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  • Algérie: Texte intégral de l’interview d’Arkab avec Der Spiegel

    Algérie, Mohamed Arkab, énergie, gaz, Allemagne, Italie, Espagne, Europe,

    « Pourriez-vous livrer du gaz à l’Allemagne demain, Monsieur Arkab ? »
    Jusqu’à présent, l’Allemagne regardait surtout vers les Etats-Unis et le Qatar pour devenir moins dépendante du gaz russe. Mais l’Algérie dispose elle aussi d’importants gisements. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab explique ce que l’Allemagne doit faire pour obtenir ce gaz.
    Une interview de Monika Bolliger

    Alors que l’Europe se met à la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz pour devenir moins dépendante de la Russie, l’Algérie est également au centre de l’attention. Le pays méditerranéen dispose de riches gisements de gaz et fournit déjà l’Europe. Outre les installations de production de gaz naturel liquéfié (GNL), trois gazoducs relient le pays à l’Europe : Un gazoduc livre du gaz à l’Italie via la Tunisie, deux gazoducs mènent à l’Espagne ; un gazoduc directement, l’autre via le Maroc.

    Toutefois, le gazoduc marocain est actuellement hors service en raison d’une crise diplomatique entre les deux rivaux, le Maroc et l’Algérie, qui porte notamment sur le Sahara occidental contesté. A la place, l’Algérie a augmenté les livraisons vers l’Espagne via le pipeline direct, dont les capacités étaient auparavant sous-utilisées.

    Désormais, une crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne s’est également envenimée après que l’Espagne a changé de manière inattendue sa position sur le conflit du Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient un mouvement d’indépendance au Sahara occidental occupé par le Maroc, a toutefois assuré que les livraisons de gaz n’étaient pas concernées.

    L’Algérie est traditionnellement un important fournisseur de gaz pour l’Europe, en premier lieu pour l’Espagne et l’Italie, qui ont respectivement acheté 14,3 et 23 milliards de mètres cubes de gaz à l’Algérie l’année dernière. Une augmentation des livraisons d’environ 40 pour cent jusqu’en 2023 vient d’être décidée avec l’Italie. Parallèlement, l’Algérie entretient des relations étroites avec la Russie, et Moscou devrait observer cette évolution avec scepticisme.

    Selon les experts, une nouvelle augmentation des capacités d’exportation n’est pas facile pour l’Algérie : premièrement, la consommation locale d’énergie augmente ; deuxièmement, des investissements importants sont nécessaires pour des livraisons supplémentaires, de nouveaux champs doivent être exploités et de nouvelles installations doivent être construites. Par le passé, la construction de tels projets en Algérie a souvent pris plus de temps que prévu, et le climat d’investissement est considéré comme très difficile en raison d’une bureaucratie galopante. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab affirme que l’Europe doit d’abord investir en Algérie afin de développer conjointement de nouveaux champs gaziers.

    SPIEGEL : M. Arkab, vous réjouissez-vous du nouvel intérêt européen pour le gaz algérien ?

    Mohammed Arkab : Notre marché traditionnel pour le gaz naturel a toujours été l’Europe. La majeure partie de nos exportations est destinée à l’Espagne et à l’Italie via deux gazoducs. Nous fournissons également du GNL. Nous avons tout intérêt à développer nos activités avec l’Europe et nous pouvons augmenter considérablement la production de gaz naturel en peu de temps. Environ la moitié de nos gisements de gaz ne sont pas encore exploités.

    SPIEGEL : Vous avez récemment convenu de livraisons supplémentaires avec l’Italie, une augmentation de 40 pour cent de la quantité actuelle. Pourriez-vous aussi vendre et livrer du gaz à l’Allemagne demain ?

    « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, développez de nouveaux gisements avec nous ».

    Arkab : Nous disons : si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors développez de nouveaux gisements avec nous. Comme les Italiens avec le groupe ENI. Nous avons un programme ambitieux de développement de la production dans le secteur du pétrole et du gaz d’ici 2026, d’un montant de 39 milliards de dollars. Le groupe énergétique public Sonatrach fournira la majeure partie, pour le reste, nous cherchons des partenaires. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls face aux investissements. Pendant longtemps, l’Europe a mis l’accent sur la protection de l’environnement et n’a pas fait de distinction entre le pétrole et le gaz. Cela a conduit à une absence d’investissements.

    SPIEGEL : Les entreprises étrangères ont également reculé devant les investissements en raison d’une bureaucratie excessive et de législations peu claires.

    Arkab : En 2020, une nouvelle loi sur la production de pétrole et de gaz naturel est entrée en vigueur. Nous y avons intégré des normes internationales pour la conclusion de contrats, la répartition de la production et les contrats à risque. Auparavant, les investisseurs devaient passer par différents organismes publics, et c’était un peu opaque. Maintenant, ils ont un interlocuteur clair et des procédures simplifiées. Avec notre partenaire italien ENI, nous avons signé les premiers contrats dans le cadre de cette nouvelle loi.

    SPIEGEL : Il existe également un partenariat avec le groupe russe Gazprom. Jusqu’où va la participation de Gazprom aux projets en Algérie ?

    SPIEGEL: Algerien steht in politischem Streit mit Spanien und mit Marokko. Die Gaslieferungen für Marokko haben Sie nach Auslaufen des Vertrages nicht erneuert. Muss auch Spanien so etwas befürchten?

    « Nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui restent inexploitées ».

    Arkab : Gazprom est l’une des nombreuses entreprises qui investissent en Algérie. L’entreprise n’est actuellement impliquée dans aucune production, seulement dans des travaux d’exploration.

    SPIEGEL : L’Algérie entretient depuis longtemps des relations étroites avec la Russie. Moscou n’est-elle pas mécontente de voir l’Algérie augmenter ses livraisons pour l’Europe ?

    Arkab : L’Algérie est l’amie de tous. Nous sommes un fournisseur fiable et sûr. Nous sommes libres de conclure des contrats avec des entreprises européennes si c’est dans l’intérêt des deux parties. Bien sûr, nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui ne sont pas du tout utilisées. Nous voulons inviter les entreprises européennes à investir dans cette production.

    SPIEGEL : L’ Algérie est en conflit politique avec l’Espagne et le Maroc. Vous n’avez pas renouvelé les fournitures de gaz pour le Maroc après l’expiration du contrat. L’Espagne doit-elle aussi craindre quelque chose comme ça ?

    Arkab : Nous avons prolongé les contrats avec l’Espagne et il n’y a eu aucun problème. L’Algérie honore ses obligations conventionnelles et les honorera toujours. Nous avons toujours été un fournisseur fiable pour l’Europe, même lorsque notre pays était en guerre.

    SPIEGEL : Allez-vous augmenter les prix du gaz pour l’Espagne ?

    Arkab : Les contrats d’approvisionnement sont réévalués tous les trois ans, tant en volume qu’en prix. Nous avons récemment renouvelé les contrats avec l’Italie et augmenté la capacité. C’est maintenant au tour de l’Espagne. Le prix mondial du gaz suit le prix du pétrole, et lorsque le prix du pétrole augmente comme il le fait actuellement, les prix du gaz font de même. Il est donc évident qu’une augmentation est en cours de discussion.

    SPIEGEL : Si l’on parvient à augmenter la production de manière significative, par quelles routes de transport le gaz arriverait-il en Europe ?

    Arkab : Nous avons des capacités pour les exportations de LGN, il y a en outre un projet de deuxième gazoduc vers l’Italie, qui est actuellement en suspens. Pourquoi devrions-nous construire un gazoduc si les Européens achètent leur gaz en Russie ? Le deuxième projet sur lequel nous travaillons actuellement est le gazoduc transsaharien, long de 4000 kilomètres, qui relie le Nigeria à l’Algérie via le Niger. De nombreuses infrastructures ont déjà été mises en place en Algérie. Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz du Nigeria.

    SPIEGEL : Il existe un projet concurrent de gazoduc depuis le Nigeria via le Maroc. Certains pays européens semblent le préférer – parce qu’ils ne veulent pas dépendre uniquement de l’Algérie ?

    Arkab : Notre pipeline est plus sûr, et il est économiquement viable. L’autre pipeline doit traverser douze pays sur 6000 kilomètres, et une partie passerait par l’Atlantique. C’est infiniment plus compliqué. Et le financement n’est pas clair non plus. L’Algérie, en revanche, a les moyens et est prête à financer une grande partie du gazoduc transsaharien.

    « Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique. Pour cela, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne ».

    SPIEGEL : L’Algérie dispose également des troisièmes plus grands gisements de gaz de schiste au monde, qu’il faudrait toutefois exploiter avec des méthodes risquées comme la fracturation. Allez-vous bientôt exploiter aussi le gaz de schiste pour augmenter la production ?

    Arkab : Pour le gaz de schiste, nous n’en sommes qu’à la phase d’évaluation. Pour l’instant, nous travaillons encore sur le gaz conventionnel, 50 pour cent de nos gisements sont vierges. Il y a encore beaucoup de gisements de gaz conventionnel inexploités dans l’ouest de l’Algérie, jusqu’à présent nous avons travaillé presque uniquement à l’est. Et nous avons deux grands gisements inexploités en offshore.

    SPIEGEL : L’Algérie a également une stratégie pour la transition énergétique. Les tentatives précédentes de s’éloigner des combustibles fossiles n’ont pas avancé. La hausse des prix du pétrole et du gaz va-t-elle à nouveau retarder ce plan ?

    Arkab : Nous ne ferons pas l’erreur que nous avons déjà commise il y a dix ou quinze ans. Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique, c’est une priorité pour nous. Mais pour les technologies les plus récentes, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne. Nous avons construit la première installation photovoltaïque avec la participation de l’Allemagne dans le sud de l’Algérie. Et nous aimerions travailler avec l’Allemagne sur la production d’hydrogène vert. Nous pouvons devenir un partenaire en matière d’énergie renouvelable. L’Algérie a un ensoleillement de 3000 heures par an, et nous avons l’espace nécessaire pour le photovoltaïque. Avec des lignes électriques sous-marines à travers la Méditerranée, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie propre et renouvelable.

    Der Spiegel, 19.06.2022

    #Algérie #Europe #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Italie

  • La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    Algérie, Espagne, Italie, Gaz, France, Allemagne, Pedro Sanchez,

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie en tant que plaque tournante du gaz européen dans le contexte de la crise énergétique.


    L’Italie, l’Allemagne et la France s’efforcent de renforcer leurs liens avec le pays d’Afrique du Nord, l’un des principaux producteurs de gaz au monde.

    De nombreuses inconnues entourent l’imbroglio entre l’Espagne et l’Algérie. L’une d’entre elles est de savoir si le gouvernement de Pedro Sánchez a mal calculé les conséquences du changement de sa position historique sur le Sahara Occidental. L’une des priorités du gouvernement espagnol pour faire face à la tempête a été d’essayer d’européaniser le conflit. La Commission européenne a serré les rangs avec l’Espagne, mais les principales puissances européennes ont pris leurs distances avec le conflit et ont lancé des offensives diplomatiques avec le pays du Maghreb pour réaffirmer leurs liens dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, économiques et énergétiques.

    En dehors de nos frontières, l’un des principaux bénéficiaires de cette crise diplomatique est les États-Unis, qui ont supplanté l’Algérie comme principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Alors que les exportations du pays maghrébin vers la péninsule ibérique ont chuté de 38 % depuis le début de l’année – selon les chiffres publiés par Agencia Efe – les approvisionnements en provenance d’outre-Atlantique se sont multipliés. Et ce, bien que le gaz nord-américain soit non seulement plus cher, mais aussi plus polluant, puisqu’il arrive par bateau, une voie plus polluante (90 % du gaz envoyé par l’Algérie est acheminé par gazoduc). Cependant, dans le triangle Rabat-Algérie-Madrid, le gouvernement espagnol semble avoir donné la priorité aux relations avec les États-Unis et le Maroc.

    Un mois et demi avant de quitter la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a bouleversé le consensus international vieux de plusieurs décennies en déclarant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. Une décision sur laquelle l’administration Biden n’est jamais revenue et qui a laissé le pays de Mohammed VI dans une situation privilégiée dont le zénith a été la capote du gouvernement espagnol considérant la proposition marocaine d’autonomie pour l’ancienne colonie espagnole comme la voie la plus réaliste.

    Le prix à payer n’est pas anodin. L’Espagne perd de son influence en tant que pont et lien de confiance au sein de l’UE dans son voisinage méridional. Elle prend part à un conflit dans lequel même la France, le grand allié du Maroc dans le bloc de l’UE, n’est pas allée aussi loin. En outre, la tension commerciale pourrait mettre en péril des milliers d’emplois espagnols et le pays rate l’occasion de devenir une plaque tournante européenne de l’énergie à un moment où l’UE cherche désespérément des marchés alternatifs pour se sevrer du charbon, du pétrole et du gaz russes.

    Les Européens ont décrété un embargo sur le charbon et le pétrole russes, mais diverses sources reconnaissent qu’après l’expérience acrimonieuse de l’approbation du dernier paquet – bloqué pendant un mois par le veto de la Hongrie – il n’y a aucun appétit pour proposer un septième ensemble de mesures punitives incluant le gaz.

    L’Italie, un partenaire privilégié

    Le contexte actuel place l’Italie comme le grand gagnant de la crise déclenchée par Madrid au sein de l’Union européenne. Si Alger a qualifié Madrid d’allié  » égoïste  » et le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, de  » pyromane « , elle a confirmé son virage vers une Italie  » amicale « ,  » constante  » et  » de bon sens « . Dans un contexte de marchés énergétiques volatils et de recherche désespérée d’alternatives au gaz russe, le pays transalpin s’est habilement et rapidement tourné vers l’Algérie. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a récemment conclu un accord visant à augmenter de 40 % les importations de gaz en provenance du pays du Maghreb, détrônant ainsi l’Espagne comme principal bénéficiaire de l’UE.

    L’Algérie est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, derrière la Russie et la Norvège. La situation actuelle – marquée par la hausse des prix de l’énergie, la raréfaction des hydrocarbures face à une demande mondiale élevée et la course pour se débarrasser du gaz russe – la positionne comme l’un des principaux partenaires de l’UE, aux côtés d’autres pays comme les États-Unis, le Qatar et l’Azerbaïdjan.

    Mais ce n’est pas l’Espagne qui canalise cette opportunité. Les tensions entre l’Algérie et le Maroc en octobre dernier se sont soldées par la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (MEGP), qui passe en partie par le Maroc, mettant fin à l’un des deux gazoducs par lesquels le gaz algérien arrivait en Espagne. Aujourd’hui, seul le Megdaz est opérationnel.

    En revanche, en avril, Rome et Alger ont signé un traité qui montre que leurs relations sont au beau fixe. Grâce à cet accord, l’entreprise publique Sonatrach et le géant ENI augmenteraient leurs exportations vers l’Italie avec l’ambition, publiquement déclarée par la partie algérienne, de projeter l’Italie comme son client prioritaire. Un accord qui aurait déchaîné les nerfs de la délégation espagnole.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens via le gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens par le biais du gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    Publico, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Italie #France #Allemagne #Europe #Gaz

  • Ballet diplomatique et coopération: Alger rayonne de nouveau

    Ballet diplomatique et coopération: Alger rayonne de nouveau

    Algérie, diplomatie, coopération, France, Catherine Colonna, Mali, Libye, Allemagne, Canada,

    Les relations entre l’Algérie et de nombreux pays semblent incontestablement au beau fixe. Cela contraste avec les rapports qu’entretient Alger avec Madrid marqués par une crise très importante et inédite.

    C’est en effet dans ce contexte que l’Algérie et d’autres partenaires, occidentaux et autres, sont en train de consolider leurs rapports. En atteste l’importante activité diplomatique déployée par le ministère des Affaires étrangères à l’effet de booster la coopération avec nombre de ses partenaires et de consolider les liens qui les unissent. Avec la France les rapports se sont nettement améliorés et la crise d’il y a quelques mois semble être un lointain mauvais souvenir. Ce bon rapport s’est de nouveau confirmé lors de l’entretien au téléphone du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avec son homologue française récemment nommée, Catherine Colonna.

    « Les deux ministres ont affirmé leur volonté de poursuivre la dynamique positive dans la relation bilatérale entre la France et l’Algérie, dans toutes ses dimensions, en vue des prochaines échéances bilatérales », a indiqué un communiqué du département de Lamamra. Cet échange a été très apprécié par le chef de la diplomatie algérienne qui l’a d’ailleurs qualifié de « fructueux ». « Fructueux premier échange avec ma collègue sur les perspectives d’un partenariat équilibré et mutuellement avantageux entre nos deux pays et d’un dialogue renforcé au service de la stabilité et de la prospérité aux niveaux régional et international » a tweeté Lamamra. « Volonté commune de poursuivre la dynamique positive dans nos relations bilatérales.

    La coopération entre nos 2 pays est centrale pour faire face aux crises régionales, notamment au Mali et en Libye » a pour sa part écrit la nouvelle ministre française des Affaires étrangères. Entre Alger et Paris le ton est plutôt à l’optimisme en vue de raffermir davantage la coopération entre les deux partenaires. C’est presque simultanément à cet entretien téléphonique que Lamamra a reçu en audience Katja Keul, la ministreadjointe des Affaires étrangères d’Allemagne qui a effectué une visite en Algérie où elle s’est entretenu avec de nombreux hauts responsables. « La rencontre a été l’occasion de procéder à un examen de l’état des relations algéro-allemandes dans les différents domaines de coopération en prévision des prochaines échéances bilatérales », a noté un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ont également été abordées les questions d’actualité aux niveaux régional et international, ainsi que la consolidation du partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).

    A l’issue de la rencontre, et en présence du ministre, il a été procédé à la signature d’un accord de coopération culturelle et scientifique par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Chakib Kaïd, et Mme Keul.

    Par ailleurs la tenue des travaux de la 3e session des consultations politiques algéro-canadiennes en Algérie, coprésidés par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Rachid Chakib Gaïd du côté algérien et la sous-ministre déléguée des Affaires étrangères, Cynthia termorshuizen du côté canadien, a permis de renforcer les relations bilatérales. « L’Algérie et le Canada ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité de leurs relations politiques bilatérales et convenu de la nécessité de poursuivre le renforcement du dialogue politique à travers l’intensification des visites de haut niveau entre les deux parties », a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

    Ces trois pays ne sont que l’exemple de la nouvelle dynamique lancée par la diplomatie algérienne en vue de renforcer la coopération avec ces pays d’abord , mais aussi et surtout de replacer l’Algérie dans le concert des nations.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 18 juin 2022

    #Algérie #Diplomatie #Coopération

  • Allemagne: Le système de messagerie électronique piraté

    Allemagne: Le système de messagerie électronique piraté

    Allemagne, Parti Vert, messagerie électronique, piratage, hacking, cyberattaque,

    BERLIN (AP) – Le parti vert allemand, qui fait partie de la coalition gouvernementale du pays, a déclaré que son système informatique avait été touché par une cyberattaque le mois dernier qui a affecté les comptes de messagerie appartenant à la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et au ministre de l’Economie Robert Habeck.

    Le parti a confirmé samedi un rapport de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, mais a déclaré que les deux n’avaient pas activement utilisé les comptes de leur parti depuis janvier.

    Au total, 14 comptes – dont ceux des chefs de parti Ricarda Lang et Omid Nouripour – ont été compromis de telle sorte que certains e-mails ont été transférés à des adresses extérieures au parti, ont déclaré les Verts.

    Der Spiegel a rapporté qu’une piste électronique indiquait que la cyberattaque pouvait provenir de Russie, mais le parti a refusé de le confirmer, citant l’enquête en cours menée par les autorités allemandes.

    Baerbock a longtemps maintenu une ligne belliciste envers la Russie concernant son bilan en matière de droits de l’homme et ses attaques contre l’Ukraine. Depuis son arrivée au pouvoir en décembre, Habeck a dirigé les efforts de l’Allemagne pour se sevrer de l’approvisionnement énergétique russe.

    Associates Press, 18 juin 2022

  • L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    Algérie, Espagne, Allemagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    Pour Berlin et Rome, les sanctions prises par l’Algérie contre l’Espagne n’affecteront nullement les relations entre Alger et Bruxelles.

    Il s’agit d’une nouvelle gifle au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez qui avait tenté d’impliquer l’Union Européenne dans son récent conflit diplomatique avec l’Algérie, né suite à l’alignement de Madrid à la position coloniale de Rabat sur la question de décolonisation au Sahara Occidental, en violation du droit international, dont celui affirmé par la Cour Européenne interdisant l’exploitation des territoires sahraouis occupés.

    Le premier désaveu européen de Madrid vient de Berlin via Katja Keul, secrétaire d’Etat allemand des affaires étrangères, reçue ce lundi par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. « L’Algérie est un acteur important dans la résolution des conflits régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il est donc important pour moi d’intensifier le dialogue politique avec les responsables algériens », a déclaré Keul, politiquement lié aux Verts. Et d’ajouter « Je proposerai au gouvernement algérien une coopération plus étroite pour développer nos relations énergétiques. Je suis convaincu que nous devons tirer davantage parti du potentiel des énergies renouvelables pour nos relations bilatérales ».

    Pour sa part, le ministère italien des affaires étrangères a annoncé ce lundi qu’il prépare activement la tenue de la rencontre de haut niveau intergouvernemental avec l’Algérie qui se tiendra le mois prochain, destinée à la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays. Selon la même source, le secrétaire général du ministère transalpin et l’ambassadeur d’Algérie à Rome ont abordé « la situation en Méditerranée, les conséquences de la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique et alimentaire ».

    Algérie54, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Allemagne #Italie

  • L’Europe dans la tempête parfaite

    L’Europe dans la tempête parfaite

    Europe, Ukraine, Russie, Union européenne, OTAN, Etats-Unis, Allemagne,

    L’Union européenne ne cesse d’affronter des crises et des surprises stratégiques, toutes plus importantes et plus violentes.[1] La guerre russe en Ukraine constitue la dernière en date. Il n’y a plus de crises, il n’y a que l’accélération d’évènements imprévus et de mutations profondes. Après les subprimes, les finances grecques, les réfugiés syriens, la pandémie de Covid, voilà le spectre de la guerre de retour sur le continent.

    Tous ces défis mettent à mal la plupart des politiques communautaires tout en confirmant la pertinence de la construction européenne.

    Dans les crises, l’Union européenne a plus progressé en quelques mois qu’en trente ans.

    Mais elle paie comptant ses retards et ses hésitations

    Elle doit réviser nombre de ses politiques et se projeter résolument dans un monde global, nouveau et plus brutal.

    L’UNION EUROPÉENNE A DÉJÀ BEAUCOUP PROGRESSÉ.

    Dans la crise sanitaire, bien que le premier mouvement des Etats ait été national – fermeture des frontières, compétition pour les instruments anti-virus – il a rapidement cédé la place à une réaction commune qui s’est illustrée dans l’acquisition et la distribution des vaccins, dont l’Union européenne est vite devenue le premier producteur et le premier donateur mondial. Les Etats membres démunis se sont tournés vers la coopération européenne. Elle a fonctionné.

    Le plan de relance qui a suivi a fait tomber nombre de tabous jusqu’ici infranchissables. NextGenerationEU, financé pour moitié par des emprunts communs, a ouvert la voie à des subventions directes des Etats les plus touchés par la pandémie. Du jamais vu. Il a donné une expression concrète à une solidarité européenne qu’on pensait régresser dans tous les domaines.

    Enfin, la guerre russe en Ukraine a été l’occasion d’une réaction rapide et massive dans l’adoption de sanctions sévères envers nombre d’acteurs russes, au détriment parfois des intérêts économiques immédiats.

    L’Union européenne s’est montrée beaucoup plus réactive qu’elle ne l’avait été jusqu’ici. Face à l’urgence, le « réflexe européen », qui n’avait pas joué pour faire face à la vague migratoire de 2015, s’est exprimé fortement. Les institutions communes ont compris que le facteur temps était une condition pour démontrer leur efficacité. L’adoption rapide de règles nouvelles, à vocation internationale, a surpris. D’abord en permettant le contrôle des investissements étrangers, ensuite en acceptant les emprunts communs et un rôle pivot de la Commission européenne comme acheteur de vaccins, puis de gaz. Le Digital Market Act et les textes à venir qui vont encadrer les activités numériques sur le territoire des Vingt-sept ont sonné l’heure de règlementations européennes applicables à tous les acteurs du secteur, quelles que soient leurs nationalités. En matière de défense et de diplomatie, les Européens ont su adopter une « boussole stratégique », premier pas vers une véritable stratégie mondiale. L’accélération – hélas trop lente encore – de la prise en compte, au niveau européen, du nécessaire réarmement de l’Europe est la plus récente des évolutions vers une réactivité et une efficacité renforcée de la coopération et des institutions européennes.

    A ce titre, on pourrait aussi noter positivement un tournant de l’action commune des Européens, « rajeunie » par son plan de relance, mais aussi vers de nouveaux champs de compétences jusqu’ici en sommeil ou inexplorés, par exemple, le soutien aux technologies de rupture, la politique spatiale, l’informatique quantique ou la production de composants électroniques (Chip Act).

    Certains pourront estimer insuffisantes ces évolutions, mais nul ne pourra contester qu’il s’agît là de ruptures majeures avec les pratiques précédentes de l’Union européenne et avec ses propres règles, pour beaucoup mises en sommeil. On notera aussi des initiatives individuelles ou bilatérales des Etats qui s’inscrivent manifestement dans une analyse européenne, telles que « l’Airbus des batteries », le Cloud européen ou les plans « hydrogène » plus ou moins concertés, le rôle du couple franco-allemand se révélant parfois déterminant.

    Il n’en demeure pas moins que l’Union européenne paie comptant ses retards, ses hésitations et ses divisions. C’est particulièrement flagrant en matière énergétique et de défense.

    Les refus réitérés de tous les Etats membres de construire une politique énergétique commune ont généré des dommages qui éclatent au grand jour. La dépendance vis-à-vis de ses fournisseurs, trop longtemps considérée comme un atout pour la coopération et l’avancée de l’Etat de droit à l’est ou au sud, constitue désormais une entrave considérable à sa marge de manœuvre diplomatique.

    En matière de défense, le fait de considérer la construction progressive d’une autonomie stratégique, c’est-à-dire d’une liberté d’action, comme une attaque de l’OTAN, a freiné les velléités d’arrêter le désarmement européen et de bâtir en commun un véritable pilier européen de l’Alliance. Les Européens se sont trouvés à la remorque de leurs alliés d’outreAtlantique, peu désireux de s’impliquer en Europe dans un rapport de force avec la Russie, tout obnubilés qu’ils sont par leur rivalité avec la Chine. La guerre en Ukraine a vu les Etats-Unis et le Royaume-Uni aux avant-postes de la riposte contre la guerre d’agression, tant en matière de renseignement et d’analyse que de soutien tangible à l’Ukraine attaquée.

    Cette situation au demeurant démontre a contrario la complémentarité entre l’OTAN et l’Union européenne. La dernière dispose des moyens financiers pour assister l’Ukraine agressée, tandis que la première est performante sur le plan militaire. Les livraisons d’armes financées par l’Union européenne démontrent à la fois les limites de son action et l’évolution de ses règles. Inédites, elles transgressent les règles communes en s’en remettant aux Etats membres pour agir. L’un, la France, assurant la présidence semestrielle du Conseil, maintient le seul canal occidental de communication avec le dictateur russe, les autres, avec la Pologne et les pays d’Europe centrale et orientale, garantissant que l’Union européenne n’acceptera pas de laisser tomber un voisin qui l’appelle au secours.

    LA RÉVISION, L’ÉVOLUTION OU LE LANCEMENT DE POLITIQUES COMMUNES EUROPÉENNES CONSTITUENT DONC LES TRAVAUX INDISPENSABLES DE L’UNION DANS LE PROCHE AVENIR.

    A l’évidence le pacte vert européen ne résisterait pas à une guerre prolongée, voire à un conflit qui impliquerait davantage les Etats membres. Le risque en est important. Dans de telles circonstances qui font passer l’urgence avant les politiques de long terme, on peut craindre des exceptions « obligées » et répétées à des dispositions déjà contestées par certains Etats membres. L’Union européenne doit adapter ses politiques avant d’être contrainte à passer à une économie de guerre.

    La « taxonomie », dont se montrent si friands certains commissaires et le Parlement européen, a voulu exclure l’énergie nucléaire et a finalement accepté d’inclure le gaz dans les énergies « de transition ». Ce compromis boiteux n’aurait jamais dû concerner l’énergie nucléaire qui contribue à l’indépendance énergétique de l’Europe, ni inclure le gaz dont tous souhaitent désormais se délivrer ou pour lequel ils envisagent dans l’urgence de changer de fournisseurs. Les industries de défense qui font aussi l’objet d’une mise à l’index devraient être exclues expressément des mêmes tentatives.

    En matière agricole, le sort fait aux pesticides, sans étude d’impact, risque d’entraîner une diminution des productions de céréales et d’accroître les pénuries et le prix des denrées de base au moment où la Russie et l’Ukraine, les deux principaux fournisseurs des pays en développement, diminuent leurs exportations de manière drastique. L’Union européenne a le choix : ou poursuivre sa politique élaborée sous la pression du lobby excessif d’ONG militantes et contribuer aux famines et aux révolutions, notamment sur les rives sud de la mer Méditerranée, ou alors, comme les ministres de l’agriculture l’ont déjà manifesté, remettre en culture certains espaces, accroître dans l’urgence les productions de produits essentiels pour éviter les conséquences sociales et politiques de ces pénuries. Elle renforcerait ainsi son rôle géopolitique auprès des Etats dans le besoin.

    Il va de soi qu’une solidarité européenne effective entre ses membres doit aussi prendre en compte la dimension énergétique. Les Etats dépendants doivent pouvoir s’appuyer sur leurs partenaires pour mutualiser certains de leurs approvisionnements ou pour bénéficier d’une force collective de négociation auprès de nouveaux fournisseurs. Peut-être sera-ce l’occasion de jeter les bases d’une politique commune plus réaliste dans ce domaine-clé de la souveraineté européenne ?

    Il en va de même en matière de défense. Actuellement, l’Union européenne finance la distribution d’armes à l’Ukraine, ce qu’elle est incapable de faire en interne. L’accélération et le renforcement du financement des industries de défense en Europe constitue une priorité qu’exigent autant l’objectif d’autonomie stratégique que les instances de l’OTAN. La politique commune de sanctions a impressionné par son ampleur. Elle ne saurait suffire ni dans l’immédiat ni pour le futur. Après la boussole stratégique adoptée au printemps, la prochaine étape est un vaste plan de financement des investissements de défense. Il vaudrait mieux qu’il soit coordonné, les annonces du Chancelier allemand en la matière semblant bien solitaires.

    L’ALLEMAGNE VA D’AILLEURS ÊTRE AU CŒUR DES PROBLÉMATIQUES EUROPÉENNES À VENIR.

    N’ayant aucune autonomie de défense, ne disposant pas d’une force armée efficace, ayant procédé à des choix énergétiques unilatéraux et peu solidaires de ses partenaires, dépendant de ses approvisionnements russes, souffrant de la fermeture des marchés chinois qui pourraient découler de la pandémie et des priorités politiques du parti communiste chinois, et devant gérer la conversion de son important secteur automobile, l’économie allemande va se trouver confrontée à de redoutables défis.


    Evoluera-t-elle vers une intégration européenne renforcée comme elle l’affirme ou continuera-t-elle des politiques nationales qui ne manqueront pas d’avoir des impacts négatifs sur ses partenaires en leur faisant supporter une partie de ses erreurs passées ? Les réponses sont très importantes pour ce pays et pour l’ensemble de l’Union européenne.

    La meilleure réponse serait de poursuivre résolument le parachèvement du marché intérieur, de l’Union bancaire et de l’Union des marchés de capitaux. L’Allemagne comme l’Union toute entière peuvent trouver dans ces chantiers une solution partielle aux urgences du moment et des solutions pérennes à une économie structurellement dépendante de pays tiers.

    Les solutions sont européennes. Les réflexes des gouvernements et des citoyens deviennent de plus en plus européens. Les Etats membres pourraient y puiser la force de nouvelles initiatives, permettant de gommer les hésitations, les lenteurs, voire les erreurs du passé, pour se tourner résolument vers l’avenir.

    La « tempête parfaite », c’est-à-dire violente, que traverse l’Union européenne est l’occasion de réviser certaines certitudes, d’adapter ses politiques et de conquérir un peu plus, par l’efficacité et la réactivité, le cœur des citoyens européens.

    Le présent Rapport Schuman sur l’état de l’Union a été très largement nourri de contributions écrites avant le déclenchement de la guerre russe en Ukraine. Mais il demeure d’une grande actualité par les problématiques de long terme qu’il analyse et les propositions qu’il contient.

    Jean-Dominique GIULIANI, Président de la Fondation Robert Schuman
    Pascale JOANNIN, Directrice générale de la Fondation Robert Schuman

    Fondation Robert Schuman, 30 mai 2022

    #Europe #Union_Européenne #UE #Ukraine #Russie #OTAN #EtatsUnis #Allemagne

  • Scholz va prolonger la mission de ses soldats au Niger

    Scholz va prolonger la mission de ses soldats au Niger

    Allemagne, Niger, Bundeswehr, armée allemande, Sahel, Mali, MINUSMA,

    Lors d’une visite au Niger, le chancelier allemand Olaf Scholz a décrit la mission de formation de la Bundeswehr dans ce pays d’Afrique de l’Ouest comme un succès. Il a également appelé à un projet de suivi.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a rendu visite lundi aux soldats de la Bundeswehr stationnés au Niger, deuxième jour de son voyage en Afrique .

    Lors d’une visite au camp d’entraînement de Tillia, situé à environ 80 kilomètres (50 miles) de la frontière avec le Mali, Scholz a remercié les soldats allemands pour leur engagement en faveur de la démocratie et de la liberté au Niger.

    Il a décrit la mission de formation de la Bundeswehr comme un succès et a annoncé qu’un projet de suivi serait examiné.

    La formation des forces spéciales nigériennes sur une base militaire à Tillia devrait se terminer à la fin de l’année car elle a rempli sa tâche, a déclaré Scholz.

    Le Niger se félicite d’une éventuelle prolongation

    Environ 200 soldats allemands sont actuellement impliqués dans la mission, qui est opérationnelle depuis 2018 et fait partie de la mission de formation de l’UE EUTM.

    Selon le commandant adjoint du camp, environ 500 membres des forces spéciales de l’armée nigérienne ont été formés pour combattre les militants islamistes dans la région.

    Cette année seulement, 15 instructeurs ont également été formés. « Maintenant, il sera important pour nous d’identifier un bon projet de suivi », a déclaré Scholz.

    Le président nigérien Mohamed Bazoum s’est félicité d’une éventuelle prolongation de la mission. La coopération militaire avec l’Allemagne a « donné de bons résultats et est un modèle », a déclaré Bazoum après s’être entretenu avec Scholz dans la capitale, Niamey.

    « Ancre de stabilité » au Sahel

    Vendredi, le Bundestag a décidé de mettre fin à la participation de la Bundeswehr à la mission EUTM dans le pays voisin du Mali, qui est dirigé par un gouvernement militaire.

    Cependant, la Bundeswehr doit continuer à participer à la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, la MINUSMA, et la limite supérieure des effectifs a même été portée à 1 400 soldats par le Bundestag.

    Le gouvernement allemand a décrit le Niger comme « l’ancre de la stabilité » dans la région du Sahel, qui s’étend au sud du désert du Sahara, de l’océan Atlantique à l’ouest jusqu’à la mer Rouge à l’est. Plusieurs groupes armés y sont actifs, et certains ont prêté allégeance à « l’État islamique » ou à al-Qaïda .

    L’instabilité au Sahel est l’une des raisons pour lesquelles des milliers de personnes de la région se dirigent vers l’Europe.

    Scholz a débuté son premier voyage officiel en Afrique ce week-end avec une visite au Sénégal, qui préside actuellement l’Union africaine.

    DW, 23 mai 2022

    #Niger #Allemagne #Bundeswehr #Sahel

  • La variole du singe s’étend en Europe

    Europe, variole du singe, Espagne, Portugal, France, Allemagne,

    Après les Etats-Unis et plusieurs pays européens, notamment l’Espagne et le Portugal, la France et l’Allemagne sont touchées à leur tour par la variole du singe. Si la plupart des cas sont pour l’heure sans gravité, cette vague inhabituelle hors d’Afrique préoccupe les autorités sanitaires.

    « A ce jour, au moins huit pays (européens) – le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suède – ont signalé des cas de variole du singe », a résumé vendredi dans un communiqué Hans Kluge, responsable de l’antenne européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    « Des cas semblables et récents ont également été signalé en Australie, au Canada et aux Etats-Unis », a-t-il précisé.

    Au total, 80 cas sont confirmés et une cinquantaine d’autres sont à l’étude, selon l’OMS.

    Ce décompte, voué à progresser ces prochains jours, ne concerne que des pays où la présence de malades de la variole du singe est inhabituelle. Elle est présente en temps normale, considérée comme « endémique », dans 11 pays d’Afrique.

    Cette maladie est une cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d’année. Elle se traduit d’abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croutes, notamment sur le visage.

    Elle a gagné vendredi la France et l’Allemagne, avec un cas confirmé dans chaque pays par leurs autorités sanitaires.

    Une souche bénigne

    En France, il s’agit d’un homme de 29 ans, localisé dans la région parisienne, sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l’absence de gravité, est isolée depuis à son domicile.

    En Allemagne, ce sont les autorités médicales militaires qui ont fait état d’un cas, isolé dans une clinique de Munich. En Espagne, le ministère de la Santé a recensé 7 cas confirmés et 23 cas positifs via PCR d’une « variole non humaine » qui doivent encore être « séquencés pour déterminer le type de variole ». 23 cas ont été confirmés au Portugal.

    Ils viennent s’ajouter à une vague entamée au Royaume-Uni où les premiers malades ont été repérés début mai.

    Ces cas ne sont pour le moment pas graves. Même s’il est tôt pour s’en assurer, ils semblent ressortir d’une souche plutôt bénigne du virus avec un taux de mortalité de 1 %. Ce chiffre doit, de plus, être relativisé par le fait qu’il se rapporte à des pays en voie de développement où les systèmes de santé sont moins efficaces.

    « Il faut insister sur le fait que la plupart des cas actuellement examinés en Europe sont légers », a insisté M. Klug. « La variole du singe est généralement une maladie qui se guérit d’elle-même (…) après quelques semaines sans traitement. »

    Pour autant, ce qui inquiète les autorités sanitaires, c’est le fait que ces cas apparaissent simultanément dans de nombreux pays, chez des personnes qui, pour la plupart, n’avaient pas de lien direct avec les pays où la maladie circule.

    Suivi des « cas contact » plus léger

    Depuis 2017, quelques cas importés, notamment du Nigeria, avaient certes été sporadiquement identifiés dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni, sans donner lieu à des épidémies.

    Mais « récemment, l’alerte est relativement différente: les signalements faits correspondent à des cas de personnes n’ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n’ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays », a souligné vendredi lors d’un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.

    Par ailleurs, ces cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

    Nombre de chercheurs insistent quant au fait qu’il est trop tôt pour en conclure que le virus a évolué pour devenir transmissible sexuellement. Mais l’apparition de ces multiples cas dans le monde pose la question d’une contagiosité devenue plus élevée.

    La variole du singe est habituellement transmise à l’homme par des rongeurs sauvages ou des primates. Mais une transmission inter-humaine est également possible, par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes.

    Les autorités sanitaires se gardent, en tout cas, de dresser des parallèles avec la pandémie de Covid qui a bouleversé le monde au cours des deux dernières années.

    « Il y aura un suivi des +cas contact+ beaucoup plus léger que celui du Covid: contrairement à ce qui se produit avec le virus du SARS-Cov2, une personne infectée n’est en effet pas contagieuse avant le début des symptômes », a noté Mme Mailles.

    AFP/LePoint

    Source : L’Espoir libéré, 21 mai 2022

    #Variole @Europe

  • Voici comment l’Europe a été poussée au suicide économique

    Voici comment l’Europe a été poussée au suicide économique

    Europe, Etats-Unis, Chine, Russie, Mackinder, OTAN, Allemagne, Nord Stream 2, gaz,

    Avec l’aide active des « dirigeants » européens, les États-Unis parviennent à ruiner l’Europe.

    Comme l’écrivait Michael Hudson, professeur et chercheur en économie à l’université du Missouri à Kansas City, début février, avant l’intervention de la Russie en Ukraine :

    L’Amérique n’a plus la puissance monétaire, l’excédent commercial et une balance des paiements toujours positive qui lui permettait d’élaborer les règles du commerce et de l’investissement dans le monde depuis 1944-45. La menace qui pèse sur la domination américaine est que la Chine, la Russie et le cœur de l’île-monde eurasienne de Mackinder offrent de meilleures opportunités de commerce et d’investissement que celles offertes par les États-Unis, qui demandent de plus en plus désespérément des sacrifices à leurs alliés de l’OTAN et autres.

    L’exemple le plus flagrant est la volonté des États-Unis d’empêcher l’Allemagne d’autoriser la construction du gazoduc Nord Stream 2 afin d’obtenir du gaz russe pour les prochains froids. Angela Merkel s’est mise d’accord avec Donald Trump pour dépenser un milliard de dollars dans la construction d’un nouveau port GNL afin de devenir plus dépendante du GNL américain, dont le prix est élevé. (Le plan a été annulé après que les élections américaines et allemandes ont changé les deux dirigeants). Mais l’Allemagne n’a pas d’autre moyen de chauffer un grand nombre de ses maisons et immeubles de bureaux (ou d’approvisionner ses entreprises d’engrais) que le gaz russe.

    Le seul moyen qui restait aux diplomates américains pour bloquer les achats européens était d’inciter la Russie à lancer une réponse militaire, puis de prétendre que la réplique à cette réponse doit l’emporter sur tout intérêt économique purement national. Comme l’a expliqué la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’un point de presse du département d’État, le 27 janvier : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, le Nord Stream 2 n’avancera plus ». Le problème est de créer un incident suffisamment offensif et de dépeindre la Russie comme l’agresseur.

    À la mi-février, un observateur de l’OSCE notait que les bombardements d’artillerie sur le Donbass par les Ukrainiens était passé d’une poignée à plus de 2 000 explosions par jour. La Russie a réagi à ces préparatifs d’attaque en reconnaissant les républiques du Donbass, en signant des accords de défense avec elles et en leur venant finalement en aide.

    Peu après le lancement de l’opération militaire russe, le professeur Hudson a approfondi ses réflexions :

    La récente provocation de la Russie par l’expansion de la violence ethnique anti-russe par le régime néo-nazi ukrainien de Maiden post-2014 vise à provoquer une épreuve de force. Elle répond à la crainte des intérêts américains de perdre leur emprise économique et politique sur leurs alliés de l’OTAN et d’autres satellites de la zone dollar, car ces pays ont vu leurs principales opportunités de gain dans l’augmentation de leur commerce et de leurs investissements avec la Chine et la Russie. …

    Comme l’a expliqué le président Biden, l’escalade militaire actuelle (« en agaçant l’ours ») ne concerne pas vraiment l’Ukraine. Biden a promis dès le départ qu’aucune troupe américaine ne serait impliquée. Mais il exige depuis plus d’un an que l’Allemagne empêche le gazoduc Nord Stream 2 d’approvisionner son industrie et ses logements en gaz à bas prix et se tourne vers les fournisseurs américains, dont les prix sont beaucoup plus élevés. …

    L’objectif stratégique américain le plus urgent de la confrontation entre l’OTAN et la Russie est la flambée des prix du pétrole et du gaz. En plus de créer des profits et des gains boursiers pour les entreprises américaines, les prix plus élevés de l’énergie vont faire perdre une grande partie de sa vapeur à l’économie allemande.

    Au début du mois d’avril, le professeur Hudson refaisait un point sur la situation :

    Il est maintenant clair que la nouvelle guerre froide a été planifiée il y a plus d’un an par les États-Unis, avec la stratégie de bloquer le Nord Stream 2 dans le cadre de son objectif d’empêcher l’Europe occidentale (« OTAN ») d’augmenter sa prospérité par le commerce et les investissements mutuels avec la Chine et la Russie. …

    Ainsi, les régions russophones de Donetsk et de Louhansk ont été bombardées avec une intensité croissante, et comme la Russie s’abstenait de répondre, des plans auraient été élaborés pour lancer une grande épreuve de force en février dernier ;- une attaque lourde de l’Ukraine occidentale organisée par des conseillers américains et armée par l’OTAN. …

    Avant la guerre des sanctions, le commerce et les investissements européens promettaient une prospérité mutuelle croissante grâce aux relations entre l’Allemagne, la France et d’autres pays de l’OTAN d’un côté et la Russie et de la Chine de l’autre. La Russie fournissait une énergie abondante à un prix compétitif, et cet approvisionnement énergétique devait faire un bond en avant avec Nord Stream 2.

    L’Europe devait gagner les devises étrangères nécessaires pour payer ce commerce d’importation croissant en exportant davantage de produits industriels vers la Russie et en investissant dans la reconstruction de l’économie russe, par exemple par des entreprises automobiles allemandes, des avions et des investissements financiers. Ce commerce et ces investissements bilatéraux sont désormais interrompus pour de très nombreuses années, étant donné la confiscation par l’OTAN des réserves étrangères de la Russie conservées en euros et en livres sterling.

    La réponse européenne à la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie est basée sur une moralisation hystérique menée par les médias, ou alors une hystérie moralisatrice. Elle n’était et n’est toujours ni rationnelle ni réaliste.

    Les « dirigeants » européens ont décidé que le suicide économique de l’Europe était nécessaire pour montrer à la Russie que Bruxelles était sérieusement fâchée. Des gouvernements nationaux imbéciles, y compris celui de l’Allemagne, ont suivi ce programme. S’ils continuent sur leur lancée, le résultat sera une désindustrialisation complète de l’Europe occidentale.

    Pour reprendre les termes d’un observateur sérieux :

    Aujourd’hui, nous constatons que pour des raisons purement politiques, poussés par leurs propres ambitions, et sous la pression de leur suzerain américain, les pays européens imposent davantage de sanctions sur les marchés du pétrole et du gaz, ce qui entraînera davantage d’inflation. Au lieu d’admettre leurs erreurs, ils cherchent un coupable ailleurs. …

    On a l’impression que les politiciens et les économistes occidentaux oublient tout simplement les lois économiques de base ou choisissent simplement de les ignorer. …

    Dire non à l’énergie russe signifie que l’Europe deviendra systématiquement et durablement la région du monde la plus coûteuse en ressources énergétiques. Oui, les prix vont augmenter, et des ressources vont aller contrer ces hausses de prix, mais cela ne changera pas la situation de manière significative. Certains analystes affirment que cela portera gravement, voire irrévocablement, atteinte à la compétitivité d’une partie importante de l’industrie européenne, qui perd déjà du terrain au profit d’entreprises d’autres régions du monde.

    Maintenant, ces processus vont certainement s’accélérer. Il est clair que les possibilités d’activité économique, avec ses améliorations, quitteront l’Europe pour d’autres régions, tout comme les ressources énergétiques de la Russie.

    Cet autodafé économique… ce suicide est, bien sûr, l’affaire interne des pays européens. …

    Or, les actions erratiques de nos partenaires – c’est ce qu’elles sont – ont entraîné une croissance de facto des revenus du secteur pétrolier et gazier russe, en plus des dommages causés à l’économie européenne. …

    En comprenant les mesures que l’Occident prendra dans un avenir proche, nous devons tirer des conclusions à l’avance et être proactifs, en tournant les mesures chaotiques irréfléchies de certains de nos partenaires à notre avantage pour le bien de notre pays. Naturellement, nous ne devons pas espérer que leurs erreurs se répètent. Nous devons simplement, pratiquement, partir des réalités actuelles, comme je l’ai dit.

    Tiré du discours de Vladimir Poutine, lors d’une réunion sur le développement de l’industrie pétrolière, 17 mai 2020, Kremlin, Moscou

    Moon of Alabama

    Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

  • Projet Desertec : En attendant le ruisseau du désert

    Projet Desertec : En attendant le ruisseau du désert

    Projet Desertec : En attendant le ruisseau du désert – Allemagne, énergie renouvelable, électricité, Maroc, Algérie, Egypte,

    C’étaient de grands projets : des centrales solaires au Sahara qui approvisionneraient l’Europe en énergie. Les centrales électriques sont en cours de construction, mais jusqu’à présent, aucune électricité du désert n’y parvient. Le projet Desertec a-t-il échoué ?

    Par Thomas Bormann, ARD Studio du Caire

    Skaka, un endroit du sud de l’Arabie saoudite où le soleil brûle du ciel. Le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdelaziz bin Salman, inaugure la nouvelle centrale solaire. Panneaux solaires – à perte de vue. Ils couvrent une superficie de deux kilomètres sur trois. Assez d’électricité doit être produite ici pour 75 000 foyers. Et la centrale électrique de Skaka n’est qu’une parmi tant d’autres : le ministre annonce fièrement que sept autres centrales électriques fonctionnant aux énergies renouvelables vont bientôt ouvrir dans le Royaume d’Arabie saoudite.

    L’énergie solaire et éolienne est en hausse – à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, du Maroc à Oman. « Les projets explosent », constate Paul van Son, responsable de Desert Energy, basé à Dubaï. « Les énergies renouvelables sont clairement l’avenir de cette région.

    « Le responsable de l’énergie néerlandais a également été co-fondateur de la société Desertec. Il ne considère pas le projet comme un échec. Mais à l’époque, en 2008, Desertec avait une sorte d’anomalie congénitale, dit-il : « Il y a environ 14 ans, les gens étaient trop concentrés sur l’électricité pour nous en Europe ou en Allemagne. »

    Un projet comme à l’époque coloniale ?Dans des pays comme le Maroc ou l’Égypte, l’idée n’a pas été bien accueillie, à savoir construire d’énormes centrales solaires à votre porte, mais ne pas pouvoir les utiliser vous-même. Après tout, l’électricité produite devrait être acheminée vers l’Europe, alors que chez nous, au Maroc ou en Égypte, l’électricité est constamment défaillante en raison d’un mauvais approvisionnement énergétique. Pour certains critiques, Desertec ressemblait à un projet de l’époque coloniale.

    Donc Desertec a non seulement changé le nom en « Desert Energy », mais aussi la stratégie. « Vous ne pouvez pas exporter depuis une zone qui n’est pas encore prête », déclare Paul van Son. « Vous devez d’abord vous assurer que l’approvisionnement local en électricité fonctionne, que le mix énergétique est également principalement sans émissions. Et bientôt ce sera comme ça que l’on pourra dire : nous aussi, nous avons des excédents et la région peut exporter.

    « Maroc, Algérie, Egypte – les centrales solaires et les éoliennes sont connectées au réseau partout. La société Desert Energy n’apparaît pas comme investisseur elle-même. Elle conseille, elle se considère comme une « facilitatrice ». « Nous poussons des projets ou nous amenons les gouvernements à accélérer l’ensemble de la transition énergétique », déclare van Son.

    La confiance de l’Arabie Saoudite

    Des émirats comme Dubaï et Abu Dhabi sont depuis longtemps en concurrence avec l’Arabie saoudite pour être le numéro un des énergies renouvelables dans le monde arabe. Le pétrole est fini, le soleil ne l’est pas. Et l’énergie solaire peut être obtenue particulièrement bon marché dans le désert, à des prix extrêmement bas. Le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdelaziz, parle même d’un record mondial : « Dans cette centrale solaire, il ne coûte que 1,04 centimes américains pour produire un kilowattheure d’électricité. Mes collègues ici du secteur de l’énergie et moi-même disons au monde : Nous sommes le site énergétique le moins cher, le plus performant et le plus efficace au monde.

    « Cela semble confiant. « L’Arabie saoudite a très bien compris que cette transition, ce tournant, que c’est l’avenir de l’Arabie saoudite », estime van Son, peut-être dans 20 ou 30 ans. « Mais je parie que ce sera beaucoup plus rapide que ce dont nous pouvons rêver aujourd’hui.

    « La vision de Desertec se réaliserait alors après tout – et en Allemagne aussi, la soif d’énergie pourrait être étanchée avec l’électricité du désert.

    ARD-aktuell / tagesschau.de, 15 mai 2022

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    #Allemagne #DesertecProject #Electricité #Energie_renouvelable #Maroc #Algérie #Egypte