Étiquette : Abdelaziz Bouteflika
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Décès de Bouteflika: L’Algérie reçoit les condoléances
Algérie, Abdelaziz Bouteflika, #Algérie, #Bouteflika,Suite au décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à l’âge de 84 ans, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé samedi la mise en berne du drapeau national à travers le territoire national, pendant trois jours, à compter de hier samedi, à l’annonce du décès de l’ancien président, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, indique un communiqué de la présidence de la République.Né le 2 mars 1937, le défunt Abdelaziz Bouteflika avait succédé en 1999 à Liamine Zeroual lors d’une présidentielle marquée par le retrait des six autres candidats. Il a été réélu trois fois : en 2004, 2009 et 2014, soit une année après un accident vasculaire cérébral (AVC) qui l’avait affaibli physiquement.Bouteflika a également occupé les postes des ministres de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme entre 1962 et 1963, puis ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979.Moussa Al-Kouni présente ses condoléancesLa Libye, par le biais de Moussa Al-Kouni, vice-président du Conseil présidentiel, a présenté ses condoléances à la suite du décès de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Sur son compte Twitter, le haut responsable libyen a qualifié feu Abdelaziz Bouteflika de « modèle de sagesse et de leadership » qui, à l’image de Habib Bourguiba, l’ancien Président tunisien, aurait pu « devenir un symbole, s’il ne s’était pas accroché au pouvoir ». « Bouteflika est parti en silence, léguant à son pays cohésion et concorde nationales. Il a sorti l’Algérie de son marasme et l’a destinée à la gloire après une décennie de vaches maigres et de déchirement. Il était un modèle de sagesse et de leadership, notamment face aux troubles, à l’instar de Bourguiba. Comme lui, il aurait été un symbole, s’ils ne s’étaient pas accrochés (tous les deux) au pouvoir. Nos condoléances à l’Algérie et à nous-mêmes », a-t-il écrit.Youssef Chahed rend hommage à Abdelaziz BouteflikaL’ancien Chef de gouvernement Youssef Chahed a rendu hier samedi 18 septembre 2021 hommage à l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, décédé hier à 84 ans. « Nous disons adieu au leader, l’un des symboles les plus marquants de la nation arabe dont la carrière s’est mêlée à l’histoire glorieuse de l’Algérie, de la résistance à l’indépendance, à la construction d’un État moderne et à la réconciliation. Il a consacré sa vie au service de son pays et a dirigé son peuple avec sagesse. Il a eu des positions remarquables qui lui ont valu, à lui et à l’Algérie, le respect et l’admiration du monde », a écrit Youssef Chahed. L’ancien Chef de gouvernement a rappelé les relations d’amitié et de fraternité que portait Bouteflika à la Tunisie avant de présenter ses condoléances à l’Algérie, à ses dirigeants et à son peuple, suite au décès du président « moudjahid » Abdelaziz Bouteflika.Le président sénégalais Macky Sall présente ses condoléances les plus attristéesLe président sénégalais, Macky Sall, a salué, quant à lui, la mémoire « d’un grand dirigeant africain ». « J’ai appris la triste nouvelle du décès de SEM Abdelaziz Bouteflika, ancien Président de l’Algérie. Je salue la mémoire d’un grand dirigeant africain et présente mes condoléances émues au gouvernement et au peuple algérien. Paix à son âme», a-t-il écrit sur Twitter.Le MAE cubain rend hommage à Abdelaziz BouteflikaLe ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a rendu hommage à l’ancien président de la République. « Toutes nos condoléances au peuple et au gouvernement algériens à la suite du décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui était aussi un ami proche de Cuba et de sa Révolution », a-t-il écrit.Le roi du Bahreïn rend hommage à Abdelaziz BouteflikaLe roi du Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, a adressé un message de condoléances au président Tebboune dans lequel il a salué « le rôle joué par feu Bouteflika pour consolider des relations fraternelles entre les deux pays, mais aussi pour servir les causes de la nation (arabe) ».Les condoléances du Président des Emirats arabe unisLe président des Emirats arabes unis, Cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a adressé, hier samedi 18 septembre, un message de condoléances au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la suite du décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, rapportent des médias qui précisent que Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, vice-président et Premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abou Dhabi ont été également présenté leurs condoléances au président Tebboune . L’ancien président Abdelaziz Bouteflika s’est éteint vendredi 17 septembre à l’âge de 84 ans, a annoncé la télévision nationale citant un communiqué de la présidence de la République.L’ambassade des USA en Algérie présente ses condoléancesL’ambassade des États-Unis en Algérie a présenté hier ses condoléances à la suite du décès de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika. L’ambassade américaine a publié sur sa page Facebook une photo du défunt Abdelaziz Bouteflika. Je l’ai jointe avec le commentaire suivant : « L’ambassade des ÉtatsUnis présente ses plus sincères condoléances à la suite du décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, que Dieu lui fasse miséricorde.» -
Le dernier message d’adieu du président Bouteflika au peuple Algérien
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En quittant ses fonctions, l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi 17 septembre, avait adressé le 3 avril 2019, un message au peuple algérien, lui rappelant ce qui a été réalisé durant ses mandats à la tête de l’Etat, indiquant que « L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard. », tout en assurant avec gouverné avec « sincérité et loyauté ». Ci-dessous un rappel de ce message d’adieu.
« Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux,
Prière et paix sur Son messager, les siens et ses compagnons jusqu’au jour du jugement dernier,
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
En quittant mes fonctions, je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message afin de ne pas quitter la scène politique nationale sur une séparation qui me priverait de demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes, sans distinction ni exclusive.
Maintenant que j’ai mis fin à mon quatrième mandat, je quitte mes fonctions avec à l’esprit la collaboration que nous avons eue ensemble, avec dévouement et abnégation, et par laquelle nous avons ajouté des jalons à notre édifice national et réalisé quelques uns des objectifs auxquels nous aspirions en terme de dignité et de grandeur, grâce à tous ceux qui m’ont aidé parmi les enfants de notre pays.
L’Algérie aura bientôt un nouveau président, et je prie Allah de guider ses pas pour poursuivre la réalisation des aspirations et attentes de ses valeureux enfants, en s’appuyant sur leur sincère dévouement et ferme détermination dans la contribution, désormais, sérieuse et tangible au parachèvement de la construction de leur pays en retroussant les manches et par la pertinence de leurs idées et leur vigilance citoyenne.
En effet, malgré la conjoncture tendue depuis le 22 février, je n’ai de cesse été confiant, et je rend grâce à Allah, que le processus national ne s’arrêtera pas et que viendront ceux qui continueront sa conduite vers des horizons de progrès et de prospérité en accordant, et c’est mon vœu, une attention particulière aux jeunes et aux femmes pour leur permettre d’accéder aux fonctions politiques, parlementaires et administratives.
Ma confiance est grande en leur capacité à contribuer à relever les défis qui se posent à notre nation et à construire son avenir.
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Aujourd’hui simple citoyen, il n’en demeure pas moins que je reste fier de ma contribution à ce que l’Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure et que je me félicite des progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien qui m’a fait l’honneur d’être son président, vingt années durant.
Et comme toute chose a une fin, je vous fait mes adieux même s’il n’est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments.Les mots ne sauraient suffire pour dire toute ma gratitude à la majorité d’entre vous pour les mains qui m’ont été tendues et pour les signes d’affection et d’égard qui m’ont été témoignés.
J’ai accepté volontairement la magistrature suprême de notre pays afin de parachever les missions qu’Allah m’a aidé à assumer depuis mon adhésion, en tant que Djoundi, à la glorieuse Armée de Libération nationale et jusqu’à la première phase Post-indépendance, mais également par fidélité au serment fait à nos vaillants Chouhada. J’ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté.
Les jours et les années se sont succédé, tantôt maigres et tantôt prospères, donnant lieu aux actions qui ont été les miennes, certaines satisfaisantes et d’autres moins, le propre de l’action humaine étant qu’elle est toujours à parfaire.
Rien n’étant jamais éternel dans la vie, je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays. Je demeure confiant, que vous poursuivrez, avec la nouvelle direction du pays, le processus de réforme et d’action pour garantir à notre pays davantage de prospérité et de sécurité, grâce à la vaillance, à l’ambition et à l’optimisme de notre jeunesse, le cœur battant de notre Nation.Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Vous avez été les meilleurs frères et sœurs, les meilleurs assistants et compagnons et j’ai passé, avec vous et parmi vous, les plus riches années de mon parcours au service de notre pays. Le fait de me retirer désormais chez moi n’est nullement une rupture des liens d’affection entre nous, encore moins l’oubli de mes souvenirs avec vous. Vous serez toujours au plus profond de mon cœur.
Je vous remercie tous pour le plus précieux acquis de ma magistrature à la tête de notre pays, la fierté et l’honneur dont vous m’avez comblés et qui ont été mon leitmotiv pour vous servir quand j’étais en bon état et même en étant malade.
L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard.
Je vous invite à demeurer fidèles au devoir de respect et de révérence à l’égard de ceux qui ont signé le miracle de notre libération nationale, qu’ils soient Chouhada ou Moudjahidine toujours en vie. De même que je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser et à être à la hauteur de la responsabilité de préserver le message de nos vaillants Chouhada.« Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore, et ils n’ont varié aucunement » (verset 23, El-Ahzab).
Gloire et éternité à nos Chouhada ».
Le Maghreb.dz, 19/09/2021
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Décès de l’ancien président : L'Algérie rend un dernier hommage à Abdelaziz Bouteflika
Algérie, Abdelaziz Bouteflika, #Algérie, #Bouteflika,Par : Med WaliLes obsèques débuteront au Palais du Peuple, en rendant un dernier hommage au défunt, avant de rejoindre sa dernière demeure au carré des Martyrs au cimetière d’El Alia après la prière du Dohr. Il faut savoir également que les citoyens d’Alger et d’ailleurs peuvent rendre un dernier hommage au défunt, dont la dépouille est exposée au niveau du Palais du peuple.Dans l’après-midi, le cortège funéraire s’ébranlera vers 13 h pour rejoindre le cimetière d’El Alia où le défunt sera enterré dans le carré des martyrs. Le frère cadet de l’ancien président de la République, Saïd Bouteflika, incarcéré actuellement à la prison d’El- Harrach pour des faits de corruption, pourrait rendre un dernier hommage au défunt suite à sa demande, l’administration pénitentiaire de la prison d’El- Harrach, a autorisé le détenu incarcéré dans son enceinte à assister funérailles.L’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est décédé dans la soirée de ce vendredi à l’âge de 84 ans, a annoncé la Télévision publique nationale, citant un communiqué de la Présidence de la République. Rentré au pays en 1999 après un long exil à l’étranger, il restera au pouvoir près de 20 ans, après avoir effectué 4 mandats consécutifs.Victime en 2013 d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC), il voit son état de santé se dégrader, sa mobilité est réduite et il n’effectue que de rares apparitions. L’ancien chef de l’Etat voulait briguer un cinquième mandat mais a été poussé à la démission en avril 2019 suite à la pression du mouvement populaire » Hirak » déclenché le 22 février de la même année.Biographie :L’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est décédé vendredi soir à Alger à l’âge de 84 ans, deux ans après sa démission suite à un mouvement populaire contre sa candidature à un 5ème mandat et appelant à un renouveau dans le pays. Le défunt Abdelaziz Bouteflika avait succédé en 1999 à Liamine Zeroual pour être réélu à la magistrature suprême pour trois mandats successifs, en dépit d’une santé fragile ayant marqué son troisième et quatrième mandat, suite un AVC en 2013.Né le 2 mars 1937, Abdelaziz Bouteflika milite très tôt pour la cause nationale. Il achève ses études secondaires quand il rejoint l`Armée de libération nationale (ALN) en 1956. Il est chargé d`une double mission de contrôleur général de la wilaya V en 1957 et 1958.En 1960, officier de l’ALN, il est affecté aux frontières sud du pays pour commander le « front du Mali » dont la création entrait dans le cadre des mesures visant à faire échec à l`entreprise de division du pays de la part de la puissance coloniale et à organiser l’acheminement des armes pour le compte des maquis de l’ALN à partir du Sud, ce qui lui vaudra le nom de guerre de « Si Abdelkader El Mali ».En 1962, il est député à l’Assemblée constituante et à 25 ans, il devient ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l`Algérie indépendante. Il est nommé, la même année, ministre des Affaires étrangères.Reconduit dans les fonctions de ministre des Affaires étrangères, il anime jusqu’en 1979, l’action diplomatique de l’Algérie, sous la houlette de l’ancien président feu Houari Boumediene qui avait initié la politique de défense des pays du Tiers monde et le parachèvement des mouvements de libération.Diplomate chevronné et reconnu, Bouteflika impulsera, pendant plus d’une décennie, la politique étrangère qui donnera à l’Algérie une notoriété au niveau international. Elu à l`unanimité président de la 29ème session de l`Assemblée générale des Nations unies en 1974, Bouteflika obtient la mise au ban, par la communauté internationale, du régime sud-africain pour sa politique de l`apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l`Organisation de libération de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l`Assemblée générale.A la mort du président Houari Boumediene, en 1978, il est contraint à un exil. De retour en Algérie en janvier 1987, il sera signataire de la « motion des 18 » consécutive aux événements d`octobre 1988.En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en tant que candidat indépendant à l`élection présidentielle anticipée d`avril 1999. Il est élu président de la République le 15 avril 1999.Dès sa prise de fonctions, Bouteflika œuvrera pour le rétablissement de la paix et la stabilité dans le pays. Il engage le processus de concorde civile, consacré, le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables.Il fut à l’origine d’une politique dite de « réconciliation nationale » qui a conduit, en septembre 2005, et conformément à sa promesse électorale, à l’adoption par un référendum populaire, d’une charte de réconciliation nationale, plébiscitée par 80% des Algériens.Ayant brigué quatre mandats successifs, le défunt Bouteflika fut contraint à la démission suite à un mouvement populaire qui refusait un cinquième mandat, eu égard notamment à sa santé déclinante.M. W.Le Maghreb.dz, 19/09/2021 -
Algérie: Avec Bouteflika, la France a reconnu son passé colonial
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Le mandat de Bouteflika en Algérie marqué par la reconnaissance par les présidents français du passé colonial
Au cours des 20 années de mandat de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, les relations entre l’Algérie et son ancien maître colonial, la France, ont connu des hauts et des bas. Alors que les présidents français depuis Nicolas Sarkozy ont pris des mesures pour reconnaître les actions néfastes de la France, l’Algérie n’a pas encore reçu d’excuses officielles de l’Élysée.
L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi à l’âge de 84 ans, n’a jamais hésité à rappeler à la France son passé colonial au cours de sa carrière politique. À la veille de son élection en 1999, lorsque Paris craignait que de nombreux partis boycottent le vote, voici sa réponse :
“La France a mené de très mauvaises politiques en Algérie parce que lorsque la France est arrivée ici, elle a vu un vaste espace vide – un terrain de jeu ouvert qu’elle a ensuite utilisé et abusé”, a-t-il déclaré.
Une fois élu, Bouteflika a demandé à plusieurs reprises à la France d’admettre ses méfaits coloniaux – pourtant il a poussé à la coopération entre les deux pays.
Mais en 2003, un traité d’amitié bilatéral n’a pas été signé lorsque le président français de l’époque, Jacques Chirac, n’a pas voulu discuter ouvertement du passé colonial de la France. Ce n’est qu’en 2007 qu’un président français, Nicolas Sarkozy, dénonce publiquement le colonialisme.
« Le système colonial était profondément injuste et allait à l’encontre des trois principes fondateurs de la République française : liberté, égalité et fraternité », a déclaré Sarkozy.
Comme son prédécesseur, François Hollande a refusé de s’excuser, mais a reconnu la brutalité des actions de la France en Algérie.
Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron a fait un commentaire qui a suscité les éloges de nombreux Algériens, mais a choqué la communauté des Français qui avaient autrefois vécu en Algérie.
« C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité, une barbarie, et cela fait partie d’un passé auquel nous devons faire face en nous excusant auprès de ceux contre qui nous avons commis ces actes », a-t-il déclaré.
En janvier de cette année, l’historien français Benjamin Stora a publié un rapport détaillé, commandé par Macron, recommandant plus de 20 actes « pratiques » de reconnaissance, mais sans s’excuser pour les actions de la France.
Le gouvernement algérien a salué le geste comme une étape positive – mais attend toujours des excuses officielles de la France.
Africatimes, 18/09/2021
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Algérie: Deuil national de trois jours suite au décès de Bouteflika
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Décès du président Bouteflika : Le président Tebboune décrète un deuil national de trois jours
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété samedi un deuil national de trois jours, avec mise en berne des drapeaux, sur tout le territoire national, à compter d’aujourd’hui, suite au décès de l’ancien chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, vendredi soir, à l’âge de 84 ans.
Par ailleurs, le défunt sera inhumé au cimetière d’El Alia, lors d’une cérémonie officielle qui aura lieu dimanche, selon Salim Hadjouti, membre du collectif de défense de Said Bouteflika, déclarant que « la famille du président a informé officiellement que Abdellaziz Bouteflika sera enterré dimanche au Carré des Martyrs d’El Alia ».
L’ancien Président de la République, Abdekaziz Bouteflika est décédé, durant la nuit de vendredi à samedi aux environs de 23 heures, à l’âge de 84 ans. Son décès a été annoncé officiellement par la chaîne de télévision publique.
Pour rappel, l’état de santé du désormais feu Abdelaziz Bouteflika ne cessait de se détériorer depuis l’AVC qui l’a terrassé en avril 2013.
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Algérie: Décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika
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L’ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika, est décédé vendredi 17 septembre à l’âge de 84 ans, a annoncé la présidence de la république dans un communiqué.
Depuis sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression de l’armée et de la rue, celui que les Algériens appelaient familièrement « Boutef » était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger.
Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives lancées le 22 février 2019 contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat, après 20 ans au pouvoir, malgré sa maladie.
Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) Bouteflika s’est engagé dans les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) pendant la guerre de libération contre le colonialisme francais. Il était chargé des approvisionnement en armes à l’Ouest notamment à partir du Mali ce qui lui a valu le nom de “Abdelkader El Mali”.
A l’Independence, il est élu député de Tlemcen en 1962, puis devient ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1963. Il occupe ensuite les fonctions de ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979. Après la mort de Boumédiène en décembre 1978, il est de 1979 à 1980 ministre conseiller du président de la République Chadli Bendjedid puis il est forcé à l’exil en 1981.
Rentré au pays en 1999, il restera au pouvoir près de 20 ans, après avoir effectué 4 mandats consécutifs.
Victime en 2013 d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC), il voit son état de santé se dégrader, sa mobilité est réduite et il n’effectue que de rares apparitions.
La date de son enterrement n’a pas été précisée.
Le Jeune Indépendant, 17/09/2021
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Algérie: Des commentaires émouvants sur le Moujahid Bouteflika
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En faisant le tour de la toile, nous avons retenu les commentaires suivants suite au décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika :
-Nous retiendrons de lui l’image de l’homme qui depuis son très jeune âge, aura su honorablement représenter l’Algérie sur la scène internationale, notamment durant les années d’or de sa diplomatie.
-Il restera vivant par ses idées, par la paix et la sécurité dont jouit l’Algérien, par le statut diplomatique qu’il a restitué à l’Algérie, par ses mots et surtout par l’armée qu’il a bâti en 20 ans . L’histoire se souviendra de cet homme et lui rendra justice.
-Pendant ses 16 années à la tête de la diplomatie du pays, Bouteflika a été une figure du « tiers-mondisme ». Tout au long des années 1960-70, l’Algérie a abrité et accueilli plusieurs mouvements de libération ce qui a valu le surnom de « Mecque des révolutionnaires » à Alger.
– Malgré ses dernières années de mandat où il n’était que l’ombre de lui même, Bouteflika restera un président avec un charisme exceptionnel, un homme qui a tant donné à l’Algérie durant toute sa vie politique notamment à travers la diplomatie.
– À 26 ans, le plus jeune ministre des affaires étrangères.
– A fait rayonner la diplomatie de la jeune Algérie dans le monde.
– A fait d’Alger, la Mecque des révolutionnaires.
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Abdelaziz Bouteflika : la fumisterie politique
Par Mustapha Hadni
Pour tenter de comprendre la longévité du règne de Bouteflika et ses effets dévastateurs sur le pays dans les différentes strates de la société, il convient de revisiter, d’une part, les conditions historiques et politiques qui ont précédé son intronisation à El Mouradia et déceler, d’autres part, les leviers et les mécanismes s’appuie de l’exercice de son pouvoir.
Après l’ouverture frelatée, issue des événements d’octobre 1988, l’Algérie se retrouve en 1991 au bord d’un gouffre sans fond. L’installation annoncée d’un état théocratique mettait en danger l’état-nation et l’exclusion programmée de la démocratie est alors inéluctable. Profitant d’un désenchantement national né de la faillite provoquée du système national, les islamistes intégristes menacent l’identité Algérienne dans sa vocation ancienne de progrès, de tolérance et de liberté.
La direction suprême du pays, rappelle alors Mohamed Boudiaf de son exil marocain pour lui confier la tâche difficile de sauver le pays d’un imminent péril national. S’adressant à une jeunesse frustrée et contestataire du système, le père fondateur du FLN historique clame sa fidélité au projet du mouvement national, aux idéaux de la révolution de Novembre et à sa doctrine politique. Il croyait à une Algérie libérée de toutes les oppressions et archaïsmes, et tournée résolument vers la modernité.
Au bout de six mois, il est assassiné et l’espoir tant suscité fut de courte durée. Cette brève parenthèse d’enchantement national cède à la folie meurtrière des partisans de l’état théocratique. Des années durant, le peuple Algérien fait face à un combat inégal et à une période de dérives et de barbarie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en dépit du déficit de consensus national contre l’islamisme totalitaire, et souvent, dans l’indifférence totale des sociétés occidentales. Ce moment douloureux a été pour le peuple Algérien une grande épreuve nationale suscitant diverses formes de solidarité, de lutte, d’organisation efficace, de prise de conscience nationale, au cours de laquelle ont été tramées des conspirations contre l’Algérie et son idéal démocratique.
C’est à la fois dans les conditions d’une posture victorieuse contre la nébuleuse islamiste armée et face à l’épuisement national que s’installe aux commandes Abdelaziz Bouteflika. Vingt ans de règne, durant lesquels, il substitut le système, par un sous-système, cynique, machiavélique, perfide, paternaliste, et falsificateur, et ce, dans le même état d’esprit à contester et à nier l’Algérie démocratique. Il le bâtit sur deux fondements : les structures sociales archaïques et la rente.
C’est sur le terrain encore vulnérable des tentatives néfastes du conservatisme social et religieux, sous couvert d’initiatives plus partisanes que politiques, et dans un cadre planifié et élaboré que le sous-système revigora d’une manière persistante les structures tribales, claniques, ethniques et religieuses. Elles constitueront, d’emblée, le soubassement de la force d’encadrement du sous-régime sociétal, avant de bâtir une oligarchie financière qui s’érige en forteresse de corruption et de prédation, où se cristallise plusieurs forces financières aux trajectoires plurielles pour finir par être des détonateurs.
Enfin, l’évolution la plus marquante a trait au transfert de la dominance dans le sous-système politico-social de l’instance politico-ideologique aux forces économiques prédatrices. Ces dernières sont constituées essentiellement d’une oligarchie compradore qui doit sa richesse à sa collusion à l’appareil politico-ideologique du sous-système, qui s’est approprié les segments important de l’économie nationale. Pour Bouteflika, le pouvoir de la finance et les structures sociales archaïques ont la vertu – pour lui- de réduire à l’impuissance le peuple Algérien. Plus soucieux par sa longévité au pouvoir que par le devenir du pays, Bouteflika, empêchera, incontestablement, l’édification d’une entité nationale liée au progrès moderne sous toutes ses formes et l’émergence d’une conscience positive éclairée du peuple : un idéal Algérien qu’il a combattu et sans cesse contesté.
L’Algérie, un pays pourtant riche de ses hommes, de son passé, de son histoire et de ses ressources vit, vingt ans durant, d’emprunts faits à des idéologies aberrantes et à d’affligeants simulacres culturels et économiques qui ne reflètent aucunement le but digne d’un peuple tourné résolument vers l’avenir. En définitive, le pays subit deux décennies de régression politique, culturelle et éducative, dont les répercussions se ressortiront à très long terme.
L’histoire Algérienne retiendra, de toute évidence, que ce règne est des plus longs et dévastateurs de tous les pouvoirs post-independance, et que par son caractère foncièrement anti-national, porte dans son essence même, les germes de sa propre destruction. Les Algériennes et Algériens, depuis l’avènement du mouvement populaire se sont réappropries leur pays et vivent, depuis, aux rythmes de la révolution du sourire, pendant que Bouteflika, chassé du pouvoir, vit dans la déchéance et que ses courtisans honnis par le peuple croupissent dans les geôles Algériennes.
L’Avant-garde, 26/06/2021
Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Bouteflika, corruption, clientélisme, rente,
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Algérie : 18e ministre de Bouteflika en prison
Hocine Necib sous mandat de dépôt
par Abla Chérif
Les enquêtes judiciaires avancent à grands pas dans les dossiers liés à la corruption. Hier, Hocine Necib, un autre ministre de l’ère Bouteflika, a été placé sous mandat de dépôt.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Ancien ministre chargé des Ressources en eau, Hocine Necib doit certainement sa chute à la gestion du dossier du groupe Amenhyd. Comme la majorité des ex-responsables actuellement incarcérés, il est poursuivi pour mauvaise utilisation de sa fonction, et octroi d’indus avantages aux hommes d’affaires Chelghoum (les trois frères), eux-mêmes en détention depuis 2019.
À cette époque, Hocine Necib avait été, lui, auditionné au niveau de la Cour suprême qui l’avait placé sous contrôle judiciaire. Son dossier a été transféré une année plus tard (en août 2020) au pôle spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed, en raison de la suppression de la juridiction de privilège. L’ex-ministre des Ressources en eau n’est cependant pas poursuivi uniquement dans le dossier des frères Chelghoum, il est aussi poursuivi dans une autre affaire en instruction au niveau de la quatrième chambre du pôle pénal du tribunal de Sidi-M’hamed.
Son nom figure dans la liste des personnalités poursuivies avec les frères Kouninef. Saïd Bouteflika, Reguieg Mokhtar, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Temmar Abdelhamid, Abdeslam Bouchouareb, Amar Tou, Houda Feraoun, Amar Ghoul, Beraki Arezki, Loukal Mohamed, Abdelkader Zoukh, Bedrici Ali, Far Bachir (ancien wali) et Tarik Kouninef sont poursuivis pour octroi d’indus avantages. En raison de la complexité de l’affaire, le dossier a été scindé en deux parties au niveau de la justice : l’une concerne exclusivement les frères Kouninef, et la seconde englobe les ministres.
Hier, aucune source fiable n’était cependant en mesure d’établir dans quelle affaire Hocine Necib a été placé sous mandat de dépôt ce mardi. Dans la matinée, l’ancien chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal, avait été auditionné au niveau de la même chambre (la troisième chambre). Son audition a été suivie de celle de Arezki Beraki, ex-ministre des Ressources en eau, incarcéré le 17 juin dernier. Il a été placé en détention pour des actes qui lui sont reprochés durant son mandat de directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
Ce qu’il faut savoir aussi est que Hocine Necib fait partie des quatre ex-ministres ayant bénéficié du contrôle judiciaire en 2019, une mesure prise dans l’attente de la poursuite de l’enquête judiciaire menée, et qui a nécessairement pris de longs mois en raison du nombre de dossiers en instruction.
Il fait aussi partie des nombreux ministres qui défilent actuellement, quotidiennement, au niveau du pôle pénal du tribunal de Sidi-M’hamed où le spectre du congé de l’année judiciaire semble s’éloigner.
A. C.
Le Soir d’Algérie, 14/07/2021
Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Bouteflika, corruption, gabégie, malversation, détournement, Hocine Necib, Saïd Bouteflika, Reguieg Mokhtar, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Temmar Abdelhamid, Abdeslam Bouchouareb, Amar Tou, Houda Feraoun, Amar Ghoul, Beraki Arezki, Loukal Mohamed, Abdelkader Zoukh, Bedrici Ali, Far Bachir, Tarik Kouninef,
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Les élections algériennes vues par Open Democracy
Ces élections étaient censées livrer une « Nouvelle Algérie ». Alors pourquoi les Algériens n’ont-ils pas voté ?
Le pays vient de connaître son taux de participation le plus bas jamais enregistré, affaiblissant la position des élus et exposant un fossé persistantSamedi 12 juin, les Algériens se sont rendus aux urnes pour voter pour un nouveau parlement. Il s’agissait de la première élection depuis la démission du président Bouteflika en 2019, à la suite des manifestations de masse appelées mouvement Hirak.
L’élection a vu d’importants boycotts de la part d’une grande partie de l’opposition et le scepticisme d’une grande partie de la population quant à la probabilité d’un changement significatif. Le taux de participation a été le plus bas jamais enregistré dans le pays, confirmé à seulement 23% par l’Autorité électorale nationale indépendante (ANIE), qui a été créée à la suite des manifestations de 2019. La faible participation nuit à la réputation des élus et des efforts bien plus importants seront nécessaires pour inclure les Algériens dans les institutions politiques de leur pays.
Plus de 20 000 candidats se sont présentés pour 407 sièges, représentant 58 régions électorales. Un peu plus de 10 400 de ces candidats provenaient de 28 partis politiques, qui se présentaient avec 646 listes, mais un nombre encore plus important (12 086) étaient des indépendants, qui se présentaient avec un nombre sans précédent de 837 listes.
Dans certaines régions, des bureaux de vote ont été fermés en raison d’affrontements entre manifestants et autorités, selon des journalistes.
Le chef de l’ANIE, Mohamed Chorfi, a annoncé les résultats mardi 15 juin et le président de la Cour constitutionnelle Kamel Fenniche a confirmé et mis à jour les résultats une semaine plus tard, mercredi 24 juin.
Les partis nationalistes traditionnels, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), alignés, qui dominent la scène politique en Algérie depuis son indépendance, ont été durement touchés. Bien que le FLN remporte encore globalement, il perd 57 sièges, passant de 155 à 98. Les candidats indépendants, dont de nombreux jeunes sans affiliation politique, arrivent en deuxième position avec 84 sièges. Le parti islamiste modéré, le Mouvement pour une société pacifique (MSP), a augmenté sa part des voix pour prendre la troisième place, suivi par le RND.
Un changement significatif est la baisse du nombre de femmes députées de 35 % à 8 % du parlement, malgré le fait que les femmes candidates représentent la moitié de tous ceux qui se sont présentés. Cela peut s’expliquer par l’atmosphère politique très patriarcale qui a accompagné la campagne électorale. De même, des responsables de l’ANIE nous ont fait remarquer que le processus de sélection des candidats permettait des dérogations si les quotas de genre ne pouvaient pas être respectés. Une directive informelle signée par l’ANIE demande aux délégués de ne pas être trop stricts sur la question des quotas pour les femmes, au lieu de donner la priorité, semble-t-il, à de nouveaux quotas pour les jeunes candidats. le peuple et les partis politiques.
Participation des jeunes
Le président Tebboune a appelé à ces élections législatives anticipées, dans le cadre de sa feuille de route pour une « Algérie nouvelle ».
Pour inciter les jeunes à participer, des quotas ont été mis en place dans la nouvelle loi électorale de 2021 pour garantir qu’au moins la moitié des candidats de chaque liste aient moins de 40 ans et qu’au moins un tiers soit titulaire d’un diplôme universitaire.
Des subventions d’environ 2 000 £ ont également été offertes aux candidats âgés de 40 ans ou moins, pour financer leurs campagnes électorales. De nombreux Algériens plus âgés ont ironiquement appelé cela le « parlement de l’emploi des jeunes ».
Cela a certainement tenté un groupe de jeunes, déçu par l’absence d’une feuille de route tangible du Hirak, à s’engager dans les élections et à réfléchir à la manière de contribuer à l’avenir du pays.
Le Dr Loubna Nacer, membre d’un réseau de jeunes chercheurs, de l’Université de Bordj Bou Arreridj, a souligné que le mouvement Hirak « a vraiment changé les mentalités et les mentalités des jeunes ». En particulier, a déclaré Nacer, cela les a rendus «plus engagés dans la protection de leur environnement local. C’était une question politique. Faire quelque chose de positif au niveau local faisait partie de la création de la « Nouvelle Algérie » à laquelle tant de jeunes aspiraient. »
Divers forums de la société civile, en particulier depuis 2011, ont fait campagne pour un changement politique en Algérie, ciblant le Parlement et la presse, ainsi que travaillant activement sur le terrain sur un large éventail d’actions, de la solidarité à l’environnement et à l’entrepreneuriat social. Les jeunes ont été à l’avant-garde de tout cela.
Perte de confiance
Le mouvement Hirak de 2019 a démontré la frustration de toute une génération face à son exclusion de la vie politique. Il a dénoncé avec éloquence la corruption et la hogra (le mépris des citoyens ordinaires) des anciennes manières de gouverner. La réponse positive des manifestants algériens, qui ont brisé le mur de la peur autour de la protestation politique et revendiqué leurs droits de manière toujours pacifique, pendant de nombreuses semaines, a été remarquable.
Les récents entretiens que le président Tebboune a accordés aux journaux français Le Point et Al Jazeera, ainsi que les conférences de presse, à la fois le jour des élections et avant, ont mis en évidence les mesures prises par le gouvernement pour communiquer plus ouvertement.
S’adressant aux Algériens dans le pays et à l’étranger, pour exposer les aspirations et les défis et risques auxquels le pays est confronté, les discours du président semblaient être une tentative de rétablir la confiance dans les institutions algériennes.
L’élection a suscité le scepticisme d’une grande partie de la population quant à la probabilité d’un changement significatif
Alors que d’importants débats sont en cours, notamment en ligne, le Hirak est affaibli car il ne propose pas de solutions de terrain aux problèmes auxquels le pays est confronté.
Le Hirak a appelé à la démocratie, et c’est lors des élections, aussi problématiques soient-elles, que la voix du peuple se fait entendre. L’élection des représentants au Parlement est primordiale pour garantir que les personnes qui détiennent le pouvoir l’exercent équitablement et pour aider les personnes à exercer leurs droits sociaux, civils et politiques.
Avant ces élections, de grandes grèves ont frappé différents secteurs, notamment l’éducation, la santé et les services postaux. La pandémie, les confinements et les fermetures de frontières ont durement touché l’Algérie et sa diaspora, tout comme la chute des prix du pétrole à la suite des ralentissements mondiaux. Le chômage reste un défi majeur. Soutenir les entreprises pour sortir de la crise, diversifier l’économie, améliorer les soins sociaux, la santé et l’éducation, passer aux énergies renouvelables et restaurer la confiance dans les institutions, sont tout aussi importants à réaliser.
Une nouvelle Algérie
Des scandales de corruption – notamment des candidats payant pour être à la tête d’une liste de parti, et des salaires triplés sous le président précédent, Abdelaziz Bouteflika – et l’impression du parlement comme inefficace, simplement un tampon pour les décisions prises par l’exécutif, soulignent besoin de changement. Les divisions sur le vote et le faible taux de participation indiquent le scepticisme des Algériens quant à son exécution, ainsi qu’un rejet de la feuille de route de Tebboun par le Hirak.
Un changement significatif proviendra plus probablement du véritable activisme dans les rues d’Algérie, comme cela a été le cas pendant le Hirak, et du travail de terrain des jeunes, des associations, des groupes communautaires, du journalisme et des débats en ligne organisés par des universitaires et des personnalités de la société pays.
Les jeunes sont engagés et participent à des projets communautaires, tels que la protection de leur environnement et la création de petites et moyennes entreprises dans une multitude de secteurs contribuant à la reprise post-COVID et à la régénération au niveau local. Rétablir leur confiance dans les institutions politiques et renforcer ces institutions est une prochaine étape importante.
A l’issue des élections, le président Tebboune a annoncé que « la participation n’était pas importante ». Il est certain que pour son gouvernement, la principale priorité était de restaurer la relation endommagée entre la gouvernance algérienne, et en particulier le processus électoral, et les citoyens. Les administrations électorales, les ministères et les missions diplomatiques ont tous dû accepter le rôle indépendant de l’ANIE. Il n’est pas clair si cela s’est produit.
La reconstruction et la revitalisation des institutions politiques du pays seront primordiales pour garantir que l’Algérie se redresse de manière juste et durable et prospère au cours des prochaines décennies.
Open Democracy, 30 juin 2021
Etiquettes: Algérie, élections législatives, Abdelmadjid Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, Hirak, corruption,