Étiquette : 12 juin 2021

  • Algérie : Les urnes de la citoyenneté

    La bataille de la confiance et de la légitimité est plus que jamais au cœur des urnes du changement. Aujourd’hui, plus de 24 millions de citoyens sont appelés à trancher en toute liberté sur le choix des candidats les plus méritants. Il s’agit fondamentalement de garantir, pour la première, une représentativité réelle qui ne doit absolument rien aux pratiques révolues du clientélisme, du sectarisme et du tripatouillage des urnes. Dans une compétition plurielle et à chances égales, les valeurs d’intégrité, de transparence et d’impartialité dictent le retrait du gouvernement de toutes les activités sur terrain pour mieux conforter le rôle central de l’Autorité nationale indépendante des élections aux missions constitutionnelles renforcées en matière d’organisation, de surveillance et de contrôle des sources de financement.

    Cette indépendance est garantie par le président de la République engagé dans le respect total de la Constitution et soucieux de réunir toutes les conditions juridiques et matérielles pour protéger le vote citoyen libre et l’expression démocratique des électeurs. «Vous êtes les garants de la confiance que placera le citoyen en ses institutions», a souligné le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en visite, à la veille du scrutin, au siège de l’Anie, à l’invitation de son président Mohamed Charfi.

    Le sursaut démocratique et patriotique, imposé par les défis du nouveau monde impitoyable, est une exigence à portée d’un scrutin régulier et intègre. Il y a 5 jours, du Sud profond aux représentations consulaires, la caravane du changement est partie pour consolider les bases de la nouvelle Algérie de la citoyenneté et de la compétence portée par une jeunesse et la société civile en acteurs incontournables. Les signes du renouveau sont perceptibles dans l’engouement des jeunes, la place prédominante des candidats indépendants et la participation de 28 partis lancés dans la course aux 407 sièges. A l’exception des apôtres de la violence et d’une infime partie d’une opposition, accrochée aux chimères d’une transition, la majorité active participe au changement pacifique par les urnes et au renforcement du front interne.

    Au lendemain du scrutin, la mobilisation citoyenne sonnera le glas des cercles des revanchards de tous bords, de la haine et de la discorde. Place donc à la nouvelle Algérie bien au-dessus des agitations stériles et des velléités de déstabilisation.

    Horizons,11 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, scrutin, vote, Assemblée Populaire Nationale, APN, Parlement, députés, chambre des représentants,

  • Algérie/Elections législatives : Les futurs députés face à de grands défis

    C’est ce samedi que commencent les élections législatives en Algérie, un rendez-vous électoral majeur dans le processus de renouvellement des institutions du pays, entamée après l’élection présidentielle de décembre 2019.

    Une autre étape décisive, après le référendum sur la nouvelle Constitution, dans la stratégie de réformes du Président Abdelmadjid Tebboune, visant le changement exigé par le peuple, sorti massivement depuis le 22 février 2019, à travers l’élection de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), qui peut faire émerger une nouvelle configuration de la scène politique et risque notamment de modifier les équilibres du pouvoir exécutif, surtout après la participation record des listes indépendantes.

    Comme le stipule la Constitution, les résultats des législatives sont déterminants de la couleur du nouveau gouvernement. Dans le cas d’une majorité parlementaire, le gouvernement sera dirigé par un chef de Gouvernement, qui sera chargé par le président de la République de former son staff et d’élaborer son programme.

    Le prochain parlement se trouvera confronté au défi de la crise économique, provoquée par l’effondrement des prix du pétrole et la crise sanitaire due à la propagation de la Covid-19. Tous les indicateurs sont dans le rouge sur le plan financier, après que les exportations des hydrocarbures, dont dépend l’économie nationale, ont connu une chute de 40 % au début de 2020.

    Une situation difficile nécessitant une réflexion rapide et des solutions urgentes pour surmonter la crise et ses conséquences qui impactent directement les citoyens, particulièrement avec les tendances inflationnistes qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages.

    Des réformes économiques s’imposent en urgence, surtout que la mission de contrôle par le Parlement de l’action du Gouvernement a été renforcée, allant jusqu’au retrait de confiance.

    L’une des plus fragiles missions pour les futurs élus sera de valider à la majorité des deux tiers la décision du président de la République, d’envoyer des troupes algériens à l’étranger.

    Selon la nouvelle Constitution, «l’Algérie peut, dans le cadre des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, et dans le respect de leurs principes et objectifs, participer au maintien de la paix ».

    L’organisation des élections communales anticipées sera la prochaine étape cruciale pour conforter les bases du processus du changement en Algérie, en optant pour le renouvellement des institutions de l’Etat et la réhabilitation des instances élues.

    L’émergence d’une nouvelle génération d’élus compétents permettra d’avoir une nouvelle assise politique, qui remettra le pays sur les rails pour relever les défis économiques et sociaux.

    Le Jeune Indépendant, 11 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, députés, crise économique, prix du pétrole, covid 19,

  • Reuters : Avec les élections, les dirigeants algériens visent le retour à l’ordre établi

    Le président algérien et les généraux qui le soutiennent espèrent que les élections législatives de samedi marqueront la fin de deux années de bouleversements, mais dans les rues escarpées et sinueuses de la capitale, peu de gens semblent enthousiastes.

    Alors que des milliers de candidats ont rassemblé leurs partisans lors de la campagne officielle pour une élection que les partis islamistes modérés espèrent remporter, la faible participation aux récents scrutins nationaux a souligné le scepticisme de la population à l’égard du processus.

    « Je ne voterai pas parce que rien ne changera. Rien du tout », a déclaré Khadidja, une femme portant un masque et un foulard rose, près d’un mur couvert d’affiches électorales.

    Le vote intervient quelques semaines après que les forces de sécurité ont écrasé les dernières manifestations d’un mouvement de protestation de masse qui a éclaté en 2019, forçant le président vétéran Abdelaziz Bouteflika à quitter ses fonctions et suscitant des promesses officielles de changement.

    Derrière les manœuvres politiques et l’agitation publique se profile une économie d’État largement fermée. Les réserves de devises étrangères ont chuté de 80 % depuis 2013, en raison de la baisse des recettes énergétiques, poussant les finances de l’État vers le désastre.

    Tout effondrement économique en Algérie, une puissance militaire régionale, le plus grand pays d’Afrique et avec un long littoral méditerranéen, pourrait mettre en danger la stabilité au-delà de ses propres côtes.

    Bien que le remplaçant de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, ait été élu président en 2019 et qu’une constitution modifiée ait été approuvée par référendum l’année dernière, de nombreux Algériens pensent que l’establishment sécuritaire et militaire conserve toujours le pouvoir réel.

    L’establishment pense que le remplacement de l’ancien président, du parlement et de la constitution, associé à l’emprisonnement de nombreux copains de Bouteflika, est le meilleur moyen de mettre fin à la plus grande crise depuis des décennies, a déclaré un ancien haut fonctionnaire.

    « L’élection est un autre effort pour gagner une certaine légitimité populaire dans le but de construire une nouvelle carte politique », a déclaré Abdelhak Bensadi, professeur de sciences politiques à l’université d’Alger.

    Les partisans du Hirak, mouvement de protestation sans leader, soulignent la répression croissante de la dissidence par les forces de sécurité et considèrent l’élection de samedi comme une mascarade. Ils souhaitent une purge plus complète de l’élite dirigeante et que l’armée quitte la politique.

    Ils ont également boycotté l’élection de Tebboune, dont le taux de participation officiellement enregistré n’était que de 40 %, et le référendum de l’année dernière qui n’a amené qu’un quart des électeurs aux urnes.

    BOYCOT

    « Un parlement élu par le peuple garantit la sortie du pays des scénarios précédents », a déclaré cette semaine le chef de l’autorité électorale, Mohamed Chorfi.

    Pour encourager un plus grand engagement, Tebboune a exhorté les jeunes à concourir pour les sièges parlementaires et le gouvernement a donné 2 255 dollars à chaque candidat de moins de 40 ans pour les frais de propagande électorale.

    À la suite des manifestations du Hirak, les vieux partis établis qui ont longtemps dominé la politique algérienne pourraient avoir du mal à conserver leurs électeurs.

    Les partisans du Hirak étant susceptibles de boycotter le scrutin, la voie est libre pour les autres partis. Les groupes islamistes modérés espèrent que cela leur permettra d’obtenir une majorité de sièges et de s’assurer un rôle dans le prochain gouvernement de Tebboune.

    « J’ai décidé de rester et de travailler dur pour changer le système politique », a déclaré Zakaria Cherfaoui, candidat du parti islamiste al-Adala.

    Le nouveau gouvernement et le nouveau parlement seront confrontés à une série de défis immédiats après des années d’échec dans la diversification de l’économie, qui ne dépend plus de la chute des ventes de pétrole et de gaz.

    Les nouvelles lois visant à encourager les investissements et à inverser le déclin du secteur de l’énergie ont eu du mal à avoir un quelconque impact, tandis qu’un carrousel de ministres en perpétuel changement entrait et sortait du bureau.

    Les efforts de Bouteflika pour stimuler le secteur privé n’ont fait que renforcer la corruption rampante qui a contribué à alimenter les manifestations du Hirak. Entre-temps, toute tentative de stabiliser les dépenses de l’État en réduisant les avantages sociaux excessifs pourrait déclencher une nouvelle vague d’agitation populaire.

    Reuters : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, armée, ANP,

  • Algérie : Bien malin Makri !

    S’il y a bien un parti des responsables politiques qui pratiquent à la perfection «l’art» consommé du double langage, c’est bien le MSP et son géniteur l’ex Hamas. Ses dirigeants se sont toujours arrangés pour que leur mouvement mette automatiquement un pied au pouvoir et un autre dans l’opposition pour, espèrent-ils, gagner à tous les coups et quoi qu’il arrive.

    Abderrazak Makri a confirmé hier lors de son meeting à la coupole du complexe olympique du 5 juillet cette posture duale de son mouvement qui consiste à être tout à la fois dans le processus électoral et dans le ..Hirak ! Makri a en effet lancé le plus normalement du monde devant ses ouailles ceci : « Le Hirak n’acceptera jamais qu’on triture les résultats des prochaines législatives». C’est à tomber à la renverse !

    La réalité est que ce mouvement islamiste qui a toujours évolué au sein du pouvoir ou dans sa périphérie, n’a jamais pris au sérieux le Hirak ni qu’il se soit inscrit dans son combat. Faut-il rappeler que ce même Abderrazak Makri qui ose parler au nom du mouvement populaire et qu’il brandit maladroitement comme un «seif El hadjad» en face de ceux que seraient tentés de fausser les résultats des élections, avait négocié sur le dos du peuple une rallonge du mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Il avait rencontré plusieurs fois son frère Saïd auquel il avait donné la caution de son mouvement pour une année supplémentaire. C’était quelques jours seulement avant l’éruption du Hirak qui avait décrété le 5eme mandat ou la prolongation du 4eme nuls et non avenus. A vrai dire, le MSP de Makri n’a jamais été du côté du Hirak ni du peuple. Tout ce qui l‘intéressait était de réussir son comeback au sein du pouvoir qu’il avait quitté en 2011 après 15 ans de loyaux services à Bouteflika et sa clique.

    C’est vraiment osé de la part de Makri de brandir la «menace» du Hirak auquel il n’a jamais adhéré et avec lequel il ne partage rien du tout face au pouvoir. Sans doute que les hauts responsables civils et militaires ont dû rire un bon coup on écoutant ce discours fantasmagorique de Makri qui nourrit un doux rêve d’être le prochain Premier ministre. Signe qu’il se prend au sérieux, il avait dit l’autre jour à Ouargla qu’il était prêt à «assumer mes responsabilités» (sic).

    Sans doute aussi que la déclaration du président Tebboune selon laquelle il n’avait pas de problème avec «l’islamisme politique» tel qu’il existe en Algérie, l’a dopé au point de se dire qu’il va enfin «rencontrer son destin» pour reprendre la formule d’Ahmed Ouyahia, lui qui n’a même pas été ministre. Rira bien qui dira le dernier.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 09 juin 2021

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  • Chengriha : Une nouvelle étape prometteuse dans le processus d’édification de l’Algérie nouvelle

    Le général de Corps d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP, a souligné que  » Notre pays vivra, dans quelques jours à venir, une importante échéance électorale, à savoir les législatives prévues pour le 12 juin prochain. Cet événement national, d’une vitalité extrême pour notre pays, représente une nouvelle étape prometteuse dans le processus d’édification de l’Algérie nouvelle. Ces élections interviennent suite au dernier amendement constitutionnel, initié par Monsieur le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et plébiscité par le peuple algérien, à travers un référendum populaire « .

    Le chef d’état-major de l’ANP, qui a effectué lundi une visite de travail et d’inspection en 1er Région militaire (Blida) a ajouté :  » A cet effet, le devoir de citoyenneté impose aux personnels de l’Armée nationale populaire de s’acquitter de leur devoir électoral conformément aux lois républicaines, afin de se joindre à leurs concitoyens dans l’accomplissement de ce devoir national, en s’exprimant en toute liberté et transparence « . En outre, dans le but de sécuriser cette importante échéance nationale et d’en assurer le bon déroulement, afin de permettre aux citoyens de s’exprimer dans un climat empreint de sérénité, de quiétude et de stabilité, il appartient à tous les Commandements d’appliquer rigoureusement les instructions et les orientations du Haut Commandement dans ce contexte, de veiller à mettre en échec tout plan ou action visant à perturber le déroulement des ces élections, a mentionné le général de Corps d’armée.

     » Nous sommes pleinement convaincus que le peuple algérien est devenu, plus que jamais, conscient qu’il ne peut-être manipulé ou poussé dans des dédales périlleux, qu’il se mobilisera contre tous les desseins pernicieux, pour les contrecarrer et affronter ceux qui les trament, et se tiendra, comme à l’accoutumée, tel un seul homme aux côtés des institutions de l’Etat, face à ceux qui guettent notre pays « , a affirmé Saïd Chengriha, Chef d’état-major de l’ANP. Il a poursuivi en soulignant que  » c’est un peuple authentique, forgé par les épreuves et de l’adversité, et qui a mené une des plus glorieuses révolutions de libération de l’histoire contemporaine et vaincu les plans du terrorisme barbare. Un peuple mû par des valeurs, des principes, une volonté et une ambition qui lui permettent de s’inscrire sur la voie du progrès et du développement, de constituer une puissance réelle, et de continuer, avec détermination et résolution, à aller de l’avant afin de concrétiser ses attentes légitimes pour construire un Etat puissant, moderne et prospère « .

    Comme on le constate, le Chef d’état-major de l’ANP donne des garanties quant à la tenue de ces élections législatives en toute assurance permettant ainsi au peuple algérien de s’exprimer librement et dans la transparence et surtout d’appeler les personnels de l’ANP en tant que citoyens de s’acquitter de leur devoir national. Un devoir national qui s’impose à tout le monde pour mettre en échec les desseins des ennemis de la Patrie. Le peuple algérien est ainsi interpellé à mettre en relief son haut degré de conscience tant il est résolu à se diriger vers ces élections législatives, mettant ainsi en échec plans et manœuvres de certaines parties et de leurs relais, habituées à exercer chantage et manipulation qui pratiquent un discours tendancieux tentant d’entraver cette noble marche vers une Algérie nouvelle. Dans cet esprit, les propos du Chef d’état-major de l’ANP sonnent comme un avertissement, mettant en garde encore une fois ceux qui tentent de perturber et troubler la sérénité de cette importante échéance. Au service de l’édification de la nouvelle Algérie, le Haut Commandement de l’ANP réitère une fois de plus sa détermination à la nécessité de cette édification de l’Etat de droit où il n’y aura pas de place aux pratiques indues et anachroniques, et aux mentalités sclérosées et révolues, et que le peuple conscient, notamment de sa jeunesse, à la lumière de l’accompagnement sincère de l’ANP, sera le vainqueur et le pompier par excellence pour éteindre les feux de la crise.
    B. C.

    Le Maghreb, 02 juin 2021

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  • Algérie/ Elections : nationalistes vs islamistes (1&2)

    Par Mohamed Habili

    Contrairement à ce que l’on croit dans une certaine frange de l’opinion, reconnaissable tout particulièrement à ceci qu’elle croit dur comme fer qu’elle est majoritaire dans l’opinion, l’enjeu des prochaines législatives n’est pas seulement dans le taux de participation, ou à l’inverse dans celui de l’abstention, mais tout autant et même davantage dans leurs résultats. Il est déjà arrivé au chef de l’Etat de dire que ceux-ci seront pris en compte quel que soit le volume de l’abstention. Partant ils le seront également quels qu’ils soient en eux-mêmes, aussi déplaisants ou même inacceptables qu’ils puissent paraître à ceux qui auront perdu les élections. Nombre de partis minoritaires, dont d’éternels groupuscules, ayant pris la décision de ne pas prendre part à ces dernières, des gens aussi futiles que bruyants, parce que disposant de la faveur de médias ou les possédant, font ouvertement campagne pour le boycott, comme si leur propre sort en dépendait directement. Ils se trompent, il dépendra en premier lieu de la majorité de ceux des Algériens qui auront voté. Le champ politique n’a pas changé au cours de ces deux dernières années.

    Ce qui peut avoir changé en revanche, ce sont les poids respectifs, ou plus exactement les poids relatifs, des partis qui vont se mesurer le 12 juin prochain, non pas les grands courants politiques traversant la société algérienne depuis l’indépendance du pays, et même avant que celle-ci ne soit acquise. Au point de vue politique, l’Algérie est comme tous les pays arabes, structurée par deux grands courants, ceux-ci pris indépendamment des partis qui s’en réclament. C’est le nationalisme d’une part, de l’autre l’islamisme. Bien entendu, d’autres courants, d’autres idéologies sont présentes dans l’opinion algérienne, et depuis assez longtemps pour certaines, comme le communisme par exemple, mais ils sont minoritaires. Ceci vaut pour quasiment tous les pays de la région, de l’océan à la mer et même au-delà. Ce sont ces deux courants majeurs à travers leurs organisations qui vont s’affronter le 12 juin prochain. Les nationalistes seront représentés pour l’essentiel par le FLN et le RND, et les islamistes par le MSP, outre deux ou trois autres partis de même inspiration quoique de moindre implantation. D’autres listes que les leurs seront proposées aux électeurs, notamment celles des indépendants, mais cela n’implique pas qu’elles portent d’autres offres politiques. On ne peut parler en l’occurrence de listes identitaires, ou berbéristes, ceux-ci ayant opté pour le boycott, bien qu’il ne soit pas impossible qu’au final des indépendants issus de cette mouvance soient de la partie, dans l’une ou l’autre des wilayas berbérophones notamment. Pas plus que les organisations ayant pignon sur rue, les indépendants ne sont pas indépendants des grands courants de pensée, produits de la longue durée non des circonstances ou de l’histoire immédiate. Si l’on admet le fait qu’il existe bel et bien des courants dominants, et qui sont l’islamisme et le nationalisme, alors il ne faudra pas s’étonner que les résultats soient à l’avenant. La seule question qui se pose est de savoir qui des deux familles sera majoritaire. Et par suite, laquelle sera appelée à former le gouvernement. Cela dit, le chef de l’Etat n’a pas directement affaire à des courants diffus dans la société mais à des partis légaux. C’est au chef de celui qui aura remporté le plus de sièges qu’il demandera de former le gouvernement. Dans la mesure évidemment où il s’en trouvera un qui à lui seul aura engrangé une majorité de sièges. Autrement, ce sera une autre affaire.

    —————————–

    Logiquement il n’y a pas lieu de supposer une abstention massive dans une élection à laquelle prennent part les formations politiques les plus importantes, en plus d’un grand nombre d’indépendants issus de la société civile. La nature même de la consultation à venir s’inscrit en faux contre une telle perspective. En Algérie, traditionnellement, les législatives et les locales donnent lieu à une participation plus grande que lors des autres échéances, présidentielles et référendums. Après tout l’appel à l’abstention dans ce cas précis provient de formations minoritaires, d’associations et d’activistes dont rien ne laisse penser qu’ils sont particulièrement influents. On ne peut leur dénier ce droit bien sûr. Une élection, ce n’est d’ailleurs pas que des votants, et des voix exprimées, mais tout autant de l’abstention, du boycott le cas échéant, et des voix blanches. Au bout du compte, tout le monde y aura pris part à sa façon, sauf, si du moins il s’en trouve, des Algériens qui n’en auront même pas entendu parler. On objectera sans doute à cela que les circonstances actuelles sont exceptionnelles, qu’il règne aujourd’hui une atmosphère particulière, que d’aucuns ne cessent de qualifier de révolutionnaire, et que pour tout cela, ce qui serait en jeu véritablement, ce n’est pas le partage des sièges à l’Assemblée et le pouvoir législatif qui s’y attache, mais le volume de l’abstention.

    S’il est aussi important que lors du référendum constitutionnel, ou davantage, cela voudra dire que la victoire à l’occasion de cette consultation sera revenue à ceux qui de façon délibérée et même concertée se sont opposés à sa tenue. Avant ce référendum, il est vrai marqué quant à lui par une faible participation, une autre échéance a eu lieu, la présidentielle, où l’abstention n’a pas été aussi considérable, bien qu’elle fût grande. Si celle-ci a été de façon nette plus importante que lors de la présidentielle, qui pourtant s’est déroulée dans le même contexte houleux, c’est probablement dû au fait que les gouvernants n’ont pas su garder mobilisés les quelque 10 millions d’électeurs du 12 décembre 2019. Ils se sont plus préoccupés en effet à cette deuxième occasion de convaincre ceux qui se nomment les hirakistes d’aller voter que d’en appeler à leurs fidèles. Une erreur de communication dont tout indique qu’ils sont revenus. Et que du reste il leur serait aujourd’hui difficile de commettre, la nature de la consultation faisant porter sur les compétiteurs le poids de la mobilisation. Aux partis et aux indépendants de donner envie aux électeurs de s’exprimer massivement, de leur accorder ce faisant la victoire. La campagne étant à sa première semaine, il n’est pas facile de voir dès maintenant s’ils en sont ou non capables. Toujours est-il qu’il semble que cette tâche soit plus facile pour les islamistes que pour les nationalistes, dont les partis, le FLN et le RND, ont été mis à mal ces derniers temps. D’anciens secrétaires généraux, deux du premier et un du second, purgent pour l’heure des peines de prison. La candidature du secrétaire général en exercice du FLN a été rejetée par l’ANIE, ce qui est un comble, sinon le coup de grâce. A la suite de quoi l’Organisation des moudjahidine elle-même a demandé que le sigle FLN lui soit enlevé.

    Le Jour d’Algérie

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidats, taux de participation, taux d’abstention, résultats, campagne de boycott, partis politiques, nationalisme, islamisme, 12 juin 2021,

  • Algérie/ Elections : nationalistes vs islamistes (1&2)

    Par Mohamed Habili

    Contrairement à ce que l’on croit dans une certaine frange de l’opinion, reconnaissable tout particulièrement à ceci qu’elle croit dur comme fer qu’elle est majoritaire dans l’opinion, l’enjeu des prochaines législatives n’est pas seulement dans le taux de participation, ou à l’inverse dans celui de l’abstention, mais tout autant et même davantage dans leurs résultats. Il est déjà arrivé au chef de l’Etat de dire que ceux-ci seront pris en compte quel que soit le volume de l’abstention. Partant ils le seront également quels qu’ils soient en eux-mêmes, aussi déplaisants ou même inacceptables qu’ils puissent paraître à ceux qui auront perdu les élections. Nombre de partis minoritaires, dont d’éternels groupuscules, ayant pris la décision de ne pas prendre part à ces dernières, des gens aussi futiles que bruyants, parce que disposant de la faveur de médias ou les possédant, font ouvertement campagne pour le boycott, comme si leur propre sort en dépendait directement. Ils se trompent, il dépendra en premier lieu de la majorité de ceux des Algériens qui auront voté. Le champ politique n’a pas changé au cours de ces deux dernières années.

    Ce qui peut avoir changé en revanche, ce sont les poids respectifs, ou plus exactement les poids relatifs, des partis qui vont se mesurer le 12 juin prochain, non pas les grands courants politiques traversant la société algérienne depuis l’indépendance du pays, et même avant que celle-ci ne soit acquise. Au point de vue politique, l’Algérie est comme tous les pays arabes, structurée par deux grands courants, ceux-ci pris indépendamment des partis qui s’en réclament. C’est le nationalisme d’une part, de l’autre l’islamisme. Bien entendu, d’autres courants, d’autres idéologies sont présentes dans l’opinion algérienne, et depuis assez longtemps pour certaines, comme le communisme par exemple, mais ils sont minoritaires. Ceci vaut pour quasiment tous les pays de la région, de l’océan à la mer et même au-delà. Ce sont ces deux courants majeurs à travers leurs organisations qui vont s’affronter le 12 juin prochain. Les nationalistes seront représentés pour l’essentiel par le FLN et le RND, et les islamistes par le MSP, outre deux ou trois autres partis de même inspiration quoique de moindre implantation. D’autres listes que les leurs seront proposées aux électeurs, notamment celles des indépendants, mais cela n’implique pas qu’elles portent d’autres offres politiques. On ne peut parler en l’occurrence de listes identitaires, ou berbéristes, ceux-ci ayant opté pour le boycott, bien qu’il ne soit pas impossible qu’au final des indépendants issus de cette mouvance soient de la partie, dans l’une ou l’autre des wilayas berbérophones notamment. Pas plus que les organisations ayant pignon sur rue, les indépendants ne sont pas indépendants des grands courants de pensée, produits de la longue durée non des circonstances ou de l’histoire immédiate. Si l’on admet le fait qu’il existe bel et bien des courants dominants, et qui sont l’islamisme et le nationalisme, alors il ne faudra pas s’étonner que les résultats soient à l’avenant. La seule question qui se pose est de savoir qui des deux familles sera majoritaire. Et par suite, laquelle sera appelée à former le gouvernement. Cela dit, le chef de l’Etat n’a pas directement affaire à des courants diffus dans la société mais à des partis légaux. C’est au chef de celui qui aura remporté le plus de sièges qu’il demandera de former le gouvernement. Dans la mesure évidemment où il s’en trouvera un qui à lui seul aura engrangé une majorité de sièges. Autrement, ce sera une autre affaire.

    —————————–

    Logiquement il n’y a pas lieu de supposer une abstention massive dans une élection à laquelle prennent part les formations politiques les plus importantes, en plus d’un grand nombre d’indépendants issus de la société civile. La nature même de la consultation à venir s’inscrit en faux contre une telle perspective. En Algérie, traditionnellement, les législatives et les locales donnent lieu à une participation plus grande que lors des autres échéances, présidentielles et référendums. Après tout l’appel à l’abstention dans ce cas précis provient de formations minoritaires, d’associations et d’activistes dont rien ne laisse penser qu’ils sont particulièrement influents. On ne peut leur dénier ce droit bien sûr. Une élection, ce n’est d’ailleurs pas que des votants, et des voix exprimées, mais tout autant de l’abstention, du boycott le cas échéant, et des voix blanches. Au bout du compte, tout le monde y aura pris part à sa façon, sauf, si du moins il s’en trouve, des Algériens qui n’en auront même pas entendu parler. On objectera sans doute à cela que les circonstances actuelles sont exceptionnelles, qu’il règne aujourd’hui une atmosphère particulière, que d’aucuns ne cessent de qualifier de révolutionnaire, et que pour tout cela, ce qui serait en jeu véritablement, ce n’est pas le partage des sièges à l’Assemblée et le pouvoir législatif qui s’y attache, mais le volume de l’abstention.

    S’il est aussi important que lors du référendum constitutionnel, ou davantage, cela voudra dire que la victoire à l’occasion de cette consultation sera revenue à ceux qui de façon délibérée et même concertée se sont opposés à sa tenue. Avant ce référendum, il est vrai marqué quant à lui par une faible participation, une autre échéance a eu lieu, la présidentielle, où l’abstention n’a pas été aussi considérable, bien qu’elle fût grande. Si celle-ci a été de façon nette plus importante que lors de la présidentielle, qui pourtant s’est déroulée dans le même contexte houleux, c’est probablement dû au fait que les gouvernants n’ont pas su garder mobilisés les quelque 10 millions d’électeurs du 12 décembre 2019. Ils se sont plus préoccupés en effet à cette deuxième occasion de convaincre ceux qui se nomment les hirakistes d’aller voter que d’en appeler à leurs fidèles. Une erreur de communication dont tout indique qu’ils sont revenus. Et que du reste il leur serait aujourd’hui difficile de commettre, la nature de la consultation faisant porter sur les compétiteurs le poids de la mobilisation. Aux partis et aux indépendants de donner envie aux électeurs de s’exprimer massivement, de leur accorder ce faisant la victoire. La campagne étant à sa première semaine, il n’est pas facile de voir dès maintenant s’ils en sont ou non capables. Toujours est-il qu’il semble que cette tâche soit plus facile pour les islamistes que pour les nationalistes, dont les partis, le FLN et le RND, ont été mis à mal ces derniers temps. D’anciens secrétaires généraux, deux du premier et un du second, purgent pour l’heure des peines de prison. La candidature du secrétaire général en exercice du FLN a été rejetée par l’ANIE, ce qui est un comble, sinon le coup de grâce. A la suite de quoi l’Organisation des moudjahidine elle-même a demandé que le sigle FLN lui soit enlevé.

    Le Jour d’Algérie

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidats, taux de participation, taux d’abstention, résultats, campagne de boycott, partis politiques, nationalisme, islamisme, 12 juin 2021,

  • Algérie: Makri lorgne la chefferie du gouvernement

    «L’essentiel est que les législatives soient transparentes….».

    Mohamed BOUFATAH

    Lors de son passage à la chaîne 3 de la Radio nationale, le président du MSP, Abderazzak Makri a insisté sur le fait que les législatives prochaines «doivent d’abord être transparentes». Ce qui lui donnera du poids dans le prochain gouvernement, donc des outils du dialogue…». «Cela dépendra de la volonté politique des gouvernants…», a-t-il argué. Il a indiqué que «depuis sa création, le MSP était non pas face aux partis politiques, mais face au régime en place. Nous n’étions pas en compétition avec des partis politiques, mais en compétition avec le pouvoir en place», a-t-il souligné. «Nous étions dans le gouvernement parce que c’était notre droit. Normalement, notre part dans le gouvernement n’est pas seulement de participer avec quelques ministres, mais de diriger ce gouvernement…», a-t-il fait savoir. «Maintenant tout le monde le dit: même ceux qui ont falsifié les élections disent qu’en 1997, c’est le MSP qui avait gagné les élections législatives, et c’était la même chose lors des élections suivantes entachées de fraude….», a-t-il justifié. Le leader du parti affilié aux Frères musulmans, considère sa formation comme la première force politique en Algérie. Il a affirmé son ambition de diriger le prochain gouvernement. Toutefois, une décision, dit-il « qui découlera des négociations avec d’autres partis, les autorités et sera tranchée par les instances du parti».

    Il considère les législatives prochaines comme «une opportunité de sortie de crise». «Nous considérons que ces élections sont une opportunité pour l’Algérie, guettée par beaucoup de dangers. Malgré les difficultés, on essaye de faire de ces élections une opportunité pour sortir l’ Algérie de la crise», a-t-il indiqué. «En tout cas c’est la seule solution qui se présente à nous», a-t-il poursuivi. En ce sixième jour de campagne électorale, Il promet de faire de l’ Algérie «un pays émergent s’il obtient la majorité à l’issue du scrutin des législatives». À propos des conditions du déroulement de cette échéance et si le chef de l’Etat a fourni toutes les garanties nécessaires pour assurer la transparence du scrutin, il répond: «On n’a jamais peur de la compétition. Nous sommes un parti présent en Algérie à travers ses structures, ses responsables, ses militants, son assise sociale, ses programmes, son expérience, qui peut faire de très bons résultats…». Et d’ajouter:«Le MSP est non seulement la principale victime de la fraude électorale qui a marqué tous les scrutins précédents, mais aussi victime de la politique des quotas… ». La politique des quotas serait-elle révolue? Pour le chef du parti du défunt Mahfoud Nahnah, «si le temps des quotas est révolu, tant mieux pour l’ Algérie. Nous avons tenu compte de l’engagement de Monsieur, le président de la République, qui a déclaré ouvertement que ces élections seront garanties dans leur transparence et dans leur équité et j’espère que d’autres responsables des différentes institutions de l’ Etat l’entendront de cette oreille et entreront dans ce cadre dessiné par le président de la République».

    «Nous n’avons pas considéré la loi électorale comme une garantie, donc la seule garantie qui reste est la volonté politique», a-t-il insisté. «La déclaration du président représente un signe de cette volonté et nous espérons qu’on s’acheminera dans ce sens-là», a-t-il soutenu. Il s’insurge contre ceux qui tenteraient de lui dénier son droit à la participation aux élections. «Je pense (…) il est tout à fait légitime qu’un parti politique puisse avoir la position de boycotter les élections, mais le fait de criminaliser la participation pour les élections ou d’empêcher les Algériens d’y participer, n’a rien à voir avec la démocratie», a-t-il estimé. Au lendemain des élections, le MSP, qui se voit déjà à la tête du «gouvernement d’union nationale», compte entamer «un dialogue». «Les partis qui siègeront au Parlement entameront un dialogue inclusif sous l’égide du président de la République», a-t-il encore précisé. Par la suite, il suggère d’y aller vers une «conférence nationale pour construire un pacte national consensuel».

    L’Expression, 25 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, Abderazzak Makri, MSP, partis islamistes,

  • Algérie/ Législatives: superstition, religion et “baraka”

    Par Aziza Mehdid

    La campagne électorale en prévision des législatives du 12 juin se poursuit pour son 5e jour avec son lot de sorties «insolites» des candidats, lesquels s’efforcent, par tous les moyens, de séduire les électeurs et de les convaincre de leur accorder leurs voix le 12 juin prochain.
    La concurrence entre les listes partisanes et indépendantes, frôlant les 1 500 listes, fait jaser au point que les candidats en lice versent dans la superstition et la “baraka” par le biais de leur numéro d’identification électorale. Les chiffres deviennent, aux yeux des candidats, une source de «bénédiction» et de «bon présage» pour remporter la bataille électorale. Certainement pas les programmes ou les idées.

    Le Front de libération nationale (FLN), identifié par le numéro 7, n’a pas hésité à user de la religion pour faire la promotion de ses listes. Selon son secrétaire général, Abou El-Fadl Baâdji, le numéro 7 est «porteur de bénédiction au vu de la signification sacrée de ce numéro dans le saint Coran», a-t-il estimé, citant les sept cieux et certains rituels du pèlerinage contenant ce chiffre. Baâdji y voit, lors d’un meeting populaire tenu ce lundi à Médéa, un «signe précurseur» pour l’ancien parti unique, qui affiche ouvertement son ambition «éternelle» de s’imposer à la prochaine législature.
    «Le FLN a été créé pour gouverner et nous sommes créés pour régner», a-t-il lancé à l’adresse de l’assistance, non sans jouer la carte historique du parti en rappelant que «le Front de libération national a construit l’Etat algérien».

    Le FLN, qui a dû traverser, ces dernières années, une période très mouvementée, laquelle a atteint son apogée lors du Hirak du 22 février 2019, tente aujourd’hui de redorer son blason et de se tenir droit dans ses bottes lors de cette bataille électorale. Son SG a affirmé que «le parti se remet progressivement après avoir été accaparé par la issaba» et qu’il est décidé à «se renouveler et ne pas se dissiper».

    Pour sa part, le Front de la justice et du développent (FJD) d’Abdellah Djaballah n’a pas manqué, lui aussi, l’occasion de trouver, dès le début de la campagne électorale, une interprétation «positive» à son identifiant national, le numéro 14. Selon le président du Conseil consultatif national du FJD, Lakhdar Benkhellaf, ce chiffre est attribué à la Protection civile, ce qui fait du FDJ, selon lui, «le protecteur de ces élections et le futur sauveur du pays du gang et de ses appendices !».
    Lors de ses sorties sur le terrain effectuées dans les différentes wilayas, le cadre dirigeant du parti islamiste a invité les citoyens à voter pour sa formation politique, mettant en exergue le slogan de leur campagne électorale inspiré, semble-t-il, de l’un des leitmotivs phares du mouvement populaire du 22 février, à savoir «le pouvoir est au peuple».

    Toujours dans le cadre des sorties inédites des partis politiques exploitant leur numéro d’identification pour se lancer dans «la superstition politique», le Front de la bonne gouvernance, de Aïssa Belhadi, préfère «les envolées lyriques» en faisant le lien entre son identifiant 22 et des évènements historiques et symboliques ayant marqué la mémoire collective nationale pour la postérité.

    A en croire les déclarations de Belhadi, ce chiffre rappelle le groupe des 22 ayant planifié la révolution nationale de 1954 ou encore le 22 février, date du déclenchement du mouvement populaire de 2019. «Parmi les significations symboliques du numéro 22, on peut constater le groupe des 22. Grâce à ce groupe, la Révolution a vu le jour et nous jouissons aujourd’hui de l’indépendance, il y a aussi le Hirak béni et authentique, lequel a eu lieu le 22 février», a indiqué le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance lors de ses rencontres avec les citoyens.

    Autant dire que la campagne électorale n’en est qu’à son 5e jour et beaucoup reste à faire pour les prétendants à la prochaine Assemblée populaire nationale afin que l’argumentaire présenté soit «plus convaincant». Seuls les jours à venir vont révéler quels modes de communication et quels procédés politiques de persuasion seront mobilisés par les candidats.

    Le Jeune Indépendant, 24 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, scrutin, vote, APN, Parlement,

  • Algérie: Le temps de la compétence et du mérite (Edito de Horizons)

    L’Algérie a plus que jamais besoin d’un sursaut collectif pour construire une Algérie nouvelle prête à consolider sa place dans le nouveau monde de la concurrence impitoyable et de la performance. A portée d’une mobilisation citoyenne de tous les instants, cette exigence fondamentale marque également un engagement résolu de la classe politique et des candidats indépendants acquis au renouveau politique et institutionnel. Au 5e jour de la campagne électorale, le consensus est clairement établi sur l’urgence du devoir d’unité et du changement pacifique par la voix des urnes, respectueux du choix libre et souverain du peuple algérien.

    Cette thématique centrale, relayée par les candidats de toutes obédiences, fonde un consensus sur le devoir d’unité et de changement pacifique par les urnes respectueux du choix libre et souverain du peuple algérien. Il s’agit d’une responsabilité collective qui interpelle autant les électeurs légalement protégés contre les dérives et les atteintes au droit de vote que les candidats confortés par le déroulement régulier d’une compétition loyale et concurrentielle.

    La suspension de toute activité sur le terrain des membres du gouvernement et le rôle majeur de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), aux missions constitutionnelles renforcées en matière d’organisation, de surveillance et de contrôle des sources de financement, contribuent à la fin de l’omnipotence de l’administration totalement écartée du processus électoral lequel, outre les autorités légales et les représentants des candidats, est soumis à un encadrement citoyen au moyen de la plateforme numérique HofadAmana.

    Ni l’argent sale, ni le viol des consciences n’ont plus droit de cité. En marche, l’Algérie nouvelle entend tourner la page de l’autocratie et de la fraude massive pour entamer l’ère de la transparence et du choix démocratique dont le point de départ est incontestablement le rendez-vous historique du 12 juin. Elle sera aux couleurs de la nouvelle génération compétente aux commandes de la gouvernance régionale et nationale. Le défi s’impose pour faire face aux mutations internationales et immuniser l’Algérie forte de ses institutions démocratiques et d’un front uni en rempart aux tentatives de déstabilisation.

    Horizons, 24 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021,