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    Rapport britannique dévoile les mensonges sur l’assassinat de Kadhafi

    Tags : Libye, OTAN, Kadhafi, Afrique, monnaie africaine,

    Un nouveau rapport du Parlement britannique montre que la guerre de l’OTAN en Libye en 2011 était basée sur une série de mensonges.

    « Libye : examen de l’intervention et de l’effondrement et des options politiques futures du Royaume-Uni », une enquête de la commission bipartite des affaires étrangères de la Chambre des communes, condamne fermement le rôle du Royaume-Uni dans la guerre, qui a renversé le gouvernement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et plongé le Pays d’Afrique du Nord dans le chaos.

    « Nous n’avons vu aucune preuve que le gouvernement britannique ait effectué une analyse appropriée de la nature de la rébellion en Libye », indique le rapport. « La stratégie britannique a été fondée sur des hypothèses erronées et une compréhension incomplète des preuves. »

    La commission des affaires étrangères conclut que le gouvernement britannique « n’a pas identifié que la menace contre les civils était exagérée et que les rebelles comprenaient un élément islamiste important ».

    L’enquête sur la Libye, qui a été lancée en juillet 2015, est basée sur plus d’un an de recherches et d’entretiens avec des politiciens, des universitaires, des journalistes et plus encore. Le rapport, qui a été publié le 14 septembre, révèle ce qui suit :

    • Kadhafi n’avait pas l’intention de massacrer des civils. Ce mythe a été exagéré par les rebelles et les gouvernements occidentaux, qui ont fondé leur intervention sur peu d’intelligence.
    • La menace des extrémistes islamistes, qui ont eu une grande influence dans le soulèvement, a été ignorée – et les bombardements de l’OTAN ont encore aggravé cette menace, donnant à l’Etat islamique une base en Afrique du Nord.
    • La France, qui a initié l’intervention militaire, était motivée par des intérêts économiques et politiques, et non humanitaires.
    • Le soulèvement – qui a été violent et non pacifique – n’aurait probablement pas réussi sans l’intervention et l’aide militaires étrangères. Les médias étrangers, en particulier Al Jazeera du Qatar et Al Arabiya d’Arabie saoudite, ont également répandu des rumeurs non fondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen.
    • Les bombardements de l’OTAN ont plongé la Libye dans une catastrophe humanitaire, tuant des milliers de personnes et déplaçant des centaines de milliers d’autres, transformant la Libye du pays africain au niveau de vie le plus élevé en un État en faillite déchiré par la guerre.

    Le mythe selon lequel Kadhafi massacrerait des civils et le manque d’informations

    « Malgré sa rhétorique, la proposition selon laquelle Mouammar Kadhafi aurait ordonné le massacre de civils à Benghazi n’était pas étayée par les preuves disponibles », précise clairement la commission des affaires étrangères.

    « Alors que Mouammar Kadhafi a certainement menacé de violence ceux qui ont pris les armes contre son régime, cela ne s’est pas nécessairement traduit par une menace pour tout le monde à Benghazi », poursuit le rapport. « En bref, l’ampleur de la menace pour les civils a été présentée avec une certitude injustifiée. »

    Le résumé du rapport note également que la guerre « n’a pas été informée par des renseignements précis ». Il ajoute : « Les responsables du renseignement américain auraient décrit l’intervention comme » une décision légère du renseignement «  ».

    Cela va à l’encontre de ce que les personnalités politiques ont affirmé avant les bombardements de l’OTAN. Après que de violentes manifestations ont éclaté en Libye en février et que Benghazi – la deuxième plus grande ville de Libye – a été prise par les rebelles, des personnalités de l’opposition en exil comme Soliman Bouchuiguir, président de la Ligue libyenne des droits de l’homme, basée en Europe, ont affirmé que si Kadhafi reprenait le ville, « Il va y avoir un vrai bain de sang, un massacre comme on l’a vu au Rwanda ».

    Le rapport du Parlement britannique note cependant que le gouvernement libyen avait repris des villes aux rebelles début février 2011, avant que l’OTAN ne lance sa campagne de frappes aériennes, et que les forces de Kadhafi n’avaient pas attaqué de civils.

    Le 17 mars 2011, souligne le rapport – deux jours avant le début des bombardements de l’OTAN – Kadhafi a dit aux rebelles de Benghazi : « Jetez vos armes, exactement comme l’ont fait vos frères à Ajdabiya et ailleurs. Ils ont déposé les armes et ils sont en sécurité. Nous ne les avons jamais poursuivis du tout.

    La commission des affaires étrangères ajoute que, lorsque les forces gouvernementales libyennes ont repris la ville d’Ajdabiya en février, elles n’ont pas attaqué les civils. Kadhafi « a également tenté d’apaiser les manifestants à Benghazi avec une offre d’aide au développement avant de finalement déployer des troupes », ajoute le rapport.

    Dans un autre exemple, le rapport indique qu’après les combats en février et mars dans la ville de Misrata – la troisième ville de Libye, qui avait également été saisie par les rebelles – seulement 1 % environ des personnes tuées par le gouvernement libyen étaient des femmes ou des enfants.

    « La disparité entre les hommes et les femmes victimes suggère que les forces du régime de Kadhafi ont pris pour cible des hommes combattants dans une guerre civile et n’ont pas attaqué des civils sans discernement », a déclaré le comité.

    De hauts responsables britanniques ont admis dans l’enquête du Parlement qu’ils n’avaient pas pris en compte les actions réelles de Kadhafi et ont plutôt appelé à une intervention militaire en Libye sur la base de sa rhétorique.

    En février, Kadhafi a prononcé un discours houleux menaçant les rebelles qui avaient pris le contrôle des villes. Il a dit « ils sont un tout petit nombre » et « un petit nombre de terroristes », et les a qualifiés de « rats » qui « transforment la Libye en émirats de Zawahiri et Ben Laden », faisant référence aux dirigeants d’Al-Qaïda.

    A la fin de son discours, Kadhafi a promis « de nettoyer la Libye, centimètre par centimètre, maison par maison, maison par maison, ruelle par ruelle », de ces rebelles. De nombreux médias occidentaux, cependant, ont laissé entendre ou ont carrément rapporté que sa remarque était conçue comme une menace pour tous les manifestants. Un journaliste israélien a popularisé cette ligne en la transformant en une chanson intitulée « Zenga, Zenga » (en arabe pour « ruelle »). La vidéo YouTube présentant le discours remixé a été diffusée dans le monde entier.

    La commission des affaires étrangères note dans son rapport qu’à ce moment-là, les responsables britanniques manquaient de « renseignements fiables ». William Hague, qui a été secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères et du Commonwealth pendant la guerre en Libye, a affirmé au comité que Kadhafi avait promis « d’aller de maison en maison, de pièce en pièce, exigeant leur vengeance sur les habitants de Benghazi,  » citant mal le discours de Kadhafi. Il a ajouté: « Beaucoup de gens allaient mourir. »

    « Compte tenu du manque de renseignements fiables, Lord Hague et le Dr Fox ont souligné l’impact de la rhétorique de Mouammar Kadhafi sur leur prise de décision », note le rapport, faisant également référence au secrétaire d’État à la Défense de l’époque, Liam Fox.

    George Joffé, chercheur à l’Université King’s College de Londres et expert du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a déclaré à la commission des affaires étrangères pour son enquête que, si Kadhafi utilisait parfois une rhétorique intimidante qui « était assez sanglante », des exemples passés ont montré que le dirigeant libyen de longue date a été « très prudent » pour éviter les pertes civiles.

    Dans un cas, a noté Joffé, « plutôt que d’essayer d’éliminer les menaces pesant sur le régime à l’est, en Cyrénaïque, Kadhafi a passé six mois à essayer de pacifier les tribus qui s’y trouvaient ».

    Kadhafi « aurait été très prudent dans la réponse réelle », a déclaré Joffé dans le rapport. « La crainte du massacre de civils était largement exagérée. »

    Alison Pargeter, chercheuse principale au Royal United Services Institute et spécialiste de la Libye qui a également été interrogée pour l’enquête, est d’accord avec Joffé. Elle a dit au comité qu’il n’y avait aucune « preuve réelle à ce moment-là que Kadhafi se préparait à lancer un massacre contre ses propres civils ».

    « Les émigrés opposés à Mouammar Kadhafi ont exploité les troubles en Libye en exagérant la menace pour les civils et en encourageant les puissances occidentales à intervenir », note le rapport, résumant l’analyse de Joffé.

    Pargeter a ajouté que les Libyens qui s’opposaient au gouvernement avaient exagéré l’utilisation par Kadhafi de « mercenaires » – un terme qu’ils utilisaient souvent comme synonyme de Libyens d’origine subsaharienne. Pargeter a déclaré que les Libyens lui avaient dit : « Les Africains arrivent. Ils vont nous massacrer. Kadhafi envoie des Africains dans les rues. Ils tuent nos familles.

    « Je pense que cela a été très amplifié », a déclaré Pargeter. Ce mythe amplifié a conduit à une violence extrême. Les Libyens noirs ont été violemment opprimés par les rebelles libyens. L’Associated Press a rapporté en septembre 2011 que «les forces rebelles et les civils armés rassemblent des milliers de Libyens noirs et de migrants d’Afrique subsaharienne». Il a noté: « Pratiquement tous les détenus disent qu’ils sont des travailleurs migrants innocents. »

    (Les crimes commis par les rebelles contre les Libyens noirs allaient encore s’aggraver. En 2012, des rapports ont fait état de Libyens noirs mis en cage par des rebelles et forcés de manger des drapeaux. Comme Salon l’a précédemment rapporté , Human Rights Watch a également averti en 2013 de « violations graves et continues des droits de l’homme contre les habitants de la ville de Tawergha, qui sont largement considérés comme ayant soutenu Mouammar Kadhafi. » Les habitants de Tawergha étaient pour la plupart des descendants d’esclaves noirs et étaient très pauvres. Human Rights Watch a rapporté que les rebelles libyens « Le déplacement forcé d’environ 40 000 personnes, les détentions arbitraires, la torture et les meurtres sont répandus, systématiques et suffisamment organisés pour être des crimes contre l’humanité. »)

    En juillet 2011, le porte-parole du département d’État, Mark Toner , a reconnu que Kadhafi était « quelqu’un qui s’adonne à une rhétorique exagérée », mais, en février, les gouvernements occidentaux ont militarisé ce discours.

    La commission des affaires étrangères note dans son rapport que, malgré son manque de renseignements, « le gouvernement britannique s’est concentré exclusivement sur l’intervention militaire » comme solution en Libye, ignorant les formes disponibles d’engagement politique et de diplomatie.

    Ceci est cohérent avec le rapport du Washington Times, qui a révélé que le fils de Kadhafi, Saif, avait espéré négocier un cessez-le-feu avec le gouvernement américain. Saif Kadhafi a discrètement ouvert des communications avec les chefs d’état-major interarmées, mais la secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, est intervenue et a demandé au Pentagone d’arrêter de parler au gouvernement libyen. « La secrétaire Clinton ne veut pas du tout négocier », a déclaré un responsable du renseignement américain à Saif.

    En mars, la secrétaire d’Etat Clinton avait qualifié Mouammar Kadhafi de « créature » « qui n’a pas de conscience et menacera quiconque sur son chemin ». Clinton, qui a joué un rôle de premier plan dans la promotion du bombardement de la Libye par l’OTAN, a affirmé que Kadhafi ferait « des choses terribles » s’il n’était pas arrêté.

    De mars à octobre 2011, l’OTAN a mené une campagne de bombardements contre les forces gouvernementales libyennes. Il a prétendu poursuivre une mission humanitaire pour protéger les civils. En octobre, Kadhafi a été brutalement tué — sodomisé à la baïonnette par des rebelles. (Après avoir appris la nouvelle de sa mort, la secrétaire d’État Clinton a annoncé, en direct à la télévision : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ! »)

    Le rapport de la commission des affaires étrangères souligne néanmoins que, si l’intervention de l’OTAN a été vendue comme une mission humanitaire, son objectif ostensible a été atteint en une seule journée.

    Le 20 mars 2011, les forces de Kadhafi se sont retirées à environ 40 miles à l’extérieur de Benghazi, après l’attaque des avions français. « Si l’objectif principal de l’intervention de la coalition était le besoin urgent de protéger les civils à Benghazi, alors cet objectif a été atteint en moins de 24 heures », indique le rapport. Pourtant, l’intervention militaire s’est poursuivie pendant plusieurs mois.

    Le rapport explique que « l’intervention limitée pour protéger les civils a dérivé vers une politique opportuniste de changement de régime ». Ce point de vue a cependant été contesté par Micah Zenko, chercheur principal au Council on Foreign Relations. Zenko a utilisé les propres documents de l’OTAN pour montrer que « l’intervention libyenne concernait un changement de régime depuis le tout début ».

    Dans son enquête, la commission des affaires étrangères cite un rapport d’Amnesty International de juin 2011 , qui note qu’« une grande partie de la couverture médiatique occidentale a, dès le départ, présenté une vision très unilatérale de la logique des événements, dépeignant le mouvement de protestation comme entièrement pacifique et répété à maintes reprises. suggérant que les forces de sécurité du régime massacraient de manière inexplicable des manifestants non armés qui ne présentaient aucun problème de sécurité. »

    Amnesty International a également déclaré qu’elle n’était pas en mesure de trouver des preuves de l’accusation selon laquelle le gouvernement libyen aurait donné du Viagra à ses troupes et les aurait encouragées à violer des femmes dans les zones tenues par les rebelles. Le secrétaire d’État de l’époque, Clinton, entre autres, avait contribué à ce mythe non prouvé.

    Extrémisme islamiste et prolifération des armes libyennes

    Aujourd’hui, la Libye abrite la plus grande base du groupe extrémiste génocidaire ISIS en dehors de l’Irak et de la Syrie. D’autres groupes islamistes se sont emparés de vastes étendues de territoire après la destruction du gouvernement libyen.

    « Il est maintenant clair que les milices islamistes militantes ont joué un rôle essentiel dans la rébellion à partir de février 2011 », déclare clairement la commission des affaires étrangères.

    « Les renseignements sur la mesure dans laquelle des éléments islamistes militants extrémistes étaient impliqués dans la rébellion anti-Kadhafi étaient insuffisants », ajoute le rapport. Il cite l’ancien chef d’état-major britannique de la Défense David Richards, qui « a confirmé que les renseignements sur la composition des milices rebelles n’étaient pas » aussi bons qu’on le souhaiterait «  ».

    L’enquête a demandé à Richards s’il savait si des membres du Groupe combattant islamique libyen affilié à al-Qaïda participaient à la rébellion en mars 2011. Il a dit que « c’était une zone grise ». Richards a rappelé que « des Libyens respectables assuraient au ministère des Affaires étrangères » que les extrémistes islamistes ne bénéficieraient pas du soulèvement, mais a admis, « avec le recul, que c’était au mieux un vœu pieux ».

    « La possibilité que des groupes militants extrémistes tentent de profiter de la rébellion n’aurait pas dû être l’apanage du recul », commente le comité. « Les liens libyens avec des groupes extrémistes militants transnationaux étaient connus avant 2011, car de nombreux Libyens avaient participé à l’insurrection en Irak et en Afghanistan avec al-Qaïda. »

    La destruction du gouvernement libyen par l’OTAN a également fait tomber certaines de ses énormes réserves d’armes et de munitions « entre les mains des milices » et faire l’objet d’un « trafic à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest et le Moyen-Orient », note la commission des affaires étrangères.

    « L’incapacité de la communauté internationale à sécuriser les armes abandonnées par le régime de Kadhafi a alimenté l’instabilité en Libye et permis et accru le terrorisme en Afrique du Nord et de l’Ouest et au Moyen-Orient », indique le rapport.

    Il cite une étude réalisée par un groupe d’experts de l’ONU, qui a découvert les armes de l’ancien gouvernement libyen en Algérie, au Tchad, en Égypte, à Gaza, au Mali, au Niger, en Tunisie et en Syrie. Le panel de l’ONU a noté que « les armes en provenance de Libye ont considérablement renforcé la capacité militaire des groupes terroristes opérant en Algérie, en Égypte, au Mali et en Tunisie ».

    Une ancienne étude du Parlement britannique citée par le rapport a également révélé que des armes libyennes se sont retrouvées entre les mains de Boko Haram, le groupe extrémiste affilié à l’Etat islamique qui a perpétré des massacres de civils au Nigeria.

    L’ancien chef d’état-major de la Défense, Richards, a déclaré à l’enquête que le Royaume-Uni avait espéré empêcher la saisie des armes et des munitions du gouvernement libyen, mais il ne se souvenait pas que le gouvernement britannique « ait fait quoi que ce soit pour y parvenir ».

    Les motivations économiques et politiques de la France

    La commission des affaires étrangères confirme que « la France a été à la tête de la communauté internationale pour faire avancer le dossier d’une intervention militaire en Libye en février et mars 2011 ». Le Royaume-Uni a rejoint ensuite, suivi des États-Unis

    Le rapport note également que les principales raisons pour lesquelles la France a poussé à une intervention militaire en Libye étaient les « ressources financières presque sans fond » de Kadhafi, les projets du dirigeant libyen de créer une monnaie alternative au franc français en Afrique, « les plans à long terme de Kadhafi pour supplanter la France en tant que pouvoir dominant en Afrique francophone » et la volonté « d’accroître l’influence française en Afrique du Nord ».

    Au départ, les États-Unis étaient indécis quant à une intervention militaire en Libye, note le rapport. « Il y avait des divisions au sein du gouvernement américain », a révélé l’enquête. Ceci est cohérent avec ce que le président Obama a dit depuis (il a qualifié la guerre de Libye de « pire erreur »), et ce que le New York Times a découvert dans sa propre enquête détaillée .

    La France et le Royaume-Uni ont été les premiers à faire pression sur la communauté internationale pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, apparemment pour protéger les civils, indique le rapport. Une fois à bord, néanmoins, les États-Unis ont poussé à une intervention militaire plus agressive.

    « Les États-Unis ont contribué à étendre les termes de la résolution 1973 [du Conseil de sécurité de l’ONU] au-delà de l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne pour inclure l’autorisation de » toutes les mesures nécessaires « pour protéger les civils », note le rapport. « Dans la pratique, cela a conduit à l’imposition d’une » zone de non-conduite « et à l’autorité supposée d’attaquer l’ensemble du réseau de commandement et de communication du gouvernement libyen. »

    Expliquant les motivations de la France, le rapport cite un e- mail d’ avril 2011 adressé à la secrétaire d’État américaine de l’époque, Hillary Clinton, qui notait que « Kadhafi dispose de ressources financières presque illimitées pour continuer indéfiniment ».

    « Le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or et une quantité similaire en argent », a écrit l’assistant de Clinton, Sidney Blumenthal, citant « des sources ayant accès aux conseillers de Saif al-Islam Kadhafi », le fils de Mouammar Kadhafi.

    Cet or « était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le dinar libyen doré », a déclaré Blumenthal, citant « des personnes bien informées ». Il a ajouté: « Ce plan a été conçu pour fournir aux pays africains francophones une alternative au franc français ».

    « Les officiers du renseignement français ont découvert ce plan peu de temps après le début de la rébellion actuelle, et c’est l’un des facteurs qui ont influencé la décision de Sarkozy d’engager la France dans l’attaque contre la Libye », a écrit Blumenthal, faisant référence au président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, de droite. parti de l’aile Union pour un mouvement populaire.

    Les officiers du renseignement français ont articulé cinq facteurs qui ont motivé Sarkozy :

    « a. Un désir d’obtenir une plus grande part de la production pétrolière libyenne,

    b. Accroître l’influence française en Afrique du Nord,

    c. Améliorer sa situation politique intérieure en France,

    ré. Offrir à l’armée française l’opportunité de réaffirmer sa position dans le monde,

    e. Répondez à l’inquiétude de ses conseillers sur les plans à long terme de Kadhafi pour supplanter la France en tant que puissance dominante en Afrique francophone. »

    Rôle crucial de l’intervention étrangère

    Le rapport du Parlement britannique note que les bombardements de l’OTAN « ont modifié l’équilibre militaire dans la guerre civile libyenne en faveur des rebelles ».

    « La combinaison de la puissance aérienne de la coalition avec la fourniture [étrangère] d’armes, de renseignements et de personnel aux rebelles a garanti la défaite militaire du régime de Kadhafi », ajoute la commission des affaires étrangères.

    La résolution 1973, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de mars 2011 qui imposait une zone d’exclusion aérienne en Libye, était censée assurer une « application stricte de l’embargo sur les armes », souligne encore le rapport. Mais « la communauté internationale a fermé les yeux sur la fourniture d’armes aux rebelles.

    Les forces terrestres rebelles en Libye ont été « renforcées par le personnel et les renseignements fournis par » le Royaume-Uni, la France, la Turquie, le Qatar et les Émirats arabes unis, révèle l’enquête.

    Le chef d’état-major britannique de l’époque, David Richards, a également déclaré à l’enquête que le Royaume-Uni « avait quelques personnes intégrées » aux forces rebelles sur le terrain.

    Richards a souligné « la mesure dans laquelle les Emiratis et les Qataris… ont joué un rôle majeur dans le succès de l’opération terrestre ».

    Citant The Guardian, le rapport note que le Qatar a secrètement donné des missiles antichars de fabrication française à certains groupes rebelles. L’enquête indique également que le Qatar, une monarchie théocratique, « a canalisé ses armes vers les milices favorisées plutôt que vers les rebelles dans leur ensemble ».

    De plus, Alison Pargeter, spécialiste de la Libye, a déclaré au comité : « Je pense aussi que les médias arabes ont joué un rôle très important ici.

    Elle a pointé du doigt Al Jazeera, un média qatari, et Al Arabiya, un média saoudien, pour avoir diffusé des histoires non fondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen. Ces organes d’information « ont vraiment tout embrouillé, et il s’est avéré que ce n’était pas vrai », a-t-elle déclaré.

    Catastrophe humanitaire et échos de la guerre en Irak

    Le rapport de la commission des affaires étrangères reproche au Royaume-Uni, aux États-Unis et à la France de ne pas avoir défini « une stratégie pour soutenir et façonner la Libye post-Kadhafi ».

    Le résultat de cela, note le rapport dans le résumé, « a été l’effondrement politique et économique, les guerres entre milices et entre tribus, les crises humanitaires et migratoires, les violations généralisées des droits de l’homme, la propagation des armes du régime de Kadhafi dans la région et la croissance de l’EIIL en Afrique du Nord. »

    Le comité cite le Rapport mondial 2016 de Human Rights Watch, qui indique :

    « [La Libye] se dirige vers une crise humanitaire, avec près de 400 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et une perturbation croissante des services de base, tels que l’électricité et l’approvisionnement en carburant. Les forces engagées dans le conflit ont continué en toute impunité à détenir arbitrairement, torturer, tuer illégalement, attaquer sans discrimination , enlèvent et disparaissent, et déplacent de force des personnes de chez elles. Le système national de justice pénale s’est effondré dans la plupart des régions du pays, exacerbant la crise des droits humains.

    Avant les bombardements de l’OTAN en 2011, en revanche, la Libye était le pays le plus riche d’Afrique, avec l’espérance de vie et le PIB par habitant les plus élevés. Dans son livre « Interventions périlleuses », l’ancien représentant indien à l’ONU Hardeep Singh Puri note qu’avant la guerre, la Libye avait moins de sa population dans la pauvreté que les Pays-Bas. Les Libyens avaient accès à des soins de santé gratuits, à l’éducation, à l’électricité et à des prêts sans intérêt, et les femmes avaient de grandes libertés qui avaient été applaudies par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2011, à la veille de la guerre qui a détruit le gouvernement.

    Aujourd’hui, la Libye reste si dangereuse que la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes n’a en fait pas pu se rendre dans le pays pendant son enquête. Il note dans le rapport qu’une délégation s’est rendue en Afrique du Nord en mars 2016. Ils ont rencontré des hommes politiques libyens à Tunis, mais « n’ont pas pu se rendre à Tripoli, Benghazi, Tobrouk ou ailleurs en Libye en raison de l’effondrement de la sécurité intérieure et de l’état de droit. »

    Le rapport du Parlement britannique sur la Libye vient à peine deux mois après le rapport Chilcot, l’ enquête du gouvernement britannique sur la guerre en Irak , qui admet également que l’invasion de l’Irak par les États-Unis était basée sur de nombreux mensonges, et révèle également que la guerre n’a fait que renforcer al-Qaïda et autres extrémistes .

    Citant l’enquête sur la guerre en Irak, le rapport sur la Libye établit des comparaisons entre les actions de l’administration de l’ancien Premier ministre Tony Blair et celle de David Cameron. En 2010, Cameron a créé le Conseil de sécurité nationale, apparemment pour fournir une forme de surveillance qui faisait défaut avant l’invasion de l’Irak en 2003.

    Le rapport sur la Libye, cependant, appelle le gouvernement britannique à commander un examen indépendant du Conseil de sécurité nationale. Cet examen « devrait être éclairé par les conclusions de l’enquête sur l’Irak et examiner si les faiblesses du processus décisionnel gouvernemental concernant l’intervention en Irak en 2003 ont été corrigées par l’introduction du NSC », indique le rapport.

    Dans le seul moment d’humour du rapport par ailleurs macabre, la commission des affaires étrangères résume aujourd’hui la situation humanitaire en Libye en écrivant : « En avril 2016, le président américain Barack Obama a décrit la Libye post-intervention comme un « spectacle de merde ». Il est difficile être en désaccord avec cette évaluation lapidaire. »

    Par BEN NORTON

    Ben Norton est journaliste politique et rédacteur chez AlterNet. Vous pouvez le trouver sur Twitter à @BenjaminNorton .

    Source : Salon, 16/09/2016

    #Libye #Kadhafi #OTAN #Afrique

  • La défense des intérêts du Maroc en Afrique

    La défense des intérêts du Maroc en Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental, RASD, investissements, diplomatie économique,

    I- Introduction : Principaux repères sur l’Afrique :

    – La superficie de l’Afrique est de 30 millions de krn², soit 20,3 % des terres émergées. La population est estimée à près d’un milliard d’habitants soit 1/6 de la population mondiale.

    – Un tiers des ressources minières mondiales se trouve en Afrique. Le continent produit 10 % de pétrole et 20 % de l’or.

    – L’Afrique abrite 60 % du total mondial des terres arables et non encore cultivées.

    – L’Afrique réalise 2 000 milliards du PIS soit plus que l’Inde et moins que le Brésil. La taille de l’économie africaine a triplé depuis 2000 notamment grâce à l’Afrique subsaharienne qui a vu sa production quadruplée sur la même période.

    – La part de l’Afrique dans les projets IDE (Investissements Directs Etrangers) est passée de 3,2 % en 2007 à 5,6 % en 2012.

    – 35 pays africains sont classés devant la Chine selon l’indice de démocratie.

    – 35 des pays africains sont classés devant la Russie selon l’indice de perception de la corruption.

    – 17 des pays africains sont classés devant l’Inde selon l’indice « Doing Business » de la Banque Mondiale.

    Pendant longtemps, l’Afrique a été perçue comme un continent à la dérive, en proie aux conflits armés, aux troubles sociaux, aux endémies et aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, etc.). Depuis une dizaine d’années, l’afro-pessimisme a cédé le pas à l’afro-optimisme. L’Afrique est devenue un continent courtisé, à forte attractivité pour les investissements.

    II – Défense des Intérêts du Maroc en Afrique :

    Volet Economique :

    – L’Afrique sub-saharienne constitue une profondeur stratégique pour notre pays. La vingtaine de visites que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a effectuées dans une quinzaine de pays africains illustre cette réalité géopolitique.

    – Ces visites ont drainé dans leur sillage une présence de plus en plus croissante du secteur privé marocain. Les domaines concernés par cet engouement pour l’Afrique ont trait aux BTP, aux télécoms, la Banque, l’assurance, les Mines, le transport aérien, l’agro-industrie, l’eau et l’électricité et les produits pharmaceutiques.

    Cette présence est dictée par le besoin de nos groupes de s’ouvrir à l’international pour pouvoir assurer leur développement et maintenir leur compétitivité. L’Afrique offre également un espace approprié du fait de sa proximité géographique, des liens séculaires entretenus par notre pays avec de nombreux Etats sub-sahariens et de l’attractivité du continent africain.

    Cette attractivité peut être appréhendée à travers les quelques indicateurs ci-après :

    – L’Afrique réalise depuis plusieurs années une forte croissance du PIB de l’ordre de 5 %.

    – D’après la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), la rentabilité des IDE en Afrique est plus importante que dans n’importe quelle autre région. Une part significative de la croissance africaine tire son origine de la consommation domestique et ne dépend plus de la seule exportation des ressources naturelles.

    – Il est désormais admis que l’Afrique sera à l’avenir le moteur de la croissance mondiale, ce qui incite de plus en plus d -investisseurs à parier sur la rentabilité de l’Afrique. Le nombre de projets d’investissements directs étrangers a bondi de 87 % en moins de 10 ans et la tendance,’ devrait s’accentuer. 150 milliards de dollars d’investissements sont attendus en 2015. Selon une étude du Cabinet Ernest & Young réalisée en 2012, l’Afrique continuera à attirer les investisseurs étrangers en raison du fort potentiel de croissance de ce continent. L’étude attribue cette croissance à un processus de démocratisation qui s’enracine dans la plus grande partie du continent, à des améliorations constantes du climat des affaires, à une augmentation exponentielle du commerce et à des améliorations des conditions de vie des populations. Aujourd’hui on estime à 300 millions le nombre de la classe moyenne en Afrique. Ce nombre pourra doubler dans les 20 années à venir.

    – Le Maroc est sur la bonne voie. Il est devenu le 2ème investisseur africain sur le continent avec un montant de 2,2 milliards de dirhams et le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest.

    Au Plan Commercial :

    – Il existe un fort potentiel de croissance pour notre commerce extérieur qui enregistre lin déficit chronique. Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique sub-saharienne ont représenté 11,7 milliards de dirhams en 2010 contre 3,6 milliards en 2000, soit trois fois plus en une décennie. Le solde commercial s’est amélioré passant d’un déficit de près de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2,7 milliards de dirhams. Toutefois, ces échanges restent faibles et ne représentent que 2,6 % de la valeur globale de la balance extérieure du Royaume.

    – Les processus d’intégration régionaux offrent à notre pays de réelles opportunités de croissance pour son commerce extérieur. Le Maroc a négocié un accord de libre – échange avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Toutefois, cet accord, déjà paraphé, tarde à être signé en raison de divergences sur les listes de produits devant bénéficier d’une exonération progressive des droits de douane.

    Quelques Propositions pour améliorer notre présence économique en Afrique :

    – Nécessité d’élaborer une stratégie globale et intégrée qui serait le fruit d’un travail en commun mené par les institutionnels gouvernementaux et les institutionnels du privé. Cette stratégie, sorte de feuille de route, donnerait plus de visibilité et d’efficacité à notre présence en Afrique.

    – L’investissement en Afrique est le moyen le plus approprié pour défendre nos intérêts y compris politiques en Afrique. Ce moyen rendrait notre pays moins dépendant des aléas politiques et des soubresauts qui affectent le continent.

    – Le Maroc est appelé à tirer profit de sa position géographique en tant que trait d’union entre l’Afrique, l’Europe, la Méditerranée et les pays arabes. Cette position offre des perspectives prometteuses à notre pays.

    – L’expertise et le savoir-faire acquis par nos opérateurs économiques notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale devraient être mis au service d’une coopération triangulaire.

    – Nécessité d’opérer une refondation de notre coopération qui la départirait de la logique de l’assistanat au profit d’une logique de partenariat gagnant-gagnant. A cet effet, l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCl) est appelée à jouer un rôle prépondérant et novateur. La valorisation des ressources humaines devra continuer à être un secteur stratégique. En effet, les cadres africains – formés au Maroc – sont les meilleurs relais pour la promotion de notre pays.

    – Pour aller vers davantage d’investissements en Afrique, il serait utile de mettre en place une banque destinée à accompagner nos opérateurs économiques.

    III- Volet Politique des Relations du Maroc avec l’Afrique

    – L’Afrique représente un enjeu considérable pour notre cause nationale.

    -L’OUA, devenue ensuite UA, est la seule organisation au monde à admettre en son sein la prétendue «rasd ». Le plus grand nombre de reconnaissances de cette entité fantoche est en Afrique : 18 reconnaissances. Certes des progrès importants ont été réalisés par notre diplomatie qui se sont traduits par des retraits ou des gels de reconnaissances, mais la tâche demeure encore rude.

    – Les préoccupations majeures concernant notre cause nationale sont encore intimement liées à l’Afrique. La voix de l’UA est écoutée dans le reste du monde notamment aux Nations Unies.

    – La majorité de nos adversaires sur la question du Sahara se recrutent en Afrique et au sein de cette majorité, les pays africains anglophones sont les plus virulents à notre égard.

    – Sur les 18 reconnaissances en Afrique sub-saharienne, 14 sont le fait de pays anglophones et parmi ces pays, il y a le noyau dur formé par l’Afrique du Sud et le Nigéria. Ces derniers exercent une influence néfaste sur la scène régionale et internationale. Les deux pays, perçus comme des leaders sur le continent africain, agissent contre nos intérêts. L’Afrique du Sud a une capacité de nuisance dont elle use au niveau continental et international. Les Etats de l’Afrique australe sont devenus pratiquement des satellites de l’Afrique du Sud.

    – C’est en Afrique francophone que le Maroc compte le plus grand nombre d’amis qui le soutiennent sur la question du Sahara. Sur les 15 pays francophones, seul le Mali maintient encore sa reconnaissance de la prétendue « rasd ». Les menaces que représente le voisinage algérien dissuadent tout changement de position.

    – Il existe une corrélation entre le niveau de représentation diplomatique de notre pays en Afrique et le nombre de reconnaissances. Là où nous sommes davantage présents, c’est-à-dire en Afrique francophone, la quasi-totalité des pays de cette zone n’a jamais reconnu ou a retiré sa reconnaissance de la soi-disant « rasd ».

    – A contrario, là où nous avons un déficit de présence diplomatique, le nombre de reconnaissances est plus important. Notre appareil diplomatique ne couvre que 5 pays anglophones sur 18 alors qu’il en couvre 12 pays francophones sur 15.

    – L’apport de la diplomatie parlementaire et des acteurs non étatiques tels que les partis politiques, les ONG pourra s’avérer utile dans nos démarches visant à convaincre les pays hostiles ou hésitants du bienfondé de notre cause nationale.

    – Il existe un fort déséquilibre en matière d’échanges de visites avec les pays africains. Le Maroc est appelé à faire des efforts supplémentaires pour combler le déficit enregistré dans ce domaine.

    – L’absence de notre pays de l’UA nous interpelle car elle nous met dans une position inconfortable pour la défense de nos intérêts et de notre cause nationale. Le Maroc est contraint de recourir à des pays amis pour agir à sa place.

    – De même, le Maroc est amené, au prix d’efforts sans cesse croissants, à mobiliser ses amis pour faire valoir son droit à participer à des fora bi-régionaux UA/partenaires bilatéraux ou multilatéraux.

    – Les manœuvres de la nouvelle direction de la Commission de l’UA tendant à réserver la participation à ces exercices aux seuls Etats membres de l’UA est de nature à nous compliquer la tâche.

    – Dans ces conditions, la question se pose de savoir si notre pays doit continuer à rester en dehors de I’UA ou si le temps est venu de revoir cette position. Les deux options ne sont pas dénuées de risques. Maintenir le statu quo implique pour notre pays d’évoluer dans un environnement hostile.

    – A l’inverse, réintégrer ru A est également porteur de risques dont le premier et non des moindre est celui de légitimer et de banaliser la présence de la prétendue « rasd », au sein de l’UA. Notre pays aurait du mal à convaincre les Etats qui ne l’ont pas encore fait de retirer leurs reconnaissances.

    – Faire dépendre cette réintégration de l’exclusion de la « rasd » de l’UA est un exercice difficile. L’Algérie et ses soutiens ne se laisseront pas faire d’autant que notre voisin de l’Est dispose d’un atout majeur : Le Commissaire en charge de la Paix et de la Sécurité est un algérien, en la personne de M. Lamamra Ramtane, ancien Secrétaire Général du Ministère des Affaires Étrangères. Par sa présence à ce poste stratégique, l’Algérie a la mainmise sur toutes les questions ayant trait à notre cause nationale.

    – Nonobstant ce qui précède, notre pays pourrait explorer la voie du gel de la présence de la « rasd ».

    – Enfin, l’Afrique continuera à représenter un grand défi pour notre pays et notre diplomatie. Nous devons donc redoubler d’efforts pour faire valoir notre position sur la question du Sahara.

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  • Positionnement du Maroc sur le continent africain

    Positionnement du Maroc sur le continent africain

    Tags : Maroc, Afrique, coopération sud-sud, solidarité, Sahara Occidental, Union Africaine,

    Depuis l’avènement de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, la politique africaine du Royaume s’est inscrite dans une nouvelle dynamique dont les fondements reposent sur la coopération sud-sud et la solidarité.

    L’Afrique est érigée en priorité selon la volonté politique exprimée au plus haut niveau.

    Les visites Royales en Afrique subsaharienne sont venues accompagner et revigorer sur le terrain, l’action diplomatique que mène le Département en direction des pays d’Afrique.

    Désormais, le positionnement du Maroc dans la partie subsaharienne de notre continent, est un objectif stratégique qu’il appartient à notre Diplomatie de mettre en œuvre.

    I/ Defense des intérêts du continent et quete de soutien politique a notre cause nationale

    A/ Le Maroc a inscrit au premier rang des préoccupations de son action diplomatique, la défense des intérêts vitaux de notre continent.

    Cela se vérifie dans le cadre de la lutte pour l’indépendance des pays lusophones d’Afrique, des interventions dans le cadre d’organisations
    Internationales spécialisées et à l’occasion de ses mandats au sein du conseil de sécurité des Nations Unies et particulièrement le mandat actuellement en cours où la crise malienne a été au cœur des actions de la présidence marocaine.

    B/ A l’occasion des grandes réunions internationales ou interafricaines, des démarches sont engagées en vue d’un soutien politique à nos positions et à l’endroit de notre cause nationale.

    Dans la pratique, les visites Royales ont permis une plus grande compréhension et disponibilité des autorités visitées à l’égard de notre question nationale.

    En plus des autorités politiques, d’autres actions sont menées envers les parlementaires, les partis politiques, les médias, les ONG et la société civile à travers le tissu associatif auprès desquels sont souvent enrôlés les pétitionnaires devant la quatrième commission des Nations Unies.

    II/ Partenariat au Développement et Ouverture Economique et Commerciale aux Marchés Régionaux du Continent

    A/ -La coopération sud-sud est l’un des concepts visant à privilégier la mise en place d’un partenariat avec les pays africains, que Sa Majesté Le Roi a voulu « stratégique, multiforme et volontariste ».

    Coopération sud-sud, mais aussi coopération tripartite, notamment à travers les domaines où le Maroc dispose d’une expertise avérée et d’un savoir-faire reconnu par nos partenaires au développement, et ce, spécifiquement dans les secteurs ci-après :

    – La formation des ressources humaines ;

    – L’Agriculture, la Pêche ;

    – Les pluies provoquées ;

    – La lutte anti- acridienne ;

    – Les secteurs financiers, bancaires et des assurances ;

    – Celui des Mines et des BTP ;

    – L’Electrification Rurale…

    C’est ainsi que plusieurs projets de partenariat et de coopération tripartite, sont exécutés par nos experts et pilotés par l’AMCI.

    B/ -Sur un autre plan, la promotion économique et commerciale du Royaume demeure l’une des missions primordiales de nos Représentations Diplomatiques en Afrique.

    Il s’agit principalement de favoriser la pénétration par nos entreprises, des marchés régionaux de notre continent et particulièrement les marchés de proximité que sont d’une part, l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et d’autre part, la CEDEAO et la CEMAC.

    Pour l’UEMOA, il est à noter que depuis l’entrée en vigueur du Tarif
    Extérieur Commun en L’an 2000, tous les accords commerciaux bilatéraux avec des pays hors de l’Union, avaient été suspendus. Le Royaume du Maroc avait été le premier pays à proposer la conclusion d’un nouvel accord commercial et d’investissement avec l’UEMOA. Les listes avaient été finalisées après neuf rounds de négociations en 2008.

    Certains pays membres craignant pour leurs industries naissantes et embryonnaires n’ont pas permis la signature de l’Accord, d’autant plus que d’autres pays d’Afrique du Nord et ceux du Conseil de coopération du Golf emboitent le pas au Maroc.

    L’UEMOA qui récuse le libre-échange a également mis en veilleuse la signature des Accords de partenariat économique avec l’Union Européenne.

    Je voudrais préciser que l’intérêt grandissant du Royaume pour le renforcement de la présence effective de nos entreprises dans les pays subsahariens, notamment en Afrique de l’Ouest, a érigé cet espace régional, en première zone destinataire de nos Investissements directs à l’Etranger.

    L’orientation stratégique étant fixée, nos Représentations Diplomatiques sont appelées à s’investir dans le sens d’accompagner et de soutenir nos entreprises dans leur prospection, leurs contacts et leur positionnement sur les marchés porteurs.

    Quant à nos sociétés nationales, elles sont exhortées à plus d’audace pour la conquête de marchés et à œuvrer dans un esprit de crédibilité visant le respect des engagements pris.

    Permettez-moi avant de conclure, de donner un petit aperçu sur un aspect de la tradition diplomatique du Maroc dans l’espace Ouest Africain, lié à la présence religieuse du Maroc dans cette région.

    Coopération culturelle

    Comme vous le savez, le Royaume repose sur deux piliers, la Monarchie et l’Islam « Sunnite ».

    Sa Majesté le Roi est considéré dans sa qualité de Amir AL Mouminine et les familles religieuses de la Tijania organisent annuellement leurs journées culturelles sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

    Aujourd’hui, la coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest a pris de l’ampleur à travers la Zawiya Tijania et aussi de la Kadiria dans certains pays.

    C’est un instrument d’influence et de proximité avec la population, la société civile et même les autorités politiques.

    Proposition : Il est important pour le Maroc à travers ce volet, d’assurer la continuité de sa présence religieuse en Afrique de l’Ouest par une meilleure implantation de sunnisme qui ferait obstacle à l’avancée du wahabisme et du chiisme dans les pays de l’Ouest Africain. C’est primordial, il y va de nos intérêts.

    Conclusion : Difficultés et Défis

    A/ L’absence du Maroc de l’Union Africaine pose la problématique de l’ensemble des difficultés auxquelles notre Diplomatie est confrontée au quotidien.

    Il est utile de noter à ce sujet que des pays africains dans leur majorité, ont tendance à vouloir naturellement placer les réunions sectorielles ministérielles ou d’experts, sous l’égide de l’Union Africaine, ce qui exclue d’office le Maroc de ces réunions.

    Depuis l’élection de la sud-africaine, Madame Nkosazana Dlamini-Zuma, à la tête de la Commission de l’UA, les tenants de l’axe Afrique du Sud-Nigéria-Algérie ont plus de facilités d’actions hostiles au Maroc, ce qui appelle de notre part une plus grande vigilance et une stratégie visant à annihiler ces actions préjudiciables.

    Que proposer dans ce cadre ?

    Pour l’instant et en attendant cette échéance du retour, ou plutôt d’adhésion, il est souhaitable de créer au sein du Département et la Direction Afrique, un Service ou une Division, dédiée exclusivement au suivi des rencontres, sommets, ainsi que décisions et recommandations de l’Union Africaine, afin de mieux asseoir notre stratégie vis-à-vis de l’Union Africaine. Concernant le prochain rapport de l’Union Africaine, visant à réintroduire la question du Sahara à l’ordre du jour de l’Union Africaine, et celui sur les Droits de l’Homme au Sahara, il serait utile d’anticiper et d’approcher les pays Amis à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.

    Quel est le message à faire véhiculer auprès de ces pays ?

    En plus des éclaircissements sur l’évolution de la Question nationale et sur les enjeux ponctuels, leur demander surtout de prendre la parole lors de la prochaine réunion d’experts et celles des Ministres de l’Union Africaine pour rejeter à nouveau les conclusions de ce rapport tendancieux.

    B/ Concernant les défis sécuritaires, il est à noter que la région sahélo-saharienne constitue la profondeur stratégique et sécuritaire du Royaume.

    Notre sécurité commence dans cette région, dont les pays entretiennent des relations historiques avec le Maroc.

    On ne saurait accepter que ces pays amis soient déstabilisés, ce qui constituerait une menace pour notre sécurité et notre quiétude avec les défis, que constituent l’immigration clandestine et le terrorisme en passant par les trafics illégaux de toutes sortes.

    De ce fait, la coopération sécuritaire avec les pays du Sahel s’avère de plus en plus primordial et indispensable.

  • L’Algérie abritera le 1er Congrès africain des start-up

    L’Algérie abritera le 1er Congrès africain des start-up

    Tags : Algérie, start-up, Afrique, micro-entreprises, innovation, éco-système africain,

    L’Algérie abritera le 1er Congrès africain des start-up du 5 au 7 décembre, a indiqué, mercredi, un communiqué du ministère de l’Economie de la connaissance, des start-up et des micro-entreprises.

    Organisé par le ministère au Centre international des conférences (CIC) « Abdellatif Rahal », le 1e Congrès africain des start-up verra la participation de ministres africains, de représentants d’instances internationales et continentales concernées par le développement des start-up et l’innovation, ainsi que des experts et des acteurs dans l’écosystème africain, ajoute le communiqué.

    Première du genre, cette manifestation tend à « unifier les efforts gouvernementaux visant à renforcer le rôle des start-up en Afrique et à consacrer leur contribution au développement économique, à travers l’échange d’expertises entre pays autour des politiques générales élaborés à cet effet, ou en facilitant le déploiement des start-up pour favoriser l’accès aux sources de financement régionaux et investir davantage dans l’espace africain ».

    Le Congrès africain sera ponctué par une réunion des ministres africains concernés par l’Innovation et les start-up devant être sanctionnée par une déclaration qui servira de feuille de route aux pays africains participant à ce rendez-vous, en sus d’instaurer une dynamique de coopération entre écosystèmes d’innovation au niveau du continent, précise la même source.

    Il est prévu aussi l’organisation d’une exposition des start-up des différents pays africains, et des assises thématiques animées par des experts internationaux autour de plusieurs questions relatives aux problèmes rencontrés par les jeunes africains innovateurs et les moyens du continent dans le domaine numérique et l’avenir des affaires en Afrique, conclut le document.

    Fil d’Algérie, 30/11/2022

    #Algérie #Afrique #Start_up

  • L’intérêt marocain stratégique pour le Sud et l’Afrique subsaharienne

    L’intérêt marocain stratégique pour le Sud et l’Afrique subsaharienne

    Tags : Maroc, Afrique, Mali, Niger, Tombouctou, Gao, Sénégal, Cameroun,

    La chute de Grenade et la reconquête catholique en Espagne et l’arrivée des Ottomans jusqu’en Algérie exposait le Maroc à une pression d’intimidation coloniale inédite sur ses côtes méditerranéennes et atlantiques et sur sa frontière à l’Est.

    Et ce repli de l’Andalousie qui commençait à la fin de la dynastie Almohade et surtout Mérinide s’est confirmé définitivement avec les Saâdiens qui ont mis le cap sur l’Afrique subsaharienne où s’est installé une partie des musulmans expulsés d’Andalousie.

    Ainsi le Maroc renouait avec sa profondeur africaine et intensifiait ses échanges avec l’empire conquis du Songhaï qui couvrait le Mali, le Cameroun et le Niger actuels. D’où le métissage andalou et arabo-berbère dans des villes africaines telles que Tombouctou ou Gao fondées par les marocains.

    Cet avantage comparatif et concurrentiel où le Maroc contrôlait le commerce Euro Africain devait continuer à lui profiter un peu juste après la découverte du nouveau monde, et le changement radical de rapport de force entre l’Orient désormais conquis et l’Occident nouveau conquérant.

    Avec les explorations maritimes et géographiques voient le jour les nouveaux empires coloniaux espagnols, portugais, britanniques et plus tard français et hollandais, l’expansion du mercantilisme, et surtout l’émergence du nouvel axe du commerce triangulaire des marchandises européennes, des ressources américaines et des esclaves africains.

    Amérique, l’extension de la colonisation de l’Afrique, la dislocation des liens historiques et des solidarités ancestrales du continent africain arbitrairement morcelé au gré des intérêts des lobbies et des arrangements des puissances d’occupation.

    Le Rayonnement Culturel et Spirituel du Maroc en Afrique

    Mais l’intérêt économique bien qu’important ne pouvait pas éluder la puissante communauté de destin maroco-africain renforcée par un métissage humain, familial et culturel qui puisait sa constance dans l’autorité naturelle et spirituelle de l’Islam marocain sunnite d’obédience soufie ouvert et tolérant qui sert de modèle d’adhésion et de ralliement africain, et qui a donné naissance à des confréries en Maghreb, au Sénégal, au Niger, au Mali, au Cameroun, et même en Egypte d’inspiration marocaine.

    L’université des Karaouiyine première du monde fondé à Fès en 877 par une femme était un centre de rayonnement international polyvalent qui attirait les étudiants et les élites du monde entier et surtout de l’Afrique.

    Cette université était un phare de l’Islam marocain qui séduisait les africains dont la plupart des confréries soufis considéraient Fès comme une ville sainte où les adeptes se rendent en en pèlerinage car le souverain marocain avait aussi un pouvoir spirituel influent sur l’Islam en Afrique.

    D’où l’importance de l’audience accordée par SM le Roi Mohammed VI lors de sa dernière visite au Sénégal, en Côte d’Ivoire et du Gabon aux imams musulmans, aux confréries soufies et aux autres prêtres des églises chrétiennes.

    Ne se limite pas à une frontière géographique mais la dépasse à une vision stratégique, à une relation politique, à un ralliement spirituel et à un engagement éthique qui trouve son dosage subtil dans l’institution de la commanderie des croyants.

    Celle-ci cimente un pacte sacré entre le souverain et la population abstraction faites des contingences géopolitiques du moment qui déstructure les relations en période de colonisation.

    D’ailleurs au plus fort du protectorat au Maroc, la France et l’Espagne ne pouvaient pas ignorer la puissance réelle et symbolique de l’allégeance des souverains marocains et des conséquences que cela signifiait sur la reconnaissance de l’autorité et de la légitimité sur l’ensemble des territoires occupés.

    Et quand le Sultan Mohammed V avait refusé de donner son aval aux politiques de la résidence il fut exilé à Madagascar où il fut accueilli eu égard à sa descendance chérifienne avec beaucoup de révérence par la communauté musulmane dans ce pays lointain

    Les tribus nomadisant au Grand Sahara avaient coutume depuis des siècles d’exprimer leur allégeance au pouvoir marocain central à Marrakech ou à Fès selon les époques, et recevaient des titres, des fonctions et des distinctions sous forme de « Dahir » ou « Décret » royaux du souverain marocain qu’ils conservaient précieusement et se transmettaient de génération en génération.

    Cette tendance préférentielle pour l’Afrique s’est confirmée avec les souverains Alaouites notamment le Sultan Moulay Ismaël qui a constitué une garde africaine et depuis les liens maroco-africains se sont intensifiés et diversifiés.

    #Maroc #Afrique

  • L’Afrique peut parler pour elle-même

    L’Afrique peut parler pour elle-même

    Tags : Afrique, France, Russie, Emmanuel Macron, Mali, Burkina Faso,

    L’Afrique peut parler pour elle-même, mais lorsque la France essaie de parler pour l’Afrique, cela reflète sa mentalité néocolonialiste, a déclaré une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères à l’agence Anadolu lors d’un point de presse jeudi.

    Commentant les propos de Macron qui a affirmé que Moscou mène « une politique prédatrice » en Afrique, Maria Zakharova a soutenu qu’aujourd’hui tous les pays sont souverains et indépendants et ont le droit de mener leurs propres politiques, à l’intérieur et à l’extérieur, et ont le droit de développer des liens bilatéraux.

    « Nous ne comprenons pas pourquoi un responsable à Paris parle au nom du continent africain. Le continent africain a sa propre voix. Et c’est notre pays qui a aidé les États africains à obtenir cette voix et à la développer ».

    Le Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a reçu ce mardi 29 novembre 2022, en fin de matinée, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Monsieur Luc Hallade. C’est sans langue de bois que le Premier ministre s’est adressé au Chef de la mission diplomatique française. « Cela fait six ans que le Burkina Faso est acculé et ça n’émeut personne », s’est indigné Me Kyelem de Tambela qui a rappelé à l’ambassadeur Hallade, que son pays a fait montre d’une sollicitude différente quand il s’est agi de venir en aide à l’Ukraine dans le récent conflit qui l’oppose à la Russie.

    Pour le Premier ministre, cette attitude de la France interroge sur la franchise des relations d’amitié et de coopération qui lient nos deux pays. Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a été on ne peut plus clair : « les Burkinabè cherchent une bouée de sauvetage pour leur pays ; et si cette bouée de sauvetage doit provenir d’un autre pays autre que la France, pourquoi pas ? » a-t-il déclaré.

    #Mali #Burkina_Faso #France #Russie

  • L’Afrique et son émancipation

    L’Afrique et son émancipation

    Tags : Afrique, Maroc, développement durable, économie, investissement,

    Après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique ne veut plus rester dépendante de l’aide et de l’esprit négatif d’assistanat, d’autant plus qu’elle dispose de tous les atouts d’entreprendre et de réussir à commencer par fructifier ses partenariats et ses complémentarités internes entre le Nord, le Centre, le Sud, l’Est et l’Ouest de l’Afrique.

    Si l’Afrique s’est longtemps confiné aux produits primaires, elle peut désormais investir de nouveaux secteurs et miser le talent, la compétence et la polyvalence de son capital humain dans un nouveau contexte mondial qui permet à l’Afrique de diversifier ses partenaires sur la base de la réciprocité des intérêts et la parité des engagements pour favoriser le développement durable et l’investissement responsable.

    Le développement de l’Afrique dépend de plusieurs facteurs, d’abord politique et de la nécessité de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme et des normes sociales et environnementales même si certains partenaires de l’Afrique des nouvelles puissances émergentes comme la Chine sont peu regardant sur ces considérations.

    Ensuite l’enjeu économique pour évaluer les possibilités des transferts de technologies et d’innovation adaptées et délocalisation et de relocalisation d’unités productives en Afrique, notamment pour pénétrer les marchés nord-américain et européen.

    La montée en gamme de produits et la diversification des productions supposeraient à la fois des pôles de compétitivité autour des territoires et des insertions dans les segments intégrés aux processus productifs techniques et cognitifs mondiaux, notamment par le biais des firmes multinationales. Pour exercer des effets d’entraînement et non d’enclave, ces insertions doivent s’articuler avec le tissu productif local.

    Enfin la dimension géopolitique car de très nombreux problèmes d’envergure planétaire comme le changement climatique, l’instabilité des marchés, les risques épidémiologiques, l’immigration et le terrorisme concernent l’Afrique. Or celle-ci, exception faite de l’Afrique du Sud, demeure absente des lieux de gouvernance mondiale, que ce soit le G-20 ou le futur G-14 qui inclura, outre les huit pays du G-8, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Egypte, l’Inde et le Mexique.

    Les relations entre les pays africains et les nouveaux partenaires modifient les rapports de pouvoir et les jeux d’alliance au sein de l’architecture internationale. La question est savoir comment l’Afrique sera entendue et respectée dans les instances régionales et internationales, et quel rôle elle peut jouer dans les nouveaux forums de la nouvelle gouvernance mondiale.

    Ce sont des questions de fonds qui conditionnent le développement et l’émancipation de l’Afrique qui traduisent aussi l’engagement du Maroc pour défendre les intérêts africains sur la scène mondiale notamment à travers son siège non permanent au Conseil de Sécurité.

    C’est le sens de l’enracinement marocain dans son milieu africain et la richesse des relations maroco-africaines multiséculaires qui n’ont d’égal que les promesses d’un avenir meilleur de coopération, de développement et de solidarité pour hisser ce continent au-devant de la scène mondiale pas uniquement par la rareté des ressources qu’il recèle mais par la qualité des valeurs qu’il enseigne.

    Au XIIème siècle le Maroc servait déjà de carrefour commercial entre l’Europe et l’Afrique, avec l’avènement des Almohades et de l’Espagne musulmane, une grande voie de commerce reliait le sud de l’Europe au Niger, via le Maroc.

    Par ailleurs, le Maroc est aussi le seul pays du Maghreb à avoir eu des relations commerciales depuis des siècles avec l’Afrique subsaharienne, notamment via les routes commerciales partant de Sijilmassa au Tafilalet vers le sud de l’actuelle Mauritanie et allant jusqu’au Ghana.

    En plus de ce lien historique, le Maroc dispose de certains atouts lui permettant de prétendre à ce rôle régional. En effet, le Maroc bénéficie d’un partenariat privilégié avec les Etats-Unis, l’Europe et d’autres pays arabes et méditerranéens moyennant les accords de libre-échange signés. Ce ce qui constitue un tremplin pour les investisseurs africains désireux de conquérir les marchés européens, arabes ou américains en partant de la plate-forme marocaine.

    Ensuite, l’expertise marocaine commence à être reconnue en Afrique au regard de son bon rapport qualité-prix, notamment dans les domaines bancaires, des infrastructures, de l’Agro- alimentaire, de la distribution, des télécommunications et de l’exploitation minière, etc.

    Enfin, de par sa position géostratégique à la fois portes d’Afrique et d’Europe, le Maroc dispose de son port Tanger Med, se situant sur la seconde voie maritime la plus fréquentée au monde, à savoir le détroit de Gibraltar qui représente 20% du trafic mondial de conteneurs.

    Ces atouts prédisposent le Maroc à devenir un hub régional à condition de mieux maitriser la chaine logistique de l’acheminement, le transit, l’assurance, la gestion documentaire, du dédouanement, du transport local à le traitement des stocks et réduire les coûts logistiques et les rendre plus compétitifs pour s’aligner sur la concurrence internationale.

    On dit que l’Afrique est le berceau anthropologique de l’humanité où l’on a trouvé les premières traces de l’homme, elle est aussi l’avenir du monde par l’humanisme qui la distingue et les valeurs de patience, de générosité et de pardon qu’elle inspire.

    L’Afrique est à l’honneur à un moment où la crise systémique interpelle d’abord la conscience pour mieux canaliser la puissance et faire du développement durable et des échanges équitables le corollaire de la paix, de la justice et la stabilité dans le monde en particulier l’Afrique longtemps pillée et livrée à son sort de sous-développement.

    L’Occident comme l’Orient doivent en partie leur richesse à l’Afrique. Et en cela nous avons tous une dette vis-à-vis de l’Afrique à laquelle aussi bien le monde moderne que l’ancien sont tous redevables.

    Et le Maroc en terre de rencontre et de dialogue à l’interface de l’Europe et de l’Afrique ce veut l’artisan d’un nouveau rapprochement fondé sur le respect, la dignité, la parité, la complémentarité et la solidarité. D’où l’utilité et l’actualité de ce dossier sur l’évolution des relations historiques entre le Maroc et l’Afrique vers un partenariat stratégique qui joint l’utile des intérêts et des relations à l’agréable de l’éthique et de la considération.

    #Maroc #Afrique

  • Success stories des groupes marocains en Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, Attijariwafa bank, BMCE Bank, Banque Centrale Populaire, Gemadec, M2M Group, ONE,

    Le marché africain constitue un relais de croissance important pour les groupes marocains et même si certaines difficultés subsistent encore et que les entraves ne sont pas totalement levées pour investir dans le continent africain, elles ne semblent plus être totalement un motif pour repousser les investisseurs, en particulier les Marocains. D’où l’intérêt de se positionner tôt avant que les multinationales ne s’intéressent de plus près au continent.

    Banque et Assurance :

    Selon la presse économique marocaine spécialisée notamment l’Economiste, la Vie économique et le magazine les Afriques que l’on cite, les grands groupes marocains ont fait du continent l’une de leur priorité dans la bataille de la croissance. A commencer par Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque Centrale Populaire qui disposent aujourd’hui d’un large réseau sur le continent.

    Attijariwafa bank ambitionne de couvrir 16 à 20 pays subsahariens d’ici 2015. Pour l’heure, le premier groupe bancaire marocain est présent dans 11 pays moins de dix ans après sa première acquisition sur le continent. Au-delà de l’Afrique de l’Ouest et centrale où il détient des intérêts (il a également une filiale en Tunisie), l’opérateur n’exclut pas aujourd’hui de s’attaquer au marché anglophone.

    Présent sur le continent depuis le début des années 90 avec des filiales en Guinée et en Centrafrique, la Banque Centrale Populaire a frappé un grand coup cette année avec l’acquisition de 7 banques après un accord avec l’ivoirien Atlantic Financial Group. Cette opération permet au groupe marocain de se positionner d’un coup dans sept pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Burkina Faso, Mali et Niger).

    Côté business, les sept banques devraient générer un produit net bancaire de 1,48 milliard de DH et des profits de l’ordre de 261 millions de DH en 2012. Les prévisions pour 2015 tablent sur un PNB de 2,5 milliards de DH et un résultat net de 769 millions de DH. Comme la Banque Centrale Populaire, la présence de BMCE Bank sur le continent remonte aux années 90.

    La BMCE couvre aujourd’hui le plus grand nombre de pays sur le continent parmi les trois
    principaux groupes bancaires marocains. Il le doit principalement à une participation de

    généré à cette échéance 252 millions d’euros de produit net bancaire, l’équivalent de 2,7 milliards de DH et des profits de près de 58 millions d’euros (640 millions de DH). Après 2010, les filiales subsahariennes ont été l’un des principaux moteurs de la croissance du groupe. BMCE Bank ambitionne de couvrir l’ensemble des pays du continent d’ici 2020-2025.

    Dans le secteur des assurances, le rachat de Colina en 2011 avait permis à Saham Finances de se positionner sur ce créneau dans pas moins de 13 pays sur le continent. Après la levée de 250 millions de DH (plus de 2 milliards de DH) auprès de la SFI et d’Abraaj Capital, Saham Finances a résolument accéléré son développement sur le continent étant donné que le taux de pénétration de l’assurance y est encore très faible.

    Plusieurs marchés sont dans son viseur: Nigéria, Congo, Ouganda, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Mozambique ou encore la Zambie. En 2011, le groupe Colina a émis 2,4 milliards de DH de primes soit plus de 41% du chiffre d’affaires de Saham Finances. De quoi laisser entrevoir un avenir radieux!

    Informatique et Monétique :

    Mauritanie, Sénégal, Mali, Gabon, Côte d’Ivoire, Togo, Burkina Faso, Madagascar… Gemadec est partout en Afrique. Créée en 1977, l’entreprise est spécialisée dans l’édition de solutions informatiques. L’opérateur marocain ne s’est pas contenté de petits projets. En 2009, il décroche le marché de recensement des fonctionnaires au Gabon. Une année après une opération similaire est menée en Côte d’Ivoire.

    Le plus grand projet réalisé par Gemadec en Afrique en dehors du Maroc est celui accompli en 2009 pour le compte de la Poste du Sénégal d’un montant de 3,1 millions d’euros. Le contrat portait sur la mise en place d’un système de courrier hybride dans un périmètre comparable à celui de la Poste de Côte d’Ivoire.

    Le spécialiste en monétique M2M a très vite misé sur l’internationalisation avec 50 pays à accueillir l’expertise de l’entreprise. L’Afrique a depuis quelques années émergée comme une véritable opportunité. Faible taux de bancarisation mais véritable volonté de développement monétique. Le dernier marché conclu par M2M était en Afrique de l’Est.

    M2M Group et la Commercial Bank of Ethiopia (CBE) ont signé un contrat d’un montant de 70 millions de DH pour la mise en œuvre de la deuxième phase du plan monétique de la banque. Le partenariat avec la banque éthiopienne remonte à 2009 avec un premier projet de fourniture, d’intégration et de déploiement d’une solution globale de paiement électronique à base de cartes. CBE n’est autre que la première banque d’Ethiopie.

    Mars dernier, M2M finalisait dans des délais record de 4 mois, la nouvelle plateforme multi- produits, multiservices et multi-applications de la BCDC (Banque Commerciale Du Congo). M2M a également réussi à prendre pied en Algérie. En 2007, l’entreprise signe un important contrat avec Algérie Poste. Il s’agit d’un projet de mutualisation des plateformes d’Algérie Poste et de Mobilis, qui a permis à des millions d’abonnés Mobilis de recharger automatiquement leurs comptes prépayés ou celui d’un tiers abonné.

    Electricité et Eau :

    La plus grande percée de l’Office national d’électricité (ONE) en Afrique s’est faite en mai 2008. L’ONE a signé, avec le gouvernement du Sénégal, le premier contrat de concession d’électrification rurale qui couvre les départements du nord du Sénégal. Le contrat portait sur Saint-Louis, Dagana et Podor. L’Office est en charge de l’électrification et la gestion de la distribution pendant 25 ans. Les zones rurales de ces trois départements couvrant plus de 550 villages. Une année plus tard, l’ONE décroche une deuxième concession qui couvre les départements de Louga, Kébémér et Linguére au centre-nord du Sénégal.

    A cette époque, l’Office s’est engagé à raccorder plus de 11.000 foyers ruraux situés dans 372 villages. Cependant, l’essentiel de l’activité de l’Office en Afrique porte sur le conseil et l’ingénierie. En 2006, l’ONE a réalisé une mission d’appui d’urgence à la société mauritanienne d’électricité pour sauver Nouadhibou d’une situation électrique précaire à cause d’importants délestages.

    En 2007, un groupement marocain a été déclaré adjudicataire de l’appel d’offres international pour la production, le transport et la distribution d’eau au Cameroun. Il s’agit

    de l’Office national d’eau potable (Onep), Delta Holding, Ingema et Med Z, filiale de la CDG. Le consortium est également en charge d’un programme de densification qui s’étend sur 10 ans à l’horizon 2020. L’Onep opère via sa filiale Cameroun des eaux (CDE). Les derniers chiffres montrent que 7,2 millions des 20 millions de Camerounais sont desservis par le réseau de la CDE. L’Onep a pu décrocher ce contrat grâce à une première expérience en Mauritanie en 2006. L’Office devrait alimenter la capitale du pays en eau potable à partir du fleuve Sénégal.

    Télécommunications :

    C’est, en partie, grâce à la contribution de ses filiales que Maroc Telecom parvient à maintenir un niveau élevé de résultats. Fort d’une première expérience réussie en 2001 en Mauritanie avec Mauritel, l’opérateur historique de Mauritanie, IAM a vite concrétisé son développement dans le continent. Il prend, ensuite, des participations majoritaires dans les opérateurs historiques Onatel au Burkina Faso en décembre 2006, Gabon Telecom au Gabon en février 2007 et Sotelma au Mali en juillet 2009.

    L’objectif pour l’ensemble de ces filiales c’est d’être un opérateur de référence dans leur région et contribuer à y développer les Technologies de l’Information et de la Communication. Grâce à la modernisation des infrastructures (près de 32% du chiffre d’affaires des filiales sont consacrés aux investissements), à une politique d’innovation et de promotions régulières sur les prix ainsi qu’à l’amélioration dans la gestion des différents domaines d’activités, les filiales de Maroc Telecom en Afrique réalisent de bonnes performances, notamment en termes de qualité de service, d’amélioration de leurs parts de marché et de croissance de leur chiffre d’affaires.

    En 2011, le parc mobile des filiales atteint près de 10 millions de clients, en hausse de près de 39% par rapport à 2010, après avoir presque doublé au Mali et a connu une croissance de près de 24% au Burkina Faso et d’environ 11% en Mauritanie. De quoi faire pousser des ailes au groupe qui envisage de poursuivre sa rentable offensive africaine.

    Mines et Ressources Naturelles :

    L’aventure africaine pour Managem a démarré en 1997, avec les premiers permis d’exploration acquis en Guinée. Aujourd’hui, acteur à dimension régionale, Managem développe plusieurs projets dans le continent. A commencer par celui des fours de production des alliages en République Démocratique du Congo. Situé à Lubumbashi, il consiste en la valorisation par voie pyrométallurgique des minerais cupro-cobaltifères.

    En RDC toujours, le groupe dispose du projet Pumpi de cobalt & cuivre situé sur le territoire de Kolwezi au Katanga. Il a pour vocation de mettre en exploitation un gisement cuprifère et cobaltifère. Les ressources minières de ce projet sont en cours de certification. Autre projet celui de l’or au Soudan. Il a pour objectif de découvrir des permis au nord du pays.

    Des permis qui font actuellement l’objet d’étude de faisabilité et de travaux d’exploration. Le second projet, situé dans la région de Mouila au Gabon, est actuellement en phase d’exploration. Enfin, des permis aurifères sont actuellement en phase d’exploration en République du Congo, en Mauritanie et en Ethiopie. En 2011, 857 millions de DH ont été alloués au développement des nouveaux projets.

    Les entreprises marocains sont partout présentes en Afrique et œuvrent concrètement pour améliorer la qualité et le niveau de vie des africains dans tous les secteurs d’activité où les marocains apportent un savoir-faire professionnel et un savoir-être relationnel essentiel pour joindre l’utile des intérêts communs à l’agréable du respect de la culture et du patrimoine commun.

    (Les Données sur les groupes marocains issues de synthèses des dossiers de la presse marocaine spécialisée notamment la Vie Economique, l’Economiste, Challenge, Economie-Entreprise).

    #Maroc #Afrique #Mines #Ressources

  • Le Maroc le futur hub régional de l’Afrique

    Tags : Afrique, Maroc, Afrique subsaharienne, Afrique de l’Ouest,

    Le Maroc est en pole position sur l’Afrique qui est la 2ème zone géographique la plus dynamique en termes de croissance après l’Asie, avec un marché qui croît à plus de 300 milliards d’euros par an d’ici 2020.

    Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ont triplé entre 2000 et 2010, grâce à une diplomatie économique pragmatique amorcée depuis la fin des années 90, pour marquer le retour du Maroc en Afrique après son son départ de l’OUA en 1984.

    Le Maroc a multiplié les initiatives en faveur de l’Afrique de l’annulation de la dette aux renforcements des accords régionaux de libre-échange, à exonération des produits des pays subsahariens de droits de douane à l’entrée du marché marocain, tous les moyens sont bons pour dynamiser les échanges sud-sud.

    En 2004 le Maroc a signé avec plusieurs États (Bénin, Cameroun, Gabon, Niger et Sénégal) des conventions portant sur la «non-double imposition » et encourageant les investissements.

    De ce fait, le Maroc est devenu le second investisseur africain dans le continent noir après l’Afrique du Sud. Mais avec à peine 5% des exportations du royaume qui se dirigent vers le sud du Sahara, il y a encore de la marge. Pour profiter pleinement du potentiel africain, le Maroc est en passe de devenir un hub régional, courroie de transmission entre l’Afrique et l’Europe.

    De la même manière, l’accélération des réformes financières permettrait de faire du Maroc un hub financier régional, capable de drainer les capitaux étrangers pour les canaliser vers les terres africaines. Casablanca Finance City a certainement une carte à jouer en se focalisant sur toute la partie «Grand Nord-Ouest» du continent.

    Parallèlement, le Maroc se mobilise pour la conclusion d’accords de libre-échange avec les blocs régionaux africains pour favoriser une intégration économique régionale dont il serait à la fois le moteur et la passerelle vers l’Union européenne et l’Amérique en améliorant constamment l’environnement des des affaires favorable à la circulation des personnes, des biens et services et des capitaux dans l’espace euro-méditerranéen et africain.

    #Maroc #Afrique

  • Le Maroc, acteur dynamique du développement de l’Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, développement, ressources naturelles, réformes économiques, dette,

    Dans un contexte de crise financière, qui a plongé l’économie mondiale dans un grave ralentissement. Le Maroc et d’une manière générale l’Afrique ont fait montre d’une résistance exceptionnelle face à la crise mondiale.

    L’Afrique et malgré ses problèmes arrive désormais à se défaire graduellement de l’image négative qui a longtemps dépréciée sa vraie valeur pour se lancer dans une nouvelle dynamique de développement.

    Ainsi les ressources naturelles abondantes et précieuses de l’Afrique (pétrole, gaz, minéraux, métaux rares (Or, Uranium, Colton) la mise en place des réformes économiques et la diminution de la dette contribuent à l’attractivité et la prospérité de l’Afrique subsaharienne à laquelle le Maroc contribue par ses multiples initiatives et investissements.

    Conscient donc de l’ampleur de ce marché prometteur, le Maroc s’est engagé dans la voie du renforcement de ses relations avec les pays de cette région, et a placé la consolidation de ses relations de coopération économique avec l’Afrique parmi ses priorités, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud.

    Le Maroc engage d’importants moyens pour conforter sa position sur les marchés subsahariens, à travers la signature de plusieurs accords de commerce et d’investissements.

    Les deux secteurs, public et privé marocains, agissent en bonne intelligence et fortement en Afrique dans le cadre d’une coopération multilatérale. En effet, Cette coopération s’est traduite dans un premier temps par la participation des entreprises publiques marocaines dans l’implémentation de plusieurs projets d’infrastructures, gestions des ressources naturelles, assainissement.

    Cette coopération s’est développée et a connu, par la suite l’implication du secteur privé dans différents domaines à savoir le tourisme, les télécommunications, les BTP, les banques. Simultanément, le Maroc a œuvré, à travers des actions promotionnelles, afin de simplifier l’entrée du secteur privé marocain aux marchés africains. Le royaume a ainsi conclu des accords avec certains pays de l’Afrique subsaharienne dans le but d’accorder des avantages et des préférences tarifaires pour certains produits.

    Suite à ces actions, une hausse des exportations provenant du Maroc à destination de l’Afrique subsahariennes a été constatée. Le solde commercial du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne a augmenté, il est passé d’un déficit de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2.7 milliards de dirham en 2010 !

    En plus des biens et des services, le Maroc aspire à diffuser son savoir-faire dans plusieurs secteurs (textile, construction de barrages, Tics) afin d’en faire bénéficier son voisinage subsaharien.

    Cette démarche globale permet d’une part de partager des expériences, qui contribuera au développement des deux parties, et d’autre part de mettre en place une véritable diplomatie économique, ayant pour but de faciliter l’établissement des intérêts économiques dans son voisinage sub-saharien.

    #Maroc #Afrique #Développement