Étiquette : Allemagne

  • Le torchon brûle entre le Maroc et l’Allemagne

    Les positions anticolonialistes de l’Allemagne concernant le dossier du conflit au Sahara occidental ne sont pas du goût de Rabat qui joue la carte du chantage diplomatique et économique contre Berlin depuis des mois.

    Les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Maroc continuent de se détériorer, après la décision de Rabat de rappeler son ambassadrice à Berlin, officiellement “pour consultation”, dans ce qui est clairement un nouveau coup de pression du royaume chérifien contre ce pays européen aux positions tranchées concernant notamment le dossier de la colonisation du Sahara occidental. Tout en affirmant n’avoir pas été informé d’avance d’une telle décision, le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué “ne pas comprendre les accusations” proférées par Rabat qui reproche à Berlin de jouer un rôle actif dans le règlement des dossiers régionaux, comme celui de la guerre en Libye. “Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous faisons des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise”, a-t-on indiqué au MAE allemand qui précise avoir “demandé une explication” aux autorités marocaines, a rapporté l’AFP.

    Rabat s’est lancé dans une escalade diplomatique contre Berlin depuis mars dernier, en décidant dans un premier pas de suspendre “tout contact avec l’ambassade” d’Allemagne dans le royaume, lui reprochant son “activisme antagonique”, après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, concomitamment à la normalisation par ce dernier de ses relations avec l’occupant israélien de la Palestine.

    En décembre 2020, la délégation allemande à l’ONU avait mis en garde contre la partialité des États-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, après la décision de Trump. L’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen, avait alors déclaré qu’“être porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international”.

    Ce que le Maroc refuse, en s’appuyant sur Washington et Paris pour empêcher toute résolution du conflit sahraoui dans le cadre d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, en suspens depuis 29 ans. Rabat reproche aussi à l’Allemagne son exclusion de la Conférence de janvier 2020 sur la Libye, qui a débouché sur le processus politique en cours, soutenu par l’ONU. Autre raison de l’exacerbation de la crise diplomatique entre les deux pays, l’accusation par le Maroc des autorités allemandes de “complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains”, selon le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. Le communiqué officiel ne cite pas de nom mais il s’agit vraisemblablement de Mohamed Hajib, un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à 10 ans de réclusion pour “terrorisme”, une sentence ramenée à cinq ans début 2012. De retour en Allemagne, ce quadragénaire publie régulièrement des attaques critiques sur son pays natal sur les réseaux sociaux.

    Lyès Menacer
    Liberté, 08 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Libye,

  • Maroc, un allié encombrant

    Décidément, le monarque alaouite, qui préside aux destinées du royaume marocain depuis Juillet 1999, ne sait plus où donner de la tête !

    En effet, la campagne féroce menée par le Maroc contre l’Allemagne, qui n’a fait que s’accrocher au processus de paix onusien et à la légalité internationale, montre clairement l’ampleur des élucubrations de Mohamed VI, pour le moins inquiétantes pour la paix et la sécurité régionales.

    Aveuglé par la haine et la rancune nourries à l’encontre des sahraouis et de l’Algérie et alimentées par ses mentors revanchards français, israéliens et saoudiens notamment, le Makhzen tente de forcer la main aux européens avec la carte du terrorisme et la migration. Il les accuse, entre autres, d’être les instigateurs des soubresauts qui secouent régulièrement la vie politique, diplomatique, économique et sociale marocaine.

    Pourtant, ces soubresauts ne sont, en réalité, dus qu’à son onéreuse politique de prestige qui enlise le Maroc dans un endettement extérieur et intérieur alarmant, qui est la principale cause de l’austérité intenable, à laquelle font difficilement face le peuple marocain et les populations du Sahara Occidental, encore sous domination coloniale marocaine.

    Une situation qui s’est beacoup plus aggravé avec la pandémie et qui provoque des grèves et des manifestations récurrentes qui sont violemment réprimées par les forces de police marocaines.

    A l’instar de ceux, qui ont été promis par l’Arabie Saoudite à l’Egypte du Général Al Sissi et au Liban notamment, les milliards de dollars miroités au Maroc tardent à venir, tout comme les aides promises par le gouvernement français, lui même en proie à une crise économique et sociale durable.

    En tout état de cause, l’étau politique et social se resserre autour du gouvernement islamiste marocain, pro-royaumes et émirats du Golfe, dont il a rejoint les alliances militaires contre le Yémen et la Syrie, et la « sainte alliance » contre l’Iran chiite, qui devient l’ennemi n°1 de l’Arabie Saoudite, que le Maroc et les Etats Unis d’Amérique ont aidée à se rapprocher considérablement d’Israel.

    Au lieu donc de faire face objectivement à tous ces défis et contraintes, les autorités marocaines, roi et gouvernement, pratiquent une surenchère démagogique, qui enfonce le royaume voisin dans la crise multidimensionnelle, sous l’oeil vigilant de Washington et de l’Union Européenne, à l’exception de la France et de l’Espagne, dans une moindre mesure, qui réchignent à entériner officillement les divagations dangereuses de leur allié marocain, de plus en plus encombrant.

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Union Européenne, Allemagne, France, Espagne,

  • La Grande-Bretagne et l’Allemagne inversent leur rôle concernant les risques liés au vaccin d’AstraZeneca

    La Grande-Bretagne a restreint l’utilisation du vaccin COVID-19 d’AstraZeneca (AZN.L) vendredi, tandis que l’Allemagne a déclaré qu’elle le donnerait à tous ceux qui le souhaitent, dans une inversion des rôles de gestion des risques qui reflète les progrès divergents de leurs campagnes de vaccination.

    Les changements d’orientation concernant le vaccin vectoriel du fabricant anglo-suédois de médicaments montrent à quel point il est difficile pour les décideurs politiques de mettre en balance ses avantages et les risques liés aux cas très rares – mais parfois mortels – de coagulation du sang.

    Le degré d’indulgence que les gouvernements peuvent se permettre dépend dans une large mesure de la mesure dans laquelle ils ont progressé dans la vaccination d’un nombre suffisant de personnes pour freiner la propagation des infections à coronavirus et réduire le nombre de décès qui en résultent.

    En Grande-Bretagne, qui s’est largement appuyée sur le vaccin conçu par AstraZeneca à l’université d’Oxford, 51 % des personnes ont reçu au moins une dose de vaccin et le nombre de décès quotidiens est tombé à deux chiffres.

    Dans ce contexte, le panel britannique de conseillers en matière de vaccins a déclaré que les personnes de moins de 40 ans devraient se voir proposer une alternative à l’AstraZeneca en raison du faible risque de caillots sanguins, relevant ainsi l’âge limite de 30 ans précédemment.

    Anthony Harnden, vice-président du Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI) britannique, a souligné que la décision de proposer des vaccins alternatifs pour les moins de 40 ans était « fondée sur l’épidémiologie britannique ».

    Il a fait remarquer que le rapport risques-avantages du vaccin d’AstraZeneca était différent en Allemagne en raison des taux d’infection plus élevés dans ce pays. En Allemagne, l’incidence sur sept jours est de 126 cas pour 100 000 personnes et, bien qu’elle soit en baisse, elle est près de six fois supérieure à celle de la Grande-Bretagne, selon les données officielles.

    UNE OFFRE ATTRAYANTE

    La prudence retrouvée de la Grande-Bretagne fait suite à des décisions antérieures audacieuses d’approbation d’urgence du vaccin d’AstraZeneca, à une commande agressive et à un choix stratégique d’administrer les premières doses au plus grand nombre de personnes possible.

    L’Allemagne, en revanche, s’est appuyée sur un processus d’approvisionnement de l’Union européenne qui a été perturbé par un différend avec AstraZeneca après que la société a réduit ses livraisons en raison de problèmes de production.

    Sur le plan réglementaire, Berlin a d’abord interdit l’AstraZeneca pour les personnes âgées en raison d’un manque de données d’essai, avant de déclarer que les personnes de moins de cet âge ne devraient pas le recevoir après avoir identifié des cas de coagulation du sang, en particulier chez les jeunes femmes.

    Aujourd’hui, le ministre de la santé, Jens Spahn, rend le vaccin librement accessible à ceux qui le souhaitent, sur conseil d’un médecin, et autorise les personnes à se faire vacciner une deuxième fois dès quatre semaines après la première. lire la suite

    Cette décision est prise à l’approche des vacances d’été et coïncide avec l’adoption rapide, cette semaine, d’une législation qui libère les personnes entièrement vaccinées des mesures de distanciation sociale imposées par Berlin pour lutter contre la pandémie.

    Les vaccins AstraZeneca stockés dans les centres de vaccination seront désormais principalement utilisés pour les secondes injections. Les futures livraisons seront envoyées aux médecins de famille, offrant ainsi une voie sans tracas à ceux qui veulent se protéger à temps pour leurs vacances d’été.

    « Nous sommes convaincus que cette offre est intéressante pour ceux qui, autrement, ne se feraient pas vacciner aussi rapidement », a déclaré M. Spahn lors d’une conférence de presse.

    Alors même que l’Allemagne a assoupli sa position vis-à-vis d’AstraZeneca, l’autorité européenne de réglementation des médicaments a déclaré qu’elle examinait les rapports faisant état d’une maladie neurologique rare, le syndrome de Guillain-Barré, chez les personnes ayant reçu le vaccin.

    Et, pour ajouter à la confusion, l’hebdomadaire d’information Spiegel a rapporté que le comité allemand des vaccins prévoyait de limiter le vaccin à une dose de Johnson & Johnson (JNJ.N) aux personnes de plus de 60 ans, suite à des rapports similaires de coagulation du sang. lire la suite

    SUR LA VOIE RAPIDE

    La décision du gouvernement fédéral fait suite aux mesures prises par plusieurs États allemands pour rendre AstraZeneca plus largement disponible et intervient alors que le rythme des injections des principaux vaccins de BioNTech/Pfizer et Moderna s’accélère.

    La part de la population allemande qui a reçu une première injection de vaccin a atteint 31,5 %, ce qui place le pays au même niveau que le reste de l’Europe, où un tableau de bord officiel montre que 31,3 % des personnes ont reçu une première dose.

    Certains experts allemands ont critiqué la décision d’autoriser les gens à recevoir le vaccin d’AstraZeneca à des intervalles plus courts, affirmant que des études avaient montré que son efficacité n’était que d’environ 55 % avec un intervalle de quatre semaines et de 80 % avec un délai de 12 semaines avant la deuxième injection.

    « Nous devons dire clairement que si les gens raccourcissent l’intervalle entre les doses d’AstraZeneca pour bénéficier plus rapidement d’une plus grande liberté de mouvement, ils le font au détriment de leur protection immunitaire », a déclaré Carsten Watzl, professeur d’immunologie à l’Université technique de Dortmund.

    Reuters, 07 mai 2021

    Etiquettes : Royaume Uni, Allemagne, Astrazeneca, vaccin, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Après trois mois de brouille diplomatique, le Maroc rappelle son ambassadeur à Berlin

    Après trois mois de gel des relations diplomatiques, le Maroc a annoncé le 6 mai le rappel de son ambassadeur à Berlin. La frilosité de l’Allemagne sur le dossier du Sahara occidental, un Germano-Marocain accusé de déstabiliser le royaume chérifien et un souvenir amer des négociations sur la Libye… Les points de discorde sont nombreux.

    Il “est devenu l’ennemi public numéro un des services secrets marocains”. Mohamed Hajib est l’un des éléments qui explique le gel diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne, rapporte Middle East Eye. Le 6 mai, les autorités marocaines ont annoncé “le rappel de l’ambassadeur en poste à Berlin pour consultations”, alors qu’elles avaient pris l’initiative de couper les ponts avec Berlin trois mois plus tôt, précise le quotidien marocain TelQuel.

    Cet islamiste radical germano-marocain, passé par le Pakistan et l’Iran, est accusé de vouloir déstabiliser le régime marocain. Dans deux vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, il appelle les Marocains à gagner la rue et à se soulever contre les autorités. Une provocation que Rabat ne peut pas supporter, et qui a été décuplée par la protection offerte à l’homme par la justice allemande. De simples critiques mais pas un crime. Elles estiment que Mohamed Hajib n’a fait usage que de son bon droit à la liberté d’expression, mais Rabat n’en démord pas : à ses yeux, c’est un “agitateur islamiste”, raconte Middle East Eye.

    Mais les “actes hostiles à l’égard des intérêts du royaume” sont nombreux, prévient le ministre des Affaires étrangères marocain. À ce sujet de crispation sont venus s’ajouter deux dossiers internationaux sensibles. Le Maroc se souvient avec amertume avoir été exclu des négociations organisées un an plus tôt à Berlin sur l’avenir de la Libye.

    Par ailleurs, alors que la reconnaissance des États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental est une victoire politique, la position de l’Allemagne, bien plus frileuse, agace au plus haut point Rabat.
    Pauline Le Troquier

    Courrier international, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Mohamed Hajib, Sahara Occidental,

  • Tension diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne

    Le Maroc a rappelé ce jeudi son ambassadrice à Berlin, il dénonce des « actes hostiles » de la part de l’Allemagne envers le royaume chérifien. Une complication supplémentaire dans les relations diplomatiques entre les deux pays, en crise depuis le mois de mars dernier. Le Maroc avait « suspendu tout contact » avec l’ambassade allemande à Rabat, pour des « malentendus profonds » sur différents dossiers.

    Ce jeudi, le ministère marocain des Affaires étrangères est sorti de son silence pour expliquer les raisons de la brouille avec Berlin. Le ton du communiqué est très fort ; il indique le niveau de tension entre les deux pays. Selon Rabat, l’Allemagne a accumulé les positions hostiles et les « actions attentatoires » à l’égard des intérêts supérieurs du royaume ce qui a provoqué le rappel de l’ambassadrice à Berlin « pour consultation ».

    Le Maroc dénonce en premier lieu, la position de l’Allemagne vis-à-vis de la question du Sahara occidental : « une attitude négative », note le communiqué. Il dénonce également un « activisme antagonique » suite à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé par l’ex-président américain Donald Trump. Une reconnaissance qui eu lieu en décembre 2020 un peu plus d’un mois avant le départ du pouvoir de ce dernier.

    Le ministère marocain des Affaires étrangères déplore aussi « l’acharnement continu » de l’Allemagne à combattre le rôle régional du Maroc, notamment dans le dossier libyen. Rabat, qui n’avait pas été invité à la conférence de Berlin sur l’avenir de la Libye en janvier 2020, n’a jamais pardonné à l’Allemagne cette décision.

    Enfin, Rabat accuse Berlin, de « complicité à l’égard d’un ex-condamné pour actes terroristes » et de lui avoir divulgué des informations sensibles provenant des renseignements marocains et communiqués à leurs homologues allemands. Officiellement, le nom de ce ressortissant germano-marocain, n’a pas été révélé, mais il s’agit de Mohamed Hajib, condamné en 2010 au Maroc à dix ans de réclusion pour « terrorisme », une sentence ramenée à cinq ans début 2012, et qui publie régulièrement des critiques à l’égard du Maroc sur les réseaux sociaux.

    L’Allemagne dit n’avoir pas été informée au préalable de cette décision et n’a pas compris les accusations contenues dans ce communiqué. Elle a demandé « des explications » à la partie marocaine.

    RFI, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental,

  • Maroc-Allemagne : crise diplomatique à cause de Mohamed Hajib (média allemand)

    CRISE DIPLOMATIQUE AVEC LA RÉDUCTION :
    Parce qu’un homme d’Allemagne critique le Maroc ?

    Par Hans-Christian Rössle, Madrid

    Après des mois de silence, Rabat porte de graves accusations contre l’Allemagne : elle a « multiplié ses actions hostiles ». La raison pourrait être un germano-marocain de Duisburg.

    Après plus de deux mois de silence glacial, le Maroc augmente la pression diplomatique sur le gouvernement allemand. Le ministère des affaires étrangères à Rabat a rappelé l’ambassadeur de Berlin pour des consultations et, pour la première fois, a donné dans une déclaration officielle les raisons de la crise diplomatique qui dure depuis le mois de mars. À l’époque, le ministre des affaires étrangères avait ordonné de cesser tout contact avec l’ambassade d’Allemagne et d’autres institutions allemandes. Les accusations sont massives, mais pas entièrement nouvelles : selon le communiqué, l’Allemagne a « multiplié ses actions hostiles » dirigées contre les « intérêts supérieurs » du Maroc.

    L’ »attitude négative » du gouvernement allemand dans le conflit du Sahara occidental est décrite comme particulièrement grave. Cela parle de déception que l’Allemagne n’ait pas suivi l’exemple du président américain de l’époque, Donald Trump, qui a reconnu en décembre dernier la revendication marocaine sur la majeure partie de l’ancienne colonie espagnole. Au lieu de cela, l’Allemagne a spécialement convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. À ce jour, Berlin continue d’insister sans relâche sur la validité du droit international et exige une solution pacifique au conflit sous la direction des Nations unies.

    Un geste public de Berlin est souhaité ?

    Selon Ignacio Cembrero, un expert espagnol du Maroc, ce dernier a sous-estimé la fermeté diplomatique de Berlin. « Rabat veut un geste public de la part de l’Allemagne », dit Cembrero. Les diplomates marocains se sont manifestement trompés en s’attendant à ce que le gouvernement allemand réagisse de la même manière que l’Espagne et la France auparavant : ces deux États avaient présenté des excuses publiques après des conflits antérieurs. En fin de compte, le Maroc se fait du tort à lui-même, selon M. Cembrero. L’Allemagne est l’un des plus importants pays donateurs, qui a fait des promesses de dons d’une valeur de 1,4 milliard d’euros l’année dernière. La nouvelle ère glaciaire rendrait plus difficile le versement de nouvelles aides.

    « Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous sommes engagés dans des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise », a déclaré le ministère des Affaires étrangères, qui a demandé à Rabat des explications sur cette démarche. Les « accusations et le choix des mots » sont dénués de tout fondement, a déclaré vendredi une porte-parole du ministère des affaires étrangères. Rabat, par exemple, accuse les autorités allemandes de complicité avec un « ancien condamné pour actes terroristes » : Des informations sensibles des services de sécurité marocains lui avaient été transmises. Aucun nom n’est mentionné, mais il s’agit probablement de Mohamed Hajib, qui a la nationalité allemande et vit à Duisburg.

    Hajib a été emprisonné au Maroc pendant sept ans. Ce germano-marocain de 39 ans a été reconnu coupable de participation à la formation d’une organisation terroriste en Afghanistan. Depuis l’Allemagne, il a critiqué le régime marocain et le roi via sa chaîne Youtube. Le Maroc a porté plainte contre lui en Allemagne et a demandé sans succès un mandat d’arrêt international à Interpol.

    Les autorités judiciaires allemandes ne voient aucune preuve d’incitation à la violence ou d’infraction pénale. Le ministère fédéral des Affaires étrangères juge également incompréhensible l’affirmation marocaine selon laquelle Berlin s’oppose « de manière persistante et continue » à ce que le Maroc joue un rôle dans la résolution du conflit libyen parce qu’il a été exclu de la conférence de Berlin sur la Libye en janvier 2020. La déclaration ne mentionne pas le fait que le Maroc a été invité aux réunions suivantes, que l’Allemagne a contribué à organiser.

    L’Allemagne n’est pas le seul pays à subir les foudres diplomatiques de Rabat. Le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est dit scandalisé par le fait que Brahim Ghali, le chef du Front de libération du Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, soit soigné en Espagne pour une infection coronaire. Le Maroc se demande si l’Espagne veut « sacrifier ses relations bilatérales » pour le Ghali, a déclaré M. Bourita à l’agence de presse EFE.

    Ghali était venu en Espagne avec une fausse identité et un document de voyage algérien. Il a été autorisé à entrer « pour des raisons purement humanitaires », insiste le gouvernement de Madrid, qui fait face à une autre difficulté : Une affaire contre Ghali est en cours devant la Cour suprême à Madrid. L’affaire concerne l’accusation selon laquelle des dissidents ont été torturés dans les camps du Polisario.

    Frankfurter Allgemeine Zeitung, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental,

  • Euronews : Le Maroc rappelle son ambassadeur en Allemagne dans le cadre du conflit du Sahara occidental

    L’ambassadeur du Maroc en Allemagne a été rappelé à Rabat pour des « consultations », a déclaré jeudi le ministère marocain des Affaires étrangères.

    Cette décision du royaume d’Afrique du Nord intervient dans un contexte de tensions croissantes avec l’Allemagne, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental. Le ministère a également fait état de préoccupations concernant la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme et de règlement du conflit en Libye.

    En mars, le Maroc a suspendu ses liens avec l’ambassade d’Allemagne en raison de « profonds malentendus » après la décision controversée du président américain de l’époque, Donald Trump, de reconnaître en décembre la souveraineté du Maroc sur ce territoire.

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré ne pas avoir été informé à l’avance du rappel de l’ambassadeur, ajoutant qu’il était mystifié par les allégations citées dans la déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères.

    « Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous travaillons avec la partie marocaine de manière constructive pour résoudre la crise », a déclaré le ministère, ajoutant qu’il a demandé des explications au Maroc.

    Activisme antagoniste

    Jeudi, le ministère marocain des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que « l’Allemagne s’est éloignée de l’esprit de solution constructive avec une attitude destructrice sur la question du Sahara marocain. » Il a accusé l’Allemagne d’ »activisme antagoniste » suite à la décision de Trump.

    Le ministère a également accusé les autorités allemandes d’agir « avec complicité envers un individu anciennement condamné pour des actes de terrorisme, en divulguant des informations sensibles communiquées par les services de sécurité marocains à leurs homologues allemands. »

    Le ministère n’a pas nommé l’individu en question, ni donné de détails sur ces accusations.

    Et le ministère a déclaré que l’Allemagne a fait preuve d’une « détermination continue à contrer l’influence régionale du Maroc, en particulier sur la question libyenne », après que le Maroc n’ait pas été inclus dans d’importants pourparlers de paix sur la Libye à Berlin en janvier.

    Après que le Maroc ait gelé les relations avec l’ambassade d’Allemagne en mars, le gouvernement allemand a déclaré qu’il ne voyait aucune raison pour la détérioration de ses bonnes relations diplomatiques avec le Maroc.

    Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a lutté pour l’indépendance du Sahara occidental après l’annexion de l’ancienne colonie espagnole par le Maroc en 1975. Les forces de maintien de la paix de l’ONU surveillent actuellement un cessez-le-feu vieux de 30 ans entre les forces marocaines et les partisans du Polisario.

    Euronews, 06 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental,

  • L’Allemagne résiste aux appels à renoncer aux brevets sur les vaccins Covid-19

    (CNN)L’Allemagne résiste à l’élan visant à lever la protection des brevets pour les vaccins Covid-19, déclarant jeudi qu’une décision américaine de soutenir de telles dérogations « a des implications importantes pour la production de vaccins. »

    Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi que les États-Unis soutiendraient l’assouplissement des règles relatives aux brevets sur les vaccins Covid-19, ce qui pourrait accroître l’offre mondiale, alors qu’une vague dévastatrice enveloppe l’Inde et que les appels se font de plus en plus forts pour que les pays riches réduisent l’écart avec le monde en développement.

    L’Organisation mondiale de la santé a demandé que les brevets sur les vaccins Covid-19 soient temporairement levés jusqu’à ce que la crise sanitaire mondiale soit maîtrisée.
    Mais une porte-parole du gouvernement allemand a déclaré jeudi que « la protection de la propriété intellectuelle est une source d’innovation » et que la décision de l’administration Biden aurait « des implications importantes pour la production de vaccins ».
    « Le facteur limitant la fabrication de vaccins est la capacité de production et les normes de qualité élevées, pas les brevets », a déclaré la porte-parole.

    « Nous travaillons de nombreuses manières sur la façon d’améliorer la capacité de production en Allemagne et dans l’Union européenne, mais aussi dans le monde entier, et les entreprises concernées le font avec beaucoup d’engagement », a-t-elle ajouté. « La protection de la propriété intellectuelle est une source d’innovation et doit le rester à l’avenir.

    Le gouvernement allemand a également réitéré son soutien à l’initaive de partage des vaccins COVAX, avec « l’objectif de faire en sorte que le plus grand nombre possible de personnes dans le monde aient accès aux vaccins. »
    L’intervention de M. Biden mercredi est intervenue après que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont discuté d’une proposition de l’Inde et de l’Afrique du Sud, datant d’octobre dernier, visant à lever les brevets des vaccins et des traitements Covid-19. Aucune décision n’a été prise, mais le soutien de l’Amérique pourrait faire basculer la décision de l’OMC.

    « L’administration croit fermement aux protections de la propriété intellectuelle, mais dans le but de mettre fin à cette pandémie, elle soutient la renonciation à ces protections pour les vaccins COVID-19 », a écrit la représentante américaine au commerce, Katherine Tai, dans un communiqué.

    Plus tôt dans la journée de jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE était disposée à discuter d’une proposition visant à renoncer aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, selon Reuters.

    CNN, 07 mai 2021

    Etiquettes : Allemagne, brevets, vaccin, cronavirus, covid 19, droit de propriété,

  • L’Allemagne va rendre au Nigeria les bronzes du Bénin qui ont été pillés

    Des objets précieux qui ont été pillés pendant l’ère coloniale seront finalement rendus au Nigeria, a annoncé le gouvernement allemand. Les premiers retours sont prévus pour 2022.

    Dans une déclaration commune publiée jeudi, le ministère allemand de la culture, les ministres d’État et les directeurs de musée se sont engagés à « restituer de manière substantielle » les bronzes du Bénin – des œuvres d’art en bronze, en laiton et en ivoire qui ont été prises par l’armée britannique lors d’un raid sur le royaume du Bénin, dans l’actuel Nigeria, en 1897.

    Les bronzes ont ensuite été distribués dans le monde entier et des centaines sont actuellement conservés dans des musées allemands. Le Nigeria cherche à les récupérer depuis des décennies.

    Le musée d’un conservateur est rempli d’objets d’art africain pillés. Il veut maintenant les récupérer.
    Osaisonor Godfrey Ekhator-Obogie, historien et chercheur à l’Institut d’études béninoises du Nigéria, a salué cette déclaration, affirmant que l’Allemagne est « en tête du mouvement mondial de restitution ».

    « D’autres nations européennes devraient être disposées et ouvertes à reconnaître que tous les objets pillés en 1897 appartiennent au peuple béninois », a-t-il déclaré par courriel. « Comme l’Allemagne, elles devraient aussi initier ou rejoindre le dialogue pour discuter de l’avenir de ces objets ».

    « Cette décision était une trêve avec les parties, pas un gagnant-gagnant ou le gagnant prend tout. Je parlerai à mes enfants de ce moment historique. »

    Un moment historique

    La ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, a qualifié la déclaration de « jalon historique ».
    « Nous sommes confrontés à une responsabilité historique et morale de faire la lumière sur le passé colonial de l’Allemagne », a déclaré Grütters dans un communiqué. « Nous souhaitons contribuer à une compréhension et à une réconciliation avec les descendants des peuples qui ont été spoliés de leurs trésors culturels pendant l’ère coloniale. »
    La déclaration prévoit la restitution des premières pièces l’année prochaine, ainsi qu’une feuille de route pour guider les restitutions supplémentaires, sans préciser quels artefacts ni combien.
    Elle exige également que les musées en possession d’objets béninois établissent et documentent leur provenance. Ces informations seront publiées sur un nouveau site web qui servira de source d’information et de point de contact pour les demandes de restitution relatives à toute « collection allemande provenant de contextes coloniaux ».

    Les parties à l’accord se sont engagées à travailler avec des partenaires nigérians, notamment le Legacy Restoration Trust, qui dirige le développement du nouveau musée d’art ouest-africain d’Edo City, dans l’État d’Edo.
    Cette annonce fait suite à la visite d’une délégation du gouvernement allemand au Nigeria en mars, à l’issue de laquelle le ministre des affaires étrangères, Heiko Maas, a fait part de son soutien à la restitution.
    Le gouverneur de l’État d’Edo, Godwin Obaseki, qui a accueilli la délégation, a ensuite annoncé le lancement d’un « fonds de restauration de l’héritage » et exprimé l’espoir que la coopération internationale aille au-delà de la restitution des objets.

    Il est temps pour les musées de restituer leurs trésors volés

    « Nous pensons que notre collaboration devrait aller au-delà de la simple restitution des œuvres et comprendre l’importance et la signification de ces œuvres dans notre histoire », a déclaré M. Obaseki dans un communiqué.
    L’Allemagne s’est également engagée à fournir une expertise et un financement pour le nouveau musée, conçu par l’architecte primé David Adjaye, et a récemment lancé une plateforme d’ »échange de connaissances » pour la collaboration entre les musées allemands et africains.

    La déclaration de jeudi a toutefois suscité des réactions mitigées de la part des spécialistes de la restitution. Le professeur Jürgen Zimmerer, historien colonial à l’université de Hambourg, l’a qualifiée de « déception » pour ne pas être allée plus loin.
    « Il y a un engagement général en faveur d’une ‘restitution substantielle’, mais c’est plutôt vague », a-t-il déclaré à CNN. « Aucun calendrier ferme de restitution n’a été présenté ».

    Mais le professeur Dan Hicks, conservateur du Pitt Rivers Museum de l’Université d’Oxford et auteur d’un livre sur les bronzes du Bénin, estime que la déclaration est un pas en avant.
    « Cette déclaration claire, émanant d’un groupe aussi puissant de responsables de musées allemands et exposant leur volonté de procéder à des restitutions substantielles de bronzes du Bénin, sera très appréciée par beaucoup », a déclaré Hicks.

    « L’évolution rapide de la situation en Allemagne fera bouger les choses sur cette question… et la placera en tête de l’ordre du jour des organes de tutelle, des directeurs, des conservateurs et des visiteurs de plus de 150 musées du monde entier qui possèdent des collections béninoises. »

    La campagne du Nigeria
    Les bronzes sont aujourd’hui considérés comme l’une des plus belles œuvres d’art produites en Afrique et des pièces individuelles se sont vendues aux enchères pour des millions de dollars.
    La campagne menée par le Nigeria pour leur restitution est antérieure à l’indépendance du pays en 1960. La question a souvent été une source de tension dans les relations avec les anciennes puissances coloniales, comme lors de l’incident diplomatique de 1977 provoqué par le refus du British Museum de restituer un masque en ivoire prêté.

    Mais après des décennies de peu de succès, des signes de mouvement ont été observés ces dernières années. En 2019, le gouvernement français a commandé un rapport recommandant que les objets de musée provenant d’Afrique subsaharienne soient mis à disposition pour les demandes de restitution. Les directeurs des principaux musées des Pays-Bas ont soutenu les appels à un nouveau processus de restitution.

    Une poignée d’institutions ont agi de leur propre initiative. Le National Museum of Ireland s’est récemment engagé à « faire progresser un processus de restitution » pour ses bronzes, selon le Times, tandis que l’université d’Aberdeen a annoncé qu’elle allait rendre un bronze.

    Mais les lois britanniques interdisent aux musées nationaux de restituer certaines parties de leurs collections, ce qui s’est avéré un obstacle important. Le British Museum, qui détient la plus grande collection de bronzes du Bénin, a souvent été la cible des militants.

    CNN, 30 avr 2021

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  • La politique du chantage adoptée par le Maroc dénote sa déception

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir a affirmé jeudi que la politique du mensonge et du chantage adoptée par l’occupant marocain quant à la cause sahraouie traduit sa déception face à l’UE qui s’est interdit tout appui à la colonisation du Sahara occidental.

    Le régime du Makhzen a piqué une crise d’hystérie après s’être vu refuser par l’UE tout appui à ses propositions expansionnistes au Sahara occidental, mais également l’adoption de la déclaration de Trump sur la prétendue souveraineté marocaine sur ce pays colonisé, a-t-il déclaré à l’APS.

    Cette crise d’hystérie traduit la déception de l’occupant marocain, contraint d’ailleurs d’inventer à chaque fois des histoires pour faire chanter ces pays qui ont exprimé clairement leur attachement à la légitimité internationale, a souligné M. Abi Boucharaya, rappelant que la politique « du mensonge et du chantage » est la seule constante définissant la politique étrangère du Maroc.

    Cette politique, consacrée par le Roi Hassan II depuis 1994, est devenue une règle de base dans la diplomatie marocaine, a estimé M. Abi Bouchraya, citant les propos de ce monarque à l’adresse de l’ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, « si le Maroc ne parvient pas à exporter ses tomates, dans dix ans nous exporterons des terroristes ».

    Et d’indiquer, c’est également l’occupant marocain qui est derrière les questions posées par certains députés de l’extrême droite dans la perspective de ternir l’image du Polisario et du combat sahraoui.

    Dans un autre contexte, M. Abi Bouchraya a fait savoir que le commissaire de l’UE aux Affaires étrangères a nié toute allégation infondée attribué au Polisario concernant la militarisation des enfants.

    Aujourd’hui, poursuit-il, le régime marocain s’en prend à tout le monde, d’abord au peuple sahraoui, puis à la Mauritanie, à l’Algérie à l’UA et à l’UE au point où il tente l’immixtion dans les affaires internes de l’Allemagne et de l’Espagne.

    Mars dernier, le Maroc avait décidé de suspendre ses relations avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, en raison d’une grande divergence avec Berlin sur le règlement du conflit au Sahara occidental avant de s’attaquer à l’Espagne où se fait soigner le président sahraoui et SG du Front Polisaio, Brahim Ghali.

    Le Haut tribunal espagnol avait démenti les fausses informations rapportées par des médias sur la convocation du président sahraoui, Brahim Ghali, tandis que la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez Laya s’est prononcé sur le sort du SG du Polisario qui devra quitter l’Espagne au terme de son hospitalisation.

    Algérie Medinfo, 07 mai 2021

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