Étiquette : Algérie

  • Le Maroc pourrait venger la population de Figuig en coupant le « Gazoduc Maghreb-Europe »

    Suite à l’expulsion des agriculteurs marocains de la localité de Laaroda par les autorités algériennes, l’affrontement est à son comble entre les deux voisins maghrébins. Dans cet affrontement, toutes les armes sont, apparemment, valables.

    Selon un média marocain, les autorités marocaines auraient l’intention de mettre fin aux revenus souttirés du Gazoduc Maghreb-Europe par la non reconduction des accords signés entre le Maroc et l’Algérie à ce sujet. Ces accords prendront fin en 2021 après 25 ans d’exploitation permettant à Alger d’acheminer son gaz vers le contienent européen.

    D’une longueur de plus de 1300 km, dont 540 km sur le territoire marocain, le Gazoduc Maghreb-Europe permet le transit d’un volume annuel de plus de 10 milliards de m³ de gaz naturel.

    Tags : Algérie, Maroc, Gazoduc Maghreb-Europe, exportations de gaz, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Le roi du shit français présenté à la justice à Dubaï

    Principal importateur de cannabis en France, Moufide Bouchibi a été interpellé dimanche 21 mars au soir à Dubaï. Il est présenté ce mercredi à la justice locale en vue de son extradition vers la France.

    C’est la chute d’une légende et d’un fantôme. Depuis plus de dix ans, il échappait aux policiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. L’une des seules photos de lui en possession des autorités française date de plus de vingt ans.

    Moufide Bouchibi a été interpellé dimanche soir à Dubaï par la police locale. Le trafiquant était pisté depuis de long mois par les policiers de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) qui poussaient pour obtenir son interpellation. En soirée ce mardi, le parquet de Dubaï a confirmé l’identité de « Mouf » aux autorités françaises. Le trafiquant a été formellement identifié grâce à une photo et des empreintes digitales contenues dans une notice rouge d’Interpol. Selon nos informations, le trafiquant de 41 ans, petit dealer de cité devenu le plus gros importateur de cannabis en France, est présenté ce mercredi matin à 9 heures aux autorités judiciaire de Dubaï en vue de son extradition réclamée par la France. Cette information ultra-sensible a pris 48 heures avant d’avoir une confirmation officielle.

    Alors que la plupart de ses lieutenants sont tombés au fil des ans, le caïd avait toujours réussi à passer entre les mailles du filet des enquêteurs de la police judiciaire. « En cavale, on le disait caché en Algérie, commente le journaliste et écrivain Jérôme Pierrat, spécialiste du grand banditisme (1). Il a démarré comme petit revendeur avant de monter marche par marche trous les échelons du grand banditisme. » Il a même atteint le sommet du narcotrafic en France : si les chiffres sont toujours à prendre avec des pincettes, on lui attribue l’importation de 50 à 60 tonnes de cannabis par an vers l’Europe. Un trafic qui lui aurait rapporté jusqu’à 70 millions d’euros par an.

    Un trafiquant de premier ordre

    Petit dealer de l’Essonne né à Orsay, Moufide Bouchibi connaît une ascension fulgurante au début des années 2000 lorsqu’il se greffe à l’organisation d’un poids lourd du trafic de stups : l’Alsacien Sophiane Hambli. Aux côtés de « La Chimère », Bouchibi se spécialise dans les go-fasts, ces convois de grosses cylindrés qui remontent le cannabis depuis le sud de l’Espagne. Petit à petit, sous l’aile d’Hambli, « Mouf » devient un trafiquant de premier ordre, un homme qui compte dans le business du cannabis. Quand il est interpellé en 2002 avec 240 kg de cannabis, ses complices rivalisent d’ingéniosité pour le sortir de détention. Un fourgon qui le transporte à l’hôpital de Mulhouse est notamment attaqué par deux hommes armés. L’évasion échoue et « Mouf » doit purger sa peine.

    En 2008, il retourne s’installer en Espagne et reprend le trafic aux côtés de Sophiane Hambli. Mais l’association ne va pas durer longtemps. « Bouchibi était convaincu qu’Hambli était responsable de l’arrestation de plusieurs de ses équipes, souligne un bon connaisseur du dossier. Cela a nourri une haine féroce entre eux. » Alors quand Hambli tombe, en 2009, « Mouf » prend la main sur le trafic. Hambli n’apprécie pas. Et comme dans ce milieu, les conflits ne se règlent pas par la discussion, le sang coule. En 2009, Bouchibi est enlevé au Maroc par des hommes armés. Torturé, il est libéré contre plusieurs centaines de milliers d’euros, expliqueront les exécutants après leur arrestation. Dans les mois qui suivent, plusieurs hommes suspectés d’avoir participé à cet enlèvement sont tués dans des règlements de compte.

    1,3 t de cannabis saisie dans la région lyonnaise

    Moufide Bouchibi devient alors une cible de premier ordre pour les policiers français. En 2011, le GIGN saisit 1,3 t de cannabis lui appartenant, mais cela n’est qu’une péripétie dans l’ascension du trafiquant qui est alors à la tête de plusieurs équipes spécialisées dans les go-fasts. Traqué par ses rivaux et les policiers, il échappe en 2012 à une arrestation au Maroc et se réfugie en Algérie d’où il dirige des affaires forissantes. Début 2013, l’OCRTIS le place tout en haut de sa liste. François Thierry, le patron des stups, est déterminé à faire tomber « Mouf ». Il parvient bien à saisir 1,3 t de cannabis appartenant au trafiquant dans la région lyonnaise, mais « Mouf », condamné à 20 ans de prison en septembre 2015 à Bordeaux, est un fantôme qui reste loin de la France.

    Pour parvenir à faire tomber « Mouf », François Thierry a une idée. Depuis plusieurs années, il collabore ainsi avec… Sophiane Hambli, l’ennemi juré de Bouchibi. Hambli ne se fait pas prier pour tenter de piéger son ancien rival : il sert d’intermédiaire entre des policiers infiltrés et des proches de Bouchibi, mais l’opération avorte. La relation incestueuse entre François Thierry et son indic coûtera finalement sa place au grand flic après la saisie, en octobre 2015 à Paris, de sept tonnes de cannabis par les Douanes. « Il se dit que les 7 t appartenaient à Bouchibi », souligne d’ailleurs un bon connaisseur du marché des stupéfiants. La provenance obscure de la drogue, entrée en France avec l’aval des stups, marque la fin de l’opération visant à faire tomber le réseau de « Mouf ». François Thierry est discrédité, Hambli interpellé. Dans l’histoire, Moufide Bouchibi a simplement perdu 7 t de cannabis. Presque une broutille : son trafic avait bien survécu à la saisie par les autorités espagnoles, en juillet 2015, de 48 t de cannabis dans le port de Cadix, selon l’Obs qui lui a consacré un long portrait.

    «Son réseau est tentaculaire»

    Depuis ce rocambolesque épisode, l’ampleur prise par Moufid Bouchibi est devenue plus grande encore. Proche de producteurs de cannabis marocains, il disposerait d’une flotte importante de bateaux destinés à transporter la drogue et serait aussi en lien avec des narcos sud-américain spécialisés dans le trafic de cocaïne. « Son réseau est tentaculaire », assure une source proche des investigations. Avant son extradition, attendue impatiemment par les policiers français, les enquêteurs vont tenter d’évaluer et de retracer son immense patrimoine. Le petit dealer de l’Essonne serait notamment propriétaire de plusieurs villas au Maroc ou en Algérie…

    Longtemps eldorado des trafiquants français, qui y trouvent un climat agréable et peuvent étaler leur richesse sans éveiller les soupçons, Dubaï a renforcé ces derniers mois sa coopération avec les autorités françaises. En quelques semaines plusieurs trafiquants de premier plan ont ainsi été interpellés aux Emirats. Le 18 février, c’est Hakim Berrebouh, alias « Marcassin » ou « La Baleine », âgé de 40 ans, qui est tombé aux mains des autorités dubaïotes. Reda Abakrim, dit Turbo, avait lui été interpellé fin décembre 2020 au Maroc après avoir fui Dubaï précipitamment.

    Le Parisien, 23 mars 2021

    Tags : France, Maroc, Dubaï, cannabis, haschich, Algérie, cocaïne, shit, Kif, Moufide Bouchibi, le roi du shit,

  • L’entreprise française qui gérait le “Métro d’Alger” attaquée pour tromperie

    L’entreprise française RATP – qui gérait le Métro d’Alger dont le contrat ne lui a pas été renouvelé- est attaquée en justice pour «tromperie aggravée» et «blessures involontaires».

    Face à «des risques sanitaires considérables» pour les «usagers des transports en commun» franciliens, l’association Respire a porté plainte, lundi 22 mars, contre la RATP pour «tromperie aggravée» et «blessures involontaires», mettant en cause les niveaux de pollution de l’air dans le métro parisien, déjà montrés du doigt par cette association. Selon cette plainte, déposée devant le tribunal judiciaire de Paris, il existe «un niveau critique de la pollution de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines de la RATP», a rapporté mardi le journal français Le Point.

    Pour soutenir cette affirmation, l’association se base sur deux rapports, qu’elle a elle-même réalisés en 2019 et en 2021, dont il ressort que l’air dans le métro et le RER parisien est «nettement plus pollué en particules fines» qu’à l’extérieur. Respire affirmait en janvier que les données de la RATP ne reflétaient pas les niveaux réels de pollution dans le métro, ce qu’a contesté l’opérateur public.

    La RATP rappelle qu’elle effectue «des mesures en continu»

    «L’ensemble des usagers des transports en commun sont exposés à des risques sanitaires considérables. Cependant, la RATP s’abstient délibérément d’alerter les usagers de son réseau sur les risques qu’ils encourent», avance l’association dans un communiqué. «C’est la raison pour laquelle l’association Respire a pris la décision de déposer la présente plainte, compte tenu de la gravité de ces faits constituant sans nul doute les délits de tromperie aggravée et de blessures involontaires.»

    «Nous espérons par cette action va les faire réagir – enfin – pour protéger la santé des millions d’usagers quotidiens du métro», a fait valoir le directeur de Respire, Olivier Blond, auprès de l’Agence France-Presse. Respire rappelle dans sa plainte que, selon des études scientifiques, «la pollution de l’air entraîne entre 48 000 et 100 000 décès chaque année».

    Contactée par l’Agence France-Presse, la RATP a rappelé que la qualité de l’air était pour elle «une priorité» depuis «plus de vingt ans». L’opérateur français de transports publics procède notamment depuis 1997 à «des mesures en continu» sur «trois sites représentatifs» disponibles en ligne.

    Echourouk online, 23 mars 2021

    Tags : Algérie, Métro, RATP,

  • Maroc : les fermiers d’El Arja dénoncent une décision abusive

    Une trentaine de fermiers a été interdit d’accès à la zone El Arja, située à la frontière maroco-algérienne. Les deux pays avaient convenu en 1972, que l’Oasis était du côté algérien.

    Alger avait autorisé des fermiers marocains à exploiter les palmiers, avant la date du 18 mars dernier. L’Oasis d’El Arja, petite localité à 6 kilomètres de Figuig a été fermé, Alger a qualifié de temporaire et conjoncturelle cette décision.

    Notre histoire est très attachée à l’agriculture. Nous vivons de l’agriculture et on ne peut pas laisser notre terre. Les gens investissent de grosses sommes d’argent sans gagner beaucoup en retour. Il y en a même qui ont investi 2 000 000 dh ici et qui n’ont même pas récupéré 20 000 dh. Ce n’est pas un investissement qu’on fait ici. C’est notre histoire qui est liée à nos origines. Si vous n’avez pas de terre ici, vous vous sentirez étranger à Figuig, lance un fermier.

    Selon un communiqué marocain, le gouverneur de la région de Figuig a rencontré les personnes concernées par cette situation afin d’examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions de cette décision sur les exploitants de ces terres agricoles.

    Pendant ce temps, les fermiers d’El Arja sont déterminés à demander réparation au gouvernement algérien. Il y a près d’un mois, lorsque les autorités algériennes ont sommé les fermiers marocains de quitter les terres dans un délai de 3 jours qui a été prolongé à un mois, après négociations.

    Selon plusieurs défenseurs des droits de l’Homme, les fermiers paient le prix d’un conflit frontalier mal négocié depuis des années. Et Alger doit indemniser ses fermiers qui ont été forcés de quitter leurs maisons et leurs plantations. Plusieurs manifestations ont eu lieu la semaine dernière pour protester contre une décision politiquement motivée.

    Africanews, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda, Sahara Occidental,

  • Maroc : Les habitants de Figuig victimes d’un conflit négligé

    Les agriculteurs dans l’oasis de Laaroda en Algérie : Victimes d’un conflit négligé

    Les agriculteurs marocains d’une oasis isolée à la frontière algérienne font les frais des tensions régionales après qu’Alger les a expulsés des bosquets de dattes qu’ils exploitaient depuis des générations. La frontière entre les deux grands rivaux est fermée depuis 1994, mais l’Algérie avait autorisé certains habitants de la ville frontalière marocaine de Figuig à pénétrer dans les bosquets de dattes d’Al-Arja, connus des Algériens sous le nom d’oasis de Laaroda. Ces derniers jours, l’Algérie a retiré ce droit, déployant des soldats pour faire respecter la décision.

    « Tout le monde se sent lésé », a déclaré Mohamed Jabbari, un chômeur de 36 ans qui a participé à une manifestation à Figuig pour protester contre cette décision. « L’agriculture est la seule ressource que nous avons. Il n’y a pas de travail ici, pas d’usines ». Jeudi, quelque 4 000 personnes – environ la moitié de la population de Figuig – ont participé à une manifestation de colère contre la décision de l’Algérie. Les autorités régionales marocaines ont organisé une réunion pour « examiner les solutions possibles pour atténuer l’impact » d’une décision qu’elles ont qualifiée de « temporaire ».

    L’oasis de Figuig, située sur une route caravanière à la limite des montagnes de l’Atlas et du désert du Sahara, a été colonisée dans les temps anciens. Le commerce a commencé à décliner après le tracé de la frontière en 1845, et les différends diplomatiques entre Alger et Rabat ont rapidement fait de Figuig une impasse. Avant que la frontière ne soit tracée, la communauté berbère, très soudée, se déplaçait librement dans la région. Aujourd’hui, pour rejoindre leurs proches à quelques kilomètres seulement de la frontière scellée, les habitants disent qu’ils doivent d’abord prendre un avion pour Alger. L’Algérie a justifié cette dernière mesure en affirmant que les agriculteurs n’avaient pas respecté la réglementation et que des bandes de trafiquants de drogue opéraient dans la région.

    Les habitants de Figuig ont fermement rejeté ces allégations. « Les expulsions sont une décision politique », a déclaré Mohamed El Jilali, responsable d’une association locale.

    Tensions régionales

    Les expulsions coïncident avec une montée des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois au sujet du Sahara occidental disputé. Rabat considère le territoire situé au sud comme une partie souveraine du royaume – une position qui a reçu le sceau d’approbation de Washington dans les derniers jours de l’administration Trump. L’Algérie a soutenu le Front Polisario, qui cherche à obtenir l’indépendance du territoire.

    À des centaines de kilomètres de là, à Figuig, les habitants ont des préoccupations plus immédiates : leurs moyens de subsistance. L’oasis, située à trois heures de route des villes les plus proches, Oujda et Errachidia, peine à attirer les touristes. Et ce, malgré la beauté de son architecture et de ses paysages, dont les habitants espèrent qu’elle sera un jour inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. De nombreux habitants dépendent donc des palmiers-dattiers pour vivre.

    Au fil des ans, les agriculteurs ont planté des dattes dans des zones situées au-delà de l’oued, ou vallée, qui marque la frontière, en tirant parti des eaux souterraines de la région. Les zones plantées plus récemment produisent une meilleure récolte que les jardins traditionnels entourés de murs d’adobe et de systèmes d’irrigation.

    Les agriculteurs affirment que les zones plantées plus récemment produisent une meilleure récolte que les jardins traditionnels entourés de murs en adobe et irrigués par un réseau complexe de canaux construits à la main. La zone évacuée cette semaine couvre environ 1 500 hectares et comprend des palmiers dattiers Aziza très recherchés.

    « Des droits historiques »

    Abdelmalik Boubekri, un agriculteur de Figuig aux traits ciselés, a déclaré que son verger de dattes était le moyen de subsistance de sa famille depuis trois générations. « L’Algérie et le Maroc nous ont laissé cultiver sans problème et maintenant nous ne savons pas vers qui nous tourner », a déclaré cet homme de 71 ans. Il dit avoir dû abandonner 30 000 arbres, dont certains avaient été plantés par son grand-père. Les années de travail représentaient une valeur de plus de cinq millions de dirhams – plus d’un demi-million de dollars – a-t-il dit, avec des dattes qui se vendent jusqu’à 150 dirhams le kilogramme. Comme d’autres expulsés de la région d’Arja, il revendique un « droit historique » sur ses terres, brandissant une copie d’un document datant de 1939. Des agriculteurs de Figuig avaient déjà été contraints de quitter des terres situées de l’autre côté de l’oued.

    Les dernières expulsions par les autorités algériennes ont eu lieu en 1975, coïncidant avec la « Marche verte » qui a vu des milliers de Marocains traverser le Sahara occidental pour revendiquer l’ancienne colonie espagnole riche en minéraux. Depuis lors, Figuig a connu une vague de migration vers les grandes villes ou l’Europe, vidant l’oasis de la moitié de ses habitants, leurs maisons et leurs jardins étant laissés vides et délabrés. L’agriculteur Abdelmajid Boudi, 62 ans, pleure les dernières pertes. « Beaucoup de palmiers ont été abandonnés et sont devenus trop grands pour récolter des dattes », dit-il.

    The North Africa Journal, 21 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Figuig, El Arja, Laaroda, oasis, frontière,

  • Maroc : Des agriculteurs perdent des palmiers dattiers après un conflit en provenance de la frontière algérienne


    Rapport Gulf Today

    Les autorités algériennes ont expulsé les agriculteurs marocains d’une oasis isolée à la frontière algérienne qui contient des oasis de dattes sur lesquels ils travaillent depuis des générations.

    La frontière entre les deux grands rivaux est fermée depuis 1994, mais l’Algérie avait autorisé certains habitants de la ville frontalière marocaine de Figuig à pénétrer dans les fermes de dattes d’Al-Arja, connus des Algériens sous le nom d’oasis de Laaroda.

    Récemment, l’Algérie a interdit aux Marocains d’accéder à cet endroit, déployant des soldats pour s’assurer qu’ils restent à l’écart.

    « Tout le monde se sent lésé, l’agriculture est la seule ressource que nous avons. Il n’y a pas de travail ici, pas d’usines », a déclaré Mohamed Jabbari, un chômeur de 36 ans qui a rejoint une manifestation à Figuig contre cette décision.

    Selon l’Algérie, cette décision a été prise parce que les agriculteurs ne respectent pas la réglementation et que des bandes de trafiquants de drogue ont perturbé la zone.

    Tensions régionales

    Les expulsions coïncident avec une augmentation des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois au sujet du Sahara occidental contesté.

    L’oasis, située à trois heures de route des villes les plus proches, Oujda et Errachidia, peine à attirer les touristes.

    La culture des dattes est donc la seule source de revenus des habitants. Les agriculteurs ont planté des dattes au-delà de l’oued, ou vallée, qui marque la frontière, profitant des eaux souterraines de la région.

    La zone évacuée cette semaine couvre environ 1 500 hectares et comprend des palmiers dattiers Aziza très recherchés.

    Des droits historiques

    Pour Abdelmalik Boubekri, l’expulsion soudaine a arraché à sa famille le moyen de subsistance de trois générations.

    « L’Algérie et le Maroc nous ont laissé cultiver sans problème et maintenant nous ne savons pas vers qui nous tourner », a déclaré cet homme de 71 ans.

    Il dit avoir dû abandonner 30 000 arbres, dont certains avaient été plantés par son grand-père.

    Boubekri revendique un « droit historique » à sa terre, comme beaucoup d’autres, en brandissant un document datant de 1939.

    Les dernières expulsions par les autorités algériennes ont eu lieu en 1975, coïncidant avec la « Marche verte » qui a vu des milliers de Marocains traverser le Sahara occidental pour revendiquer l’ancienne colonie espagnole riche en minéraux.

    Gulf Today, 21 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda, frontières,

  • Au Maghreb, l’eau est à la source des conflits sociaux de demain

    Les conflits autour des ressources en eau se multiplient ces dernières années à travers le Maghreb. Un réchauffement climatique global conjugué à des politiques prédatrices pourrait accentuer les tensions politiques

    Parler des ressources hydriques au Maroc, c’est parler d’agriculture : le secteur avale environ 80 % des stocks en eau du pays (AFP)

    Dans les années 1980, le plus célèbre des opposants marocains à Hassan II, Abraham Serfaty, écrivait dans une langue marxiste typique : « La politique dite ‘‘des barrages‘‘ symbolise l’extension dans les zones les plus fertiles du pays de la grande propriété terrienne orientée vers la culture de produits d’exportation correspondants aux besoins du marché d’Europe occidentale en produits méditerranéens, dans la droite ligne de la politique agricole coloniale. »

    À l’époque, l’accès à l’eau ne semblait pas encore être un enjeu politique et social majeur au Maghreb.

    Des décennies plus tard, le révolutionnaire pétri par la lutte des classes se serait-il étonné de voir le partage et l’usage des ressources en eau dans la région effectivement décrit comme un révélateur majeur de fractures sociales par des analystes peu soupçonnables de sympathies révolutionnaires ?

    « L’eau représente un véritable indicateur d’inégalités à différents niveaux », écrivent des chercheurs de l’Institut français des relations internationales (IFRI) dans une publication soutenue par l’Office chérifien des phosphates (OCP), une des principales entreprises publiques marocaines. Inégalités entre les régions notamment, mais aussi entre les genres, les femmes étant les principales collectrices et porteuses d’eau dans la région.

    Ces dernières années, les conflits autour des ressources hydriques se multiplient : au Maroc, l’occupation d’une source d’eau par des habitants à Imider est devenue un symbole des nouveaux mouvements sociaux qui marquent le pays.

    Depuis des années, des habitants s’opposent à l’exploitation d’une mine d’argent et de mercure par la SMI, une filiale du groupe minier Managem, dont le principal actionnaire est la holding de la famille royale.

    « En 2011, tout a commencé par le blocage des vannes du réservoir d’eau de la mine avec des chaînes », rappelle à Middle East Eye Moha Ed-Daoudy, une figure du mouvement.

    Hotspot du réchauffement climatique dans le monde
    Le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’a souligné en 2014 : le Maghreb est un « hotspot » mondial du réchauffement climatique.

    D’un côté, la montée du niveau de la mer entraîne une salinisation des nappes phréatiques côtières et, de l’autre, les terres s’assèchent.

    La Tunisie est un des pays les plus durement touchés du bassin méditerranéen et avec une disponibilité en eau estimée à 470 m3 par an et par habitant, elle est désormais bien en deçà du seuil de pénurie défini par l’ONU, fixé à 1 000 m3.

    Les gouvernements sont conscients des retombées possibles, notamment des déplacements forcés de population. Stratégie en matière d’énergies renouvelables en Algérie, plan national de l’eau au Maroc… les annonces se succèdent ces derniers mois devant la réalité du stress hydrique.

    La Tunisie, à qui la dégradation de l’environnement coûterait jusqu’à 2 % de son PIB selon la Banque mondiale, a aussi inscrit le droit à un environnement « sain et équilibré » dans sa Constitution.

    Mais les enveloppes débloquées pour des projets de dessalement d’eau de mer ou de traitement des eaux usées ne calment pas encore les colères. Tout au long du hirak, mouvement de protestation dans le Rif marocain, de 2016 à 2018, les difficultés d’accès à l’eau ont hanté les esprits dans les administrations.

    « En 2017, nous avons frôlé la coupure nette dans plusieurs points de l’Oriental, pas loin d’Al Hoceima, l’épicentre du hirak. Ça n’a finalement pas eu lieu, mais ça aurait signé l’extension et la radicalisation du mouvement… », confie à MEE un fonctionnaire sous couvert d’anonymat.

    Dans la société civile, en l’absence de partis écologiques, c’est dans différents univers qu’on trouve posée la question de l’usage de l’eau : les habitants d’oasis, des organisations altermondialistes, des intellectuels critiques, le mouvement amazigh au Maroc… Des organisations spécifiques comme l’Observatoire tunisien de l’eau gagnent aussi en visibilité dans le débat public.

    En 2019, cet observatoire a comptabilisé une centaine de manifestations liées à des difficultés d’accès à l’eau en Tunisie.

    La plupart ont lieu dans les foyers des mouvements sociaux de 2008 et de la révolution de 2011, les régions de Gafsa, Kasserine et de Sidi Bouzid. Depuis quelques années, des habitants creusent chaque été de nouveaux puits plus profonds pour récupérer des eaux boueuses et saumâtres.

    Du côté des institutions, les ajustements techniques prédominent souvent la création de stratégies publiques nouvelles lorsqu’il s’agit d’apporter des réponses au désarroi des populations.

    Ainsi, en Tunisie comme au Maroc, les autorités renvoient à la vétusté des conduites qui occasionne de grosses pertes en eau. Une tendance à dépolitiser le dossier : la sécheresse est structurelle, liée à des dynamiques sur lesquelles les autorités publiques n’auraient pas la main.

    Charafat Afilal, ancienne ministre marocaine déléguée à l’Eau, va jusqu’à reconnaître des défaillances en matière de gouvernance, pointées du doigt par les institutions internationales.

    Une fiscalité inégalitaire
    La complexité des organisations chargées des politiques hydriques et la bureaucratie ne facilitent pas la recherche de solutions.

    Mais l’ex-ministre met en avant les réalisations : « Le Plan Maroc Vert [plan agricole marocain] se recoupe avec le plan national pour l’eau. La prise en considération du facteur stress hydriques est bien là. »

    Elle ramène en outre les conflits à des soucis locaux : « Il est vrai qu’on constate des ratés dans la mise en application sur le terrain, comme des subventions accordées sans l’avis des agences de bassin. »

    Ces considérations techniques et bureaucratiques ne sont pas sans importance, souligne Mehdi Lahlou, président de la branche marocaine de l’Association pour un Contrat mondial de l’eau.

    Mais il souligne à MEE : « Il y a aussi un modèle économique libéral qui a été choisi dans la gestion de l’eau au Maroc, comme dans le reste du Maghreb. »

    Il pointe du doigt une fiscalité inégalitaire et une privatisation rampante du secteur de la distribution, qui permettent à de grands agriculteurs de payer moins cher le mètre cube d’eau productif que le particulier pour se désaltérer.

    Il accuse aussi des symboles lourds de conséquences : des sources confiées à des entreprises ou des consortiums comprenant des entreprises étrangères pour de la mise en bouteille, comme celle de Ben Smim, objet d’un litige et d’une mobilisation locale.

    En effet, lorsque des vents de contestation soufflent sur le pays, l’eau n’est jamais bien loin. En 2011, lors du Mouvement du 20 Février, des habitants de la ville de Tanger se sont regroupés devant les locaux d’Amendis, filiale du français Veolia qui gère le service de l’eau dans la ville.

    Lors du mouvement de boycott contre la vie chère en 2018, parmi les trois marques ciblées et durement touchées, on retrouvait la fameuse marque d’eau Sidi Ali, des Eaux minérales d’Oulmès, entreprise présidée par Miriem Bensalah Chaqroun, ancienne patronne du principal syndicat patronal marocain, la CGEM.

    Le Maghreb s’est aussi tourné vers un modèle agricole bien particulier. À Zagora au Maroc, comme à Sidi Bouzid en Tunisie, on cultive surtout des produits à l’export. Fraises, fleurs, agrumes, pastèques…

    « Des produits très gourmands en eau, produits dans des régions parfois très arides, au détriment de cultures qui demandent moins d’irrigation », souligne Alaa Marzougui, président de l’Observatoire tunisien de l’eau.

    Mehdi Lahlou relève : « Ce qui est certain, c’est que parler de ressources hydriques au Maroc, c’est parler d’agriculture. Le secteur avale 80 % des stocks en eau du pays environ. »

    La pastèque a été mise sur le banc des accusés au Maroc lorsqu’un « hirak de la soif » a éclaté en 2018 à Zagora, jetant des centaines de citoyens assoiffés dans les rues.

    Le plan agricole Maroc Vert a boosté la production dans la région de ce produit ultra gourmand en eau et destiné aux marchés étrangers. Aujourd’hui, presque 20 000 hectares de terres à travers le royaume sont consacrés à ce fruit qui en occupait à peine quelques centaines il y a une décennie.

    Le Maghreb s’en remet aux marchés étrangers

    À Sidi Bouzid, grenier de la Tunisie, et foyer de départ du soulèvement de 2011, la colère politique est liée à ce modèle agricole, à en croire la chercheuse tunisienne Alia Gana. Elle écrit dans l’ouvrage collectif Tunisie, une démocratisation au-delà de tout soupçon : « La réallocation des ressources au profit de l’agriculture intensive en irrigué, levier de l’insertion dans les marchés internationaux, a eu des effets discriminatoires sur l’agriculture familiale, accélérant la marginalisation, voire l’exclusion des petits agriculteurs. »

    Ce modèle de développement, poursuit la chercheuse, « basé sur une intensification technique inadaptée aux spécificités d’un milieu aride, contribue à une dégradation souvent irréversible des ressources en eau ».

    Les politiques d’intégration aux marchés européens ont favorisé une spécialisation en biens agricoles à haute teneur en eau, mais aussi une dépendance alimentaire à l’égard des marchés mondiaux.

    Le Maghreb s’en remet aux marchés étrangers pour s’approvisionner en produits agricoles de base et accuse une balance commerciale structurellement déficitaire.

    Selon un document de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80 % des besoins tunisiens en blé sont couverts par l’importation, soit l’équivalent de quatre baguettes de pain sur cinq consommées.

    La Tunisie et l’Algérie sont depuis des années parmi les dix premiers pays importateurs de blé dans le monde. Une dépendance qui rendrait la région vulnérable aux fluctuations des prix et aux chocs mondiaux. Et qui a un coût pour la population : les deux pays sont aussi marqués par la part importante de budget consacrée par leurs citoyens à la nourriture : 43 % en Algérie et 35 % en Tunisie, le même chiffre qu’en Irak, selon le département américain de l’Agriculture.

    Dans Food Insecurity and Revolution in the Middle East and North Africa, les chercheurs Habib Ayeb et Ray Bush expliquent comment ces politiques commerciales influencées par les institutions financières internationales ont contribué à l’exaspération des populations et aux soulèvement en Tunisie et en Égypte en 2011.

    En janvier 2020, la volonté du président algérien Abdelmadjid Tebboune de relancer les projets de forages de gaz de schiste dans le sud a mobilisé les manifestants du hirak. Ces derniers accusaient par voie de slogans et de pancartes : l’exploitation du gaz de schiste par une technique dite de fracturation hydraulique exerce une pression énorme sur les précieuses eaux dans les nappes phréatiques.

    Les projets de forage avaient été suspendus en 2015 dans la foulée de mobilisations dans la région d’In Salah. Le sujet divise au sein même du gouvernement : « Le gaz de schiste est une calamité. On va hypothéquer l’avenir du Sud », déclarait à la radio publique Chems Eddine Chitour, actuel ministre de la Transition énergétique, alors à l’Enseignement supérieur, et expert des énergies.

    Muriel Ressiguier, une députée française, soulignait à l’Assemblée : « L’extraction des gaz s’effectue en Algérie par la fracturation hydraulique. Il ne saurait être acceptable que les pays de l’Union européenne ne l’autorisant pas chez eux à cause des multiples risques se tournent vers l’Algérie pour le produire, en laissant supporter à ce pays les aberrations écologiques liées à ce type d’extraction, notamment la pollution des nappes phréatiques… »

    Dans les rues algériennes, on accusait le gouvernement, mais aussi les grandes entreprises gazières et pétrolières étrangères intéressées par la prospection : « Notre Sahara n’est pas à vendre. » La gestion de l’eau se retrouvait ainsi intégrée aux exigences de souveraineté populaire sur les richesses et les institutions des manifestants du hirak.

    Des migrations intérieures massives

    En Tunisie, c’est aussi un secteur clé de l’économie qui suscite des débats. Dans la région du bassin minier, certains imputent à l’extraction de phosphate la raréfaction de l’eau. Une hypothèse contestée, mais la pollution de certaines sources est bien avérée.

    Le désarroi social place les citoyens devant des dilemmes, comme le souligne le biologiste Mohsen Kalboussi dans une opinion publiée sur le site Nawaat : « Différents mouvements sociaux revendiquent le droit à l’emploi plutôt que de contester la pollution générée par les activités minières dans la région. »

    La société civile se déchire parfois et des syndicalistes et des agriculteurs s’opposent ainsi lors de chauds débats locaux ou au cours de mobilisations à propos des retombées économiques et écologiques de l’activité phosphatière.

    Moha Ed-Daoudy, depuis Imider, suit avec intérêt ces mobilisations dans la région. Il est conscient de la difficulté de trancher entre développement économique et protection des ressources hydriques. Mais il insiste : « Ces mouvements montrent que les populations veulent avoir leur mot à dire sur l’utilisation des ressources naturelles. »

    Des chercheurs établissent maintenant le rôle sous-jacent du réchauffement climatique dans l’instabilité politique au Moyen-Orient. Ceux du Center for Climate and Security aux États-Unis, par exemple, ont observé que le soulèvement syrien avait débuté dans des régions tournées vers un usage intensif de l’eau pour la culture du coton notamment, et frappées par des sécheresses entraînant des migrations intérieures massives et une urbanisation chaotique.

    En 2015, l’ancien président américain Barack Obama et la figure de gauche Bernie Sanders ont publiquement fait leur cette analyse.

    Cette dernière a pourtant suscité des oppositions. Pour beaucoup, expliquer le soulèvement syrien par le changement climatique minimise ses raisons politiques. Dans le futur, il semble possible que dans la région, l’usage des ressources en eau devienne une cause explicite de mobilisations politiques.

    Middle East Eye, 22 mars 2021

    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, eau, sécheresse,

  • Droit à l'autodétermination des peuple : L'Algérie appelle au respect des droits fondamentaux

    La mission permanente de l’Algérie auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des organisations internationales en Suisse a appelé à la réalisation effective du droit inaliénable à l’autodétermination des peuples notamment au Sahara occidental occupé où la situation nécessite l’établissement d’un « mécanisme international » de surveillance des droits de l’Homme.

    Dans une déclaration, lue vendredi au cours de la 46e session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme, la délégation algérienne « appelle à la réalisation effective du droit inaliénable à l’autodétermination » et reconnaît que l »‘occupation étrangère entraîne de sérieux obstacles sur la jouissance des libertés et des droits fondamentaux ».
    Citant le cas du Sahara occidental, la mission permanente de l’Algérie à Genève souligne qu’ »à ce jour, le peuple du territoire non autonome n’a pas encore eu la possibilité d’ex ercer librement son droit à l’autodétermination, son droit à vivre pacifiquement dans son propre territoire ». « Cette situation qui dure depuis plus de quatre décennies appelle à l’établissement d’un mécanisme international pour surveiller la situation des droits de l’Homme dans le territoire illégalement occupé », souligne la délégation algérienne.
    Et de poursuivre: « Le pillage des ressources naturelles par des multinationales constitue un crime supplémentaire et une aggravante violation des droits de l’Homme dont auront à répondre devant les juridictions les entreprises coupables qui par leur insatiable prédation, contreviennent au principe de la souveraineté permanente des peuples sur leurs richesses et ressources naturelles ». La mission algérienne a, en outre, saisi l’occasion pour saluer l’adoption de la Déclaration et le Programme d’Action de Vienne, qui « traduit un fort engagement et un sincère investissement de la communauté internationale quant à la promotion et la protection des droits de l’Homme ». C’est pourquoi, précise-t-elle, « il est du devoir de chaque État de poursuivre de tout mettre en œuvre, pour éradiquer ce fléau ».
  • Maroc: Choc aérien anti-US?

    Dans cette bataille malsaine que l’axe US/Israël a lancée contre l’Afrique du nord puisque cette zone ultra stratégique se trouve au cœur des grandes routes maritimes tout en reliant le Moyen-Orient à l’Europe, il se produit parfois de parfaits inattendus.

    Il en est ainsi de la présence de l’ex PM tunisien aux Emirats dans un forum où prenait part une délégation sioniste, présence qui a provoqué l’ire et l’indignation des partis, des foules entières des tunisiens.

    Au menu de ces inattendus figure encore ce refus de Moscou de vendre des Su-34 E à l’Algérie qui bien qu’allié stratégique de la Russie semble devoir patienter encore un peu avant que ces bombardiers à longue distance que Moscou vient tout juste de déployer en Syrie où la guerre entre dans une phase totalement nouvelle ne retrouvent le chemin de l’Algérie. Mais qui sait, il se peut même que les Su-34 fraîchement déployés à Hmeimim, base russe en quoi certains voient la future Incirlik russe au Moyen-Orient, fassent le pont entre la Syrie et l’Algérie. Mais le plus inattendu dans l’actualité maghrébine aura été l’information selon laquelle la Chine aura décidé de vendre sa DCA ultre performante au Maroc faute d’une Russie qui refuse de livrer à l’allié marocain des Etats-Unis ses S-400 qu’elle a vendue à l’Algérie ou encore d’une Amérique qui ne juge pas le Royaume bien que « normalisante » assez digne de confiance pour lui livrer ses Patriot.

    Les rapports des médias américains font part donc de la possibilité que le Maroc ait acquis des missiles antiaériens chinois.

    Les médias américains ont révélé que le Maroc pourrait bientôt acquérir un système de défense aérienne équipé des missiles anti-aériens à moyenne portée chinois FD-2000.

    Selon le site web militaire américain, Global Defense Corp, le système de défense aérienne chinois porte dans sa version, qui est vendue hors de Chine, des missiles à moyenne portée de FD-2000, une version du HQ-9 destinée à l’exportation, qui se compose de lanceurs verticaux qui transportent chacun quatre missiles, un radar HT-233 et un radar tridimensionnel 305 A.

    Ce système, fabriqué par la société chinoise « Precision Machinery Import-Export Corporation », est très avancé, car il a une portée verticale de 30 km et une portée horizontale de 200 km, et il se distingue par sa forte capacité de détection grâce à ses radars. L’appareil est également capable d’intercepter divers objets volants tels que des chasseurs, des avions et des missiles sans pilote et balistiques. Rares sont les systèmes de défense qui offrent de telle force de dissuasion.

    La source affirme que le Maroc est le troisième client à acquérir ces équipements militaires à la Chine, après l’Ouzbékistan et le Turkménistan. Le Maroc a acquis ce système de défense après avoir envisagé la possibilité d’achat auprès de la Russie des S-300 et S-400, mais la Russie ne vend pas ses systèmes de défense à des pays qu’elle ne considère pas comme ses alliés.

    La même source a annoncé que l’armée de l’air marocaine recevrait quatre drones de combat de type Reaper ; un accord qui attend d’abord l’approbation du Congrès, car il a été négocié depuis plusieurs mois entre les deux pays. Mais la source n’a pas été en mesure de préciser si ce retard pourrait avoir des liens avec la normalisation relations entre Rabat et Tel-Aviv.

    Mais bien sûr qu’il en existe des liens car un Maroc qui servirait de pont à l’émergence des premiers radars militaires chinois en Afrique du Nord, radars qui troubleraient la fête des Patriot deployées en Libye ou celle des radars israéliens sous l’emprise desquels est placé depuis peu le ciel du Sahel ne peut réellement être « digne de confiance des USA ». D’autant plus que l’histoire de la normalisation avec Tel-Aviv traîne en longueur et en devient plutôt un fardeau qu’un avantage. A ce rythme, il ne serait donc pas impossible de voir un de ces quatre Dakhla accueillir une base navale russe sous les yeux ahuris d’une Amérique et d’une France qui tentent encore d’y multiplier des consulats ! Après tout il y en a des analystes qui disent que l’apparition d’un sous-marin furtif russe la semaine dernière près des zones de manœuvre Maroc-USA n’aurait pas été une totale surprise pour Rabat.

    ParsToday, 20 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Etats-Unis, Russie, missiles sol-air, SS-300, SS-400,

  • Israël aurait représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan en 2020.

    Le rapport annuel de l’institut SIPRI fait la lumière sur les statistiques d’exportation des plus grands pays exportateurs d’armes au monde. Les États-Unis ont augmenté leur part au détriment de la Russie et de la Chine. L’Allemagne et la France ont également pris de plus grandes parts du gâteau.

    Les exportations d’armes d’Israël ont représenté 3,0 % de l’ensemble des ventes d’armes dans le monde au cours des années 2016-2020 et ont augmenté de 59 % par rapport à celles des années 2011-2015. Israël a représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan. Les entreprises israéliennes envisagent actuellement de vendre des armes à des pays du Moyen-Orient qui leur étaient jusqu’à présent fermés, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) de Suède, dont le rapport annuel a été publié cette semaine.

    Les États-Unis ont élargi leur part des ventes d’armes mondiales, passant de 32 % en 2011-2015 à 37 % en 2016-2020, et restent le premier exportateur d’armes. Les États-Unis ont fourni des armes à 96 pays, soit plus que tout autre fournisseur, au cours des années 2016-2020.



    Près de la moitié (47 %) des transferts d’armes américains étaient destinés au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite représentait à elle seule 24 % des exportations d’armes américaines. La croissance de 15 % des exportations d’armes américaines entre les années 2011-15 et 2016-2020 a encore creusé l’écart entre les États-Unis et le deuxième plus grand fabricant d’armes, la Russie.

    Les troisième et quatrième plus grands exportateurs d’armes ont également connu une croissance significative entre les années 2011-2015 et 2016-2020. La France a étendu ses exportations d’armes majeures de 44 % et était responsable de 8,2 % des exportations mondiales d’armes au cours des années 2016-2020. L’Inde, l’Égypte et le Qatar ont reçu ensemble 59 % des exportations d’armes françaises.

    L’Allemagne a augmenté ses exportations d’armes majeures entre 2011-2015 et 2016-2020, représentant 5,5 % du total mondial. Les principaux marchés des exportations d’armes allemandes étaient la Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte.

    La Russie et la Chine ont vu leurs exportations d’armes diminuer. Les exportations d’armes de la Russie, qui représentaient 20 % de toutes les grandes exportations d’armes en 2016-2020, ont chuté de 22 % (pour atteindre un niveau similaire à celui de 2006-10). La part du lion de cette baisse, environ 90 %, provient d’une chute de 53 % de ses exportations d’armes vers l’Inde.

    Les exportations de la Chine, cinquième exportateur mondial d’armes pour la période 2016-2020, ont diminué de 7,8 % entre 2011-15 et 2016-20. Les exportations d’armes chinoises représentaient 5,2 % de l’ensemble des exportations d’armes dans les années 2016-20. Le Pakistan, le Bangladesh et l’Algérie étaient les plus gros importateurs d’armes chinoises.

    Le site Defense News a rapporté que malgré la croissance des exportations d’armes, le SIPRI a déclaré qu’il y avait eu un certain ralentissement au cours des années couvertes par le rapport. Selon Pieter Wezeman, chercheur principal pour l’institut suédois, il est possible que la pandémie de COVID-19 ait eu une influence sur la politique d’exportation d’armes, et que de nombreux pays réévaluent leurs acquisitions militaires en raison des difficultés liées à la pandémie.

    Israel Defense, 21 mars 2021

    Tags : Israël, Azerbaïdjan, SIPRI, Corée du Sud, Algérie,Égypte, Russie, armes, armement,