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  • Agression marocaine contre les populations sahraouies : La communauté internationale plus que jamais solidaire

    Quelques jours seulement, après le crime commis par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental, plusieurs ONG internationales et autres associations et syndicats se solidarisent, sans relâche, avec le peuple sahraoui. Amnesty International (AI) a exhorté, hier, le gouvernement espagnol à «s’impliquer activement» dans la défense des droits humains au Sahara Occidental, en raison de la «situation grave» qui prévaut dans la zone après le démantèlement du camp de Gdem- Izik et les émeutes d’El Ayoun. En effet, dans une lettre ouverte adressée par le directeur de AI en Espagne, Esteban Beltran, Amnesty a appelé la ministre des Affaires Etrangères espagnole, Trinidad Jiménez à saisir la tenue des réunions dans les prochains jours avec les représentants de l’Union Européenne, la Russie et les Etats-Unis, pour transformer la situation droits de l’homme au Sahara Occidental «en une priorité internationale.»
    L’organisation a également appelé à prendre en considération les attestations des témoins oculaires sur place, pour une enquête internationale sur les faits, soulignant la nécessité d’un mécanisme onusien, pour la protection et la surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Cette même organisation a exprimé ses préoccupations de la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, notamment: «l’arrestation des prisonniers d’opinion sahraouis, uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit d’expression.» De son côté, l’Alliance pour la solidarité avec le peuple sahraoui en Europe centrale et orientale a «fermement» condamné, hier aussi, le récent massacre commis par les forces marocaines contre les civils sahraouis, au cours du démantèlement du camp de protestation de Gdim-Izik, près de la ville occupée d’El Ayoun, dans une lettre qu’elle a adressée au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon.
    L’Alliance a joint sa voix à celles des organisations de la société civile partout dans le monde, réclamant une enquête internationale «immédiate et approfondie» sur l’assaut meurtrier et ses séquelles et la traduction en justice des responsables. Elle a également regretté que les affrontements se sont produits à la veille de la troisième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc, qui ont lieu à Manhasset, les 8 et 9 novembre derniers. Le comité de la Sarthe des Amis de la RASD a demandé, quant à lui, l’envoi «en urgence» d’une mission d’enquête onusienne au Sahara Occidental, suite à l’assaut meurtrier donné par les forces marocaines contre un campement de civils sahraouis près d’El Ayoun occupée.
    Tout en dénonçant la «complaisance» de la communauté internationale, «incapable de faire respecter ses propres résolutions, pour la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination», le comité suggère que cette mission soit initiée par le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Dans un communiqué, il déplore «très vivement que la France dans la dernière réunion que vient de convoquer le Conseil de sécurité, le 17 novembre, se soit opposée à ce qu’une mission d’enquête soit dépêchée sur place, afin que le Conseil « prenne connaissance au plus près de la situation.» Au niveau de la société civile britannique, plusieurs syndicats ont condamné, hier, à Londres l’attaque perpétrée le 08 novembre contre le «camp de la liberté», appelant le gouvernement à condamner avec la communauté internationale ce massacre.
    Dans une déclaration publique, les responsables des syndicats des universités et collèges, de l’Union des sapeurs-pompiers et du syndicat de l’union des services publics et commerciaux, qui comptent parmi les plus importants en Grande-Bretagne, ont affirmé qu’«en tant que syndicalistes, nous ne pouvons pas simplement constater que les droits des gens ordinaires soient foulés aux pieds de cette manière» C’est dire que le désarroi et la condamnation face à l’agression marocaine contre les populations sahraouies est unanime. Que fera l’ONU face à cette levée de boucliers?
    Hakim Aichiou
    Le Carrefour d’Algérie, 21/11/2010
  • Zapatero fait l’impasse sur la situation à El Ayoun

    ALORS QUE LES POSITIONS ALGÉRIENNE ET ESPAGNOLE SONT DÉNONCÉES À MONTRÉAL

    Samedi 20 novembre, deux rassemblements des Amis de la cause sahraouie se tiennent, à Paris et Rome. Un peu plus loin de là, à Montréal précisément, une dizaine de personnes tiennent à leur tour un rassemblement mais cette fois-ci devant le consulat général d’Algérie pour dénoncer ce qui est selon eux «le soutien des médias algériens et espagnols au Front Polisario, suite à l’assaut meurtrier donné par les forces armées marocaines contre le camp de la Liberté soldé pour rappel de 34 morts, des centaines d’arrestations et des disparus».

    Anoter pour le rassemblement de Montréal qu’il s’est tenu devant le consulat général d’Algérie qui se trouve à quelques mètres du consulat d’Espagne. À souligner ensuite un fait marquant relatif à cette manifestation : non pas par le nombre des personnes ayant pris part mais par les slogans scandés. Ils ont tout simplement appelé l’Algérie à rouvrir les frontières terrestres entre les deux pays, faisant semblant d’ignorer que c’est le Royaume qui a commencé à exiger aux Algériens les visas d’entrée en 1994. C’est dire que les «services marocains », au moment où un embargo médiatique est imposé sur les populations sahraouies, ces mêmes services font dans la manipulation sur les terres canadiennes afin de médiatiser «leurs déboires causés par l’Algérie ».

    Pas que ça. Le Maroc joue comme à ses habitudes à l’innocent. Par le biais de son ministre des Affaires étrangères le Royaume a dénoncé samedi la poursuite du recours par le Front Polisario à la désinformation au sujet des violences intervenues lors du démantèlement du Camp de la liberté prés de la capitale sahraouie occupée. Taieb Fassi Fihri, a, dans une déclaration à l’AFP, indiqué que le Maroc dénonce la poursuite du recours par les autres parties (Polisario et Algérie, ndlr) à la désinformation et à l’instrumentalisation. Le ministre a réagit après la publication par le Polisario d’un communiqué où ce dernier « a regretté profondément que la France, membre permanent du Conseil de sécurité et ayant droit au veto, se soit opposée vigoureusement à la volonté manifeste exprimée par les autres membres du Conseil en vue de l’envoi rapide d’une commission internationale d’enquête. Laquelle mission d’enquête exigée pour faire la lumière sur le génocide perpétré par les militaires, policiers et autres gendarmes marocains lundi 8 novembre lors du démantèlement en force du camps de toile de Gdeim Izik.
    QUE DES ESPOIRS…
    À la clôture du sommet de l’OTAN à Lisbonne, le chef du Gouvernement espagnol, José Luis Rodrigues Zapatero a fait l’impasse sur la situation prévalant ces derniers jours à El Ayoun. Cela n’a pas été du goût des autorités sahraouies. «Le Gouvernement sahraoui regrette profondément que le chef du Gouvernement espagnol, José Luis Rodrigues Zapatero, ait occulté de mentionner la grave situation dans la ville sahraouie occupée, El Ayoun, qui a nécessité une session spéciale du Conseil de sécurité, suite à l’assaut donné par les forces marocaines contre Gdeim Izik, à l’aube du 8 novembre 2010» a souligné le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Oumar, dans un communiqué repris par Sahara presse service SPS. Le chef de l’exécutif sahraoui s’est montré également surpris par le fait que le chef du Gouvernement espagnol n’ait pas réclamé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante et urgente, de lever le siège imposé au territoire sahraoui et de permettre aux observateurs indépendants et aux médias d’y accéder, afin de sauver des vies humaines et de protéger les Sahraouis contre la politique de purification ethnique pratiquée par le Gouvernement marocain. Aussi, a-t-il regretté que José Luis Rodrigues Zapatero n’ait pas mentionné le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et le respect des droits humains, deux principes de base dont le contournement ne participe nullement à la solution du conflit. Toutefois, Taleb Oumar a enregistré «l’importance du dialogue et des négociations entre les belligérants soulignée par José Luis Rodrigues dans sa conférence de presse, rappelant néanmoins la nécessité de la clarification» dans ce sens, sachant que l’objectif des négociations, qui butte sur l’absence de volonté politique du Gouvernement marocain, consiste à parvenir à une solution durable du conflit qui garantie le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Farid Houali
    Le Courrier d’Algérie, 21/11/2010
  • Le cocorico éraillé du makhzen

    Le Conseil de sécurité n’a pu dépêcher une commission d’enquête pour faire la lumière sur la répression sanglante des populations civiles sahraouie, à Gdeim Izik et à El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, sous occupation marocaine depuis 1975. Comme tout le monde sait, le Conseil de sécurité ne l’a pas fait parce qu’il en a été empêche par le France, une puissance qui nous rapplique, par racisme, la vieille histoire des Armeniens pour mieux gêner Ankara, mais qui étouffe méthodiquement, par intérêt, la tragédie sahraouie qui se développe sous nos yeux depuis déjà 35 ans.
    Quand le makhzen évoque les conclusions de la dernière réunion du Conseil de securité, il ne pipe mot du rôle négatif de Paris, mais lance à son opinion un cocorico trompeur. Rabat chante sa fausse victoire, sachant pertinemment que la boucherie d’El-Ayoun ne viendra pas à bout de la volonté sahraouie, et qu’en terre sahraouie, les manifestations se renouvèleront sans doute au moment opportun, dès que les conditions seront réunies.

    Le makhzen ne se suffit pas de jubiler, il sème sa bonne parole à tous vents. Sa dernière fable : accorder l’indépendance à un peuple de 160 000 personnes, c’est prendre le risque de se retrouver avec un pays contrôlé par les groupes terroristes. Un nombre en deça de la réalité et qui en fait correspond aux seuls refugiés de la Hamada à Tindouf. Le Maroc veut faire passer pour faible un peuple qui a soutenu, malgré des moyens limités, une guerre simultanée avec les FAR – dont il fit 2 000 prisonniers – et l’armée mauritanienne.

    Et aujourd’hui dans les territoires sous contrôle du Polisario, il n’y a Qaid ni Qaida comme il n’y a ni trafiquants d’armes ni trafiquants de drogue, pas plus que la traite des humains. Des activités qui évoluent plutôt bien chez le commandeur des croyants pour déborder chez nous. La propagande marocaine fait tout pour accréditer l’idée que les Sahraouis sont des terroristes potentiels et que la seule solution pour la région, c’est de les mettre sous la coupe du roi. Même contre leur gré s’il le faut ! Une propagande qui pousse exactement au contraire de ce qu’il faut faire. Car, ce sont les « bienfaits » du colonialisme marocain et le désespoir qu’ils procurent qui sont à même de jeter la jeunesse sahraouie dans les bras du terrorisme.
    Le Jeune Indépendant, 21/11/2010
  • Message du du Parti communiste d'Espagne et d'Izquierda Unida aux congressistes du PG .

    Bonjour, chers camarades,

    Au nom du Parti communiste d’Espagne et d’Izquierda Unida (La Gauche unie), je voudrais vous remercier de nous avoir invités à votre congrès. Lors des débats et des discussions que j’ai eus l’honneur de partager avec vous, on sent bien la force de la gauche en France. Dans cette époque que nous sommes en train de vivre, cette force devient plus nécessaire que jamais.

    La crise qui frappe l’Europe et l’ensemble du monde est une crise provoquée par eux, par la banque, par les spéculateurs, par les grosses entreprises. Ce sont eux qui, de la main des forces conservatrices, libérales et socio-démocrates ont construit une Europe des marchés, une Europe au service du capital. Ils ont provoqué une crise qu’on ne voyait pas dans le monde depuis le Krach de 1929. Maintenant ils veulent nous faire payer leur crise à nous, à la classe ouvrière.

    Il y a un an on nous disait qu’il fallait sauver la banque, parce que les économies des pauvres citoyens étaient en danger. Des sommes astronomiques d’argent public ont été injectées à la banque. Évidemment, maintenant l’État a un gros déficit et il faut faire des économies, il faut imposer des cures d’austérité. Et où est-qu’on va couper? Dans les services publiques: les soins de santé, l’enseignement, les salaires des fonctionnaires, les retraites.

    Les mesures mises en place par l’Union européenne et par les Gouvernements nationaux sont les mêmes partout: du gouvernement conservateur de Sarkozy au gouvernement social-démocrate de Zapatero en Espagne, tous les gouvernements veulent en finir avec les acquis sociaux que la classe ouvrière a réussi à arracher après des années et des années de lutte acharnée.

    Et voici qu’ils nous demandent de payer leur crise. Mais nous, nous disons: « Non! ça suffit! » Les mobilisations en France contre la réforme des retraites, la grève générale du 29 Septembre en Espagne, la prochaine grève générale au Portugal… symbolisent l’opposition totale et unanime des travailleurs européens à ces politiques.

    Au niveau international, nous voyons de quelle façon la politique extérieure de l’Union européenne est soumise aux intérêts économiques. L’Union européenne, cette enseigne des libertés, cette promotrice des droits des l’homme, ferme les yeux devant ce qui se passe au Sahara Occidental. L’Union européenne se plie sous la dictée du Royaume du Maroc. Elle fait passer avant ses intérêts commerciaux et reste les bras croisés face à la violation des droits les plus élémentaires du Peuple Sahraoui. Combien de morts sahraouis coute cette alliance avec le Maroc? Encore combien de sahraouis devront mourir afin que les bateaux européens continuent à pêcher et à piller les ressources sahraouies? Pourquoi pour l’Union européenne les tomates bonnes marchées du Maroc ont plus de poids que les morts sahraouis?

    Non, chers camarades, non! Ce n’est pas l’Europe que nous voulons! Mais pour pouvoir changer cette Europe, nous avons besoin d’être forts. Nous avons besoin d’une Gauche Unie forte en Espagne, nous avons besoin d’un Parti de Gauche et d’un Front de Gauche forts en France, nous avons besoin d’une Die Linke forte en Allemagne. Parce que nous ne pourrons faire face à ceux qui ont provoqué la crise que moyennant l’unité des partis de gauche, des syndicats.

    Je voudrais donc conclure avec un message de courage, de force, d’unité de l’ensemble de la gauche, des partis et des syndicats de classe.

    Salut et à la lutte! No pasarán!
    Mireia Rovira
    Membre de la Commission d’Izquierda Unida
    Membre du Comité Central du PCE
    Source : Le Parti de Gauche, 20/11/2010

  • Isabel Terraza : «Les Sahraouis ont subi un génocide»

    La militante espagnole Isabel Terraza et le militant mexicain Antonio Velazquez ont apporté leur témoignages sur le «génocide» commis contre des civils sahraouis au camp Gdem Izik par les forces de l’armée marocaine, rapporte l’Agence de presse sahraouie (SPS). Le quotidien espagnol El Periodico avait publié jeudi le témoignage de la militante espagnole, dans lequel elle affirme qu’il «est difficile pour nous de voir les Sahraouis massacrés dans l’insouciance du gouvernement espagnol», précisant qu’elle était restée cachée plusieurs jours dans une maison «où nous entendions les cris et les appels, lors de la perquisition de maisons et l’enlèvement de leurs habitants».
    «J’ai vu une ambulance remplie de cadavres», a-t-elle affirmé, tout en présentant les preuves en vidéo. Par ailleurs, le Mexicain Antonio Velazquez a affirmé, à son arrivée à l’aéroport des Iles Canaries, que si «la communauté internationale ne met pas un terme à la guerre d’extermination menée au Sahara Occidental, le conflit se transformera en une guerre militaire, appelant l’Espagne et le Conseil de sécurité à «intervenir immédiatement pour mettre fin à cette barbarie». «Nous étions témoins du démantèlement du camp de Gdem Izik», a-t-il souligné, affirmant que les autorités marocaines «peuvent falsifier des milliers de photographies pour dissimuler la vérité».
    Il a en outre réaffirmé son soutien à la cause du peuple sahraoui. Les deux militants n’étaient pas les seuls expulsés mercredi par les autorités marocaines, mais ils étaient accompagnés de «Antena 3», un groupe composé de trois journalistes : Ivan Lopez, Angel Cristo et Nuria Alvarez, outre le réalisateur Manuel Bibo. Les deux militants qui étaient à l’intérieur du camp de Gdem Izik lors de l’assaut des forces marocaines ont réussi à enregistrer les premières minutes de l’attaque contre les Sahraouis civils désarmés.
    R. N.
    La Nouvelle République, 20/11/2010
  • Evènements de Laâyoune : que veut cacher Paris ?

    En conséquence du veto français, le Conseil de sécurité s’est contenté de déplorer la violence qui a caractérisé les derniers événements qui se sont produits la semaine dernière dans le camp sahraoui à Laâyoune. Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mardi après-midi une réunion, qui a duré plus de trois heures, consacrée aux derniers événements tragiques au Sahara occidental, suite à l’assaut militaire marocain contre des camps sahraouis. Deux rapports ont été présentés respectivement par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, sur les dernières étapes du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, et par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
    «Cette proposition n’a pu aboutir en raison du refus de la France qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s’opposer, lors de cette réunion, à l’envoi de cette mission d’enquête», a souligné un communiqué du Polisario qui considère que «la France a peur de la vérité, sinon comment justifier autrement son attitude ?» Toutefois, le gouvernement sahraoui a «enregistré favorablement» la décision du Conseil de sécurité de «tenir une session spéciale pour connaître l’état de la situation au Sahara Occidental suite au violents assauts des troupes marocaines contre la population civile à Gdeim Izik et à la ville de Laâyoune et ce, malgré l’opposition acharnée du Maroc et son allié français».
    La déclaration note enfin le fait que le rapport présenté au Conseil par le Département des opérations du maintien de la paix onusien ait «reconnu que le personnel des Nations unies sur place a été empêché par le gouvernement marocain de suivre les événements graves et connaître la vérité». Le poisson du Sahara  De son côté, le gouvernement marocain se réjouit de cette issue et salue «le haut sens de responsabilité dont a fait montre le Conseil de sécurité de l’ONU», à l’issue du briefing fourni par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies (DPKO) et de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross.
    La presse marocaine a aussi été unanime à saluer la position de Paris, tout en s’acharnant sur les médias espagnols qu’elle accuse de désinformation sur les événements de Laâyoune. Car il faut dire que la presse ibérique a réussi à briser le black-out imposé par les autorités marocaines sur le massacre décidé en haut lieu. Mais cela dit, l’attitude adoptée par le représentant français au Conseil de sécurité était tout à fait prévisible, lorsqu’on connaît l’ascendant qu’exerce Paris sur Rabat, et surtout l’importance des intérêts économiques et stratégiques de la France au Maroc, mais aussi dans les territoires occupés. La France a au moins l’avantage sur ses autres partenaires européens d’entretenir des relations «claires» avec le régime alaouite, contrairement à l’Espagne, par exemple, qui continue à maintenir des relations ambivalente avec Rabat.
    Les richesses immenses que recèlent le sol et la mer du Sahara Occidental attirent toutes les convoitises ; elles sont à l’évidence à l’origine de ce soutien indéfectible des puissances occidentales à la politique de colonisation que mène le régime marocain, soutien qui les astreint à fermer l’œil sur les graves atteintes aux droits de l’homme et à la liberté d’expression dans cette contrée du Maghreb, et à venir systématiquement à la rescousse du Palais, en allant jusqu’à se proposer de faire pression notamment sur l’Algérie, pour essayer de lui faire avaler certains choix liés à la question des frontières entre les deux pays. L’enjeu pour les Français au Sahara Occidental se résumerait aux richesses halieutiques que recèle la côte atlantique, grâce auxquelles le Maroc, pays occupant, occupe le premier rang en Afrique, le 25e rang dans le monde, et le premier rang mondial dans la capture et l’exportation des sardines. Le Maroc a tôt fait de «communautariser» la pêche dans cette région, en octroyant des concessions à des sociétés européennes, dans le cadre de son partenariat avec l’Union européenne, en contrepartie de certains avantages d’investissement et d’un appui politique sans faille.
    Mussa Acherchour
  • Rabat subit un sérieux camouflet : Washington nie l’existence de terrorisme au Sahara occidental

    Le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain a rejeté les accusations du gouvernement marocain présentant le Front Polisario comme une organisation terroriste. Déjà confronté à la pression exercée par l’opinion publique internationale, Rabat doit aujourd’hui faire face aux critiques venant de l’intérieur même du royaume.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Le gouvernement marocain tente depuis quelques années de présenter le Front Polisario comme une organisation terroriste affiliée à Al- Qaïda. Une théorie relancée avec force suite à l’assaut donné par les forces de l’ordre contre les populations sahraouies installées au sein du camp de l’Indépendance. Mais ces arguments ont été littéralement démentis par le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain lors d’une conférence de presse animée mercredi dernier à Washington. «Nous n’avons aucune preuve, ni des raisons stratégiques pour soutenir les sous-entendus de Rabat pour justifier la violence et la répression à El-Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental (…). Nous sommes toujours préoccupés par la possibilité d’extension des opérations d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais franchement je ne vois pas d’évolution dans ce domaine. Nous n’avons pas la preuve que cela puisse se passer», a déclaré l’ambassadeur spécial Daniel Benjamin en réponse à la question d’un journaliste espagnol sur la montée de la violence dans les territoires sahraouis occupés et une éventuelle relation avec le terrorisme.
    La réponse est claire : la thèse marocaine faisant du Front Polisario un groupe terroriste est nulle est non avenue. En fait, cet acharnement est totalement illogique puisque le gouvernement marocain est engagé dans un processus de négociations avec le gouvernement sahraoui. Cela signifierait que le Maroc négocie avec une organisation terroriste en territoire américain (Manhasset) et sous l’égide de l’ONU ! Cette réaction dénote de l’incapacité du Makhzen à gérer la crise actuelle suite la vague de répression qui s’est abattue contre les populations civiles des territoires occupés.
    Human Rights Watch, organisation non gouvernementale de protection des droits humains, a dénoncé mercredi les «tortures brutales » perpétrées par les forces de l’ordre marocaines. «Plusieurs Sahraouis arrêtés à El-Ayoun ont été torturés jusqu’à perdre conscience (…) nous parlons de cas graves de torture (…) nous étions obligés d’interviewer la majorité de ceux que nous avons visités dans leur maison, parce qu’ils ne peuvent pas bouger, ni marcher, pour cause de gravité des lésions», a déclaré Peter Bouckaert, l’envoyé spécial d’Human Rights Watch au Sahara occidental. «Les abus continuent actuellement», a insisté Peter Bouckaert.
    Rabat tente de dissimuler les atrocités que continuent de subir les populations civiles sahraouies en maintenant l’interdiction d’entrer dans les territoires occupés imposée aux nombreux journalistes occidentaux. Mais voilà, des voix discordantes commencent à s’élever à l’intérieur même de ces territoires. C’est le cas précisément de la députée du PPS (Parti du progrès et du socialisme) Guejmoula Bent Abbi. Ancienne membre de la direction du Front Polisario, passée au Maroc depuis une vingtaine d’années, elle multiplie les déclarations dans les médias occidentaux. Selon elle, «les forces de l’ordre marocaines pénètrent dans les maisons des familles sahraouies et arrêtent tous les hommes de plus de 12 ans». Mettant en doute toutes les versions imposées par le Makhzen, Guejmoula Bent Abbi assure qu’il existe un grand nombre de disparus.
    T. H.
    Le Soir d’Algérie, 20/11/2010
  • Répression au Sahara occidental : protestation devant l'ambassade marocaine à Rome

    Rome, 20/11/2010 (SPS) De nombreux amis de la cause sahraouie ont protesté samedi, devant l’ambassade du Maroc à Rome contre la répression exercée dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Les manifestants, issus de divers horizons et venus de différentes régions d’Italie, ont répondu à l’appel de l’association « Jaima Sahraouie », de solidarité avec le peuple sahraoui, qui a organisé une journée de soutien à ce peuple « victime de la répression des forces de sécurité marocaines », selon l’appel.

    Les protestataires ont bravé les intempéries et le froid pour « dénoncer et condamner les assassinats et les arrestations » pratiqués contre les populations sahraouies du « Camp de la liberté » près d’El Aaiun occupée, le 8 novembre et les jours qui ont suivi.

    « Nous sommes venus de la ville de la région d’Emilie-Romagne pour condamner les graves atteintes aux droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc et pour dénoncer le silence des régimes européens face à la tragédie qui frappe le peuple sahraoui », a précisé à l’APS, la présidente de l’association « Jaima Sahraouie », Federica Cani.

    « Nous appelons, à cet égard, à des pressions contre le régime marocain pour qu’il mette fin immédiatement à l’oppression du peuple sahraoui, dont nous sommes et resterons solidaires jusqu’à la reconnaissance effective de ses droits légitimes, dont l’autodétermination », a-t-elle ajouté.

    Elle est rejointe par une autre militante, Cinzia Terzi, pour qui « l’impunité dont jouit le Maroc doit cesser ». Cette femme qui s’est rendue par deux fois au Maroc en compagnie d’une équipe d’observateurs étrangers, dit-elle, pour assister aux « simulacres de procès » intentés contre les 7 militants sahraouis des droits de l’homme, s’élève contre « l’arrogance » des autorités marocaines face à « une question de décolonisation dûment reconnue par les Nations unies ».

    Elle dit ne pas « comprendre l’inertie des gouvernements européens face aux dénis de justice dont est victime le peuple sahraoui », se demandant si ces derniers ont peur de dénoncer cet état de fait ».

    Pour le jeune Lucas, militant de l’association de solidarité et d’amitié avec le peuple sahraoui, venu des environs de Rome « manifester contre le silence de ces gouvernements qui se disent démocratiques ».
    Cette attitude face à « un massacre organisé est une honte », a-t-il dit. Le jeune homme déplore le fait que le Conseil de sécurité des Nations unies n’ait fait que « déplorer la violence » au Sahara occidental, ne parvenant même pas à « mettre en place une mission d’enquête sur de graves évènements qui ont fait des morts ».

    Lui, comme d’autres militants de la cause sahraouie, dénonce « le parti pris de la France » et « le changement d’attitude de l’Espagne » en faveur du « régime marocain responsable du drame actuel du peuple sahraoui ».

    A ce propos, le représentant du Front Polisario en Italie, Omar Mih, a émis le voeu qu’à l’issue de la réunion de la Commission européenne mercredi prochain, à Bruxelles, pour examiner la situation au Sahara occidental, il en sorte une position unifiée mettant en cause le Maroc.

    « Nous savons que tant que le France soutient le régime marocain, il y a peu d’espoir qu’il soit condamné pour ses méfaits dans les territoires occupés du Sahara occidental », a-t-il dit, ajoutant que « l’espoir demeure ».

    L’espoir pour le peuple sahraoui, selon un militant présent à la manifestation, « réside en ces millions d’anonymes qui, à travers le monde, sortent dans la rue pour crier leur colère contre l’injustice dont il fait l’objet ».(SPS)
  • Sahara occidental : des syndicats britanniques condamnent l’attaque du camp de Gdeim Izik, près d’El Aaiun occupée

    Londres, 20/11/2010 (SPS) Plusieurs syndicats britanniques ont condamné samedi à Londres l’attaque perpétrée le 8 novembre contre le « camp de la liberté » près d’El Aaiun, capitale du Sahara occidental occupé, appelant le gouvernement à condamner avec la communauté internationale ce massacre.

    Dans une déclaration publique, les responsables des syndicats des universités et collèges, de l’Union des sapeurs-pompiers et du syndicat de l’union des services publics et commerciaux, qui comptent parmi les plus importants en Grande-Bretagne, ont affirmé qu’ »en tant que syndicalistes, nous ne pouvons pas simplement constater que les droits des gens ordinaires soient foulés aux pieds de cette manière ».

    « Pendant trop longtemps, écrivent-ils dans cette déclaration, la Grande-Bretagne a demandé de soutenir le processus de paix parrainé par l’ONU mais a omis d’appliquer la pression politique et économique nécessaire pour convaincre le Maroc de l’obligation de respecter les droits du peuple du Sahara occidental ».

    « Notre ministre des Affaires étrangères doit donc prendre les devants avec la communauté internationale pour condamner ce massacre et en précisant qu’à moins que le Maroc se conforme aux résolutions de l’ONU, les sanctions doivent suivre », soulignent les syndicats britanniques.
    Le 8 Novembre les forces de l’armée marocaine ont détruit un camp regroupant quelque 25.000 civils pacifiques et non armés en dehors d’El Aaiun occupée, ce qui démontre la volonté du Maroc de maintenir son occupation illégale du pays, lit-on dans cette lettre.

    Les syndicats mettent en exergue le fait que les Sahraouis ont manifesté pacifiquement pour demander leurs droits politiques. Toutefois, « le Maroc a répondu à ce défi à son occupation par des bombes lacrymogènes, des canons à gaz et à l’eau et le conflit qui a suivi a laissé plusieurs morts et de nombreux blessés », soulignent les représentants syndicaux qui déplorent que ni les médias ni les observateurs internationaux n’ont été autorisés à visiter le camp. (SPS)
  • Sahara occidental : les Amis de la RASD dans la Sarthe demandent l’envoi d’une mission d’enquête

    Paris, 20/11/2010 (SPS) Le comité de la Sarthe des Amis de la RASD a demandé l’envoi « en urgence » d’une mission d’enquête onusienne au Sahara occidental suite à l’assaut meurtrier donné par les forces marocaines contre un campement de civils sahraouis près d’El Aaiun occupée.

    Tout en dénonçant la « complaisance » de la communauté internationale, « incapable de faire respecter ses propres résolutions pour la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination », le comité suggère que cette mission soit initiée par le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

    Dans un communiqué, il déplore « très vivement que la France dans la dernière réunion que vient de convoquer le Conseil de sécurité, le 17 novembre, se soit opposée à ce qu’une mission d’enquête soit dépêchée sur place afin que le conseil « prenne connaissance au plus près de la situation ».

    Les Amis de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) dénoncent également « la traditionnelle position de nos autorités, amies du Maroc qui l’encouragent dans sa position d’agressive intransigeance et de non-respect du droit international et des droits de l’homme ».

    Ils rappellent, dans un appel remis aux autorités françaises, que suite à l’assaut marocain du 8 novembre dans le campement de Gdeim Izik, à El Aaiun, et dans les autres villes du Sahara occidental, des manifestations organisées en protestation contre l’assaut étaient « elles-mêmes réprimées avec violence », signalant que « deux centres de détention dans El Aaiun ont été ouverts et retiennent des dizaines de personnes arrêtées ».

    Le comité de la Sarthe condamne avec la « plus grande fermeté » l’intervention policière et militaire marocaine contre la population sahraouie et demande que « dans l’urgence, les opérations militaires et policières s’arrêtent, que toutes les personnes arrêtées depuis le 8 novembre soient libérées et que journalistes et observateurs internationaux puissent se rendre sur place sans contrainte ».

    Il demande enfin que le mandat de la MINURSO soit élargi à la surveillance du respect des droits de l’homme, la libération de tous les prisonniers d’opinion et que « le processus de négociations soit remis en route, sans préalable, respectueux des résolutions de l’ONU qui permettent d’aboutir à l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». (SPS)