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  • Pourquoi l’Allemagne tente d’attirer les faveurs du Maroc

    Pourquoi l’Allemagne tente d’attirer les faveurs du Maroc

    Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Immigration, Mali, Russie,

    MISSION DIPLOMATIQUE AU MAROC
    La délégation Baerbock s’envole sans masque

    Lors du vol de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (41 ans, Verts) vers le Maroc, le port du masque FFP2 était obligatoire dans le jet gouvernemental – contrairement au vol controversé vers le Canada du chancelier Scholz et du vice-chancelier Habeck. Pour les deux vols, le test PCR était obligatoire.

    Baerbock en mission diplomatique. L’année dernière, les relations entre Rabat et Berlin étaient sur le point d’être rompues. La raison : le gouvernement marocain était furieux du refus du gouvernement allemand de reconnaître la revendication marocaine ou la souveraineté sur le Sahara occidental.

    C’est précisément ce qu’avait fait peu de temps auparavant le président américain de l’époque, Donald Trump (76 ans), déclenchant ainsi des cris de joie à Rabat.

    La nouvelle ministre des Affaires étrangères Baerbock n’a certes pas rompu avec la politique de son prédécesseur Heiko Maas (55 ans, SPD). La ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois fait savoir que le plan d’autonomie marocain pourrait être une « contribution importante » à la résolution du conflit, ce qui a été bien accueilli à Rabat.

    Les efforts allemands pour s’attirer les faveurs du Maroc ont actuellement au moins trois raisons :

    ▶ ︎D’une part, le Maroc est considéré comme une ancre de stabilité : contrairement à d’autres Etats arabes, il n’a pas connu jusqu’à présent de grands bouleversements sociaux malgré de graves dysfonctionnements sociaux. Au lieu de cela, l’État a réagi en modifiant la constitution et en procédant à des réformes prudentes.

    ▶︎ Deuxièmement, l’UE veut continuer à utiliser le Maroc comme garde-frontière rigide contre les migrants en provenance d’Afrique. Régulièrement, des personnes tentent d’entrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, et donc en Europe, via le Maroc. Il y a deux mois, près de 40 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de sécurité à la frontière de Melilla. Selon les médias espagnols, l’UE veut mettre à disposition de la maison royale marocaine près d’un demi-milliard d’euros pour les prochaines années afin de continuer à sécuriser les frontières.

    ▶︎ Troisièmement, le Maroc est peut-être le partenaire le plus important pour la production d’hydrogène vert, l’énergie préférée des Verts. Et : le Maroc pourrait devenir de loin le plus grand fournisseur de phosphate (important pour la fabrication d’engrais) pour l’Europe si la Russie suspendait à nouveau ses livraisons, comme cela s’est produit récemment l’hiver dernier.

    Visite du mausolée annulée
    Selon les informations de BILD, une visite de Baerbock au mausolée de Mohammed V était également prévue à l’origine. Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI, y est également enterré, mais le rendez-vous n’aura pas lieu.

    La visite du mausolée est habituelle lors des visites d’État et était également prévue pour le voyage de Baerbock. Mais comme le mausolée est rattaché à une mosquée, les femmes sont censées porter un foulard.

    Au lieu de visiter le mausolée, Baerbock s’est envolée plus au sud, à Agadir, après sa rencontre avec son homologue Nasser Bourita, pour visiter le projet de formation informatique Fikralabs.

    L’influence russe en Afrique est également à l’ordre du jour. Avec relativement peu de mercenaires russes au Mali, le Kremlin avait réussi à pousser le gouvernement allemand à débattre d’un retrait de la mission de la Bundeswehr. Il y a deux semaines, la ministre de la Défense, Mme Lambrecht, avait suspendu les opérations de la Bundeswehr pour la mission de l’ONU Minusma parce que des mercenaires russes avaient perturbé la logistique de la Bundeswehr à l’aéroport de Gao avec l’approbation du gouvernement.

    « Nous ne devons pas laisser le Mali à la Russie ! »
    Les tentatives de la Russie d’attiser le chaos au Mali et dans d’autres Etats d’Afrique centrale et de provoquer des crises de réfugiés visent certes l’Europe, mais concerneraient également le Maroc en tant que pays de transit. En 2015 déjà, Moscou avait utilisé la crise des réfugiés comme arme contre l’UE, et la déstabilisation des Etats africains est désormais un moyen de frapper l’Europe pour son soutien à l’Ukraine.

    C’est sans doute pour cette raison que Baerbock et son homologue Bourita ont déclaré conjointement « leur profonde inquiétude quant aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine en termes d’aggravation de la crise alimentaire mondiale, qui ne fait qu’aggraver une situation déjà tendue en matière de sécurité alimentaire mondiale ».

    Baerbock a ensuite été encore plus claire : « Nous ne devons pas laisser le Mali à la Russie ! » Certes, la situation sera encore plus difficile dans un avenir proche, mais il faut faire quelque chose pour contrer les tentatives d’influence de la Russie, a averti Mme Baerbock.

    BILD, 25/08/2022

    #Maroc #Allemagne #Sahara_Occidental

  • Sahara Occidental: Le Maroc met la pression sur l’Allemagne

    Sahara Occidental: Le Maroc met la pression sur l’Allemagne

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Allemagne, Mohammed VI,

    Sahara occidental : Alger-Berlin dans le mauvais jeu du Maroc

    La ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a appelé hier au téléphone le chef de la diplomatie Ramtane Lamamra. Un coup de fil pour le moins intriguant quand on le replace dans le contexte des dernières déclarations du roi du Maroc sur les pays qui sont, comme l’Allemagne, dans un «processus constructif» avec Rabat et ses thèses sur le Sahara occidental.

    Par Halim Midouni

    Le roi du Maroc a-t-il lâché une bombe en déclarant lors de son discours du 20 août que l’Allemagne faisait partie des pays «influents» qui ne sont pas hostiles à son plan pour le Sahara occidental, c’est-à-dire celui d’une large autonomie sous la souveraineté de Rabat ?

    A ce stade, la question vaut la peine d’être posée pour deux raisons essentiellement. Dans son intervention, Mohamed VI a évoqué un certain nombre de pays qu’il considère comme amis et favorables aux thèses de son pays pour la résolution du conflit au Sahara occidental.

    Le souverain chérifien a cité ces pays par catégories, ceux qui, à l’exemple de l’Espagne récemment et des monarchies du Golfe traditionnellement, sont clairement favorables aux thèses du Maroc sur le Sahara occidental et ceux franchement hostiles – c’est particulièrement vrai pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – aux indépendantistes sahraouis qui réclament, selon les résolutions des Nations unies, un référendum d’autodétermination. Mohamed VI a mentionné de grands pays comme les Etats-Unis où l’administration démocrate du président Biden, a-t-il dit, n’a pas modifié les lignes instaurées par son prédécesseur le républicain Donald Trump qui, dans le cadre des accords d’Abraham et la normalisation des relations avec Israël, a reconnu la pleine souveraineté du royaume sur le territoire éligible à un processus de décolonisation.

    Enfin, il a signalé un autre ensemble de pays qui sont vis-à-vis du Maroc et de la domination contestée qu’il exerce sur le Sahara occidental dans une posture bienveillante de souplesse et d’ouverture qui plaide, selon lui, pour une évolution vers le soutien. Dans ce lot, le discours royal nomme les Pays-Bas, la Serbie, la Hongrie, Chypre, la Roumanie et… l’Allemagne qui sont, a souligné Mohamed VI, dans un «processus constructif». En langage diplomatique, cela voudrait dire que les Etats de ces pays ne seraient pas dans une position susceptible de gêner l’action extérieure du Maroc à poursuivre son forcing pour l’autonomie contre les indépendantistes sahraouis et leurs soutiens – l’Algérie en premier lieu – sur les scènes internationales et au niveau des différentes instances concernées des Nations unies dans les situations de consultation et de vote.

    Ce terme de «processus constructif» n’a sans doute pas échappé à la diplomatie algérienne, d’autant que l’Allemagne, officiellement, s’est toujours déclarée alignée sur le travail et les décisions de l’ONU pour résoudre le conflit du Sahara occidental. Berlin n’a, jusqu’ici, jamais fait état de sa préférence pour les thèses marocaines concernant le territoire disputé aux indépendantistes sahraouis. A moins d’une erreur grossière, l’Allemagne, même s’il existe dans son paysage politique et diplomatique des avis et des opinions géopolitiques plutôt sceptiques quant à l’action du Polisario et à l’idée de voir émerger un Etat souverain à la frontière sud du Maroc, s’est toujours gardée de sortir d’une posture qui consiste, comme la France et d’autres pays de l’Union européenne et de Bruxelles elle-même, à soutenir les actions des Nations unies et de son Envoyé spécial pour trouver une solution au conflit. C’est d’ailleurs cette posture qui, depuis des décennies, permet à Berlin d’avoir de bonnes relations avec Alger. Une relation qui s’est davantage accrue après, entre autres, le séjour médical du président Tebboune fin 2020, début 2021. Et qui devrait s’intensifier sur le plan énergétique directement par le biais d’autres pays européens auxquels l’Algérie fournit du gaz, notre pays étant devenu pour bon nombre d’entre eux une alternative d’approvisionnement stratégique en ces temps de crise ouverte avec la Russie…

    Pression du Palais sur Berlin ?

    Persuasion ? Pression ? Manipulation de la part du Maroc de partenaires européens importants comme l’Allemagne sur un sujet ultrasensible en Algérie ? Le rappel précédent ainsi que ces interrogations nous amènent à la deuxième raison de la question posée en début de cet article : l’échange téléphonique, pour le moins intriguant, hier entre le chef de la diplomatie Ramtane Lamamra et la ministre allemande des Affaires étrangères. Un appel que M. Lamamra a reçu de Mme Annalena Baerbock et au cours duquel la ministre allemande a «de prime abord, tenu à exprimer les condoléances et la solidarité de son pays avec l’Algérie suite aux feux de forêt enregistrés dans des wilayas du nord-est du pays et qui ont fait plusieurs victimes». L’entretien entre les deux ministres diplomates, indique sans aucune précision le communiqué du MAE algérien, a été l’occasion de passer en revue l’état des relations bilatérales et d’examiner les perspectives de leur renforcement à la faveur de la volonté politique qui anime les dirigeants des deux pays».

    Les deux responsables ont «convenu d’insuffler une nouvelle dynamique aux mécanismes de la coopération bilatérale et d’œuvrer au raffermissement du partenariat économique dans les secteurs traditionnels et nouveaux, y compris celui des énergies renouvelables». Plus intéressant à relever même si sur cet aspect, le communiqué de la diplomatie algérienne est resté comme de tradition pauvre en détail, les deux ministres qui ont abordé «les questions d’actualité aux niveaux régional et international (…) se sont mis d’accord pour intensifier le dialogue politique à tous les niveaux et favoriser l’échange de visites dans l’objectif de consolider davantage les convergences des positions de principe adoptées par les deux pays».

    Alger et Berlin, selon le communiqué du MAE, devraient «mettre à profit les prochaines échéances bilatérales et multilatérales en vue de maintenir la concertation et la coordination sur l’ensemble des questions d’intérêt mutuel». A suivre, donc.

    Reporters, 23/08/2022

    #Maroc #Allemagne #Algérie #Gaz #Sahara_Occidental

  • Midcat ou l’égoïsme des puissances européennes

    Midcat ou l’égoïsme des puissances européennes

    Espagne, France, Midcat, gazoduc, Portugal, Allemagne

    Le gazoduc qui permettrait à l’Espagne et au Portugal de devenir le principal hub gazier dans la crise avec la Russie est coincé entre le besoin de l’Allemagne et le refus de la France.

    ALBERTO SANZ

    Il y a une phrase répétée à maintes reprises lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie : l’Europe est plus unie que jamais. Une demi-vérité ou une vérité à moitié qui vise à déconcerter Vladimir Poutine. Mais au Kremlin, on sait que les sacrifices des grandes puissances européennes pour le bien commun ont leurs limites et l’une d’elles concerne les politiques énergétiques nationales. Un exemple clair en est la récente controverse sur MidCat, le gazoduc qui pourrait relier l’Espagne à la France à travers les Pyrénées.

    L’Allemagne entend réactiver ce projet, sur la table depuis 20 ans, pour que l’Espagne et le Portugal soient une option dans leur crise d’approvisionnement en gaz. L’Espagne et le Portugal y voient une opportunité de devenir une référence gazière européenne, malgré le fait que leurs gouvernements ont désavoué l’infrastructure il y a quelques années. L’Union européenne est ouverte à son financement. L’OTAN y voit même une bonne idée.

    La balle serait désormais dans le camp de la France, qui refuse catégoriquement d’aller de l’avant avec le MidCat. Le ministre français de la Transition écologique a précisé la semaine dernière que son pays s’oppose au gazoduc et à la proposition de l’Allemagne de construire un gazoduc le reliant à la péninsule ibérique. Le gouvernement français défend qu’un gazoduc reliant l’Allemagne à la péninsule ibérique prendra des années à construire et ne résout pas le problème.

    « Nous vivons des épisodes dans lesquels l’autonomie dont disposent les pays européens dans le choix de leurs sources d’énergie les plus pratiques se heurte à la politique énergétique de l’Union européenne, qui est conditionnée par la situation de guerre », déclare José María Peredo, professeur de sciences internationales relations à l’Université européenne. « L’énergie en Europe a toujours été une question nationale, elle n’a pas été une question européenne. Il y a eu des politiques européennes comme le virage vert et la réduction de la pollution. Mais la politique énergétique est décidée dans chaque État membre en fonction de ses intérêts, de sa localisation ou de ses relations avec les entreprises », ajoute le professeur.

    L’Agence internationale de l’énergie (AIE) rappelle dans son rapport sur la France qu’elle a envisagé la construction de nouveaux gazoducs en France et entre la France et l’Espagne (projets MidCat et South Transist East Pyrenees), mais qu’elle a abandonné ces plans face aux réductions prévues de la consommation de gaz en France et à la surcapacité du réseau.

    L’Allemagne, pour sa part, cherche à accéder à la grande infrastructure gazière de la péninsule ibérique. L’Espagne a diversifié son approvisionnement en gaz par deux voies d’entrée : les gazoducs internationaux et le gaz liquéfié. Le pays est alimenté par six gazoducs internationaux : deux avec l’Algérie (dont un fermé depuis novembre 2021), deux avec le Portugal et deux avec la France. Il compte également six usines de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) opérationnelles et une en construction. Le Portugal apporte une autre usine de regazéification à ce réseau.

    « Le conflit autour de Midcat n’est pas quelque chose de nouveau », déclare Carlos Martín, responsable des opérations de la société de services énergétiques Enerjoin. « Entre 2000 et 2006, d’importants investissements ont été réalisés dans des centrales à cycle combiné à gaz et un important réseau d’usines de regazéification, suite à une prévision d’augmentation totalement disproportionnée de la demande. Et l’Espagne a proposé de lancer ce Midcat pour donner du sens à cet investissement et mettre ce réseau au service des pays d’Europe centrale. A cette époque, ni la France ni l’Allemagne n’en voyaient l’intérêt. La première à cause des arguments qu’elle expose aujourd’hui et la seconde parce que sa relation avec la Russie était plus profitable. L’Espagne dispose désormais d’un avantage concurrentiel grâce à cette décision », souligne-t-il.

    La Russie change le besoin de MidCat
    Mais maintenant, le centre de l’Europe a besoin de gaz et la ruée est venue pour réactiver cette infrastructure. Bien que du secteur de l’énergie, il n’y ait aucun optimisme quant aux plans d’Emmanuel Macron. La France ne voulait pas en 2019 et ne voudra pas maintenant. L’investissement que la France devrait faire est énorme. On parle d’une mobilisation pour le Midcat de près de 3 000 millions d’euros et le gouvernement français considère qu’il n’apporte rien à sa politique énergétique.

    « Il ne faut pas oublier que tout ce qui implique de maintenir la tension entre les pays européens profite à la Russie. Et la Russie à ce moment-là s’est manifestée comme un ennemi », se souvient José María Peredo. « Les décisions économiques et énergétiques doivent tenir compte de ce scénario. D’un point de vue économique, l’Espagne a une opportunité d’affirmer ses infrastructures et, d’un point de vue politique, les pays membres devraient considérer ce projet comme une opportunité pour toute l’Union européenne », assure le professeur de relations internationales à l’Université Université européenne.

    L’espoir de tous ceux qui espèrent trancher la position de la France est que l’Allemagne affirme son rôle de « moteur économique » européen. Le problème énergétique allemand est très grave et ils vont affronter cet hiver avec de faibles réserves de gaz. Son intention est d’activer tous les leviers pour avoir toutes les alternatives pour 2023. Dès lors, ce débat promet de se poursuivre dans la durée.

    Voz populi, 21/08/2022

  • L’Allemagne cherche à ranimer le gazoduc Espagne-France

    L’Allemagne cherche à ranimer le gazoduc Espagne-France

    Espagne, France, Allemagne, Midcat, gaz,

    Le Midcat que l’Allemagne réclame déjà pourrait faire de l’Espagne le « grenier à gaz » de l’Europe : combien cela pourrait coûter et combien cela pourrait nous rapporter
    Le gouvernement voit le projet d’un bon œil et estime que Midcat « pourrait être opérationnel dans huit mois ».

    L’Allemagne préconise la construction d’un gazoduc traversant la France pour acheminer le gaz de l’Espagne et du Portugal vers le nord de l’Union européenne. De cette façon, Olaf Scholz a fait revivre Midcat. Maintenant que le « patron » allemand de l’UE le propose, la France d’Emmanuele Macron continuera-t-elle à s’y opposer ?

    M. Scholz a relancé le Midcat, c’est-à-dire une infrastructure qui permettrait d’acheminer vers d’autres pays de l’UE le gaz qui arrive en Espagne – en provenance d’Algérie et de navires arrivant de différents pays et reliés aux usines de regazéification – et qui est stocké ici.

    C’est maintenant, car en mars dernier, le Midcat n’était pas une priorité pour l’Allemagne, même si la Russie avait déjà commencé son invasion de l’Ukraine. Le chancelier allemand avait alors déclaré qu’il était favorable à un soutien des ressources disponibles dans les installations occidentales de l’UE comme mesure à court terme pour diversifier ses sources d’approvisionnement.

    Il faut savoir que le nouveau catalogue européen des énergies vertes pour la transition énergétique inclut déjà le gaz et l’énergie nucléaire.
    Scholz n’a donc pas préconisé la construction de nouvelles comme celle de Midcat. En mars, le chancelier était convaincu que la Russie et la guerre n’affecteraient pas le transit du gaz russe vers l’Europe (l’Allemagne dépendait alors à plus de 50 % du gaz russe).

    Mais les prévisions de l’Allemagne ont été dépassées par la guerre, et tout porte à croire que Poutine fermera le robinet du gaz à l’automne. Par ailleurs, il faut savoir que le nouveau catalogue européen des énergies vertes pour la transition énergétique inclut déjà le gaz et l’énergie nucléaire.

    L’Espagne, le pays d’Europe ayant la plus grande capacité de stockage de gaz
    L’Espagne est le pays européen qui possède la plus grande capacité de stockage de gaz et aussi la plus grande capacité de regazéification (le gaz arrive dans les navires à l’état liquide et est gazéifié dans les usines). Six usines y sont consacrées en Espagne et une autre au Portugal. Il y en a sept dans l’ensemble de l’UE.

    Selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE), l’Espagne dispose de 35 % de la capacité de stockage de gaz de l’UE (et du Royaume-Uni). La France en compte 14%, la Belgique 6% et l’Italie 5%.

    Midcat coûterait environ 400 millions d’euros et porterait la capacité annuelle à 17 milliards de mètres cubes de gaz.

    Le problème est, une fois de plus, l’exception ibérique. Cela se passe avec le marché de l’électricité (qui a permis à l’Espagne et au Portugal d’avoir un prix plus bas) et aussi avec le gaz. Il y a un manque d’interconnexions avec le reste de l’Europe, ce qui, en fin de compte, signifie toujours un manque de connexions avec la France (où il y a trois usines de regazéification). Le mur des Pyrénées… encore.

    Midcat était (est) destiné à combler ce mur. L’idée est de créer une interconnexion gazière entre l’Espagne et la France, via la Catalogne. Ce gazoduc coûterait environ 400 millions d’euros et porterait la capacité annuelle à 17 milliards de mètres cubes de gaz.

    Cependant, Paris n’en a pas eu envie – du moins jusqu’à présent. Et pourtant, dans les années 1950, le général de Gaulle a proposé d’acheminer du gaz d’Algérie vers les usines allemandes. Mais en 2019, il s’est débarrassé de sa partie du Midcat en raison de son coût élevé. Si Macron s’engage, comme tout le suggère, l’Espagne pourrait devenir le grenier à gaz de l’Europe.

    Le gazoduc entre l’Espagne et la France vers l’Europe fait partie des plans de l’OTAN.
    Il veut l’Allemagne, ce qui est très important, et il veut l’OTAN, ce qui est encore plus important. La guerre en Ukraine n’avait pas encore éclaté, mais à Berlin, personne ne pouvait ignorer que sa dépendance à l’égard du gaz russe était grande….. trop grande. Comme l’a rapporté La Vanguardia en février, le pipeline fait partie des plans de l’Alliance atlantique.

    Des sources gouvernementales espagnoles ont confirmé que « la relance d’une nouvelle connexion transfrontalière avec la France pour acheminer le gaz au cœur de l’Europe » figurait sur les tables de travail de l’OTAN. Cette question a probablement été abordée lors du récent sommet atlantique de Madrid.

    La partie espagnole du Midcat est déjà faite
    En tout cas, le projet a pris forme de ce côté-ci des Pyrénées. Le gazoduc arrive d’Oran (Algérie) ; il traverse la Méditerranée jusqu’à Almeria ; de là, il remonte vers la Catalogne, en passant par les stations de Carthagène, Montesa, Paterna, Tivissa, Barcelone et Hostalric. Tout cela a déjà été construit.

    Si la France accepte l’urgence proposée par l’Allemagne, il suffirait de franchir les Pyrénées. Une fois sur le sol français, via la STEP (Pyrénées Sud Transit Est), le gaz atteindrait Barbaira et de là, il continuerait vers Saint Martin de Crau et Etrez, déjà proche de la frontière suisse. 500 kilomètres plus loin se trouve Stuttgart.

    Mais combien de temps cela prendra-t-il ? La ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, a calculé ce vendredi. « L’interconnexion à travers les Pyrénées catalanes pourrait être opérationnelle en huit ou neuf mois sur la frontière sud. C’est pourquoi il est essentiel de travailler main dans la main avec la France », a déclaré M. Ribera lors d’une interview sur RTVE.

    Le ministre ne dit pas combien de millions d’euros coûterait la traversée des Pyrénées par les gazoducs, mais, selon l’association patronale catalane Fomento del Trabajo, le coût pourrait avoisiner 450 millions d’euros. En revanche, ils ne sont pas aussi optimistes quant au calendrier : en mars, ils estimaient à trois ans le temps de travail.

    La question est de savoir qui paie une interconnexion pour garantir la sécurité d’approvisionnement de l’Europe centrale et septentrionale… à part le contribuable et le consommateur de gaz espagnol ?
    La question est de savoir qui paie une interconnexion pour garantir la sécurité d’approvisionnement de l’Europe centrale et du Nord… pas le contribuable ou le consommateur de gaz espagnol ? Notre demande est que ce ne soit pas le contribuable ou le consommateur de gaz espagnol », a déclaré le ministre mercredi.

    En attendant, l’interconnexion existante avec la France, via Irún et Larrau, devrait être prolongée. Sa capacité annuelle est d’environ 8 milliards de mètres cubes, ce qui est très peu si l’on parle d’envoyer du gaz vers le reste de l’Europe. Selon le ministère de la Transition écologique, un nouveau compresseur pourrait désormais être ajouté pour augmenter le volume exporté de 20 à 30 %. M. Ribera estime que les travaux « seraient l’affaire de quelques mois, deux ou trois ».

    Enagás a annoncé trois nouveaux gazoducs en juillet.
    Le travail des entreprises du secteur est également en marge des gouvernements. En juillet dernier, Enagás (Empresa Nacional de Gas) a annoncé son intention de construire trois nouveaux gazoducs : une nouvelle interconnexion avec le Portugal, un autre gazoduc sous-marin pour pomper le gaz vers et depuis l’Italie, et celui reliant l’Espagne à la France (le Midcat).

    Selon Enagás, une nouvelle interconnexion avec le Portugal, une autre interconnexion sous-marine avec l’Italie et la traversée du Midcat vers la France nécessiteraient un investissement de près de 2 000 millions d’euros.
    Tout cela fait partie du plan stratégique 2022-2030 d’Enagás. La compagnie gazière calcule que cela impliquerait un investissement de 4 755 millions d’euros au cours de la prochaine décennie. Sur le total, près de 2 000 millions seraient destinés aux trois infrastructures mentionnées.

    Selon Enagás, ces installations n’iraient pas à l’encontre des objectifs européens en matière de transition énergétique. Son plan parle également d’hydrogène vert. Plus précisément, elle envisage déjà la possibilité que ces nouveaux gazoducs puissent transporter des gaz renouvelables, dont l’omniprésent hydrogène vert. Comme ces carburants sont inclus dans les plans de transition énergétique de l’UE, les projets pourraient bénéficier de subventions de 30 à 40 %.

    Données sur les importations de gaz par l’Espagne.
    L’Espagne augmente ses importations de gaz russe malgré la guerre en 2022 tout en réduisant son lien énergétique avec l’Algérie.
    En gros, l’Espagne achète du gaz à l’Algérie, aux États-Unis, au Nigeria, à la Russie, à la Norvège, au Qatar et à Oman. Le gaz algérien arrive par le gazoduc Medgaz (il arrivait aussi par le gazoduc Maghreb-Europe, fermé en raison de la crise entre le Maroc et l’Algérie).

    Le reste est du gaz naturel liquéfié qui arrive par bateau des pays susmentionnés aux terminaux de Cartagena et de Mugardos (La Corogne), dans une plus large mesure, mais aussi à ceux de Barcelone, Bilbao, Huelva et Sagunto (celui de Gijón pourrait déjà être opérationnel). En outre, il existe des centres de stockage souterrain à Serrablo (Huesca), Gaviota (Biscaye) et Yela (Guadalajara).

    CHEMA LIZARRALDE

    20minutos, 15.08.2022

    #Allemagne #UE #Espagne #Algérie #Gaz

  • La mission de la Bundeswehr au Mali est suspendue

    La mission de la Bundeswehr au Mali est suspendue

    Mali, Allemagne, MINUSMA, Barkhane, Russie, Wagner,

    Les doutes sur l’engagement de la Bundeswehr au Mali avaient récemment grandi – maintenant l’Allemagne suspend la mission de reconnaissance jusqu’à nouvel ordre. La raison sont des désaccords avec le gouvernement militaire malien. Les droits de survol ont de nouveau été refusés et l’Allemagne suspend temporairement la mission de la Bundeswehr au Mali en Afrique de l’Ouest. Le ministère fédéral de la Défense a annoncé que les vols de transport et les opérations de reconnaissance seraient suspendus jusqu’à nouvel ordre. La raison invoquée était que le gouvernement malien avait refusé à plusieurs reprises les droits de survol de la Bundeswehr. Avec le vol, le personnel sur place devrait être mis en rotation.Le comportement du gouvernement militaire entrave le déploiement dans le cadre de la mission de l’ONU, a déclaré le ministère. « Un changement de personnel planifié n’est donc pas possible – cela a un impact sur notre engagement. » La sécurité des soldats a la plus haute priorité.

    En principe, l’Allemagne est toujours disposée à participer à la mission internationale de paix, a assuré le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit. Cependant, cela n’a de sens que s’il est soutenu par le gouvernement local. Christian Buck, chef du département politique du ministère fédéral des Affaires étrangères pour l’Afrique, l’Amérique latine, le Proche et le Moyen-Orient, s’est rendu au Mali pour des négociations au début de la la semaine. Il a ensuite été dit que la partie malienne avait signalé que la rotation des troupes pourrait reprendre dans un avenir proche.La ministre de la Défense Christine Lambrecht aurait reçu jeudi des assurances lors d’un appel téléphonique à son homologue malien Sadio Camara. Camara a déclaré au ministre qu’il ne devrait y avoir aucune autre exigence pour la mission – maintenant, les droits de survol ont de nouveau été refusés, a déclaré un porte-parole. « Les actions de Camara parlent un langage différent de ses paroles », a critiqué Lambrecht sur Twitter.

    Le plus grand déploiement étranger de la Bundeswehr Le Mali, avec ses quelque 20 millions d’habitants, a connu trois coups d’État militaires depuis 2012 et est considéré comme extrêmement instable politiquement. Depuis le dernier coup d’État de mai 2021, le pays est dirigé par un gouvernement militaire intérimaire chargé de maintenir des liens étroits avec la Russie. Depuis lors, la mission de la force de maintien de la paix de l’ONU MINUSMA, dans laquelle la Bundeswehr est également impliquée, a été entravée à plusieurs reprises. Le gouvernement malien a récemment provoqué l’indignation en décidant de suspendre temporairement la rotation des casques bleus dans le pays. Il y a également eu des problèmes avec les droits de survol.

    Les tensions ont également augmenté en raison de la coopération de la junte militaire avec le groupe de mercenaires russes Wagner, qui entretiendrait des liens étroits avec le Kremlin et serait soupçonné d’avoir commis des violations massives des droits de l’homme. La France a déjà retiré une grande partie de ses soldats, la mission onusienne Minusma est présente au Mali depuis 2013 et le Conseil de sécurité de l’ONU n’a prolongé son mandat que d’un an fin juin. Pour la Bundeswehr, la mission est actuellement la plus grande mission étrangère et est également considérée comme la plus dangereuse. Le Bundestag avait prolongé la mission en mai – mais avec une mise en garde : le nouveau mandat contient une clause de retrait au cas où la sécurité des soldats de la Bundeswehr au Mali ne pourrait plus être garantie.

    Tagesschau.de, 12/08/2022

    #Mali #Allemagne #MINUSMA #Barkhane #Russie #Wagner

  • Allemagne : Scholz dans l’oeil du cyclone pour fraude

    Allemagne : Scholz dans l’oeil du cyclone pour fraude

    Allemagne, Olaf Scholz, M M Warburg, fraude fiscale, impôts,

    Allemagne : La pression s’accroît sur Scholz en raison de ses liens avec le fraudeur.

    BERLIN (AP) – Le principal parti d’opposition allemand a demandé au chancelier Olaf Scholz d’expliquer son rôle dans une fraude fiscale à grande échelle alors qu’il était maire de Hambourg.

    Scholz a été poursuivi par des questions sur les réunions qu’il a eues avec la banque privée M.M. Warburg en 2016 et 2017. Les autorités hambourgeoises ont ensuite renoncé à demander à la banque de rembourser des millions d’euros de remboursements d’impôts qu’elle avait réclamés à tort pour des transactions d’actions.

    Des dizaines de banquiers font l’objet d’une enquête en lien avec des transactions d’actions dites cum-ex qui auraient coûté des milliards à l’État allemand.

    M. Scholz a nié tout acte répréhensible et a affirmé ne pas se souvenir des détails de ses réunions avec M. Warburg. Mais Thorsten Frei, un législateur de premier plan du parti chrétien-démocrate de centre-droit, a déclaré que les récentes révélations concernant la découverte de 200 000 euros en espèces dans un coffre-fort appartenant à un proche associé de Scholz soulèvent de nouvelles questions sur l’affaire cum-ex.

    « Olaf Scholz doit s’expliquer », a déclaré M. Frei dans une interview publiée jeudi par le groupe de médias allemand RND.

    Le chancelier tiendra jeudi à Berlin sa première conférence de presse annuelle d’été, au cours de laquelle la question devrait occuper une place importante.

    Scholz, qui a été ministre des Finances sous Angela Merkel de 2018 à 2021 et est devenu chancelier en décembre dernier, devra également faire face à des questions sur le soutien de l’Allemagne à l’Ukraine, les efforts de son gouvernement pour lutter contre l’inflation et une crise énergétique imminente et la pandémie de coronavirus.

    AP

  • Economie mondiale : Les prévisions sombres du FMI

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    L’économie mondiale est en berne et l’avenir s’annonce sombre. Le diagnostic est signé du Fonds monétaire international qui révise à la baisse ses prévisions de croissance et alerte sur le risque d’une récession mondiale. Ainsi cette année, il ne faudra pas s’attendre à une croissance supérieur à 3,2% , soit 0,4 point de moins que les dernières prévisions.

    « L’économie mondiale est encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine. Nous sommes maintenant confrontés à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. La croissance de la production mondiale a été révisée à la baisse à 3,2 % cette année et à 2,9 % l’année prochaine, tandis que l’inflation a été révisée à la hausse à 6,6 % dans les économies avancées et à 9,5 % dans les économies émergentes et en développement. Les trois plus grandes économies du monde, les États-Unis, la Chine et l’Europe sont au point mort » explique Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef au FMI.
    La prévision de croissance des Etats-Unis pour cette année est abaissée de 1,4 point par rapport à avril, à 2,3%.

    Et la probabilité que la première économie du monde échappe à la récession est désormais faible, a averti M. Gourinchas lors d’une conférence de presse: « l’environnement actuel suggère que la possibilité que les Etats-Unis échappent à la récession est mince en effet (…) C’est un chemin très étroit ».

    La Chine a, elle, enregistré « un ralentissement pire que prévu », avec 3,3% de croissance projetée (-1,1 point) à cause des fermetures liées au Covid-19 et de « l’aggravation de la crise immobilière ».

    Quant à la zone euro, la prévision de croissance est abaissée de 0,2 point, à 2,6%, plombée par l’Allemagne, la France et l’Espagne, en conséquence, entre autres, de la guerre en Ukraine.

    La Russie en revanche, qui fait face à une vague de sanctions internationales, devrait s’en sortir mieux que prévu en 2022, enregistrant un plongeon de son PIB de 6%, et non de 8,5% comme anticipé il y a trois mois, ce qui reste « une récession très sévère », a commenté le chef économiste.

    Les prix ne cessent de grimper, partout dans le monde. L’inflation devrait atteindre 8,3% cette année à l’échelle mondiale. La guerre en Ukraine fait flamber les coûts de l’alimentation et de l’énergie. Des prix qui pourraient encore augmenter ; » l’arrêt complet des exportations de gaz russe vers les économies européennes en 2022 ferait largement augmenter l’inflation dans le monde » prévient le FMI.

    Face à cela, les Banques centrales, dont la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe, ont commencé à refermer le robinet des liquidités pour restreindre la consommation et desserrer la pression sur les prix.

    Et elles doivent continuer, « parce qu’il est nécessaire de planter les graines de la stabilité macro-économique future », a commenté Pierre-Olivier Gourinchas.

    Mais cela ne se fera pas sans mal: « une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais tout retard ne fera que les exacerber ».

    El Khabar, 26/07/2022

    #FMI #Economie #Croissance

  • Allemagne: Attaque au couteau dans un centre pour demandeurs d’asile

    Allemagne: Attaque au couteau dans un centre pour demandeurs d’asile

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    BERLIN (AP) – Un assaillant armé d’un couteau a poignardé plusieurs personnes dans un refuge pour demandeurs d’asile dans le sud de l’Allemagne, tuant un homme et blessant au moins cinq personnes, a rapporté lundi l’agence de presse allemande dpa.

    L’agresseur, qui serait un habitant du refuge, aurait frappé aux portes des chambres de l’immeuble de Kressbronn, sur le lac de Constance, dimanche soir. Lorsque les résidents ont ouvert, il les a poignardés, a rapporté dpa.

    Un homme est décédé des suites de ses blessures sur le coup, un homme grièvement blessé a été transporté par avion à l’hôpital et quatre autres blessés ont été transportés à l’hôpital en ambulance. Il n’était pas immédiatement clair si d’autres personnes avaient également été blessées.

    Des policiers ont arrêté un homme de 31 ans, dont le nom n’a pas été donné conformément à la politique de confidentialité allemande, devant le refuge pour demandeurs d’asile. Des médecins légistes enquêtaient sur les lieux lundi matin.

    Associated Press, 27 juin 2022

    #Allemagne #Attaquecouteau #centreréfugiés

  • Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

    Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

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    La guerre quasi-déclarée que se mènent russes et occidentaux est en train de prendre une tourune plus délicate pour les européens. Les pric du gaz ont atteint des proportions telles que des économies solides de l’UE se voient déstabilisées.

    La guerre en Ukraine n’est pas la seule raison de cette hausse vertigineuse des prix. Le désinvestissement dans le secteur gazier durant les dernières années n’y est pas étranger.

    Cette crise oblige maintenant les occidentaux à réinvestir dans la prospection dans les pays producteurs et à revenir vers la conclusion de contrats d’achat à long terme.

    L’Allemagne qui projette d’exproprier la partie de Nord Stream 2, le gazoduc russe qui traverse presque pour rien une partie de son territoire. La France qui multiplie les pistes pour parvenir à remplir ses réserves de gaz avant le 1er novembre. L’Italie qui se déploie dans tous les sens pour devenir un partenaire privilégié de nombreux pays producteurs. Et l’Algérie qui invite les Occidentaux à changer de stratégie et penser à investir plus avec les pays producteurs dans l’amont pétro-gazier. Le monde du GNL connaît sa période la plus troublée de l’histoire.

    Elle ne risque pas de s’écourter la séquence qui voit depuis plusieurs mois maintenant l’ordre énergétique mondial soumis à des turbulences telles que la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande se retrouve mise entre parenthèses. La guerre qui ne dit pas son nom autour du gaz naturel liquéfié (GNL) est en train de prendre une tournure plus délicate pour les Occidentaux depuis que la Russie a décidé, à compter de la semaine dernière, de réduire ses livraisons de gaz à plusieurs pays de l’Union européenne, notamment des pays parmi ceux qui comptent le plus dans le PIB de l’UE. Une autre parmi la multitude d’incidences qui ont fait que la demande sur le GNL atteint désormais des proportions telles que les prix se révèlent déstabilisants même pour des économies aussi robustes que celles des 27 de l’UE.

    Les propos tenus vendredi dans un média suisse par Jean Abiteboul, le président du GIIGNL (Groupement international des importateurs de gaz naturel liquéfié), en disent long sur la crise. « Le marché du GNL était déjà tendu avant même la crise ukrainienne. Depuis 3-4 ans, on sousinvestit de façon significative dans les chaînes GNL, notamment sous la pression environnementale. Les prix du gaz avaient commencé à augmenter dès l’automne dernier, ils avaient déjà été multipliés par 3 ou 4. La crise ukrainienne n’a fait qu’empirer la situation », a résumé le président des importateurs mondiaux de GNL, le gaz liquéfié qui donne lieu depuis quelques mois à une course effrénée entre les pays consommateurs même si, il faut le souligner, les problèmes d’infrastructures d’accueil sont un sérieux écueil pour les pays même les plus développés.

    Une course effrénée qui, comme le révèle un rapport de la publication américaine Oil and Gas Journal, est illustrée par la forte demande de contrats de GNL à long terme. Une demande qui a fortement augmenté au cours de l’année en cours, les fournisseurs profitant d’une demande robuste en raison de la réduction des importations russes. Les nouveaux contrats long terme sont conclus à des prix beaucoup plus élevés qu’il y a quelques mois. Et cela met une grande pression sur les pays demandeurs de gaz, à l’instar de l’Allemagne qui envisage de carrément exproprier la partie du gazoduc Nord Stream 2 traversant son territoire et de l’utiliser pour se connecter au réseau d’approvisionnement en GNL qui proviendra des ports de la mer Baltique, si l’on doit se fier à ce que rapportait vendredi le magazine Der Spiegel, la même publication à laquelle le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, a accordé une interview, la semaine dernière (voir Le Soir d’Algérie du 23 juin 2022), dans laquelle il répondait de la manière la plus pragmatique qui soit à une question sur la possibilité que l’Algérie fournisse du gaz à l’Allemagne : « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous, comme le font les Italiens avec le groupe Eni. Nous avons un programme ambitieux de 39 milliards de dollars pour accroître la production dans le secteur pétrogazier d’ici 2026. Sonatrach lèvera la majorité, et nous recherchons des partenaires pour le reste. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls avec les investissements. Pendant longtemps, l’Europe a défendu la protection de l’environnement et n’a fait aucune distinction entre le pétrole et le gaz. En conséquence, aucun investissement n’a été réalisé.».

    Un choix que les Européens, notamment les Allemands, sont en train de payer maintenant au point d’élever le niveau d’alerte en appelant à «un effort national» afin de réduire la consommation de gaz et espérer éviter d’en venir à l’ultime solution, le rationnement.

    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 26 juin 2022

    #Algérie #Energie #Gaz #UE

  • Conflit Alger-Madrid: Paris et Berlin partagent le butin

    Conflit Alger-Madrid: Paris et Berlin partagent le butin

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    La France et l’Allemagne pressent la crise de l’Espagne avec l’Algérie au détriment de l’Europe
    La crise du Sahara occidental sert à repositionner les deux grandes puissances européennes au Maghreb, qui profitent du boycott algérien de Madrid pour se partager le butin.

    Eugenio García Gascón

    Ce n’est un secret pour personne que la politique étrangère européenne est un désastre lorsqu’il s’agit de l’occupation israélienne, de l’Iran et de l’Afrique du Nord, et que cela est dû au fait que Berlin et Paris font passer leurs intérêts nationaux de clocher avant ceux de l’Europe dans son ensemble, dictant des politiques clairement anti-européennes que les autres membres d’un Club de plus en plus en crise doivent taire pour ne pas déplaire aux dirigeants allemands et français.

    C’est le cas depuis des temps immémoriaux et ce sera le cas tant que Paris et Berlin maintiendront leurs positions cyniques et forceront leurs partenaires à sauter à travers des cerceaux, encore et encore, sans explication publique, bien que dans un langage non verbal clair et compréhensible. Un bon exemple en est les mouvements lugubres que l’on observe au Maghreb depuis un certain temps et qui deviennent particulièrement transparents aujourd’hui.

    La grave erreur commise par le président Pedro Sánchez avec le Sahara occidental a donné le signal de départ pour que d’autres pays se précipitent pour prendre la place de l’Espagne. Ces dernières semaines, de nombreuses capitales européennes ont commencé à prendre position pour partager le gâteau algérien, et parmi elles, outre la voisine Rome, se trouvent Berlin et Paris, ce qui n’est pas une simple coïncidence.

    Au lieu d’aider le partenaire espagnol à surmonter la crise avec l’Algérie, l’Allemagne et la France se sont lancées dans une chasse aux contrats que les entreprises espagnoles détenaient jusqu’à présent, signe que les deux grandes puissances mènent une politique de vautours. Les mêmes dirigeants qui font tout un foin lorsqu’ils parlent publiquement de l’unité de l’Europe profitent en fait effrontément d’une crise comme celle qui sévit en Espagne et en Algérie.

    Cette crise est la preuve que l’Europe est sur la mauvaise voie, et peut servir d’avertissement non seulement aux partenaires les plus faibles, mais aussi à l’axe Paris-Berlin, pour leur dire que leurs ambitions sèment des mines dans la construction d’une Europe qui peut encore être nécessaire, mais que si l’on regarde la façon dont les choses évoluent, y compris les élections législatives françaises du week-end, il est raisonnable de penser que de profonds changements attendent le continent, parmi lesquels un effondrement ne peut être exclu.

    Il ne faut pas ignorer que la chute de l’Europe est dans l’intérêt de grandes puissances telles que la Russie, les États-Unis et Israël, mais la partie la plus grave de l’équation est le comportement cynique de Paris et de Berlin, qui non seulement ne favorise pas une unité européenne progressiste et unie, mais aussi détricote un rêve qui a duré quelques décennies mais qui devient chaque jour plus flou et précaire.

    La crise du Sahara occidental a provoqué un rapprochement entre l’Allemagne et la France et l’Algérie, mais aussi un certain rapprochement, encore trop vague, entre l’Espagne et le Maroc, un pays qui a solidement démontré, et continue de démontrer, qu’il n’est pas un partenaire fiable. C’est comme si Madrid avait vu que Paris et Berlin lui prenaient ses affaires en Algérie sans sourciller et qu’elle cherchait à les remplacer par des affaires marocaines.

    Vendredi, le président Emmanuel Macron a téléphoné à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune précisément pour « développer les relations » entre les deux pays, étant entendu que ce sera principalement dans le domaine économique, étant donné la décision d’Alger de geler les relations avec l’Espagne. C’est un coup de poignard à Madrid, mais c’est aussi une réponse au jeu « suprémaciste » joué par Paris et Berlin, auquel les autres États européens doivent se plier sans protester.

    L’Algérie conditionne son rapprochement avec Madrid au départ de Pedro Sánchez de la Moncloa, ce qui prendra encore du temps. L’Allemagne, la France et l’Italie ont donc un temps précieux devant elles pour supplanter les entreprises espagnoles, et c’est ce qu’elles font. Cela révèle que l’Europe est sur la mauvaise voie, surtout maintenant que les partis les plus extrêmes de droite et de gauche viennent de montrer les dents lors des élections françaises.

    Paris tente de combler le vide de l’Espagne en Algérie au moment même où ses relations avec Rabat sont glaciales et où les visites de hauts responsables français et marocains dans l’autre pays sont depuis longtemps gelées. Macron n’a pas parlé à Mohammed VI au téléphone depuis près d’un an, et le roi du Maroc vient de se rendre à Paris pour une visite privée sans rencontrer le président français.

    L’intérêt du Maroc

    Selon le quotidien Al Quds al Arabi, cette situation explique pourquoi le Maroc souhaite relancer ses relations avec l’Espagne. Elle estime que la France ne s’est pas occupée de ses affaires pendant sa présidence de l’UE au premier semestre 2022. Mais il convient de souligner que Rabat n’a jamais été un partenaire fiable et que ses politiques ont fortement évolué d’un côté comme de l’autre lorsqu’il l’a jugé bon.

    Une politique européenne unie aurait probablement permis d’éviter les problèmes avec le Maroc et l’Algérie, mais ni Paris ni Berlin n’ont montré le moindre intérêt à cet égard, orientant plutôt leurs actions en fonction des performances économiques nationales.

    Pedro Sánchez semble en avoir pris note et renforce la coopération avec le Maroc, comme en témoigne l’achat de gaz naturel sur le marché international qui arrive à Huelva avant d’être acheminé vers le Maroc, qui a perdu le gaz algérien également à cause de l’imbroglio du Sahara occidental. Le contexte n’invite pas à l’optimisme à court, moyen et long terme.

    Sans aucun signe de volonté de Paris et de Berlin de changer de direction, et avec des nuages noirs s’accumulant après chaque élection européenne, il est probable que tous les Européens finiront bientôt par payer un prix élevé pour les décisions de la France et de l’Allemagne.

    Público, 21 juin 2022

    #Algérie #Espagne #France #Allemagne #Gaz #SaharaOccidental #Maroc #Europe #UE