Étiquette : Abdelmadjid Tebboune

  • Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel

    Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel – « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens ».

    Algérie54 a jugé utile de mettre en ligne la traduction de l’intégralité de l’interview du Président Abdelmadjid Tebboune accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel un des hebdomadaires le plus lu et respecté en Allemagne.
    Der Spiegel est un magazine allemand d’investigation créé par Rudolf Augstein en 1946-1947.C’est l’hebdomadaire le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne.
    Der Spiegel : Monsieur le Président, fin septembre, Emmanuel Macron s’est demandé, lors d’une conversation avec de jeunes Algériens, si l’Algérie avait été une nation avant la colonisation par les Français. Par la suite, vous avez rompu les relations diplomatiques avec la France. Une seule phrase justifie-t-elle une réaction aussi radicale ?
    Abdelmadjid Tebboune : On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens. Ce qui en est ressorti, c’est la vieille haine des maîtres coloniaux, et je sais que Macron est loin de penser de cette façon. Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons de stratégie électorale. C’est ce même discours que le journaliste d’extrême-droite Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation. Avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation.Der Spiegel : Pourtant, vous vous êtes très bien entendu avec lui jusqu’à présent. Vous aviez des projets communs, notamment pour aborder l’histoire des deux pays. Regrettez-vous la crise actuelle ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile. Si Zemmour dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention à ça. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation indépendante, c’est très grave. Je ne serai pas celui qui fera le premier pas. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je prenne contact avec ceux qui nous ont insultés.

    Der Spiegel : L’année dernière, le président français a commandé à un historien un rapport contenant des recommandations sur la manière dont Paris devrait gérer son histoire coloniale. Qu’attendiez-vous de lui, de la France, des excuses ?

    Abdelmadjid Tebboune : Notre pays n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour ce qui s’est passé en 1830 ou en 1840, mais nous voulons une reconnaissance complète et sans réserve des crimes que les Français ont commis. Macron l’a déjà fait. Il a déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité. Vous savez, les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane. Aujourd’hui encore, ce massacre est commémoré, à juste titre. Mais en Algérie, il y avait des dizaines d’Oradour-sur-Glane. Les Français ont emmené les habitants de nombreux villages dans des grottes, y ont ajouté du bois et y ont mis le feu. Les gens suffoquaient misérablement.

    Der Spiegel : Il n’y a aucune perspective de règlement de la crise avec la France dans un avenir proche ?

    Abdelmadjid Tebboune: Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre. Toutefois, nous ferons une exception pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant. Macron a porté atteinte à la dignité des Algériens. Nous n’étions pas des sous-hommes, nous n’étions pas une nation de tribus nomades avant l’arrivée des Français.

    « J’admire la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. »

    Der Spiegel : Vous adoptez un ton beaucoup plus conciliant envers un autre pays européen, l’Allemagne. Pourquoi ? Quel est le lien entre l’Algérie et la République fédérale d’Allemagne ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, il n’y a jamais eu de désaccords en matière de politique étrangère. J’admire également la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. Je n’oublierai jamais comment elle s’est personnellement occupée de moi lorsque j’étais en Allemagne pour un traitement médical. L’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards.

    Der Spiegel : Vous souhaitez également développer la coopération avec l’Allemagne sur le plan économique. Qu’attendez-vous des relations germano-algériennes après le changement de gouvernement à Berlin ?

    Abdelmadjid Tebboune : Pour être honnête, tout ce qui est possible. Par exemple, je souhaiterais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Une institution qui couvre toutes les spécialités de la médecine, pour tout le Maghreb. Un président africain pourrait alors enfin être soigné ici, sur son propre continent, au lieu d’aller en Suisse. Nous serions prêts à financer une grande partie de ce projet. Les énergies renouvelables offrent également un grand potentiel. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire.

    Der Spiegel : Il y a presque deux ans, vous avez promis de mettre fin aux anciennes conditions et de laisser une nouvelle ère commencer. Dans quelle mesure cela s’est-il réalisé entre-temps ?

    Abdelmadjid Tebboune : J’ai supprimé les impôts pour tous les salaires inférieurs à 30 000 dinars, l’équivalent de près de 190 euros, j’ai augmenté le salaire minimum. Des régions rurales autrefois oubliées bénéficient désormais d’un soutien particulier. L’une des tâches les plus importantes est cependant d’introduire une nouvelle moralité dans l’administration et l’économie. Nous luttons contre la corruption depuis deux ans.

    Der Spiegel : Avant même que vous n’entriez en fonction, l’armée a fait mettre derrière les barreaux des membres de haut rang de l’ancien appareil du pouvoir, dont Saïd, le frère de Bouteflika, qui a été condamné pour conspiration contre l’État. Est-ce que d’autres arrestations ont suivi sous vos ordres ?

    Abdelmadjid Tebboune : Bien sûr. Pour l’instant, je m’attaque principalement à la corruption dans les échelons inférieurs. Ce qui s’est passé au niveau du gouvernement est un gaspillage impardonnable des richesses de ce pays. Avec la corruption quotidienne, ce sont les citoyens qui paient. C’est terminé maintenant. Personne ne devrait plus jamais avoir à déposer un billet dans une mairie pour obtenir un nouveau passeport.

    Der Spiegel : Mais peut-on changer comme ça un système et des habitudes ancrées depuis des décennies ?

    Abdelmadjid Tebboune: Cela commence par les choses de base. Nous avons dû reconstruire complètement l’État, il y avait ce que j’appellerais un État informel ici, avant. J’ai fait entrer beaucoup de personnes du secteur privé dans le gouvernement, le porte-parole du gouvernement était auparavant un présentateur de télévision. L’homme qui dirige aujourd’hui le ministère des start-ups a fait partie du mouvement de protestation. Nous sommes en train de reconstituer la Cour des comptes. Nous nous attaquons à l’argent sale. Et nous avons voté une nouvelle constitution qui donne plus de droits aux citoyens.

    « La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. »

    Der Spiegel : Et pourtant, vos citoyens craignent plus que jamais la répression et n’osent pas exprimer ouvertement leurs opinions. Des journalistes sont arrêtés dans votre pays. N’êtes-vous pas juste la façade civile d’un régime militaire qui existe toujours ?

    Abdelmadjid Tebboune : Le peuple algérien sait que ce n’est pas vrai. C’est moi qui ai nommé le chef de l’armée. J’exerce la fonction de ministre de la Défense en plus de la présidence. Les services secrets ont été placés sous mon contrôle, ils ne sont plus sous l’autorité des militaires. Telle est la nouvelle réalité en Algérie, garantie par la constitution – pas de dépendances, et une action souveraine.

    Der Spiegel : Quel est le rapport de force actuel entre l’armée et le président ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je peux vous le dire. Le chef des armées, que je dirige, a reçu de moi des instructions pour moderniser l’armée. D’ailleurs, il a assez à faire avec la situation délicate de nos frontières. La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. C’est également moi qui ai ordonné la même mesure pour les avions marocains. Mais on ne peut pas se débarrasser de cette image que l’Algérie est un État militaire.

    Der Spiegel : Vous avez inclus dans la nouvelle constitution un passage selon lequel l’Algérie peut envoyer des troupes à l’étranger. Allez-vous envoyer vos propres soldats au Mali ?

    Abdelmadjid Tebboune : On peut maintenant nous demander de l’aide. L’ONU peut se tourner vers nous ou même vers l’Union africaine. Si les Maliens sont confrontés à une attaque demain, nous interviendrons à leur demande. Mais nos soldats sont des Algériens qui ont des familles, je ne les enverrai pas mourir pour les intérêts des autres. Assez d’Algériens sont morts dans le passé. La grande question au Mali est de savoir comment réunifier le pays. En tout état de cause, l’Algérie n’acceptera jamais une partition du Mali.

    Der Spiegel : La France n’est pas le seul pays avec lequel vous avez des problèmes en ce moment. Vous avez également interdit au Maroc, votre pays voisin, de survoler l’espace aérien algérien. Pourquoi ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Marocains veulent diviser l’Algérie. Leur représentant à l’ONU a parlé favorablement des aspirations indépendantistes d’une partie de notre pays, la Kabylie. Personne, pas même le roi, n’a corrigé ses déclarations. Finalement, nous avons rompu les relations.

    Der Spiegel : Mais vous soutenez toujours le Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental. Le Maroc revendique ce territoire pour lui-même. Pourquoi faites-vous cela ?

    Abdelmadjid Tebboune: Nous sommes favorables à ce que le peuple sahraoui décide de son propre sort. Mais le Maroc ne s’y adhère pas. Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays. Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 % ; chez nous, il n’est que de 9%. L’Europe imagine à tort le Maroc comme une belle carte postale, mais nous sommes vus comme une sorte de Corée du Nord. Pourtant, nous sommes un pays très ouvert.

    Der Spiegel : Le fait que tant d’Algériens tentent actuellement de quitter leur pays ne va-t-il pas à l’encontre de votre politique ?

    Abdelmadjid Tebboune : Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe. C’est le rêve d’une vie en Europe. En Algérie, personne ne doit souffrir de la faim. Parmi ceux qui fuient, on trouve de nombreux médecins et avocats qui gagnent relativement bien leur vie. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, prennent l’avion pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines.

  • Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens

    Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens – Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée

    Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée. Dans un entretien accordé, vendredi, au magazine allemand «Der Spiegel», le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur la relation difficile avec la France. Le président algérien a reproché ses propos récents à Emmanuel Macron et «ne présage pas d’apaisement entre les deux pays dans un avenir proche». « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », s’est indigné Abdelmadjid Tebboune dans cet entretien. «Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française?». La déclaration blessante, relayée par le journal «Le Monde», avait provoqué le rappel de l’ambassadeur de l’Algérie à Paris, signe de relations de plus en plus tendues au cours des derniers mois. «M.Macron a blessé la dignité des Algériens.

    Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent», a lancé le chef d’État. Il a encore rappelé que le Président français «avait reconnu la colonisation comme un crime contre l’humanité, et affirmé donc ne pas comprendre sa position selon laquelle l’Algérie entretient une rente mémorielle pour servir à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ; il a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Éric Zemmour depuis longtemps», a reproché le président Tebboune.

    Toujours selon le magazine allemand, Abdelmadjid Tebboune, «jure qu’il ne sera pas le premier à faire le pas pour améliorer les relations, sinon je perds tous les Algériens». Le magazine titre d’ailleurs son article «Quand Macron appelle, il ne décroche pas. Pourquoi?». «Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes», a-t-il répondu.

    Interrogé sur une fin de crise bilatérale «bientôt», le Président algérien est catégorique: «Non». «C’est un problème national, ce n’est pas un problème du Président de la République», a-t-il estimé. En attendant, l’espace aérien algérien est toujours fermé aux avions français, ce qui rend plus longs les trajets pour se rendre au Niger ou au Mali, peut-être pour longtemps. «Peut-être que c’est simplement fini maintenant», a conclu le président algérien.

    Le magazine allemand rappelle également le passé colonial français en Algérie, «qui a toujours rendu les relations difficiles entre les deux pays». «Plusieurs tentatives de normalisation dans les années 1970 et 1980 ont été réduites à néant en 2005 avec la promulgation de la loi sur le rôle positif de la colonisation, bien qu’abrogée au bout d’un an. Quelques déclarations de Sarkozy puis Hollande sur les effets néfastes de la colonisation n’ont pas non plus suffi», écrit «Der Spiegel».

    El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 07/11/2021

  • Le président italien en visite d’Etat de 2 jours en Algérie

    Le président italien en visite d’Etat de 2 jours en Algérie – Privilégier un partenariat solide et stratégique dans divers domaines et secteurs afin de faire face aux défis régionaux auxquels ils se trouvent confrontés.

    Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a entamé, ce samedi, une visite d’Etat de deux jours en Algérie, à la tête d’une importante délégation. M. Mattarella a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Etaient également présents à la cérémonie d’accueil, le Président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, le président l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, le Premier ministre, ministre des Finances, Aimene Benabderrahmane, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et le Général de corps d’Armée, Saïd Chanegriha, chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP).
    Les deux Présidents ont écouté les hymnes nationaux des deux pays, puis ont passé en revue un détachement de la Garde républicaine et des trois corps de l’ANP qui leur ont rendu les honneurs. La visite du Président italien s’inscrit dans le cadre de la consolidation du partenariat et du renforcement des relations de coopération étroite entre les deux pays amis ainsi que l’ouverture de nouvelles perspectives au service des intérêts des deux peuples.


    Cette visite permettra également aux deux pays de poursuivre le dialogue politique qu’ils entretiennent depuis plusieurs années, tout en privilégiant un partenariat solide et stratégique dans divers domaines et secteurs afin de faire face aux défis régionaux auxquels ils se trouvent confrontés.

    En ce sens, les relations séculaires algéro-italiennes, marquées du sceau de l’amitié et du respect mutuel, sont appelées à se consolider davantage.

    Pour rappel, le Mémorandum d’entente sur le dialogue stratégique sur les relations bilatérales et les questions politiques et de sécurité globale, signé entre les deux pays en décembre 2020 à Alger, s’inscrit dans le prolongement du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération liant les deux pays, signé en 2003 à Alger.

  • Algérie: Tebboune accuse et promet de punir le Maroc

    Algérie: Tebboune accuse et promet de punir le Maroc – Après la mort de trois routiers algériens dans un bombardement attribué au Maroc : Tebboune accuse et promet une riposte

    Deux jours après la mort de trois routiers algériens assurant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie, la présidence de la République a réagi par un communiqué affirmant qu’il s’est agi d’un «lâche assassinat» perpétré par une «arme sophistiquée» utilisée par des forces militaires marocaines. El Mouradia accuse les «forces d’occupation marocaines» au Sahara occidental et affirme que l’acte «ne restera pas impuni». Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août dernier en réaction à ses «actes hostiles» à l’Algérie. Les relations entre les deux parties ne cessent de se dégrader.

    PAR NAZIM BRAHIMI
    Entre l’Algérie et le Maroc, c’est l’escalade. Une ligne vient d’être franchie avec l’assassinat de trois ressortissants algériens sur la liaison Nouakchott-Ouargla, un crime qui porte la signature des forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental, a accusé hier la Présidence de la République dans un communiqué.
    Cette évolution douloureuse et violente intervient plus de deux mois après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.

    Les rapports «belliqueux» entre les deux pays gagnent ainsi en intensité qui risquent d’élargir, pour les prochains mois, le champ de la crise. Surtout que le palais d’El Mouradia promet une riposte. L’assassinat «ne sera pas impuni», annonce la présidence de la République, qui pointe la responsabilité du Maroc.
    La confirmation par Alger de ce «crime» intervient, faut-il le souligner, deux jours après les faits survenus le 1er novembre 2021 et qui ont fait couler, depuis, beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux et susciter des réactions contrastées, alors que l’armée mauritanienne a démenti dans un communiqué qu’une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien.

    Après donc deux jours de supputations quant aux auteurs de cet acte criminel, Alger a affirmé, hier mercredi 3 novembre, que «trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla», soulignant que «plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    «Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région», s’est indignée la Présidence de la République.

    Et de relever que «les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré» pour conclure que «plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur».

    Après avoir retracé les faits et salué la mémoire des victimes, la présidence n’a pas hésité à promettre des représailles.
    «Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni», affirme la même source.
    La semaine passée, Alger, par la voix de son chef de la diplomatie, est restée dans la logique de la divergence diplomatique en estimant que le Maroc est allé loin dans son complot pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, en recourant à des groupes classés «terroristes» par l’Algérie et en se faisant assister par Israël.

    «Leur assassinat ne restera pas impuni»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a déclaré à un média russe que «Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie, en recourant à des individus et des groupes classés terroristes par l’Algérie». Il a également reproché au Maroc d’avoir employé des méthodes «de guerre dite de quatrième génération pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, recourant même à l’assistance et l’aide d’Israël». Ramtane Lamamra a indiqué, par la même occasion, que l’Algérie «ne critique aucun pays lorsqu’il exerce sa souveraineté. Or, face à cet acte dirigé contre la sécurité et la stabilité de l’Algérie, nous avions appelé l’attention de tous sur la dangerosité et le caractère inadmissible de l’action entreprise par Rabat». Et de souligner que «lorsqu’on explique au Maroc par la voix de ministres, aux invités, notamment israéliens, que l’Algérie est source d’inquiétude dans la région et qu’elle s’est alliée à un autre pays (…), l’Algérie s’est trouvée dans l’obligation de riposter vigoureusement».

    Sur sa lancée, M. Lamamra a mis en avant les «mensonges» des responsables marocains, estime qu’au moment où «l’Algérie a été de tout temps un facteur de stabilité et de paix dans la région, comme tout le monde le sait, la partie marocaine fait ressortir délibérément des déclarations fallacieuses sur la politique de l’Algérie et ses actions dans la région».

    Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé, par ailleurs, que le Maroc est «responsable» de l’instabilité dans la région, désormais ouverte sur l’inconnu, du fait de son occupation du Sahara occidental, son «refus» du plan de paix des Nations unies, et ses «entraves» à la solution au conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario.

    «Toutes les démarches entreprises jusqu’à présent par le gouvernement marocain visent à imposer un fait accompli incompatible avec le droit international et ne remplissant pas les conditions minimales d’une coexistence pacifique entre les pays de la région, entendre par là, le peuple sahraoui frère qui a des droits inaliénables», a ajouté M. Lamamra. Dimanche 31 octobre, le chef de l’Etat a signé l’acte officiel mettant fin à l’accord liant Sonatrach à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) sur le passage par le Maroc du gazoduc Maghreb-Europe (GME) destiné à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien.

    La non-reconduction de cet accord marque la fermeture de cette méga canalisation servant à l’alimentation d’une partie importante du réseau électrique marocain, une décision prise «au regard des pratiques à caractère hostile du Royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale».

    Jil Jadid condamne
    La formation politique de Jil Jadid a réagi, hier, à l’assassinat de trois Algériens sur la ligne Nouakchott-Ouargla, considérant qu’il s’agit d’un «acte d’une extrême gravité».

    Jil Jadid «condamne l’assassinat des trois compatriotes, qui convoyaient des marchandises pour la Mauritanie», a indiqué le parti dans un communiqué rendu public et signé de son président Soufiane Djilali. «Cette attaque qui s’assimile à un acte de guerre est d’une extrême gravité, manifestant une agressivité irréfléchie de la part d’un voisin entraîné par sa volonté expansionniste», a ajouté le parti. «Au lieu de s’investir dans le développement de son pays et pour la coopération maghrébine, le Makhzen est en train de déstabiliser toute la région en y introduisant tous les facteurs géopolitiques d’un conflit qui risque de dégénérer au détriment des peuples du Maghreb», a relevé Jil Jadid.

    Reporters, 04/11/2021

  • Algérie: Le style de leadership du président Tebboune

    Algérie: Le style de leadership du président Tebboune. La politique, c’est un style. Il y a eu pour chacun des présidents qui ont présidé aux destinées de l’Algérie, l’expression d’une certaine idée de l’Algérie.

    La politique, c’est un style. Il y a eu pour chacun des présidents qui ont présidé aux destinées de l’Algérie, l’expression d’une certaine idée de l’Algérie.

    L’actuel locataire du palais d’El Mouradia, le président, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin rapidement à un style d’exercice du pouvoir qui s’est rapidement essoufflé et effiloché au fil des mandats présidentiels et des crises politiques. Le président Tebboune, qui a lancé les réformes promises vite et fort, malgré les fortes résistances a l’intérieur du sérail, a brillé par son style singulier, où la prise de décision est loin d’être un modèle d’autoritarisme et d’opacité. Quand il s’agit de prendre des décisions fortes pour le pays et la Nation, le président Tebboune , fort de sa légitimité populaire, est l’autorité qui s’impose. C’est lui qui tranche.

    Dans un pays, où la boite à rumeurs et à Fakenews, tourne à plein régime, le président a réussi a imposé son style. Un style qui dérange les uns et les autres, d’ici et d’ailleurs. Un style qui est en phase avec le temps réel. Le chef de l’État, qui a hérité d’institutions en lambeaux et qui fait face aux forces d’inertie, hostiles aux changements , avance droit dans ses bottes. Rien n’arrêtera l’avènement de cette Algérie nouvelle qui est rêvée par les martyrs de la glorieuse révolution de novembre, et exigée par ces millions de patriotes du Hirak authentique qui ont battu le pavé un certain 22 février 2019.

    L’Algérie54, 22/10/2021

  • Tunisie-Algérie: Une visite et des attentes

    Tunisie, Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed, #Tunisie, #Algérie, #Tebboune, #KaisSaied,

    Attendue prochainement en Tunisie, la visite du Président Tebboune chez le voisin de l’Est intervient dans un contexte politique très particulier. De prime abord, la visite porte un message clair, le soutien et la solidarité du peuple et du gouvernement algériens avec la Tunisie, «particulièrement en cette étape délicate», comme l’a souligné le président Tebboune lors du dernier entretien accordé à des médias locaux.

    Aussi, cela permettra de casser l’isolement et les tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, qui aura l’occasion grandeur nature, d’une visite d’Etat, de montrer au monde que le pays est en voie de retrouver sa stabilité politique avec la formation d’un gouvernement dirigé pour la première fois de l’histoire par une femme, en l’occurrence la Première ministre Najla Bouden. Mais, on n’en restera certainement pas au stade des messages et de la parade médiatique lors de cette visite. Car, la Tunisie a bien besoin de soutiens concrets après les pressions dont elle fait l’objet de la part de la France, des Etats-Unis et du Canada, notamment, en tant que puissances qui peuvent avoir une influence directe sur la Tunisie par le biais de différents mécanismes financiers et diplomatiques.

    Le Président Kaïs Saïed a récemment exprimé à l’ambassadeur américain en Tunisie le mécontentement de son pays après l’inscription de l’état de la démocratie en Tunisie à l’ordre du jour des travaux de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis (Congrès), mais cela ne suffit pas à faire changer d’opinion aux membres de la Commission des Affaires étrangères du Congrès US.

    Certains y voient même un «droit de regard» de la politique extérieure US que de disséquer la situation au niveau des pays qui bénéficient de l’aide financière américaine. Voilà où se situe la problématique, la Tunisie bénéficie depuis presque une décennie d’un soutien financier et technique très important de la part des Etats-Unis, visant essentiellement le renforcement de la démocratie et la croissance économique, et les membres de la Commission étrangère du Congrès US estiment qu’ils ont le plein droit d’inscrire la question de l’état de la démocratie en Tunisie à l’ordre du jour de leurs travaux pour décider, justement, du maintien ou le retrait de leur aide financière. Pour eux, donc, il ne s’agit nullement d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie.

    Dans ce sens, la prochaine visite du Président Tebboune devrait conforter l’image d’une Tunisie qui avance avec des pas sûrs vers un retour à la normale démocratique.

    Quant à la position de la France, le président français a lourdement influé sur la décision du report du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie, qui devait se tenir à l’île de Djerba au mois de novembre prochain et qui a été reporté d’une année, en raison de la situation politique interne en Tunisie, noircie par les opposants tunisiens, eux-mêmes.

    Sous l’influence d’une partie de la diaspora tunisienne, de l’ex-président Moncef El Marzouki, qui ne se cache pas d’avoir contribué au report du sommet en question, la France qui a une influence morale et financière sur l’événement qui regroupe près de 88 chefs d’Etat, a poussé à ce report, alors que certains pays membres ont milité pour remplacer la Tunisie et organiser le sommet le mois prochain.

    La Tunisie en butte à de sérieux problèmes politiques et économiques subit les contrecoups d’une hostilité occidentale qui n’est pas vraiment naturelle. Que peut faire l’Algérie pour aider la Tunisie à dépasser tous les antagonismes ? C’est à cette question que devrait répondre la prochaine rencontre entre les présidents Tebboune et Saïed.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 16/10/2021

  • Tebboune a instauré les règles de la réciprocité

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, #Algérie, #Macron, #Mémoire,

    Le Président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, « a instauré de nouvelles règles pour les relations algéro-françaises, basées sur la réciprocité, l’égalité et le respect de la souveraineté et de la décision de l’Etat et du peuple algériens », a estimé le rédacteur en chef du quotidien tunisien « Al-Chourouk », Abdelhamid Riahi.

    Dans un éditorial paru mercredi sous le titre « L’Algérie des Libres…l’Algérie des valeurs et des principes », le journaliste a salué « l’Intifada » du président Tebboune en réaction aux déclarations récentes du président français, Emmanuel Macron, à l’encontre de l’Algérie et ses institutions.

    « Cette +Intifada+ a posé de nouvelles règles pour les relations algéro-françaises, basées sur la réciprocité, l’égalité et le respect de la souveraineté et de la décision nationales de l’Etat et du peuple algériens, et ce, en remettant les descendants de Jules Ferry +théoricien de la colonisation+ dans la réalité des choses et dans leur véritable dimension », a-t-il écrit.

    « Au-delà du président et de l’Etat français, +l’Intifada de l’Algérie+ est un message à toutes les forces de l’arrogance dans le monde, qui se croient au-dessus du droit international (…) et qui se permettent de faire fi des règles de bienséance et des us des relations internationales ».

    Soulignant que l’Algérie « a de tout temps été une grande Nation, un Etat de principes et un peuple épris de justice, de bravoure, de fierté et d’altruisme », l’auteur de cet éditorial affirme que « ces valeurs ont été pour le colonisateur français une leçon de lutte et de défense de la patrie, et pour les peuples du Tiers-monde un modus opérandi du sacrifice pour la terre et pour l’honneur ».

    « Ces valeurs de l’Algérie et la dignité et la fierté de son peuple se sont illustrées récemment face à la résurgence de la nostalgie coloniale (…) chez le président français », a-t-il relevé mettant en avant le rôle de l’Algérie au sein de l’ONU, depuis son indépendance, en faveur des pays du Tiers monde et du Mouvement des non-alignés.

    « Sa voix est demeurée pesante dans les fora internationaux pour la défense des opprimés et le triomphe des causes justes pour la liberté et l’émancipation », a-t-il ajouté.

    Evoquant « l’élan » de solidarité de l’Algérie, sous la conduite du président Tebboune, avec la Tunisie « face aux mêmes forces de l’arrogance qui tentent de faire pression sur notre pays », le journaliste tunisien a indiqué que le président algérien « a été clair et audacieux en affirmant que quiconque serait tenté de menacer la sécurité de la Tunisie, devra compter avec l’Algérie et en conseillant aux adeptes de l’ingérence dans les affaires internes, de la Tunisie ou de l’Algérie, de balayer plutôt devant leurs portes et de s’abstenir de donner des leçons (…) ».

    En conclusion, il a exhorté « ceux qui, parmi les Tunisiens, ont vendu leur conscience en faisant appel aux appuis étrangers contre leur pays à écouter la voix de l’Algérie, la voix de la sagesse et du courage (…) et à y puiser, ne serait ce que peu, de ses valeurs de patriotisme sincère, de fierté et de dignité ».

    Horizons, 15/10/2021

  • Comment la France a vidé l’accord de 1968 de son contenu

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    Dans sa dernière rencontre avec les médias locaux, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que les autorités françaises devraient respecter les accords conclus entre les deux pays, notamment les accords d’Evian signés en 1962, ainsi que l’accord de 1968, qui accorde de nombreux droits et privilèges aux Algériens dans leurs déplacements entre l’Algérie et la France.

    Commentant les déclarations du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanain, concernant le nombre d’immigrés clandestins, que Paris insiste pour expulser, le président Tebboune a évoqué les privilèges que ces accords accordent aux Algériens : « La question des visas est une question liée à la souveraineté de tous les pays, y compris l’Algérie, à condition de respecter les accords d’Évian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures ».

    Ces accords donnent aux Algériens le droit de bénéficier d’un régime spécial qui facilite leur entrée sur le territoire français et leur donne la liberté de s’y établir pour y pratiquer le commerce, le travail ou les études sans difficultés ni obstacles, ainsi que des facilités pour obtenir des titres de séjour d’une durée maximale de dix ans. Comment sont nés ces accords et que prévoient-ils ?

    Les accords d’Évian, qui ont abouti au cessez-le-feu entre l’Algérie et la France en 1962 et à l’engagement de cette dernière de reconnaître l’indépendance de l’Algérie, avaient prévu des privilèges en faveur des Algériens, notamment la liberté de circulation entre leur mère patrie et l’ancienne colonie, mais la partie française a travaillé dur pour parapher un nouvel accord qui a été convenu et signé en Algérie le 27 décembre 1968 par les ministres des affaires étrangères des deux pays de l’époque.

    Cet accord mettait l’accent sur les privilèges accordés aux Algériens, les distinguant des autres ressortissants des autres pays du Maghreb, notamment les Tunisiens et les Marocains. Les Algériens pouvaient se rendre en France avec un visa de tourisme, et pendant la période de validité du visa, ils pouvaient travailler et étudier en France, et y obtenir la résidence.

    Cependant, la partie française a persisté à limiter les privilèges des Algériens dans le cadre de cet accord, ce qui a conduit à la signature du premier amendement aux termes de cet accord, le 22 décembre 1985, aux termes duquel les articles 1 et 2 ont été abandonnés.

    Le coup le plus dur porté à l’accord de 1968 reste la révision qui a eu lieu en 1994, sous la forme d’un décret portant le numéro 94/1103 publié le 19 décembre 1994, signé par l’ancien président français, François Mitterrand, son premier ministre, Edouard Balladur, et le ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, qui a abrogé l’article VI dudit accord.

    Il ressortait clairement de cet amendement qu’il émanait d’un seul parti, le parti français, à un moment où l’Algérie vivait une situation très difficile, caractérisée par la crise sécuritaire qui ravageait le pays, ainsi que par le transfert du pouvoir du chef de l’État, Liamine Zeroual, à la même personne que le président élu de la République.

    Le plus dangereux dans ce décret est de priver les Algériens d’un privilège qui leur était garanti, puisqu’ils ont la condition d’obtenir un visa d’étude pour ceux qui veulent y pratiquer leurs cours, ou un visa touristique pour ceux qui veulent faire du tourisme, mais le droit de travailler comme par le passé, a été retiré à la partie algérienne.

    Le décret stipulait aussi que toute personne qui n’a pas de documents algériens doit passer au consul algérien compétent, afin de délivrer un permis de passage pour son expulsion, et dans le cas où le consul accepte l’expulsion, et qu’ensuite il s’avère que sa nationalité n’est pas algérienne, il est renvoyé sur le sol français aux frais du trésor français.

    Le troisième amendement est intervenu en 2001, il est entré en vigueur deux ans plus tard, et malgré la régression enregistrée, il existe toujours des privilèges pour les Algériens, mais la partie française abuse souvent de ses dispositions.

    Echourouk online, 11/10/2021

  • France: Tebboune expose les conditions d’Alger

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    La crise dans les relations algero-francaises ne connaîtra sans doute pas le dégel de sitôt. A moins que Paris ne fasse les gestes qu’il faut pour transcender cette crise sans précédent.

    Pour Alger la balle est en effet dans le camp français et cela a été dit de vive voix par le président de la République. Abdelmadjid Tebboune,qui s’est exprimé pour la première fois sur cette situation de crise avec la France, a clairement mis un ensemble de conditions pour un retour à la normale. « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par le respect total de l’état algérien » a indiqué le Président Tebboune avant-hier soir dimanche lors d’une rencontre avec des journalistes algériens. Il a ajouté que « l’Histoire ne peut être falsifiée et que les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ».

    Tebboune a, lors de cette rencontre, évoqué tous les sujets qui fâchent avec la France en usant d’un ton ferme qui en dit long sur la volonté de l’Algériebde ne pas céder face aux chantages de la partie française. Rappelons que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France, comme elle a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Cette réaction vigoureuse de l’Algérie intervient en réaction aux propos malveillants du Président français, Emmanuel Macron, qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Ainsi, pour Tebboune, le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par « le respect total de l’état algérien ». Sur la question des visas, qui a été la première salve de la France adressée en direction de l’Algérie lorsqu’elle a réduit de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens, Tebboune à une question su la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Ferhat Mhenni « doit être livré » à l’Algérie Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste « MAK », Ferhat Meheni, « doit être livré » à l’Algérie, soulignant détenir des preuves qu’il est terroriste. « Nous continuons à demander à ce que le chef de file, le terroriste du MAK nous soit livré. C’est un terroriste, il le dit et nous avons des preuves quant à la collecte de fonds (menée par le MAK) pour l’achat d’armes », a affirmé le Président. Il a souligné que le chef de file du MAK bénéficie de

    « la bénédiction du pays où il a trouvé des échos médiatiques et autres ». A une question relative à la coopération de la France en ce qui concerne le mandat d’arrêt de Ferhat Meheni, le Président Tebboune a affirmé avoir exigé de ce pays qu’ »il l’applique », relevant que « pour le moment, il n’y a rien et c’est un silence qui signifie refus ». Sur le sujet des migrants irréguliers qui constitue un autre dossier litigieux entre les deux pays le Président Tebboune a qualifié de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald-Moussa Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser. « En ce qui concerne le ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’ y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé Tebboune, précisant que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme ».

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Le ministre français a, pour rappel, communiqué ces chiffres à la presse française. A ce propos, Tebboune a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », ajoutant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays. Même s’il y a des problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il precisé. Tebboune a, en outre, fait observer que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelle entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    Migrants, visas, endettement extérieur…
    Les précisions de Tebboune

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a qualifié dimanche soir de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser.

    En ce qui concerne le « ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, précisan que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme », selon le compte rendu de l’agence officielle.

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Pour rappel, les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur ont été communiqués à la presse locale. A ce propos, le président de la République a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », précisant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays ». Même s’il y a des « problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un jou nal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il ajouté. Le Président Tebboune a, en outre, fait observé que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelles entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    A une question sur la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, le Président Tebboune a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris conditionné par « le respect total de l’État algérien » Le Président Tebboune, a affirmé : « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie Paris est conditionné par le respect total de l’Etat algérien ». Il a souligné que « l’Histoire ne peut être falsifiée et les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ». L’Algérie a rappelé ambassadeur à Paris samedi 2 octobre, suite aux propos du Président français, sur le système algérien et la colonisation, les qualifiant d’ »ingérence inadmissible dans ses affaires intérieure « .

    Pas de vaccination obligatoire

    Le Président Tebboune a exclu le recours à la vaccination obligatoire dans le cadre de la lutte anti-Covid-19, soulignant que lui-même s’est fait vacciner à l’instar d’autres citoyens. Il a rappelé, dans ce cadre, que la vaccination demeure un « acte technique et médical » auquel ont recours tous les pays, mettant en garde contre une nouvelle vague de la pandémie. Le Président Tebboune a en outre rassuré que l’Algérie, en plus d’être un pays producteur du vaccin anti-Covid- 19, dispose de « quantités suffisantes de doses ». Criminatisation de l’acte de spéculation Le président de la République a affirmé que « l’acte de spéculation commis par des individus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie – des bandits animés par des motifs politiciens -, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 30 ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale ». Ma « décision est prise et j’en ai informé le ministre de la Justice, Garde de sceaux : la prochaine réunion du Conseil des ministres verra la présentation d’une loi incriminant les spéculateurs… », a soutenu Abdelmadjid Tebboune.

    « Nous frapperons les spéculateurs d’une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de Covid-19. Nous serons sans merci avec ceux qui tentent d’entamer la détermination de l’armée blanche (personnel soignant), et dont l’implication est établie. Ceux-là encourent la peine capitale ». Le Président Tebboune a souligné que la spéculation est « l’ennemi juré de l’économie nationale et du citoyen », qualifiant d’ »injustifiée » la hausse des prix de certains produits alimentaires. Le président de la République a indiqué que « cette hausse n’est pas innocente. Des intrus sans scrupules qui ne servent que leurs propres intérêts sont exploités par des bandits », ajoutant que « rien ne saurait justifier la hausse des prix des produits alimentaires » Il a cité, à titre d’exemple la hausse des prix des pâtes alimentaires, alors que les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé, précisant que « l’eau et l’électricité utilisés dans le processus de production sont toujours subventionnées ». Dans ce contexte, le Président Tebboune a mis en avant l’importance des textes juridiques en cours d’élaboration par le ministère de la Justice, lesquels criminalisent l’acte de spéculation. « La spéculation sur le marché local s’ajoute à des facteurs externes liés aux répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, la majorité des pays ont connu des hausses des prix », a affirmé le président de la République.

    « L’état tente d’amortir ce choc par le truchement du Trésor qui assume ces répercussions à la place du citoyen, sans oublier les mesures proactives appliquées depuis 2020, notamment l’augmentation du Salaire national minimum garanti et la suppression de l’Impôt sur le revenu global sur les salaires ne dépassant pas 30.000 DA, une mesure qui a coûté au Trésor plus de 100 milliards de dinars », explique le Président. Pas de recours à l’endettement extérieur Le Président Tebboune a réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur, un choix qui serait un « suicide politique ». Il a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas l pays vers un suicide politique ». A cet effet, le président de la République s’est dit sceptique vis-àvis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, affirmant que « l’état algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté ». Le Président Tebboune s’est, en revanche, félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué « la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable ». L’économie algérienne devra enregistrer un taux de croissance de près de 4 %, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6 %).

    A la fin de l’année, les « recettes de l’Algérie couvriront toutes ses acquisitions de l’étranger, sans toucher aux réserves de change », a affirmé le Président Tebboune, ajoutant que si « nous ne connaîtrons pas de situation exceptionnelle, nous pourrons atteindre l’équilibre financier vers la fin 2021, sans toucher aux 44 milliards de dollars de réserves de change, qui étaient estimées à 57 milliards USD à la fin 2020 ». Revenant sur les résultats de l’économi nationale en 2021, le Président Tebboune prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint « depuis 25 ans ». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par là même de la révision « structurelle et sans créer de pénurie » de la politique d’importation. Une telle démarche a fait passer la facture d’importation de 60 milliards USD à 32 milliards USD.

    Le Midi Libre, 12/10/2021

  • France-Algérie: L’étrange déclaration de Macron sur Tebboune

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    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, « est pris dans un système qui est très dur », a déclaré le président français, Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec des jeunes – binationaux, Algériens ou français d’origine algérienne jeudi dernier.

    Selon ce qu’a rapporté le journal français Le Monde, Emmanuel Macron, a évoqué une « haine de la France » a affirmé que « le problème ne se posait pas avec la société algérienne dans ses profondeurs mais du système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle ».

    « On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur » a déclaré Macron.

    Il y a un an, le président français a adressé des mots de soutien à son homologue algérien, un chef d’Etat qu’il a jugé « courageux » et destiné à assurer la « stabilité » du pays. Des mots qui avaient froissé une levée de boucliers, de l’opposition politique et des médias algériens. Le président français avait déclaré à l’hebdomadaire Jeune Afrique à l’époque, qu’il fera tout son possible « pour aider Tebboune ».

    Tebboune lui renverra l’ascenceur, à l’occasion d’une embellie diplomatique comme il en arrive souvent entre les deux pays, notamment lors de son interview à l’hebdomadaire Le Point en disant: « Macron a toute mon estime. C’est le plus éclairé d’entre tous. Les autres présidents avaient tous une histoire avec l’Algérie ».

    Il y a une dizaine de jours, le Chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune, a été appelé, par son homologue français Emmanuel Macron, pour une discussion portant sur les relations entre leurs deux pays mais également la situation en Libye et au Sahel, avait annoncé la présidence algérienne.

    Par ailleurs, le président français a affirmé jeudi que la réduction de 50% de l’octroi des visas aux Algériens ciblera surtout le « milieu dirigeant ». « Il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque. On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement » a déclaré Macron. « L’objectif, est de dire aux dirigeants que si vous ne coopérez pas pour éloigner des gens qui sont en situation irrégulière et dangereux, on ne va pas vous faciliter la vie » a-t-il signalé.

    La réaction d’Alger ne s’est pas faite attendre. François Gouyette, l’atypique ambassadeur de France à Alger est convoqué à la présidence de la république algérienne pour consultation.

    Radio M, 02/10/2021