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  • Maroc: Le chef du bureau israélien convoqué par le MAEC

    Maroc: Le chef du bureau israélien convoqué par le MAEC

    Maroc, Israël, Bureau de liaison israélien, ahrcélement sexuel, abus,

    Suite aux allégations : le chef de la délégation au Maroc a été convoqué à une enquête urgente au ministère des Affaires étrangères
    Parallèlement à son voyage en Israël, le ministère des Affaires étrangères a dépêché une délégation conduite par le directeur adjoint du ministère, pour enquêter sur les allégations
    Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, qui a été informé des détails, a refusé de commenter les nouvelles

    Michel Shemesh

    Le chef de la mission d’Israël au Maroc, David Gubrin, a été convoqué la semaine dernière pour une enquête urgente au ministère des Affaires étrangères. La nouvelle a été annoncée aujourd’hui (lundi) dans le journal du soir de Khan 11. De peur de perturber une enquête, le ministère des Affaires étrangères a mené un « exercice » pour Gubrin. Parallèlement à son voyage en Israël, le ministère des Affaires étrangères a envoyé une délégation conduite par le directeur adjoint du ministère, pour vérifier les allégations portées contre lui. Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, qui a été informé des détails, a refusé de commenter l’info.

    Au centre de l’affaire publiée aujourd’hui dans l’ émission « B’Haze Hayom », des allégations de harcèlement, d’exploitation des femmes, de disparition de cadeaux et de conflits aigus. Dans l’affaire, a-t-on annoncé, de hauts diplomates et politiciens israéliens sont impliqués. En raison des soupçons, une délégation comprenant un certain nombre de hauts fonctionnaires est arrivée à l’ambassade la semaine dernière, dont l’inspecteur général du ministère des Affaires étrangères Hagai Behar.

    Selon la publication, l’enquête se concentre sur la conduite de Gubrin, qui était auparavant ambassadeur d’Israël en Égypte. Par exemple, un cadeau de valeur provenant de la maison royale marocaine lors des célébrations de la fête de l’indépendance de l’État d’Israël est en cours d’examen. Ce cadeau, selon les soupçons, a disparu ou a été volé et n’a pas été signalé comme demandé. En outre, le bureau enquête également sur un conflit au sein de l’ambassade entre Govrin et l’officier de sécurité, qui est responsable de la sécurité et du bon fonctionnement de la mission israélienne.

    Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le problème était connu et qu’il était en cours de traitement. Le bureau du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Lapid a déclaré avoir été informé des détails de l’affaire.

    KAN, 05/09/2022

    #Maroc #Israël #Harcelement_sexuel #MAEC

  • Enquête contre un prêtre pour agression sexuelle sur mineurs

    Enquête contre un prêtre pour agression sexuelle sur mineurs. Une enquête a été ouverte contre un prêtre en France pour agression sexuelle sur 2 enfants.

    Le procureur de Reims Matthieu Bourrette a déclaré dans un communiqué que les deux personnes avaient déposé une plainte par e-mail le 21 octobre, affirmant avoir été agressées sexuellement par le même prêtre dans leur enfance à la fin des années 1990.

    Précisant qu’une de ces personnes a déclaré avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises au cours de la période 1996-1999, Bourrette a affirmé qu’il souhaitait que les déclarations de ces personnes soient recueillies.

    Bourrette a relevé qu’une enquête avait été ouverte contre le prêtre « pour agression sexuelle sur mineurs ».

    Le rapport publié par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans les églises (CIASE) le 5 octobre, note que 216 000 enfants ont été abusés sexuellement dans les églises depuis 1950.

    En ajoutant les cas d’abus sexuels perpétrés par des employés dans des écoles privées et des institutions affiliées à l’Église catholique, ce nombre a atteint 330 000, et il a été souligné que les abus sexuels dans les églises sont un « phénomène systématique ».

    Le président de la CIASE, Jean-Marc Sauvé, a souligné que l’Église catholique n’avait pas pris les mesures nécessaires contre les incidents d’abus sexuels et a appelé cette institution à prendre ses responsabilités.

  • The New York Times : #MeToo en France : le mouvement tant attendu fait tomber les puissants

    Des hommes politiques, des intellectuels et d’autres hommes célèbres français font l’objet d’un examen minutieux à la suite d’allégations d’abus sexuels.

    Par Norimitsu Onishi

    PARIS – Lorsque Sandra Muller a lancé la campagne #MeToo sur les médias sociaux en France en 2017, des dizaines de milliers de femmes ont répondu à son appel à « exposer son porc », ou « #balancetonporc ».

    Mais le contrecoup de cette décision a été écrasant. Certaines des femmes les plus en vue du pays, Catherine Deneuve en tête, ont dénoncé le mouvement dans une lettre qui a défini la réponse initiale de la France à #MeToo. En 2019, Muller a perdu un procès en diffamation contre un ancien cadre de télévision qu’elle avait démasqué sur Twitter, ce qui fait que la France semble immunisée contre les forces mondiales qui remettent en cause la domination masculine.

    La semaine dernière, Muller a gagné son appel. Bien qu’il n’ait présenté aucun fait nouveau, le jugement retentissant de la cour d’appel a clairement montré à quel point les choses ont changé au cours des deux dernières années.

    « Avant la condamnation, je pensais qu’il y avait quelque chose qui bougeait », a déclaré M. Muller dans une interview téléphonique depuis New York, où il vit désormais. « Maintenant, j’ai l’impression qu’il y a eu un bond en avant. »

    Depuis le début de l’année, une série d’hommes puissants issus de certains des domaines les plus en vue en France – politique, sport, médias, université et arts – ont fait l’objet d’accusations directes et publiques d’abus sexuels. C’est un retournement de situation après des années de silence. Dans le même temps, face à ces affaires très médiatisées et à l’évolution de l’opinion publique, les législateurs français s’empressent de fixer à 15 ans l’âge du consentement sexuel, trois ans seulement après avoir rejeté une telle loi.

    Les récentes accusations n’ont pas seulement conduit à des enquêtes officielles, à la perte d’emploi pour certains hommes puissants et au bannissement total de la vie publique pour d’autres. Ils ont également conduit à une remise en question de la masculinité française et de l’archétype du Français en tant que séducteur irrésistible, dans le cadre d’une remise en question plus large de nombreux aspects de la société française et dans un contexte de réaction conservatrice contre les idées sur le genre, la race et le post-colonialisme censées être importées des universités américaines.

    « Les choses vont tellement vite que parfois ma tête tourne », a déclaré Caroline De Haas, une militante féministe qui a fondé en 2018 #NousToutes, un groupe contre les violences sexuelles. Elle s’est décrite comme « super optimiste ».

    Selon M. Haas, la France a réagi tardivement à #MeToo après une période de « maturation » au cours de laquelle de nombreux Français ont commencé à comprendre les dimensions sociales de la violence sexuelle et le concept de consentement.

    C’est particulièrement vrai, a déclaré M. Haas, après le témoignage, l’année dernière, d’Adèle Haenel, la première actrice de renom à s’exprimer sur les abus, et de Vanessa Springora, dont les mémoires, Consent, ont documenté les abus de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff.

    « Le début de l’année 2021 a été comme la réplique d’une réplique », a déclaré Haas. « Ce qui est très clair, c’est qu’aujourd’hui en France, on n’a pas du tout la même réaction qu’il y a quatre, cinq ans face à des témoignages de violences sexuelles sur des personnes connues. »

    Le mois dernier, Pierre Ménès, l’un des journalistes sportifs les plus célèbres de la télévision française, a été suspendu pour une durée indéterminée par son employeur à la suite de la publication de Je ne suis pas une pute, je suis un journaliste, un documentaire qui dénonçait le sexisme dans le journalisme sportif.

    Il y a encore quelques années, rares étaient ceux qui le critiquaient pour des comportements qu’ils n’osent aujourd’hui pas défendre en public, comme embrasser de force des femmes sur la bouche à la télévision et soulever la jupe de la journaliste Marie Portolano, productrice du documentaire, devant le public d’un studio en 2016.

    « Le monde a changé, c’est #MeToo, on ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire », a déclaré Ménès lors d’une interview télévisée après la première du documentaire. Il a déclaré ne pas se souvenir de l’incident de la jupe, ajoutant qu’il ne se sentait pas lui-même à l’époque en raison d’une maladie physique.

    La liste des autres hommes puissants est longue et ne cesse de s’allonger. Il y a Patrick Poivre d’Arvor, le présentateur de journal télévisé le plus célèbre de France, qui fait l’objet d’une enquête pour le viol d’une jeune femme et qui s’est défendu à la télévision en disant qu’il appartenait à une génération pour laquelle « la séduction était importante » et incluait « les baisers dans le cou ». Il a nié les allégations de viol.

    Il y a Georges Tron, un ancien ministre, acquitté en 2018 d’une accusation de viol sur une employée, mais qui a été condamné en février à cinq ans de prison dans un arrêt de la cour d’appel qui, selon Le Monde, reflète que la société « a incontestablement changé sa compréhension du consentement ».

    Il y a Gérard Depardieu, la plus grande star du cinéma français, et Gérald Darmanin, le puissant ministre de l’intérieur, également mis en examen dans des affaires de viols qui ont été rouvertes l’année dernière. Les deux ont dit qu’ils étaient innocents.

    Olivier Duhamel, un intellectuel de premier plan, et Richard Berry, un acteur célèbre, ont récemment fait l’objet d’une enquête après avoir été accusés d’inceste par des membres de leur famille. Berry a nié les accusations ; Duhamel n’a pas commenté les accusations portées contre lui.

    Claude Lévêque, un artiste internationalement connu, fait l’objet d’une enquête pour détournement de mineur. Il a été accusé publiquement pour la première fois en janvier par une ancienne victime. Il a nié ces allégations.

    Dominique Boutonnat, un producteur de cinéma que le président Emmanuel Macron a nommé président du Centre national du cinéma l’année dernière, a été mis en examen en février pour tentative de viol et agression sexuelle sur son filleul et a déclaré qu’il était innocent.

    « Cette vague récente en France, c’est une réaction différée à l’affaire Matzneff », a déclaré Francis Szpiner, l’avocat représentant Muller, ajoutant que la chute de l’écrivain pédophile et de Duhamel a fait prendre conscience que les hommes puissants en France n’étaient pas « intouchables ».

    En 2017, immédiatement après les révélations #MeToo impliquant le magnat d’Hollywood Harvey Weinstein, Muller, un journaliste, a lancé #balancetonporc en France. Dans un message sur Twitter, elle a raconté comment, lors d’un festival de télévision à Cannes, un cadre lui a dit : « Vous avez de gros seins. Vous êtes mon genre de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. »

    Le cadre, Eric Brion, n’a pas nié avoir tenu ces propos. Mais comme les deux hommes ne travaillaient pas ensemble, Brion a fait valoir que les commentaires ne constituaient pas un harcèlement sexuel et a poursuivi Muller pour diffamation. Un jugement de 2019 condamnant Muller à payer 15 000 euros de dommages et intérêts, soit environ 17 650 dollars, a été annulé la semaine dernière.

    En 2019, le tribunal a déclaré que Muller avait « dépassé les limites acceptables de la liberté d’expression, ses commentaires s’abaissant à une attaque personnelle. » Cette fois, les juges ont estimé que Muller avait agi de bonne foi, ajoutant que « les mouvements #balancetonporc et #MeToo avaient attiré beaucoup d’attention, avaient été acclamés par divers responsables et personnalités et avaient contribué positivement à ce que les femmes s’expriment librement ».

    Cami lle Froidevaux-Metterie, philosophe féministe de premier plan, a déclaré qu’il était significatif que les hommes faisant l’objet d’une enquête soient des leaders dans divers domaines. Les révélations qui les entourent ont mis à mal les mythes des Français en tant que grands séducteurs et d’une culture romantique raffinée dans laquelle « nous, Français, dans notre jeu de séduction, savons interpréter les signes non verbaux et nous avons cet art de la séduction, un commerce doux entre les sexes », a-t-elle déclaré.

    « Ce sont des hommes qui incarnent, d’une certaine manière, l’ancien ordre patriarcal des choses, des hommes qui ont du pouvoir et des hommes qui ont usé et abusé de leur pouvoir pour exploiter sexuellement le corps d’autrui, qu’il s’agisse de femmes ou de jeunes hommes », a déclaré Mme Froidevaux-Metterie, ajoutant : « Nous vivons peut-être le premier véritable bouleversement de ce système. »

    Certains intellectuels conservateurs considèrent la liste croissante d’accusés masculins de premier plan comme une preuve de la contamination de la société française par les idées américaines sur le genre, la race, la religion et le post-colonialisme.

    Pierre-André Taguieff, historien et principal critique de l’influence américaine, a déclaré dans un courriel que « les idéologues néo-féministes et néo-antiracistes dénoncent l’universalisme, en particulier l’universalisme républicain français, comme une fraude, un masque trompeur de l’impérialisme, du sexisme et du racisme. »

    Bien que Mme Taguieff n’ait pas fait de commentaires sur les spécificités des cas récents, elle a déclaré que cette nouvelle vague de #MeToo représente un « sexisme misandrique et androphobe qui encourage une chasse aux sorcières d’hommes blancs sélectionnés sur la base de leur célébrité ou de leur renommée, afin d’alimenter l’envie sociale et le ressentiment envers les élites blanches/masculines ». M. Taguieff a récemment participé à la création de l’Observatoire du décolonialisme, un groupe qui mène la charge contre ce qu’il décrit comme la menace intellectuelle des États-Unis.

    La première réaction de la France à #MeToo a été de la rejeter comme une déformation américaine du féminisme, tout comme les conservateurs français tentent aujourd’hui de rejeter les idées sur la race et le racisme comme des concepts américains non pertinents, a déclaré Raphaël Liogier, un sociologue français qui enseigne à Sciences Po Aix-en-Provence et a récemment été professeur invité à Columbia.

    Lorsque Deneuve et d’autres femmes ont dénoncé #MeToo en 2017 comme un produit du « puritanisme » et une menace pour la « liberté sexuelle », les conservateurs ont riposté en affirmant que les femmes américaines étaient sexuellement réprimées et en fait moins libres que les femmes françaises, a déclaré Liogier.

    « Donc, en fait, en France, notre ligne de défense était de dire : « Ce n’est pas nous, ce sont les Américains » », a-t-elle dit, ajoutant : « Aujourd’hui, cette ligne de défense s’est effondrée. »

    The New York Times, 10 avr 2021

    Etiquettes : France, élite, Olivier Duhamel, Kamille Kouchner, #Metoo, #MetooInceste, inceste, viol, abus,

  • Annuler ou ne pas annuler l’œuvre de Michel Foucault ? Réponses des philosophes argentins

    Cinq penseurs argentins donnent leur avis sur les répercussions de l’accusation de pédophilie portée par l’intellectuel français Guy Sorman, plus de trente ans après la mort du philosophe.

    Daniel Gigena

    Après que l’intellectuel français Guy Sorman (1944) a dénoncé que le philosophe Michel Foucault (1926-1984) avait eu des relations sexuelles avec des enfants de huit à dix ans en Tunisie en échange d’argent, et provoqué des réactions dans différentes sphères au-delà des cloîtres académiques, il a été prouvé une fois de plus qu’au XXIe siècle, il n’existe pas d’ »intouchables » à l’abri du débat public. Si l’auteur d’Histoire de la sexualité n’est pas là pour se défendre contre l’accusation de son compatriote (qui coïncidait avec la promotion de son nouveau livre, Mon dictionnaire du Bullshit), il est clair qu’une secousse secoue la culture française depuis quelques années.

    L’accusation contre Foucault rejoint aujourd’hui celles reçues il y a plusieurs décennies par des écrivains comme François Mauriac et Michel Tournier, ou les théoriciens René Schérer et Guy Hocquenghem, et plus récemment, le politologue Olivier Duhamel (accusé par sa belle-fille, la juriste Camille Kouchner, d’abus sexuels dans le livre La grande famille) et l’écrivain Gabriel Matzneff, que Valeria Spingora a dénoncé dans Le consentement pour avoir encouragé la pédérastie dans ses livres et ses déclarations publiques, parfois célébré par le monde intellectuel de son pays. Les temps changent et même les actes privés des descendants de Socrate peuvent être évalués à la lumière de l’éthique publique.

    Quel est l’avis des penseurs argentins contemporains sur l’affaire Foucault et la portée d’un débat qui transcende la sphère philosophique et réveille le fantôme de l’ »annulation » ? Nous vous présentons ci-dessous les points de vue de cinq philosophes et essayistes locaux.

    Esther Díaz, docteur en philosophie de l’université de Buenos Aires, auteur, entre autres, de La filosofía de Michel Foucault, Entre la tecnociencia y el deseo et Filósofa punk.

    « Je suis assez indigné par cette question et par le fait que la presse est donnée à cette personne que je ne veux pas qualifier et qui, sans aucune pudeur ni respect, même sans respect pour les enfants qu’elle mentionne, porte cette accusation. Si ce qu’elle dit est vrai, pourquoi ne l’a-t-elle pas dénoncé avant ? S’il ne l’a pas fait, il était complice d’un pédophile. Il y a cinquante ans, il le savait et maintenant, parce qu’il va publier un livre, il s’accroche à la tête chauve de Foucault pour faire de la propagande et, dans le même acte, il est exposé. Foucault est mort et ne peut pas se défendre ; si Guy Sorman était au courant et ne l’a pas dénoncé, il était complice. On ne trouve nulle part dans l’œuvre de Foucault une ligne soutenant la pédophilie. Son œuvre a marqué le XXe siècle et plusieurs générations. Que se passerait-il si nous découvrions que ceux qui créent les vaccins que nous nous administrons pour nous protéger des maladies étaient des pédophiles ? Nous nous ferions quand même vacciner.

    Emmanuel Taub, docteur en sciences sociales de l’université de Buenos Aires et auteur, entre autres titres, de Messianisme et rédemption : Prolégomènes pour une théologie politique juive et Modernité croisée : théologie politique et messianisme.

    « Je ne veux pas réfléchir aujourd’hui à ces actes de Foucault sous l’angle du crime ou sous celui de la responsabilité morale, car je crois que tout cela fait aussi partie de leur mise en lumière, mais je veux penser au ‘fanatisme philosophique’ qui transforme, de son vivant ou post mortem, un intellectuel en une figure sacrée. Les nouvelles qui viennent de nous parvenir doivent aussi nous montrer que Foucault était un penseur remarquable et en même temps un être humain pervers et misérable comme tout être humain. Les deux questions font partie de la même chose, parce qu’elles reposent sur la même personne et parce que la tâche de la pensée ne disculpe ni ne moralise jamais les désirs, les pratiques ou les actions les plus sombres, les plus répugnants et les plus sinistres des êtres humains. Foucault est tout cela, et son œuvre et ses actes sont tout ce que Foucault est. La fascination aveugle qui se construit sur ces idoles génère plus d’aveuglement, des discours contradictoires et des totémisations ; dans l’empressement à exalter la pensée, on efface les biographies. Toutefois, dans quelle mesure leurs actes sont-ils différents de ceux des personnes qui pratiquent le tourisme sexuel en Asie ? Plus encore : quelle est la différence avec l’exploitation sexuelle des mineurs contraints à la prostitution dans notre pays ? Je ne sous-estime pas le problème du trafic de mineurs ni l’appareil institutionnel qui le permet, mais je mets en évidence la figure du consommateur, celui qui cherche à réaliser des pratiques et des perversions sexuelles tout en construisant dans son esprit l’idée que la pédophilie sous forme de prostitution n’est pas de la pédophilie, ni un crime, ni un abus. Ces questions m’ont amené à me souvenir des cas de Martin Heidegger et de son nazisme ou, plus encore, d’Adolf Eichmann dans la lecture d’Hannah Arendt : cette catastrophe humaine par laquelle l’être humain rationnel et moderne est aussi capable de suspendre, dans certaines situations, la capacité de voir l’autre comme un égal, et de distinguer le bien du mal. Dans ce cas précis, la « situation certaine » n’est pas la parole du Führer ayant force de loi ou l’histoire de l’antisémitisme, mais la sacralisation d’un penseur au point de soustraire ses actes au monde du droit et des hommes. Ce processus de sacralisation permet aux actions d’un individu, en l’occurrence Foucault, d’être non seulement au-dessus des limites de notre moralité construite, mais aussi au-dessus de toute forme de jugement ou d’appréciation. Et on ne peut pas comprendre cette situation sans comprendre l’un des grands « monstres » de la modernité, comme l’écrivait Arendt : le colonialisme européen. Alors qu’en Europe, la résistance au système se fait dans des limites éthiques, dans les colonies, l’Européen construit ses propres limites par ses actions. La « supériorité intellectuelle » imaginée est devenue dans les colonies une pratique sans limites, et là, la sexualité moderne que Foucault lui-même a construite s’est mêlée aux valeurs pré-modernes. Ce que cela nous apprend, c’est que croire que cette façon d’habiter le présent avec des valeurs du passé, supposant une forme de résistance à la Modernité, sont en réalité des actes de résistance individuels et égoïstes qui ne regardent jamais l’autre comme un égal ».

    Edgardo Castro, docteur en philosophie de l’Université de Buenos Aires, auteur du Diccionario Foucault et de Lecturas foucalteanas.

    « Les faits dénoncés sont aberrants, comme les décrit Guy Sorman, mais on ne sait toujours pas s’ils sont vrais. L’histoire soulève quelques doutes. Foucault ne vivait plus en Tunisie en 1969, mais ont-ils pu se rencontrer lors de vacances au même endroit ? Oui, mais ce n’est pas ce que dit Sorman. On ne sait pas exactement de quoi il a été témoin : de l’achat des enfants ou des abus sexuels ? Plusieurs choses doivent être clarifiées, et toutes corroborées. A Sorman, puisqu’il va croire à son récit, je l’invite à affecter les royalties du livre qu’il promeut à la réparation des victimes de ces abus. Si les faits sont avérés, les actes commis par Foucault et sa propre personne sont sujets à condamnation. Mais je ne pense pas que ses concepts et ses problèmes doivent être jetés par-dessus bord. Parce qu’elles sont réelles (comme la relation évidente, au niveau planétaire, entre la politique et la vie biologique de la population) et théoriquement valables. Je ne trouve aucune relation conceptuelle entre ces problèmes et concepts et les faits dénoncés. C’est pourquoi, avec la même fermeté que je condamnerais les faits dénoncés, s’ils sont avérés, je ne suis pas prêt à annuler la culture ».

    Luis Diego Fernández, docteur en philosophie de l’Universidad Nacional de San Martín, son dernier livre est Foucault et le libéralisme.

    « La soi-disant « culture de l’annulation » des artistes ou des intellectuels n’est rien d’autre que la vieille auto-justice d’individus ou de groupes qui se sentent blessés, une attitude microfasciste et policière qui fait appel à la censure ou à l’autocensure face à la menace d’appliquer des jugements sommaires par des lynchages ou des silences virtuels. Ses origines remontent aux campus progressistes des universités américaines, en tant que dérivé d’une logique minoritaire, narcissique et tribale. Sur l’affaire Foucault en Tunisie, je pense d’abord que Guy Sorman fait une promotion jaune de son nouveau livre, en dénonçant misérablement quelqu’un qui ne peut pas se défendre. S’il est vrai que Foucault a soulevé la question du consentement sexuel entre adultes et mineurs en 1977 dans un dialogue avec David Cooper (c’était une question débattue dans l’intelligentsia française des années 1970), aucun document historiographique ne vient étayer les propos de Sorman. En revanche, ce témoignage ne change en rien ma vision de l’œuvre de Foucault, que je considère comme l’un des trois philosophes les plus importants du vingtième siècle. Les philosophes ne sont pas des saints, des héros ou des dieux, ce sont des hommes qui font des erreurs, ont des faiblesses et se laissent traverser par des passions sexuelles ou politiques. Le malaise sur cette question, c’est la gauche puritaine, qu’elle s’en occupe. Mon point de vue est libertaire et je dénonce d’emblée cette inquisition moralisatrice du progressisme contemporain. Je ne suis ni juge ni prêtre pour condamner qui que ce soit. Dans le même sens que Foucault, on peut penser aux cas d’André Gide, Roman Polanski ou Paul Gauguin, ou, sur le plan politique, à Martin Heidegger ou L. F. Céline. F. Céline. Tous, à mon avis, sont des créateurs extraordinaires, et une fois passé le coup de vent du corset de la correction, leurs œuvres persisteront intactes, laissant en évidence la petitesse de ceux qui ne peuvent que dénoncer ».

    Esteban Ierardo, diplômé en philosophie de l’université de Buenos Aires, est l’auteur, entre autres, de La sociedad de la excitación : Del hiperconsumo al arte y la serenidad (La société de l’excitation : de l’hyperconsommation à l’art et à la sérénité).

    « Outre l’accusation très grave de Sorman à l’égard de Foucault, et le doute quant à sa véracité ou non, ce qui reste, peut-être, c’est l’effet multiple de l’accusation. D’une part, et au-delà de toute naïveté, la diffusion gratuite pour le livre de Sorman, qui pourrait faire partie d’un calcul éditorial ; et, en même temps, la réapparition de Foucault dans une nouvelle à grand tirage. C’est-à-dire que l’impossibilité aujourd’hui de déterminer la justice de l’accusation fait que, dans la pratique, tout se réduit au paradoxe de la diffusion, en même temps, de l’accusateur et de l’accusé, dans ce qui est le plus recherché aujourd’hui : briser l’indifférence et attirer l’attention ».

    Daniel Gigena

    La Nación, 4 avr 2021

    Etiquettes : Philosophie, pensée, Michel Foucault, Argentine, François Mauriac, Michel Tournier, René Schérer, Guy Hocquenghem, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, La familia grande, Gabriel Matzneff, Valeria Spingora, Le consentement, viol, abus, inceste, pédophilie, pédocriminalité, Guy Sorman, Tunisie,


  • La pédophilie révélée de Michel Foucault, le père de l’idéologie woke et l’universitaire le plus cité de tous les temps

    Matthew Campbell — Sunday Times

    Le philosophe Michel Foucault, modèle phare de l’actuelle idéologie « woke », est devenu la dernière personnalité française de premier plan à devoir répondre d’abus sexuels sur des enfants, de façon rétrospective.

    Un collègue intellectuel, Guy Sorman, a déclenché une tempête parmi les « intellos » parisiens en affirmant que Foucault, décédé en 1984 à l’âge de 57 ans, était un violeur pédophile qui avait des relations sexuelles avec des enfants arabes alors qu’il vivait en Tunisie à la fin des années 1960.

    Sorman, 77 ans, a déclaré qu’il avait rendu visite à Foucault avec un groupe d’amis lors d’un voyage pendant les vacances de Pâques dans le village de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, où le philosophe vivait en 1969. Dans une interview accordée au Sunday Times la semaine dernière, il se souvient que
    « De jeunes enfants couraient après Foucault en disant  » Et moi ? prends-moi, prends-moi. »

    « Ils avaient huit, neuf, dix ans, il leur jetait de l’argent et leur disait « retrouvons-nous à 22 heures à l’endroit habituel ». »
    Il s’avère que cet endroit était le cimetière local :
    « Il avait des rapports sexuels ici, sur les tombes, avec de jeunes garçons. La question de leur consentement n’était pas même soulevée. »

    Guy Sorman a affirmé que « Foucault n’aurait jamais osé faire ça en France », le comparant à Paul Gauguin, l’impressionniste dont on dit qu’il avait des relations sexuelles avec les jeunes filles qu’il peignait à Tahiti, et André Gide, le romancier qui s’attaquait aux garçons en Afrique :
    « Il y a une dimension coloniale dans tout cela. Un impérialisme blanc. »

    Guy Sorman dit regretter de ne pas avoir dénoncé Foucault à la police à l’époque ou de ne pas l’avoir dénoncé dans la presse, qualifiant son comportement d’« ignoble » et de « moralement hideux ».

    Mais, ajoute-t-il, les médias français étaient déjà au courant du comportement de Foucault :
    « Des journalistes étaient présents lors de ce voyage, il y avait de nombreux témoins, mais personne ne faisait de telles histoires à l’époque. Foucault était le roi des philosophes. Il est comme notre dieu en France. »

    Avec son col de polo caractéristique, son crâne chauve et ses lunettes, Foucault, fils de chirurgien, a été l’un des premiers intellectuels célèbres du XXe siècle dont on se souvient non seulement pour ses analyses controversées des prisons, de la folie et de la sexualité, mais aussi pour avoir signé une pétition en 1977 pour légaliser les relations sexuelles avec des enfants de 13 ans.

    La biographie la plus connue de Michel Foucault, The Passion of Michel Foucault (1993) de James Miller, décrit son intérêt pour les bains publics gay et sadomasochistes des États-Unis — il a été l’une des premières personnalités de la vie publique ouvertement gay et à mourir du sida — mais l’auteur ne fait aucune mention de ses frasques sexuelles en Tunisie.

    Foucault est le savant le plus cité au monde, souvent associé à la montée des politiques identitaires aux États-Unis, où le rappeur MC Hammer est l’un de ses fans. Daniel Miller écrit dans le magazine The Critic :
    « C’est presque invariablement à Foucault que les départements d’études militantes contemporaines font remonter leurs fondements intellectuels. Au niveau le plus élémentaire, Foucault le célèbre professeur français fournit une signature de sérieux pour des disciplines sans normes ou traditions académiques claires. »

    Miller écrit dans sa biographie que dans les années 1980 des États-Unis, les « foucaldiens », comme on appelle les admirateurs académiques du philosophe, « ont consacré Foucault comme une sorte de saint patron… dont ils invoquaient régulièrement l’autorité afin de légitimer, en termes proprement académiques, leur propre marque de politique progressiste. »
    Guy Sorman, un auteur prolifique, a d’abord diffusé ses affirmations sur Foucault dans Mon dictionnaire du Bullshit, un livre qu’il a publié il y a quelques semaines, et a de nouveau fait référence aux méfaits sexuels du philosophe en Tunisie lors d’un débat télévisé de fin de soirée. L’animateur était stupéfait :
    « Vous parlez de Foucault, selon vous un pédophile, et qu’on ne rappelle pas en général quand on parle de Foucault. »

    Les affirmations de Guy Sorman ont surpris les spécialistes en Grande-Bretagne, où le dernier volume de l’histoire de la sexualité en quatre volumes de Foucault vient d’être publié pour la première fois en anglais. Phil Howell, lecteur en géographie historique à l’université de Cambridge a déclaré :
    « Il est fort possible que cela ait un impact sur lui [Michel Foucault – NdT]. Foucault s’intéressait à la sexualité et a écrit à ce sujet, mais la maltraitance des enfants, c’est une autre histoire. »

    Pour Guy Sorman, le comportement de Foucault était symptomatique d’un malaise nettement français remontant à Voltaire :
    « Il croyait qu’il y avait deux morales, une pour l’élite, qui était immorale, et une pour le peuple, qui devait être restrictive. »

    Il poursuit :
    « La France n’est toujours pas une démocratie, nous avons fait la révolution, proclamé une république mais il y a toujours une aristocratie, c’est l’intelligentsia, et elle a eu un statut particulier. Tout est permis. »
    Il ajoute qu’aujourd’hui, cependant, « le monde change soudainement. »
    Il est loin d’être la seule célébrité française à avoir un sens exacerbé de ce qui est admissible. Ces dernières années, plusieurs témoignages ont donné lieu à des enquêtes criminelles sur des personnalités du monde littéraire et artistique accusées d’avoir abusé sexuellement d’enfants dans la foulée de la révolte étudiante de 1968.

    Le déballage a commencé en 2016, lorsque Flavie Flament, une présentatrice de radio et de télévision, a écrit un livre accusant David Hamilton, le photographe britannique, de l’avoir violée lorsqu’elle avait 13 ans. Elle m’a confié lors d’une interview peu après la parution de son livre :
    « À l’époque, je suçais encore mon pouce. »
    Hamilton s’est suicidé quelques jours plus tard.

    Il y a un peu plus d’un an, Vanessa Springora, 48 ans, éditrice, a décrit dans un livre comment elle avait été préparée, alors qu’elle était une jeune adolescente dans les années 1980, par Gabriel Matzneff, un romancier à la mode âgé d’une cinquantaine d’années à l’époque. Il s’était vanté de sa pédophilie à la télévision et avait remporté des prix littéraires pour les livres qu’il avait inspirés.

    Au moment où cette affaire a fait surface, l’élite parisienne était déjà sous le choc des révélations de Camille Kouchner, 46 ans, fille de Bernard Kouchner, ancien ministre des affaires étrangères, selon lesquelles son beau-père, Olivier Duhamel, 70 ans, intellectuel et expert politique de premier plan, avait abusé sexuellement de son frère jumeau à la fin des années 1980, alors qu’il avait 13 et 14 ans.

    Ni Matzneff ni Duhamel n’ont reconnu les allégations et n’ont été condamnés pour un quelconque délit.

    Les soixante-huitards sont sur la défensive. Luc Ferry, 70 ans, philosophe et ancien ministre de l’éducation, estime que ses contemporains ont beaucoup à se reprocher. Il écrit dans Le Figaro :
    « On avait oublié que la pensée soixante-huitarde favorisait la pédophilie. Chaque adulte avait le droit voire le devoir, affirmaient-ils, de réveiller la sexualité que la bourgeoisie cachait. »

    Ces accusations sont à l’origine d’un nouveau projet de loi en cours d’examen au Parlement, qui criminaliserait toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans — à l’heure actuelle, un enfant victime de viol doit prouver la contrainte.

    La semaine dernière, cependant, un amendement dit « Clause Roméo et Juliette », destiné à protéger les amoureux adolescents, a été discuté. Il ne criminaliserait pas automatiquement les relations sexuelles avec une personne de moins de 15 ans si l’écart d’âge entre les deux « protagonistes » est inférieur à cinq ans.

    Le président Macron s’est fait le champion de cette modification de la loi, qui a suscité des gloussements sur la façon dont Brigitte, sa femme, aurait pu se retrouver dans le pétrin lorsque sa relation avec son futur mari a débuté dans les années 1990 : il avait 15 ans et elle était son professeure, mariée et âgée de 40 ans.

    Quant à Foucault, Guy Sormane pense qu’il ne devrait pas être « censuré » :
    « J’ai une grande admiration pour son travail, je n’invite personne à brûler ses livres, simplement à comprendre la vérité à son sujet, et comment lui et certains philosophes usaient de leurs arguments pour justifier leurs passions et leurs désirs. Il pensait que cela lui permettait de faire tout ce qu’il voulait. »

    Source de l’article initialement publié en anglais le 28 mars 2021 : Sunday Times, UK
    Traduction : Sott.net

    Source : Sott.net

    Etiquettes : Gabriel Matzneff, Olivier Duhamel, pédophilie, inceste, viols, abus, Tunisie, Camille Kouchner,


  • Catherine Massaut. La pédophilie n’est pas une infraction sui generis

    Les armes juridiques contre la pédophilie
    La pédophilie n’est pas une infraction sui generis. Elle désigne un trouble psychosexuel, rencontré généralement chez l’adulte, qui n’est pas punissable en tant que tel ; seuls les passages à l’acte sont punis. Le terme de pédophilie ne figure pas dans le code pénal : celui-ci énumère les agissements sexuels déclarés punissables par le législateur. La pédophilie s’inscrit de facto dans le Livre second du code pénal consacré aux agressions sexuelles faites sur les enfants mineurs.

    Autrement dit, le droit de la pédophilie recouvre toutes les infractions sexuelles qui portent atteinte à la liberté sexuelle de la victime et dont le consentement est indifférent si elle est mineure. Elle recouvre également des comportements perçus par le législateur comme humiliants et outrageants pour le mineur.

    Sans entrer dans des détails techniques, le 4ème Livre du code de procédure pénale comporte un titre consacré à celle applicable aux infractions sexuelles et à la protection des mineurs victimes et confortent l’hypothèse émise par certaines doctrines comme la mise en œuvre d’un droit d’exception.

    Il convient ici de préciser que l’inceste, à l’instar de la pédophilie, longtemps demeuré sans cadre juridique spécifique, a été intégré au code pénal sous sa forme anthropologique et donc d’infraction spécifique du fait de son contexte intrafamilial (loi du 8/02/2010).

    Les agressions sexuelles
    Il convient de distinguer le viol, qui est un crime passible de la cour d’assises, des autres agressions sexuelles, qui constituent des délits relevant du tribunal correctionnel.

    Ce droit recouvre une très grande diversité de situations jusqu’aux jeux sexuels d’enfants ou d’adloescents< ;

    Le viol
    Le viol consiste, selon l’article 222-23 du code pénal, en tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise. Cela concerne aussi bien les actes de pénétration vaginale ou anale, au moyen d’un organe sexuel, d’un doigt ou d’un objet, que des actes de pénétration buccale par un organe sexuel.

    Le viol est puni de 15 ans de réclusion criminelle. La loi prévoit, dans l’article 222-24, plusieurs circonstances aggravantes, notamment lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de 15 ans, lorsque l’auteur est un ascendant, lorsque l’auteur a autorité de droit ou de fait sur la victime ou abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, lorsque la victime a été mise en contact avec l’auteur des faits grâce à l’utilisation, pour la diffusion des images à destination d’un public non déterminé, d’un réseau de communication électronique, ou encore lorsque le viol est commis par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice. Dans ces cas, la peine peut aller jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, voire 30 ans si la victime en est décédée. Si le viol est accompagné de tortures et d’actes de barbarie, il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité.

    Les autres agressions sexuelles
    Il s’agit de toutes les atteintes sexuelles commises avec violence, contrainte, menace ou surprise, sans acte de pénétration sexuelle. La loi prévoit un certain nombre de circonstances aggravantes énumérées à l’article 222-28 ayant pour effet de porter la peine encourue à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende, parmi lesquels le fait que l’agression ait été commise par toute personne ayant autorité de droit ou de fait sur la victime, par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, ou lorsque la victime a été mise en contact avec l’auteur par un réseau de communication électronique.

    Cette peine aggravée est portée de 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont été commis sur une personne d’une particulière vulnérabilité (article 222-30).

    En tout état de cause, quelles ques soient les circonstances, la même peine de 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende est prévue pour toute agression sexuelle commise sur un mineur ayant moins de 15 ans révolus (article 222-29-1).

    Les atteintes sexuelles
    Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur ayant moins de 15 ans au moment des faits, est puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende (article 227-25). Cette peine est portée à 10 ans d’emprisonnement et de 150000 € d’amende, pour certaines circonstances aggravantes, lorsque l’auteur est un ascendant, ou une personne ayant autorité de droit ou de fait, sur la victime, ou ayant abuser de l’autorité que lui confèrent ses fonctions (article 227-26).

    Lorsque la victime mineure est âgée de plus de 15 ans et non émancipée par le mariage, les mêmes faits sont punis de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, s’ils sont commis par un ascendant, une personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions (article 227-27).

    Il est très important de noter que l’adulte ne peut se prévaloir du consentement de la victime pour s’exonérer de sa responsabilité pénale.

    Enfin, sont constitutives d’infractions sexuelles, la corruption sur mineur ainsi que l’usage à caractère pornographique de l’image d’un mineur.

    La corruption sur mineur
    L’article 227-23 punit de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende la fabrication, la transmission, la diffusion d’images de mineurs à caractère pornographique. Lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de 15 ans, ces faits sont punis même s’ils n’avaient pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation. Les peines sont portées à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende lorsque la recherche et la diffusion de l’image se sont faites par un réseau de télécommunications électronique comme internet. Le fait de consulter habituellement ou en contrepartie d’un paiement un service de communication au public en ligne mettant à disposition une telle image ou représentation, d’acquérir ou de détenir une telle image ou représentation par quelque moyen que ce soit est puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Il est à noter qu’il a été jugé que la projection à des mineurs de cassettes de nature pornographique a été constitutive du délit de corruption de mineurs. Ces infractions sont punies de 10 ans d’emprisonnement et de 500 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises en bande organisée.

    Enfin, l’application des mêmes peines est prévue si les images pornographiques concernent une personne dont l’aspect physique est celui d’un mineur, sauf s’il est établi que cette personne était âgée de 18 ans au jour de la fixation ou de l’enregistrement de son image.

    L’usage à caractère pornographique de l’image d’un mineur
    L’article 227-23 punit de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende la fabrication, la transmission, la diffusion d’images de mineurs à caractère pornographique. Lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de 15 ans, ces faits sont punis même s’ils n’avaient pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation. Les peines sont portées à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende lorsque la recherche et la diffusion de l’image se sont faites par un réseau de télécommunications électronique comme internet. Le fait de consulter habituellement ou en contrepartie d’un paiement un service de communication au public en ligne mettant à disposition une telle image ou représentation, d’acquérir ou de détenir une telle image ou représentation par quelque moyen que ce soit est puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Il est à noter qu’il a été jugé que la projection à des mineurs de cassettes de nature pornographique a été constitutive du délit de corruption de mineurs. Ces infractions sont punies de 10 ans d’emprisonnement et de 500 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises en bande organisée.

    Enfin, l’application des mêmes peines est prévue si les images pornographiques concernent une personne dont l’aspect physique est celui d’un mineur, sauf s’il est établi que cette personne était âgée de 18 ans au jour de la fixation ou de l’enregistrement de son image.

    Ce qui est le plus caractéristique est le jeu renforcé des peines complémentaires et/ou des mesures de sûreté comme le suivi socio-judiciaire et l’entrée en vigueur de « la peine après la peine » dénommée rétention de sûreté.

    La première question qui se pose est celle de la prescription de l’action publique, délai au delà duquel la victime des faits de violences sexuelles ci-dessus évoquée ne peut plus déposer plainte ou le parquet ne peut plus exercer ses poursuites contre l’auteur.

    La prescription des crimes et délits ci-dessus énoncés a évolué : de 10 ans elle est passée à 20 puis 30 ans à compter du jour de la majorité du mineur victime : Par dérogation aux règles classiques de prescription (20 ans pour un crime et 6 ans pour un délit, à compter de la commission des faits),les infractions sexuelles sur mineur bénéficient de délais de prescription allongés. Ces délais commencent à courir à la majorité de la victime. Selon l’article 7 du code de procédure pénal, ils sont de 30 ans dans le cas de viol sur mineur ou d’agressions sexuelles commises sur la personne d’un mineur de 15 ans ou d’atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace, ni surprise sur la personne d’un mineur de 15 ans. Ils sont de 20 ans dans les autres cas. Ces délais commencent à courir à la majorité de la victime.

    La deuxième question, au centre du débat, s’agissant des viols, agressions et atteintes sexuelles sur mineur de 15 ans, concerne le consentement du mineur victime.

    En droit pénal le principe est qu’il appartient au Parquet – partie poursuivante – de rapporter la preuve des éléments constitutifs de l’infraction poursuivie.

    Et partant de là, d’expliquer et démontrer le défaut de consentement du mineur victime d’agression sexuelle.

    De nombreuses jurisprudences et une abondante littérature juridique exposent combien le mineur, sous l’emprise de l’autorité, de la figure paternelle par exemple mêlée à la confiance ne sont pas en mesure de résister aux sollicitations sexuelles d’un adulte même s’il perçoit consciemment ou non ( selon âge ) l’aspect malsain des actes qui lui sont imposés par son agresseur.

    A ce stade il est important de souligner que l’absence de consentement de la victime mineure n’existe pas expressis verbis dans le code pénal et se déduit des conditions dans lesquelles l’acte sexuel lui a été imposé par l’auteur majeur : menace, contrainte, violence ou surprise et qu’il appartient au Parquet, partie poursuivante, d’en rapporter la preuve.

    L’ancienne garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avait préconisé dans son projet de loi dédié à la protection des mineurs victimes d’agissements de prédateurs sexuels, le seuil de 13 ans révolus au titre de la présomption de non consentement de la victime, ce qui impliquait ipso facto la culpabilité de l’auteur à condition toutefois que des preuves soient réunies dans le cadre de la poursuite des faits incriminés.

    A présent le nouveau Garde des Sceaux Eric Dupond Moretti propose un seuil à l’âge de 15 ans ce qui d’une part, constitue une protection renforcée du mineur, d’autre part, ce qui harmonise la législation en matière d’infractions sexuelles sur les mineurs de 15 ans, cet âge étant déjà retenu au titre de circonstance aggravante par les textes précités infra.

    Ce projet de loi se trouve actuellement en deuxième lecture sur le bureau de l’Assemblée Nationale, ainsi que le prévoit la Constitution.

    La troisième question concerne le rôle de la mère de l’enfant victime :

    Il est rare que les mères soient complices actives de l’agresseur de leur enfant, mais pourtant certaines d’entre elles participent à leur façon en livrant littéralement l’enfant au prédateur et dans ce cas elles encourent au titre de la complicité de crime ou délit la même peine délictuelle ou criminelle que l’auteur principal. L’affaire d’Outreau en est un parfait exemple.

    Aujourd’hui, la mère de l’enfant qui SAVAIT ce qui se passait sous son toit sans réagir, c’est à dire sans tenter aucune intervention auprès de l’époux, père de l’enfant, beau-père, compagnon ou ami de la famille est poursuivie pour non assistance à personne en danger ( 5 ans d’emprisonnement encourus et 5000 euros d’amende) et/ ou non dénonciation de crime ou délit ( 3 ans d’emprisonnement encourus et 3000 euros d’amende).

    Au plan civil, elles sont déchues de l’autorité parentale.

    L’auteur de ces lignes considère que les mères qui font la sourde oreille ou, pire encore, qui refusent de croire ou nient les révélations qui leurs sont faites par leur enfant désemparé, et ce, par souci personnel et prioritaire de leur confort personnel pour raisons financières, statut social ou par amour pour l’agresseur qui partage leur vie tout en détruisant délibérément celle de leur enfant afin d’assouvir ses pulsions sordides, doivent encourir des peines plus lourdes car en ne jouant pas leur rôle primordial de protection de l’enfant, elles participent à la pulvérisation de la vie de ce dernier.

    Elles sont d’autant plus coupables qu’il existe des structures bien connues d’accueil de femmes et d’enfant en détresse, ce qu’elles ne peuvent ignorer.

    LA TEAM MOORE

    Monsieur Steven MOORE, s’inspirant des pratiques de collectifs Anglais et Québécois qui combattent la pédophilie depuis plus de 10 ans, est à l’origine de la création d’une équipe de bénévoles civils – des citoyens de toutes catégories sociales et professionnelles – qui traquent les pédophiles en utilisant des réseaux sociaux et notamment Facebook.

    Le collectif français a ainsi permis l’interpellation de 26 pédophiles et de 11 condamnations.

    C’est ainsi que les internautes se créent de faux profils d’adolescents dans le but d’attirer et de piéger les prédateurs sexuels pour les dénoncer à la justice. En veillant à ne tenir aucun propos incitatifs, ils conversent en ligne avec les pédophiles présumés, et ce, jusqu’à déclencher la rencontre pour confronter leurs interlocuteurs à leurs messages et à leurs photos souvent très crus.

    Interviewée par France Culture dans l’émission « Les pieds sur terre » ( le 11/11/2020), Nella, chasseuse de pédophiles, déclare : « …Nous créons un profil d’enfant avec notre propre image, notre propre visage modifié par la création d’un filtre pour créer l’illusion, qui nous rajeunit de 20 ans afin de ne pas enfreindre la loi qui protège le droit à l’image…Les familles de victimes sont souvent impuissantes face à notre système judiciaire dont les peines prononcées sont très faibles…je fais vivre l’enfant…ce collectif citoyen permet de mettre une barrière entre le prédateur et l’enfant…nous observons trois règles :

    utiliser nos propres photos afin de n’être pas condamnés pour usurpation d’identité
    ne pas inciter le prédateur
    respecter l’intimité de l’individu démasqué et ne pas l’exposer ni ses conversations sur internet ….
    Les prédateurs affluent…Nous effectuons des captures d’écran des conversations et collectons des informations sur la personne… une fois que les preuves sont réunies, nous provoquons la rencontre grâce à la création de l’illusion de la présence physique de l’enfant…Je me déguise en petite fille pour la rencontre pour entrer dans son champ de vision au RDV… c’est comme si j’avais le pouvoir de couper court à son fantasme, à ce qu’il avait prévu de faire… On nous reproche de faire le travail de personnes qui sont habilitées et de faire un travail qui n’est pas de notre ressort en tant que citoyens lambda » (cf. France Culture précité).

    S’il est patent que ce collectif rencontre des réticences de la part des pouvoirs publics de police et de justice, il demeure qu’il apporte une aide précieuse tant les effectifs dédiés à la cybercriminalité sont faibles ( actuellement 20 policiers en tout sur le territoire national dont il est question de porter les effectifs à 100, ce qui est malgré tout dérisoire).

    A cet égard, le Procureur de Besançon a déclaré récemment sur FR3 :

    « …C’est nouveau et très original… La justice doit s’adapter à notre époque. La Chambre Criminelle de la Cour de Cassation nous autorise à recueillir des éléments parfois obtenus dans des conditions irrégulières… Nous utilisons ces informations comme commencement de preuve… L’enquête et l’interpellation de l’auteur nous a permis de confirmer effectivement les soupçons…J’appelle à la diligence : le bon comportement est de dénoncer la chose à la plate-forme du Ministère de l’Intérieur… Le risque effectivement serait de communiquer l’identité de ces personnes, présumées innocentes tant qu’elles n’ont pas été jugées, notamment par esprit de vengeance, ce qui se passe en Grande Bretagne… » ( ITV FR3 Bourgogne Franche Comté).

    Le Procureur de la République de Dijon approuve l’initiative de TEAM MOORE mais émet des réserves expliquant qu’il appartient à la police et la Justice de faire des enquêtes parce qu’il y a des cadres précis… “Si des gens n’ont pas de compétences pour le faire et procèdent à d’éventuelles interpellations, il peut y avoir des soucis de régularité de la procédure et de régularité et de sincérité des preuves… c’est pourquoi les personnes qui ont des informations sur d’éventuels pédocriminels doivent donner ces informations aux services d’enquête …” (cf FR3).

    Il est vrai que la moindre erreur procédurale dans l’interpellation d’un individu suspect aboutit à la ruine d’une enquête minutieuse, menée pendant des mois et, partant, à sa libération, ce qui est dommageable pour tout le monde, à commencer pour la victime du prédateur interpellé.

    C’est pourquoi Monsieur Steve MOORE affirme: « On voudrait créer des liens avec la police… On n’est pas des activistes aux méthodes de choc… » et réclame la mise en place d’une véritable coopération avec les services de police et de justice qui passe nécessairement par la création d’un statut du collectif qu’il a crée pour agir dans le seul intérêt de l’enfant.

    Catherine Massaut
    Magistrat en pré-retraite

    Tribune juive, 26 mars 2021

    Etiquettes : Pédophilie, viol, abus, agression sexuelle, inceste, #Metoo, #MetooInceste,

  • France Inter : Au Maroc, porter plainte pour viol c’est risquer la prison

    Cette semaine sur la planète LGBT, une websérie marocaine dans la lignée de #MeToo, des violences envers les femmes en hausse en Belgique, les Japonais qui sont de plus en plus favorables au mariage gay, et une image choc sur les réseaux sociaux : des aisselles non épilées !

    #TaAnaMeToo, « moi aussi je suis MeToo » : c’est le titre de la websérie de la semaine. Elle est évidemment produite et diffusée par le studio Jaw Jab, à la fois pépinière de talents et laboratoire à idées du réalisateur Nabil Ayouch. Autrement dit : c’est là que se retrouve l’essentiel de la créativité marocaine sur le web aujourd’hui.

    Dernier exemple en date donc, la série #TaAnaMeToo que l’on doit à une jeune journaliste, Zaina Aboulfaraj. Pendant des mois, elle est allée à la rencontre d’associations pour convaincre des femmes de témoigner sur les violences sexuelles qu’elles ont subies. Cela donne lieu à une parole rare, inédite même, au Maroc ; un dessin, un graphisme aussi pudique qu’affirmé ; et des histoires comme celles-ci.

    Au Maroc, une femme sur deux a été victime d’agression sexuelle – un peu comme en France, en fait. Dans 30% des cas, il s’agit d’un viol. Mais la plupart du temps, elles n’en parlent pas. Pourquoi ? Le poids de la culture et de la religion bien sûr, et cela, c’est le cas à peu près partout dans le monde.

    Mais dans celui du Maroc, il y a cette petite spécificité qui vient encore compliquer la donne : le fameux article 490 du Code pénal, qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage. Techniquement, il concerne les hommes comme les femmes, mais je vous le donne en mille, qui finit derrière les barreaux à votre avis ?

    Dans ce contexte, celles qui oseraient venir porter plainte pour viol courent le risque, non négligeable, que la démarche se retourne contre elles et que, de victimes, elles en deviennent coupables, accusées d’avoir eu des relations adultères. Les associations féministes militent depuis de longs mois pour l’abrogation de cet article.

    Réunion de crise à Bruxelles

    La secrétaire d’État à l’égalité des genres, Sarah Schlitz, a convoqué d’urgence ses collègues de l’intérieur et de la justice. Le nombre d’infanticides et de féminicides flambe en Belgique avec la seconde vague de Covid-19.

    Au 21 mars, 8 femmes et 6 enfants ont été tués, soit deux fois plus que l’an dernier à la même époque… Le phénomène va bien au delà de la Belgique : au total, depuis le début de la pandémie, le nombre d’appels d’urgence de victimes de violences conjugales a augmenté de 60% dans toute Europe.

    Une première juridique au Japon

    Un tribunal de Saporo déclare la non-reconnaissance des couples homosexuels contraire à la Constitution… et à son article 14 notamment, qui stipule que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas autoriser le mariage entre personnes du même sexe. Mais ça pourrait changer… En tous cas, les mentalités bougent : plus de 60% des Japonais y sont désormais favorables.

    Des aisselles poilues, l’image de la semaine

    Cest une très belle femme, noire, en brassière, Stella Mac Cartney qui enflamme les réseaux. Elle, c’est Leila Davis, chorégraphe, danseuse de pole dance, égérie Adidas, posant devant l’objectif bras relevés et, -oh mon dieu ! – aisselles non épilées. Le cliché est immédiatement devenu viral, aussi viral que clivant.

    D’un côté, une génération de jeunes femmes enthousiastes applaudissent l’équipementier allemand : oui, le droit de disposer de son corps c’est aussi celui d’en finir avec une série de contraintes qui pèse sur celui des femmes, et des femmes seulement d’ailleurs – les poils des hommes n’ayant jamais posé problème, bien au contraire… Exactement ce qu’on appelle un double standard.

    Visiblement, cette nuance là échappe toujours à une partie du public qui pousse des cris d’orfraie à la moindre aisselle féminine non épilée. Leila Davis a donc eu droit au lot habituel de vomi qui attend toujours celles qui osent jeter le rasoir à la poubelle. Elles sont de plus en plus nombreuses, alors il faudrait peut-être s’y habituer, voire – attention audace – à leur laisser le choix.

    France Inter, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, viol, femmes, abus, justice, machisme, genre,

  • Paul Gauguin : Le sexe et la pédophilie dans les colonies

    L’historien Pascal Blanchard revient sur la vie de Paul Gauguin.

    Pascal Blanchard, Paul Gauguin, polémique sous les tropiques.
    Est-ce que la pédophilie n’aurait pas de sens quand ça se passe dans les colonies?


    « On va poser une question simple et un peu brutale. Vous n’imaginez pas le rapport avec Vincent Cassel et l’affiche du film Gauguin.

    Sa petite amie dans le film semble avoir un âge assez élevé, 18 ans, 19 ans. Dans la réalité, elle avait 13 ans. Il se vantait dans ses courriers à ses amis, il expliquait même qu’il avait d’autres amies pendant la semaine qu’il prostituait également : elles avaient 14, 15, 16 ans, voire un peu moins. Il se vantait aussu que ce n’était pas cher à tahiti, que c’était même trèes agréable car elles faisaient tout pour pas beaucoup d’argent. Ce qu’oublie de dire le film, c’est qu’il était atteint de maladies vénériennes et qu’il a largement essaimé ses maladies là-bas.

    Donc, il a l’air d’être un ange qui découvre un paradis, mais ce paradis était aussi un enfer. Et le film n’en parle jamais.

    La tribune dans Jeune Afrique est très bonne car elle parle d’un sujet dont peronne ne parle : les colonies et le sexe. Que là-bas, tout était autorisé. Tout ce qui était interdit ici, était possible là-bas. Toutes les violences, tous les soi-disant plaisirs, toute la prostitution, toutes les libertés étaient autorisés parce que c’était les colonies. Et encore maintenant.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=wtlsrJLZrGU&w=560&h=315]

    Essayez d’imaginer deux minutes si on faisait un film sur un maori qui débarque en Bretagne, qui couche avec une fille de 13 ans, mais parce qu’il est artiste, son film serait emblématique. On serait tous choqués! Cela nous oblige à penser autrement le monde et à comprendre pourquoi le tourisme sexuel continue à fonctionner dans certains pays ».

    Source : Emission 28 minutes, 30 septembre 2017

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, colonies françaises, France, sexe, abus, viols,


  • Singapour . Il viole ses 3 filles depuis 14 ans

    Comment des pédophiles à Singapour ont violé 3 filles pendant 14 ans

    Un homme de 55 ans a été condamné à 33 ans de prison pour l’affaire de pédophilie dont ont été victimes ses 3 filles biologiques. Accusé de viol par un tribunal de Singapour, il a agressé sexuellement ses trois filles pendant 14 ans.

    Comme le rapporte Channel News Asia, mardi (9/3/2021), l’homme, qui ne peut être nommé en raison de la protection de l’identité de ses filles, a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation de viol et de tentative d’actes indécents sur sa plus jeune fille. Huit autres chefs d’accusation sont également examinés par le tribunal.

    L’homme aurait abusé de sa position et violé violemment la confiance placée en lui, violant des victimes vulnérables, mettant sa fille en danger de tomber enceinte et de contracter des maladies sexuellement transmissibles.

    « L’abus perpétré par le défendeur dans cette affaire ne peut être décrit que comme quelque chose de terrible », ont déclaré les procureurs adjoints Mohamed Faizal et Norine Tan.

    « Il est compréhensible que deux de ses filles souffrent maintenant de cicatrices psychologiques permanentes à la suite de tels actes. Il serait juste de dire que cette affaire est l’une des pires de son genre en matière de délits sexuels », a-t-il ajouté.

    Auparavant, le procureur général avait requis au moins 35 ans et quatre mois de prison, qualifiant l’affaire d’ »acte macabre et prolongé » avec une « série d’actes sales ».

    On sait que l’auteur du harcèlement était un concierge à Singapour. Il a épousé sa femme en 1993 et a trois filles – aujourd’hui âgées de 13, 22 et 26 ans – et un fils de 17 ans.

    Son comportement vicieux a commencé à se manifester après que sa plus jeune fille, qui a également été victime d’un viol, a signalé les agissements de son père à son professeur à l’école. Son professeur lui a alors recommandé de se rendre à la police.

    Après avoir été placé en détention, l’homme a fini par faire l’objet d’une observation et d’une évaluation psychiatriques. L’Institut de santé mentale (IMH) lui a diagnostiqué une pédophilie au vu de ses actes sexuels répétés sur ses trois filles. Il présente également un risque élevé de délits sexuels.

    Selon le rapport de l’IMH, sa fille aînée a souffert d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) à la suite du viol et a nourri des pensées suicidaires pendant l’agression.

    News Today, 11 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, inceste, #Metoo, #MetooInceste, viol, abus,

  • Un livre rompt le silence en France sur les abus sexuels sur enfants au sein de la famille

    Source : ara.cat, 21 fév 2021

    Camille Kouchner a dénoncé la culture d’impunité des générations post-68
    Cristina Mas

    BARCELONE L’élite intellectuelle française née en mai 1968 a proclamé une liberté sexuelle derrière laquelle la maltraitance des enfants était également cachée dans la famille. C’était un secret du domaine public jusqu’à ce que Camille Kouchner, fille de l’ancien ministre et fondateur de Médecins Sans Frontières, dénonce dans un livre comment son frère jumeau a souffert alors qu’il n’avait que 14 ans abusé sexuellement par son beau-père, Olivier Duhamel, un constitutionnaliste et membre du comité d’experts de la prestigieuse université Sciences Po. La publication de La familia grande a généré un véritable tremblement de terre et avec le hashtag # MeTooIncesteplus de 80 000 victimes ont enfin pu expliquer les abus qu’elles ont subis dans leur enfance. La tempête a eu un effet domino de démissions de hauts fonctionnaires du monde des lettres qui ont dû chanter le mea culpa , pour leur implication ou leur complicité de silence.

    Duhamel a dû démissionner, comme le philosophe Alain Finkielkraut, qui a aplani les accusations en arguant que la victime était déjà adolescente. L’ancienne ministre de la Justice Élisabeth Guigou, amie de Duhamel, a également dû quitter son poste de présidente du Comité contre la pédérastie. A l’image du préfet de la région parisienne, Marc Guillaume, et du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion. Même Emmanuel Macron a dû sortir de la polémique pour promettre des changements législatifs.

    Les milliers de tweets de survivants d’abus et la descente aux enfers des premières épées de l’intelligentsia aident-ils les victimes? Les associations disent oui. Laurent Boyet, ancien inspecteur de police et lui-même victime de maltraitance lorsqu’il était enfant par son frère, préside désormais l’association Les Papallones , qui vient en aide aux enfants maltraités. «Le livre de Camille Kouchner a été un tournant, une réelle prise de conscience dans la sphère politique et sociale. Une vague a été déclenchée pour exiger que les choses changent », a déclaré Boyet lors d’une conversation téléphonique. « Ce problème touche la société dans son ensemble: riches et pauvres, nord ou sud, catholiques ou pas … Un Français sur dix a été maltraité dans son enfance », a-t-il déclaré.

    Culture d’impunité

    Les intellectuels post-68, avec leur autorité morale, avaient des relations normalisées entre adultes et enfants: Bernard Kouchner lui-même – dont l’auteur dénonce que sa mère, l’écrivaine féministe Évelyne Pisier, s’était séparée parce qu’il ne s’occupait pas de ses enfants – elle avait signé une pétition en 1977 pour abaisser l’âge du consentement sexuel à 13 ans.

    «Il était temps – explique la psychiatre Muriel Salmona, qui a également subi des sévices dans son enfance et préside désormais l’association Traumatic Memory and Victimology – que la propagande pédo-criminelle cesse d’avoir tout en tête, et que cela mette fin à l’impunité des pédophiles et à un système qui rend impossible ou illégitime la plainte qui blâme les victimes, les dévalorise, les isole et les conduit à la honte, les privant de protection, de justice et de réparation: les 83% n’ont jamais reçu d’aide », souligne-t-il.

    Les associations de victimes se réjouissent que le livre ait contribué à dénoncer une sorte de loi du silence, qui aide ceux qui ont été maltraités à «se libérer». Le témoignage de Camille Kouchner, qui est juriste, est aussi un exemple de cette omerta : l’auteur avoue qu’elle n’a osé écrire le livre jusqu’à la mort de sa mère, qu’elle avait réagi aux abus en blâmant son fils, qui alors il avait 14 ans, après avoir séduit Duhamel, son deuxième partenaire après s’être séparé de Bernard Kouchner.

    Le scandale entourant la publication du livre a également servi à positionner ouvertement les médias du côté des victimes. Les accusés ont dû quitter leurs espaces lors de rassemblements sociaux. «Cela aide les victimes à identifier ce qui leur est arrivé, à ressentir moins de culpabilité et moins de honte et à connaître leurs droits, ainsi qu’à expliquer les symptômes dont elles souffrent du fait de la violence qu’elles ont subie, et aussi à demander de l’aide. , dit le psychiatre. Boyet a également constaté que les boîtes aux lettres qu’ils installent dans les écoles et les centres sportifs pour que les victimes puissent les dénoncer sont plus pleines. Et un conseil qui se répète: parler est la première étape pour guérir vos blessures.

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo #MettoInceste, abus, viol, inceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel,