Étiquette : Al Qods

  • Israël / Palestine: Déclaration du porte-parole sur la montée des tensions et de la violence

    Ces derniers jours, les tensions et la violence en Cisjordanie occupée, en particulier à Jérusalem-Est, ont dangereusement augmenté. La nuit dernière, de graves affrontements ont eu lieu au Mont du Temple / Haram al-Sharif, qui ont fait de nombreux blessés. La violence et l’incitation sont inacceptables et les auteurs de toutes parts doivent être tenus pour responsables.

    L’Union européenne appelle les autorités à agir de toute urgence pour désamorcer les tensions actuelles à Jérusalem. Les actes d’incitation autour du Mont du Temple / Haram al-Sharif doivent être évités et le statu quo doit être respecté.

    Les dirigeants politiques, religieux et communautaires de tous bords doivent faire preuve de retenue et de responsabilité et s’efforcer de calmer cette situation instable.

    La situation en ce qui concerne les expulsions de familles palestiniennes à Sheikh Jarrah et dans d’autres régions de Jérusalem-Est est également très préoccupante. De telles actions sont illégales au regard du droit international humanitaire et ne servent qu’à alimenter les tensions sur le terrain.

    EEAS, 08 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Al Qods, Jérusalem,

  • Député européen: déclaration à la presse conjointe des envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient

    Les envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient de l’Union européenne, de la Russie, des États-Unis et des Nations Unies surveillent de près la situation à Jérusalem-Est, y compris dans la vieille ville et le quartier de Sheikh Jarrah.

    Les envoyés se déclarent profondément préoccupés par les affrontements et la violence quotidiens à Jérusalem-Est, en particulier les affrontements d’hier soir entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes à Haram Al-Sharif / Mont du Temple. Nous sommes alarmés par les déclarations provocantes de certains groupes politiques, ainsi que par le lancement de roquettes et la reprise de ballons incendiaires de Gaza vers Israël, et les attaques contre les terres agricoles palestiniennes en Cisjordanie.

    Les Envoyés ont noté avec une vive inquiétude les éventuelles expulsions de familles palestiniennes des maisons dans lesquelles elles vivent depuis des générations dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est et expriment leur opposition aux actions unilatérales, qui ne feront qu’aggraver l’environnement déjà tendu.

    Nous appelons les autorités israéliennes à faire preuve de retenue et à éviter les mesures qui aggraveraient encore la situation pendant cette période des jours saints musulmans. Nous appelons toutes les parties à maintenir et à respecter le statu quo sur les lieux saints. Tous les dirigeants ont la responsabilité d’agir contre les extrémistes et de dénoncer tous les actes de violence et d’incitation à la haine. Dans ce contexte, les Envoyés du Quatuor ont réaffirmé leur attachement à une solution négociée à deux États.

    EEAS, 08 mai 2021

    Etiquettes : Quartet, Moyen Orient, Palestine, Israël, Jérusalem, Al Qods,

  • «Crimes de guerre» à El Qods (Edito de L’Expression)

    Les agressions sionistes sur l’Esplanade des Mosquées, avec la tentative des colons protégés par la police israélienne, de s’emparer de la Mosquée El Aqsa, ont, de nouveau, occasionné, hier, des blessures à plus de 160 Palestiniens, harcelés par les gaz lacrymogènes, les grenades assourdissantes et les balles en caoutchouc. Chaque vendredi, on observe, désormais, les mêmes scènes sur cette Esplanade, devenue le coeur de la répression que mène l’Etat hébreu, par ailleurs occupé à chasser les familles palestiniennes de leur maison, à El Qods-Est, pour y renforcer sa politique de judéisation de la ville sainte.

    Ni les exhortations de la communauté internationale, ni les appels à la retenue de ses propres parrains occidentaux ne parviennent à tempérer les ardeurs d’un régime sioniste galvanisé par le soutien inconditionnel de l’ancien président américain Trump, dont le parti pris n’a guère ému certains régimes arabes, prompts à embrasser la normalisation avec Israël. Si la répression a toujours été le lot des Palestiniens, depuis de nombreuses décennies, elle illustre, ces derniers jours, la nature même du sionisme qui n’a cure des cris de vierge effarouchée, d’où qu’ils viennent, et ne connaît d’autre langage que celui de la force brutale.

    En faisant, sciemment, monter les tensions durant le Ramadan, il pratique une politique de l’usure, persuadé qu’avec ce regain de répression, il viendra à bout de la résistance des milliers de fidèles, déterminés à faire barrage à la colonisation rampante d’un lieu saint de l’islam. Nombreux ont été ceux qui ont été blessés au visage car ils étaient des dizaines de milliers à se mobiliser dans l’enceinte de l’Esplanade, pour le dernier vendredi du mois de Ramadan, conscients que l’ennemi sioniste est, constamment, à l’affût pour accroître sa mainmise sur les territoires. C’est le cas dans le quartier voisin de Cheikh Jarrah où d’autres manifestations nocturnes ont lieu, depuis plusieurs jours, alors que des familles palestiniennes sont sous la menace d’expulsions au profit de nouveaux colons israéliens, escortés par la police sioniste.

    Le «peuple héroïque», pour reprendre Mahmoud Abbas, se bat seul, tandis que les capitales arabes préparent fébrilement les fêtes de l’Aïd el Seghir. Par contre, l’Union européenne a appelé, hier, israël à agir de «toute urgence» pour une «désescalade», soulignant que «la violence et l’incitation sont inacceptables». Et l’ONU lui a demandé de mettre fin à toute expulsion forcée de Palestiniens à El Qods-Est, l’avertissant que ses actions pourraient constituer des «crimes de guerre». On n’en espérait pas tant…

    L’Expression, 09 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Jérusalem, AL Qods, Israël, répression, violence, crimes de guerre,

  • Human Rights Watch accuse Israël de crimes d’ »apartheid » contre les Palestiniens

    Des manifestants palestiniens se tiennent devant une colonie juive lors d’une manifestation, à Kafr Qaddum, en Cisjordanie occupée par Israël, le 13 novembre 2020. REUTERS/Mohamad Torokman/File Photo

    Un organisme international de surveillance des droits de l’homme a accusé mardi Israël de mener des politiques d’apartheid et de persécution contre les Palestiniens – et contre sa propre minorité arabe – qui équivalent à des crimes contre l’humanité.

    L’organisation Human Rights Watch, basée à New York, a publié un rapport de 213 pages qui, selon elle, ne vise pas à comparer Israël à l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid, mais plutôt à évaluer « si des actes et des politiques spécifiques » constituent un apartheid au sens du droit international.

    Le ministère israélien des affaires étrangères a rejeté ces affirmations, les qualifiant de « grotesques et fausses », et a accusé HRW de nourrir un « programme anti-israélien », affirmant que le groupe cherche « depuis des années à promouvoir le boycott d’Israël ».

    Il y a quelques semaines, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé qu’elle allait enquêter sur les crimes de guerre commis en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées par Israël, l’armée israélienne et des groupes palestiniens armés tels que le Hamas étant désignés comme auteurs potentiels.

    Dans son rapport, HRW souligne que les restrictions israéliennes à la circulation des Palestiniens et la saisie de terres appartenant à des Palestiniens pour l’implantation de colonies juives dans les territoires occupés lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967 sont des exemples de politiques qui, selon elle, constituent des crimes d’apartheid et de persécution.

    « Dans l’ensemble d’Israël et des (territoires palestiniens), les autorités israéliennes ont poursuivi l’intention de maintenir la domination sur les Palestiniens en exerçant un contrôle sur les terres et la démographie au profit des Israéliens juifs », indique le rapport.

    « Sur cette base, le rapport conclut que les responsables israéliens ont commis les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution », tels que définis par la Convention sur l’apartheid de 1973 et le Statut de Rome de 1998.

    ACCUSATIONS DE BOYCOTT

    Les responsables israéliens s’opposent farouchement aux accusations d’apartheid.

    « L’objectif de ce rapport fallacieux n’est en aucun cas lié aux droits de l’homme, mais à une tentative permanente de HRW de saper le droit de l’État d’Israël à exister en tant qu’État-nation du peuple juif », a déclaré le ministre des Affaires stratégiques, Michael Biton.

    Le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que le programme israélien de HRW était « dirigé par un partisan connu du BDS, sans aucun lien avec les faits ou la réalité sur le terrain », en référence au mouvement pro-palestinien Boycott, Désinvestissement et Sanctions.

    L’auteur du rapport, Omar Shakir, directeur de HRW Israël et Palestine, a été expulsé d’Israël en 2019 suite à des accusations de soutien au BDS.

    Shakir nie que son travail à HRW et les déclarations pro-palestiniennes qu’il a faites avant d’être nommé au poste de HRW en 2016 constituent un soutien actif à BDS.

    Shakir a déclaré à Reuters que HRW enverrait son rapport au bureau du procureur de la CPI, « comme nous le faisons normalement lorsque nous arrivons à des conclusions sur les commissions de crimes qui relèvent de la compétence de la Cour. »

    Il a précisé que HRW a également envoyé à la CPI son rapport de 2018 sur les éventuels crimes contre l’humanité commis par l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas et le militant islamiste Hamas.

    ENQUÊTE DE LA CPI

    La procureure de la Cour pénale internationale a déclaré en mars qu’elle enquêterait officiellement sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens, après que les juges de la CPI ont statué que la Cour y était compétente.

    L’Autorité palestinienne a salué cette décision, mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’a dénoncée comme antisémite et a déclaré qu’Israël ne reconnaissait pas l’autorité de la Cour.

    HRW a appelé le procureur de la CPI à « enquêter et poursuivre les individus impliqués de manière crédible » dans l’apartheid et la persécution.

    HRW a également déclaré que la loi israélienne de 2018 sur « l’État-nation », qui stipule que seuls les Juifs ont le droit à l’autodétermination dans le pays, « fournit une base juridique pour mener des politiques qui favorisent les Israéliens juifs au détriment » de la minorité arabe de 21 % du pays, qui se plaint régulièrement de discrimination.

    Les Palestiniens cherchent à obtenir la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, des zones conquises lors du conflit de 1967, pour un futur État.

    En vertu d’accords de paix provisoires avec Israël, les Palestiniens disposent d’une autonomie limitée en Cisjordanie ; le Hamas dirige Gaza.

    Reuters, 17 avr 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Appartheid, Gaza, Jérusalem-Est, Al Qods, Cisjordanie, RRW,

  • Israël frappe des sites de Gaza en représailles

    JERUSALEM, 24 avril (Xinhua) — L’armée israélienne a déclaré samedi avoir frappé des sites militaires dans la bande de Gaza après qu’au moins 36 roquettes eurent été tirées depuis l’enclave palestinienne vers le sud d’Israël au cours des deux derniers jours.

    Vendredi soir, alors que persistent de récentes tensions entre les Palestiniens et la police israélienne à Jérusalem-Est, des militants situés à Gaza ont tiré trois roquettes vers le sud d’Israël. Du jour au lendemain, Israël a riposté en lançant des frappes aériennes sur des sites appartenant au Hamas, ces frappes ont été suivies par d’autres tirs de roquettes visant le sud d’Israël.

    « Des avions de combat et des hélicoptères d’attaque ont frappé un certain nombre de cibles militaires du Hamas dans la bande de Gaza, y compris des infrastructures souterraines et des lance-roquettes appartenant au Hamas », a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne dans un communiqué.

    Entre vendredi soir et samedi matin, au moins 36 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël. Le système israélien de défense aérienne Dôme de fer a intercepté six des roquettes, tandis que les autres roquettes sont tombées près de la clôture séparant Gaza et Israël ou dans des champs ouverts en Israël, sans causer de dégâts ou de blessures.

    Il s’agit de la pire recrudescence de violence dans la région depuis des mois.

    Les roquettes n’ont pas été tirées par le Hamas mais par deux petits groupes à Gaza, l’un affilié au Fatah et l’autre au Front populaire, qui sont tous deux des partis palestiniens.

    Les groupes ont assumé la responsabilité des tirs de roquettes et ont déclaré qu’il s’agissait de représailles après les tensions à Jérusalem-Est, où de violents affrontements ont éclaté jeudi soir, faisant des dizaines de blessés et d’arrestations.

    Xinhua, 24 avr 2021

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  • Maroc-Israèl: Alliance contre la paix des peuples

    L’ancien chef d’unités analytiques à la CIA, Pillar Paul, a affirmé que la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste n’a pas été accomplie dans le sens de la paix, soulignant que le changement de politique des Etats-Unis à l’égard de la question sahraouie a intensifié les tensions dans la région et compliquait les efforts internationaux pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

    Dans un article paru le week-end dernier dans la revue bimestrielle américaine The National Interest, M. Pillar, qui a occupé divers postes analytiques et de gestion, notamment en tant que chef d’unités analytiques à la CIA, a estimé que le terme Accords de paix désignant la normalisation des relations entre l’entité sioniste et des pays arabes, dont le Maroc, est un terme impropre », puisque, d’après lui, il s’agit des mises à niveau des relations existantes.
    Révélation de l’ancien chef de la CIA
    Elles sont exactement cela, et rien de plus. D’après lui, aucun des Etats arabes impliqués dans cette vague de normalisation n’était en guerre avec l’entité en question. Il a affirmé qu’ils avaient déjà une coopération significative avec l’entité sioniste, y compris sur les questions de sécurité, même sans relations diplomatiques complètes.
    Le Sahara occidental dérange le Maroc
    Quand bien même ces normalisations ont un effet quelconque, ce n’est pas dans le sens de la paix, a soutenu l’auteur de l’article, soulignant que le changement de politique à l’égard de la question du Sahara occidental, par exemple, a intensifié les tensions dans la région et a compliqué les efforts internationaux pour résoudre le conflit du Sahara Occidental. Autrement dit: Les pots-de-vin américains ont éloigné les choses de la paix. Le professeur Pillar a rappelé, dans ce sens, que « l’administration de l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a dû soudoyer les gouvernements arabes pour qu’ils entament des relations diplomatiques complètes avec l’entité sioniste.
    Le Maroc appui des relations sur par des pôts de vins
    Pour le Maroc, c’était la fourniture d’armes supplémentaires et l’abandon de la neutralité de longue date des Etats-Unis dans le conflit du Sahara occidental », a-t-il révélé. « Les pots-de-vin démontrent que le déclencheur de l’amélioration des relations n’était pas une nouvelle intention pacifique de la part des parties impliquées », a-t-il argumenté. Paul Pillar a pris sa retraite en 2005 après une carrière de vingt-huit ans dans la communauté du renseignement américain, au cours de laquelle son dernier poste était officier national du renseignement pour le Proche-Orient et l’Asie du Sud. Le professeur Pillar a également siégé au Conseil national du renseignement américain en tant que l’un des membres originaux de son groupe analytique.
    Algérie62, 17 mars 2021
    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Israël, normalisation, Palestine, Al Qods, Jérusalem,
  • De Jérusalem à Eton et à la Tunisie : Une histoire palestinienne

    Qu’est-il arrivé aux familles de Palestine ? Celles qui ont été expulsées de leur pays en 1948 sans savoir où aller ? Leurs biens ont été confisqués. Leurs moyens de subsistance ont été bouleversés. Leur héritage, leur pays et leurs maisons ont été volés.

    Dans « From Jerusalem to a Kingdom by the Sea », un mémoire de 300 pages rédigé par Adel A. Dajani, qui est devenu le premier Arabe à aller à Eton, ce qui est arrivé à son clan d’élite palestinien commence au cœur de la vieille ville de Jérusalem, où la famille était la gardienne de la tombe du prophète David.

    L’histoire de cette famille palestinienne, dont les racines à Jérusalem remontent à plusieurs siècles, se poursuit en Égypte et à Tripoli. Elle se poursuit via Eton et Knightsbridge jusqu’à la Tunisie, où la colère brute du printemps arabe fait l’objet d’une attention toute particulière dans ce livre.

    Il s’agit d’une remarquable histoire de survie entre la perte d’une patrie et les multiples révolutions qui ont suivi. Le voyage commence avec la Nakba en Palestine en 1948. La création du royaume de Libye en 1951, le coup d’État de Kadhafi en 1969, ainsi que les révolutions du printemps arabe en Tunisie et en Libye en 2011 sont autant d’étapes à franchir.

    Le récit facile à suivre de Dajani nous offre une vue d’ensemble des pérégrinations de ce clan cosmopolite, alors qu’il construit et reconstruit sa fortune et sa famille, en misant sur des études supérieures et des terres inconnues.

    C’est une fenêtre sur un pan méconnu de l’histoire palestinienne, perdu dans le récit global du terrorisme et des camps de réfugiés. Un récit des « 1001 nuits » du XXe siècle, tissé à travers les bouleversements politiques et les pertes personnelles.

    « L’histoire d’une famille et de ses cygnes noirs », voilà comment Dajani, banquier d’affaires chevronné, présente son récit. Dajani est né en Libye. Son histoire commence en Palestine.

    « Selon ma grand-mère maternelle, Faika Husseini Dajani, le bruit des tirs et des explosions à Jaffa, dans les dernières années du mandat britannique sur la Palestine, devenait effroyablement courant. L’explosion du camion piégé qui s’est produite récemment devant le Serrani, l’hôtel de ville ottoman de Jaffa, qui comptait trois étages et dans lequel quatorze Palestiniens ont été tués le 5 janvier 1948, a brisé le calme des jardins bien entretenus de Faika. L’écriture était sur le mur ».

    C’est ainsi que commence son livre, à Jaffa, en 1947, lorsque la famille décide de faire un court voyage au Caire, alors que les Britanniques « fanfaronnent » et veulent laisser la Palestine tranquille.

    Ce voyage s’est transformé en une « vie d’errance », comme le dit Dajani. Leurs vêtements d’hiver emballés à la hâte ne suffisent pas à les protéger de la perte de leur patrie et de la confiscation de tous leurs biens après la création de l’État d’Israël en 1948. Ils ont tout perdu en vertu de la loi sur la propriété des absents.

    Une lettre que son père, diplômé d’Oxford, a écrite du Caire à la Commission des Nations unies pour les réfugiés, énumérant toutes ces propriétés, a fait l’objet d’un accusé de réception accompagné d’une lettre le remerciant pour sa pièce jointe, écrit Dajani. Son père a gardé le morceau de papier énumérant ses maisons dans sa poche après cela.

    Pour cette famille qui avait vécu en Palestine pendant plus de 1000 ans, il était temps de refaire sa fortune. Il y a eu de nombreux cygnes noirs en cours de route. Du Caire, la Libye fait signe. Le père de Dajani, Awni, a joué un rôle majeur dans la rédaction d’une partie de la constitution.

    « La première candidature d’Awni concernait le poste de conseiller juridique auprès de la Cour royale libyenne dirigée par le prince Idris al-Senussi, qui était le prince de Cyrénaïque, une province de l’est du pays sous mandat britannique. La demande a été initialement rejetée », écrit Dajani.

    Son diplôme d’Oxford en poche, son père avocat, après avoir beaucoup insisté, se retrouve bientôt à travailler pour le roi de Libye. Le jeune Dajani est élevé dans son palais royal. Il a été transporté directement de l’hôpital au palais royal, après sa naissance à Tripoli. Sa vie a commencé dans ce royaume de la mer.

    Beaucoup des récits qui suivent sont magiques. Vacances d’été avec le roi et la reine. Des rires d’enfants au dîner avec des chefs d’État en visite. Du beau monde. Des fêtes riches. Des plages de rêve.

    Jusqu’à ce qu’il soit temps d’aller à Eton et d’affronter le temps maussade et les trajets en train déprimants en Grande-Bretagne pour cet enfant de 11 ans. Cette éducation lui a bien servi. La beauté du campus a compensé une partie de la morosité britannique.

    Il y aura encore beaucoup de bouleversements pour la famille. La révolution de Kadhafi qui a envoyé son père en prison. De nouvelles menaces sur la propriété de leur nouvelle maison lorsque les lois et les régimes en Libye changent. Les biens sont confisqués. Des voyages dangereux à travers des frontières difficiles pour chasser les squatters en cours de route.

    Beaucoup de choses ont transpiré avant les débuts du printemps arabe en Tunisie où, une fois de plus, des personnes en colère ont menacé le domicile familial en 2011. Dajani l’a gardé en sécurité.

    Le faire et le défaire des régimes du monde arabe se déroule parallèlement à la construction de sa famille et de sa carrière. La mort du patriarche de la famille. Les témoins directs du printemps arabe en Tunisie et en Libye apparaissent sous nos yeux dans ce récit personnel de régions troublées dans un monde troublé.

    À la fin du livre, Dajani se retrouve en voyage à Jérusalem avec son fils. Les tombes de sa famille ont été profanées. Un hôpital construit par des proches a été rebaptisé. L’histoire est devenue trop lourde à porter sur ses épaules.

    « Alors que nous serpentions sans but, perdus dans nos pensées, autour du cimetière où sont enterrées d’innombrables générations de nos ancêtres, Rakan et moi avons ressenti un sentiment unique d’appartenance profondément enracinée. Mais en même temps, nous avons ressenti le poids écrasant de notre impuissance et de notre solitude dans la lutte pour préserver nos liens historiques à Jérusalem pour les générations futures. C’était comme si l’histoire de notre famille, qui a commencé à Jérusalem en 637, allait se terminer en 2017 sous notre surveillance et que la faute en revenait entièrement à nous. Un boulet autour de notre cou », écrit-il.

    Al Bawaba, 29 mars 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Jérusalem, Al Qods, Islam, Libye, tripoli, Tunisie,

  • Ligue …contre les arabes

    Que fait encore l’Algérie au sein de la Ligue dite arabe ? La question coule de source quand on observe ce qu’est devenue cette coquille déjà vide depuis des décennies.

    Censée être au service en première ligne de défense des pays arabes, elle a réussi la «prouesse» de briser le fragile consensus y compris sur une question aussi emblématique que la cause palestinienne. Par doses homéopathiques, la Ligue a fini par lâcher…avant de tomber complètement dans les bras de l’entité sioniste.

    Eh oui ! C’est son secrétaire général, Ahmed Abou El Gheit, qui a donné, toute honte bue, sa bénédiction à l’accord de paix signé entre les Emirats arabes unis et Israël. « Cet accord est dans l’intérêt des palestiniens !» a-t-il déclaré hier sans rire.

    Tout le monde savait que la Ligue n’a d’arabe que le nom et que son agenda est conçu et mis en application dans les salons occidentaux. Les pays du Golfe (le royaume des Al Saoud, le Bahreïn et les Emirats) ont fini par réussir le coup de grâce à une organisation créée par l’empire britannique pour servir de paravent à une prétendue autonomie de décision de ses anciennes colonies.

    En signant les accords de la honte avec l’occupant israélien qui bombarde encore Gaza, les Emirats et le Bahreïn rejoignent ainsi l’Egypte de Camp David et la Jordanie en attendant que cinq autres pays fassent la paix avec l’Etat hébreu comme l’a promis Donald Trump. Ayant depuis sa création en 1945 (mise à part la guerre de 1967 et celle 1973), servi d’anti chambre du ministère égyptien des affaires étrangères (le SG est souvent issu de ce pays)

    La Ligue dite arabe, s’est désormais «sionisée». Il ne manque plus qu’une poignée de mains entre les «serviteurs des Lieux Saints de l’Islam» et le sanguinaire Benjamin Netanyahou pour acter le serment d’allégeance à Tel Aviv et de la trahison de la Palestine.

    Les arabes n’ont même plus honte de déclarer leur flamme à Israël. Lundi passé un club de football émirati a recruté le premier joueur israélien à grand renfort médiatique ! C’est dire… Ironie du sort, 75 ans après sa création, la Ligue dite arabe, a succombé devant le «charme» de l’Etat hébreu qui lui, est âgé de 72 ans !

    Quant aux palestiniens, c’est une très dure réalité avec laquelle ils devront composer. En l’occurrence, pour espérer recouvrer leurs droits, il serait vain de compter sur les enturbannés des sables mouvants du Golfe encore moins sur leur «Judas» de voisin Abdelfattah Al Sissi, qui pour sauver sa dictature militaire en déficit de légitimité, est prêt à toutes les concessions possibles et imaginables. Il ne serait pas surprenant d’entendre prochainement une proposition de donner un «foyer» d’accueil aux palestiniens dans le Sinaï pour laisser Netanyahou transformer la Palestine en un Etat juif totalement juif.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 30 sept 2020

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