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  • L’Algérie appelle à renforcer la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité

    L’Algérie appelle à renforcer la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité

    Tags : Algérie, Afrique, Conseil de Sécurité, ONU,

    Le Représentant Permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Nadir Larbaoui, a appelé ce jeudi l’Assemblée générale des Nations-Unies à remédier à l’injustice historique qui frappe l’Afrique  »en raison du déséquilibre dans la composition actuelle du Conseil de sécurité et de l’absence totale du continent dans le processus de prise de décisions sur les questions relatives à la paix et la sécurité internationale, ainsi que sur les questions liées à la région africaine ».

    Selon Nadir Larbaoui, « le moment est venu afin que la communauté internationale puisse remédier à cette injustice persistante qui se manifeste particulièrement lorsqu’il s’agit de l’attribution de sièges permanents et non permanents aux pays africains au sein du Conseil de sécurité élargi. La présence et la représentation de l’Afrique doit être augmentée comme établi par le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte adoptés par l’Union Africaine en 2005 et cela devrait être reflété dans les prochaines négociations intergouvernementales ».  »Conformément aux principes et objectifs des Nations Unies, en particulier le principe de l’égalité souveraine entre tous les États Membres, l’Algérie attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité », ajoute-t-il,  » car il s’agit de l’un des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations-Unies ».

    Dans son allocution, Nadir Larbaoui rappelle aussi que  »l’Algérie est l’un des premiers pays ayant appelé et encouragé le processus d’élargissement de la composition du Conseil de sécurité et d’amélioration de ses méthodes de travail , tout en participant activement aux premières réunions du Groupe de travail à composition non limitée sur la réforme du Conseil de sécurité ».

     » En sa qualité de membre du Comité des dix (C10) de l’Union Africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, l’Algérie considère toujours les négociations intergouvernementales comme la seule plate-forme pour discuter du processus de réforme, conformément à la résolution 62/557 adoptée par l’Assemblée générale le 15 septembre 2008, qui stipule que les positions et propositions des États Membres doivent être prises comme base de négociation, et souligne l’importance et la nécessité de tenir compte de l’équilibre entre les cinq principales questions du processus de réforme du Conseil de sécurité, au moment de commencer à s’engager dans la conduite des prochaines négociations » poursuit-il.

    Le représentant de l’Algérie auprès des Nations-Unies a mis en garde contre ,  » toute initiative pressée obligeant les États membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels n’exprimant que l’opinion des deux Co-présidents, ce qui pourrait conduire à des résultats contre-productifs et contraires aux objectifs de ces négociations et que, par conséquent, les États campent sur leurs positions tout en exacerbant leurs différences ».

    C’est pourquoi le délégué de l’Algérie a appelé à accorder une grande importance aux négociations intergouvernementales internationales , sans imposer des initiatives ou des textes qui ne recueillent pas l’accord de tous les États Membres, ou fixer un calendrier inadapté ou adopter une approche fragmentée et sélective non conforme à l’esprit de réforme globale et ne répond pas aux souhaits et aux aspirations de tous les Etats.

    Larbaoui a conclu son intervention en soulignant que les réalités géopolitiques actuelles sur la scène internationale imposent à la communauté internationale une réforme globale du Conseil de sécurité de manière consensuelle, dans le cadre des prochaines négociations intergouvernementales et de parvenir véritablement à une représentation juste et équilibrée au sein du Conseil de sécurité, afin d’appuyer son rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

    A.C

    Le Soir d’Algérie, 18/11/2022

    #Algérie #Afrique #ONU #Conseil_de_sécurité

  • Principales entreprises marocaines présentes sur les marchés africains

    Principales entreprises marocaines présentes sur les marchés africains

    Tags : Maroc, Afrique, Managem, Maroc Telecom, Attijariwafabank, BMCE, Banque Centrale Populaire, Groupe Addoha,

    Le fait que notre principal partenaire commercial l’Union Européenne (plus de 60% de nos flux extérieurs) soit en situation difficile fait planer des incertitudes sur l’évolution de l’économie marocaine.

    Cette menace doit être transformée en opportunités, et doit nous pousser à être encore plus innovateurs et plus audacieux dans nos démarches visant à promouvoir de nouveaux vecteurs de croissance. De ce point de vue, l’Afrique s’impose à nous comme une évidence à la fois naturelle et stratégique, nous permettant d’atteindre, notamment, les objectifs prioritaires  suivants:

    Ci-après, un aperçu sur les principales entreprises marocaines présentes sur les marchés africains:

    · Managem  : présente en Guinée, au Burkina Faso et au Soudan  ;

    · Maroc Telecom  : présente en Mauritanie, au Burkina Faso, au Gabon et au Mali  ;

    · Attijariwafabank  : présente en Tunisie et au Sénégal. Ce dernier pays concentre le plus grand réseau commercial du groupe après le Maroc. En Tunisie, ce groupe marocain a réussi à gagner une bonne part de marché  ;

    · Bmce Bank, Ce groupe a d’abord ouvert une banque d’affaires au Sénégal (BMCE Capital Dakar) avant de prendre le contrôle de la Congolaise de Banque (LCB) en République du Congo Brazzaville). BMCE Bank a réussi également à prendre le contrôle de Bank of Africa (BOA), groupe bancaire présent dans 11 pays et considéré comme le 3ème réseau bancaire dans l’espace UEMOA;

    · Banque Centrale Populaire  : présente en Guinée et en République Centrafricaine. Ce groupe marocain a remporté, en mai 2012, à Arusha, en Tanzanie, le trophée de la «Meilleure banque en inclusion financière du continent africain » décerné par le Magazine African Banker.

    Récemment, ce groupe a réalisé une grande percée sur le marché africain de la finance. En effet, la BCP et Atlantic Financial Group (AFG), société de droit ivoirien contrôlant le groupe Banque Atlantique, ont officialisé le 13 juin 2012 à Casablanca leur partenariat stratégique visant à développer des activités bancaires communes dans sept pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le partenariat consiste dans la création d’une holding commune dénommée Atlantic Bank International (ABI) à laquelle AFG apportera, en termes d’actifs, ses participations dans sept filiales bancaires. La BCP met de son côté environ 58 MM de FCFA (soit environ 1 MM de DH).

    L’accord avec AFG permet à la BCP de se positionner dans sept marchés financiers importants en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Burkina Faso, Mali et Niger). La banque marocaine portera sa zone de couverture à une dizaine de pays puisqu’elle est déjà active, depuis le début des années 90, en Centrafrique, en Guinée et en Mauritanie via un partenariat avec Attijariwafa bank, concrétisé dans Attijari bank Mauritanie ;

    · Groupe Addoha  : En l’espace de quelques mois, le Groupe Addoha a investi dans cinq pays africains, notamment en Coté d’Ivoire, Guinée, en Guinée Bissau, au Burkina Faso et au Cameroun, pour la construction de Cimenteries. L’objectif du groupe est de maîtriser toute la chaîne de production immobilière, à commencer par la création d’un nouveau pôle cimentier à travers sa nouvelle marque de fabrique «  Ciments d’Afrique  » (CIMAF), pour aboutir à la promotion immobilière et production de logements sociaux dans la région.

    · Holding Ynna  : groupe présent dans plusieurs pays africains dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme  ;

    · L’ONEE  : l’office marocain, présent au Cameroun et au Sénégal, a accumulé un savoir faire et une expérience qui font de lui un champion africain dans les domaines de l’eau et de l’électricité. Il joue un rôle très important dans la coopération technique entre le Maroc et plusieurs pays africains.

    L’action principale pour la promotion économique du Maroc en Afrique est réalisée ces quatre dernières années par Maroc Export à travers la Caravane de l’Export.

    La Caravane de l’Export en Afrique a réalisé sa 6ème édition en juin 2012. Depuis son lancement en 2009, elle s’est rendue en Angola, au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Gambie, au Ghana, en Guinée, en Guinée Equatoriale, au Mali, en Mauritanie, en République Démocratique du Congo, en République du Congo, au Sénégal et au Togo.

    Le Royaume accueille également plus de 8000 étudiants, dont 6500 boursiers, issus de 42 pays africains dans ses établissements supérieurs.

    · La montée en puissance dans plus de 25 pays du Continent d’entreprises publiques ou de grands groupes marocains dans le domaine des services (bancaires, transport aérien, formation professionnelle, télécoms, BTP, assurances, exploitation minière…) témoigne non seulement d’un engagement réel dans les tissus économiques nationaux mais procède également d’une conviction, celle que les économies africaines recèlent des potentialités de croissance.

    #Maroc #Afrique

  • Eléments pour le Message Royal à l’occasion de la 9ème édition du Forum pour le Développement de l’Afrique de la CEA

    Tags : Maroc, ONU, Afrique,

    Message de bienvenue

    -Exprimer le plaisir et l’honneur pour le Maroc d’accueillir la gème édition du Forum pour le développement de l’Afrique de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).

    -Se réjouir de l’estime et de la confiance que porte au Royaume du Maroc cet organisme onusien, et particulièrement son Secrétaire Exécutif SE M. Carlos Lopes, qui organise dans notre pays, et pour la première fois en dehors du siège de la CEA à Addis-Abeba, ce Forum africain de grande envergure.

    -Souhaiter la bienvenue à leurs Excellences M. Alassane OUATTARA Président de la Côte d’Ivoire, M. Macky SALL Président du Sénégal et M. Jorge Carlos FONSECA Président du Cap Vert, ainsi qu’aux éminentes personnalités et à l’ensemble des participants aux travaux de ce Forum.

    Vision de la stratégie africaine du Maroc

    -Indiquer que l’organisation de ce Forum au Maroc témoigne de la place de choix qu’occupe aujourd’hui notre pays au sein de la communauté africaine, en tant qu’acteur économique majeur et « hub » régional dont l’ambition est de canaliser les investissements productifs vers l’Afrique.

    -Rappeler que le Maroc a toujours accordé une importance primordiale au développement de ses relations au sein de l’Afrique et que ce choix stratégique a pris une nouvelle dimension sous le règne de Sa Majesté le Roi.

    -Souligner que la conviction du Royaume est que le développement de l’Afrique doit passer nécessairement par la consolidation de l’élan de la coopération sud-sud et le renforcement de l’intégration régionale économique et financière de notre continent.

    -Contexte et importance du Forum organisé sous le thème: « Les modes de financement novateurs pour la transformation de l’Afrique»

    -Indiquer que le Forum se tient dans un contexte mondial caractérisé par le rattrapage économique des pays émergents et l’évolution vers un système mondial multipolaire. L’Afrique, aujourd’hui en phase de transition, est en train d’émerger comme un nouveau pôle mondial de croissance du fait des énormes richesses et des potentialités dont elle dispose. Néanmoins, ce processus ne saurait être consolidé et renforcé sans une transformation structurelle des économies africaines et leur mutation vers des activités à haute valeur ajoutée et à fort contenu technologique.

    -En réaffirmant l’importance centrale de la dimension financière en tant que levier pour la transformation structurelle de l’Afrique et son développement économique et social, souligner que cette édition du Forum constitue une grande opportunité qu’il convient de saisir dans la mesure où cette dimension demeure un obstacle majeur dans la voie de l’édification d’économies génératrices de richesses et d’emplois en Afrique.

    Nos attentes par rapport au Forum

    -Indiquer qu’il est évident que la mobilisation des ressources intérieures constitue le vecteur essentiel qui peut conférer à nos pays une marge de manœuvre durable pour pérenniser le financement des grands projets d’investissement, particulièrement les infrastructures, et mieux se préparer pour réaliser les objectifs de développement d’après 2015.

    -Signaler l’importance d’exploiter au mieux les grandes potentialités dont nous disposons en mettant en œuvre les réformes fiscales et financières qui garantissent une mobilisation et allocation optimales des ressources nationales dans un cadre de la bonne gouvernance et de la transparence.

    -Parallèlement, il conviendra de faire preuve d’ingéniosité pour explorer des instruments de financement novateurs à même d’accompagner la transformation économique du Continent et son développement durable sans compromettre les équilibres macroéconomiques. Le développement durable du continent africain nécessite que la créativité et le dynamisme du secteur privé soient orientés vers des secteurs prometteurs tels que les énergies renouvelables et porteurs comme l’agriculture, l’industrie, la technologie ainsi que le développement des infrastructures. Dans ce cadre, la promotion de partenariats publics et privés revêt une importance particulière.

    -Souligner que l’Afrique d’aujourd’hui n’a pas tant besoin d’assistance que de partenariats gagnant-gagnant capables de jouer le rôle de catalyseur pour la mobilisation et la bonne utilisation des ressources pour le développement à l’échelle continentale, de faire progresser le processus de l’intégration économique régionale et d’améliorer le positionnement de l’Afrique dans la chaîne internationale de la création de la valeur.

    -C’est dans cette perspective que doivent s’insérer nos politiques économiques et nos stratégies de développement afin de concrétiser les grands projets structurants de nos nations, réduire les inégalités sociales et spatiales, et répondre aux préoccupations du secteur privé qui doit être considéré comme moteur de l’accélération de la croissance.

    -Souligner que la problématique de développement est multidimensionnelle et devrait englober également les autres aspects non financiers tels que la bonne gouvernance, la solidité des institutions, et la qualification de l’élément humain.

    -Renforcer la capacité des pays africains à implémenter des solutions adaptées aux défis du développement et de la croissance inclusive qui renvoie aujourd’hui à la mise en place d’institutions fortes, tant publiques que privées et ce, aussi bien aux niveaux local, national, sous régional que continental; des institutions qui soient à la fois capables d’apporter les réponses adéquates aux problématiques de court, moyen et long terme, et pleinement conscientes des réalités économiques et sociales de nos pays.

    Coopération sud-sud

    -Rappeler les progrès réalisés dans plusieurs pays africains en matière de réformes politiques, économiques et sociales, qUI constituent autant de facteurs de réussite. Notre continent doit se prendre en charge en élaborant sa propre vision du développement et en traçant sa vOie pour concrétiser ses ambitions à travers la valorisation de son capital humain et la mise à profit des réformes pour réaliser une croissance durable et inclusive, mais aussi pour accomplir la transformation structurelle.

    -Réaffirmer l’attachement perpétuel que ne cesse de manifester le Royaume du Maroc au renforcement des liens de coopération et de partenariat mutuellement bénéfique avec nos frères africains.

    -Souligner qu’au-delà d’un partenariat gagnant-gagnant, le modèle marocain se présente aujourd’hui comme un vrai cadre de Co­développement Sud-Sud.

    -A cet égard, rappeler qu’à travers la place financière « Casablanca Finance City», le Maroc œuvre pour une intégration financière progressive dans la région africaine et ce, afin de faciliter les échanges entre les pays de la région et de canaliser l’épargne vers l’investissement productif. Aujourd’hui, de multiples investisseurs internationaux sont convaincus du rôle du CFC comme plateforme de rebondissement et porte d’entrée aux marchés africains.

    -Se réjouir de la mise en place avec l’appui de la Banque africaine de Développement du « Fonds Africa 50 » qui vient d’être logé au sein du « Casablanca Finance City». Ce fonds permettra de doter notre continent d’un mécanisme innovant permettant d’accroitre la mobilisation de ressources à grande échelle et d’attirer des financements privés pour le développement et le financement de projets d’infrastructures en Afrique.

    Conclusion

    -Soutenir que notre aspiration pour une Afrique prospère, stable et juste est légitime pour nos citoyens Africains.

    -Indiquer, à ce titre, que si le fort potentiel économique de l’Afrique est reconnu par tous, il n’en demeure pas moins que son exploitation doit impérativement être optimisée et portée « par les Africains pour les Africains ».

    -Souhaiter la réussite et le plein succès au Forum et inviter les participants à faire preuve de créativité et de pragmatisme pour le bien de l’Afrique en leur souhaitant un bon séjour à Marrakech.

    #Maroc #Afrique #ONU

  • Les africains boudent le Forum sur la paix d’Emmanuel Macron

    Les africains boudent le Forum sur la paix d’Emmanuel Macron

    Tags : France, Forum sur la Paix, Emmanuel Macron, Afrique,

    Les invitations ont été envoyées, mais beaucoup d’entre elles ne seront pas honorées. Cette année, les chefs d’État du continent africain ne se pressent pas pour assister à la 5e édition du Forum de Paris sur la paix, organisée par le président français Emmanuel Macron et qui a lieu vendredi 11 et samedi 12 novembre au palais Brongniart.

    L’événement rassemblait douze dirigeants du continent, dont le président ivoirien Alassane Ouattara, l’ancien président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, ou encore le chef d’État congolais Denis Sassou-Ngesso, Paris semble cette fois-ci moins attrayant.

    Le Forum sur la paix, consacré aux crises multidimensionnelles – de la pandémie au réchauffement climatique en passant par la guerre en Ukraine et la problématique des réfugiés –, verra surtout beaucoup d’invités sud-américains.

    Le président colombien Gustavo Petro animera la session d’ouverture et le président argentin Alberto Ángel Fernández sera présent. L’actuel président du Forum, Pascal Lamy, sera d’ailleurs remplacé à partir de 2023 par l’ancien secrétaire général de l’OCDE, le diplomate mexicain Ángel Gurría.

    Pour cette cinquième édition, le Forum sur la paix, consacré aux crises multidimensionnelles – de la pandémie au réchauffement climatique en passant par la guerre en Ukraine et la problématique des réfugiés –, verra surtout beaucoup d’invités sud-américains.

    Le président colombien Gustavo Petro animera la session d’ouverture et le président argentin Alberto Ángel Fernández sera présent. L’actuel président du Forum, Pascal Lamy, sera d’ailleurs remplacé à partir de 2023 par l’ancien secrétaire général de l’OCDE, le diplomate mexicain Ángel Gurría.

    #France #Afrique #Macron #Forum_pour_la_paix

  • Maroc : Rapport de mission du MAE à Madagascar

    Maroc : Rapport de mission du MAE à Madagascar

    Tags : Maroc, Afrique, Madagascar, Afrique australe,

    La délégation marocaine conduite par M. Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc a effectué une mission à Antananarivo, les 24 et 25 janvier 2014, à Antananarivo (Madagascar).

    I- Maroc-Madagascar :

    Monsieur le Ministre a pris part à la cérémonie d’investiture de M. Henry Rajaonarimampianina Président de Madagascar, le 25 février 2014. Il a été reçu en audience par le Chef d’Etat Malgache, quelques minutes seulement après son investiture.

    Lors de l’audience, M. Mezouar a saisi cette occasion pour :
    – remettre au Président de Madagascar le Message Royal de félicitations suite à son élection à la magistrature suprême ;

    – annoncer la prochaine Grande Visite à Madagascar ;

    – mettre l’accent sur la volonté du Royaume du Maroc de consolider davantage les excellentes relations entre les deux pays amis ;

    – réitérer la disponibilité de notre pays d’accompagner Madagascar dans ses efforts de développement et de création de partenariats économiques innovants et fructueux au bénéfice des peuples des deux pays.

    Dans sa réponse, M. Hery Rajaonarimampianina a mis en exergue les points ci-après :

    – L’honneur qui est fait à la présidence et au peuple malgache d’être les hôtes de la Grande Visite ;

    – Les liens historiques profonds entre les deux pays ;

    – Les malgaches sont convaincu de l’engagement du Royaume Maroc à leur côtés pour sortir de la crise ;

    – Ayant exercé en tant que Gouverneur à la BAD, le Président malgache a suivi avec un grand intérêt les grands projets de développement au Maroc ;

    – Il a, à cet effet, émis le souhait de pouvoir visiter le Maroc pour prendre connaissance de visu des grands progrès accomplis par le Royaume du Maroc sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, dans les domines suivants : Energie Solaire, Infrastructures, Habitat Social, Agriculture, Tourisme ;

    – Le Président Malgache a émis le souhait que les deux pays puissent rehausser leur coopération économique à la hauteur des opportunités qu’offrent les deux pays, notamment dans le secteur bancaire.

    II- Coopération du Maroc avec la sous-région de l’Océan Indien Occidental d’Afrique

    La Sous-région de l’Océan Indien Occidental d’Afrique a été fortement représentée à Madagascar à l’occasion de l’investiture. Et pour cause, la Commission de l’Océan Indien1(COI) a joué un rôle considérable dans la médiation ayant mené à la réussite des élections présidentielles et ce, malgré la réticence de quelques Etats membres de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), et leur tête l’Afrique du Sud.

    La structure actuelle de la COI ne prévoit pas de statuts particuliers « Membre Associé » ou « Membre Observateur ». Ce point fera l’objet de discussions approfondies au cours du mois d’avril et juillet 2014 à l’occasion de la tenue respectivement de la réunion ministérielle et du sommet de la COI. L’Espagne, les Maldives, et le Sri Lanka ont approché la COI pour signifier leur intérêt pour d’établir des partenariats.

    La visite de Monsieur le Ministre à Antananarivo a été également mise à profit pour la tenue d’entretiens avec les Président de Maurice et des Comores. Des rencontres similaires ont été tenues avec les Ministres des Affaires Etrangères des Seychelles, de Maurice, ainsi qu’avec le Secrétaire Général de la COI. Ces entretiens ont porté sur les voies et moyens de développer les relations bilatérales politiques et économiques ainsi que le potentiel de coopération Sud-Sud, sans exclure d’explorer les opportunités qu’offrent la Coopération Triangulaire.

    III- Observations et recommandations :

    Dans le cadre de l’ « overall assessment » de la mission, les observations et commentaires suivants sont soumis à la bienveillante appréciation de Monsieur le Ministre :

    • La promptitude avec laquelle la partie malgache a répondu à la demande d’audience, ainsi que la cordialité et la chaleur ayant marqué les entretiens entre le Président malgache et Monsieur Ministre dénotent le capital de sympathie certain dont jouit la Maroc à Madagascar ;

    • Après cinq ans de crise à Madagascar, l’élection de M. Rajaonarimampianina et le soutien dont il bénéfice de la part de la communauté internationale ouvre la voie à la relance de l’économie du pays, d’où le choix stratégique pour le Maroc de se positionner à ce tournant décisif que traverse Madagascar ;

    • Ce pays qui ne reconnaît plus la pseudo « rasd » depuis 2006 devrait bénéficier d’une attention particulière, notamment pour l’accompagner dans ses efforts de développement économique, et partant préserver les acquis du Royaume du Maroc, conforter sa présence sur le terrain afin de contrecarrer les manoeuvres malsaines des ennemis de notre intégrité territoriale ;

    • Le Maroc devrait tout mettre en oeuvre afin de préserver ses intérêts et acquis stratégiques au niveau de la COI, en perspective des « outcomes » des prochaines rencontres de cette Organisation sous-régionale, d’où la pertinence d’en assurer le suivi, en vue d’envisager une forme de partenariat avec l’organisation précitée (Cf : Msg n°50/DG7/3 du 13 janvier 2014 adressée à Monsieur le Ministre).

    1 La Commission de l’Océan Indien comprend, outre Madagascar, Maurice (ayant retiré sa reconnaissance de la pseudo-rasd, le 8 janvier 2014), les Seychelles, les Comores, et la Réunion.

    IV- Composition de la délégation marocaine :

    – M. Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Chef de la délégation ;

    – M. Mohamed Amar, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Madagascar ;

    – M. Rachid Bahha, Conseiller de Monsieur le Ministre ;

    – M. Youssef Slaoui, Chef de la Division de l’Afrique Occidentale et Orientale (DG7.3).

    #Maroc #Madagascar

  • CEN-SAD : Le Maroc aspirait à remplacer la Libye

    CEN-SAD : Le Maroc aspirait à remplacer la Libye

    Tags : Maroc, Afrique, CEN-SAD,

    L’appartenance du Maroc à des institutions africaines à fort impact régional lui permet de renforcer son influence et d’accompagner ses acteurs nationaux dans leur stratégie d’expansion.

    Institutions africaines pertinentes pour le positionnement géostratégique du Maroc

    Plusieurs institutions Africaines peuvent accompagner le Maroc dans sa stratégie d’investissement, notamment celles disposant d’un organe financier ayant une forte implantation sur le continent africain. A ce titre, la CEN-SAD à travers la BSIC pourrait constituer une cible stratégique.

    Le CEN-SAD, institution regroupant de nombreux pays partenaires, peut répondre à la volonté du Maroc d’appuyer sa présence diplomatique et économique sur le continent africain

    Composition de la CEN-SAD

    La Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) est une organisation internationale regroupant 23 États africains. Elle a été créée le 4 février 1998 à Tripoli (Libye) à l’issue du sommet réunissant les chefs d’états de cinq pays : Libye, Mali, Niger, Soudan et Tchad.


    Pour appuyer sa présence en Afrique, le Maroc pourrait mettre à profit son appartenance à la CEN-SAD en étant plus impliqué dans les organes de gouvernance de l’institution

    Les objectifs de la CEN-SAD sont en phase avec la vision du Maroc quant au développement des relations sud-sud

    Objectifs de la CEN-SAD:

    -La suppression des restrictions qui entravent le rassemblement des pays membres par la prise de mesures nécessaires pour assurer :

    -la libre circulation des personnes, des capitaux et des intérêts des ressortissants des États membres;

    -la liberté de séjour, de propriété et d’exercice de l’activité économique ;

    -la liberté d’échange et de circulation des biens, des produits et services originaires des pays signataires.

    -L’accroissement entre les États membres des moyens de transport et de communication terrestre, aérien et maritime par l’exécution de projets communs.
    -La promotion du commerce extérieur par une politique d’investissement dans les Etats membres.
    -L’harmonisation des systèmes éducatifs, pédagogiques, scientifiques et culturels dans les différents cycles de formation.

    Pour répondre aux enjeux de développement de ses pays membres, la CEN-SAD s’appuie sur différents organes de pilotage et sur la BSIC en sa qualité de levier financier

    Le contexte de la CEN-SAD est favorable à un renforcement de l’implication du Maroc au sein de ses organes de décision suite au « retrait » de fait de la Libye.

    Enjeux actuels de la CEN-SAD

    Gouvernance : Euvrer pour l’édification d’une organisation forte, moderne et capable de faire face aux défis que connait cette zone.

    Economique : Repenser la politique de la BSIC pour accompagner les efforts de la communauté dans le domaine du développement et sa relation avec les investisseurs potentiels dans cette zone.

    Social : Assurer un avenir meilleur aux pays et aux peuples de la région.

    Sécuriser : Redynamiser la CEN-SAD afin d’améliorer la paix et la stabilité et créer des conditions de développement.

    Retrait de la Libye et opportunité de prise de position du Maroc

    -Sous la direction de Kadhafi, la Libye représentait le maillon fort de l’Organisation notamment à travers une prise de participation très forte au sein de la BSIC (jusqu’à 45% du capital social de la banque)

    -La fin de l’ère Kadhafi marque un tournant important dans le financement et la gouvernance de la CEN-SAD à travers le retrait de ce pays des instances de gouvernance

    -Les états de la CEN-SAD se sont réunis fin octobre 2013 à Rabat afin d’examiner les questions de gouvernance, de développement et de sécurité pour définir une stratégie claire sur ces sujets.

    Le retrait de la Libye, acteur majeur de la CEN-SAD, représente une opportunité forte pour le Maroc. Ainsi, la réunion d’octobre 2013 a esquissé les contours d’un renforcement du rôle du Royaume dans cette Organisation (la présidence de l’organisation y a notamment été évoquée).

    Recommandations :

    La CEN-SAD constitue l’une des principales priorités de la diplomatie marocaine en Afrique sur laquelle Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, a insisté dans son message à la Conférence des Ambassadeurs.

    La mise en œuvre des Hautes Instructions Royales nécessitent d’entreprendre les actions suivantes pour la redynamisation de cet important espace pour le renforcement du positionnement de notre pays dans la zone sahélo saharienne.

    1-Procéder à la nomination à Tripoli d’un Haut fonctionnaire pour aider le Vice Secrétaire Général à organiser la prochaine réunion du Conseil Exécutif, le prochain sommet et la mise en œuvre des décisions relatives à la création du Conseil de paix et de Sécurité et du Conseil de Développement Durable.

    2- Préparer le terrain à la candidature de notre pays pour le Secrétariat Permanent

    3-Mener les démarches nécessaires pour obtenir le siège du Conseil de Paix et de Sécurité et en prendre la Direction.

    4-Elaborer en concertation avec le Secrétariat Permanent une stratégie Sahel qui sera le pendant et le complément des Stratégies UN et UE pour le Sahel.

    5-Entreprendre des consultations avec les Etats membres et avec les autres partenaires (UN-UE-France-USA-CEDEAO) pour une coopération ciblée.

    #Maroc #Afrique #Union_Africaine #CEN-SAD

  • Le panorama politique en Afrique vu au Maroc

    Le panorama politique en Afrique vu au Maroc

    Tags : Afrique, Mali, Guinée Bissau, République Démocratique du Congo, Soudan, Sahel, Zimbabwe, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie, Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,

    L’Afrique, avec ses 54 pays et plus de 2 000 langues, présente un continent complexe de part sa diversité culturelle, ethnique et socio-économique.

    Le continent est confronté à des défis de taille tels que la pauvreté, le recours à l’agriculture de subsistance, la malnutrition et l’éducation inadéquate. Par ailleurs, l’Afrique abrite les trois seuls pays dans le monde qui ont un faible IDH à savoir le Zimbabwe, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Depuis 1952, année du premier coup d’État perpétré en Égypte, le continent africain a connu pas moins de 73 coups d’État. Ce chiffre atteint 100 si l’on y ajoute les tentatives- réelles ou supposées- et plus de 75 conflits armés.

    I. Etat des lieux

    L’Afrique reste le continent le plus ravagé par les conflits, Mali, Guinée Bissau, République Démocratique du Congo, Soudan, on ne compte plus les zones de tensions qui secouent le continent.

    Ces conflits peuvent être résumés comme suit :

    Conflits dits « ethniques » dont les causes de certains sont attribuées au tracé des frontières ne tenant que très peu compte de l’histoire et de l’organisation sociétale des diverses composantes culturelles du continent africain.

    Conflits dits « politiques » ou « socio-politiques » du fait de gouvernements irresponsables faisant passer les intérêts des dirigeants avant ceux des populations locales en dépit de leur pauvreté.

    Des guerres civiles aux enjeux internationaux éclatent pour le contrôle des matières premières dont la commercialisation n’enrichit que rarement les populations locales.

    Sur le plan sociopolitique, à quelques exceptions près, la gouvernance s’améliore dans la majorité des états africains. Bien qu’il existe des signes de reprise de l’intervention militaire dans la politique africaine dans certains pays, les niveaux de conflits intra étatiques ont sensiblement baissé depuis 1998.

    En effet, depuis les années 90, l’Afrique s’est retrouvée dans le train de la démocratie, sous une influence intérieure et extérieure, en particulier les pressions internationales, par la mondialisation économique et politique, entre démocratie et développement, ce qui a affecté positivement la politique interne des états dans leur quête de démocratie et de développement.

    En outre, l’instabilité politique et géopolitique en Afrique présente le risque de s’y voir « cristallisé le consensus conservateur » qui conduirait à privilégier la «stabilité politique au détriment d’une alternance démocratique. Ainsi, pour des raisons internes ou externes et afin de garantir une stabilité géopolitique, des régimes sont maintenus au pouvoir par leur reconduction à travers des élections dites «démocratiques». En 2012, l’évaluation de Freedom House sur 54 Pays africains (sur la base de l’année civile 2011) a classé 9 comme libres et 22 en tant que pays non libre comme suit :

    Pays libres : le Bénin, le Botswana, le Cap-Vert, Ghana, Mali, Maurice, la Namibie, São Tomé et l’Afrique du Sud.

    Pays non libres : Algérie, Angola, Cameroun, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Egypte, Guinée équatoriale, Érythrée, l’Ethiopie, Gabon, Gambie, Libye, Mauritanie, Rwanda, Somalie, Soudan, Sud Soudan, Swaziland, Zimbabwe.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #Sénégal #Mali #ByrkinaFaso #Niger #Sahel #Congo #RDC #RCA

  • Fiche : Le panorama politique en Afrique

    Fiche : Le panorama politique en Afrique

    Afrique, Mali, Guinée Bissau, République Démocratique du Congo, Soudan, Sahel, Zimbabwe, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie, Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,

    L’Afrique, avec ses 54 pays et plus de 2 000 langues, présente un continent complexe de part sa diversité culturelle, ethnique et socio-économique.

    Le continent est confronté à des défis de taille tels que la pauvreté, le recours à l’agriculture de subsistance, la malnutrition et l’éducation inadéquate. Par ailleurs, l’Afrique abrite les trois seuls pays dans le monde qui ont un faible IDH à savoir le Zimbabwe, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Depuis 1952, année du premier coup d’État perpétré en Égypte, le continent africain a connu pas moins de 73 coups d’État. Ce chiffre atteint 100 si l’on y ajoute les tentatives- réelles ou supposées- et plus de 75 conflits armés.

    I. Etat des lieux

    L’Afrique reste le continent le plus ravagé par les conflits, Mali, Guinée Bissau, République Démocratique du Congo, Soudan, on ne compte plus les zones de tensions qui secouent le continent.

    Ces conflits peuvent être résumés comme suit :

    Conflits dits « ethniques » dont les causes de certains sont attribuées au tracé des frontières ne tenant que très peu compte de l’histoire et de l’organisation sociétale des diverses composantes culturelles du continent africain.

    Conflits dits « politiques » ou « socio-politiques » du fait de gouvernements irresponsables faisant passer les intérêts des dirigeants avant ceux des populations locales en dépit de leur pauvreté.

    Des guerres civiles aux enjeux internationaux éclatent pour le contrôle des matières premières dont la commercialisation n’enrichit que rarement les populations locales.

    Sur le plan sociopolitique, à quelques exceptions près, la gouvernance s’améliore dans la majorité des états africains. Bien qu’il existe des signes de reprise de l’intervention militaire dans la politique africaine dans certains pays, les niveaux de conflits intra étatiques ont sensiblement baissé depuis 1998.

    En effet, depuis les années 90, l’Afrique s’est retrouvée dans le train de la démocratie, sous une influence intérieure et extérieure, en particulier les pressions internationales, par la mondialisation économique et politique, entre démocratie et développement, ce qui a affecté positivement la politique interne des états dans leur quête de démocratie et de développement.

    En outre, l’instabilité politique et géopolitique en Afrique présente le risque de s’y voir « cristallisé le consensus conservateur » qui conduirait à privilégier la «stabilité politique au détriment d’une alternance démocratique. Ainsi, pour des raisons internes ou externes et afin de garantir une stabilité géopolitique, des régimes sont maintenus au pouvoir par leur reconduction à travers des élections dites « démocratiques ». En 2012, l’évaluation de Freedom House sur 54 Pays africains (sur la base de l’année civile 2011) a classé 9 comme libres et 22 en tant que pays non libre comme suit :

    Pays libres : le Bénin, le Botswana, le Cap-Vert, Ghana, Mali, Maurice, la Namibie, São Tomé et l’Afrique du Sud.

    Pays non libres : Algérie, Angola, Cameroun, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Egypte, Guinée équatoriale, Érythrée, l’Ethiopie, Gabon, Gambie, Libye, Mauritanie, Rwanda, Somalie, Soudan, Sud Soudan, Swaziland, Zimbabwe.

    Certes, des instabilités chroniques existent en Afrique mais on assiste à une pacification du jeu politique et les demandes légitimes pour la démocratie se sont accrues. Les tribus, les chefferies et les royaumes existent toujours, avec les mêmes langues, normes sociales et cultures qui servent de facteur d’unité, et forment des blocs ethniques dans la plupart des États africains. Les regroupements ethniques se cristallisent autour de loyautés et d’appartenances tribales au sein des régimes politiques des États nations modernes. En Afrique d’aujourd’hui, la démocratie libérale, représente un acquis même minimal, qui mérite d’être préservé et renforcé.

    II. Elections

    Depuis 1990, des élections multipartistes ont eu lieu dans 35 des 48 États subsahariens. Le système du suffrage universel et son utilité comme mode de sélection des dirigeants sont entrés dans la culture politique et un dialogue certain s’est installé entre les gouvernants et la classe politique.

    Ainsi, 9 élections dont 3 présidentielles ont été organisées durant le premier semestre de 2012. De même 10 élections sont prévues pour le dernier trimestre de 2012 (dont 3 présidentielles) notamment les présidentielles au Zimbabwe et 5 en 2013 comme suit :

    Présidentielles en République d’Angola prévues le 31 août 2012
    Le Président actuel, José Eduardo dos Santos, (69 ans, au pouvoir depuis 1979) du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) est pressenti comme candidat à sa propre succession.

    Les dernières élections législatives ont renforcé la position du MPLA au pouvoir et la nouvelle Constitution adoptée en janvier 2010 a renforcé la position du président Dos Santos. Il tentera probablement un autre mandat qu’il obtiendra. S’agissant de l’Unita, leur Candidat principal est Isaïas Samakuva.

    Il est à rappeler que lors des dernières présidentielles, il n’y a eu qu’un 1er tour de l’élection présidentielle, le 2ème tour exigé par la constitution, n’a pas été réalisé. Dos Santos est logiquement jusqu’aujourd’hui (2012) un président sans légitimation électorale.

    Présidentielles en République de Sierra Leone prévues le 17 novembre 2012

    Le Président actuel, Ernest Bai Koroma (58 ans, au pouvoir depuis 2007) de L’APC (All People’s Congress) est candidat à sa propre succession.

    L’APC est l’un des 5 partis officiellement reconnus en Sierra Leone. Les autres formations, toutes de l’opposition, sont le Parti des peuples de Sierra Leone (SLPP, le plus important de l’opposition), le Mouvement du peuple pour le changement démocratique (PMDC), l’Alliance Nationale Démocratique (NDA) et le Mouvement Démocratique Uni (UDM) récemment créé. L’APC, le SLPP et le PMDC sont les seuls représentés dans l’actuel parlement.

    Le Budget des élections est estimé à 47 millions de dollars et le candidat potentiel sera l’ex putshiste Julius Maada Bio du Parti des Peuples de Sierra Leone (SLPP).

    Présidentielles en République du Ghana prévues en décembre 2012
    Après le décès du président John Atta Mills, (68 ans), du Congrès Démocratique national (NDC) en juillet 2012, le vice-président, John Dramani Mahama, a accédé à la présidence par intérim.

    Nana Konadu Agyemang Rawlings, (63 ans), Yao Obed leader du Parti pour la Liberté Démocratique (PLD), qui a annoncé que sa formation politique va retourner au sein du parti au pouvoir, le Congrès National Démocratique (NDC),sont les candidats potentiels à ces présidentielles.
    7 décembre 2012, 1er tour, second tour le 28 décembre 2012.

    Présidentielles en République du Zimbabwe (en cours de discussion, probablement fin 2012)

    Le Président actuel , Robert Mugabe, (88 ans) de l’Union Nationale Africaine du Zimbabwe, est au pouvoir depuis 32 ans.

    Les nouvelles élections ne pouvaient être organisées en 2011, en raison des négociations sur l’élaboration d’une nouvelle constitution.

    Présidentielles en République du Kenya prévues en mars 2013

    Le Président actuel , Mwai Kibaki, du Parti de l’Unité nationale (PNU), Alliance nationale arc-en-ciel (NRA) et de l’Union nationale africaine du Kenya (KANU), est au pouvoir depuis 1992.

    Uhuru Kenyatta (un candidat potentiellement puissant), Martha Karua (ancienne Ministre de la Justice) peut créer la surprise, Raphael TUJU, ancien MAE et conseiller présidentiel kenyan, et William Ruto du Mouvement démocratique orange (ODM) sont les candidats potentiels à ces présidentielles.

    Cependant, les deux candidats potentiels Uhuru Kenyatta et William Ruto, risquent d’être inculpés d’ici là par la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle lors des clashs postélectoraux de 2008.

    Après les législatives du 14 août 2012, le Parlement national sera constitué de deux chambres dont les membres sont élus pour un mandat de cinq ans. Aujourd’hui, le Parlement est composé d’une seule chambre qui est l’Assemblée nationale.


    Présidentielles à Madagascar prévues en mai 2013

    Le premier tour de l’élection présidentielle malgache aura lieu le 8 mai 2013, suivi le 3 juillet d’un éventuel second tour jumelé avec les législatives.

    Madagascar attend ces élections depuis le renversement en mars 2009 du président Marc Ravalomanana par le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina. Ce dernier a pris le pouvoir lors d’une révolte populaire, est devenu «président de la Transition », non élu. Il existe un risque de violences politiques et de contestations.

    Présidentielles en Somalie prévues en 2013

    Le Président actuel Sheikh Sharif Sheikh AHMED est au pouvoir depuis le 31 janvier 2009.

    L’adoption, le 6 juillet dernier, d’une feuille de route, a ouvert une période intérimaire qui se terminera le 20 août 2012. Ce document contient des objectifs à atteindre aussi bien sur le plan sécuritaire que sur des questions constitutionnelle et de gouvernance. La FDR soumet le gouvernement fédéral de transition (GFT) à une obligation de mettre en place un projet de nouvelle constitution, de lutter contre la corruption, et de renforcer de l’Etat de droit.

    III. Remarques 

    Le bilan des deux décennies de transitions démocratiques en Afrique peut paraître décevant : guerres civiles, dictatures et coups d’État. Pourtant, les sociétés africaines, plurielles et ouvertes, s’approprient les formes démocratiques, avec un langage et des pratiques qui leur sont propres.

    Le pluralisme politique est déjà un fait acquis dans plusieurs pays africains, mais la logique de son fonctionnement varie d’un pays à l’autre. Certains États étudient les modalités de financement des partis politiques afin qu’ils contribuent positivement à l’oeuvre démocratique (Sénégal, Guinée, Togo, etc.). D’autres s’alignent sur les bases ethniques ou socio-religieuses devenant des partis alimentaires.

    Davantage en Afrique, où le spectre de l’autoritarisme rôde autour du pouvoir, la formation à la démocratie devrait occuper une grande partie des énergies nationales; des synergies devraient être recherchées entre éducation civique, éducation à la démocratie et alphabétisation des masses, pour réussir cette entreprise.

    En outre, un grand défi pour la politique africaine est qu’elle doit à la fois achever la création d’un Etat-nation en même temps qu’elle doit se doter d’une société civile saine, ce qui implique la gestion impartiale et juste des conflits qui y surgissent en terme d’accès aux ressources.

    La question des minorités n’est pas liée aux grandes questions de la démocratie en Afrique: « les Banyamulenge, les Peuls et Toubou (Niger), la Casamance (Sénégal), les Twa au Rwanda et Burundi, etc ».

    Par ailleurs, plusieurs constitutions constituent une feuille de route où les minorités, notamment les femmes et les enfants, ne trouvent aucune protection, davantage si elles sont analphabètes.

    L’alternance politique ou la compétition pour le pouvoir est rarement perçue comme une affaire politique. De plus cette alternance se trouve souvent dans le piège du clanisme et de la haine personnelle alors qu’elle devrait faire partie des règles du jeu démocratique qui consiste à accepter le choix des électeurs.

    Il reste à instaurer un nouveau « contrat social » en Afrique pour répondre aux attentes immenses soulevées par les révolutions dans toutes les couches de la société et permettre à leurs économies de rebondir rapidement.

    Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération

    Le secrétaire général

    #Maroc #Sénégal #Mali #ByrkinaFaso #Niger #Sahel #Congo #RDC #RCA

  • La France perd progressivement son influence en Afrique

    La France perd progressivement son influence en Afrique

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    Samedi, les putschistes ont accusé la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils avaient dit avoir démis vendredi. Une défiance anti-française également prégnante au Mali, au Niger et en Centrafrique, au profit de la Russie.

    La tentative de coup d’État au Burkina Faso entérine encore un peu plus le déclassement de l’influence française en Afrique de l’Ouest, au profit en particulier d’une Russie conquérante, qui surfe sur des opinions publiques devenues hostiles à Paris. Même si la situation reste confuse dans le pays, le chef de l’État destitué ayant finalement accepté de démissionner dimanche, la dynamique négative pour la France n’est ni récente ni anecdotique et gagne du terrain, alors que dans le même temps, la contagion djihadiste s’étend. Les groupes armés frappent de plus en plus fort au Sahel et s’infiltrent vers le golfe de Guinée.

    À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir, accusations immédiatement balayées par Paris. Ils ont aussi revendiqué la «ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme».

    Une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. «Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France», relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles. «Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur  »partenaire stratégique »» privilégié. «On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères», ajoutait-il sur Twitter.

    Et l’expert de poser deux hypothèses : «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue». Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

    Le Mali, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

    Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antidjihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région. Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privée russe Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des «formateurs russes». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via les réseaux sociaux et médias russes.

    Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. «Le  »pays des hommes intègres » fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur» de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Sputnik depuis un an.

    Au Niger, la présence militaire française critiquée à son tour

    Une contagion qui semble également gagner le Niger voisin. Le 18 septembre 2022, des centaines de personnes manifestaient ainsi dans les rues de la capitale Niamey, et à Dosso (sud-ouest du pays), pour protester notamment contre la force française Barkhane combattant les djihadistes dans le Sahel. C’était la première mobilisation du genre dans le pays.

    Derrière cette mobilisation, plusieurs organisations civiles réunies sous le collectif le M62, appelant au départ de Barkhane et l’accusant de déstabiliser le Sahel, s’alignent clairement sur la position de la junte au pouvoir au Mali.

    « Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funeste de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat », déclarait alors, sans ambages, le M62.

    Un discours relayé par d’autres organisations de la société civile comme le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (Reppad), une structure en lien avec des organisations citoyennes importantes au Burkina Faso et au Mali.

    Ces rassemblements étaient alors ponctués de slogans anti-français et pro-russes : «Barkhane dehors», «À bas la (France)», «La France, dégage», «Vive Poutine et la Russie». Comme au Niger, et au Burkina, des drapeaux russes étaient également brandis aux côtés de drapeaux nigériens et maliens.

    En Centrafrique

    Mais la défiance envers la présence militaire française sur le continent, n’est pas l’apanage du Sahel. C’est ainsi le cas également en Centrafrique, où les relations diplomatiques avec la France se détériorent depuis plusieurs années, et notamment depuis le choix de la France de se retirer du pays en mettant fin à l’opération Sangaris, en octobre 2016, après quasiment trois ans de présence, laissant la Minusca (force de l’ONU) gérer seule la sécurité du pays. Un choix alors mal perçu par les Centrafricains, qui y virent un «abandon» en pleine crise, relate Ouest France .

    Un retrait dont la Russie, là encore, a su tirer profit, en y envoyant des instructeurs militaires, des armements, où en initiant des processus de paix pour réconcilier des milices. Et en y installant le controversé groupe paramilitaire Wagner.

    Parallèlement, la Russie s’est rapprochée de diverses organisations influentes de la société civile, à l’image de la Galaxie Nationale. En mai dernier, elle fut à l’origine d’une forte mobilisation à Bangui pour exiger le départ de la Minusca, et du média français RFI, décrit alors comme «un outil de propagande de la France à travers ses tapages médiatique grotesques, truffés de mensonges, orchestrés dans le but visible de ternir l’image de la République centrafricaine et ses alliés (…)».

    Face à la multiplication de campagnes de désinformations alimentées par la Russie, Emmanuel Macron a décidé, le 7 juin, la suspension de l’aide budgétaire et militaire de la France au profit de la Centrafrique. Lors d’un échange avec son homologue centrafricain le 1er juin, le président avait même déploré qu’il soit «l’otage du groupe paramilitaire russe Wagner». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.

    «L’offre russe»

    Au-delà du Sahel – et de la Centrafrique, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son «pré carré», est patente. «On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs», expliquait à l’AFP en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

    «La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur», ajoutait-il, pointant «l’offre russe».

    Bientôt le Sénégal et la Côte d’Ivoire ?

    En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les djihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion.

    «On change de paradigme (…). Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps», résumait à l’AFP cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey (Niger). Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris.

    «À qui le tour ?» s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine à l’AFP, en évoquant le coup d’État au Burkina. «Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent  »France dégage » souffle également». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé «certain», par une source militaire interrogée par l’AFP, plusieurs fois déployée au Sahel.

    Le Figaro, 01/10(2022

    #France #Mali #Burkina_faso #Afrique #Barkhane

  • Algérie : Les enjeux du redéploiement africain

    Algérie : Les enjeux du redéploiement africain

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    La diplomatie algérienne connaît un regain de dynamisme : Les enjeux du redéploiement africain

    La diplomatie algérienne connaît un regain de dynamisme aux niveaux africain et arabe. Après sa visite au Mali et qui s’est terminée par un succès probant, Ramtane Lamamra a reçu, hier, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Cette visite s’inscrit dans le cadre des concertations et les échanges sur les modalités quant à la résolution de la question du Sahara occidental.

    A ce propos, l’échange s’est focalisé sur « les derniers développements de la question sahraouie et les perspectives de renforcement des efforts onusiens en vue d’une reprise des négociations directes entre les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, dans l’objectif de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et sa doctrine en matière de décolonisation », précise-t-on. Une réponse nette au vacarme répandu par la propagande makhzénienne sur le semblant d’exploit soi-disant glané par le Makhzen à propos de la question du Sahara occidental.

    Le retour de l’émissaire personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura sur les lieux du conflit, atteste d’une manière manifeste que la question sahraouie est bel et bien une affaire de décolonisation dont l’autodétermination est la seule issue pour l’ONU.

    Il est clair que la diplomatie algérienne est en train de retrouver son aura d’antan. Le retour de cette diplomatie a été remarqué lors de la participation du président Abdelmadjid Tebboune en février 2020, au 33 ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Depuis cette participation à un événement africain, l’Algérie n’a cessé d’intensifier ses efforts dans la perspective d’afficher sa présence dans tous les événements régionaux et internationaux pour faire entendre sa voix après une absence de deux décennies sur la scène africaine et internationale.

    Depuis, l’Algérie a relancé sa stratégie consistant à se redéployer en Afrique pour retrouver son rôle d’un Etat pivot dans la région. Un redéploiement qui permet aujourd’hui à l’Algérie de peser de tout son poids sur la résolution des conflits régionaux notamment au Sahel, notamment au Mali et en Libye. L’Algérie se tourne vers sa profondeur africaine, espace vital sur le plan stratégique et diplomatique.

    Cette doctrine remonte à la période du mouvement de libération et après l’indépendance où l’Algérie avait joué un rôle déterminant dans le mouvement panafricain qui visait à asseoir le processus de la décolonisation de tout le continent africain. Cette doctrine s’est ancrée dans la tradition diplomatique algérienne qui s’inspire des principes énumérés dans la charte onusienne qui soutient le processus de la décolonisation et de l’autodétermination en respectant la légalité internationale.

    Le changement dans la stratégie de défense nationale a permis à l’Algérie de développer et améliorer les capacités de la défense du pays en se dotant de technologies et de moyens à la hauteur des enjeux et des risques qui guettent la sécurité nationale du pays. C’est ce lien organique entre le recentrage stratégique en rapport avec la sécurité nationale et de redéploiement diplomatique que l’Algérie arrive aujourd’hui à faire entendre sa voix sur la scène régionale et internationale. Ce retour diplomatique affirme une chose, que l’Algérie a su saisir l’opportunité de la crise internationale et ses retombées sur le plan énergétique pour pouvoir rebattre les cartes au niveau régional et s’imposer comme un interlocuteur incontournable comme puissance régionale et une force de paix dans le monde.

    Rachid Nassouti

    La Sentinelle, 06/09/2022

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