Étiquette : 1er mai

  • Algérie/ Crispation (Edito de Liberté)

    L’Algérie a célébré hier la Journée mondiale du travail, coïncidant avec le 1er mai de chaque année, dans un contexte économico-social des plus tendus. Les difficultés financières qui s’aggravent de jour en jour viennent rendre encore plus complexe toute perspective de relance de la croissance au moment où l’emploi est frappé de plein fouet par la crise sanitaire.

    Conséquence logique de la baisse de l’activité économique, la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale a eu pour effet d’accentuer la hausse des prix des produits. Et comme cette augmentation des prix des produits importés coïncide avec celle des produits locaux (fruits et légumes, viandes…), le taux d’inflation s’en trouve ainsi sensiblement distendu, malmenant sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens. Et c’est cette situation qui semble avoir poussé plusieurs syndicats, notamment de la Fonction publique, à hausser le ton de la revendication et même à recourir à la protestation pour exprimer le ras-le-bol face à la dégradation continue du pouvoir d’achat des travailleurs.

    Les augmentations de salaire accordées, il y a quelques années, ont naturellement été siphonnées par la hausse des prix couplée à la perte de valeur du dinar. L’action syndicale, qui a sommeillé pendant presque deux ans à la faveur des événements politiques qu’a connus le pays avec l’éruption du mouvement populaire et, par la suite, de la pandémie de coronavirus, s’est réveillée presque en sursaut.

    De nombreux secteurs d’activité sont ainsi brusquement gagnés par la protestation. Éducation nationale, enseignement supérieur, santé, commerce, impôts, poste, Protection civile, pour ne citer que ces secteurs, ont tous connu des mouvements de débrayage des travailleurs. Pour certains d’entre eux, d’autres actions de protestation sont prévues pour les prochains jours.

    La sortie du Premier ministre à ce propos n’est, visiblement, pas pour arranger les choses. C’est dire que la tension au niveau du front social risque de s’exacerber davantage. Et pendant ce temps, l’heure n’est visiblement pas au dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Pourtant, la situation le recommande, l’exige même, afin d’éviter que la brouille se corse ou que les conflits s’enlisent. Ce qui n’est, évidemment, dans l’intérêt de personne. Surtout en ces temps de crispation socio-économico-politique.

    Liberté, 02 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, 1er mai, fête des travailleurs, Journée mondiale du travail, crise économique, hausse des prix, inflation, dinar, taux de change,

  • Arrestations à Paris alors que des milliers de personnes se joignent aux manifestations du 1er mai dans toute la France

    Des manifestants cagoulés et vêtus de noir ont affronté la police à Paris samedi, alors que des milliers de personnes ont participé aux traditionnelles manifestations du 1er mai dans toute la France pour réclamer la justice sociale et économique et exprimer leur opposition aux projets du gouvernement de modifier les allocations de chômage.

    La police a procédé à 46 arrestations dans la capitale, où des poubelles ont été incendiées et les vitres d’une agence bancaire ont été brisées, retardant momentanément la marche.

    Plus de 106 000 personnes ont défilé dans toute la France, dont 17 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

    Les syndicalistes ont été rejoints par des membres du mouvement des « Gilets jaunes », qui a déclenché une vague de manifestations antigouvernementales il y a trois ans, et par des travailleurs de secteurs durement touchés par les restrictions liées à la pandémie, comme la culture.

    Les manifestants, dont la plupart portaient des masques conformément aux règles relatives au coronavirus, arboraient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Les dividendes, pas les allocations de chômage, sont le revenu des paresseux » et « Nous voulons vivre, pas survivre ».

    La préfecture de police, qui a déployé 5 000 agents à Paris, a déclaré avoir empêché les anarchistes « Black Bloc » de former un groupe. Trois policiers ont été blessés à Paris.

    « Beaucoup d’argent va à ceux qui en ont beaucoup et moins à ceux qui n’ont rien, comme le montre le projet de réforme de l’assurance chômage que nous voulons supprimer », a déclaré Philippe Martinez, responsable du syndicat CGT.

    Environ 300 rassemblements ont été organisés dans des villes comme Lyon, Nantes, Lille et Toulouse.

    Le leader d’extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon et la leader d’extrême-droite Marine Le Pen, qui prévoient tous deux de défier le président Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de l’année prochaine, ont participé aux événements du 1er mai.

    « Mon souhait pour la classe ouvrière est qu’elle puisse être libérée de la peur d’être au chômage », a déclaré Mélenchon lors d’une marche à Lille, ajoutant qu’il espérait revenir dans la ville du nord en tant que président.

    Le Pen, qui avait auparavant déposé une gerbe à Paris devant la statue de Jeanne d’Arc, le symbole nationaliste de son parti, a mis en garde contre un « chaos total » si Macron est réélu.

    Macron, l’ancien banquier d’affaires qui a remporté la présidence en 2017 en promettant une nouvelle façon de faire de la politique, a vu son programme de réformes s’enliser dans des luttes avec les syndicats, tandis que la pandémie a interrompu son projet de refonte du système de retraite.

    La France, qui compte le huitième plus grand nombre de décès dus au coronavirus au monde, commencera à lever ses troisièmes restrictions de confinement de la pandémie à partir de lundi après une baisse des taux d’infection.

    Reuters, 01 mai 2021

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