Étiquette : Afrique

  • Belhocine, commissaire à l’UA : Réaction de Lamamra

    Belhocine, commissaire à l’UA : Réaction de Lamamra – Elle reflète le respect que vouent les pays africains à l’Algérie

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a affirmé mercredi à Alger que l’élection du Pr. Mohamed Belhocine au poste de Commissaire en charge de l’enseignement, les sciences, la technologie et l’innovation à l’Union africaine (UA) reflétait le respect que vouent les pays africains à l’Algérie.

    Recevant en audience Pr. Belhocine, Lamamra a indiqué que l’élection du candidat algérien, lors d’un vote organisé durant la réunion du Conseil exécutif de l’UA était « très méritée, étant le meilleur candidat qui a obtenu un résultat reflétant le respect que vouent les pays africains à l’Algérie, président, gouvernement et peuple ».

    « Nous comptons sur lui pour hisser l’emblème et l’image de l’Algérie et sa capacité dans la direction, l’innovation, la coordination et la réunification des africains, car nous voulons que l’UA reste unie et attachée aux principes et objectifs de l’Acte constitutif », a-t-il soutenu.

    Pour sa part, Pr. Belhocine a exprimé « ses sincères remerciements à l’Algérie, à sa tête le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la confiance placée en sa personne aussi bien au niveau national quand il a été désigné membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de COVID-19, qu’au niveau international en tant que candidat pour le poste de commissaire en charge de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation à l’UA ».

  • Projet du gazoduc transsaharien

    La faisabilité du projet du gazoduc transsaharien est tributaire de la croissance de la demande mondiale future sur le gaz naturel et la capacité de production des pays impliqués

    Alors que la première phase du processus de réalisation du gazoduc transsaharien est achevée, la faisabilité du projet est conditionnée de la croissance de la demande mondiale future sur le gaz naturel et la capacité de production des pays impliqués.

    Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien, revêt une grande importance pour les pays impliqués et le continent africain. Il devrait permettre le renforcement des relations de l’Algérie avec le Nigéria et le Niger, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, repris par l’APS. « Ces pays bénéficieront des avantages sociaux et économiques résultant de ce projet », a-t-il ajouté, lors de son intervention avant hier par visioconférence, à la réunion de haut niveau de la Commission Africaine de l’Energie (AFREC).

    Faisant état que le projet est inscrit au programme du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), Arkab a mentionné que le projet va contribuer au développement du continent à travers l’amélioration de l’accès à l’énergie.

    Dans ce contexte, Arkab a souligné également que l’Algérie est disposée à « répondre aux préoccupations de ses partenaires africains dans le sens de la sécurité de leurs approvisionnements et la garantie de nos intérêts économiques et industriels ». A l’occasion, Il relèvera : « Les importantes ressources énergétiques dont disposent les deux pays leur permettant de développer de nombreux projets d’intérêt commun ».

    Au-delà de répondre aux besoins du développement économique et social du pays, le poids important de l’industrie d’hydrocarbures réside dans le fait de consolider le rôle de l’Algérie sur la scène énergétique mondiale, comme fournisseur » sûre et fiable »

    Pour rappel, la demande mondiale de gaz a baissé de 2,5% en 2020, par rapport à 2019, s’affichant à 3 910 milliards de m3, après une baisse de 100 milliards de m3. Et ce, en raison de la crise sanitaire induite par la propagation de la pandémie Covid-19, a indiqué le site d’information Anadolu Agencu.

    Il est prévu, selon la même source, que la demande mondiale de gaz augmentera de 2,8% en 2021, comparé à l’année précédente. Elle atteindra 4 002 milliards de m3. Cependant, les données l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que cette hausse de la demande sera de court terme et que le marché de gaz demeure fragile, précise-la même source.

    Par Manel Zemoui

    E-Bourse, 20/10/2021

  • Erdogan, l’Africain

    Erdogan, l’Africain, qui a effectué une ou plusieurs visites en Égypte, en Libye, en Somalie, en Tunisie et en Afrique du Sud en 2009, 2010 et 2011, s’est rendu en Égypte en 2012 et à nouveau en Égypte avec le Gabon, le Niger, le Sénégal, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie en 2013.

    Après l’Angola et le Togo, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sera demain au Nigeria.
    À Lomé, Erdogan a été accueilli par trois chefs d’État, le Togolais, Faure Gnassingbé, le Libérien Georges Weah, et le Burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Avec cette tournée, Erdogan aura visité plus de 30 pays africains au cours de son mandat de Premier ministre et de président. Un record.

    Erdogan, qui s’est rendu en Éthiopie en 2005, a effectué une visite en Afrique du Sud, en Tunisie et au Maroc la même année. En visite au Soudan, en Égypte et en Algérie l’année suivante, le président Erdogan est retourné en Éthiopie en 2007.

    Erdogan, qui a effectué une ou plusieurs visites en Égypte, en Libye, en Somalie, en Tunisie et en Afrique du Sud en 2009, 2010 et 2011, s’est rendu en Égypte en 2012 et à nouveau en Égypte avec le Gabon, le Niger, le Sénégal, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie en 2013.

    Avec ses visites en Turquie, il s’est rendu dans sept pays en 2 ans.

    L’Expression, 20/10/2021

  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • L’Afrique: nouvelle plaque tournante de l’industrie automobile

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    Après que l’industrie automobile européenne a déplacé une grande partie de sa production vers l’Europe de l’Est, certains pensent que la prochaine étape est l’Afrique, à la fois pour la production et un marché de consommation en croissance. Les voisins orientaux de l’Allemagne doivent-ils s’inquiéter ?

    Le Maroc est une plaque tournante émergente de la fabrication automobile, tandis que l’Afrique du Sud a une histoire de construction automobile. Mais les constructeurs automobiles multinationaux installent également des usines de production en Angola, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, en Namibie, au Nigeria et au Rwanda, et des producteurs africains appartenant à des locaux se lancent sur cette route moins fréquentée.

    L’Afrique compte plus d’un milliard d’habitants, 17 % de la population mondiale, mais ne représente que 1 % des voitures vendues dans le monde, contre 30 % en Chine, 22 % en Europe et 17 % en Amérique du Nord, selon l’Organisation internationale des Constructeurs d’Automobiles (OICA). L’Afrique compte en moyenne 44 véhicules pour 1 000 habitants, contre une moyenne mondiale de 180 et 800 aux États-Unis, selon McKinsey.

    Le Maroc et l’Afrique du Sud en tête
    En 2018, le Maroc a dépassé l’Afrique du Sud en tant que plus grand exportateur africain de voitures particulières avec des exportations en 2019 de 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros). Les deux pays fabriquent principalement des voitures pour les marchés étrangers, mais ont également des marchés intérieurs relativement importants. VW, le propriétaire de Mercedes-Benz Daimler et BMW sont parmi les plus grands constructeurs automobiles d’Afrique, représentant plus de 90 % de toutes les voitures particulières produites et un tiers des voitures vendues en Afrique du Sud en 2019. Pendant ce temps, environ 80 % des 400 000 voitures produits au Maroc sont vendus en Europe, la France, l’Espagne, l’ Allemagne et l’Italie étant les principales destinations.

    L’industrie automobile marocaine emploie directement 220 000 personnes, dont la plupart travaillent pour 250 fournisseurs. Chaque année, les Marocains achètent 160 000 voitures neuves, ce qui est peu pour une population de 36 millions d’habitants.

    En septembre, Stellantis — créée en janvier 2021 après la fusion de Fiat Chrysler et PSA — a annoncé que sa supermini voiture électrique Opel Rocks-e serait produite dans l’usine PSA de Kenitra, d’une capacité de 200 000 véhicules par an. Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial, prévoit d’augmenter ses dépenses en pièces détachées fabriquées au Maroc de 600 millions d’euros à 3 milliards d’euros d’ici 2025.

    BYD, un constructeur chinois de véhicules électriques, a signé un protocole d’accord avec le gouvernement marocain pour ouvrir une usine également à Kénitra, tandis que Hyundai, le constructeur automobile coréen, après avoir quitté l’Algérie, envisagerait de s’implanter au Maroc.

    Parallèlement, STMicroelectronics, société américaine basée à Casablanca, vient de lancer la fabrication de l’émetteur principal des véhicules Tesla au Maroc.

    La proximité compte
    Les principales raisons pour lesquelles le Maroc a été une réussite sont peut-être sa situation à proximité des marchés européens et les accords de libre-échange qu’il a signés avec l’Europe, les États-Unis, la Turquie, les Émirats arabes unis et ailleurs.

    « Les usines Renault et Peugeot de Tanger et de ses environs sont là parce qu’elles ont obtenu des accords très avantageux – sur le terrain, les infrastructures, la facilitation douanière pour investir dans un pays situé à très courte distance en ferry de l’Europe », Joe Studwell, de l’Overseas Development Institute de Cambridge, a déclaré à DW.

    « Cette logique ne fonctionne pas pour l’Afrique subsaharienne où tout tourne autour des marchés locaux », a-t-il ajouté.

    Les fournisseurs, le personnel et les fournitures locaux sont également importants. Renault, par exemple, s’approvisionne des sièges aux essieux auprès de fournisseurs locaux. Le contenu local représente 60% du produit final. Pendant ce temps, les coûts de main-d’œuvre représentent environ un quart de ceux de l’Espagne et sont inférieurs à ceux de l’Europe de l’Est.

    D’autres nations africaines en mouvement
    Avant le changement d’Opel au Maroc, on s’attendait généralement à ce que l’Égypte devienne le prochain centre de fabrication automobile de la région.

    Le constructeur automobile chinois Dongfeng a signé un accord-cadre en janvier 2021 avec la société d’État égyptienne en faillite El Nasr Automotive Manufacturing Company pour produire conjointement des véhicules électriques en Égypte.

    Il existe également de très petites usines de production au Kenya et au Rwanda. Au Rwanda, Volkswagen teste la mobilité électrique.

    Des sites de production européens sont prévus en Éthiopie, au Nigeria et au Ghana. Le Ghana veut limiter l’importation de voitures d’occasion et obsolètes. Il offre également aux constructeurs automobiles 10 ans d’exonération fiscale.

    Volkswagen a ouvert sa première usine d’assemblage au Ghana en août 2020. Jusqu’à 5 000 véhicules doivent y être assemblés par an, dont le Tiguan, la Passat et la Polo. Nissan s’apprête également à lancer une usine d’assemblage.

    Au Nigeria, au Kenya, au Rwanda et au Ghana, les constructeurs automobiles mondiaux investissent dans des usines d’assemblage au lieu d’unités de production à part entière. Au Kenya, une entreprise locale, AVA, assemble des véhicules utilitaires moyens et lourds pour Mitsubishi, Fuso, Scania, Toyota, Hino et Tata.

    Les constructeurs automobiles africains
    Des efforts sont également déployés pour produire des voitures « maison » avec plusieurs startups.

    Au Kenya, Mobius Motors a été lancé en 2009 par l’entrepreneur britannique Joel Jackson et envisage maintenant de lancer un véhicule tout-terrain. En Afrique du Sud, une joint-venture entre Mureza et le groupe iranien SAIPA vise à terme à concevoir et fabriquer des véhicules en Afrique pour le marché du continent. Kiira Motors a également l’intention de lancer une voiture hybride en Ouganda, tandis que l’Innoson est une autre marque indigène au Nigeria.

    « Nous voyons de nouveaux constructeurs automobiles plus petits en Afrique effectuer des travaux très spécifiques et plus petits, et cela, combiné à de nouvelles technologies telles que l’impression 3D, a un potentiel pour l’Afrique », a déclaré à DW Georg Leutert, directeur des industries automobile et aérospatiale chez IndustriALL Global Union. « Cela ne dépend pas des économies d’échelle et pourrait donc s’éloigner de la production de masse. Mais il y a un problème de reconnaissance de la marque et d’infrastructure de service, ainsi que la nécessité d’un gros investissement initial », a-t-il ajouté.

    « En ce qui concerne les entreprises africaines qui construisent des voitures africaines, le Maroc a jusqu’à présent choisi la voie du low-cost, avec le risque de suivre le Mexique dans une impasse. Cela signifie qu’il y a encore trop peu de planification pour investir dans le savoir-faire à long terme et capacités nationales », a déclaré Leutert.

    Birkin Cars, une entreprise automobile basée en Afrique du Sud, est la plus ancienne du secteur, ayant débuté en 1982. L’Innoson Vehicle Manufacturing Company a été fondée par l’entrepreneur d’origine nigériane Innocent Chukwuma et est la première entreprise technologique à fabriquer des voitures au Nigeria. La Kantaka Automobile Company a été créée au Ghana, tandis que Kiira Motors Corporation, une entreprise automobile ougandaise, s’intéresse à la création d’un véhicule électronique hybride.

    Fondée en 2006, la société tunisienne Wallyscar fabrique 350 SUV cabriolets par an. Olfa Seddik de Wallyscar a déclaré à DW que la société prévoyait de dévoiler cinq nouveaux modèles au cours des cinq prochaines années et de déployer 4 000 voitures par an d’ici 2025. « La Tunisie souffre d’une infrastructure logistique et d’une législation. problèmes », a déclaré Seddik.

    « En raison de la hausse des salaires et de l’automatisation, il est de plus en plus logique de déplacer une partie de la fabrication vers l’Europe. Cela rendra difficile pour les pays africains de vraiment faire une percée dans la production automobile. À l’exception du Maroc en marge de l’UE et peut-être de l’Égypte dans le l’avenir bénéficiera de cette tendance », a déclaré à DW Robert Kappel de l’Université de Leipzig.

    « Les marchés sont trop petits pour les constructeurs automobiles étrangers et nationaux ainsi que pour les fournisseurs, car ils auraient besoin de grandes quantités pour que la production en vaille la peine », a déclaré Kappel.

    « [Mais] dans huit à dix ans, beaucoup de choses peuvent donc changer sur le continent africain. Le marché de la production automobile va devenir plus grand, d’autant plus que les villes avec une proportion plus élevée de classes moyennes se développent », a expliqué Kappel.

    « Le Ghana veut s’imposer comme un nouveau hotspot en Afrique de l’Ouest. Il a identifié l’assemblage de véhicules et la fabrication de composants automobiles comme une industrie d’ancrage stratégique. Grâce à cela, le gouvernement veut stimuler l’industrialisation et créer de nouveaux emplois », a-t-il ajouté.

    Attention Europe de l’Est
    « Certaines productions, par exemple le câblage et les produits manuels, s’éloignent de l’Europe de l’Est », a déclaré Leutert. « Mais pour la Tchéquie, la Slovaquie et la Pologne, il n’y a pas de réel problème, car ils sont hautement qualifiés, bien établis – les coûts sont encore bas et ils sont proches des fabricants allemands et européens », a expliqué Leutert.

    « Mais la Roumanie, la Bulgarie et les Balkans pourraient être confrontés à des problèmes, étant donné qu’ils ont tendance à être moins stables en termes de main-d’œuvre qu’en Afrique du Nord. Il y a une rotation élevée des travailleurs et les infrastructures sont médiocres », a conclu Leutert.

    DW, 15/10/2021

  • L’Afrique tombeau du colonialisme qui se referme

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    En déclarant l’Afrique “tombeau du colonialisme”, Lamamra, le chevronné actuel ministre des affaires étrangères de l’Algérie s’élève frontalement contre le néocolonialisme indécrottable de Paris. C’est en homme politique qui connaît ses dossiers et fier citoyen de la nation algérienne chantre de l’anti-colonialisme qu’il a remis à sa place poliment une France qui se droitise en pré-campagne présidentielle et qui se devait de nouveau d’essuyer le couteau sur l’Afrique.

    En visite officielle à Rome, Ramtane Lamamra en a profité pour visiter le tombeau de Jugurtha en un pied de nez à Macron pour lui signifier de relire ses pages d’histoire. Jugurtha est né vers 160 av. J. C à Cirta — actuelle Constantine, Algérie — et mort en 104 av. J.-C. à Rome, est un roi numide. Il s’oppose durant sept ans à la puissance romaine entre 111 av. J.-C. et 105 av. J. C, durant un conflit qui nous est connu sous le nom de « guerre de Jugurtha ». Le Mali a été le berceau de trois grands empires : l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire songhaï…

    Et pourtant, pour la France de Macron avant son arrivée, c’était le néant en Afrique. Nous laisserons le récit de l’histoire riche de l’Afrique aux historiens.

    L’Algérie, en rappelant son ambassadeur et interdisant son espace aérien aux avions militaires français vient certifier avec l’assurance de sa stabilité acquise grâce au bon choix de ses partenaires (Russie/Chine) que la perversité de la France vis-à-vis de l’Afrique ne cessera pas tant que celle-ci prêtera le flanc avec son ignorance, sa faiblesse ou sa vénalité.

    Une Afrique qui se doit de hausser le ton contre toute présence qui porte atteinte à sa souveraineté. Pas que contre la France qui persiste. Elle se doit, comme le reste du monde libre, de délimiter ses lignes rouges pour s’affranchir de cette tutelle créant le besoin et qui suce son sang depuis des siècles pour le recracher en métropole sur les immigrés.

    L’Algérie en soutenant la Libye, la Tunisie, le Mali ouvre une brèche dans la forteresse de la Françafrique qui n’est grande que parce qu’elle s’appuie sur les épaules du continent le rabaissant à chaque élection présidentielle. Ne répondez pas à la fausse flatterie du sommet Afrique France qui n’est qu’un écran de fumée où on a pris pour figurants les enfants de Harkis et des nègres de salons venus danser autour de la Macronie dans une mise en scène digne d’une démocratie intermédiaire.

    La France de Macron s’obstine dans un déni futuriste de s’acquitter de sa dette morale et matérielle qu’elle a envers ses anciennes colonies. Il faut cesser de croire que seul le système est coupable, son peuple dans sa majorité, naguère jouissant des privilèges de l’empire colonial, soutient par orgueil secrètement un Macron embourbé dans les dédales d’une histoire proche peu reluisante. Tout ceci laisse une porte grande ouverte royalement à la Chine, aux Russes et aux Américains pour rafler la mise dans un monde qui change plus vite que certains.

    Le printemps arabe n’a emporté que les pays faibles et mal accompagnés. Quand Kadhafi s’est tourné vers la Chine et la Russie, ils l’ont éliminé. L’Occident a fait du terroriste un fonds de commerce aux détriments des nations instables. L’Algérie prouve par sa stabilité que malgré ses positons non-alignés, elle reste solide et le Hirak peut suivre son cours vers sa maturité politique sans immixtion dans ses affaires de parties étrangères déstabilisatrices déguisées en âmes charitables.

    L’Afrique doit rendre l’aumône à l’Occident. L’époque des renversements est révolue, et la Russie apparaît comme un partenaire solide qui parraina la Syrie que le Western World réuni n’a pu renverser. La Russie, et la Chine s’érigent lentement en rempart contre le néo-colonialisme offrant une alternative à une Afrique riche en ressources et pourtant exsangue des abus séculaires de Londres, Paris et Washington.

    Mohammed Mezouar

    Aldjazair.org, 09/10/2021

  • Sale temps pour la diplomatie française

    France, Afrique, Mali, Sahel, Espionnage, Pegasus, sous-marins, 

    Après les Etats-Unis, L’Australie et l’Angleterre qui ont formé sur le dos de Paris l’Aukus lui sucrant plus de 50 milliards de contrats d’armement. Les escarmouches avec les pays du Maghreb et le Mali n’en finissent pas pour culminer vers un froid diplomatique à prévoir avec la Turquie cet hier de nouveau.
    Avec en toile de fond une Europe un peu molle à soutenir Paris qui semble être parti en croisade contre la terre entière. Comme si un boycott des produits français ne suffisait pas, il faudrait compter maintenant avec une remise en cause de la fiabilité de son armement par les Anglo-saxons humiliant publiquement l’hexagone. Pendant ce temps, les Russes marchent dans le carré de Macron en Afrique noire en signant avec le Mali contrats bien après avoir fait tomber dans leur giron la République Centrafricaine.
    Faits étranges observait Mediapart cette semaine, même après le scandale Pegasus d’espionnage flagrant des plus hautes personnalités françaises par le Maroc et avec l’aide d’Israël, Paris n’a pas beaucoup insisté pour qu’on lui rende des comptes sur ce sujet pourtant si sensible.
    Toutefois, le Premier ministre Scott Morrison a salué la décision de la France de renvoyer son ambassadeur en Australie et a déclaré jeudi que la relation bilatérale était plus importante que le contrat de sous-marin annulé.
    Morrison a rejeté les suggestions selon lesquelles l’Australie avait besoin de reconstruire ses relations avec la France après avoir annulé un contrat de 50 milliards d”euros le mois dernier, un acte que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a qualifié de “coup de poignard dans le dos”.
    « Nous avons déjà une coopération. Vous voyez, la relation Australie-France est plus grande qu’un contrat », a déclaré Morrison.
    « La présence, l’importance et l’influence de la France dans l’Indo-Pacifique ne sont pas un contrat. Il s’agit du fait qu’ils ont une présence réelle ici, dans l’Indo-Pacifique, qu’ils ont un engagement de longue date et qu’ils travaillent avec l’Australie sur toute une gamme de problèmes différents », a-t-il ajouté.
    La France a rappelé ses ambassadeurs de Washington et de Canberra après que l’Australie a abandonné le contrat avec Naval Group, détenue majoritairement par l’État français, pour la construction de 12 sous-marins diesel-électriques conventionnels.
    Dans le cadre d’une alliance qui inclut la Grande-Bretagne, l’Australie achètera à la place une flotte de huit sous-marins à propulsion nucléaire construits avec la technologie américaine.
    La France a rapidement renvoyé son ambassadeur aux États-Unis, partenaire de l’OTAN.
    Le Drian a déclaré à une commission parlementaire que l’ambassadeur Jean-Pierre Thebault retournerait à Canberra pour aider à “redéfinir les termes” de la relation bilatérale et défendre les intérêts français dans la liquidation du contrat.
    On ne sait pas encore combien la résiliation du contrat signé en 2016 coûtera à l’Australie. Il avait déjà dépensé 2,4 milliards de dollars australiens (1,8 milliard de dollars) pour le projet, a déclaré Morrison le mois dernier.
    Il n’a pas précisé les coûts lorsqu’on lui a demandé jeudi.
    « Nous avons une très bonne compréhension de la façon dont nous allons procéder avec cette question. Nous travaillerons dans le cadre du contrat tel qu’il est défini », a déclaré Morrison.
    Morrison a déclaré que le président français Emmanuel Macron ne prendrait pas ses appels.
    “J’attends avec impatience notre première réunion, notre premier appel téléphonique à nouveau”, a déclaré Morrison. “Je reconnais que c’est une période difficile, bien sûr que ça l’est. Il n’y avait aucun moyen que nous aurions pu prendre cette décision sans elle… causant une profonde déception et blessant la France.
    En quittant l’Australie, un Thebault en colère a décrit le contrat annulé comme une “situation incroyable, maladroite, inadéquate et non australienne”.
    “Cela a été une énorme erreur, une très, très mauvaise gestion du partenariat”, a déclaré Thebault.
    Cette semaine, le ministre du Commerce Dan Tehan a été snobé par des responsables français alors qu’il se trouvait à Paris.
    Les négociations sur un accord de libre-échange entre l’Australie et l’UE qui devaient avoir lieu ce mois-ci ont été reportées à novembre. Bernd Lange, législateur allemand et président de la commission du commerce international du Parlement européen, a déclaré que des questions avaient été soulevées quant à savoir si l’on pouvait faire confiance à l’Australie.
    Le ministre de l’Agriculture David Littleproud a vu le retour de l’ambassadeur comme un signe positif.
    “Nous comprenons leur déception, mais à un moment donné, nous devrons aller de l’avant et nous pensons qu’un accord de libre-échange avec l’UE serait un bon moment”, a déclaré Littleproud.
    Aldjazair.org, 07/10/2021
  • Macron refuse, encore, de demander des excuses à l’Afrique

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    Le président français Emmanuel Macron a participé, aujourd’hui au sommet Afrique-France, qui s’est tenu à Montpellier. Il a déclaré que la France a une dette envers l’Afrique, « un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres ».

    Emmanuel Macron a défendu ce « nouveau sommet », où il est le seul chef d’État, puisque les dirigeants africains, prévus dans une version initiale du sommet en 2020, n’ont finalement pas été invités. L’Arena de Montpellier accueillait en revanche 3000 invités, dont environ 700 jeunes représentants de la société civile africaine.

    Tout en assumant le passé colonial de la France en Afrique, le président Emmanuel Macron a, toutefois, refusé de présenter les excuses de la France pour ses crimes commis en Afrique.

    « Nous tous dans cette salle, n’avons pas choisi notre histoire et notre géographie ». « Nous sommes les héritiers de tout cela », a développé le président français, en appelant plutôt à choisir « comment bâtir l’avenir ».

    Il est à noter que c’est pour la première fois depuis 1970, soit, le début d’organisation des sommets France-Afrique qu’aucun président africain n’a été convié à cet événement.

    El Khabar, 08/10/2021

  • France-Afrique: « Arrêtez cette pseudo-coopération paternaliste »

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    Invité à participer au sommet France-Afrique de Montpellier, le Président des Africtivistes, Cheikh Fall, a livré un discours musclé et émouvant qui a parfois laissé Emmanuel Macron pantois. Le Sénégalais réclame notamment une reconnaissance des crimes coloniaux et un vrai new deal dans la coopération entre la France et le continent. EMEDIA vous propose l’intégralité de son intervention.

    « Je m’appelle Cheikh Fall. Je suis africain d’origine sénégalaise et je suis à la tête d’une organisation panafricaine de jeunes acteurs de changements qui utilisent le numérique pour impacter leur communauté et pour favoriser de nouvelle dynamique.

    Monsieur le président, je suis de cette jeunesse africaine engagée et ouverte au monde. Je ne suis pas seul. Nous sommes des milliers, des millions à vouloir porter l’Afrique et être les leaders du monde dans un futur proche.

    Cette jeunesse est présente. Sa voix est audible. Elle est présente dans cette salle. Cette jeunesse engagée mais responsable. Cette jeunesse contestataire mais réfléchie. Cette jeunesse ouverte et connectée au monde : Paul-Joel Kamtchang du Cameroun, Maurice Thantan du Benin, Amina du Maroc, Adam Dicko du Mali, Adèle du Kenya. Elle est diverse et plurielle et est bien représentée dans cette salle. En venant ici, nous avons pris un grand risque que nous assumons. Certains d’entre nous se font en ce moment insultés et critiqués parce qu’ils ont répondu à votre invitation au dialogue. Ce sentiment anti-français est nourri par des vagues de contestations se justifient pour beaucoup d’entre nous.

    • Nos grands-parents nous ont racontés les douleurs et souffrances de la période coloniale.

    • Nos parents nous ont fait comprendre ce qu’a été la fameuse France Afrique de l’après indépendance.

    • Nous, nos frères et sœurs portons, supportons, subissons encore ce lourd passé commun que vous continuez de refuser de porter et d’assumer.

    Aujourd’hui, vous nous interrogez sur ce que devrait être les futurs souhaitables des relations France Afrique.

     » L’Afrique n’a pas besoin de parrains pour progresser »

    Monsieur le Président, moi j’ai envie de vous interroger d’abord sur votre part d’humain. Quelle est votre part d’humanité dans cette relation ? Vous, votre nation, avez fait du tort aux africains. Vous avez fait verser beaucoup de sang. Vous avez déchiré des familles. Vous avez pillé des économies par le capitalisme colonial et vous continuez de le faire par le néo colonialisme et aujourd’hui vous nous invitez à envisager avec vous un futur souhaitable.
    Ce futur commun souhaitable ne peut se construire que si les bourreaux d’hier acceptent leur responsabilité historique et demande symboliquement EXCUSE à cette Afrique.

    Ce serait une chimère que de vouloir envisager un futur souhaitable tout en conservant, nourries, les colères, tristesses et frustrations d’hier.

    Il est évident que l’Afrique n’a pas besoin de se replier sur elle-même quand le monde s’ouvre. Mais l’Afrique n’a pas besoin de parrains pour progresser.

    Certes nous n’avancerons pas au rythme des autres, mais nous avancerons dignement, sur nos valeurs d’abord et sur des principes éthiques de coopération et de partenariat. Nous ne sommes pas des passéistes, nous nous inscrivons dans une logique de se donner de meilleurs outils pour aborder « Un futur ensemble » s’il devait en avoir un et nous pensons que oui.

    Vous sentez certainement beaucoup d’émotions dans mon intervention. C’est normal et j’avoue être ému en parlant de ce passé si actuel et de vouloir envisager une relation future. De l’émotion, je ne suis pas certainement le seul à en avoir actuellement. J’espère seulement que vous vous laisseriez aussi gagné par cette émotion pour prendre des mesures fortes aujourd’hui.

    Vous nous avez invité pour nous écouter dans le but d’écrire ensemble le futur.
    Ecoutez-nous mais surtout entendez notre frustration, nos colères et notre appréciation sur la nature actuelle des relations France Afrique.

    Monsieur le président, je vous invite ce soir, ici chez vous, a un exercice d’humilité, de courage politique, de respect et de rendez-vous avec l’histoire.

    1. Demandez pardon a l’Afrique et aux africains.

    2. Arrêtez de renforcer le pouvoir des dictateurs africains.

    3. Arrêtez cette-pseudo coopération paternaliste.

    4. Programmez un dispositif de retrait progressif et défini de vos bases militaires en Afrique.

    5. Mettons ensemble un mécanisme de collaboration franche afin de renforcer les acquis démocratiques.

    6. Mettez en œuvre vos engagements d’Abidjan de 2019 sur la reforme du Franc CFA et transférez les réserves de fonds vers l’Afrique. »

    Emedia.sn, 08/10/2021

  • Macron refuse de s’excuser pour le colonialisme français en Afrique

    Afrique, colonisation, Emmanuel Macron, Sommet France Afrique, #Macron, #Colonisation, #CrimesColoniaux,

    Le président français Emmanuel Macron a réitéré vendredi son refus de s’excuser pour le passé colonial de son pays en Afrique. Macron s’exprimait lors de sa participation au dernier jour du sommet Afrique-France tenu dans la ville côtière de Montpellier (sud-est), où il a débattu avec un groupe de 11 jeunes du continent noir de diverses questions, dont la démocratie dans leurs pays.

    Les jeunes sélectionnés pour débattre avec Macron ont fustigé l’attitude paternaliste et colonialiste de la France.

    Le chef de l’Etat français a déclaré que « présenter des excuses ne résoudra pas le problème, cependant la reconnaissance permettra de parvenir à la vérité », appelant à la réécriture d’une histoire commune à la lumière de sa position déclarée.

    Le sommet Afrique-France de cette année s’est tenu sans la participation de chefs d’État africains, à l’exception du président français lui-même.

    Macron a choisi le nouveau format du sommet, pour « donner la priorité aux jeunes des pays africains et à ceux qui ont la capacité de changer le continent noir et la France et les écouter», selon le quotidien régional français « Midi Libre ».

    Les déclarations de Macron interviennent dans un contexte très particulier, marqué par de vives tensions entre Paris et Alger, après que le journal « Le Monde », a rapporté les propos du locataire de l’Elysée dans lesquels il conteste l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française du pays en 1830.

    « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? », s’est interrogé le chef de l’Etat français à cet effet.

    Alger a dénoncé les déclarations de Macron, à son encontre, les considérant comme étant « une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale ».

    Les autorités algériennes ont répondu par la sanction en interdisant le survol de son espace aérien par l’aviation militaire française, engagée notamment au sein de Barkhane, une décision prise dans la foulée du rappel par Alger de son ambassadeur à Paris « pour consultations ».

    Anadolou