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  • Algérie-Affaire Augusta: De quoi Ould Kaddour est-il accusé ?

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    Les dessous de “l’affaire Augusta”: De quoi Ould Kaddour est-il accusé ?

    L’affaire de la raffinerie d’Augusta, qui a conduit à l’extradition puis à la détention de l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, en compagnie de trois autres anciens cadres dirigeants, a ouvert des pistes insoupçonnées qui révèlent les véritables dessous d’un des plus grands scandales judiciaires dans l’histoire du géant pétrolier algérien. Depuis l’achat de cette raffinerie italienne, située en Sicile, le 1er décembre 2018, experts et anciens cadres de l’entreprise ont dénoncé “la reprise d’une vieille ferraille” à des conditions défavorables faisant saigner les caisses de l’Etat en devises fortes. D’autres évoquent un achat de complaisance au profit d’une entreprise américaine aux influences inégalées sur le marché pétrolier, suscitant, au demeurant, une vive polémique dans les milieux spécialisés. L’équipe dirigée par Ould Kaddour essuyait ainsi des tirs à boulets rouges suite à cette acquisition, perçue comme un véritable gouffre financier aux gains incertains.

    Or, ce n’est pas sur le chapitre de l’achat de cette raffinerie, vieille de 72 ans, que Ould Kaddour et ses adjoints sont pointés du doigt.

    Sur ce volet, rien ne peut leur être reproché vu que la transaction s’est faite de la manière la plus légale et sans la moindre entorse aux lois algériennes, selon une source responsable au sein du groupe pétrolier contactée par le Jeune Indépendant.

    “Plusieurs intervenants ont pris part à la décision de l’achat dans toutes les strates concernées de l’Etat, notamment le Premier ministère, le ministère de l’Energie, voire les deux Chambres du Parlement”, a souligné la même source, qui précise que la responsabilité de l’achat controversé de la raffinerie d’Exxon Mobile ne peut être mise sur le dos de Ould Kaddour et de ses proches collaborateurs”.

    Outre Ould Kaddour et les trois cadres mis en cause sont en détention provisoire suite à l’enquête déclenchée par la justice en juillet 2020, à la demande de l’ex-Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Il s’agit d’Ahmed Mazighi, ancien vice-président des activités de la commercialisation, d’Abdelhamid Rais-Ali, ancien vice-président du raffinage et de la pétrochimie et enfin de Brahim Boumaout, conseiller vice-président de la stratégie, la planification et l’économie (SPE) et ancien directeur de la stratégie, nommé, depuis, à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima, au Pérou. Un investissement à l’international qui a vu le jour du temps de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil.

    L’acquisition de la raffinerie Augusta a d’abord été soumise au conseil d’administration de la Sonatrach, lequel a approuvé la transaction. Ensuite, elle a été approuvée par l’assemblée générale dont le président est le ministre de l’Energie de l’époque, rappelle ce responsable à la direction générale à Alger.
    Une fois l’accord de l’assemblée générale des actionnaires obtenue, cette acquisition a été soumise puis approuvée par le Conseil national d’investissement (CNI).

    Forts de toutes ces approbations, le dossier d’acquisition ainsi que le projet de la nouvelle stratégie de développement de Sonatrach, baptisée “SH 2030”, ont été présentés à l’Assemblée populaire nationale (APN), au Conseil de la nation et enfin, en grande pompe, à la presse et aux représentations diplomatiques.
    Suite à ce processus, il ne restait plus à la Banque d’Algérie qu’à payer les 920 millions de dollars pour l’achat d’Augusta en un seul versement, concrétisé officiellement le 1er décembre 2018.
    “Ainsi, toute la transaction a été légale, ce qui absout Ould Kaddour et ses adjoints de ce chapitre”, fait observer le même responsable.

    Stupéfiants contrats

    Toutefois, “les magouilles” ont eu lieu sur un autre chapitre auquel la justice s’intéresse aujourd’hui. Il s’agit d’un nombre impressionnant de contrats de service (plus de 300) conclus par la société de raffinerie italienne de Sonatrach Raffineria Italiana Srl (SRI), dont le siège est à Milan.
    “Cette société a été créée en avril 2018 alors que la raffinerie Augusta a été achetée officiellement huit mois plus tard, soit le 1er décembre 2018”, fait remarquer la même source.

    Les contrats qui ont été conclus entre avril et décembre 2018 avaient pour objectif d’assurer la continuité de service entre Exxon et la SRI, parmi lesquels les prestations de comptabilité, de système d’information, de distribution control system (DCS), de maintenance spécifique, d’inspection.

    Ould Kaddour et son équipe n’ont jamais révélé au grand public l’existence de ces contrats qui ont été exclusivement réservés à des clients au sein de l’Union européenne, c’est-à-dire les anciens partenaires de la compagnie Exxon Mobile, sans qu’aucune clause ne le mentionne.

    D’autres contrats de vente de produits pétroliers ont été signés avec Exxon. Des contrats aux conditions très avantageuses pour cette dernière, notamment la vente, dix ans durant, des huiles de base mais avec une clause qui a stupéfait le milieu des hydrocarbures.

    En effet, dans cette clause, il est stipulé qu’en cas de force majeure, lorsque la raffinerie est incapable de produire ses huiles, elle est contrainte de les acheter et de les fournir à Exxon. “Aucun amateur ne peut commettre un pareil impair, qui ne tient pas compte, dans un contrat, du cas de force majeure”, estime le même responsable.
    Exemple de cas de force majeur, en cas d’irruption du volcan l’Etna en Sicile qui force la raffinerie à l’arrêt, Sonatrach a l’obligation de se procurer la quantité exigée ( 530 milles tonnes) des huiles de bases pour les fournir à Exxon.

    Ce qui intéresse justement la justice, selon le même responsable, c’est le contrat d’”offtake” (accord d’enlèvement) de 10 ans, l’un des points les plus importants du cahier des charges exigé par Exxon Mobil.
    A ces contrats de prestation et de vente de produits s’ajoute le contrat d’achat du pétrole brut saoudien, où la SRI a été soumise à un paiement d’avance de 15 jours pour toute commande alors qu’elle accepte de n’être payée qu’un mois après l’établissement de la facture de vente des produits pétroliers.

    Ces contrats ont été conclus alors que la SRI était censée préparer la reprise (Takeover) de la raffinerie sicilienne pendant que le processus d’acquisition de celle-ci était en cours en Algérie, notamment l’accord final. Comme si les décideurs de Sonatrach avaient la certitude que tous les intervenants en Algérie donneraient leur quitus pour cet achat.

    Et pour financer l’exploitation de sa raffinerie, Sonatrach a accordé à la SRI un prêt de un milliard d’euros, justifiant ainsi le qualificatif de “gouffre financier”.

    En même temps, la SRI a contracté un prêt auprès la société Arab Petroleum Investments Corp (APICORP) à un taux d’intérêt bas, et ce en contrepartie de l’achat du pétrole saoudien et de travaux de maintenance nécessaires à son exploitation. Basée à Dammam dans la province orientale de l’Arabie Saoudite, APICORP est une institution financière multilatérale de développement créée en 1975 en vertu d’un traité international entre les dix pays arabes exportateurs de pétrole.

    En fin d’exercice, la SRI a fini sa première année avec, en plus des différents prêts, un résultat déficitaire et une dette financière de plusieurs centaines de millions d’euros, 700 plus exactement. Entre le 1er décembre 2018 et le 31 décembre 2019, la raffinerie Augusta s’est endettée de deux milliards d’euros, ce qui signifie qu’elle a coûté, au total, trois milliards d’euros au Trésor public.

    Les deux responsables qui se sont succédé à la tête de la SRI et qui ont géré tous ces contrats ne sont autres qu’Ahmed Mazighi, en qualité de premier directeur de la SRI, et Abdelhamid Rais-Ali, en qualité de président du conseil d’administration.

    Il convient de rappeler que Ould Kaddour et les trois anciens vice-présidents mis en cause ont comparu le 11 septembre devant le juge d’instruction de la 4e chambre du pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) dans l’affaire de l’achat de la raffinerie d’Augusta alors qu’en juillet 2020, le tribunal de Bir Mourad Rais s’était autosaisi de l’affaire le premier. A ce jour, la justice n’a pas fourni de détails sur les chefs d’inculpation en raison, estime-t-on, de la complexité du dossier et des dessous qui sont en train d’être déterrés par les enquêteurs.

    Plusieurs dirigeants et responsables du groupe Sonatrach ont également été entendus par la justice, notamment les membres de l’ex-conseil d’administration du groupe Sonatrach, dont Omar Maaliou, ancien vice-président chargé de la commercialisation, qui a été en désaccord avec Ould Kaddour, Salah Mekmouche, ancien vice-président chargé de l’exploration et de la production, et Slimane Arbi-Bey, vice-président chargé de l’activité transport des hydrocarbures par canalisation.

    Par Slimane Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 27/09/2021

  • Algérie : Sale temps pour les fuyards !

    Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, corruption, Sonatrach, #Algérie

    par Maâmar Farah
    Ould Kaddour a été livré à la justice algérienne par les Émirats. Le décideur qui a décidé pour l’ancien P-dg de Sonatrach est le même qui a soufflé au roi de tendre la main aux Algériens.
    Et, ce faisant, le décideur qui décide a dû prévoir de s’occuper de tous les fuyards. Donc, ne soyez pas surpris si un avion venant de Rabat ou Marrakech débarque les prochains jours à Boufarik avec, à son bord, celui qui a insulté les patriotes et soutenu l’occupation du Sahara, du haut du… FLN ! Zornadji ou Drabki, il sera de la fête !
    Et il y a les autres qui se font payer par le Makhzen pour descendre en flammes l’Algérie sur les réseaux sociaux. Le décideur n’a pas encore décidé pour eux.
    M. F.
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  • Algérie – L’ancien PDG de Sonatrach, Ould Kaddour, extradé des Emirats

    Algérie, Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, corruption, #Algérie #Sonatrach

    Par Nassim Mecheri
    L’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été extradé ce mercredi des Emirats arabes unis vers l’Algérie. L’avion transportant l’ancien patron de la compagnie pétrolière algérienne a atterri ce mercredi après-midi à l’aéroport d’Alger Houari Boumediène, les images de sa remise aux autorités algériennes ont été diffusée en direct sur la télévision nationale.
    Abdelmoumen Ould Kaddour a dirigé Sonatrach entre mars 2017 et avril 2019.
    En 2007, il a été incarcéré puis condamné pour « espionnage au profit de puissances étrangères » dans le cadre de l’affaire BRC. Mais il sera par la suite réhabilité et nommé à la tête de Sonatrach en mars 2017.
    Un mandat d’arrêt international contre l’ancien du groupe Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour principal accusé dans l’affaire de l’acquisition de la raffinerie Augusta a été lancé en février 2021. Il passera ce mercredi sa première nuit à la prison d’El Harrach deux ans après avoir fui le pays.
    Le Pôle pénal économique et financier avait ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien PDG de Sonatrach comme principal accusé.
    En juin dernier, les autorités émiraties avaient donné leur feu vert pour l’extradition de Ould Kaddour, arrivé à Abu Dhabi en provenance de la France en mars. Son nom figurant sur la liste des personnes recherchées par Interpol, il a été arrêté après son arrivée aux Emirats, mais il sera relâché sous caution en attendant que les documents justifiant la notice rouge (mandat d’arrêt) parviennent à la justice émiratie.
    L’acquisition par le groupe Sonatrach en 2018, pour un montant de plus de 700 millions de dollars, de la raffinerie d’Augusta en Sicile (Italie) a fait couler beaucoup d’encre.
    La transaction a en effet suscité une grande polémique, notamment concernant le montant déboursé pour l’acquisition d’une raffinerie vieille de sept décennies et pour laquelle ExxonMobil avait, en vain, cherché un acheteur depuis 2015, selon les spécialistes. La présentant comme une opportunité et « une bonne affaire », il a été surtout mis en avant le fait que la raffinerie allait traiter le brut algérien, comblant ainsi le déficit national en produits raffinés que le pays importait.
    L’argument n’a pas tenu la route longtemps, d’autant que la raffinerie était conçue pour des bruts de densités moyenne et lourde et non pour du brut léger de la catégorie de ceux que produit l’Algérie. Il faut donc acheter du brut chez un fournisseur tiers pour le raffiner.
    Des experts avaient alors émis des réserves et se sont opposés à cette transaction, exhortant même le gouvernement de l’époque de ne pas approuver la transaction, compte tenu du montant exorbitant auquel devait s’ajouter des sommes importantes à engager dans le cadre de sa mise en conformité avec les normes environnementales. Mais ce fut peine perdue car la transaction a finalement eu lieu.
    Pour situer les responsabilités dans l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta, qualifiée de fiasco, la justice a ouvert le dossier en juillet 2020 et a placé sous mandat de dépôt , à ce jour, Ahmed Mazighi, vice-président des activités commerciales et Abdelhamid Ali-Rais, vice président du raffinage et de pétrochimie qui sont poursuivis pour dilapidation de l’argent public.
    Au mois de janvier dernier, la justice a encore convoqué d’autres responsables de Sonatrach, supposés être impliqués dans cette transaction.
    Au moins une dizaine de responsables de Sonatrach, dont d’anciens membres de conseil d’administration, ont été convoqués, en janvier dernier, devant le juge d’instruction près du tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, dans le cadre de l’enquête sur la transaction ayant conduit à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta en 2018.
    Une source chargée du dossier avait confié au Jeune Indépendant que les responsables convoqués étaient notamment les anciens membres de l’ex-conseil d’administration du groupe pétrolier ainsi que les dirigeants clefs dans le processus d’achat de la vieille raffinerie d’ExxonMobil.
  • Algérie: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention (Affaire Augusta)

    Affaire Augusta: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention

    Par S. Ould Brahim

    L’étau se resserre sur les principaux bras droit d’Abdelmoumen Ould Kaddour qui ont été derrière l’acquisition controversée par Sonatrach de la raffinerie italienne d’Augusta en décembre 2018.
    Après la mise en détention de l’ex-vice-président des finances du groupe pétrolier, Ahmed Mazighi, en juillet 2020, c’est au tour de l’ex-vice-président du raffinage et de pétrochimie Abdelhamid Rais-Ali, de le rejoindre à la prison d’El Harrach. C’est ce qu’a appris, ce mercredi, le Jeune Indépendant de sources responsables au sein du géant pétrolier algérien.

    Considéré comme l’un des personnages clefs de l’achat de la vieille raffinerie sicilienne, Rais-Ali a été placé en détention provisoire par le procureur près du tribunal de Bir-Mourad-Raïs (Alger) après avoir entendu pendant six mois une dizaine de responsables dans le haut management du groupe et autres membres du Conseil d’administration au temps de la présidence d’Ould Kaddour.

    Rais-Ali était l’ancien directeur général de la raffinerie d’Arzew avant d’être coopté en tant que vice-président par Ould Kaddour lorsqu’il a lancé le fumeux projet de transformation du groupe baptisé SH 2030 qui a englouti lui aussi au moins 30 millions de dollars .
    Conclu avec le bureau de consulting américain Boston consulting group (BCG) , le projet SH 2030 devait doter la compagnie, selon ses concepteurs, des standards internationaux reconnus en matière de management dont la digitalisation comme poumon à cette transformation.

    En réalité, le projet servira plutôt à coopter “les amis” et les enfants de caciques du pouvoir, selon des indiscrétions à la direction de transformation (TRF) qui a piloté le projet. Ould Kaddour s’en est servi pour élargir ses réseaux de soutien au sein de la nomenklatura des décideurs.

    Entre-temps, le PDG de Sonatrach, avec son entregent au sein des milieux pétroliers américains, avait entamé discrètement, en associant particulièrement son lieutenant Rais-Ali, des discussions avec les patrons des majors américaines et britanniques. Rais-Ali servira de faire-valoir, celui qui donnera son quitus pour l’acquisition de ce qui a été qualifié de « ferraille ».

    Toutefois, Rais-Ali fait partie de plusieurs cadres ayant été au cœur de la transaction qui ont été entendus par la justice depuis la relance de l’enquête le 11 janvier 2020.

    Les dirigeants convoqués par la justice qui a été saisie du dossier en juillet 2020, en tant que membre de l’ex-conseil d’administration du groupe Sonatrach sont Omar Maaliou ex-vice-président commercialisation qui a été en désaccord avec l’ancien P-DG du groupe pétrolier Abdelmoumen Ould Kaddour, Salah Mekmouche, ancien vice-président chargé de l’exploration et de la production, Slimane Arbi-Bey vice-président chargé de l’activité transport des hydrocarbures par canalisation ainsi qu’Ould Kaddour, qui se trouve en fuite depuis mars 2019 et qui serait en résidence surveillée à Abu Dhabi (Emirats arabe unis) depuis mars 2021.

    Les personnages clefs qui ont également eu à traiter le dossier sous la coupe de Ould Kaddour et qui ont été entendus par le juge d’instruction sont Brahim Boumaout qui occupait le poste de directeur Stratégie Planification et Economie (SPE) nommé depuis à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima au Pérou, un investissement à l’international qui a vu le jour au temps de Chakib Khelil, de l’ex-vice-président commercialisation Ahmed Mazighi, en détention provisoire et Mohamed Karroubi qui occupait le poste de directeur exécutif au temps de la transaction devenu par la suite vice-président des finances.

    Dans les prochains jours l’enquête va s’étendre à d’autres cadres qui vont être cités pour la première fois depuis le début de l’enquête, indiquent les mêmes sources au sein de Sonatrach qui n’écartent pas la mise en détention d’autres cadres dans cette affaire qui a porté un sévère coup à la crédibilité du groupe tout en saignant les caisses de l’Etat.

    Le Jeune Indépendant, 15/07/2021

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  • Algérie : Vers l’extradition de Wafi Ould Abbès et Ould Kaddour

    par Abla Chérif

    Le processus devant aboutir à l’extradition de Wafi Ould Abbès, fils de l’ancien SG du FLN, et de Abdelmoumen Ould Kaddour est à un stade très avancé. Des sources bien informées affirment qu’il tire même à sa fin pour ce qui est de l’ex-P-dg de la Sonatrach.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’aboutissement du mandat d’arrêt lancé à l’encontre de Wafi Ould Abbès ne suscite pas de surprise même si son arrestation par des agents d’Interpol au Venezuela a été suivie d’appréhensions liées au fait que le concerné soit détenteur de la nationalité vénézuélienne. Des spécialistes en matière judiciaire se sont, en effet, interrogés sur la faisabilité de cette extradition en raison de l’existence de clauses remettant en cause l’opération dans le cas où une personne recherchée possède la nationalité du pays où s’est déroulée l’arrestation.

    Des sources bien renseignées sur le sujet font, toutefois, savoir que l’écueil a été très vite dépassé en raison de la «solidité des accords bilatéraux entre les deux pays» et qui prévoient, en outre, des voies permettant d’aboutir à un accord entre les parties concernées. La convention prévoit, en effet, la possibilité d’un règlement de «tout différend ou controverse sur l’interprétation et la mise en œuvre ou l’application de la convention au moyen de consultations réciproques et ou de négociations des deux parties par voie diplomatique». Il est, également, prévu que l’extradition se déroule entre un mois et soixante jours après que la partie requérante eut reçu la notification d’extradition.

    Il faut dire que la manière même avec laquelle s’est déroulée l’arrestation du fils Ould Abbès et la médiation qui en a suivi laissaient entrevoir une issue plutôt favorable à la demande algérienne. Le 10 juin dernier, un journal vénézuélien annonçait que des agents d’Interpol avaient arrêté Ould Abbès Blanco El Wafi à l’aéroport international Simon-Bolivar. Ce même journal faisait, en outre, savoir que cette arrestation avait eu lieu suite à la mise en application du système de contrôle de notification rouge permettant de confirmer si une personne est recherchée. Dans le cas présent, il a été établi que le mis en cause faisait l’objet d’un mandat d’arrêt daté du 15 janvier 2020. Une photo du prévenu (yeux cachés par un bandeau) a été également prise et diffusée. En décembre dernier, El Wafi Ould Abbès avait été condamné, par défaut, en deuxième instance à dix ans de prison dans une affaire de corruption.

    Cette affaire paraissait donc beaucoup plus simple que celle de l’ancien P-dg de Sonatrach. Le 20 mars dernier, l’arrestation de Abdelmoumen Ould Kaddour n’avait pas été annoncée officiellement par les autorités émiraties comme cela s’est produit avec le Venezuela. Des sources proches du dossier ont, cependant, confirmé cette arrestation et fait savoir qu’elle devait être suivie par sa présentation devant la Haute Cour de justice de ce pays.

    L’extradition de Ould Kaddour était alors considérée comme étant très improbable, quasiment impossible même dans la mesure où le pays hôte a toujours adopté une attitude réfractaire aux extraditions en dépit du fait qu’il soit signataire des conventions internationales en la matière. Comme dans le cas de Wafi Ould Abbès, l’arrestation de Ould Kaddour n’a entraîné aucune réaction ou déclaration de l’Algérie, mais elle a, cependant, décidé de briser le silence sur le sujet en s’exprimant franchement lors de réunions internationales. A deux reprises, Belkacem Zeghmati a publiquement appelé la communauté internationale au respect de ces engagements en matière d’extradition et de restitution des biens issus de la corruption transférés à l’étranger. La phraséologie utilisée par le garde des Sceaux laissait entendre que certains pays avaient posé des conditions pour accéder à la demande algérienne. L’application des conventions internationales doit s’effectuer «sans condition et dans le respect de la souveraineté du pays demandeur », avait alors déclaré ce dernier.

    Les spécialistes en la matière estiment que des contacts diplomatiques (une règle générale dans ce genre de situation) ont eu lieu pour parvenir à un résultat. Le cas Ould Kaddour semble, en effet, constituer un « gros morceau » pour l’Algérie et c’est même l’ex-Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui annonçait le lancement d’un mandat d’arrêt international à son encontre en janvier dernier. Quel que soit le procédé utilisé, il aurait fini par aboutir puisque le processus d’extradition de Ould Kaddour a été mis en place. Beaucoup estiment que les Émirats arabes unis ont revu leur copie dans un contexte d’enjeux stratégiques qui place ce pays en position délicate en ce moment.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 12/07/2021

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  • Algérie : Le grand forcing pour récupérer l’argent transféré à l’étranger

    Récupération de l’argent transféré à l’étranger : Le grand forcing d’Alger

    par Abla Chérif

    Un grand forcing est actuellement opéré par l’Algérie en vue de la récupération des biens issus de la corruption transférés à l’étranger. Elle exige aussi l’extradition des «criminels» auteurs de ces actes, qui ont grandement nui au pays.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Un nouvel appel a été, en effet, lancé cette fin de semaine par le garde des Sceaux, qui prenait part à une réunion de la commission onusienne chargée de la lutte contre la corruption à travers le monde. Cet espace très symbolique a permis de poser les questions lancinantes auxquelles se trouve confrontée l’Algérie, en guerre ouverte contre la corruption.

    Belkacem Zeghmati n’a pas lancé de messages voilés ni usé d’insinuations. La récupération des biens issus de la corruption et transférés à l’étranger «doit se faire sans condition, et dans le respect total de la souveraineté des États demandeurs», a-t-il déclaré. Il ajoute qu’il en est de même pour «l’extradition des criminels», autant de sujets qui demandent une accentuation «des échanges d’informations», et le «respect des engagements des États signataires des conventions portant sur la lutte anticorruption avec bonne foi».

    C’est le second appel du genre que lance l’Algérie à travers son ministre de la Justice en direction de la communauté internationale. Il y a plus de deux mois, en mars, Zeghmati avait également mis l’accent sur la «bonne foi» dont devaient faire preuve les États destinataires de demandes de récupération de biens issus de la corruption, ajoutant là aussi que cette récupération devait se faire «sans condition et dans le strict respect des droits souverains des États».

    Ces propos ont été tenus lors de sa participation à une rencontre internationale (par visioconférence). «L’Algérie, déclarait-il encore, affirme que l’administration, la gestion et l’utilisation des avoirs recouvrés relèvent en premier lieu de la responsabilité de l’État demandeur.»

    Ces propos avaient alors été traduits comme étant la preuve de l’existence de réelles réticences ou blocages à l’étranger pour la récupération des biens de l’Algérie issus de la corruption. Les enquêtes menées durant le traitement des dossiers de très nombreux anciens responsables et hommes d’affaires ont apporté les preuves d’importants transferts en devises, opérés durant les deux décennies passées. Une partie des éléments a été récoltée lors des enquêtes menées par les commissions rogatoires dépêchées par Alger à l’étranger.

    Ces commissions ont été dépêchées à travers des pays se trouvant sur les cinq continents. Certains territoires reviennent cependant souvent parmi la liste des pays où de multiples enquêtes se sont déroulées. Comme la France, l’Espagne, la Suisse. Les pays du Maghreb et les États arabes sont aussi concernés par cette situation. Si les sommes transférées ou contenues dans les comptes en banque domiciliés à l’étranger ont été dévoilées durant les procès des personnes poursuivies pour corruption, les biens matériels détenus par certains sont de notoriété publique. Les médias étrangers eux-mêmes (français en particulier) se sont intéressés de près à la question et ont mené des enquêtes établissant la liste de ces biens.

    L’ancien ministre de l’Énergie, Abdesslam Bouchouareb, est un exemple qui a été souvent cité en la matière. Bien qu’étant ciblé par au moins quatre mandats d’arrêt internationaux, il demeure libre de ses mouvements et aucune information n’indique à ce jour qu’il a été inquiété. Le cas le plus flagrant de cette «mauvaise foi» dénoncée par l’Algérie peut être aussi illustré par un autre exemple, celui de Abdelmoumen Ould Kaddour.

    Des informations jamais démenties par la partie algérienne annonçaient, il y a quelques mois, que l’ancien P-dg de Sonatrach avait été placé en garde à vue aux Émirats arabes unis. Aucune suite n’a cependant été donnée à cette affaire par cet État arabe. Chakib Khelil, son épouse et ses deux fils ne sont pas inquiétés, eux non plus. Toutes ces anciennes personnalités ont toutefois précédé les événements et les ennuis judiciaires qu’ils voyaient venir, en déposant des demandes pour accéder au statut de réfugiés politiques. Plusieurs avocats contactés sur le sujet nous ont fait savoir que la procédure lente protégeait du risque d’expulsion ou d’extradition jusqu’au moment où la décision définitive est rendue.
    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 05 juin 2021

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  • Algérie : La nationalité française sauve Ould Kaddour à Abu Dhabi

    Par Slimane Ould Brahim

    Grâce à la nationalité française, l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour n’a pas été interpellé ou placé en détention par les autorités émiraties le 20 mars dernier sur la base de la notice rouge d’Interpol (mandat d’arrêt international) émise contre lui par l’Algérie comme annoncé par plusieurs médias. C’est ce qu’a affirmé ce samedi au Jeune Indépendant une source officielle émiratie.

    « M. Ould Kaddour qui a été l’hôte de notre pays à Abu Dhabi n’a pas fait l’objet d’une quelconque interpellation ou convocation officielle par nos instances aéroportuaires ou sécuritaires », a déclaré ce responsable émirati sous couvert d’anonymat joint par téléphone.

    Ould Kaddour qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international séjournait à Abu Dhabi du 19 au 23 mars a ajouté la même source , sans préciser les motifs de son séjour dans la capitale émiratie.
    Plusieurs médias avaient rapporté que l’ancien PDG de Sonatrach, avait été arrêté le 20 mars dernier à l’aéroport international de Dubaï en provenance de Paris alors qu’il se dirigeait à Muscat au sultanat d’Oman.
    Le responsable émirati a aussi précisé qu’aucun voyageur ne pouvait faire l’objet d’une interpellation dans la zone de transit de l’aéroport de Dubaï sauf dans le cas où il passe par des ports de sortie ou d’entrée.

    Interrogé si Ould Kaddour avait séjourné à Abu Dhabi avec un passeport français, le responsable émirati s’est contenté d’affirmer que les ressortissants algériens sont soumis à des visas d’entrée délivrée sur place. Selon des sources sécuritaires algériennes, le mandat d’arrêt international lancé, au début du mois de mars dernier, contre Ould Kaddour indique qu’il est de nationalité algérienne ce qui a vraisemblablement empêché son arrestation s’il a utilisé un passeport français. Ould Kaddour est détenteur de la nationalité française au même titre que son fils et sa femme. Son fils Nacim est également détenteur de la nationalité américaine obtenue par le droit du sol compte tenu du fait qu’il est né à Boston (Massachussetts) .

    Une autre source émiratie a précisé au Jeune Indépendant que l’identification des personnes dans les pays du Golf exige la mention du prénom du père accompagnant le prénom de Ould Kaddour, ce qui a aussi donné lieu à un véritable quiproquo s’agissant de l’identité mentionnée dans le mandat d’arrêt émis par Alger. La même source a fait savoir également qu’Ould Kaddour « n’a pas payé de caution pour sa libération car la loi émiratie n’autorise pas la justice à accepter des cautions dans le cas des mandats d’arrêt internationaux mais plutôt de soumettre le mis en cause, si nécessaire, à un contrôle judiciaire en attendant un complément d’enquête ».

    La partie algérienne devrait rectifier, indique-t-on de même source, les éléments contenues dans la notice rouge d’Interpol qui contient une photographie, des empreintes digitales et les références des passeports ou autres pièces d’identité de la personne recherchée et transmises par la direction d’Interpol à Lyon à tous les pays. Cette notice qui est diffusée en quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe) permet de localiser un fugitif en vue de son éventuelle arrestation. Dans les pays ayant signé un accord d’extradition avec l’Algérie, le fugitif est placé en détention provisoire.

    Pour rappel, un mandat d’arrêt international contre l’ancien du groupe Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour principal accusé dans l’affaire de l’acquisition de la raffinerie Augusta a été lancé le mois dernier.
    Le Pôle pénal économique et financier avait ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien PDG de Sonatrach comme principal accusé.

    L’acquisition par le groupe Sonatrach en 2018, pour un montant de plus de 700 millions de dollars, de la raffinerie d’Augusta en Sicile (Italie) a fait couler beaucoup d’encre. La transaction a en effet suscité une grande polémique, notamment concernant le montant déboursé pour l’acquisition d’une raffinerie vieille de sept décennies et pour laquelle ExxonMobil avait, en vain, cherché un acheteur depuis 2015, selon les spécialistes. La présentant comme une opportunité et « une bonne affaire », il a été surtout mis en avant le fait que la raffinerie allait traiter le brut algérien, comblant ainsi le déficit national en produits raffinés que le pays importait.

    L’argument n’a pas tenu la route longtemps, d’autant que la raffinerie était conçue pour des bruts de densités moyenne et lourde et non pour du brut léger de la catégorie de ceux que produit l’Algérie. Il faut donc acheter du brut chez un fournisseur tiers pour le raffiner. Des experts avaient alors émis des réserves et se sont opposés à cette transaction, exhortant même le gouvernement de l’époque de ne pas approuver la transaction, compte tenu du montant exorbitant auquel devait s’ajouter des sommes importantes à engager dans le cadre de sa mise en conformité avec les normes environnementales. Mais ce fut peine perdue car la transaction a finalement eu lieu.

    Pour situer les responsabilités dans l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta, qualifiée de fiasco, la justice a ouvert le dossier en juillet 2020 et a placé sous mandat de dépôt un conseiller de Abdelmoumen Ould Kaddour, l’ancien P-DG du groupe pétrolier, actuellement à l’étranger, ainsi que Ahmed Mazighi, qui est poursuivi pour dilapidation de l’argent public et abus de fonctions.

    Au mois de janvier dernier, la justice a encore convoqué d’autres responsables de Sonatrach, supposés être impliqués dans cette transaction.
    Au moins une dizaine de responsables de Sonatrach, dont d’anciens membres de conseil d’administration, ont été convoqués, en janvier dernier, devant le juge d’instruction près du tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, dans le cadre de l’enquête sur la transaction ayant conduit à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta en 2018.
    Une source chargée du dossier avait confié au Jeune Indépendant que les responsables convoqués étaient notamment les anciens membres de l’ex-conseil d’administration du groupe pétrolier ainsi que les dirigeants clefs dans le processus d’achat de la vieille raffinerie d’ExxonMobil.

    Le Jeune Indépendant, 27 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, Abu Dhabi, EAU, extradition, Interpol, nationalité française,

  • Algérie : La justice traque les suppôts de la Issaba

    OULD KADDOUR, CHAKIB KHELIL, BOUCHOUAREB, BELKECIR ET ZITOUT AND CO : La justice traque les suppôts de la Issaba

    Le sulfureux Abdelmoumen Ould Kaddour, ancien P-DG du géant pétrolier Sonatrach, arrêté samedi à Dubaï en provenance de Paris, reste en instance d’extradition vers l’Algérie, pour rendre des comptes à la justice pour les graves torts causés au Trésor public, notamment dans ce qu’il est convenu d’appeler le scandale de la raffinerie d’Augusta, dont il est le principal concepteur.

    Ce dernier qui était un soutien de poids pour le clan Bouteflika n’aurait dû jamais prendre la direction de la Sonatrach, lui qui avait été condamné pour une charge lourde, l’espionnage économique dans le cadre de l’affaire BRC (Brown Root and Condor). Et malgré un casier judiciaire chargé et une condamnation infamante, il fut bombardé patron de la plus grosse firme pétrolière algérienne.

    En mai 2018, alors que tous les experts du secteur des hydrocarbures avaient crié au scandale, l’homme-lige du clan Bouteflika, affirmait que Sonatrach venait de réaliser l’affaire du siècle en rachetant auprès d’Esso Italiana une filiale du groupe américain ExxonMobil, la Raffinerie Augusta en Italie. Il avait soutenu que cette opération est plus rentable que la réalisation d’une raffinerie à Hassi Messaoud pour un coût de 3 à 4 milliards de dollars. Mais en réalité il avait déboursé de l’argent pour s’offrir un tas de ferraille pour une raffinerie dépareillée. Alors que la maintenance du complexe avait ruiné son propriétaire, Ould Kaddour lui offre une solution tombée du ciel en achetant cette station et ses oléoducs.
    Ould Kaddour ne devait jamais accéder à un poste aussi sensible en raison des casseroles qu’il trainait, mais sa proximité avec le clan Bouteflika lui a permis de revenir, en seigneur, à la direction de la Sonatrach.

    Les maillons de la chaîne

    Cette affaire nous renvoie aux dossiers Sonatrach 1 et 2, et dans lesquels est cité nommément l’ancien ministre des hydrocarbures, Chakib Khelil. Dans le cadre de l’enquête diligentée il y a quelques années par le parquet d’Alger, le magistrat instructeur, l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, alors procureur général près la cour d’Alger, avait émis en 2013 un mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil. L’accusé qui faisait partie du cercle très rapproché de l’ancien Président avait alors fui le pays, le temps de permettre à l’ancien garde des Sceaux, Tayeb Louh, de trouver la parade pour invalider le mandat émis par la justice.

    Ce qui fut fait en arguant un vice de forme, permettant ainsi à Chakib Khelil de revenir au pays et de se lancer dans une véritable campagne de séduction des zaouïas en se posant, pour la « Issaba », comme une alternative en cas de retrait de Bouteflika pour la course à un cinquième mandat. Ce plan fut éventé grâce au Hirak du 22 février 2019. Aujourd’hui, l’homme est sous la menace d’un mandat d’arrêt international qui pourrait être délivré par la justice algérienne tant son nom est cité dans plusieurs affaires et scandales de corruption.

    La justice a également condamné l’ancien ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb et émis, à son encontre, un mandat d’arrêt international. Ce dernier, cité à comparaitre dans l’affaire du montage des véhicules et plusieurs autres affaires, a quitté le pays depuis la chute de l’ancien Président et ses relais. Plusieurs autres noms d’acolytes de la Issaba pourront bientôt faire face à la justice algérienne.

    Le général Ghali Belkecir et son épouse, l’ancienne présidente de la cour de Tipaza, qui avaient mis en place une justice parallèle avec le soutien de Tayeb Louh, en fuite à l’étranger, pourraient un jour revenir au pays pour répondre des lourdes charges qui pèsent sur eux.

    C’est dans la même veine que des mandats d’arrêt international ont été lancés, ce dimanche, contre Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz et le gendarme déserteur Mohamed Abdallah, s’inscrivent d’ailleurs dans la nouvelle dynamique de la justice algérienne qui veut faire payer ceux qui ont voulu attenter à la stabilité du pays et de le ruiner, d’avilir le peuple par leurs pratiques maffieuses, et surtout osé mettre le pays et ses richesses au seul service de la Issaba et ses relais.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, justice, Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz, Mohamed Abdallah, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, Augusta, Bouteflika, Chakib Khelil, Tayeb Louh, Ghali Belkecir, Issaba,



  • Algérie : Fin de cavale pour Abdelmoumen Ould Kaddour. Il a été arrêté à Dubaï

    ARRÊTÉ, HIER, À L’AÉROPORT DE DUBAÏ EN PROVENANCE DE PARIS : Fin de cavale pour Abdelmoumen Ould Kaddour

    En fuite à l’étranger depuis l’été 2019, l’ancien P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour est tombé, hier matin, dans les filets de la police des frontières de l’aéroport international de Dubaï. Il n’a fallu que 20 jours de l’annonce du mandat d’arrêt international lancé à son encontre par la justice algérienne pour que le responsable direct du scandale de l’acquisition de la raffinerie d’Augusta soit arrêté.

    L’information tient à plusieurs sources concordantes qui, somme toute, rapportent que l’ancien patron du groupe pétrolier national (mars 2017-avril 2019), a été appréhendé à l’aéroport de la capitale économique des Émirats arabes unis. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, dont le nom a été cité en tête d’affiche dans l’affaire d’acquisition scabreuse de la raffinerie italienne –dossier instruit par le pôle pénal financier de Sidi M’hamed, à Alger- Ould Kaddour allait rejoindre, par escale, le sultanat d’Oman en provenance de Paris.

    Après vérification d’usage, les services de la PAF de l’aéroport de Dubaï ont reconnu l’identité du voyageur VIP comme figure recherchée par les services de sécurité algériens. En conséquence de quoi, l’homme en cavale a été appréhendé sur place. À présent, l’on s’attendrait à ce que les autorités émiraties livrent la personne arrêtée à la justice algérienne.

    Limogé en avril 2019 à la tête de Sonatrach, Ould Kaddour, lui qui avait dû sentir le coup venir pour des faits qu’il se reprochait, avait quitté le territoire national pour fuir la justice. Et pour cause, étant premier responsable du rachat de la raffinerie d’Augusta, un complexe vieux de 70 ans et racheté à plus de 700 millions de dollars, il savait qu’il allait finir par y être rattrapé.

    Le 24 février 2021, depuis Hassi R’mel, le premier ministre avait confirmé l’ouverture d’une enquête sur cette grossière affaire et dont le premier responsable était sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le tribunal de Sidi M’hamed. Affaire à suivre …
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, Augusta,