Étiquette : Allemagne

  • Turquie : 10 ambassadeurs « persona non grata »

    Turquie : 10 ambassadeurs « persona non grata ». Erdogan, a déclaré que les ambassadeurs de dix pays, dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala, seront déclarés « persona non grata».

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, samedi que les ambassadeurs de dix pays, dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala, seront déclarés « persona non grata».

    « J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de régler au plus vite la déclaration de ces dix ambassadeurs comme persona non grata», a affirmé le chef de l’Etat lors d’un déplacement dans le centre de la Turquie, sans toutefois donner une date précise. Ces ambassadeurs « doivent connaître et comprendre la Turquie », a affirmé Recep Tayyip Erdogan en les accusant « d’indécence ». « Ils devront quitter » le pays « s’ils ne le connaissent plus », a-t-il ajouté.

    Osman Kavala, la pomme de discorde

    Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis ont appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala, homme d’affaires et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement. Cet opposant de 64 ans, figure majeure de la société civile, est accusé depuis 2013 par le régime du président Erdogan de chercher à déstabiliser la Turquie.

    Le chef de l’Etat turc avait menacé jeudi d’expulser ces ambassadeurs, sans cependant prendre de mesures concrètes dans ce sens. La Turquie avait convoqué mardi les ambassadeurs de ces dix pays, jugeant « inacceptable » leur appel en faveur de la libération d’Osman Kavala

  • Des milliers de Néerlandais bloqués au Maroc

    Des milliers de Néerlandais bloqués au Maroc – Transavia examine la possibilité d’obtenir l’autorisation d’effectuer des vols plus longs pour récupérer les voyageurs bloqués au Maroc

    Le trafic aérien entre les Pays-Bas et le Maroc sera interrompu à partir de minuit. Le ministère des affaires étrangères le confirme. L’interdiction de vol s’applique non seulement aux Pays-Bas, mais aussi à l’Allemagne et au Royaume-Uni. Le Maroc aurait pris cette décision à cause de la coronapandémie. Au cours des sept derniers jours, environ 3500 passagers ont voyagé avec Transavia vers le Maroc. « Cela donne une indication approximative du nombre de personnes présentes actuellement », déclare un porte-parole.

    Les passagers bloqués
    La compagnie aérienne indique qu’elle étudie toujours les conséquences de cette interdiction pour elle. « Nous examinons la possibilité d’obtenir l’autorisation d’effectuer des vols plus longs pour récupérer les voyageurs bloqués au Maroc », a-t-il déclaré. Aujourd’hui, deux autres vols sont de toute façon prévus.

    Le tour opérateur TUI compte actuellement 78 vacanciers au Maroc. TUI indique qu’elle étudie la meilleure façon d’aider les voyageurs sur place.

    Le ministère des Affaires étrangères confirme l’interdiction de vol. « Il existe des alternatives pour voyager via d’autres pays, près des Pays-Bas. Nous conseillons aux Néerlandais de contacter leur agence de voyage dès que possible pour discuter des itinéraires alternatifs », selon le ministère. Par exemple, il est toujours possible de prendre un vol depuis la capitale belge, Bruxelles.

    On ne sait pas pour l’instant combien de temps durera cette suspension, a ajouté le ministère. « Les Pays-Bas resteront en pourparlers avec les autorités marocaines pour faire en sorte que le trafic aérien entre les Pays-Bas et le Maroc soit à nouveau possible dès que possible. »

    L’entraîneur néerlandais menace de manquer la course solaire
    La course de voitures solaires qui débute ce lundi au Maroc semble souffrir des restrictions de voyage. Marc Lammers est l’entraîneur de l’équipe de course des étudiants de Delft. Il est toujours aux Pays-Bas et semble manquer la course en raison de l’interdiction de vol, déclare un porte-parole. L’équipe Vattenfall Solar Team est déjà au Maroc et compte bien apparaître au départ avec sa voiture solaire.

    Les étudiants de Delft sont convaincus que la bataille de cinq jours sur 2500 kilomètres peut avoir lieu. « L’organisation a déclaré que tout le monde est là pour s’assurer que la course a lieu », déclare un porte-parole. Les autres équipes néerlandaises, composées d’étudiants de Twente et de Groningen, ont également déclaré qu’elles étaient déjà au Maroc.

    L’équipe de Delft est la favorite pour la victoire. Après avoir remporté l’or à sept reprises en Australie et à trois reprises en Afrique du Sud, les étudiants espèrent remporter la nouvelle course dans le pays d’Afrique du Nord. Bien plus que l’honneur n’est pas en jeu au Maroc. « Il s’agit principalement d’un titre très agréable à porter », déclare le porte-parole.

    Les compagnies aériennes marocaines Royal Air Maroc et Air Arabia Maroc ont déjà annoncé qu’elles devaient suspendre leurs vols à destination et en provenance, entre autres, des Pays-Bas après 23h59.

    Le gouvernement marocain avait déjà interrompu les vols avec la Russie par crainte d’infections coronaires. A partir de demain, le laissez-passer corona sera obligatoire au Maroc pour les voyages nationaux et internationaux.

    RTL Niews, 20/10/2021

  • Le Maroc suspend ses vols avec trois pays européens

    Le Maroc a annoncé la suspension des vols avec l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, à compter d’aujourd’hui, mercredi, pour une durée indéterminée, en raison de la hausse du bilan de contaminations au coronavirus dans ces pays.

    « Les autorités marocaines ont décidé de suspendre les vols avec l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, à partir de mercredi à minuit, jusqu’à nouvel ordre », a annoncé l’Office national des aéroports (gouvernement) dans un communiqué publié mercredi sur Facebook.

    Mardi, le gouvernement britannique a annoncé qu’il suit de près les développements de ces mutations compte tenu du nombre élevé d’infections dans le pays.

    Aux Pays-Bas, les nouveaux cas de virus ont augmenté de 44% au cours de la semaine dernière, tandis que l’Allemagne a enregistré 17 015 cas et 92 décès, au cours des dernières 24 heures.

    Le nombre de personnes ayant contracté la Covid-19 au Maroc a atteint, jusqu’à mardi soir, les 942 779 cas confirmés, dont 14 566 décès et 922 456 guérisons.

    La campagne de vaccination avait débuté au Maroc le 28 janvier, et le nombre de personnes vaccinées en date de mardi a atteint 23 306 000 citoyens sur une population d’environ 36 millions d’habitants.

    Anadolou

  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • Alerte: Le Maroc priorise ses efforts vers l’Algérie

    -Le Maroc a baissé d’un ton face à l’Europe et cherche à consolider les relations avec Israël pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie
    -Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts.

    Depuis quelques semaines, il se murmure que le régime marocain aurait l’intention de bouleverser le fonctionnement de ses ambassades en Allemagne, en Espagne et à Bruxelles (Union européenne), en ne laissant que des chargés d’affaires à la tête de ces représentations diplomatiques. Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts. Rabat aurait inclus la Commission européenne parce que celle-ci a été incapable de gagner son procès contre le Front Polisario devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

    Pour rappel, la CJUE a récemment émis un arrêt déclarant nuls et non avenus les deux accords signés entre le Maroc et l’Europe, portant notamment sur l’agriculture et la pêche, tant que le territoire du Sahara occidental y est inclus.

    Le Maroc fâché avec tout le monde ? Cela a bien été le cas pendant quelques mois avec les pays cités précédemment, et même indirectement avec la nouvelle et réticente administration américaine, qui n’a ni confirmé ni infirmé la déclaration présidentielle de Donald Trump reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental (obtenue en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël). Mais cette brouille serait actuellement dépassée. Le Maroc est en train de lâcher du lest face à l’Europe pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie.

    D’antagoniste déclaré, Alger se transforme chaque jour, avec une vitesse vertigineuse, en un viscéral ennemi de Rabat. D’où la nécessité pour le Maroc d’opérer un aggiornamento. L’objectif serait de se rabibocher, même superficiellement, avec les Européens, plier face à l’administration américaine, en attendant l’espéré retour de Donald Trump aux affaires, et consolider les relations avec Israël.

    Un virage à 180 degrés
    Pour le régime alaouite, Israël représente l’accès au puissant lobby pro-israélien au Congrès qui, pense-t-on à Rabat, peut faire et défaire la politique internationale de Washington. Cette stratégie, une tactique pour certains, n’est pas irrationnelle. Dans sa confrontation tous azimuts avec l’Allemagne et l’Espagne, le Maroc n’a pas récolté les fruits de sa colère. Berlin n’a montré aucun empressement à suivre l’exemple de Trump. Au contraire, l’Allemagne s’affaire à la légalité internationale pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

    Et si la diplomatie allemande est disposée à réserver une petite place au Maroc dans la table des négociations de paix sur la Libye, elle ne va pas intervenir pour faire taire la bête noire des autorités marocaines, le YouTubeur Mohamed Hajib. Mais cela n’empêche pas le Maroc de déployer de grandes manœuvres pour « faire taire définitivement » Hajib ou l’amener à « négocier », selon des sources dignes de foi. Ce dernier a fait l’objet d’une infinité de plaintes directes des services secrets marocains (DST) qui ont été toutes rejetées par la justice allemande, à la fureur du Palais royal, puisque dans un récent discours le roi Mohammed VI y a fait référence, indirectement il est vrai et sans citer l’Allemagne.

    En dépit de cela, le Maroc va mettre en sourdine ses réprimandes le temps que les relations reprennent leur cours normal sans que cela ne soit perçu comme une défaite. Envers l’Espagne, pays avec lequel le Maroc était en froid depuis que le gouvernement de Pedro Sánchez avait accueilli le chef du Front Polisario Brahim Ghali, le roi Mohammed VI vient tout juste de faire un geste remarqué. Et inattendu.

    Jusque-là, le régime refusait de renvoyer à Madrid l’ambassadrice Karima Benyaich, rappelée pour consultations en mai, et de recevoir le nouveau ministre espagnol des Relations extérieures, José Manuel Albares, qui le demande à corps et à cris.

    À l’occasion d’un message de félicitations adressé aux rois d’Espagne pour leur fête nationale, le souverain marocain a déclaré sa « grande satisfaction des liens d’amitié solides qui unissent les deux familles royales et des relations privilégiées marquées par la coopération fructueuse et l’estime mutuelle qui existent entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne ».

    Il s’est même engagé « à œuvrer pour les hisser au niveau des aspirations et des ambitions des deux peuples amis ».

    Cela peut paraître une banale formule diplomatique, mais c’est la première fois depuis que la crise a éclaté entre le Maroc et l’Espagne que Mohammed VI adresse un message à Felipe VI. Et les mots ont leur sens : « grande satisfaction », « liens d’amitié solides », « relations privilégiées », « coopération fructueuse », « estime mutuelle », etc.

    Venant d’un pays dont un ministre d’État (El Mostafa Ramid) avait annoncé au plus fort de la crise de Ceuta en mai dernier que l’Espagne allait payer un « prix élevé » pour avoir accueilli Ghali, c’est un virage à 180 degrés.

    D’autant plus que l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, qui a été à l’avant-garde de l’offensive verbale et diplomatique contre l’Espagne, est frappée par une crise de mutisme.

    Prioriser ses efforts vers l’Algérie
    En ce qui concerne Bruxelles, il est évident que le régime alaouite a préféré botter en touche après la sentence de la CJUE, qui est pourtant un véritable coup de massue assené à la tête de la Commission européenne et du régime marocain.

    Ceux qui s’attendaient à une violente réaction du Maroc en ont eu pour leur compte. Le Maroc avait vraisemblablement prévu cette débâcle.

    La preuve en est que le communiqué commun prenant acte de la décision de la CJUE, signé par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères Josep Borrell et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, a été publié quelques minutes seulement après l’annonce du verdict.

    Que certains au Maroc aient traité la CJUE de tribunal « idéologique » ou de « cour de première instance » n’enlève rien au désir d’apaisement du Maroc avec Bruxelles. Les ponts ne sont pas coupés avec l’UE, premier partenaire commercial du Maroc.

    Enfin, concernant les États-Unis, l’acceptation par le Maroc de Staffan de Mistura comme nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, alors qu’il y était opposé (contrairement au Front Polisario qui l’a accepté le 28 avril), est une façon pour le régime d’éviter de brusquer l’administration américaine. C’est Washington qui a imposé M. de Mistura.

    Ces gestes d’apaisement du Maroc envers ses alliés occidentaux ont une signification. Ils semblent indiquer que le royaume chérifien cherche à se débarrasser des multiples fronts qu’il a ouverts afin de prioriser ses efforts vers l’Algérie.

    N’en déplaise aux sceptiques, aujourd’hui, une conflagration armée entre les deux voisins surarmés du Maghreb ne relève pas de la fiction. C’était vrai il y a quelques mois. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    Le régime de Mohammed VI n’a pas fait le choix d’Israël pour des considérations philosophiques. En s’engageant résolument dans une coopération militaire poussée avec Israël, il est allé au-delà d’une normalisation des relations diplomatiques.

    Le programme de fabrication de drones israéliens au Maroc et la participation de troupes marocaines à des exercices militaires en territoire israélien au mois de juillet se veulent l’expression d’une alliance stratégique entre les deux pays.

    Il n’est pas impossible que le Maroc ait signé des accords de défense secrets avec Israël. En prévision de soubresauts à venir.

    Car les Algériens ne sont pas en reste. Les manœuvres militaires près de la frontière du Maroc en janvier, puis récemment encore, et l’envoi au début du mois d’octobre d’éléments des forces spéciales pour participer à d’autres exercices militaires, cette fois-ci avec la 58e armée russe en Ossétie du Sud, une république autonome de la Fédération de Russie, se veulent aussi autant de signaux en direction de Rabat.

    Pour qu’il n’y ait aucun doute, le président algérien Abdelmadjid Tebboune vient d’affirmer que son pays était prêt pour la guerre. Dans une interview à la télévision publique, dimanche 10 octobre, il n’y est pas allé par trente-six chemins : « Tout pays qui agressera l’Algérie le regrettera illico. C’est clair », a-t-il insisté, en ajoutant : « Si quelqu’un nous cherche, je jure sur Dieu [que la guerre] n’aura pas de fin. »

    Inutile de préciser que l’État que Tebboune a taxé lors de son interview de « tortionnaire » et d’« agresseur » n’est autre que le Maroc.

    Le troisième larron
    Les intentions belliqueuses d’Abdelmadjid Tebboune sont si criantes qu’il a refusé toute médiation entre son pays et son voisin de l’ouest. Quand on refuse une médiation, cela veut généralement dire qu’on cherche et qu’on est prêt à en découdre.

    Tant que le Maroc et l’Algérie s’écharpaient diplomatiquement autour du conflit du Sahara occidental, cela faisait partie d’une certaine normalité depuis plus de 40 ans.

    Mais l’introduction d’un troisième larron, Israël, dans cette confrontation strictement maghrébine est en train de bousculer les équilibres et les rapports de forces dans la région.

    Rien ne nous dit que l’Algérie ne va pas inviter un quatrième larron à cette périlleuse fête : la Russie, son premier fournisseur en armement. Poussé dans ses retranchements, Alger peut aller au-delà en conviant également l’Iran. Et qui dit l’Iran dit le Hezbollah, les deux épouvantails parfaits pour angoisser Marocains et Israéliens.

    Évidemment ce grand manège n’arrange pas les affaires des États de la région. L’Espagne peut craindre quelques turbulences dans son approvisionnement en gaz algérien. Et la France, qui regarde déjà de travers la « montée en puissance de la Russie en Méditerranée orientale », risque de devoir cohabiter avec Poutine pas très loin de ses côtes méditerranéennes.
    Ce scénario catastrophe peut rester cantonné dans un jeu d’équilibre de la terreur, mais la sensation dominante, c’est qu’il sera difficile de refermer cette boîte de Pandore.

    Ali Lmrabet

    Middle East Eye, 19/10/2021

  • Après l’Allemagne, le Maroc en crise avec la Russie

    Maroc, Allemagne, Russie, Sahara Occidental, Front Polisario, MINURSO, ONU, #Maroc,

    Selon le site Morocco World News, proche du pouvoir au Maroc, l’ambassade de la Fédération de Russie en Egypte a demandé le report du 6e Forum de coopération russo-arabe prévu au Maroc le 28 octobre. « Un communiqué de l’ambassade a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le communiqué indique que les changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine ».

    Morocco World News indique que « la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara . Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental ».

    La même source rappelle que la réunion est intervenue quelques jours avant la réunion du Conseil de sécurité prévue à la fin du mois pour renouveler le termes du mandat de la MINURSO, la mission de pais onusienne au Sahara occidental.

    D’après le site Proiqra.com, « les relations entre le Maroc et la Russie traversent une crise ». Il rapporte « le départ de l’ambassadeur russe de Rabat dans des circonstances peu claires ».

    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou «  sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays ». Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc. « Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la justification de ses vacances restent ambiguës », dit-il.

    #Maroc #Allemagne #Russie

  • Opel menace de délocaliser des emplois au Maroc

    Allemagne, Opel, Maroc, délocalisation, Stellantis, Rüsselsheim, #Maroc, #Opel, #Délocalisation,

    Encore une mauvaise nouvelle pour les employés d’Opel : la société mère du groupe, Stellantis, envisage apparemment de transférer le département de développement de la marque allemande traditionnelle au Maroc.

    Chez le constructeur automobile européen Stellantis, le démantèlement de la filiale allemande Opel se poursuit apparemment. Selon une information du comité d’entreprise, les employés du centre de développement de Rüsselsheim avaient été menacés, lors de discussions avec le personnel, de transférer leurs tâches au Maroc pour des raisons de coûts.

    On leur a dit de chercher un nouvel emploi. Auparavant, les journaux du groupe VRM et la « Wirtschaftswoche » avaient rapporté. La société n’a pas initialement commenté l’information mercredi.

    Les représentants des travailleurs estiment que leurs droits de codécision ont été violés, d’autant plus que des présentations complètes et non coordonnées sur une nouvelle structure organisationnelle avaient également été présentées dans le département des achats. « Il y a de plus en plus d’indications que la prochaine réorganisation de Stellantis est non seulement imminente, mais que dans certains domaines, elle doit déjà être mise en œuvre de manière illégale, sans information, consultation et négociation préalables avec les représentants des travailleurs », indique la lettre d’information. Des démarches juridiques ont été entreprises.

    Projet de scission des usines Opel
    La semaine dernière, Stellantis a annoncé son intention de séparer les deux usines de production de Rüsselsheim et d’Eisenach d’Opel Automobile GmbH. IG Metall a annoncé des actions de protestation pour le 29 octobre. La menace de scission a pour seul but d’affaiblir la cogestion réussie en Allemagne, avait déclaré vendredi dernier Uwe Baum, chef du comité d’entreprise d’Opel.

    L’ancienne filiale de General Motors, Opel, a été rachetée par PSA, la société mère de Peugeot, en 2017. PSA, à son tour, a fusionné avec Fiat-Chrysler cette année pour former le groupe Stellantis, basé à Amsterdam.

    L’entreprise est le quatrième constructeur automobile mondial et est dirigée par l’ancien patron de PSA, Carlos Tavares. Dans le cadre de la restructuration difficile d’Opel, IG Metall a accepté de protéger l’emploi des travailleurs jusqu’en juillet 2025.

    t-online, 13/10/2021

  • Financial Times: relations tendues entre Maroc et l’UE

    Maroc, Union Européenne, Espagne, Allemagne, UE, Sahara Occidental, #UE, #Maroc, #Allemagne, #Sahara_Occidental,

    Au centre d’une installation de la station solaire géante Noor, à Ouarzazate, se dresse une tour de 243 mètres. Elle abrite un récepteur qui produit de l’électricité à partir des rayons du soleil, qui sont réfléchis sur elle par 178 m² de panneaux.

    « Il y a encore un an et demi, nous aurions été en présence du plus haut édifice d’Afrique – jusqu’à la construction de la Grande Mosquée d’Alger [265 m] », note lors d’une visite Mustapha Sellam, directeur de chantier chez Masen, l’entreprise publique qui gère le complexe.

    Mais la motivation première de la poussée du pays vers les énergies renouvelables, qui a débuté en 2009, n’était pas tant de construire des structures record que de réduire la dépendance du royaume vis-à-vis des importations de pétrole et de gaz. Son voisin riche en pétrole, l’Algérie, a rompu ses relations diplomatiques le 24 août, invoquant des « actions hostiles ». 

    Alors que les rivaux nord-africains n’ont que très peu de liens économiques, ce différend pourrait entraîner la rupture d’un gazoduc qui achemine du gaz naturel vers l’Espagne et le Portugal via 500 km de terres marocaines, et donne au Maroc 7 % du gaz comme frais de transit. Le contrat doit expirer le 31 octobre.

    Ce dernier accrochage diplomatique marque une détérioration des relations déjà glaciales entre les deux pays : les tensions sur le Sahara occidental ont été ravivées en décembre lorsque l’ancien président américain Donald Trump a reconnu les revendications du Maroc sur le territoire contesté. L’Algérie, quant à elle, soutient et accueille le Polisario, le mouvement qui réclame l’indépendance du territoire.

    La décision de Washington est un triomphe pour le Maroc et fait partie d’un accord de contrepartie qui exige la normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël. Cela a également suscité l’espoir – surtout du côté marocain – d’un éventuel échange économique avec Israël, explique Riccardo Fabiani, directeur de projet pour l’Afrique du Nord à International Crisis Group.

    Toutefois, à la suite de la décision américaine, qui constitue une violation du droit international, le Maroc s’attendait à ce que d’autres pays lui emboîtent le pas. Cela « a conduit à un sentiment d’enhardissement » et à ce qu’Irene Fernández-Molina, maître de conférences en relations internationales à l’Université d’Exeter, décrit comme des « erreurs de calcul » de la part du Maroc.

    Alors que 23 pays, pour la plupart africains, ont ouvert des consulats au Sahara occidental depuis 2019, selon le ministère marocain des Affaires étrangères, les pays européens – en particulier l’Espagne et l’Allemagne – ne se sont pas montrés prêts à suivre le mouvement.

    Dans le sillage de la décision de Trump, la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha González Laya a réaffirmé la position de l’Espagne en faveur d’une solution négociée par l’ONU et impliquant les deux parties. Puis les relations se sont encore dégradées lorsque l’Espagne a autorisé le chef du Polisario, Brahim Ghali, à entrer dans le pays pour y recevoir un traitement médical.

    De même, l’Allemagne a adopté une position critique à l’égard de la décision des États-Unis et a convoqué une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter de la question. En mars, le Maroc a coupé le contact avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat et a rappelé son propre ambassadeur de Berlin en mai pour « activisme antagoniste » sur la question du Sahara occidental.

    Pour l’instant, tous les partenariats allemands sont en pause, y compris les 300 millions d’euros promis par Masen pour un projet d’hydrogène vert. Une autre des stations de Masen est située dans la région du Sahara Occidental de Laayoune.

    Les analystes suggèrent que toutes les parties tentent d’améliorer leurs relations. « Globalement, les intérêts économiques du Maroc et les intérêts européens dans la stabilité du Maroc l’emportent sur tout le reste », déclare Fabiani.

    Les pays européens ont récemment reçu un rappel de leur dépendance à l’égard du Maroc pour assurer la stabilité et le contrôle de la migration lorsqu’un nombre record de 6 000 migrants – dont 1 500 mineurs – ont pu franchir sa frontière vers l’enclave espagnole de Ceuta en une seule journée en mai.

    Les relations avec les pays européens restent toutefois positives. Les représentants marocains et européens ont opté pour une réponse mesurée à la décision d’un tribunal de l’UE en septembre, qui s’est prononcé contre la légalité du commerce et de l’activité de pêche au Sahara occidental en vertu des accords UE-Maroc. Cette décision conteste la validité du précédent contournement juridique de l’UE dans lequel elle prétendait avoir le « consentement » de la population sahraouie.

    « Nous restons pleinement mobilisés pour poursuivre la pleine coopération entre l’UE et le Maroc », a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans une déclaration conjointe avec Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères.Un délai de deux mois est prévu pour faire appel de cette décision. « Ils [le Maroc et l’UE] évitent une crise diplomatique de haut niveau comme celle déclarée par le Maroc en 2016 », déclare Fernández-Molina. « Mais il s’agit d’une situation précaire et il doit y avoir un changement dans l’approche [de l’UE], car ils ne peuvent pas utiliser la même solution créative que la dernière fois. »

    Financial Times, 12/10/2021

  • Allemagne : trois grands défis économiques à relever

    Allemagne, défis économiques, économe, #Allemagne, #Economie,

    BERLIN, 5 octobre (Reuters) – La chancelière Angela Merkel a guidé l’Allemagne à travers de nombreuses crises au cours des 16 dernières années, mais elle a également laissé derrière elle un héritage mitigé et n’a pas réussi à s’attaquer à certains problèmes structurels profonds dans la plus grande économie d’Europe.

    Malgré une « décennie dorée » de croissance ininterrompue et d’excédents budgétaires, la plupart des économistes s’accordent à dire que l’Allemagne a négligé ses infrastructures publiques et a trop peu investi dans la numérisation.

    L’institut Ifo prévoit que l’économie connaîtra une croissance exceptionnelle de 5,1 % en 2022, soit le taux le plus élevé depuis le boom économique du début des années 1990, après la réunification de l’Allemagne.

    Ces perspectives de croissance exceptionnellement fortes sont principalement dues à la reprise et aux effets de rattrapage de la pandémie de COVID-19. Mais sous la surface brillante, les choses semblent moins brillantes.

    Si l’Allemagne veut éviter de prendre davantage de retard au cours des prochaines années, le prochain gouvernement de coalition devra relever ces trois défis :

    LA DIGITISATION

    Sous le mandat de Mme Merkel, l’Allemagne a encore pris du retard en matière de numérisation. C’est ce qui ressort d’une étude du Centre européen pour la compétitivité numérique, basé à Berlin, publiée en septembre, peu avant les élections.

    L’Allemagne se classe au 18e rang du groupe des 20 principaux pays industrialisés et émergents (G20), seuls le Japon et l’Inde font moins bien.

    L’objectif du gouvernement d’offrir un internet rapide grâce à un réseau national est loin d’être atteint. Il y a encore trop peu de câbles de fibre optique, notamment dans les zones rurales.

    L’Allemagne est également en retard dans l’expansion des communications mobiles 5G, ce qui ralentit les petites et moyennes entreprises dans certaines régions.

    Enfin, le pays manque de spécialistes en informatique. Selon l’association professionnelle Bitkom, 86 000 postes d’informaticiens sont actuellement vacants. Sept entreprises sur dix se plaignent d’un manque d’informaticiens, et 60 % d’entre elles s’attendent à ce que la situation s’aggrave dans les années à venir, selon Bitkom.

    PÉNURIE DE PUCES

    La puissante industrie automobile allemande a du mal à augmenter sa production après la crise du coronavirus, en raison d’une pénurie de semi-conducteurs et d’autres composants.

    Étant donné que les constructeurs automobiles et les fournisseurs dépendent presque exclusivement de puces provenant de quelques fabricants en Asie et aux États-Unis, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont mis en évidence le talon d’Achille du modèle économique de Deutschland AG.

    Alors que l’Allemagne a connu un essor fulgurant grâce à la mondialisation, le réseau mondial de chaînes d’approvisionnement qui a donné un coup de fouet à son économie s’avère aujourd’hui être une faiblesse critique.

    Selon une enquête de l’institut Ifo, un pourcentage record de 77,4 % des entreprises industrielles ont signalé des difficultés à se procurer des produits intermédiaires et des matières premières en septembre. Parmi les constructeurs automobiles, ce chiffre a atteint le chiffre sans précédent de 97 %.

    Les pénuries de micropuces et d’autres composants industriels entravent la reprise économique cette année, obligeant les dirigeants et les responsables politiques à repenser les lignes d’approvisionnement et à tenter de réduire la dépendance à l’égard d’une poignée de fournisseurs asiatiques et américains.

    Les capacités mondiales de production de semi-conducteurs étant pleinement utilisées, une expansion significative de la production à court terme n’est pas envisageable et les experts prévoient que les pénuries se prolongeront bien au-delà de l’année prochaine.

    En alliance avec l’exécutif de l’Union européenne, l’Allemagne et la France veulent déverser des milliards d’euros dans des programmes d’aide publique pour soutenir la construction d’usines de puces locales et le développement de semi-conducteurs de nouvelle génération.

    UNE SOCIÉTÉ VIEILLISSANTE

    L’Allemagne vieillit après des décennies de taux de natalité relativement bas et d’immigration inégale.

    Face au vieillissement rapide de la société et à la diminution de la main-d’œuvre, Mme Merkel a largement ignoré les appels à prendre davantage de mesures pour réformer le système public de retraite et assouplir les règles d’immigration.

    Selon les règles existantes mises en place par le premier gouvernement de coalition de Mme Merkel en 2006, l’âge auquel les Allemands peuvent toucher une pension d’État complète sans réduction passe progressivement de 65 à 67 ans jusqu’en 2031.

    Un groupe de conseillers économiques du gouvernement a suggéré d’augmenter encore le seuil d’âge à 68 ans d’ici 2042. Mais cette proposition a été rejetée par le ministre des finances sortant, Olaf Scholz, qui est en pole position pour succéder à Mme Merkel au poste de chancelier après la courte victoire électorale de ses sociaux-démocrates de centre-gauche.

    Selon l’Institut de l’économie mondiale (IfW), le pic de l’emploi allemand devrait être atteint en 2023, avec près de 46 millions de personnes actives. Par la suite, le nombre de personnes quittant le marché du travail devrait être supérieur au nombre de nouveaux travailleurs y entrant.

    Cela signifie que l’Allemagne perdra environ 130 000 personnes en âge de travailler chaque année à partir de 2026.

    La diminution de la main-d’œuvre devrait réduire l’augmentation possible de la production économique avec une utilisation normale des capacités à moins de 0,9 % à la fin de 2026, soit nettement moins que la moyenne à long terme de 1,4 %.

    Selon les experts, ce problème pourrait être atténué par une augmentation de l’immigration, de meilleurs services de garde d’enfants pour accroître la participation des parents au marché du travail et des modèles de temps de travail plus flexibles pour que les personnes âgées puissent travailler le plus longtemps possible.

  • Espionnage : L’Allemagne prend ses précautions

    Allemagne, Maroc, Pegasus, Espionnage, NSO Group, #Maroc, #Pegasus,

    Le gouvernement allemand vient d’adopter «la nouvelle stratégie de cybersécurité 2021», qui remplace celle de 2016.

    Ce plan, établi pour les cinq prochaines années, prévoit, entre autres, de renforcer la protection des «communications électroniques».

    Une mesure rendue plus que nécessaire, estiment des spécialistes, suite au mégascandale des écoutes, dénommé Pegasus, impliquant le Maroc qui a été «confondu» en flagrant délit d’espionnage à grande échelle, y compris en Europe, grâce à ce logiciel israélien mis à sa disposition par le Mossad.