Étiquette : Algérie

  • La Chine a une chance de combler le fossé entre l’Algérie et le Maroc

    Auteurs : Michaël Tanchum et Nerea Álvarez-Aríztegui, Université de Navarre*

    La Chine se trouve à la croisée des chemins alors qu’elle étend sa présence économique en Afrique du Nord-Ouest. L’aggravation des tensions entre l’Algérie et le Maroc pourrait menacer les intérêts économiques et géopolitiques chinois dans la région. Mais Pékin pourrait avoir le pouvoir de combler le fossé et de réorienter la Méditerranée occidentale vers son initiative « Belt and Road » (BRI).

    La détente entre l’Algérie et le Maroc s’effiloche. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, un mouvement sahraoui qui cherche à établir la souveraineté sur le Sahara occidental, a mis fin à un cessez-le-feu de 29 ans avec Rabat en novembre 2020. Le Front Polisario a repris sa lutte armée peu avant que les États-Unis ne reconnaissent officiellement le contrôle marocain sur la région contestée en décembre 2020.

    L’Algérie est maintenant confrontée à des décisions critiques sur la manière de compenser la puissance croissante du Maroc. Alger envisage d’intensifier son soutien au Front Polisario et de renforcer sa propre présence militaire à la frontière marocaine. Cela pourrait menacer les intérêts chinois dans les ressources de l’Afrique du Nord-Ouest et compromettre ses projets de connectivité transcontinentale via la Méditerranée occidentale.

    Les phosphates et les terres rares de l’Afrique du Nord-Ouest sont d’un intérêt vital pour la Chine. Le Maroc possède plus de 70 % des réserves mondiales de roche phosphatée, tandis que l’Algérie possède le quatrième stock mondial. En 2018, la société chinoise CITIC Construction a signé un accord avec la société algérienne Sonatrach pour construire une installation de production intégrée de phosphate d’une valeur de 6 milliards de dollars US, qui porterait la production annuelle de l’Algérie à 10 millions de tonnes. Parallèlement, la société chinoise Hubei Forbon Technology a créé en janvier 2021 une coentreprise avec le géant public marocain du phosphate, OCP, pour développer des engrais de nouvelle génération.

    Pékin a également un œil sur les éléments de terres rares qui seraient situés dans les gisements de phosphore du Sahara occidental. Le groupe de défense Western Sahara Resource Watch a allégué à plusieurs reprises l’implication de la Chine dans des achats illégaux de phosphates du Sahara occidental.

    La Chine cherche à jouer un rôle stratégique dans le développement de la connectivité Europe-Afrique à travers la Méditerranée occidentale. Pékin a des intérêts dans le corridor de transport commercial émergent entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe de l’Ouest, basé sur la ligne ferroviaire à grande vitesse d’Al-Boraq et le port de Tanger Med récemment agrandi, qui est désormais le plus grand port de la Méditerranée.

    L’expansion de Tanger Med a été rendue possible par un investissement du China Merchants Group. Des entreprises chinoises ont ouvert des usines de fabrication au Maroc pour s’intégrer dans les chaînes de valeur Europe-Afrique créées par la ligne ferroviaire d’al-Boraq et le port de Tanger Med. CITIC Dicastal a créé une usine de 400 millions de dollars US pour fournir des équipements à l’usine d’assemblage automobile du groupe français PSA. China Communications Construction Company construit le pôle industriel Mohammed VI Tangier Tech City pour attirer davantage de multinationales et d’entreprises chinoises au Maroc.

    Pékin soutient également la création d’un corridor d’infrastructures à travers l’Algérie, qui reliera l’Afrique subsaharienne à la Méditerranée. En 2016, Alger a signé un accord avec la China State Construction Engineering Corporation et la China Harbor Engineering Company pour la construction du port algérien d’El Hamdania. Avec une capacité de 6,5 millions d’équivalents vingt pieds, El Hamdania pourrait fonctionner comme la plaque tournante d’un corridor Afrique-Europe.

    Avant que les États-Unis ne reconnaissent officiellement le contrôle du Maroc sur le Sahara occidental, de nombreuses nations africaines et arabes avaient déjà ouvert des consulats dans la région contrôlée par le Maroc. À mesure que la solidarité africaine et arabe avec l’opposition de l’Algérie aux revendications de souveraineté du Maroc s’effrite, les tensions entre Alger et Rabat augmentent. En 2020, les Forces armées royales du Maroc ont annoncé la construction d’une caserne militaire à seulement 38 kilomètres de la frontière algérienne. Les médias algériens ont dépeint ce plan comme une provocation escalatoire et ont indiqué que l’Armée nationale populaire (ANP) algérienne construirait deux bases frontalières. L’Algérie a également approuvé l’année dernière un amendement constitutionnel autorisant l’ANP à intervenir en dehors des frontières algériennes.

    La Chine maintient une politique neutre sur le conflit du Sahara occidental, soutenant officiellement les efforts de l’ONU pour un référendum sahraoui longtemps retardé, tout en équilibrant soigneusement ses intérêts économiques au Maroc et en Algérie. Les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont atteint un point culminant, mais il est possible de réorienter le conflit vers la coopération. La Chine peut jouer un rôle constructif dans ces négociations.

    Si les exportations de l’Algérie vers la Chine sont minimes, ses importations de 2019 en provenance de ce pays ont totalisé 5,4 milliards de dollars américains. La pandémie de COVID-19 et la chute des prix du pétrole ont fortement impacté l’économie algérienne, les ventes de pétrole et de gaz représentant 60 % du budget de l’État. Peu encline à solliciter le soutien du FMI, Alger se tourne vers la Chine. Le 11 octobre 2020, l’Agence chinoise de coopération internationale au développement a signé un accord avec Alger pour approfondir la participation de l’Algérie à la BRI de la Chine.

    Rabat peut offrir des opportunités pour Alger de participer à la connectivité commerciale en développement du Maroc. Cela cadrerait bien avec les efforts de Pékin pour intégrer la Méditerranée occidentale dans la BRI. Pour sa part, l’Algérie doit se joindre aux pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario afin de garantir des arrangements futurs pour les Sahraouis.

    Pékin, dans sa nouvelle et avantageuse position stratégique entre les parties en conflit, pourrait promouvoir des propositions de rapprochement qui profiteraient à toutes les parties. Le moment est venu pour la Chine de faciliter une interaction constructive entre Rabat et Alger. Ses efforts diplomatiques pourraient déterminer si la trajectoire du Maghreb occidental s’orientera vers la coopération ou le conflit.

    Michaël Tanchum est professeur adjoint à l’université de Navarre, en Espagne, et chercheur principal à l’Institut autrichien d’études européennes et de sécurité (AIES).

    *Nerea Álvarez-Aríztegui est étudiante à l’Université de Navarre, en Espagne.

    Source : East Asia Forum, 12 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Chine,

  • Conflit au Sahara occidental :Tebboune appelle à une "solution durable"

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé, mardi, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le royaume du Maroc à s’engager dans des pourparlers « directs et sérieux », sous l’égide de l’Union africaine (UA) et de l’Onu…

    Le chef de l’État a affirmé que « ce conflit ne saurait être réglé sans un processus politique qui se réfère aux principes fondateurs de l’Organisation continentale ». Dans son allocution lors de la réunion, en visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA au niveau des chefs d’État et de gouvernement, le Président Tebboune a déclaré : « l’occasion nous est donnée aujourd’hui d’examiner la situation grave au Sahara occidental avec l’espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n’a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délais de prescription ». « Notre réunion intervient, comme c’est déjà expliqué, dans l’objectif de réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu entre la RASD et le royaume du Maroc, et d’oeuvrer à la réalisation d’une solution juste et permanente à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et clore définitivement les dossiers de décolonisation en Afrique », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que « l’Afrique qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’Apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial dans notre continent.
    L’échec du cessez-le-feu suite à la violation d’un accord en vigueur depuis 1991 et l’escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara occidental n’est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d’imposer le fait accompli dans le territoire d’un État membre fondateur de l’UA », a fait observer le Président Tebboune. Il a cité, entre autres, « l’exploitation illégale des richesses, les démarches visant le changement de la composition démographique des territoires occupés, les violation systématiques menées à l’encontre de citoyennes et de citoyens sahraouis sans défense, outre les tentatives illégales pour modifier le statut du Sahara occidental ». C’est pour cette raison, ajoute le Président Tebboune, « nous invitons notre honorable organisation à joindre sa voix à la notre pour demander au Secrétaire général de l’Onu de désigner immédiatement son représentant au Sahara occidental, de même que nous invitons l’Onu à donner, avec l’appui de l’UA, à la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), des ordres pour faire face aux violations es droits de l’homme au Sahara occidental ».
    Pour le président de la République, « l’absence de prise en charge de la tragé ie du peuple sahraoui qui en a assez des atermoiements de l’Onu dans l’organisation d’un référendum, convenu depuis 30 ans, mais aussi le blocage sans précédent du processus politique ont extrêmement exacerbé la situation ». « Face à ces développements dangereux, notre organisation continentale qui avait eu un rôle historique dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien ne peut rester silencieuse ou mise à l’écart. Il est inconcevable d’entendre, après le déclenchement d’une guerre entre deux Etats membres de notre Organisation, des voix, ça et là, tentant d’avancer des (arguments) fallacieux pour la justifier », a-t-il souligné. « S’agissant de la non soumission de ce dossier à l’UA sous prétexte que la question est inscrite à l’agenda de l’Onu », Tebboune a rappelé que « toutes les questions africaines abordées par notre Organisation sont inscrites, en même temps, auprès de l’Onu, en tête desquelles la question libyenne ». « Toutes les questions de paix et de sécurité en Afrique, sans exception aucune, sont inscrites à l’agenda de l’Onu, ce qui n’a pas empêché notre organisation d’y apporter de précieuses contributions hautement saluées par tous pour le règlement de ces questions », a-t-il soutenu. Un blocage sans précédent Quant au règlement de ce conflit,Tebboune a affirmé que le « processus politique pour le règlement de la question sahraouie sous les auspices de l’Onu, fait face à un blocage sans précédent inexpliqué, au vu des impacts graves de la reprise de la lutte armée ».
    « La présence de réfugiés sahraouis dans le territoire de la République algérienne démocratique et populaire, nous mène au constat que ceux qui sont nés le jour de l’occupation du Sahara occidental sont aujourd’hui des hommes (…) Ils n’accepteront guère de rester, ni de mourir en tant que refugiés sur la terre bénie d l’Algérie où nos frères sahraouis sont les bienvenus », ajoute le chef de l’État dans son allocution. Face aux répercussions de ce conflit susceptible de compromettre la paix et la sécurité dans toute la région, le Président Tebboune a plaidé pour « l’activation du rôle du CPS, en vertu des dispositions de son protocole constitutif afin d’apaiser la situation et d’oeuvrer à trouver une solution durable et équitable, conformément aux résolutions pertinentes de l’UA et de l’Onu ». « Les tentatives désespérées et récurrentes visant à consacrer et à donner une légitimité à l’occupation marocaine des territoires d’un pays membre fondateur de notre organisation, en niant, constamment, la réalité sahraouie et les aspirations de ce peuple, ne feront que prolonger ce conflit à près de cinq décennies, d’où l’impératif de rappeler les références et réalités consacrées aux niveaux onusien et continental, stipulant toutes que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation, comme classée par l’Onu », a-t-il insisté.
    Le Président Tebboune a mis en avant la « nécessité impérieuse de mettre fin à ce conflit, préconisant le retour aux principes fondateurs de notre organisation continentale, notamment les dispositions de l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA sur le respect des frontières héritées à l’indépendance, le règlement pacifique des conflits avec l’interdiction de l’usage de la force et des menaces entre les Etats membres et l’importance de la coexistence pacifique ». Rappelant que la RASD et le Maroc son membres de l’UA, le président de la République « a invité les deux États à s’engager dans des pourparlers directs et sérieux, sous l’égide de l’UA et de l’Onu, pour parvenir à un nouvel accord de cessezle- feu, et réunir les conditions nécessaires pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination ».
    En conclusion, le Président Tebboune a formé le voeu sincère de voir les parties au conflit « prôner le dialogue et faire preuve de sagesse pour la relance du processus de règlement du conflit qui a trop duré, en garantissant au peuple sahraoui le droit à une vie décente dans le cadre de la liberté, de la sécurité et de la stabilité, et partant concourir à la réalisation des aspirations de l’ensemble de nos peuples au progrès, à l’unité et à l’intégration ». « Il s’agit là des idéaux pour lesquels les pères fondateurs de notre organisation continentale ont milité et auxquels nous demeurons attachés », a-t-il conclu.
    Par : LAKHDARI BRAHIM
    Le Midi Libre, 11 mars 2021
    Tags : Algérie, Sahara Occidental, Maroc, 
  • Algérie : Frontières

    Tout ce qui touche aux pays limitrophes à l’Algérie ne peut passer inaperçu, et quand la nouvelle semble aller dans le bon sens, alors c’est évidemment à «prendre» avec intérêt. Celle provenant, hier, de la ville libyenne de Syrte, est à mettre dans la case «espoir». La nouvelle vient éclaircir des cieux d’une région à feu et à sang depuis plus de 10 ans. Ainsi, l’approbation du gouvernement intérimaire libyen par le Parlement, qui s’était réuni dans l’ancien fief de Mouamar Kadhafi, vient conforter un processus politique déclenché juste après le cessez-le feu du 23 octobre 2020. Un acte important en vue de la tenue des élections générales prévues le 24 décembre prochain.
    La réussite de ces étapes en terre libyenne est (tant que la stabilité est au bout) évidemment bénéfique pour l’Algérie. Les guerres fratricides à nos frontières Est, qui durent depuis 2011, ont été la base arrière de l’insécurité qui a régné après en Tunisie, au Niger, et surtout au Mali. Même l’Algérie n’a pas été épargnée, et Tiguentourine est toujours dans les mémoires.
    Du côté libyen, c’est rassurant, mais par contre, à l’Ouest, la situation suscite de plus en plus d’inquiétude. Le dernier foyer colonial en Afrique qu’est le Sahara occidental n’a pas trouvé encore une solution juste et permanente. L’intervention du Président Tebboune lors de la réunion, en visioconférence, du CPS (Conseil de paix et de sécurité) de l’UA (Union africaine) est venue rappeler la position algérienne envers ce dossier de décolonisation qui n’a que trop tardé. Une fidélité à la cause sahraouie qui n’est pas du goût du Makhzen, et il le démontre par ses «réactions». Ces dernières ne sont pas uniquement affichées par les médias marocains, mais d’autres formes ont été actionnées, et avec force. Il s’agit surtout des attaques électroniques qui ne sont pas négligeables et dont l’impact est parfois ahurissant sur les réseaux sociaux algériens. La manipulation et les Fake news qui pullulent sur la toile sont très souvent élaborés dans les laboratoires de Rabat. C’est pour au moins ces raisons qu’il est primordial de riposter, mais avec intelligence. Peut-être que la journée d’étude, portant sur la guerre de l’information, organisée samedi passé par l’INESG (Institut national d’études de stratégie globale) va pouvoir apporter du «concret».

  • Sahara Occidental-Algérie : L'Université de Souk-Ahras exprime son soutien au peuple sahraoui

    L’UNIVERSITÉ MOHAMED CHÉRIF MESSAADIA DE SOUK-AHRAS HÔTE D’UNE DÉLÉGATION DE LA RÉPUBLIQUE ARABE SAHRAOUIE.

    Afin d’informer l’opinion publique et de mettre les universitaires au courant de ce qui ce passe sur les terres de la République Arabe Sahraouie Démocratique, une délégation de la RASD présidée par le responsable des affaires des étudiants a effectuée une visite le 06 mars 2021 au pole universitaire Mohamed Chérif Messaadia. 
    Au cours de la conférence organisée spécialement à ce sujet, M. Gouasmia Abdelkrim, recteur de cette institution a souligné qu’à travers l’histoire et la lutte du peuple sahraoui, l’Algérie se remémore son histoire et sa résistance face à l’occupation française, ‘’ nous restons mobilisés aux cotés de nos frères sahraouis en leur réaffirmant notre soutien indéfectible et inconditionnel au droit à l’autodétermination’’.
    De son coté M. Moulay Ahmed Brahim, responsable de la délégation, a en premier lieu félicité tous les algériens en particulier la famille universitaire de Souk-Ahras de l’accueil chaleureux qui a été réservé à son groupe, avant de décortiquer la situation et le développement diplomatique, politique, social et militaire sur la scène continentale et internationale du conflit qui oppose les deux voisins en l’occurrence le Maroc et la République Arabe Sahraouie, suite aux agressions militaires répétées de ce pays, indiquant que la présence de sa délégation en Algérie a pour but d’informer l’opinion publique régional et international sur les multiples dépassements de l’armée marocaine et de saisir les universitaires algériens de tout ce qui ce passe sur les terres de la R A S D, notamment durant les étapes en cours liées aux événements accélérés qui entourent le dossier du droit du peuple sahraouis à l’autodétermination.
    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Western Sahara, Université de Souk Ahras,
  • Le Maroc et la Mauritanie seuls pays àa accepter le rapatriement systématique des immigrés

    Seuls 10% des immigrés clandestins ont été expulsés en 2020

    Les expulsions d’immigrants illégaux en 2020 représentaient moins de 10% des arrivées.

    Entre le 1er janvier et le 3 décembre 2020, 37213 immigrants sont entrés illégalement en Espagne.

    Pendant ce temps, selon le ministère de l’Intérieur, 3 190 ont été expulsés, soit 8,5% seulement.

    Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, chargé de l’exécution des expulsions, n’a pas révélé l’identité des personnes expulsées ni le pays dans lequel elles ont été renvoyées.

    À la fin de l’année, 41861 personnes étaient entrées illégalement en Espagne et moins de 3500 personnes avaient été expulsées, car la pandémie de coronavirus, avec ses contrôles aux frontières, a eu un impact décisif sur les chiffres, car depuis plusieurs mois, il a été impossible de expulser les gens.

    Le ministère de l’Intérieur ne révélera pas de détails sur les expulsions, car cela pourrait nuire à leur position et faire paraître l’Espagne faible aux autres pays.

    Selon le quotidien national espagnol ABC, depuis novembre, les expulsions ont repris vers le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Sénégal. Le Maroc et la Mauritanie seraient les seuls pays qui acceptent systématiquement les ressortissants de retour.

    Pour le moment, rapporte le journal, seules 100 personnes sont expulsées par semaine, mais c’est un processus long qui nécessite une identification, des dossiers, une acceptation du pays ou d’origine et l’organisation de voyages de retour.

    L’Algérie, le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Maroc, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal ont tous des accords en place pour le rapatriement des immigrés clandestins selon le ministère espagnol des Affaires étrangères .

    Euro Weekly News, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Mauritanie, Algérie, rapatriement, migration,

  • Sahara Occidental : Le choix des armes

    Le peuple sahraoui, qui fête le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), source de fierté et porteuse d’une légitimité incontestable, n’a plus que le choix des armes pour parachever une décolonisation inachevée. 

    Armés d’une volonté de paix, traduite par le respect scrupuleux de l’accord de septembre 1991, révélateur de l’échec du projet d’occupation marocaine, les Sahraouis ont consacré, vainement, faut-il l’admettre, tous leurs efforts au processus onusien, torpillé par la mauvaise foi de la partie marocaine, provoquant le départ des émissaires onusiens, l’incapacité manifeste de la Minurso, humiliée et réduite à l’état de vœu pieux, et la démission de la communauté internationale, indifférente au génocide sahraoui. «Le Front Polisario a tenté pendant 29 ans d’éviter la guerre, en faisant des concessions, mais il s’est confronté à une absence totale de coopération, tant de la part de la partie marocaine que de l’ONU», a affirmé le responsable du secrétariat du Front Polisario, Khatri Addouh. 
    L’ONU porte l’entière responsabilité de la violation du cessez-le-feu par l’occupant marocain qui a vidé de sa substance le processus de négociation. La dérive de Guerguerat, accentuée par le deal honteux conclu entre Trump et le Makhzen en faillite, a porté un coup mortel à la légalité internationale que l’ONU n’a pas su défendre depuis la reconnaissance, en 1966, du statut de territoire autonome du Sahara occidental, éligible au droit à l’autodétermination. 
    Face à cette escalade dangereuse, visant à entériner le statut illégal de colonie marocaine et à empêcher le choix référendaire sahraoui, le retour à la lutte armée s’impose pour défendre le droit inaliénable à l’autodétermination, préserver les acquis d’un Etat membre fondateur de l’Union africaine et reconnu par plus de 80 pays, et protéger le peuple sahraoui, victime de la barbarie coloniale. La déception sahraouie est à la hauteur du silence abyssal de la communauté internationale, indifférente au sort du peuple sahraoui, privé de sa terre et de ses richesses, victime de violation des droits de l’homme dans les territoires occupés, soumis au blocus militaire et aux pires sévices. 
    Le «nouveau tournant de Guerguerat» a profondément marqué la conscience du peuple sahraoui, convaincu que la lutte armée est «la voie idoine, légale et légitime» pour reconquérir les droits nationaux confisqués, même si l’option politique n’est pas totalement écartée. «Notre objectif est l’accès à l’indépendance par voie politique, militaire, ou les deux à la fois», a souligné le ministre de l’Equipement, Sid-Ahmed Batal. 
    Présent aux festivités commémorant le 45e anniversaire de la RASD, accompagné de sénateurs, le vice-président du Conseil de la nation, Ghazi Djabri, a réitéré le soutien indéfectible et inconditionnel de l’Algérie à la lutte légitime et légale du peuple sahraoui. 
    Cette position, inscrite dans les principes intangibles de la politique étrangère de l’Algérie, s’appuie sur le respect de la légalité internationale aux antipodes des tractations douteuses et de la transgression flagrante des dispositions de la charte de l’ONU et des décisions du Conseil de sécurité.
    Horizons, 28 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, ONU, 
  • Sahara Occidental : La rencontre Tebboune-Ghali inaugure une nouvelle étape dans le conflit

    Le président algérien Abdelmajid Tebboune a reçu hier son homologue sahraoui Brahim Ghali. Il a pris le soin de médiatiser sa réception avec des poses-photos et une déclaration à la presse. Une initiative qui renvoie plusieurs messages :

    – L’époque de l’Algérie inerte par la maladie de son président est révolue pour laisser place à une Algérie dynamique et prête à réaffirmer son leadership au Maghreb et au Sahel.
    – L’Algérie est et restera avec la lutte du peuple sahraoui pour son droit à une décolonisation dans les principes énoncés par les Nations Unies, à savoir, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
    – Ni les folies de Donald Trump ni le nouveau locataire de la Maison Blanche ne sont en mesure d’influencer la souveraineté de la diplomatie algérienne ni sa détermination à défendre ses intérêtes stratégiques face à l’offensive colonialiste française à travers son pion dans le région, le Maroc.
    – L’Algérie soutient la décision du Front Polisario de reprendre la lutte armée comme réponse aux manquements de l’ONU qui, au fil du temps, ont transformé le processus de paix initié et la trève de 29 ans en un moyen de maintenir le statu quo devenu la raison du pourrissment dans la région.
    – Les destins de l’Algérie et la RASD sont communs et liés à jamais en vue de défendre les peuples de la région contre les vélléités hégemoniques de la France et son serviteur de Rabat aunquels se sont ajoutés les ambitions d’Israël et ses supplétifs arabes.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Algérie,
  • Maroc : L’Algérie libre, souveraine et stable dérange le Makhzen

    Sous le sceau de la performance et de la vigilance

    Le remaniement ministériel, annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son discours à la nation prononcé à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid, s’inscrit indubitablement dans la dynamique de changement ancrée dans la nouvelle Algérie au service des citoyens. Frappée du sceau de l’efficacité et de la compétence, la nouvelle composante gouvernementale est fondamentalement interpellée par l’exigence de performance qui a sanctionné les huit titulaires des départements jugés défaillants dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, des ressources en eau, de la numérisation et des statistiques, des travaux publics, de l’habitat, du tourisme, de l’environnement et de l’industrie cinématographique. 
    Ce sont par excellence des domaines stratégiques pour la plupart en étroite relation avec la vie quotidienne qui, comme c’est le cas des défaillances relevées dans la gestion des zones d’ombre sévèrement punies, ne sauraient s’accommoder des manquements de nature à attenter au nouveau mode de gouvernance. A la veille de la célébration du deuxième anniversaire du hirak, dédiée à la cohésion nationale et à l’enracinement de la démocratie, la formation du nouveau gouvernement participe au renforcement du climat de confiance généré par la libération d’une cinquantaine de personnes. Le geste d’apaisement consenti par le président de la République, accueilli favorablement par l’opinion nationale et la classe politique, traduit une volonté réelle de dialogue porteuse de perspectives réelles d’ouverture. 
    Dans six mois à peine, l’émergence d’une élite compétente, représentative de la volonté populaire, à l’issue des législatives anticipées, transparentes et régulières, consacre pleinement le changement profond et radical revendiqué par le hirak. La bataille de la légitimité et de la démocratie impose une vigilance de tous les instants pour sauver, d’abord, le hirak populaire des démons de la fitna et de la division aux antipodes des valeurs du pacifisme, de la citoyenneté et de l’unité qui ont fait sa force et sa grandeur. Il s’agit également de faire front pour mettre en échec la conjuration menée, à chaque échéance décisive de la nouvelle Algérie, par les nostalgiques d’un passé révolu et leurs relais locaux. Dans cette conjoncture particulière, le démenti cinglant apporté par le ministère de la Défense nationale renseigne sur la férocité de la campagne de déstabilisation déclenchée, au moment où le peuple s’apprête à fêter pacifiquement la journée de la cohésion nationale, par les services du Makhzen et de l’entité sioniste. 
    Les allégations tendancieuses faisant état de la participation de l’Armée nationale populaire à des missions dans le cadre du G5 Sahel attestent des menaces réelles aux frontières qui appellent à la vigilance et à la conscience citoyenne. L’Algérie libre, souveraine et stable dérange le Makhzen de l’inféodation au sionisme et les tenants de l’ordre néocolonial.
    Horizons, 22 fév 2021
    Tags : Maroc, Algérie, Israël, normalisation, 
  • Le Maroc poursuit sa politique d'inondation avec les drogues

    Le Maroc poursuit sa politique d’inondation de la Région maghrébine avec les drogues, a affirmé l’analyste politique et militant sahraoui Bali Elkanti. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Bala Elkanti, a souligné que « malgré l’intensification des combats le long du mur marocain, cela n’a pas empêché les appareils officiels marocains de poursuivre leur politique d’inondation de la région avec les drogues qui constitue une réelle menace pour sa sécurité ».

    Le militant sahraoui a affirmé, que l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogue et dans la traite humaine constituaient « une menace directe » pour la paix et la sécurité régionales et internationales, exhortant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-unies à exercer une pression sur le Maroc, afin de cesser ces pratiques qui attentent à la sécurité de ses voisins et de la région toute entière. Cette déclaration est intervenue, suite à l’opération menée récemment par les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, qui s’était soldée par la saisie d’une quantité importante de drogues marocaines et d’armes.

    Une unité des forces de l’Armée populaire de libération sahraouie relevant de la 1re Région militaire (secteur opérationnel du Doukj libéré), a saisi des quantités importantes de drogue, dans le cadre de la protection des frontières et des territoires sahraouis libérés et la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, a indiqué lundi un communiqué du ministère sahraoui de la Défense.

    Selon le communiqué, rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS), “la quantité saisie est estimée à 200 kg de haschisch traité, provenant du Royaume du Maroc, sachant que les services de renseignement marocains utilisent ce trafic pour financer le crime organisé et les groupes terroristes activant dans les régions du Sahel et du Sahara, en particulier au nord du Mali. Ces quantités de drogue sont écoulées à travers des bases de l’armée marocaine au niveau de la ceinture de la honte, en vue de les introduire en Mauritanie, paye frère, et même sur le territoire malien ».

    Bali elkanti a indiqué que « l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogues et la traite d’êtres humains » constituaient « une menace directe à la paix et la sécurité régionales et internationales ». « Le trafic de drogue est devenu, au cours de la dernière décennie, une principale source de financement pour les groupes terroristes et les bandes du crime organisé activant dans la région du Sahel et du Sahara », a-til ajouté.

    Sidi Mohamed Amar a rappelé, dans ce sens, que le Maroc occupait la première place sur la liste des pays producteurs et exportateurs du cannabis dans le monde selon plusieurs rapports internationaux. Le militant sahraoui a fustigé « l’ouverture par le Maroc de plusieurs points de passage au niveau de la région d’El Guergarat, au sud du Sahara Occidental, pour faciliter le transit de marchandises prohibées y compris la drogue », notant que des centaines de camions et de véhicules traversent quotidiennement cette zone tampon vers les frontières mauritaniennes et audelà, ce qui constitue une violation directe de l’accord de cessez-le-feu et de la convention militaire N 1.

    Il a affirmé, à ce propos, que ‘la RASD, partant de ses engagements en tant qu’Etat membre de l’Union africaine (UA), œuvrait au renforcement des opérations de lutte contre le trafic de drogues, à travers l’ensemble des territoires sahraouis libérés, et à la consolidation de la coopération avec les pays voisins. « Nous exhortons le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l’amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière ».

    L’inspiration du « modèle sioniste » pour autoriser le cannabis

    De nombreuses voix s’élèvent au Maroc pour que le royaume chérifien s’inspire du modèle de l’entité sioniste, pour autoriser la consommation du cannabis sous couvert des fins thérapeutiques. Après des décennies que la culture de la feuille de cannabis dessine les paysages du nord du Maroc, le débat se fait plus vif au Maroc où cette culture reste illégale, mais elle fait vivre des familles entières et se transmet de génération en génération”. Le journal Al Ahdath Al Maghribia assure même, qu’il s’agit de la seule culture réellement adaptée au sol de ces régions chez l’un des premiers producteurs mondiaux. Les cultures de cannabis s’étendent sur 50.000 hectares et le Maroc bénéficie d’ »un savoir-faire ancestral ».En matière de cannabis, le magazine indépendant TelQuel suggère au gouvernement de “s’inspirer du modèle israélien”. L’Entité sioniste a en effet autorisé le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006. L’hebdomadaire évalue les gains à 100 milliards de dirhams (soit près de 10 milliards d’euros). Depuis quelques années, l’idée fait son chemin au Maroc, mais le pays n’a jamais sauté le pas. “Des tâtonnements encore insuffisants, alors que le marché mondial est en pleine expansion”, souligne TelQuel. Chez l’Entité sioniste, l’exploitation du cannabis rapporte 1 milliard de shekels (plus de 2,5 millions d’euros), 60.000 Israéliens bénéficient de traitements à base de cannabis, et quelque 150 entreprises opèrent dans le domaine. Une manne à laquelle aspire une partie des Marocains. Entre 90.000 et 140.000 familles vivent déjà du kif, selon l’organisation Prohibition Partners citée par TelQuel.

    Le Midi Libre, 24 fév 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Maghreb, cannabis, haschich, drogue, Kif, terrorisme,

  • Maroc : le retour de Tebboune fait trembler le Makhzen

    Avec le retour d’Abdelmajid Tebboune, tous les espoirs du Makhzen de voir l’Algérie sombrer dans la guerre civile se sont écroulés. Rabat rêvait de voir le président algérien sur un fauteuil roulant à cause de l’infection au coronavirus. En le voyant debout, sain et sauf, les nervis de Mohammed VI ont dû maudire le destin qui a contrarié leurs espoirs.

    Pour les gouvernanats marocains, Tebboune représente l’incarnation de feu président Houari Boumediène, par son courage, sa détermination et surtout son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux marocains, les sahraouis ont chanté et dansé de joie le jour oè il a mis les pieds sur le sol de l’aéroport de Boufarik. Par sa baraka, ils ont pu rompre le joug du prétendu processus de paix onusien qui visait à leur imposer une pseudo-solution sous la souveraineté d’un Etat voyou qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme ni les principes de démocratie, un Etat qui excelle dans la répression, le terrorisme et le trafic de drogues.
    L’Algérie s’est enfin réveillé après le long sommeil causé par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Son réveil fait trembler le Makhzen. Il craint son retour sur la scène internationale, notamment sur la scène sahélienne où l’armée algérienne pourrait intervenir dans le cadre d’un contingent militaire panafricain dirigé et financé par l’Algérie. De là, les intox du Makhzen sur une participation de l’ANP au G5. Il s’agit, en fait d’un sondage sur la position d’Alger à ce sujet après les multiples contacts apr téléphone entre les présidents Maroc et Abdelmajid Tebboune.
    Depuis son arrivée, Tebboune a déjè damé le pion au roi du Maroc en libérant les activistes du Hirak. Son programme destiné à bâtir un Etat de droit préoccupe à Rabat où le régime s’accroche à des pratiques révolues et condamnées par la communauté internationale.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Union Africaine,