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  • Experts nigériens-Terrorisme : Il fallait écouter l’Algérie

    Experts nigériens-Terrorisme : Il fallait écouter l’Algérie

    Afrique, Algérie, lutte antiterroriste, Abdelmadjid Tebboune, Sahel,

    Selon des experts nigériens : « Si on avait écouté l’Algérie, on aurait réalisé une avancée significative en matière de lutte antiterroriste »

    Le renforcement des mécanismes de lutte contre le terrorisme est au menu du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) qui s’est achevé à Malabo (Guinée Equatoriale).

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a présenté, hier, un exposé sur le rapport soumis par le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à ce sommet.

    L’Algérie propose de nouvelles pistes dans le cadre de cette lutte, notamment la création d’un Fonds et la mise en place d’une liste africaine des entités et individus terroristes.

    « L’Algérie demeure leader de par son expérience et doit être associée dans les stratégies de lutte antiterroristes particulièrement dans le Sahel », estime des experts et analystes politique nigériens, contacté par la chaine 3 de la Radio Algérienne, ajoutant que toutes les opérations étrangères qui ont jusque-là intervenu en Afrique ont été un échec total (…) Et si on avait écouté l’Algérie, on aurait réalisé une avancée significative ».

    L’Evénement, 29 mai 2022

    #Afrique #UnionAfricaine #UA #Terrorisme #Algérie

  • Algérie: « lune de miel » avec Rome et coupure avec Madrid

    Algérie: « lune de miel » avec Rome et coupure avec Madrid

    Algérie, Espagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental, Abdelmadjid Tebboune, Sonatrach, ENI,

    Les relations de l’Algérie avec ses amis sont fondamentalement basées sur « la confiance et la parole donnée et qui ne change pas », a déclaré le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Les autorités algériennes sont toujours en colère contre l’alignement du président Pedro Sánchez sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental. Le président algérien a conclu vendredi une visite d’État de trois jours à Rome en comparant de manière voilée la fidélité de l’Italie dans son amitié avec l’Algérie à la déloyauté supposée de l’Espagne. Les relations de l’Algérie avec ses amis sont fondamentalement basées sur « la confiance et sur la parole donnée et qui ne change pas », a déclaré M. Tebboune dans un discours prononcé jeudi à Rome. « Toute augmentation de la production [d’hydrocarbures algériens] devra être dirigée, en fonction de la demande, vers l’Italie, pays ami, qui pourrait devenir un distributeur pour l’Europe », a-t-il annoncé.

    Les allusions de Tebboune à l’Espagne soulignent le fait que la colère de l’Algérie à l’égard du gouvernement espagnol se poursuit plus de deux mois après qu’un communiqué du roi Mohammed VI, le 18 mars, ait révélé que l’Espagne renonce à sa neutralité traditionnelle dans le conflit du Sahara et soutient la solution préconisée par le Maroc pour le résoudre. En fermant la crise avec le Maroc par cette concession majeure, Pedro Sánchez en a ouvert une autre avec l’Algérie.  » Le chef du gouvernement [espagnol] a tout rompu avec l’Algérie, a déclaré Tebboune dans une interview télévisée le 23 avril. L’affrontement avec la première puissance économique du Maghreb est devenu chronique et risque de durer jusqu’à la fin du mandat de l’Espagne, selon des diplomates des deux pays. Malgré ses efforts, le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares n’a pas réussi à établir un dialogue avec la diplomatie algérienne, bien qu’il ait demandé l’aide du Haut représentant de l’UE Josep Borrell. « Tant que Sánchez sera désavoué par le Congrès – et c’est déjà la troisième fois – sur le Sahara, et tant que ce changement de politique signifiera pour lui une usure interne, l’Algérie n’acceptera pas la normalisation des relations », déclare un diplomate européen accrédité en Algérie. Les propos de Tebboune à Rome contredisent en partie les aspirations exprimées par Sánchez deux jours plus tôt à Davos. « L’Espagne, la péninsule ibérique et, je dirais, le sud de l’Europe, auront la possibilité de répondre à cette dépendance énergétique vis-à-vis de l’énergie fossile de la Russie », a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision CNBC.

    La réponse évoquée par Sánchez comporterait deux piliers. Les six usines de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Espagne, qui représentent 37 % de la capacité européenne, mais pour l’exporter, il faudrait une meilleure interconnexion avec la France que les deux petits gazoducs qui existent aujourd’hui. Le deuxième pilier consisterait à renforcer la relation énergétique avec le voisin algérien. Les choses avaient déjà commencé à se gâter lorsque, le 30 octobre, le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc a été fermé sur ordre du président Tebboune. La majeure partie du gaz algérien arrivait en Espagne par ce gazoduc. Aujourd’hui, seul le gazoduc Medgaz, immergé dans la Méditerranée, relie les deux pays, mais depuis le début de l’année, le débit a diminué de 12 %. Il n’est pas certain que Sonatrach, la compagnie publique algérienne d’hydrocarbures, tente de faire pression sur ses clients espagnols, à commencer par Naturgy, dans le cadre des négociations en cours sur la révision des prix. Toufik Hakkar, président de Sonatrach, a fait savoir le 1er avril que l’Espagne serait le client dont les tarifs seraient les plus élevés. Depuis le début de l’année, les États-Unis ont dépassé l’Algérie comme premier fournisseur de gaz de l’Espagne. Jusqu’à présent cette année, seulement 22% du gaz consommé est importé d’Algérie, alors qu’en 2021 ce pourcentage était d’environ 45%.

    Il ne se passe pas une semaine depuis la fin du mois de mars sans que les autorités algériennes n’expriment, par des déclarations ou des mesures, leur irritation à l’égard de leur voisin espagnol. Les immigrés algériens, comme les Marocains, rentrent en masse dans leur pays pour les vacances d’été, c’est pourquoi leur compagnie aérienne publique (Air Algérie) et leur compagnie maritime (Algérie Ferries) augmentent leurs fréquences. Le 20 mai, le ministère algérien des transports a annoncé un plan estival qui gèle les vols (seulement quatre par semaine entre Alger et Barcelone) et les traversées vers l’Espagne (seulement une par semaine entre Alicante et Oran), ce qui rendra difficile les allers-retours entre les deux rives de la Méditerranée. La question a été débattue mardi dernier au sein de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (Parlement algérien). Mohamed Hani, son président, a justifié la décision de transport, tout en reconnaissant qu’elle serait préjudiciable aux migrants. « Certaines décisions sont prises par des autorités supérieures et, si Dieu le veut, nous trouverons des solutions alternatives pour la communauté algérienne à l’étranger. « Il y a parfois des choses plus importantes », a-t-il ajouté. « Le choix des destinations [aériennes et navales] est une décision souveraine ». « Nous n’avons pas supprimé de vols, mais nous n’en avons pas ajouté », a-t-il conclu.

    L’Algérie autorise toujours Vueling et Iberia à opérer entre les deux pays, mais avec très peu de fréquences. La restriction des transports s’ajoute aux nombreuses autres représailles prises depuis que l’ambassadeur d’Algérie en Espagne, Said Moussi, a été rappelé pour consultations le 19 mars. Il s’agit notamment de la suspension des importations de viande bovine espagnole, dont les exportations annuelles représentaient environ 55 millions d’euros par an – elle est désormais achetée en France – et de la suspension, depuis le 2 avril, des rapatriements d’immigrants illégaux arrivant en Espagne par la mer.

    La tension avec l’Espagne contraste avec la « lune de miel » de l’Algérie avec l’Italie. Les autorités algériennes et la presse algérienne le soulignent, suggérant ainsi au gouvernement espagnol que son engagement envers le Maroc lui a fait manquer de nombreuses opportunités. M. Tebboune a conclu son voyage à Rome vendredi, mais il a été précédé par les visites à Alger du Premier ministre Mario Draghi et du ministre des Affaires étrangères Luigi di Maio. Ce renforcement sensationnel des liens de l’Algérie avec l’Italie a suscité l’inquiétude du gouvernement espagnol, a révélé l’agence de presse économique Bloomberg à la mi-avril. Les diplomates italiens et espagnols se sont entretenus après que « Madrid s’est inquiété du fait que leur accès aux hydrocarbures [algériens] pourrait être affecté », a-t-il déclaré. « Il s’agissait de contacts purement informatifs au cours desquels il a été précisé que la relation italo-algérienne ne nuira pas à l’Espagne », a déclaré une source italienne de haut niveau.

    Lorsque les accords qui viennent d’être signés à Rome et à Alger seront mis en œuvre, Draghi sera sur le point d’atteindre son objectif : faire de l’Algérie le premier fournisseur d’énergie de l’Italie, devant la Russie. Le mois dernier déjà, Sonatrach et ENI, son équivalent italien, ont convenu d’augmenter les exportations de gaz vers l’Italie via le gazoduc Transmed vers la Sicile de quelque 9 milliards de mètres cubes par an. Cela pourrait porter la capacité de pompage annuelle à 30 milliards de mètres cubes. Au cours de la visite à Rome, ils ont également signé un protocole d’accord pour le développement de champs de gaz et d’hydrogène vert en Algérie. Enfin, M. Tebboune a lui-même annoncé que le projet de câble électrique sous-marin entre les deux pays, qui passerait par la Sardaigne, est en cours de réactivation.

    Par Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 29 mai 2022

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    #Algérie #Espagne #Italie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #Gaz #Sonatrach #ENI

  • Tebboune: L’Afrique doit pouvoir se défendre

    Tebboune: L’Afrique doit pouvoir se défendre

    Algérie, Afrique, Abdelmadjid Tebboune, Libye,

    L’état des lieux dans le continent impose de placer la question du terrorisme en tête des priorités de l’Afrique, note le rapport.

    L’expérience algérienne de la lutte antiterroriste servira, à n’en pas douter aux chefs d’État africains réunis depuis hier à Malabo en Guinée équatoriale, dans le cadre du 16e Sommet extraordinaire de l’Union africaine dédié à la lutte antiterroriste. Le savoir-faire algérien dans le domaine a fait l’objet d’un rapport transmis par le président Tebboune à ses homologues africains. On y remarque la doctrine de l’Algérie sur la non-ingérence dans les affaires internes des États. Le président de la République rappelle dans son rapport l’ «impératif pour les partenaires étrangers de se conformer à leurs obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité». Sortir des clous de l’ONU conduit à l’anarchie, comme constaté d’ailleurs en Libye, pour ne citer que l’exemple le plus en vue. Pour le chef de l’État, la mission de la communauté internationale doit être exclusivement orientée vers une «assistance aux pays africains engagés dans la lutte contre le terrorisme». Ce coup de main est censé s’étendre jusqu’à «la localisation, l’identification et l’extradition des terroristes recherchés basés sur leurs territoires». À travers cette préconisation, Abdelmadjid Tebboune pointe le doigt en direction de certaines capitales occidentales qui «couvent» des groupes armés pour des motifs inavoués. Cela doit donc cesser.

    Le rapport présidentiel qui aborde l’évolution de la menace terroriste sur le continent, évoque également des réponses concrètes aux niveaux régional et international. On l’a vu concernant le rôle et la responsabilité de la communauté internationale, le document de l’Algérie diagnostique l’état de la menace terroriste en Afrique. Il explique les facteurs ayant favorisé sa propagation à un rythme effréné dans toutes les régions du continent. L’état des lieux impose à placer la question du terrorisme en tête des priorités de l’Afrique, note le rapport, dont les actualités terroristes aux quatre coins de l’Afrique confirme l’opportunité de l’analyse.

    Celle-ci repose sur une observation opportune de la cartographie de la violence dans le continent et ses conclusions recommandent de maintenir un haut niveau de coopération avec les Nations unies. Mais cette coopération doit obéir à un nouveau paradigme, à bien lire le rapport du président de la République. Il a, à ce propos, insisté sur l’ «urgente nécessité d’opérer les transformations nécessaires pour permettre la transition vers un nouveau modèle d’opérations de paix». C’est bien la première fois qu’un chef d’État dévoile les failles du système onusien et appelle à adapter les interventions de l’ONU sur les terrains de crise «aux exigences de la lutte contre le terrorisme en Afrique».

    Un appel à plus de réalisme dans la gestion des conflits africains. Cela passe, souligne le président Tebboune, par l’identification claire et précise des individus et entités terroristes. Il préconise également un mandat d’arrêt africain, qui devra être respecté par l’ensemble de la communauté internationale et surtout un fonds spécial de l’UA spécifiquement mobilisé pour la prévention et la lutte contre le terrorisme. Ces mesures si elles sont mises en place et respectées par tous les États de la planète, l’Afrique aura réalisé un pas de géant dans sa lutte contre le terrorisme.

    Ramtane Lamamra au sommet de l’UA sur le terrorisme

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris part, hier, à Malabo (Guinée équatoriale), aux travaux du 16e Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique. Représentant le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le chef de la diplomatie algérienne participe à ce sommet au moment où le continent africain connaît une propagation de la menace terroriste et une recrudescence des changements anticonstitutionnels, ce dernier phénomène ayant été particulièrement marqué au cours des 12 derniers mois.

    Saïd BOUCETTA

    L’Expression, 29 mai 2022

  • Algérie-Italie : quelles perspectives  de la coopération

    Algérie-Italie : quelles perspectives de la coopération

    Algérie, Italie, coopération, Abdelmadjid Tebboune,

    1.-Le produit intérieur brut PIB de l’Italie est prévu pour 2022 à 2272 milliards de dollars, un accroissement de 4,2% par rapport à 2021 , dont le PIB a été de 2021 milliards de dollars , la classant la 8ème économie mondiale , pour une population d’ environ 60 millions d’habitants en 2022, et au 01 janvier 2021 , 59, 2. Les réserves de change dépassent les 230 milliards de dollars dont 2451,8 tonnes d’or dont la valeur dépasse les 80 milliards de dollars. Les importations de biens en 2020 ont été de 422,87 milliards de dollars et de services 91,61 milliards de dollars soit au total 514,48 milliards de dollars. Quant aux exportations, elles ont été de 496,12 milliards de dollars et des services 86,53 milliards de dollars soit au total :582,65 milliards de dollars. Une reprise a été constatée en 2021 où l’excédent commercial de l’Italie a atteint 50,4 milliards d’euros bien qu’en , en baisse par rapport aux 63,17 milliards enregistrés en 2020 selon l’Institut national des statistiques (Istat) La dette publique de l’Italie s’est élevé à 153,5% du PIB en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (155,6%) mais nettement au-dessus de la limite de 60% prévue par les règles de Maastricht, d’ailleurs comme tous les pays de la zone européenne, qui otn abandonné provisoirement la totale rigueur budgétaire, Rome misant sur une croissance importante en 2022 pour réduire le rapport entre son PIB et sa dette publique, au-dessus de 150 %. D’une manière générale, la crise covid-19 et récemment la crise ukrainienne a affecté l’économie italienne Dans la phase de reprise en 2022, la croissance devrait s’appuyer sur la mise en œuvre du plan national de relance et de résilience, adossé à des réformes structurelles, l’Italie ayant bénéficié de l’impact positif du plan de relance européen (209 Md€),. Mais la reprise des exportations sera dépendante du rythme de celle du commerce mondial et du marché intérieur.

    Malgré les incertitudes, l’Italie dispose d’une solide industrie manufacturière spécialisée dans des niches à haute valeur ajoutée et intégrée aux chaînes de valeurs mondiales, la deuxième européenne après l’Allemagne. Structurée autour de PME dynamiques, elle est la source de l’excédent commercial. Mais comme impact de cette situation mondiale incertaine, les conséquences sociales où selon les statistiques de Bruxelles, le chômage a atteint environ 12% en 2021, affectant davantage les jeunes (taux de chômage à 29,3% en 2019) et creusant les écarts entre les régions riches et les régions pauvres , entre le nord et le sud (17,6%), un plan d’action étant en cours pour éviter l’accroissement des disparités régionales.

    2.-Qu’en est-il des relations commerciales Algérie –Italie où le PIB algérien est d’environ 160 milliards de dollars en 2021, des réserves de change fin 2021 à 44 milliards de dollars pour une population au 01 janvier 2022 d’environ 45 millions d’habitants Nous avons pour 2021 environ 37 milliards de dollars d’exportation devant préciser que 34,5 milliards de dollars d’exportation, avec les dérivées provenant des hydrocarbures et que sur les 4,5 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour 2021, plus de 2,5 étant des dérivées d’hydrocarbures déjà inclus dans les recettes de Sonatrach de 34,5 milliards de dollars. ,L’on devra éviter de faire un double emploi entre les statistiques de Sonatrach et celles du Ministère du commerce. Quant aux importations, pour 2021, elles sont estimées par FMI à . environ 46 milliards de dollars d’importation, y compris les services, environ 6 milliards de dollars.. C’est que l’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.

    En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, mais actuellement en sous capacité (la consommation intérieure étant presque l’équivalent des exportations) ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux, et en attendant de nouveaux investissements en cours, à court terme, pouvant suppléer environ 3 à 4 milliards de mètres cubes gazeux et en espérant l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012 qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité » de 8 milliards de mètres cubes gazeux ( voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Italie) .

    Mais l’important de la visite du président de la république Abdelmadjid Tebboune en Italie est de diversifier la coopération économique hors hydrocarbures dans les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-industriel et les télécommunications et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que récemment l’ambassadeur d’Italie en Algérie , Mr Giovanni Pugliese, a exprimé son souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier, en particulier sur le plan économique, souhaitant « qu’une place de choix soit réservée à l’Italie dans le cadre de ces réformes je le cite « Nous avons beaucoup d’espoir dans les réformes économiques en cours en Algérie et surtout dans l’amélioration du climat des affaires, ainsi que des réformes bancaires ».

    En conclusion, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle et également un vivier d’expérience pour la dynamisation des PMI/PME qui en fonction de l’adaptation aux situations sociales peut être bénéfique pour l’Algérie. Espérons la consolidation des relations algéro-italiennes sur la base d’un partenariat gagnant –gagnant au profit exclusif des populations des deux pays.

    Et un axes selon le prévision du ministère de l’énergie miser sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique tout en attirant les IDE étrangers dont les différents contrats INIE SONATRACH pour avoir 40% des énergies renouvelables pour couvrir la consommation intérieure, ( actuellement malgré les discours cela représente à peine 1% en 2021) la différence d’environ 20 milliards de mètres cubes utilisant ainsi le Transmed via Italie qui fonctionne en sous capacité, gazeux pouvant servir à l’exportation , l’Algérie couvrant actuellement environ 10/11% des besoins de l’Europe pouvant passer dans quatre à cinq années à plus de 20%.

    Professeur des  universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL



  • Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Algérie, Italie, Abdelmadjid Tebboune, gaz, Méditerranée,

    Dans le cadre du respect mutuel, les relations politiques entre l’Algérie et l’Italie sont excellentes. Cette présente contribution s’appesantit sur la situation des économies de l’Italie et de l’Algérie et les perspectives de la coopération économique ( voir notre interview au site américain Maghreb Voices et Tv Ennahar 26/05/2022)

    1.-Le produit intérieur brut PIB de l’Italie est prévu pour 2022 à 2272 milliards de dollars, un accroissement de 4,2% par rapport à 2021 , dont le PIB a été de 2021 milliards de dollars , la classant la 8ème économie mondiale , pour une population d’ environ 60 millions d’habitants au 01 janvier 2022. Les réserves de change dépassent les 230 milliards de dollars dont 2451,8 tonnes d’or dont la valeur dépasse les 80 milliards de dollars. Les importations de biens en 2020 ont été de 422,87 milliards de dollars et de services 91,61 milliards de dollars soit au total 514,48 milliards de dollars. Quant aux exportations, elles ont été de 496,12 milliards de dollars et des services 86,53 milliards de dollars soit au total :582,65 milliards de dollars . Une reprise a été constatée en 2021 où l’excédent commercial de l’Italie a atteint 50,4 milliards d’euros bien qu’en , en baisse par rapport aux 63,17 milliards enregistrés en 2020 selon l’Institut national des statistiques (Istat) La dette publique de l’Italie s’est élevé à 153,5% du PIB en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (155,6%) mais nettement au-dessus de la limite de 60% prévue par les règles de Maastricht. D’ailleurs la majorité des pays de la zone euro, ont abandonné provisoirement la totale rigueur budgétaire, Rome misant sur une croissance importante en 2022 pour réduire le rapport entre son PIB et sa dette publique, au-dessus de 150 %.

    D’une manière générale, la crise covid-19 et récemment la crise ukrainienne a affecté l’économie italienne, comme toute l’économie mondiale. Dans la phase de reprise en 2022, la croissance devrait s’appuyer sur la mise en œuvre du plan national de relance et de résilience, adossé à des réformes structurelles, l’Italie ayant bénéficié de l’impact positif du plan de relance européen (209 Md€). Mais la reprise des exportations sera dépendante du rythme de celle du commerce mondial et du marché intérieur. Malgré les incertitudes, l’Italie dispose d’une solide industrie manufacturière spécialisée dans des niches à haute valeur ajoutée et intégrée aux chaînes de valeurs mondiales, la deuxième européenne après l’Allemagne. Structurée autour de PME dynamiques, elle est la source de l’excédent commercial. Mais comme impact de cette situation mondiale incertaine, les conséquences sociales où selon les statistiques de Bruxelles, le chômage a atteint environ 12% en 2021, affectant davantage les jeunes (taux de chômage à 29,3% en 2019) et creusant les écarts entre les régions riches et les régions pauvres , entre le nord et le sud (17,6%), un plan d’action étant en cours pour éviter l’accroissement des disparités régionales.

    2.-Qu’en est-il des relations commerciales Algérie –Italie où le PIB algérien est d’environ 160 milliards de dollars en 2021, des réserves de change fin 2021 à 44 milliards de dollars pour une population au 01 janvier 2022 d’environ 45 millions d’habitants Nous avons pour 2021 environ 37 milliards de dollars d’exportation devant préciser que 34,5 milliards de dollars d’exportation, avec les dérivées provenant des hydrocarbures et que sur les 4,5 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour 2021, plus de 2,5 étant des dérivées d’hydrocarbures déjà inclus dans les recettes de Sonatrach de 34,5 milliards de dollars. L’on devra éviter de faire un double emploi entre les statistiques de Sonatrach et celles du Ministère du commerce. Quant aux importations, pour 2021, elles sont estimées par FMI à environ 46 milliards de dollars d’importation, y compris les services, environ 6 milliards de dollars.. C’est que l’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.

    En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Pour 2021, elles ont connu un accroissement s’établissant à 8,5 milliards de dollars dont 6,6 milliards de dollars d’exportation de l’Algérie, donc un déficit commercial positif pour l’Algérie. Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux à travers cette canalisation ,. Espérons l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012 qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité » de 8 milliards de mètres cubes gazeux ( voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Italie) .

    Mais l’important de la visite du président de la république Abdelmadjid Tebboune en Italie est de diversifier la coopération économique certes dans l’énergie mais surtout d’impulser les segments hors hydrocarbures dont les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-industriel et les télécommunications et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que récemment l’ambassadeur d’Italie en Algérie , Mr Giovanni Pugliese, a exprimé son souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier, en particulier sur le plan économique, souhaitant « qu’une place de choix soit réservée à l’Italie dans le cadre de ces réformes je le cite « nous avons beaucoup d’espoir dans les réformes économiques en cours en Algérie et surtout dans l’amélioration du climat des affaires, ainsi que des réformes bancaires », même position que al récente visite du Medef français.

    3.-En attendant de nouveaux investissements en cours, à court terme, pouvant suppléer pour l’Italie environ 3 à 4 milliards de mètres cubes gazeux maximum à court terme Comme je l’ai rappelé dans plusieurs contributions nationales et internationales ( voir www.gogle.com février-mars 200[M1] ) sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux, actuellement entre 10/11% du marché européen , avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe horizon 2025/2027.

    La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions.

    La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde. « Sonatrach ayant une expérience internationale mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d’annonces avant de déterminer la réelle rentabilité .

    La troisième condition , est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où , avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire.

    La quatrième condition , selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante.

    La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines , l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom.

    La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de /8 milliards de mètres cubes gazeux. Espérons que la visite du premier ministre italien relancera ce projet

    La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cuves gazeux mais nécessitant selon les études européennes de 2019 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur.

    4. Un des axes pour continuer à honorer les engagements internationaux , selon les prévisions du ministère de l’énergie sont le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique tout en attirant les IDE étrangers dont les différents contrats INIE /SONATRACH pour avoir 40% des énergies renouvelables pour couvrir la consommation intérieure, horizon 2028/2030 où actuellement malgré les discours cela représente à peine 1% en 2021. La différence d’environ 20 milliards de mètres cubes, utilisant ainsi le Transmed via Italie qui fonctionne en sous capacité, gazeux peut servir à l’exportation, étant souhaitable que l’annonce du câble électrique sous-marin reliant l’Algérie à la Sardaigne, un vieux projet mais stratégique, soit alimenté par les énergies renouvelables. C’est que nous avons assisté à une baisse des exportations du gaz en volume étant passé de plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux vers les années 2007/2008 à 43 en 2021 dont 70% par canalisation et 30% par GNL, idem pour le pétrole plus de 1 millions de barils/j à 500.000 barils/j pour les exportations durant la même période , la consommation intérieure qui va à un rythme exponentiel étant presque identique aux exportations, risquant entre 2025/2030 de représenter presque 80% des exportations actuelles au même rythme de l’actuel modèle e consommation, posant d’ailleurs l’épineux dossier des subventions.( voir audit sous la direction du Pr Mebtoul, assisté des cadres Sonatrach d’experts et du bureau d ‘études américain Ernst & Young 2007/2008 le dossier des carburants). D’où l’importance d’un renouveau de la loi des hydrocarbures pour attirer les investisseurs . Mais surtout sous réserve d’avoir une vision stratégique de la transition énergétique , ( Mix énergétique), l’Algérie est un acteur stratégique de l’approvisionnement de l’Europe à moyen terme.

    En conclusion, la coopération entre l’Algérie et l’Italie ne concerne pas seulement le volet économique, mais les volets politiques, sécuritaires, et culturels. Sur le plan économique, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle et également un vivier d’expériences pour la dynamisation des PMI/PME qui en fonction de l’adaptation aux situations sociales peut être bénéfique pour l’Algérie dans le cadre de ses réformes structurelles , déterminantes entre 2022/2025, devant concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. En bref, puissent les relations algéro-italiennes s’intensifier afin de faire du bassin méditerranéen un lac de paix et de prospérité partagé.

    Professeur des  universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL,

    #Algérie #Italie #Gaz #Tebboune

  • Nouvelle Algérie: Les relations turco-algériennes

    Nouvelle Algérie: Les relations turco-algériennes

    Algérie, Turquie, Abdelmadjid Tebboune, Tayyip Erdogan,

    – La vision de la Nouvelle Algérie s’effectue autour de trois grands domaines : soutenir la production et encourager l’investissement, lutter contre la corruption et s’ouvrir sur le monde extérieur.

    AA/Istanbul/Prof. Dr. Enver Arpa

    La visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Turquie a suscité un grand intérêt dans les médias turcs et étrangers. La coopération de ces deux pays influents du bassin méditerranéen est considérée comme un facteur important dans la solution de divers problèmes régionaux tels que la Libye, le Sahara occidental et la Méditerranée orientale. La vision de la « nouvelle Algérie » mise en avant par Abdelmadjid Tebboune est l’une des raisons importantes de cet intérêt pour le gouvernement algérien. Rappelons qu’il a concouru avec le slogan « Changement » lors des élections du 12 décembre 2019 et a remporté la présidence avec 58 % des voix.

    Les liens historiques sont également une source importante de motivation pour le développement de cette union. C’est pourquoi il existe une forte volonté de faire avancer les relations dans les deux pays. D’autre part, il est essentiel que les institutions et organisations prennent les mesures nécessaires pour alimenter ces relations à temps.

    -La nouvelle vision algérienne

    Le président Tebboune et son gouvernement ont commencé à souffler un vent de changement dans le pays dans cette nouvelle période. Kamel Rezig, ministre du Commerce, que nous avons rencontré lors de notre voyage en Algérie en février dernier, a déclaré soumettre l’Algérie à un changement global avec la vision de la « Nouvelle Algérie » qu’ils ont récemment mise en avant. Puis, il a affirmé vouloir ouvrir le pays sur le monde et renforcer ses relations tant avec les pays de la région qu’avec le monde extérieur. Rezig a souligné qu’ils souhaitaient établir des relations plus chaleureuses, en particulier avec les pays arabes et islamiques.

    Dans les réunions tenues avec Kamel Rezig et les administrateurs d’autres institutions et organisations, de nombreux signes témoignent de cette nouvelle vision mise en avant par Tebboune et son gouvernement. Un changement politique important s’opère sous le nom de « Nouvelle Algérie » dans de nombreuses régions du pays. Cette nouvelle image s’effectue autour de trois grands domaines : soutenir la production et encourager l’investissement, lutter contre la corruption et s’ouvrir sur le monde extérieur. Le gouvernement algérien est conscient que le soutien à la production dans le pays est important pour l’économie. C’est pourquoi de nombreuses mesures encourageantes, notamment des réductions d’impôts, ont été prises. Par conséquent, le président Tebboune met en garde les gouverneurs et les autres institutions concernées sur cette question à chaque occasion.

    En outre, la corruption est une question problématique qui a été exprimée et auquel presque toutes les régions du pays ont répondu depuis longtemps. Ce point est un handicap important en termes d’investissements étrangers ainsi que locaux. Par conséquent, le gouvernement de Tebboune recourt à diverses mesures pour éliminer les effets négatifs de cette situation. Par exemple, il a été rapporté dans la presse que de nombreuses personnes dans le pays étaient détenues pour corruption. Par la suite, Tebboune a parlé pour la première fois en février des investissements en chute libre et de la perte du pays pendant la période Bouteflika. Cette critique du gouvernement de l’ancien président, dont il a également été ministre, peut être lue comme la preuve que Tebboune voulait se pencher sur cette question. Dans son discours adressé à la communauté algérienne lors de sa visite au Koweït le 23 février 2022, Tebboune a déclaré que la rhétorique « Nouvelle Algérie » ne doit pas être perçue comme de nouveaux peuples ou de nouveaux ministres, et a insisté sur le fait que ce qu’il entendait par là était de développer une nouvelle compréhension, une nouvelle attitude et pour construire une nouvelle Algérie.

    La troisième question dont Tebboune se soucie dans sa nouvelle perception de l’Algérie est celle des relations extérieures. Il est fréquemment affirmé que l’Algérie a perdu son influence dans le monde et dans la région ces dernières années en raison de la faiblesse de l’administration due à la maladie de Bouteflika et à certains problèmes internes. Après sa présidence, Tebboune vise à ramener l’Algérie à la position influente qu’elle avait autrefois. À cette fin, il attache de l’importance à la revitalisation de ses relations bilatérales avec les pays régionaux et non-régionaux.

    -Les relations avec la Turquie

    Il ne fait aucun doute que dans la vision de la « nouvelle Algérie » une importance stratégique particulière est attachée aux relations avec la Turquie, actuellement le premier pays investisseur en Algérie avec sa part d’investissement de plus de 5 milliards de dollars. L’administration algérienne exprime à chaque occasion sa satisfaction de la présence turque dans le pays. « L’Algérie entretient d’excellentes relations avec les Turcs qui ont investi 5 milliards de dollars sans faire aucune contrepartie politique. Ceux qui sont mal à l’aise avec ces relations devraient venir investir chez nous », a déclaré le président Tebboune, dans une interview donnée au magazine français Le Point en mai 2021. Il a également fait référence à la plainte de la France concernant la présence turque en Algérie.

    La Turquie est actuellement le plus grand pays investisseur en Algérie, avec une part d’investissement de plus de 5 milliards de dollars.

    Autre indicateur de la dimension stratégique que l’Algérie veut apporter à ses relations, le ministre du Commerce Kamel Rezig a proposé, à la fin de l’année dernière, d’entrer sur le marché international en créant des sociétés multilatérales lors de sa rencontre avec Mahinur Özdemir Göktaş, ambassadrice de Turquie en Algérie. Lors de cette visite en février, le ministre Rezig a souligné une fois de plus que les relations avec la Turquie devaient acquérir une dimension stratégique en dehors de l’achat et de la vente classiques de marchandises.

    On sait que la Turquie attache de l’importance aux relations avec l’Etat algérien. La visite du président Recep Tayyip Erdogan en Algérie en février 2018 et janvier 2020, à deux ans d’intervalle, est un signe de cette sollicitude. De plus, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu s’est rendu en Algérie pendant trois années consécutives en 2019, 2020 et 2021, accélérant les relations entre les deux pays. Tous ces efforts ont porté leurs fruits et lors de la visite du président turc en Algérie en 2020, la décision de créer un « Conseil de coopération du haut niveau » a été prise et un forum d’affaires a été organisé avec la participation d’hommes d’affaires des deux pays.

    Lors des réunions tenues au niveau des institutions publiques et des organisations et institutions liées à la recherche stratégique, la nécessité de donner une profondeur stratégique aux relations des deux pays, dont les approches d’une partie importante des problèmes mondiaux et régionaux, a été soulignée. Le ministre algérien du Commerce Rezig a souligné qu’avec la loi d’encouragement à l’investissement, qui devrait être promulguée prochainement, des avantages significatifs seront fournis aux hommes d’affaires et a exprimé son espoir dans cette direction. Il a affirmé que cette loi offrira d’importantes opportunités d’investissement au monde des affaires, qu’elle facilitera aux hommes d’affaires des deux pays la réalisation d’activités commerciales conjointes vers le continent africain, que l’Algérie souhaite bénéficier du réseau de la Turquie en termes d’ouverture à tant en Afrique qu’en Asie, et a révélé la dimension stratégique de son attente.

    -Nouvelles étapes dans les relations bilatérales

    A la lumière de ces développements, on peut dire que par rapport aux relations dans le passé, qui étaient sous l’influence de l’ombre française, il y a aujourd’hui une atmosphère positive dans les relations turco-algérienne. On sait que le lobby français est influent depuis longtemps dans le pays et cela a été un frein au développement des relations Turquie-Algérie. La tendance nationale en développement dans le pays sous la direction d’Abdelmadjid Tebboune est une opportunité importante dans le contexte des relations entre les deux pays. L’Algérie s’efforce de diversifier sa relation unipolaire de longue date avec Tebboune. La visite présidentielle de Tebboune en Turquie après 17 ans est importante à cet égard. Les accords conclus lors de la visite, les objectifs fixés et l’intention de coopération ont élevé les relations entre les deux pays au niveau d’un partenariat stratégique. En regardant le contenu des accords, on peut voir qu’il ne s’agit pas d’accords classiques, au contraire, ils ajoutent une profondeur aux relations bilatérales.

    Par rapport aux relations dans le passé, qui étaient sous l’influence française, il y a une atmosphère positive dans les relations Turquie-Algérie.

    L’ouverture d’une école turque par la Fondation Maarif et d’un Centre culturel turc par la Fondation Yunus Emre en Algérie peut être comptée parmi les indicateurs importants de la distance parcourue dans les relations entre l’Algérie et la Turquie, qui a jusqu’à présent affiché une position très stricte sur ces questions. La coopération entre les deux pays sur les questions régionales apportera également une contribution importante à la paix régionale.

    Pour conclure, il y a une forte volonté de faire avancer les relations dans les deux pays ; les liens historiques sont également une source importante de motivation pour le développement de cette union. C’est pourquoi il existe une forte volonté de faire avancer les relations entre les deux pays. D’autre part, il est essentiel que les institutions et organisations prennent les mesures nécessaires pour alimenter ces relations à temps. La coopération de ces deux importants pays méditerranéens, qui ont une tradition de médiation efficace et forte, c’est une occasion importante de résoudre les problèmes régionaux, d’atténuer la crise mondiale dans le domaine de l’énergie, de lutter contre le terrorisme qui menace la région et de résoudre des problèmes complexes tels que la Libye, la Tunisie et la Palestine.

    [Le Prof. Dr. Enver Arpa est le directeur de l’Institut d’études régionales de l’ASBU.]

    *Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale de l’agence Anadolu.

    Anadolou, 26 mai 2022

  • Algérie. Tebboune en Italie: Les grands enjeux

    Algérie. Tebboune en Italie: Les grands enjeux

    Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Italie,

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier mercredi à Rome, pour une visite d’État de trois jours à l’invitation du président de la République d’Italie, Sergio Mattarella.

    L’avion transportant le président de la République et la délégation qui l’accompagne a atterri à l’aéroport international de Rome, Léonardde- Vinci. Cette visite d’état revêt une « importance particulière dans le raffermissement des liens d’amitié historiques et le renforcement des relations bilatérales dans de nombreux domaines, notamment dans le volet économique, et ce, dans le cadre d’une vision nouvelle des deux Présidents visant à insuffler une nouvelle dynamique au dialogue et à la coopération stratégique entre les deux pays voisins et amis », a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Les relations économiques entre l’Algérie et l’Italie ont connu une évolution notable ces dernières années, grâce aux projets d’investissements et aux accords conclus entre les deux pays permettant à l’Algérie d’être le premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent africain et de la zone Moyen- Orient-Afrique du Nord (Mena).

    Aidés par la proximité géographique et la vocation méditerranéenne commune, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint les 8,5 milliards de dollars en 2021, en forte hausse par rapport à l’année 2020 qui étaient de près de 6 milliards de dollars, selon des données du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations Les exportations algériennes vers l’Italie (constituées notamment des hydrocarbures) ont avoisiné les 6,24 milliards de dollars en 2021, tandis que les importations de ce pays (principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produit sidérurgiques) ont atteint les 2,26 milliards de dollars. En matière d’investissements, les projets réalisés dans le domaine de l’énergie représentent un exemple édifiant du partenariat solide et du rôle de l’Algérie en tant que fournisseur d’hydrocarbures fiable de l’Italie depuis plusieurs décennies.

    Le gazoduc Trans-Mediterranean Pipeline (TransMed), qui lie les deux pays depuis 1983 et traverse la Tunisie, dispose d’une capacité de livraisons de 33,15 milliards de mètres cubes par an. Portant le nom d’Enrico Mattei, industriel et fondateur de l’industrie pétrolière italienne et militant anticolonialiste ami de la Révolution algérienne, ce gazoduc a permis à l’Algérie d’exporter vers l’Italie une quantité de 14,8 milliards m3 de gaz naturel en 2020, en progression de 12 % par rapport à 2019, classant ainsi l’Algérie deuxième fournisseur avec une part de marché estimée à 22 %.

    Les volumes de gaz exportés vers ce pays vont augmenter de 9 milliards m3/an à partir de 2023/2024, à la faveur de l’accord signé, le 11 avril dernier à Alger par les P.-dg des groupes Sonatrach et Eni. Les activités d’exploration et de production d’hydrocarbures ne sont pas en reste, les deux compagnies ont réalisé, en association, d’importantes découvertes de pétrole brut et se sont engagées pleinement dans la transition énergétique en développant des projets dans le solaire (photovoltaïque), l’hydrogène, les biocarburants et d’autres sources d’énergies renouvelables.

    L’Algérie et l’Italie s’inscrivent également dans la perspective de l’élargissement de ce partenariat à d’autres domaines d’activités. Il s’agit, entre autres, de l’industrie mécanique, de l’agriculture, de l’enseignement supérieur, du tourisme et de la culture. L’Algérie compte aussi s’inspirer de l’expérience italienne dans les domaines des petites et moyennes entreprises, la construction navale, l’industrie pharmaceutique, les technologies de l’information et des télécommunications, ainsi que la restauration de bâtiments anciens.

    La présence entrepreneuriale italienne en Algérie est également à souligner avec un nombre dépassant les 200 entreprises italiennes en activité dans les grands travaux publics, l’industrie, les équipements et le machinisme.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 26 mai 2022

    #Algérie #Italie #Tebboune

  • Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

    Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

    Algérie, Turquie, coopération, défense, industries militaires, Abdelmadjid Tebboune, Erdogan,

    La coopération algéro-turque va franchir une étape nouvelle qualifiée, par les responsables des deux pays, de stratégique. Il s’agit d’un partenariat dans le domaine sensible de la défense et des industries militaires.

    La question a été posée aux deux chefs d’Etat, au cours d’une conférence de presse conjointe à Ankara. «En tant que deux pays qui jouent un rôle important pour assurer la paix et la stabilité sur le continent africain, nous sommes déterminés à renforcer la coopération dans l’industrie de la défense », a d’abord déclaré Erdogan, selon le quotidien turc Daily Sabah.

    Le président turc a ensuite révélé que de nombreuses entreprises de défense turques étaient en pourparlers avec leurs homologues algériens, sans donner plus de détails. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie « envisage de faire des pas importants avec la Turquie, notamment dans les industries civile, militaire et navale.»

    La Turquie a, depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, fait des pas de géant dans le domaine de l’industrie militaire, développant différents types de matériels. L’Algérie, elle, travaille, depuis quelques années, à asseoir une industrie de défense. La Turquie pourrait devenir le partenaire idéal.

    La visite, la première d’un chef d’Etat algérien en Turquie depuis 17 ans, survient alors que la coopération économique entre les deux pays est très active.

    Quelques chiffres éloquents ont été rappelés à l’occasion de cette visite. Selon le président Recep Tayyip Erdogan, malgré la crise sanitaire, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie ont augmenté de 35 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.

    Sous l’impulsion de l’accord d’amitié et de coopération, signé en 2006, la coopération et les échanges économiques entre l’Algérie et la Turquie ont connu une dynamique sans précédent.

    La Turquie est devenue, ces dernières années, le premier investisseur étranger en Algérie avec 5 milliards de dollars. Les projets phares des investisseurs turcs sont l’usine de sidérurgie de Tosyali à Oran et le complexe textile de Relizane, outre la participation des entreprises turques aux différents programmes de logements et d’infrastructures. En somme, quelque 1400 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’investissement dans le secteur productif est un critère important pour les autorités algériennes qui cherchent à diversifier l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures. La visite de Tebboune en Turquie devrait booster davantage cette coopération avec la signature de nouveaux accords dans plusieurs secteurs, à savoir l’énergie et les mines, les finances, le commerce, l’industrie, l’information et la communication, les travaux publics, la pêche, les sciences & technologies et l’innovation, les micro-entreprises, les œuvres sociales, la formation professionnelle, la culture, l’éducation, l’environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier.

    Soulignons que les deux chefs d’Etat avaient annoncé, avant-hier, que l’objectif est désormais de porter les échanges à 10 milliards de dollars, voire plus, alors que l’objectif était fixé jusque-là à 5 milliards.

    Synthèse Aziz T.

    La Nation, 17 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Défense

  • Algérie-Turquie. Un modèle de partenariat

    Algérie-Turquie. Un modèle de partenariat

    Algérie, Turquie, Abdelmadjid Tebboune, Erdogan,

    Est- ce l’entente parfaite? En tout cas, ça y ressemble grandement à la lumière de la visite d’Etat effectuée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Ankara. Que ce soit dans le domaine politique ou économique, l’engagement est quasi total des deux parties, qui affichent une volonté claire de raffermir au plus haut point les relations entre les deux pays.

    Les domaines de coopération qui ont été signés dans le cadre des accords de coopération et mémorandums d’entente sont impressionnants puisqu’il s’agit de plusieurs secteurs comme l’Énergie et les Mines, les Finances, le Commerce, l’Industrie, l’Information et la Communication, les Travaux publics, la Pêche, les Sciences & Technologies et l’innovation, les Micro-entreprises, les œuvres sociales, la Formation professionnelle, la Culture, l’Éducation, l’Environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Autant dire que presque tous les secteurs ont été touchés.

    Ceci dénote de la puissance du développement des relations entre les deux pays, qui a connu un bond significatif depuis l’élection du président Tebboune à la tête de l’État algérien à la fin de l’année 2019. Et les chiffres sont là pour le confirmer. Ainsi, selon l’agence de presse turque, la Turquie est devenue «le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie», affirmant aussi que plus de 1.300 entreprises turques activent en Algérie, alors qu’elles n’étaient que 7 au début des années 2000, et ont réussi à créer plus de 30.000 emplois.

    Concernant le volet politique et diplomatique, notamment les grands dossiers internationaux, là aussi les deux capitales partagent les mêmes positions, particulièrement en ce qui concerne la cause centrale dans le monde arabe et musulman, à savoir la cause palestinienne où les deux pays comme l’a rappelé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra soutiennent «l’établissement d’un Etat indépendant de Palestine avec El-Qods pour capitale», une position poursuit le chef de la diplomatie algérienne qui «demeure le cœur battant de notre coopération, notre concertation et notre coordination dans divers fora internationaux».

    Des relations donc des plus fortes et qui sont appelées à connaître un développement plus conséquent après cette visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune. D’ailleurs dans leur conférence de presse conjointe les deux présidents ont clairement affiché leur intention de pousser ces relations au plus haut et de les raffermir encore davantage.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 18 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Tebboune #Erdogan

  • Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    #Algérie #Turquie #Tebboune #Erdogan #Ukraine #OTAN #Libye #UnionEuropéenne #Gaz

    Les relations algéro-turques devraient connaître un autre élan, à la faveur des nouvelles perspectives envisagées par les deux chefs d’Etats. Les spécialistes pensent que l’Algérie veut actuellement un partenariat «gagnant-gagnant» avec cette puissance, et l’heure est à la concrétisation des ambitions communes des peuples, notamment à la lumière des donnes géopolitiques impliquant des liens «concrets et surtout sincères».

    Le politologue Smaïl Debèche affirme que les relations algéro-turques ont un poids politique et économique, et ce, pour des raisons historiques et régionales. Il fait savoir de ce fait que la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Ankara devrait s’articuler autour de nombreux dossiers. Concernant les conflits régionaux, Debèche pense que l’Algérie est plus à l’aise dans sa vision, la Turquie étant étroitement liée à l’Otan en tant que membre. Les deux chefs d’Etats devraient ainsi discuter de la crise ukrainienne, car, explique-t-il, une issue politique à ce conflit devrait arranger la Turquie.

    Dans ce sillage, l’Algérie ne veut pas également que le gaz soit une carte de «pression» de la part des pays européens. D’où son ambition d’en finir avec la crise ukrainienne, explique Debèche. Pour le cas du conflit libyen, il affirme que l’Algérie et la Turquie partagent la même position et elles ont le soutien du gouvernement de Dbeibah.

    Cependant, les discussions, enchaîne le politologue, concerneront également et surtout la question palestinienne. Il pense que la Turquie devrait utiliser ses cartes pour influencer l’entité sioniste à revoir sa politique expansionniste.

    Ahmed Sadouk, vice-président du Groupe d’amitié parlementaire algéro-turque, indique quant à lui que la visite du chef de l’Etat à Ankara intervient à l’ère de nouvelles donnes géopolitiques, notamment la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Compte tenu des relations historiques des deux pays, Sadouk affirme que le partenariat entre les deux Etats a de beaux jours devant lui. Dans cette optique, il souligne que la visite du président algérien à Ankara vise «la diversification de la coopération entre les deux pays». C’est pour lui une orientation aussi vers «l’est» du monde pour ne pas se limiter uniquement à l’accord «décevant » accompli avec l’Union européenne.
    Karima Alloun

    Horizons, 17 mai 2022