Étiquette : Algérie

  • Gouyette: «Les propos de Macron sur l’Algérie ont été « mal compris»

    L’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, s’est exprimé, ce mercredi 25 novembre 2020, sur les dernières déclarations du président français, Emmanuel Macron, dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique dans lequel il a déclaré qu’il « ferait tout » pour « aider » le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour que la transition en Algérie réussisse.

    Intervenant sur la radio web « Radio M« , le diplomate français a apporté des précisions concernant l’entretien d’Emmanuel Macron à Jeune Afrique. « La façon dont s’est exprimé le président français à propos de l’Algérie n’a pas été vraiment bien comprise », a-t-il dit ne ajoutant que « la perception que nous avons observé ici de ces propos ne correspond pas vraiment à ce qu’il a voulu dire ».

    «Je crois que le président attache une grande importance à la relation avec l’Algérie », a indiqué l’ambassadeur de France qui a ajouté que Macron « considère que nous pouvons refonder cette relation, la relancer sur des bases saines et positives, pour pouvoir faire beaucoup de choses ensemble dans tous les domaines ».

    La campagne de boycott es produits français n’a pas eu d’impact»

    L’ambassadeur de France en Algérie, M. François Gouyette a affirmé que les appels au boycott des produits français qui se sont multiplié après les propos du président Emmanuel Macron sur et le droit de caricaturer le prophète Mohamed (QSSSL), a échoué grâce à sa forte présence sur le marché algérien.

    Intervenant sur l’émission « OFFSHORE »,le diplomate français avance avoir constaté que la compagne a fait l’enfeu: «Il ya eu quelques déclarations qui ont été faites,mais en réalité, les observations faites par nos services économiques notamment nos chambres de commerce , il n y a pas eu véritablement d’impact ».

    L’ambassadeur affirme qu’il s’agit sans aucun de la qualité des produits français et à leur très grande familiarité auprès des algériens.

    «Cela rassure, et c’est une manière d’illustrer la très grande proximité entre nos deux pays. On considère que la France a vis-à-vis de l’Algérie des sentiments de distance ou de condescendance, je veux rappeler sur quoi est fondé notre politique vis-à-vis de l’Algérie: Ni ingérence ni indifférence. Ça n’a jamais été dans l’agenda du président de s’ingérer dans les affaires de l’Algérie qui est un pays souverain dont nous respectons beaucoup l’indépendance ».

    Echourouk Online, 26 nov 2020

     

    Tags : #France #Algérie #Macron

    France, Algérie, Macron, 

  • Quelle paix pour le Maghreb et le Sahel ?

    Sur le dossier malien, de plus en plus de dirigeants à travers le monde admettent le bien fondé de l’approche d’Alger sur la question du Mali. De fait, la communauté internationale suggère au président malien de transition d’«intensifier» le dialogue avec les populations du nord du pays qui rejettent le terrorisme. Ce discours insistant d’une grande majorité des acteurs diplomatique est véritablement une victoire pour la paix dans la région. C’est aussi un succès indiscutable de la diplomatie algérienne qui a été, pendant longtemps, seule à défendre le principe du dialogue avec les forces politiques hostiles à la présence de l’Aqmi et du Mujao dans la région. On retiendra à ce propos la position ferme du président français Emmanuel Macron qui a clairement affirmé qu’on ne discute pas avec les terroristes.

    Avec l’adhésion de la France à la stratégie préconisée par l’Algérie, le spectre de l’afghanisation du Sahel s’éloigne et l’espoir d’une issue moins coûteuse en vies humaines et qui préserve véritablement l’unité nationale du Mali est de mise. Il faut dire qu’à travers l’ancienne puissance coloniale de la région de l’Afrique de l’Ouest, le message est on ne peut plus clair et il faudra s’attendre à ce que les pays membres de la CEDEAO changent d’avis et abandonnent l’option du tout militaire dans la gestion de la crise malienne.

    Mais le dialogue politique inter-malien ne doit pas signifier le maintien du statu quo. Et pour cause, la situation de ni guerre ni paix au Sahel ne profite pas aux forces de la paix, mais arrange prioritairement les affaires des groupes terroristes activant dans la région. Dans un état de flou comme celui qui caractérise le nord du Mali, des organisations mafio-terroristes à l’image de l’Aqmi et du Mujao déploient leur influence et leur maîtrise du terrain.

    Aussi, il est plus qu’important, pour les Maliens, de parvenir le plus tôt possible à un accord solide pour en informer les populations du nord, au motif de leur présenter une autre issue que la soumission au joug des groupes terroristes. C’est avec les Maliens principalement que l’essentiel de la lutte terroriste doit se faire. Ces derniers ont besoin d’un cadre mobilisateur pour passer à l’acte.

    Le même scénario est peut être en train de se mettre en place en Libye. La paix dans ce pays est désormais à portée de main. Ceci pour dire la victoire politique des partisans de la paix impose à tous les acteurs une lutte politique intense. Il reste cependant un autre point chaud dans la région qu’est le Sahara occidental que le Maroc a allumé à dessein. C’est dire que la paix au Maghreb est un objectif qui est encore loin d’être atteint.
    Par Nabil G.

    Tags : Algérie, Sahel, Mali, Maghreb,

  • Maghreb : La région a besoin de paix

    La sortie de crise dans le dossier libyen semble enregistrer d’importantes avancées qui coulent dans le sens d’une sortie de crise négociée et loin de la tension qui a marquée ce pays il y a quelques mois. De plus en plus, l’ONU semble avoir bien repris les choses en main et mène une politique de rapprochement entre les différents acteurs libyens qui se plient au jeu de la négociation et des pourparlers.

    Comme préconisé par l’Algérie, la sortie de crise ne peut se faire que par les Libyens eux-mêmes, et loin des différentes ingérences de certains pays qui n’ont d’autres soucis, dans leur agenda, que de servir leurs intérêts, quitte à sacrifier ceux des Libyens. Mais la tendance a bien changé aujourd’hui, et les Libyens se parlent directement et semblent tous privilégier une sortie de crise venant de l’intérieur du pays.

    Et le dernier développement notable dans ce dossier a été l’annonce faite ce vendredi par l’ONU sur l’accord trouvé par les négociateurs libyens sur la date des élections qui a été fixée au 24 décembre 2021. Une avancée majeure quand on sait que jusque là, chacune des parties en conflit ne pensait régler la crise qu’à travers la supériorité militaire et l’appui des forces étrangères.

    Et il faut convenir que ce sont les meilleures nouvelles que l’on enregistre dans ce pays depuis un peu plus de neuf longues années. Une bonne nouvelle pour la Libye, mais aussi pour toute la région sahélo-maghrebine qui a été gravement impactée par ce conflit, qui a vu l’implantation de plusieurs groupes terroristes qui menaçaient sérieusement la paix dans la région.

    Mais en face de ces importantes évolutions dans le dossier libyen, il reste regrettable que dans la même région, des apprentis sorciers à l’image du Maroc font tout pour maintenir la région dans un état d’instabilité et de dangers permanents, avec leur politique aventurière et guerrière qui posent plusieurs questions, sur le jeu malsain que joue Rabat dans la région.

    Le Maroc se place clairement comme un acteur déstabilisateur du Maghreb et doit de ce fait être condamné avec la plus grande vigueur par la communauté internationale qui doit mettre fin à la politique guerrière et déstabilisatrice de ce pays qui veut détourner l’attention sur ses multiples problèmes internes, quitte à menacer sérieusement la paix dans la région.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 16 nov 2020

    Tags : Afrique du Nord, Algérie, Maroc, Libye,

  • L’Algérie dénonce le deal derrière la libération des ôtages au Mali

    200 terroristes libérés au Mali contre rançons
    L’Algérie dénonce

    Le ministère de la Défense nationale a rendu public hier un communiqué assez détaillé d’ailleurs dans lequel on apprend qu’un dangereux terroriste, « Mustapha Derrar » a été arrêté avant-hier à Tlemcen par les services de sécurité. Il se trouve que ce terroriste n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit de quelqu’un qui a été libéré au mois d’octobre au Mali dans le cadre d’une opération donnant/ donnant entre les autorités maliennes et le GSIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans).

    Selon le communiqué du ministère de la Défense l’arrestation du terroriste algérien est « menée suite à une surveillance permanente dudit criminel, depuis son entrée sur le sol national jusqu’à la collecte des renseignements relatifs à ses mouvements suspects ».

    Le terroriste Derrar, révèle encore le communiqué du MDN avait rallié les groupes armés en 2012, soit une présence dans les maquis de huit ans ; avant d’être libéré au début du mois d’octobre, « suite aux négociations menées par des partis étrangers ayant abouti à conclure un accord via lequel plus de 200 terroristes, précédemment arrêtés pour des faits de violence ont été libérés. »

    En fait, le communiqué du MDN, tout en informant sur la mise hors d’état de nuire de ce dangereux terroriste et faisant valoir aussi la vigilance de nos services de sécurité, veut surtout dénoncer le troc honteux intervenu entre les autorités maliennes (derrière lesquelles se profile l’ombre des autorités françaises) et les groupes terroristes. On apprend en effet, à travers le communiqué qu’une « rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens dont l’humanitaire française Sophie Petronin et l’ex candidat à la présidentielle malien Soum lia Cissé.

    Visiblement heurté par ce marchandage, le MDN n’y est pas allé de main morte pour qualifier ces pratiques (remises de rançons) de juste « inadmissibles » et « contraires aux résolutions de l’ONU incriminant le versement des rançons aux groupes terroristes. Ce qui est de nature rappelle, à juste titre le MDN à entraver « mes efforts de lutte contre le terrorisme et le tarissement de ses sources financières ».

    La doctrine officielle de l’Algérie, défendue dans les forums internationaux, c’est la non remise des rançons aux terroristes pour tarir leurs ressources qui leur permettent d’acheter des armes et perpétrer des actes de violence. Officiellement, les pays européens sont sur la même longueur d’onde que l’Algérie, partageant avec elle la nécessité de combattre le terrorisme, mais dans les coulisses vont-ils à contre sens de leurs engagements en acceptant de payer des rançons pour obtenir la libération de leurs citoyens, otages des terroristes ? Et c’est précisément le cas pour l’humanitaire française Sophie Petronin, détenue depuis 7 ans par les groupes armés de Iyad Ag Ghali et pour laquelle la France a dû payer pour obtenir sa libération comme l’ont laissé entendre à demi-mot la plupart des médias français.

    H.Khellifi

    L’Est Républicain, 29 oct 2020

    Tags : Algérie, Mali, ôtages, rançons, Sahel, terrorisme,

  • Les Occidentaux ont payé 30 millions d’euros pour libérer les otages au Mali

    Le terroriste dénommé Mustapha Derrar qui a été arrêté mardi, après une surveillance permanente depuis son entrée via les frontières, avait évoqué le montant de 10 à 30 millions d’euros en guise de rançon conséquente versée aux groupes terroristes accompagnée de la libération de plus de 200 terroristes contre la libération de trois otages européens.

    «En 2012 j’ai quitté l’Algérie, pour m’installer au Mali, j’ai rejoint les rangs des terroristes comme étant entraîneur d’enfants avec un tunisien. En janvier 2013 nous avions eu un accrochage avec les maliens et c’est là où j’ai été conduit en prison »,a-t-il dévoilé .

    Ce dernier affirme avoir purgé 7 ans dans une prison sise à 60 km de Bamako, avant d’aborder l’accord, via lequel 207 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre.

    «Entre 10 et 30 millions d’euros ont été versés au profit des groupes terroristes en guise de soutien, encouragement et d’aide pour l’acquisition d’armes », a-t-il dévoilé

    Le terroriste a notamment incité la jeunesse à faire preuve de retenue contre ces organisations fanatiques qui s’entretuent entre eux.

    Echourouk online, 29 oct 2020

    Tags : Terrorisme, rançon, ôtages, Sophie Pétronin, Mali, Sahel, Soumaïla Cissé, Moustapha Derrar, Algérie,

  • Les enjeux de la Méditerranée occidentale

    27/10/20 – HR/VP Blog – La Méditerranée occidentale a de tout temps été une région clé pour l’Europe et elle le restera. Mais pour que les relations entre les deux rives de la Méditerranée se développent de façon mutuellement profitable, il nous faudra réussir à combler ensemble le fossé qui tend à se creuser entre elles, notamment sur le plan économique.

    La semaine dernière, j’ai été invité à participer à la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe dit des 5+5 de Méditerranée occidentale. Ce Forum rassemble depuis trente ans maintenant, 5 pays de l’Union, l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, et 5 pays du Sud de la Méditerranée, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.

    Bien que cette structure soit informelle, elle permet de confronter les points de vue et de développer des partenariats autour d’une région, la Méditerranée occidentale, qui a joué dans le passé, joue aujourd’hui et jouera encore demain un rôle essentiel pour l’Union Européenne.

    Les écarts se creusent entre l’Union et le Maghreb

    Au cours de cette réunion j’ai été impressionné par la description qu’ont faite mes collègues des difficultés que traversent actuellement les pays du Sud de la Méditerranée. Les écarts de richesse entre les deux rives de notre mer commune, déjà considérables, s’accroissent. Les 102 millions d’habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée représentent un peu moins du quart de la population de l’Union mais leur PIB cumulé est 60 fois moins élevé que celui de l’Union. Autrement dit la richesse produite par habitant y est 13 fois plus faible qu’en Europe. Et même si on corrige cette différence des niveaux des prix, qui sont nettement plus bas de l’autre côté de la Méditerranée, l’écart des niveaux de vie reste encore quasiment de un à cinq.

    Et surtout, le mouvement de rattrapage qu’on avait pu observer jusqu’au milieu des années 2000 s’est inversé depuis : en 2005, le niveau de vie moyen des habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée était 3 fois plus faible que celui des Européens, aujourd’hui il l’est presque 5 fois plus.

    Une démographie dynamique

    Cette stagnation des niveaux de vie n’est pas simplement liée aux difficultés des économies du Sud de la Méditerranée, elle est due aussi aux dynamiques démographiques : entre 1990 et 2019, la population des 5 pays du Maghreb s’est en effet accrue de 57 % quand celle de l’Union ne progressait que de 6%. La croissance des économies a eu du mal à suivre ce rythme.

    De plus, ces chiffres se rapportent à l’année 2019. En 2020, la pandémie de COVID-19 a profondément affecté les économies du Maroc ou de la Tunisie, qui dépendent beaucoup du tourisme, de la sous-traitance automobile ou encore du textile. Tandis que la baisse du prix et des volumes des ventes d’hydrocarbures frappe durement celle de l’Algérie. Et tous les pays de la région souffrent de la forte diminution des transferts en provenance de leurs émigrés présents en Europe du fait de la crise.

    « La Covid-19 s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ». Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires Etrangères

    Comme l’a indiqué justement mon collègue, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, au cours de notre rencontre : « la Covid-19 a durement frappé la Méditerranée occidentale. Elle s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ».

    Tant que le niveau de vie stagnera au Sud de la Méditerranée et que l’écart se creusera entre ses deux rives, il sera difficile d’éviter le développement de l’instabilité politique et sociale sur l’autre rive et les mouvements migratoires vers l’Europe. Il est donc dans l’intérêt des Européens de contribuer activement à inverser cette tendance, dans le respect bien entendu de la souveraineté de chacun.

    « Les profondes difficultés de cette région tiennent en particulier au « non Maghreb ». Celui-ci reste en effet l’une des régions les moins intégrées en termes économiques. »

    Les causes de ces profondes difficultés sont nombreuses. Elles tiennent néanmoins pour une part importante au « non Maghreb ». Cette région reste en effet l’une des moins intégrées au monde en termes économiques : les échanges entre les pays du Maghreb sont estimés à un quart de leur potentiel. En 2012, nous avions proposé un large éventail de mesures pour favoriser cette intégration régionale et encourager une coopération plus étroite avec l’UE.

    Les conflits persistent

    Huit ans plus tard, les relations bilatérales certes ont gagné en maturité et la coopération s’est étendue à des questions essentielles comme le changement climatique. Néanmoins, les efforts déployés n’ont eu que des effets limités. Les conflits persistants et les intérêts divergents entre les pays de la région ont prévalu sur les efforts de coopération en vue de résoudre des difficultés communes. Cela n’a pas permis en particulier de répondre aux attentes d’une population jeune et éduquée en pleine croissance.

    Pour ne rien arranger, les relations commerciales avec l’Europe ne se sont pas développées. Elles ont au contraire sensiblement décliné depuis la fin de la décennie 2000. Aujourd’hui le commerce extérieur avec ces pays ne représente que de l’ordre de 3 % du total des échanges de l’Union. Les exportations de l’Union vers le Maghreb pèsent 8 fois moins par exemple que celles vers les Etats Unis.

    Une dynamique à inverser d’urgence

    Il nous faudra impérativement réussir à inverser ensemble cette dynamique pour faire en sorte que la sortie de la crise du COVID-19 soit à la fois numérique, écologique et équitable des deux côtés de la Méditerranée. Notre coopération avec le Maghreb se développe dans un contexte international de plus en plus incertain – voire conflictuel: relocalisations et souveraineté économique sont désormais devenus des thèmes dominants dans le monde entier.

    « L’Europe n’a pas l’intention de se replier sur son pré-carré. Notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique peut être une chance pour le Maghreb. »

    Mais notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique pour l’Europe peut être un atout pour le développement du Maghreb. L’Europe n’a pas l’intention en effet de se replier sur son pré-carré : il s’agit de produire des richesses en lien étroit avec nos voisins immédiats pour tirer profit de nos complémentarités et améliorer ensemble notre niveau de vie et le nombre de nos emplois. Il reste cependant encore beaucoup à faire, notamment en termes de réformes politiques et économiques, pour réussir à attirer les investisseurs étrangers dans les pays du Maghreb.

    Une instabilité politique et sécuritaire croissante

    Ces difficultés économiques et sociales persistantes sont allées de pair avec une instabilité politique qui s’est traduite en particulier par les affrontements internes en Libye et le déploiement du terrorisme islamique dans tout le Sahel. Cela a amené l’Union à développer sa coopération avec la région en matière de sécurité.

    L’Algérie la Tunisie et le Maroc participent à plusieurs programmes européens en matière de lutte contre le terrorisme. La coopération se poursuit aussi en matière de lutte contre la criminalité organisée. Aux côtés des pays de la région, l’Union participe enfin activement au processus de Berlin pour la Libye, piloté par les Nations unies, pour rétablir la paix et la stabilité en Libye. En mars dernier, l’UE a ainsi lancé l’opération Irini pour contribuer à faire respecter l’embargo sur les armes, décidé par les Nations unies, mais aussi pour combattre la contrebande et le trafic d’êtres humains.

    « Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. »

    Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. Elle l’emportera si les Libyens parviennent à trouver par eux-mêmes des solutions. Les Nations Unies et l’Union européenne apporteront tout le soutien nécessaire à leurs efforts de compromis. Nous avons évidemment bien conscience cependant que ces défis sécuritaires ne pourront être relevés dans le long terme que si on s’attaque en même temps à leurs causes structurelles à travers de profondes réformes politiques et socio-économiques.

    Les migrations doivent se faire de façon ordonnée

    Nos sociétés et nos peuples sont étroitement liés, des millions de citoyens des pays du Maghreb vivent légalement dans les pays de l’Union Européenne. Ces pays sont confrontés également de pressions migratoires venant de pays d’Afrique subsaharienne. Nous devons renforcer davantage notre coopération avec les pays d’origine et de transit pour assurer que ces mouvements migratoires se fassent de façon ordonnée. C’est le but des dialogues migratoires que nous chercherons à développer avec les pays du Maghreb, en s’appuyant sur les coopération solides qui existent déjà dans ce domaine.

    Cette réunion informelle m’a permis de mieux cerner les graves difficultés que traversent actuellement nos voisins du Sud de la Méditerranée et les énormes enjeux liés au développement de nos relations. Elle ne constituait cependant qu’une première étape avant une autre échéance importante : le Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée qui se tiendra le 27 novembre prochain.

    Le 27 novembre : les 25 ans du processus de Barcelone

    Avec nos partenaires de l’ensemble du pourtour méditerranéen cette fois, nous dresserons le bilan de 25 années du processus de coopération régionale dit de Barcelone. A cette occasion, l’Union confirmera sa détermination à faire de la Méditerranée une région plus sûre, plus prospère et plus stable. J’ai pleinement conscience que les actions menées en ce sens depuis un quart de siècle n’ont eu que des résultats limités et que la tâche s’annonce particulièrement rude pour les mois qui viennent…

    Source : EEAS, 27 oct 2020

    Tags : Mediterranée, Union Europea, UE, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Union pour le Méditerranée, UpM, Processus de Barcelone,

  • France: l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière est loin d’être acquise

    Après l’annonce des autorités françaises d’expulsion d’étrangers fichés pour radicalisation vers leurs pays d’origine, la décision semble d’ores et déjà se heurter à de multiples obstacles d’ordre juridique,politique et technique.

    Pour cause, il y a parmi les personnes concernées par cette décision celles qui présentent des motifs légitimes, entre autres les liens familiaux et la guerre qui ronge certains pays.

    « Sur les 231 personnes (dont 180 prisonniers qui doivent d’abord purger leur peine) pour lesquelles une mesure a été engagée mais qui ne s’est pas concrétisée par une expulsion, 50 personnes “présentent un motif légitime” qui justifie qu’elles restent à ce stade en France », a indiqué le ministre français de l’Intérieur.

    Selon celui-ci, il ne peut pas y avoir d’expulsion de personnes originaires de pays en situation de guerre en vertu des conventions internationales signées par la France, indiquant qu’« il est difficile d’expulser vers la Libye ».

    Parmi les étrangers susceptibles d’être expulsés, certains peuvent en effet faire valoir des liens familiaux en France, par exemple s’ils sont parents d’enfants français ou sont conjoints de Français.

    A cela s’ajoute, estime le site français Vie publique, le refus de certains pays de coopérer avec les autorités hexagonales.

    «Lorsque les personnes à renvoyer ne disposent pas d’un titre d’identité, l’État doit obtenir l’accord du pays d’origine, à travers l’émission d’un laissez-passer consulaire. Or, l’obtention de ce document, de surcroît dans des délais suffisants (c’est-à-dire avant la fin de la durée de rétention), n’est pas toujours évidente. D’autant plus que ces pays n’ont pas nécessairement intérêt à coopérer », a indiqué le site Vie publique.

    « Le ministère de l’Intérieur reconnaît que les autorités russes, dont sont originaires les Tchétchènes, ne « sont pas enthousiastes » à l’idée de « voir revenir chez eux des délinquants, voire des fondamentalistes », a rapporté la presse française.

    Le tueur du prof d’histoire-géographie le 16 octobre dernier est un jeune de 18 ans d’origine tchétchène.

    Selon Beauvau, Gérald Darmanin tenterait de convaincre les officiels algériens à l’occasion de sa visite de deux jours, le 25 octobre prochain, d’accueillir les ressortissants algériens en situation irrégulière en France.

    Rappelons que Gérald Darmanin avait annoncé l’expulsion de quelque 230 personnes fichées pour radicalisation à caractère terroriste vers l’Algérie, la Tunisie et le Maroc.

    Echourouk Online, 20 oct 2020

    Tags : France, migration, expulsion, rapatriement, Maroc, Algérie, Tunisie,

  • Fériel Bouakkaz, une hackeuse algérienne distinguée

    De la wilaya d’Annaba où elle avait vu le jour, en passant par l’université de Béjaïa jusqu’à avoir une bourse d’étude à l’université de Bretagne Occidentale, en France, Fériel Bouakkaz, cette hackeuse éthique attitrée entre dans le gotha de la cybersécurité. Ainsi, dans un portrait dressé par le site business.lesechos.fr, Fériel Bouakkaz est présentée comme pionnière dans la cybersécurité.

    La sortante de l’université algérienne est énseignante-chercheuse à Efrei Paris (École d’Ingénieurs généraliste du Numérique). Elle s’est distinguée par le fait qu’elle est la 1ère femme de France habilitée CEH (Certified Ethical Hacker). Un titre prestigieux dans le domaine du piratage éthique en information lui permettant de former des hackeurs éthique certifiés. « Se nourrir de l’énergie ambiante.

    Née à Annaba, dans le Nord-Est algérien, Fériel Bouakkaz n’est pas issue du sérail de la tech (son père est boulanger, tandis que sa mère gère le foyer), mais elle est adepte, depuis son plus jeune âge, de jeux vidéo », écrit la même source. Interrogée par l’interviewer, Fériel Bouakkaz, jeune de 30 ans, s’est confiée à cœur ouvert : « Curieuse de découvrir les arcanes du ‘gaming’ et consciente que l’informatique offre de nombreuses opportunités professionnelles, j’ai choisi cette voie sans trop me poser de questions. »

    À noter que notre ressortissante vit en France depuis sa soutenance de thèse et est enseignante-chercheuse en cybersécurité depuis trois ans.

    Le Courrier d’Algérie, 17 oct 2020

    Tags : Algérie, cybernétique, informatique, hacking, hacker, piratage,

  • Carte des Berbères au Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mali

    Les Berbères revendiquent une présence au Maghreb vieille de plus de cinq mille ans. Leur communauté s’étend sur près de cinq millions de kilomètres carrés, de la frontière égypto-libyenne à l’Atlantique et des côtes méditerranéennes au Niger, au Mali et au Burkina.

    Leur culture, leur identité et leurs droits ont longtemps été méprisés, leurs revendications étant assimilées d’abord au « parti colonial », puis plus tard interprétées comme sécessionnistes.

    Mais l’on assiste à une renaissance du mouvement berbère, notamment au Maroc, où un tiers de la population parle le Tamazight, langue berbère.

    Sources : L’Etat du Maghreb, La Découverte, Paris, 1991 ; Abdallah Laraoui,

    L’Histoire du Maghreb, Ed. François Maspéro, Paris, 1970 ;

    Encyclopédie berbère, Edisud, Aix-en-Provence, 1992 ;

    Géographie du Maroc, Hatier, Paris, 1967 ;

    Les Kabyles : éléments pour la compréhension de l’identité berbère en Algérie,

    Groupement pour les droits des minorités, Paris, 1992 ;

    Salem Chaker, Berbères d’aujourd’hui, L’Harmattan, Paris, 1989.

    Source : Le Monde diplomatique

    Tags : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mali, touaregs, berbères, amazighs, chleuhs,


  • ONU-Mali : La résolution 2133 de l’ONU ignorée ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    La libération des quatre otages au Mali contre la libération de quelque 200 djihadistes a encore rompu le dogme, déjà très mal respecté, par les Etats occidentaux notamment, où la forte influence des sociétés, qui se solidarisent avec les otages et leurs proches, contraint les dirigeants de ces pays à nouer des tractations avec les groupes terroristes pour payer des rançons, ou autre monnaie d’échange, contre la libération de leurs ressortissants enlevés. De nombreux pays ont exprimé leur désapprobation face à cette libération négociée de quatre otages, « payée chèrement », selon le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

    Cette libération de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de dangereux terroristes, ne peut qu’ajouter à l’inquiétude d’un pays qui a subi, pas plus tard que mercredi 14 octobre, une série d’attaques djihadistes qui ont fait une vingtaine de morts, selon les déclarations du président burkinabé.

    La France, l’Italie et le Mali ne peuvent que se féliciter de la libération des quatre otages, une Française, deux Italiens et une haute personnalité malienne, personne ne peut d’ailleurs ressentir autre chose que de la satisfaction après la libération des otages, mais les négociations avec les kidnappeurs, le prix à payer et les retombées attendues en matière de lutte antiterroriste dans cette région, poussent plus à la crainte de voir les groupes terroristes renforcer leur capacité de nuisance, sans oublier que cette victoire les encouragera à sévir encore en multipliant ces rapts qui se confirment forts bénéfiques, non seulement pour le moral des troupes, mais également pour la trésorerie et l’armement, grâce au soutien de la récolte des rançons et la libération des leurs.

    Ainsi, ce dernier coup, éclatant pour la nébuleuse terroriste en activité au Sahel, augmente les soucis sécuritaires à travers le risque accru d’attentats terroristes au Mali et les pays limitrophes, avec lesquels il partage 7.420 km de frontières, particulièrement l’Algérie (au Nord), le Niger et le Burkina Faso (à l’Est) et la Côte d’Ivoire (au Sud).

    L’Algérie, qui a plaidé avec acharnement à l’ONU, dès le début des années 2000, pour la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, ayant abouti en 2014 à la prise de la résolution 2133, qui interdit « de mettre des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou autres services connexes directement ou indirectement à la disposition de personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme et d’empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques », garde un silence pesant sur ces tractations qui ont abouti à la libération de quatre otages contre l’élargissement de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de simples suspects arrêtés lors d’opérations de ratissage et également des responsables de certains des attentats les plus meurtriers de ces dernières années dans la région, selon des sources bien informées à ce sujet, notamment des militaires français déployés au Mali dans le cadre de l’opération ‘Barkhane’, qui se sont exprimés sous l’anonymat.

    Même si on attribue les tractations en question au Mali, qui a négocié seul avec le camp des preneurs d’otages, la France qui ne s’est pas moins sentie impliquée dans cette situation, vu son importante influence au Mali et la nationalité française de l’un des otages, a vite réaffirmé sa volonté de ne pas dévier du cadre de la lutte antiterroriste pour réconforter ses militaires au Mali, dont le moral a subi un sérieux contrecoup, ainsi que les familles qui ont perdu l’un des leurs dans les combats dans ce pays, et rassurer Alger en y dépêchant son ministre des Affaires étrangères immédiatement dans le sillage de ces évènements.

    Le Quotidien d’Oran, 17 oct 2020

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