiopie avait pour but de montrer que Moscou avait encore des amis sur la scène mondiale.

    Le récit et le discours russes

    Drapeaux russes, présence militaire, la Russie a aussi aidé certains pays en livrant des tonnes de céréales ces derniers mois. Cela participe, aussi, à rejeter la présence européenne pour mieux embrasser celle de la Russie. « Rien ne plaide pour l’Europe. Quand on voit le non-succès des opérations militaires françaises et qu’on a entre 14 et 18 ans, c’est logique qu’on puisse être tenté par autre chose. C’est difficile de contrer cette propagande russe », explique Patrick Verhaagen, professeur à l’ULB. Il rajoute : « Alors que l’Europe donne plusieurs milliards d’euros d’aides publiques chaque année, les résultats ne sont pas là. Les conditions d’existence de la population en se sont pas améliorées en 60 ans. Et sur le plan militaire, la situation empire. Il est donc très compliqué pour l’Europe d’obtenir des résultats. La seule réponse doit être diplomatique avec des chefs d’Etat au courant de cette situation. Mais certains pays, parfois poussés par le peuple, sont tentés d’ouvrir les bras à d’éventuels sauveurs. »

    Pour Pierre Mathiot, « Je pense qu’Emmanuel Macron va tenir un discours en indiquant que la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, n’est peut-être pas tout à fait irréprochable. Mais il avertira sur les dangers russes en expliquant qu’ils sont en train de capter toutes les ressources minières en Centrafrique. Donc, il a tout intérêt à expliquer que sous le prétexte de se débarrasser des Européens qui ont été colonialistes, sous le prétexte de les aider à s’échapper de la chappe de plomb post-coloniale, les Russes sont en train de reconstituer une stratégie colonialiste. Ça, c’est la stratégie du Président français. Après, elle sera appréciée en fonction de la situation politique et géopolitique des pays qu’il sera amené à visiter. »

    L’Europe a quelques « armes » en main

    Pourtant, tout n’est pas perdu pour l’Europe. « D’un point de vue géopolitique, c’est un coup de semonce. Personne au sein du groupe européen n’aurait pu s’imaginer un tel scénario. Il faut maintenant rester réaliste. L’Europe a d’autres armes, comme les échanges commerciaux et les aides publiques au développement », argumente Patrick Verhaagen, spécialiste de l’Afrique. « Les échanges commerciaux entre la Russie et l’ensemble du continent africain, c’est un peu moins de 15 milliards d’euros. Ceux entre l’Union européenne et les pays africains sont de 300 milliards d’euros. C’est vingt fois plus. Sans compter l’aide publique au développement de plusieurs milliards d’euros. Ces échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique se font au préjudice de l’Afrique. C’est-à-dire que ces 15 milliards d’euros sont quasi totalement des importations africaines de la Russie notamment de blé, de carburant et de charbon. Par contre, c’est la moitié pour l’Europe. C’est une donnée dont tout le monde est conscient. Et c’est donc un levier important face à la Russie. »

    Emmanuel Macron conclura sa tournée en République démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année.

    Cette étape peut également s’avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de soutenir le Rwanda plutôt que Kinshasa, confronté à une rébellion dans l’est du pays.

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    #France #Afrique #Macron #Russie #Wagner #Chine #Françafrique

  • Ghislaine Maxwell demandera à la cour d’appel d’annuler sa condamnation pour trafic sexuel

    Tags : Ghislaine Maxwell, Jeffrey Epstein, Pédophilie, pédocriminalité,

    NEW YORK – Ghislaine Maxwell devrait demander mardi à une cour d’appel fédérale d’annuler sa condamnation pour avoir aidé Jeffrey Epstein à abuser sexuellement d’adolescentes, affirmant qu’une série d’erreurs ont entaché l’affaire alors que les procureurs en ont fait un bouc émissaire parce que le financier était mort.

    « Le gouvernement a poursuivi Mme Maxwell en tant que mandataire de Jeffrey Epstein » pour satisfaire « l’indignation publique » à propos de l’affaire, et a travaillé avec ses accusateurs « pour développer de nouvelles allégations à partir de souvenirs fanés, déformés et motivés », a déclaré l’avocat de Maxwell, Arthur Aidala. dans un communiqué obtenu par Reuters.

    Un porte-parole du procureur américain Damian Williams à Manhattan a refusé de commenter.

    Maxwell, 61 ans, devrait présenter ses arguments juridiques dans un dossier auprès de la 2e US Circuit Court of Appeals à Manhattan.

    Elle purge une peine de 20 ans de prison après qu’un jury de Manhattan l’a condamnée en décembre 2021 pour cinq chefs d’accusation de recrutement et de préparation de quatre filles pour abus par Epstein entre 1994 et 2004.

    La fille du magnat des médias britannique décédé Robert Maxwell est emprisonnée à Tallahassee, en Floride, et pourrait être libérée en juillet 2037 avec un crédit pour bonne conduite et deux ans passés en prison.

    Maxwell a été arrêtée le 2 juillet 2020, se cachant dans une maison d’un million de dollars qu’elle possédait à Bradford, NH.

    Les avocats de Maxwell avaient tenté de discréditer ses accusateurs et affirmé que les procureurs avaient transformé le cas de la mondaine en un jugement juridique qu’Epstein, un délinquant sexuel enregistré, n’avait jamais eu.

    Epstein s’est suicidé à 66 ans dans une cellule de la prison de Manhattan en août 2019, un mois après avoir été accusé de trafic sexuel.

    Des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes des abus d’Epstein, et des personnalités célèbres, notamment le prince britannique Andrew, qui étaient amis avec lui, ont vu leur réputation entachée ou détruite.

    De nombreux arguments dans l’appel de Maxwell devraient refléter ceux qu’elle a présentés sans succès avant, pendant et après le procès.

    Elle a affirmé que l’accord de non-poursuite d’Epstein en 2007 avec les procureurs fédéraux du sud de la Floride, résultant d’abus présumés dans son manoir de Palm Beach, l’avait également immunisée.

    Epstein, en échange de l’immunité, a plaidé coupable l’année suivante à une accusation de prostitution dans l’État de Floride et a purgé 13 mois de prison. Cet arrangement est maintenant largement considéré comme trop indulgent.

    Maxwell devrait affirmer que les procureurs l’ont inculpée longtemps après l’expiration d’un délai de prescription de cinq ans.

    Elle devrait également contester le refus du juge du procès d’annuler sa condamnation après qu’un juré a admis avoir omis de divulguer avant le procès qu’il avait été abusé sexuellement dans son enfance. Maxwell a affirmé que le juré, identifié comme Scotty David ou Juror 50, a utilisé son expérience pour convaincre d’autres jurés qu’elle était coupable.

    Les avocats de Maxwell ont également déclaré qu’elle n’était pas en mesure de se préparer de manière significative pour son procès dans sa prison de Brooklyn en raison des eaux usées brutes, du manque de sommeil et d’eau, ainsi que d’une surveillance ressemblant à celle d’Hannibal Lecter dans le film « Le silence des agneaux ».

    Lors du procès de Maxwell, les quatre accusateurs ont déclaré que Maxwell et Epstein les avaient d’abord accueillis dans leur orbite avant de les soumettre à des massages sexualisés à Epstein.

    Les procureurs devraient répondre au dossier de Maxwell avant que la cour d’appel n’entende les plaidoiries.

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    #Ghislaine_Maxwell #Jeffrey_Epstein #Pédophilie #Pédocriminalité

  • L’Europe utilise les visas pour faire pression sur le Maroc -AMDH-

    L’Europe utilise les visas pour faire pression sur le Maroc -AMDH-

    Tags : Maroc, Union Européenne, UE, visas, AMDH, Aziz Ghali,

    – Certains pays européens rejettent les demandes de visa déposées par les Marocains, pour obtenir des avantages politiques et économiques

    AA / Rabat / Halid el-Mecbur – Zeynep Tufekci Gulay

    Certains pays européens, dont la France, rejettent les demandes de visa déposées par les Marocains et utilisent cette question comme moyen de pression sur le Maroc pour obtenir des avantages politiques et économiques.

    Depuis quelques années, certains pays européens refusent des dizaines de milliers de demandes de visa déposées par les Marocains pour diverses raisons. En 2021, les pays européens ont rejeté 157 000 demandes, soit 27,6 % des demandes de visa déposées au Maroc.

    Selon les données publiées sur le site « SchengenVisa Info » le 21 février, les Marocains dont les demandes de visa n’ont pas été acceptées en 2021 ont payé 3 millions d’euros (soit 3 millions 185 mille dollars) en frais de demandes de visa d’entrée dans les pays européens.

    Le Maroc est le cinquième pays au monde en termes de demandes de visa Schengen, alors que le pays enregistre le taux de refus le plus élevé.

    Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a critiqué le fait que de nombreux citoyens marocains ne se voient pas accorder de visa pour entrer dans les pays européens, bien qu’ils remplissent les conditions, estimant que les raisons de ce refus sont d’ordre politique.

    Tout en soulignant que la France est le pays qui rejette le plus les demandes de visa des Marocains, Ghali a déclaré que l’Europe utilise cette question comme un moyen de pression sur le Maroc pour obtenir des avantages politiques et économiques.

    Il a également attiré l’attention sur le fait que ce problème existait déjà auparavant, mais qu’il s’est aggravé ces derniers temps.

    Le président de l’AMDH a affirmé que la question des visas occupe une place importante dans l’équilibre politique des pays européens et que l’Europe essaie d’apparaître comme une grande puissance.

    Par ailleurs, Ghali a indiqué que « l’Europe se sert de cette question, dans le contexte de la concurrence économique à laquelle elle est confrontée, comme moyen de pression sur certains pays comme le Maroc ». Il a également précisé que l’Association marocaine des droits humains a demandé au gouvernement d’appliquer le principe de réciprocité à la France par rapport à cette question.

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    #Maroc #UE #Visas #AMDH