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  • Algérie : Les agriculteurs vendent leurs produits directement au consommateur

    Algérie, agriculture, consommateur, #Algérie,

    Les agriculteurs sont désormais autorisés à commercialiser leurs produits directement au consommateur, sans intermédiaire. C’est ce qu’a indiqué le ministère du Commerce, lequel entend faire barrage, à travers cette disposition, à la spéculation.

    Les mandataires semblent être dans l’œil du cyclone. Longtemps désignés comme étant à l’origine de la spéculation, laquelle a un impact sur les prix de certains produits, notamment agricoles, les mandataires n’interviendront donc plus entre le producteur et le consommateur.

    Dans un communiqué publié samedi soir, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a appelé tous les agriculteurs à commercialiser, à partir de ce dimanche, leurs différents produits directement au consommateur au niveau des marchés de gros et de détail, et ce dans le cadre de la lutte contre toute forme de spéculation, précise-t-on.

    «Dans le cadre des efforts consentis par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations pour la réglementation et la régulation des marchés, notamment dans le cadre de la poursuite des opérations de lutte contre toute forme de spéculation, le ministère annonce que les agriculteurs sont habilités à commercialiser leurs différents produits directement au consommateur au niveau des marchés de gros et de détail, à travers tout le territoire national, et ce à partir du dimanche 5 septembre 2021», a-t-on affirmé dans le même communiqué.

    Cela, souligne-t-on, «sans autorisation préalable et sans le recours à un mandataire». Cette décision entend régler le problème de la spéculation sur les prix pour à la fois préserver le pouvoir d’achat des ménages mais aussi consolider la marge bénéficiaire des agriculteurs. Ces derniers se plaignent, en effet, d’un manque à gagner qui profite plus aux intermédiaires de la vente qu’aux producteurs qu’ils sont.

    Les modalités de la mise en œuvre de cette mesure ne sont cependant pas encore connues.

    Cette décision aura-t-elle une incidence sur les prix des produits agricoles ? Ces derniers ont, en effet, enregistré une flambée ces derniers jours, au grand dam des ménages algériens dont le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder.

    Les prix de certains fruits et légumes ont ainsi enregistré une augmentation particulière depuis quelques jours. Des prix excessifs, selon l’Association des consommateurs qui a alerté quant à l’impact de cette flambée sur le pouvoir d’achat des citoyens, notamment à la veille de la rentrée sociale et scolaire.

    L’Association des commerçants a, de son côté, confirmé cette hausse des prix, laquelle est, selon eux, «justifiée». Cette augmentation des prix serait le résultat de plusieurs facteurs, à savoir le manque de main-d’œuvre, les grandes chaleurs et les incendies, l’augmentation des charges des commerçants, mais surtout la sécheresse, selon les précisions du président de l’ANCA, qui n’évoque pas du tout le facteur spéculation qui, selon les observateurs, est souvent à l’origine de l’augmentation des prix.

    Le Jeune Indépendant, 06/09/2021

  • L’Europe dénonce l’entrée massive de tomates du Maroc et la Turquie

    L’Espagne et d’autres pays européens ont dénoncé l’entrée massive de tomates et de fruits d’été en provenance du Maroc et de la Turquie.

    La question a été abordée mardi par les ministres de l’agriculture de l’Union européenne lors d’un Conseil « Agriculture » qui s’est tenu à Luxembourg. Organisé deux fois par an, ce Conseil permet à la Commission de faire le point sur la situation des différents marchés agricoles.

    Le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a déclaré lundi à Efeagro qu’il existe des préoccupations concernant « la situation du marché de la tomate, les importations en provenance de pays tiers et la manière dont notre production en est affectée en termes de prix et de surface cultivée ».

    « En ce qui concerne les tomates et les fruits d’été, les États membres font état d’une pression croissante ces dernières années de la part des importations en provenance de pays tiers, notamment la Turquie et le Maroc. Ainsi, ils demandent que les accords d’importation avec ces pays soient revus », indique un document qui a été préparé pour la réunion.

    Fresh Plaza, 01/07/2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, agriculture, produits agricoles, fruits d’été, légumes, Maroc, Turquie,

  • Algérie: L’urgence de la diversification

    Désigné à la tête du nouveau gouvernement par le Président Abdelmadjid Tebboune, le nouveau Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, doit former son staff gouvernemental dans les prochains jours.

    La nouvelle équipe gouvernementale aura la lourde tâche de conférer sa pleine efficacité au développement économique et de valoriser les résultats obtenus, grâce aux efforts déployés par le gouvernement précédent durant ses 18 mois d’exercice. Le chef de l’État a, quant à lui, fixé une priorité : poursuivre le redressement économique et financier du pays dans des conditions, certes, difficiles, mais surmontables. «Les questions futures seront économiques et sociales. Elles sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers», a-t-il rappelé. La pandémie de la Covid-19 et la chute des prix du pétrole, ainsi que la baisse de la demande d’hydrocarbures à l’échelle mondiale ont, certes, affaibli l’environnement macroéconomique de l’Algérie, mais le problème de fond reste la trop grande dépendance aux revenus de la rente pétrolière, d’autant que les assises d’une économie suffisamment diversifiée ne sont pas encore consolidées. Cette diversification revêt un caractère d’urgence, dans la mesure où l’économie est exposée aux fluctuations du prix du baril, dont les cours ne cessent de baisser depuis 2014. Ce repli spectaculaire a amputé les revenus du pays et contrarié fortement ses plans de développement.

    Cela étant, les conditions d’une mobilisation de l’ensemble des compétences en faveur de la relance économique existent. Le pays a l’avantage d’avoir une marge de manœuvre intéressante pour réussir sa relance économique, principalement grâce à une dette extérieure nulle. Il dispose de précieuses ressources alternatives et d’atouts, comme l’agriculture, le secteur industriel, le tourisme, un capital appréciable de jeunes entrepreneurs enthousiastes et pleins d’idées innovantes, une diaspora industrieuse et qualifiée. La réforme économique en cours devrait encourager les investissements étrangers, permettre à un éventail plus large d’acteurs socio-économiques, non guidés par leurs seuls intérêts individuels, de contribuer aux efforts de redressement économique.

    L’expérience malheureuse de pseudo-capitaines d’industrie fabriqués de toute pièce est encore vivace dans tous les esprits. La conjoncture que vit le pays ne l’autorise pas à se contenter de simples ajustements techniques à sa politique économique. Les dysfonctionnements d’un modus vivendi, générés par la mauvaise gouvernance de l’ancien régime, sont suffisamment apparents pour y remédier. Tout l’enjeu pour le Premier ministre est de trouver très rapidement le bon rythme, de placer le curseur au bon endroit, avec un staff aguerri, compétent, soudé, travaillant dans la cohésion et avec détermination.

    Le gouvernement doit également améliorer sa communication et sa capacité à reconquérir la confiance des citoyens, pour leur expliquer les défis à affronter, la nécessité de justifier son action et les résultats qu’il est censé concrétiser. La défiance de nombreux Algériens à l’égard des institutions de l’État est un problème à régler.

    EL MOUDJAHID, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, pandémie, Covid-19, chute des prix du pétrole, baisse de la demande d’hydrocarbures, dépendance aux revenus de la rente pétrolière, agriculture, secteur industriel, tourisme, 

  • Eléments d’histoire sur l’agriculture algérienne (suite et fin)

    Partout l’histoire avance. Elle laisse de lourds héritages, mais les Hommes s’arrêtent, de temps en temps, pour marquer une halte rétrospective, pour se situer par rapport à leur histoire ; par rapport à leur passé glorieux ou lugubre, en vue d’en établir les acquis qui, du reste, constituent les références et les référents pour l’amorce du présent et l’affrontement du futur.

    Les prélèvements fiscaux ruineront, par ailleurs, les possibilités d’expansion des petits propriétaires et des petits jardiniers des banlieues péri-urbaines. Les sociétés paysannes avec un solide attachement au terroir, une mise en valeur intensive de la terre dans le cadre privé (droit melk) et une forte cohésion sociale resteront, comme par le passé, localisées ou cantonnées dans les espaces agricoles dominées par les villes, dans certains massifs montagneux (ou fonds de vallées) et à l’intérieur des zones oasiennes.

    Comme le signalait judicieusement R. Gallissot (32)  » la domination turque […] représente pour l’époque un fait d’extension de la souveraineté générale de l’Empire Ottoman « , et non comme le sera la domination coloniale un fait lié au développement d’un mode de production (le capitalisme). Les régions, commandées par des armées aux effectifs limités et par un corps de dignitaires  » turcs  » impose aux populations plus une pression fiscale qu’un contrôle sur les ressources foncières et forestières. La propriété individuelle est citadine avec la création de  » haouchs « , fermes où sont employés des  » esclaves blancs « , captifs des  » barbaresques « , des renégats ou des khammès indigènes.

    Jusqu’au XIXème siècle, comme le faisait remarquer Marx, l’Algérie aurait ainsi gardé des traces importantes de la forme de la propriété foncière (propriété tribale, collective et indivise) qu’il qualifiera d’archaïque (33). Cela ne signifie pas précise Marx que la propriété algérienne est purement collective. Des formes intermédiaires existent, telles que l’exploitation familiale non titrée ou la propriété individuelle transmissible, y compris dans les régions agro-pastorales. La forme d’organisation sociale restait, sur une immense partie du pays, à dominante tribale avec des ententes et/ou des conflits intra et inter tribus dans l’usage des ressources naturelles et/ou le contrôle de territoires- L’opposition équilibrée des groupes tenait lieu d’institutions et les communautés vivent sur le principe général du « divisez-vous pour ne pas être gouverné » car comme le note J. Berque dans un article de référence,  » ce qui unit une tribu Nord-Africaine, c’est sa volonté d’autonomie vis-à-vis du pouvoir central  » (34).

    A cette époque, les modes de production pré-capitaliste s’ordonnaient autour d’une superstructure politique (Régence Turque),  » façade étatique inconsistante cachant des formations socio-économiques locales et régionales quasi-indépendantes, fortement autarciques « . L’agriculture était organisée dans le cadre du mode de faire-valoir collectifs et féodaux et  » Les systèmes de production étaient fondés sur un équilibre agro-pastoral : production de céréales et utilisation de pacages et de parcours.  » (13)

    Si dans le précapitalisme, époque de la domination de la Régence turque,  » une armée peu nombreuse suffisait à mettre en allégeance  » des tribus, la colonisation française qui intervient en Algérie reste une forme d’extension du capitalisme triomphant en France (35).

    Cette colonisation a eu besoin non seulement de conquérir, c’est-à-dire d’occuper le territoire, mais aussi de défaire et de détruire par nécessité économique les formes de propriété et d’organisation sociale qui préexistaient. Fondée sur l’exploitation du pays et de ses habitants, elle a eu à mobiliser des terres et une main d’œuvre détachée de son groupe social d’appartenance, de sa communauté ou de sa tribu d’origine, main d’œuvre de salariés ou semi-salariés. L’examen du processus de destruction des tribus en Algérie s’est effectué en deux phases complémentaires : une phase de conquête du pays par la guerre, de domination des territoires et de  » compression  » (36) des tribus, d’une part, et d’autre part, une phase d’installation et de rationalisation de la colonisation par des moyens administratifs (organisation communale), économiques (fiscalité, monnaie, crédit) et juridiques (lois foncières).

    « Des systèmes de production et des redevances

    Les principaux systèmes de production en vigueur dans l’Algérie précoloniale, sont fondés sur des formes originales d’adaptation au milieu naturel, tirant parti des spécificités locales tout en valorisant les complémentarités régionales.  » La production agricole, très variable selon les régions et les périodes, se maintient à un niveau global modeste, assurant la subsistance d’une population de 3 à 5 millions d’habitants en année « normale », sans éviter les disettes périodiques. Mais, si aucun processus cumulatif de croissance ou d’intensification agricole ne se met en place, les écosystèmes, en revanche ne subissent guère de dégradation continue  » (37)

    De l’ère précoloniale à la conquête Française, les agriculteurs continuaient à s’adonner à des pratiques culturales rudimentaires. Charles André julien, dans son livre « Histoire de l’Algérie Contemporaine » fait remarquer en abordant, l’économie de la régence que :  » l’outillage et la techniques agricoles demeuraient primitifs, sans que l’autorité se souciât de les améliorer « . Pour s’y rendre compte, André julien fit noter que  » le Fellah avait souvent pour outil unique, une araire ou un soc en bois très dur, renforcé exceptionnellement par un sabot de fer, que traînaient soit deux bœufs soit un bœuf et un âne et qui ne faisait qu’écorcher le sol. Il s’y ajoutait parfois une herse en bois ou plus souvent un fagot d’épines chargées de pierre et une faucille droite. En Kabylie, les paysans forgeaient des socs et des serpes en fer  » (38)

    Dans les pratiques agricoles, les tribus ne cultivaient que les terres nécessaires à leur besoin; l’irrigation rationnelle fut très rare et on procédait souvent au creusement des rigoles, la plupart du temps, mal entretenus qui devenaient tantôt des marais ou de saignées de ravinement.

    Les habitants de la montagne par contre, connaissaient les labours de printemps, la fumure des sols et l’alternance des cultures. L’alternance des cultures et de la jachère constituait une tradition ancestrale dans le pays. A la période de la récolte et en l’absence de mécanisation, la moisson s’opérait à la faucille. L’excédent de la production est stocké dans des silos aménagés sur les hauteurs en lieu sec et soigneusement dissimulés. Ce système d’agriculture extensive est complété par un élevage également extensif, particulièrement l’ovin qui constitue l’essentiel de l’élevage auquel est associé l’élevage caprin et quelques vaches de race locale. Dans le sud, on élève des races camelines, alors que l’élevage équin est disparate dans presque toutes les régions du pays.


    A l’époque et même à l’ère de la colonisation Française et comme de coutume, les paysans procédaient souvent à la fin de la période estivale, à la pratique de l’écobuage et l’incération des broussailles et des friches à partir desquelles on obtient des cendres que l’on utilise pour amender le sol, était une pratique courante. Les producteurs sont par ailleurs, soumis à diverses ponctions sous formes de redevances, tributs ou impôts (notamment sous l’administration turque), mais celles-ci prennent rarement des proportions démesurées et revêtent généralement un caractère collectif et non individuel. Quant à l’appropriation inégale des moyens de production, elle conduit certes au développement des inégalités sociales et à diverses formes d’exploitation, mais la force des liens communautaires permet d’épargner aux catégories défavorisées, la précarité totale. Cependant, il y’a lieu de noter qu’en Algérie, fit remarquer Omar Bessaoud  » l’immense héritage historique associé aux conditions climatiques, les modes d’organisation et d’appropriation des espaces par les communautés paysannes d’une part, et les difficultés d’émergence d’un Etat central, corrélativement avec l’instabilité sociétale et les diverses colonisations agraires qu’a vécues le pays, le long de son processus historique d’autre part, semblent faire obstacle, à travers les âges, à la constitution et à l’instauration d’une paysannerie algérienne pleinement attachée à la terre  » .(39)

    L’appropriation collective des terres, l’exploitation extensive du sol et les modes de vie pastoraux et semi pastoraux ont eu, semble-t-il, jusqu’à la fin du 19ème siècle, le primat en Algérie. Avant la colonisation Française, les propriétés paysannes ne se sont développées qu’en périphérie des villes ou cités qui constituaient jadis, le siège des Etats des dynasties d’alors, installées en Algérie dans certains massifs montagneux ou dans les oasis.

    Ce sont essentiellement dans ces régions qu’a évolué une paysannerie, plus ou moins, enracinée au sol, usant des méthodes et de pratiques souvent intensives d’exploitation des ressources en terres et en eau que l’avènement de la colonisation opèrera la rupture la plus radicale dans l’utilisation complémentaire des espaces agricoles et de leurs ressources, mais qui a de surcroit, totalement bouleversé la situation de cohésion sociale qui prévalait avant la colonisation de telle sorte que l’assise paysanne en Algérie a été complètement ruinée donnant lieu à des communautés rurales amplement paupérisées.

    Plus tard, la colonisation de l’Algérie à partir de 1830  » a complètement transformé la société précapitaliste qui existait jusque-là. Outre la quasi-disparition de l’économie urbaine traditionnelle par la conquête des grandes villes et l’afflux de produits industriels européens, ce fut surtout la confiscation des terres et le démembrement de la propriété collective des tribus qui minèrent la paysannerie algérienne  » (40)

    L’agriculture va être, d’une part amputée d’une grande partie de son support foncier par suite de la spoliation par les colons des terres agricoles les plus productives, d’autre part, elle va être intégrée aux rapports marchands à travers la vente des produits, du salariat, de l’usure, de l’impôt. Dans cette mesure, les structures économiques et politiques seront totalement bouleversées.
    M. KH.

    Le Maghreb, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, agriculture, colonisation,

  • Sahara Occidental : Le rapport d’enquête qui fait trembler M6

    UN MÉGA POLE DE PRODUCTION DE LA TOMATE À DAKHLA, OU L’EXPLOITATION ILLÉGALE DES TERRES SAHRAOUIES : Le rapport d’enquête qui fait trembler M6

    La Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs espagnols (COAG) et l’ONG espagnole des droits humains « Mundubat » ont dénoncé la création d’un grand pôle de production de la tomate dans les territoires occupés du Sahara occidental aux dépens des agriculteurs sahraouis, selon les révélations du journal espagnol El Economista. Les deux organisations accusent vertement le roi du Maroc de construire illégalement un pôle de production de la tomate à Dakhla occupée, selon un rapport d’enquête qu’elles ont révélé jeudi dernier. Un rapport dans lequel Mohammed 6, ainsi que son ministre de l’Agriculture, sont nommément accusés de pratiques illégales. 
    Sous l’intitulé « Droits de l’Homme et entreprises transnationales au Sahara occidental : le cas de la tomate », le rapport explique comment cinq grands groupes, dont certains détenus par Mohamed VI et le ministre marocain de l’Agriculture, exploitent des terres fertiles dans les territoires sahraouis occupés pour créer l’un des plus grands centres de production de tomates au monde. L’un des principaux groupes installés dans les territoires sahraouis occupés, est « Les Domaines Agricoles », précise le journal espagnol. « Ce groupe appartient au holding du roi Mohamed VI et produit des tomates et des melons sous la marque +Les Domaines+. Il a été créé à Dakhla en 1989 », ajoute El Economista. Il précise que la filiale de ce groupe, le Groupe d’Exportation des Domaines Agricoles (GEDA), est en charge du stockage, du conditionnement et du transport, entretient une relation de partenariat avec l’entité française Frulexo, basée à Saint Charles International, à Perpignan3. 
    Le journal parle également de la présence, à Dakhla occupée, du groupe Domaines Abbes Kabbage (DAK), filiale du groupe Kabbage, dirigé par l’ancien maire d’Agadir, Tariq Kabbage, et qui a pour associé, dans plusieurs projets, l’actuel ministre de la Pêche et de l’Agriculture, Aziz Akhannouch (…) DAK possède des usines de conditionnement de tomates sur le territoire marocain ». Le rapport du COAG et de Mundubat pointe de « multiples irrégularités du mégaprojet agricole que l’oligarchie marocaine commet autour de Dakhla, parmi lesquelles la violation des droits fondamentaux du peuple sahraoui et la discrimination au travail envers cette population, l’usurpation de leurs ressources naturelles locales (…) et la fraude contre les consommateurs européens sur l’étiquetage ». 
    La production agricole au Sahara occidental occupé est concentrée dans un périmètre d’environ 70 km autour de la ville de Dakhla. On y produit essentiellement de la tomate (80%) et du melon (20%). En tout, on estime le nombre d’emploi direct à 14 000 au niveau des unités de production de Dakhla. « La grande majorité des salariés sont des Marocains, beaucoup originaires de la région du Souss », indique le journal précisant que le fait de favoriser la main-d’œuvre marocaine s’explique par la volonté de Rabat de poursuivre sa politique de modifier la composante démographique des territoires sahraouis occupés. 
    Par ailleurs, le rapport accuse le Maroc de non-respect de la traçabilité et de l’étiquetage des produits agricoles de la région. « Le transport des tomates depuis Dakhla jusqu’à Agadir, en territoire marocain, se fait par voie terrestre, dans des camions. (À Dakhla) elles sont mélangées au reste de la production de tomates des serres de cette région (…) L’utilisation de la voie terrestre rend extrêmement difficile la traçabilité du produit, et il n’existe pas de mécanismes transparents et clairs permettant de suivre le produit entre sa sortie des serres et son arrivée dans les usines de conditionnement d’Agadir », note le document.
    M. B.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs espagnols, COAG, Mundubat, tomates, agriculture, Dakhla,  
  • Un rapport d'enquête accuse le Maroc d'exploiter illégalement des terres agricoles sahraouies

    La Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs espagnols (COAG) et l’ONG espagnole des droits humains Mundubat ont dénoncé la création d’un grand pôle de production de la tomate dans les territoires occupés du Sahara occidental aux dépens des agriculteurs sahraouis, indique le journal espagnol El Economista.

    Les deux organisations accusent le roi du Maroc de construire illégalement un pôle de production de la tomate à Dakhla selon un rapport d’enquête qu’elles ont révélé jeudi dernier. Un rapport dans lequel le roi du Maroc ainsi que son ministre de l’Agriculture sont nommément accusés de pratiques illégales. Sous l’intitulé « Droits de l’Homme et entreprises transnationales au Sahara Occidental : le cas de la tomate », le rapport explique comment cinq grands groupes, dont certains détenus par Mohamed VI et le ministre marocain de l’Agriculture, exploitent des terres fertiles dans les territoires sahraouis occupés pour créer l’un des plus grands centres de production de tomates au monde. L’un des principaux groupes installés dans les territoires sahraouis occupés, est « Les Domaines Agricoles », précise le journal espagnol. « Ce groupe appartient au holding du roi Mohamed VI et produit des tomates et des melons sous la marque +Les Domaines+. Il a été créé à Dakhla en 1989 », ajoute El Economista. Il précise que la « filiale de ce groupe, le Groupe d’Exportation des Domaines Agricoles (GEDA), est en charge du stockage, du conditionnement et du transport, entretient une relation de partenariat avec l’entité française Frulexo, basée à Saint Charles International, à Perpignan ». Le journal parle également de la présence, à Dakhla, du groupe Domaines Abbes Kabbage (DAK), filiale du groupe Kabbage, dirigé par l’ancien maire d’Agadir, Tariq Kabbage, et qui a pour associé, dans plusieurs projets, l’actuel ministre de la Pêche et de l’agriculture, Aziz Akhannouch (…) DAK possède des usines de conditionnement de tomates sur le territoire marocain ».
    Le rapport du COAG et de Mundubat pointe de « multiples irrégularités du mégaprojet agricole que l’oligarchie marocaine commet autour de Dakhla, parmi lesquelles la violation des droits fondamentaux du peuple sahraoui et la discrimination au travail envers cette population, l’usurpation de leurs ressources naturelles locales (…) et la fraude contre les consommateurs européens sur l’étiquetage ». La production agricole au Sahara occidental occupé est concentrée dans un périmètre d’environ 70 km autour de la ville de Dakhla. On y produit essentiellement de la tomate (80%) et du melon (20%). En tout, on estime le nombre d’emplois directs à 14 000 au niveau des unités de production de Dakhla. « La grande majorité des salariés sont des Marocains, beaucoup originaires de la région du Souss », indique le journal précisant que le fait de favoriser la main-d’œuvre marocaine s’explique par la volonté de Rabat de poursuivre sa politique de modifier la composante démographique des territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, le rapport accuse le Maroc de non-respect de la traçabilité et de l’étiquetage des produits agricoles de la région. « Le transport des tomates depuis Dakhla jusqu’à Agadir, en territoire marocain, se fait par voie terrestre, dans des camions. (A Dakhla) elles sont mélangées au reste de la production de tomates des serres de cette région (…) L’utilisation de la voie terrestre rend extrêmement difficile la traçabilité du produit, et il n’existe pas de mécanismes transparents et clairs permettant de suivre le produit entre sa sortie des serres et son arrivée dans les usines de conditionnement d’Agadir », note le document.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, ressources naturelles, agriculture, terres sahraouies,
  • Eléments d’histoire sur l’agriculture algérienne

    Par: Mohamed Khiati

    Partout l’histoire avance. Elle laisse de lourds héritages, mais les Hommes s’arrêtent, de temps en temps, pour marquer une halte rétrospective, pour se situer par rapport à leur histoire ; par rapport à leur passé glorieux ou lugubre, en vue d’en établir les acquis qui, du reste, constituent les références et les référents pour l’amorce du présent et l’affront du futur.

    Espace physique sur lequel, se sont entrecroisés, depuis la nuit des temps, des flux Humains, l’Algérie fut l’objet de toutes les convoitises, car terre d’attraction et de légende, le pays, tant par sa position stratégique que par sa diversité et ses richesses naturelles multiples et diverses, offre d’immenses garanties de prospérité.

    Les Algériens d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ceux qui sont d’hier, d’aujourd’hui et de demain ont gardé et garderont toujours le même sentiment d’appartenance à la patrie. Ils sont nourris du sens de fierté. C’est l’histoire qui le confirme, à travers les âges. C’et un fait dont nul ne peut en disconvenir.

    Dans ce modeste essai, nous tenterons de traiter quelques éléments d’histoire sur l’évolution de l’agriculture algérienne avant la colonisation française notamment en ce qui concerne le mode de vie de la société, la paysannerie algérienne contemporaine, l’occupation de l’espace, les vocations naturelles et le foncier agricole.
    Déjà examiné en profondeur, le territoire algérien dans sa globalité apparaît comme écrit par des sociétés successives à tel point que dans cet espace composite, chaque legs du passé se lit avec une étonnante schématisation, font valoir de nombreux historiens et essayistes.

    Dans cet immense espace composite, le territoire agricole, apparaît comme dépendant parfaitement des aléas naturels et notamment climatiques,  » c’est le produit de transformations inséparables d’un contexte historique (mouvements démographiques, histoire politique, évolution des techniques et politiques agricoles et/ou économiques d’ensemble) qui a conditionné l’adaptation des hommes à ces contraintes » (1)

    De tout temps, les sociétés rurales se sont constituées autour de la gestion et de l’exploitation des ressources naturelles : eau, terre, pâturage, selon l’abondance des terres et la densité des populations.  » Les terres étaient réparties, partagées entre terroirs de groupements familiaux et à réserves à usage collectif en fonction des modes d’exploitation des ressources par l’activité agricole intensive et l’arboriculture, l’agriculture et l’élevage extensif.
    Cela dit et en prélude, faut-il dire que du temps de la Numidie antique, les espaces ruraux étaient déjà complémentaires et les populations adaptaient leurs cultures et pratiques agricoles aux éléments naturels offerts par les divers types de territoires de telle manière, affirment les récits historiques, que les montagnes étaient caractérisées par la pratique de l’arboriculture notamment les oliveraies ; les plaines sèches, par l’orge, les blés et les élevages. Les forêts quant à elles étaient utilisées pour le bois, la chasse et la cueillette. Tandis que les terres de cultures étaient réputées pour le maraichage, les vergers et autres cultures vivrières.


    Le retour à l’histoire confirme pour autant, cette tendance d’édification du territoire agricole. Samir AMIN dans son ouvrage  » Le Maghreb Moderne, en parlant de ce bloc indivise à l’époque de la préhistoire, devenu Le Maghreb depuis la conquête musulmane ( les Foutouhate) dont fait partie l’Algérie actuelle, souligne que :  » (le Maghreb) situé à la lisière du monde des agriculteurs méditerranéens et du domaine de parcours des éleveurs … a été depuis la préhistoire disputé entre ces deux modes de vie irréductibles. Depuis des siècles, des millénaires peut être, les nomades berbères – les Gétules des Romains- l’ont emporté sur les paysans, berbères eux aussi, confinés dans de minuscules régions, le plus souvent montagneuses  » (3)

    L’histoire, la plus ancienne, retiendra qu’à coté des berbères, populations autochtones, les Phéniciens s’installèrent pour créer des comptoirs côtiers dont, le plus célèbre, dit-on, fût Carthage. Ces derniers n’ont pas essayé d’entamer inexorablement l’arrière pays. Les phéniciens à vocation mercantiliste ne s’occupèrent pas de l’agriculture au moment où les autochtones pratiquaient une gamme variée de spéculations alliant arboriculture, maraîchages, céréales et élevage. Certains récits d’histoire font état de ce fait que depuis leur installation sur les côtes du Maghreb en général, les phéniciens ont initié la culture de la vigne et introduit les cultivars orientaux, conduisant à cette conclusion que ce sont ces vignes croisées avec les formes sauvages autochtones qui ont donné le fond de l’encépagement maghrébin le plus ancien qui, au cours des siècles a donné naissance à des variétés locales.
    Les montagnards s’occupèrent de l’exploitation du potentiel existant et des ressources disponibles en zones de montagnes de telle sorte que vergers et oliveraies occupaient de larges superficies. Par ailleurs pour des raisons liées à la guerre et à la chasse, les numides élevaient des chevaux.

    Beaucoup de récits historiques et de vestiges attestent qu’à l’époque les céréales (blé et orge de la Numidie) étaient développées avant le 3ème siècle et que Massinissa, le chef berbère, qui tenta d’asseoir la propriété individuelle et familiale des populations des massifs montagneux dans le cadre d’une politique de construction de l’Etat,  » envoya régulièrement des quantités importantes de grains et suppléait à l’insuffisance de la production en Sicile, dans l’Empire romain et en Grèce « (4).

    Mais bien que les céréales furent l’une des principales productions, il n’en demeure pas moins que l’élevage restait l’activité première de l’époque. Les cheptels d’élevage furent si importants que l’historien grec Polybe ayant vécu au 2ème siècle avant .J.C  » ne pensait pas que l’on puisse trouver rien de semblable dans tout le reste de la terre « (5)

    A cette époque même, dans la Numidie antique, les Romains tentèrent de remodeler l’espace et le territoire agricoles. Ils introduisirent la monoculture céréalière en établissant une rupture d’avec les pratiques agricoles complémentaires déjà existantes en ne faisant qu’accroître les superficies de cultures traditionnelles (céréales, vignes et oliviers), sans toutefois introduire de nouvelles spéculations. A titre d’illustration, l’époque romaine, la production viticole de l’Algérie était connue et exportée en Italie. Il s’agissait notamment de raisins de table tardifs à baies résistantes

    Or et cependant, concernant la production céréalière, l’euphémisme  » Algérie grenier de Rome » n’était en fait qu’une mystification et une vue de l’esprit. L’Algérie romaine  » n’a jamais exporté plus de 800.000 quintaux de grains, ce qui, compte tenu des techniques de stockage et de transport, paraît considérable  » fait remarquer Roger Dumont (6)

    Les algériens contemporains continuèrent de pratiquer la céréaliculture et l’arboriculture (oliviers et figuier notamment) corrélativement avec les élevages, mais Rome, avec sa frontière bien gardée -les Limes- a permis l’extension de la civilisation agraire que les autochtones, cultivateurs pour la plupart, ont pu adapter et étendre avec une grande capacité de telle sorte que même les nomades refoulés au delà des frontières, au sud des Limes, avec les sédentaires ont imprégné le pays de leur civilisation agraire.  » Dans l’ensemble du domaine méditerranéen, la culture sèche des céréales, les plantations de vigne, d’oliviers, de figuiers et d’amandiers ont donné aux plaines favorisées comme aux montagnes un aspect riant et ordonné » (7)

    Dans une grande partie de la steppe de l’Algérie orientale, ils ont su installer une vie agricole sédentaire en construisant des points d’eau et des réseaux d’irrigation dont les ruines témoignent encore aujourd’hui de leur importance.

    Par contre, les œuvres de civilisation agraire, dans l’Algérie numide occidentale furent beaucoup moins importantes, liées à ce que les Limes suivaient en gros, la limite sud du Tell, c’est à dire celle du domaine méditerranéen, laissant les Hautes Plaines aux nomades gétules. Il en découle que le territoire agricole apparaît très disparate et loin d’être homogène. Les conditions de relief et de climatologie ont par ailleurs agi en tant que facteurs de différenciation.

    L’instauration de cités, de conglomérations urbaines et de réseaux de villae (villes) et d’exploitations agricoles à leurs pourtours a permis aux sédentaires y résidant de s’adonner aux cultures et aux élevages. Les nomades, quant à eux, refoulés vers le sud, continueront à pratiquer l’élevage pastoral sur des territoires échappant à l’emprise de l’Empire romain.

    Toutefois les populations urbaines romanisées et celles ralliées à la cause romaine vont, pour longtemps, avoir une emprise sur le monde rural en s’adonnant à des prélèvements de vivres et de richesses créées. Aux romains se succèdent vandales et Byzantins. La domination vandale s’est traduite dans les faits, par l’expropriation des romains et le partage du butin conquis entre ces nouveaux vainqueurs. Les meilleures terres furent redistribuées et sur l’ensemble de l’espace agricole occupé, l’on reconduit les anciens modes de faire-valoir indirects en vigueur, avec toutefois, cette mention que les terres sont ici, confiées moyennant des redevances aux romains qui, parmi eux, ceux qui n’ont pas été dépossédés, payaient un impôt, mais néanmoins moins lourd que celui des temps du gouvernement impérial.

    A l’époque, on assistait à l’extension de la nomadisation que les conquêtes romaines et vandales n’ont pu freiner et  » les campagnes militaires des Byzantins se trouvent limitées aux couloirs de communication entre les massifs montagneux où l’indépendance des sédentaires berbères se renforce… (Et) jamais elles ne pénètrent sur les Hauts plateaux et dans le désert où les tribus chamelières nomadisent librement  » (8).

    La conquête musulmane à partir du 7ème siècle donne un nouvel essor au territoire; Le nomadisme qui était déjà une pratique ancestrale en Orient, marque une ère florissante dans ce pays du Maghreb associé toutefois, avec l’introduction de nouvelles races animales, des cultivars et des espèces végétales.

    Du mode de vie à l’ère précoloniale

    Les populations algériennes contemporaines peuplèrent les villes anciennes ou nouvelles auxquelles, ils imprimèrent un nouveau mode à la vie, avec cependant cette observation, qu’ils ne sortirent que rarement de leurs cités laissant les campagnes du Tell et particulièrement le Constantinois aux humbles paysans berbères. Les nomades, quant à eux, plus ou moins confinés dans le sud de l’ancien Limes romain, s’associèrent aux tribus arabes venus de l’Orient. Ils s’adonnèrent au pastoralisme dans de vastes zones steppiques dont les systèmes de production restent toutefois, marqués par les mêmes dominantes et les mêmes modes d’organisation commandés par la difficulté à domestiquer un milieu soumis parfaitement à l’aléa climatique.

    Arrêtons-nous ici pour dire que pendant des siècles  » les cultures n’ont dominé que dans des aires particulières et exiguës, oasis, hautes vallées atlasiques, périphérie des villes, et, plus largement, dans l’arrière pays des ports. Les oasis et les vallées de montagne, où des quinteniers (Khammès) et des paysans indépendants pratiquaient une agriculture intensive, pourvoyaient le nord du Maghreb en produits fortement valorisés, dattes, henné, noix et brou, miel…Etapes des caravanes qui convoyaient de nombreuses marchandises à travers le Sahara et jusqu’aux ports atlantiques et méditerranéens  » (9).

    M. KH.

    Le Maghreb, 03 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, agriculture, sociétés rurales, Numidie, Maghreb,

  • L’Europe interdit les pesticides, mais en produit et en exporte au Maghreb

    par Karima Moual

    Au Maroc, en Algérie et en Tunisie, certains dénoncent l’achat de 181 produits chimiques qui ne sont pas commercialisés dans l’UE. Les lacunes du règlement relatif à l’importation et les dangers pour la santé des produits retournés.

    Ce que nous trouvons dans les rayons du supermarché, ou dans l’étal de notre marchand de légumes préféré, doit être sain et sûr, mais il est faux de penser qu’il suffit de garantir ces deux caractéristiques uniquement à l’intérieur des frontières nationales. La sonnette d’alarme vient du sud de la Méditerranée, plus précisément de trois pays du Maghreb : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, où l’on se plaint de la commercialisation de pesticides dangereux produits par l’Europe, qui interdit leur utilisation à l’intérieur de ses frontières mais continue à les produire pour les exporter ailleurs. Il est bien connu qu’il existe des êtres humains de première classe et de seconde classe, mais le fait que ce concept de double standard soit si effrontément réglementé par le continent des droits ne peut qu’être embarrassant.

    En revanche, si des restrictions sont appliquées en Europe, on profite des failles pour vendre des produits toxiques, exposant ainsi le Maghreb aux poisons fabriqués dans l’UE. Si nous examinons les données de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), nous trouvons pas moins de 181 produits chimiques qui sont interdits de commerce mais peuvent être exportés. Pourquoi ? On dit que le diable est dans les détails, et c’est également le cas : la responsabilité finale de ces achats n’incombe pas aux fabricants mais aux pays importateurs. Selon la convention de Rotterdam, toute exportation doit être notifiée à l’Agence européenne des produits chimiques. Dans plus de la moitié des cas, les autorités compétentes du pays importateur doivent non seulement être informées, mais aussi notifier en retour leur consentement à recevoir ces produits. Toutefois, 40 % de ces substances (pas moins de 73 articles) ne sont pas soumises au consentement. L’entreprise de fabrication européenne peut donc souvent se passer de l’approbation des autorités pour vendre ces pesticides très toxiques aux entreprises d’importation locales.

    Il n’est donc pas surprenant que, ces dernières années, la voix de la dénonciation s’élève de plus en plus, avec des rapports effrayants, sur les problèmes liés à l’utilisation excessive des pesticides et au manque de dispositifs de protection chez les agriculteurs qui les utilisent. Parce que les effets de ces substances sur la santé peuvent être importants non seulement par contact direct et inhalation, mais aussi par contamination de la chaîne alimentaire une fois libérées dans l’environnement. Des chiffres ? Les intoxications dans le monde (mortelles ou non) sont passées de 25 millions en 1990 à 385 millions aujourd’hui, touchant près de la moitié des travailleurs agricoles, a révélé le Pesticide Action Network (PAN) en décembre 2020.

    En Tunisie, l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) a estimé en 2015 que l’utilisation de pesticides très dangereux pouvait expliquer en partie l’augmentation des cancers dans le pays. Enfin, la Banque mondiale a estimé en 2018 que sur les 276 substances actives utilisées dans le pays, au moins 84 avaient un effet néfaste sur la santé. Cela suffira-t-il à changer ce double standard ? Probablement pas. Et donc, comme mentionné dans l’introduction, ceux qui pensent qu’ils ne sont protégés qu’à l’intérieur de leurs propres frontières ont tort, car l’économie circulaire fonctionne dans plusieurs directions, et ne peut pas toujours être considérée comme vertueuse. Les pays tiers qui reçoivent ces produits dangereux cultivent en fait des fruits et des légumes qui sont à leur tour exportés à bon prix, même vers notre Vieux Continent, et selon toute vraisemblance aussi dans les rayons de notre supermarché ou sur l’étal de notre marchand de légumes de confiance.

    La Repubblica, 18 mai 2021

    Etiquettes : Pesticides, agriculture, Union Européenne, UE, exportation, Maghreb, interdiction, Maroc, Algérie, Tunisie,

  • Le Maroc, le pays qui contrôle les plus grandes réserves d’un minerai essentiel à la vie

    Le Sahara occidental était une colonie espagnole jusqu’en 1975, et bien que les Sahraouis revendiquent leur indépendance, le Maroc considère ce territoire comme le sien.

    S’il est un minéral qui possède des propriétés essentielles à la vie et qui joue un rôle important dans l’alimentation de la population mondiale croissante, c’est bien le phosphate.

    On en extrait le phosphore qui est présent dans chaque cellule de l’être humain car il est vital dans les processus biochimiques de base du corps.

    Nous pouvons le trouver dans la structure de l’ADN, la membrane cellulaire ainsi que dans les os et les dents et nous l’obtenons à partir des aliments que nous mangeons.

    Si nous nous concentrons sur l’industrie alimentaire, les phosphates sont essentiels pour produire des engrais pour les cultures.

    Et à l’heure où l’on s’attend à ce que les besoins alimentaires de la population mondiale augmentent de 70 % dans les années à venir, on comprend l’intérêt qu’elle présente pour l’avenir de l’humanité.

    Cependant, le phosphate est un minéral rare qui ne peut être synthétisé en laboratoire, c’est-à-dire qu’il ne peut être produit artificiellement. Il doit être extrait des roches phosphatées par des procédés miniers.

    Pourquoi l’absence de phosphore dans l’univers réduit les chances de trouver une vie extraterrestre
    Comme si cela ne suffisait pas, l’exploitation de ce minerai est impliquée dans un conflit géopolitique depuis plus de 30 ans : le conflit du Sahara occidental.

    Le journaliste de la BBC Matthew Davies s’est rendu dans cette région pour découvrir cette industrie.

    Un territoire contesté

    Le Sahara occidental est une zone faiblement peuplée, essentiellement désertique, située sur la côte nord-ouest de l’Afrique.

    Ancienne colonie espagnole, elle a été annexée par le Maroc en 1975. Depuis lors, elle fait l’objet d’un long conflit territorial entre le Maroc et le peuple sahraoui, dirigé par le Front Polisario.

    La République arabe sahraouie démocratique, déclarée par le Front Polisario en 1976, a été reconnue par de nombreux gouvernements et est membre à part entière de l’Union africaine.

    Cependant, le Maroc qualifie ce conflit d’ »artificiel » et considère que le Sahara fait partie intégrante de son territoire.

    6 ressources que vous ne connaissez peut-être pas, nous sommes à court de
    Les Nations unies décrivent ce territoire de près de 270 000 kilomètres carrés, essentiellement composé de sable, comme un territoire non autonome, mais reconnaissent son droit à organiser un référendum d’autodétermination, qui n’a pas encore eu lieu.

    Compromis

    Une bande minée et fortifiée longe le territoire contesté et sépare la partie occidentale, administrée par le Maroc, de la zone orientale contrôlée par le Front Polisario.

    La majorité de la population sahraouie a fui pendant les 16 années d’insurrection – jusqu’à ce que les Nations unies négocient une trêve en 1991 – et vit dans des camps de réfugiés en Algérie.

    Le gouvernement de Rabat se dit engagé dans les efforts de l’ONU pour surmonter l’impasse actuelle et « parvenir à une solution politique acceptable, réaliste, durable et mutuellement convenue, basée sur l’initiative marocaine pour le statut d’autonomie du Sahara » qui respecte l’intégrité territoriale du pays et sa souveraineté.

    « Si vous regardez une carte du Maroc, [pour eux] le Sahara n’est qu’une province du sud », explique Stephen Zunes, professeur de politique et d’études internationales à l’université de San Francisco, en évoquant l’histoire complexe de la région du Sahara occidental.

    Mais le territoire abrite des réserves de phosphate et de riches zones de pêche au large de ses côtes, et le Sahara occidental ne semble pas encore avoir exploité de gisements pétroliers offshore.

    Contrôle des mines

    Aujourd’hui, le Maroc contrôle non seulement les principales villes et les riches zones de pêche le long de la côte du Sahara occidental, mais aussi l’extraction du minerai.

    Par conséquent, le contrôle de cette ressource est devenu plus qu’un simple enjeu économique, étant donné les questions juridiques et le différend sur la souveraineté nationale sur le territoire.

    Yahoo News, 25 fév 2020

    Etiquettes : Maroc, phosphates, fertilisants, Sahara Occidental, agriculture,


  • Sénégal : Projet visant à réduire les formalités administratives sur les importations de plantes et de semences pour les entreprises locales

    L’initiative vise à renforcer la compétitivité du secteur agricole sénégalais

    Les entreprises sénégalaises qui dépendent des importations de plantes et de semences bénéficieront de processus plus simples et plus rapides pour recevoir leurs expéditions grâce à un nouveau projet co-créé par le gouvernement et le secteur privé avec le soutien de l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce.

    Le nouveau projet, annoncé aujourd’hui, numérisera les processus clés régissant les importations de plantes et de semences, allégeant le fardeau des commerçants, des agriculteurs, des distributeurs et des petites entreprises qui ont souvent attendu des jours pour que leurs dossiers soient examinés, effectuant généralement plusieurs voyages pour s’entretenir avec les fonctionnaires. de différentes agences en cours de route.

    L’objectif primordial du Sénégal est de stimuler la production agricole et d’accroître la contribution du secteur à l’économie locale. L’agriculture représente actuellement environ 10% de la production totale du Sénégal mais emploie 69% de sa main-d’œuvre.

    Les importations de plantes et de semences sont des intrants importants dans la production agricole, mais de nombreux acteurs du secteur ont eu du mal à identifier et à comprendre les formalités administratives nécessaires pour se conformer aux processus d’importation et ont ensuite perdu du temps à livrer ces registres et à les faire vérifier pendant que leurs denrées périssables attendent dans les ports. d’entrée.

    Ce nouveau projet de deux ans identifiera les processus qui devraient être automatisés et les produits végétaux qui bénéficieraient le plus d’une approche modernisée et d’un examen des cadres juridiques et réglementaires applicables. Il concevra et mettra en œuvre des solutions numériques, formera les agents des frontières à leur utilisation et informera les commerçants et autres sur le fonctionnement du nouveau système.

    Les projets de l’Alliance reposent sur la collaboration entre les secteurs public et privé tout au long de l’initiative pour identifier plus efficacement les causes profondes des barrières commerciales et mettre en œuvre des solutions qui profitent aux deux parties. Le Ministère de l’Agriculture (à travers sa Direction de la Protection des Végétaux), l’Autorité des Douanes et le Guichet Unique du Sénégal (Gaindé 2000) seront les principaux partenaires du secteur public.

    Le projet numérisera deux processus d’importation clés de produits à base de plantes et de semences sélectionnées, à savoir les oignons, les patates douces orange, les tomates cerises et les pommes de terre.

    L’Alliance s’appuiera sur des exemples et des références de projets de modernisation similaires en Afrique, analysera les données d’importation et aidera à la conception et à la mise en œuvre du nouveau système, ainsi qu’à la formation. Le projet s’appuiera sur l’expérience du secteur privé et créera une plate-forme pour la participation des entreprises agricoles locales et des associations horticoles.

    Le Sénégal verra une augmentation des recettes fiscales et un système plus efficace pour assurer la qualité des importations de plantes et de semences, tout en voyant un secteur agricole plus dynamique libéré de la bureaucratie qui pourrait freiner les petites et moyennes entreprises à développer leurs activités.

    «Ce projet est conçu pour sauver les entreprises locales autant qu’une journée entière qui aurait autrement été passée à se rendre dans les bureaux du gouvernement, à remplir les papiers et à attendre la vérification des documents à l’arrivée», a déclaré Philippe Isler, directeur de l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce. «Un groupe restreint d’entreprises contribuera également au succès du projet en fournissant des données sur leurs gains de temps afin que nous puissions suivre au mieux nos progrès au fur et à mesure, en montrant comment la collaboration entre les secteurs privé et public peut donner les meilleurs résultats en matière de facilitation des échanges.»

    Global Alliance for Trade Facilitation, 23 mars 2021

    Tags : Sénégal, agriculture, importations de plantes et de semences,