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  • Algérie: Un nouveau système socio-politique

    Tags: Algérie, Abdelmadjid Tebboune – Algérie: Un nouveau système socio-politique

    Pour d’aucuns qui doutent encore de la capacité de l’Algérie à se redresser après une longue période d’hibernation, voire presque d’isolement, ils doivent comprendre les changements intervenus depuis décembre 2O19, et avoir à l’esprit les objectifs fondamentaux poursuivis surtout au lendemain de la révision de la Constitution qui dès lors est le cadre idéal au renforcement du lien national et la garantie des libertés démocratiques du citoyen. C’est aussi le reflet des aspirations du peuple, fruit de sa détermination et produit de mutations politiques, sociales et économiques profondes consacrant plus solennellement à jamais la primauté du droit et de la souveraineté populaire. C’est aussi le développement et l’unité de la nation algérienne dans la paix, la sécurité et la justice.
    Un choix qui correspondait à une volonté de réalisme venant rattraper à grande vitesse des retards qui par le passé ne permettaient pas d’envisager raisonnablement l’Etat de droit, l’unité nationale ou encore un développement durable.

    Chacun sait par les problèmes vécus par le pays durant deux décennies de suite, les difficultés de développement suscitées, les rebondissements dialectiques dont la période en question était familière, une source de menaces contre l’unité nationale.

    Face à cette précarité sur tous les fronts de la vie de la nation, en décembre 2019 est apparu un nouveau système socio-politique qui s’est avéré une étape nécessaire pour le redressement du pays sur des piliers solides pour réapprendre à vivre ensemble et à consolider la conscience d’appartenir à une seule et même nation : la Nation algérienne.

    L’Etat actuel a été conçu dans la conscience de son dépassement à plus ou moins moyenne et longue échéances. En effet, dès que furent mis en place les institutions et les organes nécessaires au fonctionnement de l’Etat, c’est-à-dire la nouvelle Loi fondamentale du pays, le Gouvernement, l’Assemblée nationale populaire suivis des assemblées élues au niveau local, c’est toute l’œuvre d’unité et de changements qui a été amorcée sous le grand chapiteau de la démocratie participative.

    L’objectif du programme politique du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune étant de faciliter la proximité avec le peuple et d’édifier une culture nationale qui soit un véritable ciment de l’unité nationale parce qu’elle assimile tous les héritages historiques de la nation algérienne. Cet objectif est affiché en priorité à savoir vivre ensemble dans la confiance et la fraternité, que le développement économique et social se fasse dans l’équité et l’équilibre des régions, afin qu’aucune d’elles ne soit volontairement désavantagée et que les fruits du progrès doivent équitablement être distribués entre tous les Algériens. Le président Abdelmadjid Tebboune, a constamment privilégié cette politique à savoir ce qui pouvait unir les Algériens, suivant en cela le peuple, dont la volonté d’unité ne s’est du reste jamais démentie.

    A présent, la société algérienne est de nouveau devant un autre retournement dialectique : le concept socio-politique nouveau, à cause de son succès même, créant le besoin d’une plus grande unité et, face à ce besoin, commençait à apparaître comme une embellie au plan de développement de la conscience nationale du peuple et au développement rapide de la société sur le plan économique, social et culturel. C’est dire que l’institution de l’Etat de droit permet à la fois, de parfaire l’unité nationale qui est un des objectifs fondamentaux de l’action présente, de réaliser des économies substantielles, de mieux définir les responsabilités et d’assurer l’unité d’action qu’exige toute entreprise de renouveau national.

    Par B. Chellali

    Lemaghreb:dz, 11/11/2021

    #Algérie #Abdelmadjid_Tebboune

  • Libye: L’Algérie décline l’invitation de Tebboune

    Tags: Algérie, France, Libye, Abdelmadjid tebboune, Emmanuel Macron – Libye: L’Algérie décline l’invitation de Tebboune

    L’Algérie prendra part à la conférence internationale sur la Libye, qui se tiendra vendredi dans la capitale française, pour tenter d’apporter un soutien aux élections du 24 décembre. C’est ce qu’a fait savoir ce mercredi à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.

    Lors d’un point de presse tenu au Palais des Nations à l’occasion de la clôture des travaux de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir que l’Algérie participera à la conférence internationale de Paris sur la Libye avec une délégation ministérielle. M. Lamamra a également expliqué que les relations tendues entre Alger et Paris, suite au grave dérapage du président français Emmanuel Macron, ne permettent pas pour le moment la participation du président de la République.

    Lamamra a laissé entendre qu’il sera à la tête de la délégation qui représente l’Algérie dans cette conférence, insistant sur le rôle crucial que joue l’Etat Algérien dans la résolution de la crise libyenne, qui perdure depuis la chute de l’ancien leader libyen, Mouammar Kadhafi.

    Il convient de souligner que les responsables de la plupart des pays impliqués dans le dossier libyen, dont la vice-présidente américaine Kamala Harris et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, seront présents. La Russie sera elle aussi représentée par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

    Lors du point de presse, M. Lamamra est par ailleurs revenu sur le lâche assassinat des trois citoyens algériens par l’armée du Makhzen, qualifiant ce barbare attentat d’ « acte délibéré » visant à bloquer tous les points de passage dans le territoire sahraoui et d’interdire la libre circulation, notamment après la dernière dérive du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

    Il a, dans ce contexte, insisté sur le droit de l’Algérie de prendre les mesures nécessaires comme riposte à cette agression, tout en soulignant que l’Etat Algérien assumera sa responsabilité pour la protection de ces citoyens et de leurs biens en dehors des frontières nationales.

    S’agissant de la question du statut d’observateur accordé à Israël par Moussa Faki, Lamamra a tenu à préciser que cette décision n’était pas compatible avec les principes fondateurs de l’UA, et qu’il s’agit notamment d’une mécanique institutionnelle qui n’était pas respectée.

    Il a aussi affirmé que tous les pays arabes faisant partie de l’UA, et « même ceux qui ont signé des accords de paix avec Israël comme l’Egypte », étaient contre cette décision « sauf le Maroc », qui a mis en place un lobby pour défendre les intérêts de son nouvel allié.

    Concernant la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, M. lamamra a fait savoir la diplomatie algérienne est appelée à redoubler d’efforts et à œuvrer à s’adapter aux objectifs stratégiques de la politique de refonte nationale que le président de la République s’est engagé à concrétiser dans le cadre de son processus d’édification de l’Algérie nouvelle.

    Cette démarche se concrétise à travers « une coordination étroite et efficace avec l’ensemble des services et des structures de l’Etat » dans ses activités liées aux actions extérieures ainsi qu’à travers l’ouverture aux opérateurs économiques dans les secteurs public et privé, les intérêts de l’Algérie étant imbriqués et indivisibles.

    Pour le chef de la diplomatie, cette initiative permettra de redynamiser la diplomatie algérienne et d’organiser son rôle pour l’adopter avec la nouvelle politique nationale et la nouvelle feuille de route

    Le ministre, s’est dit convaincu que les nouvelles nominations dans le corps diplomatique « contribueront largement à la nouvelle dynamique insufflée à l’action diplomatique, compte tenu des facteurs professionnels consacrant la volonté du Président de la République » de renouveler et de rajeunir le secteur et promouvoir la représentation de la femme, tout en mobilisant l’expérience de nombre de cadres via une approche intégrée visant la consolidation de notre diplomatie en termes d’interactivité et d’influence sur tous les plans, de manière a servir les intérêts suprêmes de la Patrie.

    Le Jeune Indépendant, 11/11/2021

    #Algérie #France #Libye #Macron #Tebboune

  • Tebboune n’ira pas à la conférence sur la Libye

    Tags : Algérie, France, Libye, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron – Tebboune n’ira pas à la conférence sur la Libye

    Le président Tebboune n’ira pas à Paris pour la Conférence internationale sur la Libye qui se tient demain dans la capitale française. « Les conditions ne sont pas réunies pour la participation personnelle du président », a déclaré ce mercredi le ministres des Affaires étrangères Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse à Alger.

    Cependant l’Algérie sera représentée à cette rencontre. « Nos frères Libyens ont insisté pour une participation active de l’Algérie, nous allons donc participer », a encore précisé M. Lamamra.

    Macron invite Tebboune à Paris

    À la veille de la tenue de la Conférence internationale pour la Libye, vendredi prochain, le chef d’État français, Emmanuel Macron, a invité son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, à prendre part à ce sommet.

    “L’Algérie est un acteur majeur dans la région et le président de la République souhaite la participation du président Tebboune à cette conférence”, a indiqué un conseiller de l’Élysée, cité par l’AFP.

    “Le président Tebboune a bien entendu été invité par le président de la République à participer à la Conférence internationale pour la Libye organisée à Paris le 12 novembre prochain”, a précisé la même source.

    Cette invitation intervient dans un contexte de crise diplomatique provoquée par les propos de Macron, le 2 octobre passé, où il décrivait un système algérien “politico-militaire” et la négation de la nation algérienne. Des propos qui ont provoqué une grande colère en Algérie.

    À ce propos, le conseiller de l’Élysée a assuré que le président Macron “regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés”. Et d’ajouter qu’il (le président) “a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie”.

    Et pour tenter de calmer le jeu et de ramener les relations entre Alger et Paris à la situation d’avant le 2 octobre, Emmanuel Macron s’est dit “fortement attaché au développement des relations entre nos deux pays sur le plan bilatéral au bénéfice des populations algérienne et française, mais également pour répondre aux grands défis régionaux”.

    En somme, c’est la première fois que l’Élysée s’exprime de manière ouverte sur la tension qui mine l’axe Alger-Paris. Est-ce un premier pas vers le dénouement de la crise ? Abdelmadjid Tebboune, qui a assuré cette semaine lors d’une interview au journal allemand Der Spiegel qu’il ne sera pas celui qui “fera le premier pas”, se rendra-t-il à Paris pour assister à la Conférence sur la Libye ? Rien n’est moins sûr d’autant qu’il a également assuré que la crise est “partie pour durer”. D’évidence, Alger ne pourrait pas rater le rendez-vous parisien où se décidera en partie l’avenir de la Libye.

    Liberté, 10/11/2021

    #Algérie #France #Libye #Macron

  • Tebboune greatly regrets Angela Merkel’s departure

    Tags : Algeria, Germany, Abdelmadjid Tebboune, Angela Merkel, Western Sahara, Morocco – Tebboune greatly regrets Angela Merkel’s departure

    Algerian President Abdelmadjid Tebboune recently closed his country’s airspace to France out of anger at a comment from Emmanuel Macron. DER SPIEGEL spoke with Tebboune about the diplomatic fracas, his country’s path to modernization and why journalists are still being locked up in Algeria.

    The road leading to the presidential palace in Algiers winds its way up to a barrier manned by heavily armed military guards. Behind them are the expansive palace grounds, with whitewashed buildings, verdant courtyards and burbling fountains.

    Since December 2019, the palace has been occupied by Abdelmadjid Tebboune. The 75-year-old became president after two decades of rule by Abdelaziz Bouteflika, that sickly, aging autocrat who, toward the end of his reign, ran the country from a seaside villa, supported by the all-powerful military. But by spring 2019, Algerians had had enough of the corrupt, incompetent Bouteflika and poured into the streets by the hundreds of thousands, triggered by the president’s announcement that he intended to run for a fifth term in office. The protest movement, which came to be known as Hirak, forced him to step aside that same year. In December elections, Tebboune received the most votes.

    At just 40 percent, though, voter turnout was historically low. Many who had joined the protest movement boycotted the election. They had been hoping for a longer interval between Bouteflika’s resignation and new elections, which would have given Hirak more time to organize. But the army pushed through the vote, for which just five out of 23 candidates were certified – all of whom were products of the country’s entrenched power structures.

    Algeria is a key country for Europe from both a strategic and political perspective. Migrant routes run through the country, used by people from sub-Saharan Africa and others eager to reach Europe. And Algeria also supplies natural gas to Spain and other European countries. The largest country in Africa by area, Algeria shares a border with northern Mali, a restful region controlled by various groups, some of them Islamist, where French and German troops have been the target of repeat attacks. The country’s other neighbors include Libya, Tunisia and Morocco. As such, the government in Algiers plays a vital role of mediator and as guarantor of security – when it actually decides to take on the task.

    Tebboune is currently attempting to reposition his country on foreign policy, seeking to establish closer ties to new partners like the United States, Italy and Germany, in part as a way of distancing his country from the former colonial power of France. In October, he broke off diplomatic relations with Paris and is allegedly is no longer taking calls from the office of French President Emmanuel Macron, with whom he used to maintain close contact. Withstanding such crises, say those close to Tebboune, is part of Algeria’s newfound sovereignty.

    DER SPIEGEL: Mr. President, in a conversation with young Algerians in late September, the French president raised the question as to whether Algeria had even been a nation prior to its colonization by France. You immediately broke off diplomatic relations in response. Is a single sentence enough to justify such a reaction?

    Tebboune: You can’t question a people’s history and you can’t insult the Algerians. What was revealed there was the old hatred harbored by the colonial masters, though I know that Macron is far away from thinking in that manner. Why did he say that? I think it was for reasons of campaign strategy. It is the same discourse that has long been pursued by right-wing extremist journalist Éric Zemmour: Algeria wasn’t a nation, he claims, it was France that transformed it into a nation. With his comment, Macron placed himself on the same side with those who justify colonization.

    DER SPIEGEL: But until that point, you got along well with Macron. You were involved in joint projects, including taking a new look at your nations’ histories. Do you regret the current crisis?

    Tebboune: I have no regrets. Macron reignited an old conflict completely unnecessarily. When Zemmour says something like that, who cares? Nobody pays attention to him. But when a head of state claims that Algeria wasn’t an independent nation, that is very serious. I won’t be the one to take the first step. Otherwise, I’ll lose the support of all Algerians. It’s not about me, it’s about a national problem. No Algerian would accept it were I to initiate contact with those who insulted us.

    DER SPIEGEL: Last year, the French president commissioned a report from a historian who has been asked to make recommendations for how Paris should deal with its colonial history. What did you expect from him, from France? An apology?

    Tebboune: Our country doesn’t need an apology from Macron for something that happened in 1830 or 1840. But we do want a complete and unreserved recognition of the crimes that France committed. And Macron has already done so. In 2017, he declared publicly that colonization had been a crime against humanity. You know, the Germans destroyed an entire village in Oradour-sur-Glane in 1944. That massacre is commemorated to this day, and rightly so. But in Algeria, there were dozens of Oradour-sur-Glanes. The residents of innumerable villages were herded into caves, wood was thrown inside and then set on fire. The people suffocated horrifically.

    DER SPIEGEL: So there is no indication that the crisis with France will end any time soon?

    Tebboune: No. If the French now want to travel to Mali or Niger, they’ll have to fly for nine hours instead of four. Though we will make exceptions for the recovery of the injured. But when it comes to everything else, we don’t really have to cooperate with each other anymore. Maybe that’s just over. We weren’t subhumans, we weren’t a people of nomadic tribes before the French showed up.

    « I greatly admire Angela Merkel’s stamina and her modesty. I greatly regret that she is now going. »

    DER SPIEGEL: In your interactions with a different European country, with Germany, your tone has been far more conciliatory. Why? What binds Algeria with Germany?

    Tebboune: The Germans have always treated us with respect. They have never approached us with arrogance and there have never been any disagreements on foreign policy. Plus, I greatly admire Angela Merkel’s stamina and her modesty. I greatly regret that she is now going. I will never forget how she personally looked after me when I was in Germany for medical treatment. Germany is a role model for us in many different ways.

    DER SPIEGEL: You are also interested in expanding economic ties with Germany. What are your expectations from the new government in Berlin, once it takes office?

    Tebboune: To be honest, all that is possible. I would, for example, like to see us build a large hospital in Algiers together. A place that can handle all specialized areas of medical care, for the entire Maghreb. An African president could then finally receive treatment on his own continent instead having to travel to Switzerland. We would be prepared to finance the bulk of this project. There is also a great deal of potential on renewable energies. With German help, we could supply Europe with solar power.

    DER SPIEGEL: Two years ago, you promised to put an end to the old way of doing things and initiate a new era in Algeria. How much of that has since come true?

    Tebboune: I eliminated taxes for all salaries below 30,000 dinars, around 190 euros, per month. I have increased the minimum wage. Rural regions that have thus far been largely forgotten are receiving special assistance. But one of the most important tasks is that of injecting new morals into the administration and the economy. We have been battling corruption for the last two years.

    Tebboune spent enough time as part of the power apparatus in Algiers to know how few scruples Bouteflika had. Over the course of several years, the old head of state transferred billions of dollars out of the country. The new government is still searching the world for the stolen money with the help of consulting firms – in the U.S., in Switzerland and in other European countries. The new government apparently also seized large sums of money in Algeria itself – at least that is what those close to the president claim. Tebboune has also announced numerous economic reforms. But how many of those plans will he actually be able to implement? Is the Ministry of Startups, which he launched, just a bluff or is it really an effort to change things in the country? And what does it mean when the head of the military is on television just as often as the president?

    DER SPIEGEL: Before you took office, the military locked up high-ranking members of the old power apparatus, including Bouteflika’s brother Saïd, who was later sentenced. Were additional arrests made on your watch?

    Tebboune: Of course. I am currently battling corruption primarily in the lower ranks. What took place at the governmental level was an unforgiveable squandering of this country’s riches. It is the citizens who must pay for day-to-day corruption. But that is now over. Never again should someone have to produce a banknote in a city hall to get a new passport.

    DER SPIEGEL: Is it really possible to just change a system and habits that have become ingrained over the course of several decades?

    Tebboune: It starts with the fundamental things. We had to completely rebuild the state. We used to have what I would call an informal state. I brought a lot of people from the private economy into government. The government spokesman used to be a television moderator; the man who now leads the Ministry for Startups was part of the 2019 protest movement. We are currently completely revamping the audit office. We are going after tax dodgers. And we have agreed on a new constitution that will grant the citizens more rights.

    DER SPIEGEL: And yet, people in Algeria are more frightened of state repression than ever before and are afraid of expressing their opinions. Journalists are being arrested in your country. Are you not just the civilian façade of a continuation of the military regime?

    Tebboune: The Algerian people know that isn’t true. I was the one who nominated the chief of the army. In addition to being president, I am also the defense minister. The country’s secret services are under my control and no longer belong to the military. That is the new reality in Algeria, underpinned by the constitution: self-confident action instead of dependencies.

    DER SPIEGEL: What is the current balance of power between the army and the president?

    Tebboune: I’ll tell you. The chief of the army, who is under my command, received an order from me to modernize the military. Beyond that, he has enough to do with the sensitive situation on our borders. I am the political leader. Nobody will carry out that responsibility in my stead. I was the one who ordered the closure of Algerian airspace for French military flights. I was also the one who did the same for Moroccan aircraft. But it is impossible to get rid of the image the world has of Algeria as a military state.

    DER SPIEGEL: There is a passage in the new constitution that allows for Algeria to send soldiers abroad. Are you planning on sending your own troops into Mali?

    Tebboune: We can now be asked for help. The UN can turn to us, or the African Union. If the Malians were to find themselves facing an imminent attack, we would intervene if requested to do so. But our soldiers are Algerians who have families. I will not send them to their deaths to defend the interests of others. Enough Algerians have died in the past. The big question in Mali is how the country can be reunited. Algeria, in any case, will never accept the partitioning of Mali.

    DER SPIEGEL: France isn’t the only country you are having trouble with. You have also closed Algerian airspace to your neighbor Morocco. Why?

    Tebboune: The Moroccans want to divide Algeria. Their UN representative expressed support for the independence movement in a part of our country, Kabylia. Nobody, not even the king, redressed his comments. Ultimately, we cut off relations.

    DER SPIEGEL: But you are supporting the Polisario Front, which is seeking independence for Western Sahara. Morocco claims that territory as its own. Why are you doing so?

    Tebboune: We are in favor of allowing the Sahrawi to decide on their own fate. Only Morocco isn’t playing along. You know, there is something that bothers me about the public perception of the two countries. In Morocco, the king is wealthy, but the illiteracy rate is still 45 percent. Here, it is just 9 percent. Europe erroneously imagines Morocco like a beautiful postcard, but we are seen as a kind of North Korea. Yet we are an extremely open country.

    And yet many young Algerians, even entire families, are leaving the country and crossing the Mediterranean to Europe. Speedboats depart from Oran in the western part of the country, and it is thought that they are under the control of mafia-like organizations. The government tries to avoid the issue of illegal migration wherever it can. There are no official numbers regarding the migrants, and it is dangerous for Algerian journalists to publish migration statistics collected by Spain. Some of them, says one journalist who asked that his name not be published, have even been arrested due to posts on Facebook. A climate of fear, the journalist says, has once again spread across the country.

    DER SPIEGEL: Isn’t the fact that so many Algerians are leaving the country a condemnation of your leadership?

    Tebboune: It isn’t the economic situation that is driving our youth to Europe. It is the dream of a life in Europe. Nobody must suffer from hunger in Algeria. Among those who have left are many doctors and lawyers. But please let’s not forget: There are also a large number of Algerians who obtain visas to travel to Paris and Marseille, and then return home after two weeks.

    « Freedom of the press does not cover the production of Fake News nor does it allow for the vilification of one’s country. »

    DER SPIEGEL: But many no longer believe that you are really bringing democracy to the country. You have had journalists arrested. Is that the new Algeria that you once promised?

    Tebboune: There are journalists in prison in France and also in the U.S. Why shouldn’t there be any in Algeria? We have 180 daily papers here and there are 8,500 people working as journalists in the country. But when two or three of them are rightly convicted, people say: oh, they’re locking up their journalists. Freedom of the press does not cover the production of Fake News nor does it allow for the vilification of one’s country. In cases where these red lines are crossed, the judiciary must act.

    DER SPIEGEL: You would, then, tell all your doubters that you are serious about transforming Algeria?

    Tebboune: The Hirak, the uprising, is over. I am now the Hirak. The uprising was a national movement, not some collection of splinter groups. I have declared Feb. 22, the date on which the protests began in 2019, as a national holiday because this movement put a stop to the deterioration of our country. Perhaps you remember the images showing a resilient people with a well-developed sense for freedom – similar to Cuba, Vietnam and other revolutionary countries.

    DER SPIEGEL: Mr. President, we thank you for this interview.

    Der Spiegel, 09/11/2021

    #Algeria #Germany #Morocco #Western_Sahara #France #Macron

  • Crise diplomatique Algérie-France: Partie pour durer

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, colonialisme, mémoire,

    Dans son interview au journal allemand Der Speigel, le président Tebboune a laissé entendre que le retour à la normale dans les relations algéro-française n’est pas pour demain.

    Rythmées par des turbulences cycliques, les relations entre Alger et Paris, fortement tendues après les propos d’Emmanuel Macron, début octobre, ne risquent visiblement pas de s’arranger de sitôt.

    La crise est même partie pour s’installer dans la durée. Les dommages infligés par les propos d’Emmanuel Macron aux relations entre les deux pays ne sont pas de nature à apaiser les tensions entre les deux capitales et encore moins à envisager un retour de sérénité dans l’immédiat tant que le président français n’aura pas fait amende honorable.

    C’est en substance ce qui ressort des propos d’Abdelmadjid Tebboune à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. “Je ne serai pas celui qui fera le premier pas”, a prévenu Abdelmadjid Tebboune. “Sinon, je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national”, a-t-il dit.

    “Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés”, a-t-il encore ajouté. Non seulement, le chef de l’État exclut un “contact de sa part”, mais il exclut également une perspective de dénouement à court terme en évoquant, notamment, le maintien de la fermeture du ciel aux avions militaires français qui se rendent au Mali.

    “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre”, a répondu Tebboune à la question du journaliste avant de concéder qu’une “exception” serait faite pour “le sauvetage de personnes blessées”. “Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant”, a-t-il tranché, accusant Emmanuel Macron d’avoir “porté atteinte à la dignité des Algériens”.

    Ces propos, après ceux de Ramtane Lamamra ayant dénoncé une “faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois au niveau le plus élevé” et le communiqué officiel dénonçant des “propos irresponsables” et “une ingérence dans les affaires intérieures” traduisent de nouveau la colère, toujours à fleur de peau, d’Alger qui n’est visiblement pas prête à digérer la sortie de piste du président français.

    D’ailleurs, même le plaidoyer de Macron en faveur de l’apaisement n’a pas eu d’effet sur l’attitude des dirigeants algériens. Très attendue, sa récente sortie à l’occasion des événements du 17 Octobre où il s’est contenté d’un communiqué dénonçant des “crimes inexcusables” n’a pas réussi non plus à apporter la sérénité peut-être espérée.

    À l’examen des propos d’Abdelmadjid Tebboune, notamment en assurant que l’Algérie n’est pas tenue par l’obligation de “coopérer”, Alger envisage même de revoir en profondeur ses rapports avec l’ancienne puissance coloniale.

    C’est peut-être ce qui explique, par certains égards, cet accueil en grande pompe réservé au président de la République italien et les louanges de Tebboune à l’égard de la chancelière Angela Merkel. Cela sans compter sur ses relations déjà privilégiées avec la Chine et la Russie, ou encore la Turquie. Peut-on pour autant parler d’un point de non-retour ? Compte tenu du poids et de la dimension autant historique qu’humaine qui lient les deux pays, il paraît très peu probable, voire impossible, de concevoir un divorce entre les deux pays.

    Mais combien de temps encore la tension et le froid vont-ils durer ? Si pour l’heure, aucun signe n’indique que la relation retrouvera son état normal dans l’immédiat, il apparaît clair qu’elle risque de prendre plus de temps que prévu, particulièrement avec les chamboulements géopolitiques qui s’opèrent dans la région et le contentieux mémoriel toujours vif.

    Karim K.

    Liberté, 08/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Tebboune #Histoire #Mémoire #Colonisation

  • Algérie-France : Le président Tebboune persiste et signe

    Tags : France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, mémoire, colonialisme,

    Si l’escalade politique et médiatique entre l’Algérie et le France, qui a ponctué pendant plusieurs semaines les relations (historiquement tumultueuses) entre les deux pays, nous assistons ces derniers jours à une baisse palpable de tension, comme si entre Alger et Paris on a pris conscience de la nécessité de tempérer les ardeurs belliqueuses. Pour autant, les choses vont encore attendre longtemps avant de se normaliser, du moins en se fiant aux propos du président Tebboune, dans son entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel dans lequel il s’est longuement attardé sur la nouvelle crise politico-diplomatique entre l’Algérie et la France. « Les déclarations du président Macron sont extrêmement graves en cela qu’elles remettent en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830 », fait valoir le président Tebboune pour qui « jamais au grand jamais nous n’accepterons une quelconque remise en cause de notre Histoire, ni une quelconque atteinte à l’honneur de notre peuple ».

    Loin de décolérer, le chef de l’Etat estime que « les déclarations du président français ont causé beaucoup de tort aux relations bilatérales », l’accusant en outre « d’avoir cherché délibérément à faire mal à l’Algérie, à son peuple et à son histoire, lors d’une rencontre à l’Elysée au cours de laquelle il avait reçu les descendants des Harkis et des pieds- noirs avec la complicité du journal Le Monde ».« C’est une des pires phases de nos relations bilatérales depuis quinze ans » insiste le président Abdelmadjid Tebboune qui accuse une bonne partie de la classe politique, intellectuelle et médiatique française « d’avoir encore sur l’Algérie un regard néo-colonial , alors que « nous nous apprêtons à célébrer cette année le 60 ème anniversaire de note indépendance, le 5 juillet prochain ».

    Le président Tebboune a rappelé dans les colonnes du journal allemand, les mesures qu’il avait prises en réaction aux propos agressifs et inélégants de son homologue français, citant le rappel de l’ambassadeur à Alger ainsi que l’interdiction de survol du territoire algérien par les avions militaires français engagés dans le cadre de l’opération Barkhal au Mali. Si les propos du président français constituent en quelque sorte l’étincelle qui a provoqué la déflagration, des dossiers de fonds sont à la base de la crise actuelle, notamment la question de la mémoire, la question des visas ( à la lumière des Accords de 1968) , les échanges économiques et le très sensible dossier du Sahara occidental avec la partialité de la France en soutenant le plan marocain de « large autonomie interne » au détriment du référendum sur l’autodétermination soutenu par l’Algérie et l’ONU. Trop de nuages en somme pour espérer une nouvelle embellie d’autant que le président algérien reste ferme en assenant sans ambages ni afféteries diplomatiques que « Je ne serai pas le premier à prendre l’initiative (N.D.L.R pour relancer les relation bilatérales), sinon je perdrai (le soutien NDLR) du peuple algérien ».Car, a conclu le président Tebboune ,l’enjeu « dépasse la personne du président de la République, c’est toute la nation algérienne qui est au centre de la problématique »

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 07/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Histoire #Mémoire

  • Aucun contact n’est accepté avec ceux qui insultent l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, Histoire, Mémoire, Colonialisme,

    Dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, paru vendredi 5 novembre, mis sous le titre évocateur « Quand Macron appelle, il (Tebboune, ndlr) ne décroche pas. Pourquoi? », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a répondu aux questions relatives à l’état des lieux des relations entre l’Algérie et la France.

    D’emblée, le Président a qualifié de « très graves » les propos tenus par Emmanuel Macron mettant en cause l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française. En effet, Tebboune a qualifié de « très graves » les propos du président français qui a exprimé des doutes sur l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a précisé l’interviewé au très influent magazine allemand. En mettant en doute l’existence de l’Algérie avant la colonisation française, exprimée le 30 septembre dernier lors d’une rencontre à l’Elysée avec des jeunes, « M. Macron a blessé la dignité des Algériens. Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent », tonne le Président. En outre, Tebboune ne voit pas dans un avenir proche, le retour à la normal des relations entre l’Algérie et la France. Dans ses réponses aux questions des journalistes de Der Spiegel, il écarte de voir la reprise à court terme des contacts et des relations entre les deux pays. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a assuré le Président, car « c’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », ajoutant qu’« aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». « M. Macron a blessé la dignité des Algériens », a-t-il réprimandé. Ensuite, et concernant le dossier de la mémoire, le Président a clairement indiqué que « la France devait reconnaître tous ses crimes coloniaux, et non ce qui s’est passé en peu de temps, comme l’affirme le rapport de Benjamin Stora », allusion aux 132 ans de colonisation française derrière un crime de 5,5 millions d’Algériens. À la question de Der Spiegel de savoir s’il existait une possibilité que la crise bilatérale entre l’Algérie et la France prenne « fin bientôt », le chef de l’État a répondu crûment par un grand « NON ».
    Et pour cause, Tebboune a estimé que les propos de son homologue français font « partie de la vieille haine coloniale », même s’il a admis que « M. Macron est loin de la haine coloniale ». « Pourquoi l’a-t-il dit alors ? », « Il l’a dit pour des raisons électoralistes. », répond l’interviewé, précisant que Macron «a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Eric Zemmour depuis longtemps », à savoir que « l’Algérie n’était pas une Nation et que c’est la France qui en a fait une nation ». « Malheureusement, M. Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation en disant cela », déplore le Président, renvoyant aux déclarations de Macron, tenues en 2017 depuis Alger en tant que candidat aux présidentielles françaises, où il avait reconnu les faits, selon lesquels, « la colonisation était un crime contre l’humanité ».
    À propos de l’interdiction de survol de l’espace aérien par des avions militaires français, le chef de l’État a noté que les français s’ils veulent « aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ». Il a précisé que l’Algérie va toujours « rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble… Peut-être que c’est simplement fini maintenant ». Il est bon de rappeler que les propos provocateurs d’Emanuel Macron, rapportés par le journal Le Monde, avaient déclenché une crise ouverte avec l’Algérie, qui avait réagi immédiatement par rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Paris. Comme elle a décidé aussi, en toute souveraineté, d’interdire aux avions militaires français le survol de son espace aérien dans le cadre des opérations armées françaises au Sahel. Ce coup de froid, le plus grave depuis une quinzaine d’années entre les deux pays, avait été précédé d’une série de contentieux autour de la question des visas, dont la France a réduit de moitié le quota aux Algériens. Pour le reste, la mémoire de la colonisation française, les contrats économiques entre les deux pays et la politique pro-marocaine française sur le Sahara occidental, ont attisé les tensions.
    Sarah O.

    Le Courrier d’Algérie, 07/11/2021

  • Algérie-France : pas de réconciliation à l’ordre du jour

    Tags : Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, Emmmanuel Macron, Colonialisme, Histoire, Mémoire, Italie, Mattarella

    Abdelmadjid Tebboune refuse catégoriquement de faire un quelconque premier pas en direction du président français Emmanuel Macron pour un éventuel réchauffement des relations après les propos « très graves » tenus par ce dernier envers l’Algérie.  

    « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens » a-t-il affirmé dans un entretien avec le magazine allemand Der Spiegel, ce vendredi 5 novembre. « C’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il insisté en précisant que Macron a blessé la dignité des Algériens. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens (…) aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes », a-t-il dit.

    L’Algérie officielle et populaire reproche au chef de l’Etat français d’avoir usé d’une rhétorique de l’extrême droite sur l’Algérie et la colonisation, allant jusqu’à douter de l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation. Pourtant, lorsqu’il était candidat à la magistrature suprême dans son pays en 2017, il avait osé qualifier, à Alger, le colonialisme de « crime contre l’humanité ».

    Ce retournement ainsi que les paroles hostiles à l’Etat algérien et à son histoire ont profondément choqué l’opinion à tel point que des voix se sont élevées pour réclamer la remise en cause en profondeur des relations entre les deux pays. D’ailleurs, rapidement, les autorités ont décidé d’interdire le survol du territoire algérien par les avions de guerre français en partance pour le Mali. Tebboune a maintenu que la décision était définitive et expliqué que les appareils français mettent « neuf heures et non plus quatre comme avant » pour se rendre au Niger ou au Mali.

    Tebboune s’est montré, enfin, pessimiste sur l’avenir des relations franco-algériennes, en affirmant que la fin de la crise n’est pas pour demain.

    Ali-Younsi-Massi

    Partenariat algéro-italien : Le baromètre est au beau-fixe

    Entre l’Algérie et l’Italie, l’entente, qu’elle soit diplomatique ou économique, est cordiale. La visite du président Sergio Mattarella confirme cette lune de miel.

    C’est fort d’une importante délégation que le président italien Sergio Mattarella est arrivé hier à Alger pour une visite d’Etat de deux jours. Au menu des discussions qu’il aura avec son homologue Abdelmadjid Tebboune et avec les plus hauts responsables du pays : dialogue politique et partenariat stratégique dans divers domaines ainsi que la coordination des efforts pour faire face, ensemble, aux problématiques du bassin méditerranéen et des développements que connaît le continent africain.

    L’Algérie et l’Italie ont, de tout temps, entretenu des relations équilibrées et, par différents aspects, amicales. Tout plaide donc pour le renforcement des ces liens. Rome a besoin de sécuriser ses approvisionnements en hydrocarbures, particulièrement en gaz qu’elle reçoit via le pipeline Enrico Mattei (du nom de l’ancien patron de l’ENI favorable à l’indépendance de l’Algérie) et d’une coopération en matière de lutte contre les migrations clandestines et le terrorisme transfrontalier. Les Italiens cherchent aussi à prendre une plus grande part du marché algérien où leurs entreprises sont déjà très bien représentées. Ils veulent aussi une porte d’entrée vers l’Afrique qui suscite actuellement la convoitise et la concurrence acharnée des puissances.

    De son côté, l’Algérie attend de son partenaire du nord une plus grande implication pour dynamiser son économie à travers des investissements directs et par le transfert de technologie. Les autorités, à commencer par le président Tebboune, ne tarissent pas d’éloges sur le Know how italien qui, selon les pouvoirs publics, pourrait facilement s’adapter au contexte algérien.

    Sur le plan diplomatique, les deux pays partagent des points de vue convergents sur plusieurs dossiers internationaux. Ainsi, concernant la Libye, les deux Etats œuvrent pour le retour rapide de la paix et la stabilité dans ce pays et pour le départ des forces étrangères ainsi que les mercenaires qui tentent de le contrôler par la force des armes.

    Il en est de même pour la question sahraouie. La solution à ce conflit doit tenir « dûment compte des droits du peuple sahraoui », a ainsi affirmé Sergio Mattarella qui a exprimé le souhait d’une reprise des négociations directes entre les parties en vue d’une solution « équitable et durable » de la question qu’il dit suivre de près.

    « Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies » a-t-il ajouté, notant avec « satisfaction » la nomination du diplomate italo-suédois Staffan De Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU.

    D’autre part, au niveau bilatéral, l’Algérie et l’Italie ont signé, hier, trois accords dans les domaines de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Ceux-ci permettront déjà l’ouverture d’une école internationale italienne à Alger et le jumelage des Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie. Un accord-cadre a également été ratifié entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa (Alger) et l’Institut central de la restauration de Rome (Italie).

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 07/11/2021

  • Algérie – France : Tebboune maintient le cap

    Tags : Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron, Colonialisme, Mémoire, Histoire,

    Les relations entre l’Algérie et la France sont toujours assez tendues. Cela fait en effet un peu plus d’un mois que ces relations traversent une grande crise et aucun fait n’est venu l’atténuer un tant soit peu.

    La France, à l’origine de cette dégradation des relations, n’a fait aucun pas positif à même de satisfaire l’Algérie et de répondre à ses préoccupations. Et c’est donc en toute logique que l’Algérie campe sur sa position d’intransigeance. Une position confirmée, une fois de plus, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a indiqué le Président Tebboune dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Pour lui « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». Le propos est clair net et précis et s’adresse en premier lieu à son homologue français, Emmanuel Macron, qui est à l’origine de cette crise dans les relations entre les deux pays.

    On se rappelle que le Président français s’est attaqué au « système politico-militaire » en Algérie et allant plus loin encore dans cette attaque il a osé s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Une sortie médiatique qui a très vite mis le feu aux poudres dans les relations entre les deux pays tant la riposte de l’Algérie a été à la hauteur de cette gravissime offense. L’Algérie a ainsi convoqué, dans un premier temps, l’ambassadeur français en Algérie avant de rappeler son propre ambassadeur en France pour, selon le communiqué des affaires étrangères, des « consultations ». De plus, l’Algérie a aussitôt interdit le survol de son territoire par les avions militaires français. Depuis les choses sont restées en ’état puisque l’ambassadeur d’Algérie en France est toujours à Alger. La France ne semble pas avoir bien compris cette colère de l’Algérie et c’est sans doute pourquoi rien n’a été fait par les dirigeants français pour apaiser cette colère. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a aussi indiqué Tebboune dans cet entretien au journal allemand. Sur la question de la réconciliation mémorielle le Président Tebboune a affirmé que

    « l’Algérie n’a pas besoin des excuses de Macron pour quelque chose qui s’est passé entre 1.830 ou 1.840, mais d’une pleine et absolue reconnaissance des crimes coloniaux. » Macron « reconnaît les faits, il a déjà di en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité », a précisé le chef de l’état. Tebboune a en outre reproché au Président français de reprendre le discours de l’extrême droite s’agissant de la question migratoire. Revenant à la question du survol du territoire algerien par des avions militaires français Tebboune s’est montré catégorique en soulignant que cette décision est « irrémédiable ». Pour lui, si les « Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre 9 heures et non plus 4 comme avant ». Enfin sur la perspective d’avenir Tebboune s’est montré pessimiste quant au devenir des relations entre les deux pays.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 07/11/2021

  • Maroc-Algérie: « belle carte postale » et « la Corée du Nord »

    Tags : Algérie, Maroc, Abdelmadjid Tebboune, Union Européenne, Europe, « belle carte postale », « la Corée du Nord »,

    Dans un entretien au Spiegel, le célèbre magazine allemand d’investigation considéré comme le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne, paru vendredi 5 novembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé de nombreuses idées préconçues et des préjugés négatifs colportés à l’encontre de l’Algérie. 

    Selon Tebboune, l’Europe a tort de percevoir le Maroc comme une « carte postale » et l’Algérie comme « une Corée du Nord ».  » Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays », a expliqué ainsi Tebboune aux journalistes allemands selon lequel la presse européenne occulte les véritables réalités du voisin marocain.  « Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 %, dans notre cas il n’est que de 9 % », a déclaré ainsi Tebboune aux journalistes du Spiegel auquel il avait expliqué également que la perception de l’Europe de l’Algérie est fausse et injuste car « nous Nous sommes un pays très ouvert ».

    Concernant le fléau de la harga, à savoir l’émigration clandestine, qui ronge la jeunesse algérienne, Tebboune a balayé d’un revers de main les accusations formulées par ses détracteurs qui pointent à l’origine de l’aggravation de ce fléau la politique répressive actuellement menée le régime algérien ou la faillite économique du pays.

    « Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe », croit savoir ainsi Abdelmadjid Tebboune. « C’est le rêve d’une vie en Europe », a-t-il encore estimé dans cet entretien au Spiegel dans lequel il a expliqué qu’en Algérie, « personne ne souffre de la faim ».

    « Parmi ceux qui fuient, il y a beaucoup de médecins et d’avocats qui gagnent relativement bien. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, s’envolent pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines », a souligné en dernier lieu Tebboune pour relativiser l’ampleur de la harga qui fait régulièrement la Une de l’actualité algérienne. Il est à signaler que l’entretien de Tebboune au Spiegel a été réalisé le 26 octobre à Alger.

    Algérie Part, 06/11/2021