Étiquette : Amérique Latine

  • Maroc-République Dominicaine : Eléments de langage

    Tags : Maroc, République Dominicaine, Relations bilatérales, Amérique Latine,

    1. Partenariat Politique

    – Féliciter le nouveau Ministre dominicain des Relations Extérieures, M. Andrés Navarro García, et l’inviter à visiter le Maroc.

    – Se féliciter de l’excellence des relations bilatérales entre le Maroc et la République Dominicaine, mettant en exergue la ferme volonté du Maroc d’imprimer une véritable dynamique de renforcement au partenariat politique et économique ;

    – Réitérer les remerciements du Maroc pour la position constante de soutien de la République Dominicaine sur la Question du Sahara, en informant des derniers développements en l’objet ;

    – Remercier les autorités dominicaines pour le soutien de la République Dominicaine à l’adhésion du Maroc au Système d’Intégration Centraméricain d’Intégration (SICA) ainsi que pour l’accueil qui a été réservé à la délégation marocaine à l’occasion de la participation du Maroc aux travaux du 43ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du SICA, tenu à Punta Cana en juin 2014.

    2. Partenariat Economique et Commercial

    – Se féliciter de la récente signature de l’Accord de Coopération en matière de Pêche Maritime et d’Aquaculture entre les deux pays, tout en réaffirmant l’engagement du Maroc à accélérer la procédure de sa ratification afin de permettre la rapide mise en place d’actions concrètes de coopération en la matière ;

    – Souligner que la coopération économique entre nos deux pays mériterait d’être revue à la hausse. Aussi, il serait intéressant d’étudier la possibilité de renforcer la coopération et l’échange d’expériences en matière de tourisme ainsi que le développement des investissements marocains dans le secteur de la High Tech et de la Bio Tech en République Dominicaine (souhait exprimé par la partie dominicaine) ;

    – Proposer une coopération bilatérale dans les domaines où notre pays possède un savoir-faire considérable : échange d’expertise en matière de politique sociale – Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), de financement des microcrédits et de développement du secteur de l’artisanat. (Le Président dominicain a exprimé, lors de la visite de Monsieur le Ministre, en juin 2014, le vif souhait de son pays de pouvoir bénéficier de l’expérience marocaine dans les domaines précités, et a donné ses instructions pour qu’une délégation d’experts dominicains puisse se rendre au Maroc à cet effet) ;

    – Encourager les opérateurs économiques des deux pays à réaliser des missions d’affaire pour prospecter les marchés respectifs et identifier les opportunités d’affaires notamment dans le domaine de l’agriculture.

    3. Partenariat Multilatéral et International

    – Remercier la République Dominicaine pour sa décision d’appuyer la candidature du Maroc au Conseil des Droits de l’Homme pour la période 2014/2016 ;

    – Se féliciter de la conclusion des accords de soutien réciproque entre les deux pays, notamment en matière de candidatures.

    4. Coopération Culturelle


    – Réitérer la disposition du Maroc d’accorder une quinzaine de bourses au profit d’étudiants dominicains qui reste à ce jour encore inutilisées. Il serait souhaitable de chercher les mécanismes permettant de susciter l’intérêt des étudiants dominicains ;

    – Encourager la coopération académique, notamment, dans le domaine d’échange de programmes, de professeurs et d’étudiants et l’établissement de conventions de coopération entre les universités et centres de recherches marocains et dominicains.

    5. Cadre Juridique

    – Mettre en exergue la volonté du Maroc d’activer les projets d’accords en instance, notamment:

    Projet de déclaration d’Intention pour la coopération contre l’abus, la production et le trafic illicite de drogues ;

    Projet d’accord commercial ;

    Projet d’accord cinématographique (ledit accord a été soumis, pour examen, à la partie dominicaine).

    #Maroc #République_dominicaine

  • Maroc : Fiche du profil économique du Paraguay

    Tags : Maroc, Paraguay, économie, relations bilatérales, Amérique Latine,

    Indicateurs économiques :

    PIB (2013) : 29,43 Mds USD
    PIB par habitant (2013) : 4338 Mds USD
    Taux de croissance (2013) : 13,6% dont 7,3 points liés à la croissance agricole.

    Taux de croissance envisagé pour 2014 : entre 4 et 5 %
    Taux de chômage (2013) : 8,2%
    Taux d’inflation (2013) : 3,7%
    Déficit budgétaire (2013) : 1,6% du PIB
    Dette publique externe (2012) : 2,5 Mds USD soit 12% du PIB
    Balance commerciale (octobre 2013) : 1,2 Mds USD
    Flux d’IDE (2012) : 518 M USD.
    Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2012) :
    * Agriculture : 18%
    *Industrie : 28%
    *Services : 54%
    *Administrations publiques : 10%

    Quelques multinationales présentes au Paraguay :
    Kimberly-Clark, Microsoft, PepsiCo, Accor, McDonald’s, SC Johnsons, Google, FedEx Express, W.L Gore & Associates.

    Produits exportés: soja, aliments, coton, viandes, huiles comestibles, bois, et cuir.
    Principaux clients: l’Uruguay (17,7%), le Brésil (16,4%), l’Argentine (15,6%), et la Russie (12%).

    Produits importés: véhicules, biens de consommation, tabac, produits pétroliers, machines électriques, tracteurs, produits chimiques, pièces de véhicules…

    Principaux fournisseurs : le Brésil (24,2%), la Chine (19,5%), l’Argentine de (18,3%), et les États-Unis (11,5%).

    L’économie du Paraguay :

    Le Paraguay est l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud: la pauvreté touche une personne sur trois, tandis que l’extrême pauvreté, un sur cinq. L’activité économique du pays repose principalement sur l’agriculture (4ème exportateur mondial de soja ; oléagineux) et l’élevage, dont les produits représentent la quasi-totalité des exportations. Les viandes bovines représentent près de 50% des exportations. Etant l’un des plus grandes réserves d’eau douce de la planète, la production d’électricité hydraulique des barrages, notamment binationaux d’Itaipú (Brésil) et Yacyreta (Argentine), représente un atout considérable pour l’économie paraguayenne. Par ailleurs, le secteur informel représente une part importante de l’économie interne. L’incertitude politique, la corruption, les insuffisantes réformes structurelles, et une infrastructure déficiente sont les principaux obstacles à la croissance à long terme. Les niveaux élevés de la pauvreté et les inégalités demeurent les principaux défis du développement au Paraguay.

    Le commerce extérieur :

    L’économie paraguayenne, très dépendante du commerce extérieur, a pris un nouveau bond en 2013, principalement en raison de la forte croissance des exportations. Les statistiques officielles de la Banque Centrale du Paraguay laissent apparaître un solde commercial excédentaire équivalant à 5,6% du PIB en 2013 (1,6 Md USD). Les exportations du pays sont essentiellement composées de produits d’origine agricole (63% du total) tels que le soja ( 27%), suivi par la viande bovine (11%), les farines (11%) et les céréales (8%). Les importations de machines, appareils et moteurs (26%) ainsi que les combustibles et lubrifiants (14%) représentent près de 40% des produits importés. Le Mercosur est le principal groupement partenaire du pays (41% du commerce paraguayen) devant l’Union Européenne (11%).

    Les investissements directs étrangers au Paraguay :

    En 2013, le stock d’IDE au Paraguay représente 4,8 Mds USD, en hausse de 24%. Entre 2003 et 2012, le stock a connu une croissance annuelle moyenne de 20%, passant de 964 M USD à 4,8 Mds USD. Le Mercosur est le premier bloc régional en termes de stocks d’IDE, avec 26% du total (1,2 Md USD), au sein duquel le Brésil et l’Argentine représentent 98% des détenteurs de stock. Il est suivi par l’Union Européenne, qui représente 19% du total (900 M USD). Seuls 9 pays de l’Union disposent d’un stock d’IDE, au premier rang desquels se trouvent l’Espagne (29% du stock de l’UE ; 5% du stock total), le Luxembourg (23 % du stock de l’UE ; 4% du stock total) et la Hollande (14% du stock de l’UE ; 3% du stock total).

    Commerce bilatéral :

    Les chiffres relatifs aux échanges commerciaux entre le Maroc et le Paraguay, ne sont pas disponibles actuellement.

    Cadre juridique : l’Accord Commercial, l’Accord de coopération dans le domaine du tourisme, et l’Accord de coopération entre le CMPE et PROPARAGUAY, signés à Rabat, le 24/07/2000.

    #Maroc #Paraguay #Economie

  • Positions de certains pays des Amériques lors des travaux de la 4ème Commission

    Positions de certains pays des Amériques lors des travaux de la 4ème Commission

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Quatrième Commission, décolonisation, territoires non autonomes, Amérique Latine,

    Il y a lieu de souligner, de prime à bord, que la déclaration faite au nom de la Caricom par le représentant de la Jamaïque, M. Raymond Wolfe, ainsi que celle du Venezuela prêtent à confusion étant donné qu’elles comportent des prises de position contradictoires sinon différentes selon la version anglaise ou française publiées sur le site de l’ONU.

    En effet, selon la version anglaise, et qui a été reprise par une dépêche de la MAP, le représentant de la Caricom a exprimé, en ce qui concerne le Sahara marocain, « son soutien aux négociations informelles en cours entre les parties concernées ».

    Selon la même version, le représentant de la Jamaïque « a encouragé les parties à négocier dans un esprit de compromis et d’engagement sincère, et espère que les prochains pourparlers ouvriront la voie à des négociations plus substantielles entre toutes les parties avec l’objectif de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce conflit prolongé. »

    Cependant, et selon la version française indique que le représentant de la Jamaïque a souligné que « la CARICOM maintient son soutien au peuple du Sahara occidental ainsi qu’à tous les autres peuples vivant dans les territoires non autonomes ».

    Le même constat est valable pour la déclaration publiée au nom du venezuela. Ainsi, selon la version française, le représentant du Venezuela, M. Jorge Valero, a « regretté qu’il y ait toujours des territoires dont les peuples vivent sous occupation étrangère, ce qui est contraire au droit international et aux droits de l’Homme ». 

    Le représentant vénézuelien a indiqué que son pays appuie les processus de décolonisation de ces territoires et a relevé le fait que « les disputes de souveraineté relatives au Sahara occidental restent toujours en suspens». A ce sujet, il a «réaffirmé le soutien de sa délégation au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara occidental»,  en rappelant que son pays « reconnaît diplomatiquement la rasd depuis 2003 » et en insistant pour que « le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui puisse se tenir au plus tôt».

    La version anglaise se contente de citer que « le Sahara Occidental, Puerto Rico et la question des Malouines en tant que cas en suspens, ce qui contredit l’esprit et les objectifs de la charte des Nations Unies », et ne reproduit pas le deuxième paragraphe cité plus haut.

    Par ailleurs, le représentant de la Guyane, M. George Talbot, qui s’est exprimé au nom de l’Union des Nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) a cité l’existence des 16 territoires toujours non autonomes, inscrits sur la liste de décolonisation de l’ONU, en estimant que le processus de décolonisation était toujours incomplet.  L’UNASUR continue à appuyer les travaux du Comité des Vingt-quatre en vue de parvenir à la décolonisation de ces territoires.

    La représentante du Mexique, Mme Yanerit Sotomayor a noté que « le Sahara occidental continuait de susciter de nombreux débats » et a rappelé « la nécessité de trouver une solution juste et durable à ce conflit, ceci en conformité avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité». 

    Elle a souligné la nécessité pour « le peuple sahraoui de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination», en ajoutant « qu’une paix durable passe nécessairement par la tenue d’un référendum sur l’avenir du peuple sahraoui qui doit inclure les trois options possibles, à savoir l’indépendance, l’autonomie ou l’intégration. » Par ailleurs, Mme Sotomayor a réitéré « l’appui de son pays à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO); dont le rôle est essentiellement pour écouter le peuple sahraoui et l’aider à exercer son droit à l’autodétermination ».

    Le représentant de Cuba, M. Oscar Gonzalez, a souhaité que la décolonisation reste une question prioritaire à l’ordre du jour des Nations Unies. Il a rappelé que « les Nations Unies ont réaffirmé que le conflit touchant le Sahara occidental était une question liée à la décolonisation relevant de la résolution 1514 », en ajoutant que « le peuple sahraoui a le droit de déterminer son propre avenir. 

    Enfin les représentants du Guatemala et du Pérou, MM. Gert Rosenthal et Roberto Rodriguez, ont regretté que les Nations Unies n’aient toujours pas réussi à réaliser l’objectif de la décolonisation des 16 territoires non autonomes restants. 

    Cc : Madame et Monsieur les Secrétaires d’Etat ;
    Monsieur le Secrétaire Général ;
    Monsieur le Directeur Général ;
    Mesdames et Messieurs les Directeurs.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #AGNU #4èmeCommission

  • Lobby promarocain en Amérique Latine

    Lobby promarocain en Amérique Latine

    Lobby promarocain en Amérique Latine – Maroc, Sahara Occidental, lobbying

    Argentine 

      JORGE TAIANA, ancien ministre des affaires étrangères

      DANIEL SCIOLLI, gouverneur de la province de Buenos aires, influent personnage politique et ami.

      EDUARDO OURNAKIAN, homme d’affaire, président du conseil d’affaires maroco-argentin

    Brésil

      CELSO AMORIM, actuel ministre de la défense et ancien chef de la diplomatie

    CRISTOVAM RICARDO CAVALCANTI BUARQUE

      EDUARDO MATARAZZO SUPLICY, sénateur de Sao Paulo

    Chili

      PATRICIO ALEJANDRO HALES DIB, ancien président du groupe parlementaire Chili-Maroc

      TEODORO RIBERA NEUMANN, actuel ministre de la justice

    Colombie

      LE GENERAL ALEJANDRO NAVAS RAMOS, commandant des forces armées (vient d’être décoré).

      GERNEY RRIOS, académicien et journaliste (vient d’être décoré).

      MARIA EMA MEJIAS, secrétaire général de l’Union ds nations sud-américaines (Unasur, jusqu’au 10 mai prochain) et ancienne ministre des affaires étrangères.

    Paraguay

      HECTOR LACOGNATA, actuel conseiller présidentiel et ancien ministre des affaires étrangères

      ALBERTO GRILLON, sénateur

      LOUIS MARIA DUARTE, Professeur universitaire, conseiller juridique au Sénat paraguayen.

      ENRIQUE VARGAS PENA, journaliste

      LEILA RACHID, ancien ministre des affaires étrangères.

    Pérou

      MARTHA CHAVEZ, congressiste (opposition) engagée envers la cause marocaine

      YEHUDE SIMON, ancien Premier ministre et actuel Congressiste (palestino-péruvien, proche du pouvoir)

      ALFONSO JAGUANDE D’ANJOY, professeur à l’Université Ricardo Palma

    Panama

      DEMETRIO OLACIREGUI, Journaliste

    Venezuela

      JULIO CESAR PINEDA, journaliste, ex-ambassadeur en Libye, en Corée et au Kuwait, connaisseur et défenseur de la cause marocaine.

      ISAC COHEN ANIDJAR, rabbin principal du Venezuela (Caracas)

      JOSE RAMON SANCHEZ, député au parlement latino-américain et responsable des relations extérieures de la campagne présidentielle du challenger de HUGO CHAVEZ.

    Nicaragua

      FRANCISCO CHAMORRO, fils de l’ex-présidente VIOLETA CHAORRO, qui a rompu avec les séparatistes à son arrivée au pouvoir en 1990. Les Chamorro possèdent le journal le plus influent du pays El Nuevo Diario.Espagne

      AOUATIF STITOU, Directrice Générale Adjointe de l’Agence de Coopération catalane et responsable des relations institutionnelles. Egalement représentante du Gouvernement catalan au sein de l’Agence espagnole de coopération.

      ANGEL COLOM i COLOM, secrétaire d’immigration du Parti Catalan au pouvoir CiU et Secrétaire Général de la Fondation Neus Catalanes.

    Honduras

      JORGE SHIBLI CANAHUATI LARACH, propriétaire des deux principaux journaux du pays, « La Prensa » et « El Heraldo », fait partie des dix familles les plus influentes du Honduras, propriétaire de très grand intérêt économique.

    Source : Boîte mail de Mourad El Ghoul, directeur de cabinet de Yassine Mansouri, le patron de la DGED

    Source: Marocleaks, 01/01/2022

    #Maroc #AmériqueLatine #Lobbying

  • Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Tags : Algérie, diplomatie, Europe, Amérique Latine – Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Le chef de l’état réunit les chefs de missions diplomatiques et consulaires en Europe et en Amérique du Nord : nouvelle conception pour la diplomatie algérienne

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, jeudi à Alger, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, durant laquelle il a donné «des instructions et des orientations pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce jour au siège de la Présidence de la République, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord».
    La réunion a été consacrée à «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’État envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie». Le Président Tebboune a donné, lors de cette réunion, «des instructions et des orientations, pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique et de nos représentations, pour être au diapason de la nouvelle conception de la diplomatie algérienne».

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    De la représentation à l’influence

    L’importance et le rôle de la diplomatie ne sont plus à démontrer, tant sur le plan politique qu’économique. D’où d’ailleurs les orientations données par le président de la République aux chefs des missions diplomatiques et consulaires d’Algérie. Il s’agit d’une nouvelle feuille de route, dont la finalité est de promouvoir la diplomatie algérienne sur tous les plans et de prendre en charge les préoccupations de notre communauté établies à l’étranger. «Notre diplomatie a contribué décisivement, d’abord, durant la libération nationale aux côtés de l’Armée de libération nationale, puis, à l’indépendance, à l’édification de l’État et l’aplanissement de moult difficultés et défis», a rappelé le Président Tebboune. Notre diplomatie a défendu des principes et des positions constants. Sa doxa tient en le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et des libertés, l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et non-alignement. Autant de constantes citées par le chef d’État, comme pour rappeler à nos diplomates, le devoir de perpétuer cette ligne directrice qui est celle de l’État algérien. «Il vous incombe, vous femmes et hommes de la diplomatie, une grande responsabilité pour maintenir vivace ce patrimoine historique sacré, afin de renforcer le rôle de la diplomatie algérienne dans la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de sa sécurité nationale et la souveraineté de ses décisions, et l’édification de l’Algérie nouvelle qui demeure, aux yeux du peuple algérien, une aspiration civilisationnelle.»

    L’ordre mondial a connu, selon le président de la République, des «bouleversements inédits» engendrés par une «série de facteurs et de phénomènes, notamment après l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs».

    Une situation qui requiert une «opération d’adaptation continue des missions de la diplomatie algérienne et de ses domaines de déploiement, et ce dans le cadre du respect des principes et des valeurs constantes de notre politique extérieure», insiste le Président Tebboune. Comme il insistera, et longuement, sur la promotion du rôle de la communauté algérienne à l’étranger.

    Pour le Président, il est urgent de créer les mécanismes appropriés pour l’encadrer. «Il ne faut pas se limiter, dit-il, à la prise en charge (des préoccupations de notre communauté), mais de renforcer ses liens avec le pays et l’impliquer dans le processus de développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger». «La diaspora recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif, à travers les échanges des expériences», a-t-il souligné, ordonnant au passage la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée. Tout comme il les a instruits de constituer, en cas de besoin, des avocats pour défendre les intérêts des ressortissants algériens, de mobiliser des accompagnateurs pour assister les compatriotes en détresse ou victimes d’injustice, et de créer un fonds spécial pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger.

    Pour les observateurs, la nouvelle feuille de route, qui intervient dans une conjoncture régionale et internationale particulière, devront booster davantage la diplomatie algérienne et, surtout, faire entendre la voix de l’Algérie, comme l’a, d’ailleurs, toujours appelé de ses vœux le chef d’État.

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    Pragmatisme

    L’adaptation est désormais l’alpha et l’oméga pour une diplomatie algérienne appelée à fonctionner avec les nouvelles réalités d’un monde en pleine mutation, pour la défense des intérêts supérieurs de la nation, qu’ils soient humains, politiques, économiques, culturels, scientifiques ou autres.
    Un rôle qui lui est assigné dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement initié par le président de la République. C’est l’enseignement que l’on peut tirer globalement, voire sommairement, des conclusions de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes.

    Des conclusions qui ont mis en évidence la prise de conscience des défis auxquels fera face cette diplomatie dans sa volonté de se propulser puissamment à l’international.
    Des objectifs et des missions lui sont assignés dans la perspective d’un redéploiement tous azimuts aux quatre coins de la planète. Une diplomatie tenue de dire son mot, qu’il s’agisse de la région sahélo-saharienne, objet d’une lutte d’influence sans précédent et de convoitises avouées sur ses richesses, de la correction des déséquilibres dans les relations Nord-Sud, du multilatéralisme tant de fois présenté comme une panacée, mais dont les limites ont été abondamment prouvées.

    Qu’il s’agisse également des partenariats avec l’UA, la Ligue arabe, l’UE, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et autres, ou du rôle de la communauté nationale à l’étranger, les diplomates sont exhortés à étendre leur champ d’action avec un sens de la responsabilité et du pragmatisme et de faire preuve d’audace et d’initiative.
    Qu’il s’agisse de la diplomatie économique, avec l’intégration de thématiques cruciales, telle la conquête de marchés étrangers, de captations des investissements, des possibilités que le monde extérieur met à la disposition de l’Algérie, il faut que l’action soit au rendez-vous.

    C’est pour ces motifs et pour d’autres qu’une redéfinition en profondeur du rôle de l’appareil diplomatique s’avère primordiale.
    Par ailleurs, la crise sanitaire a fortement bouleversé des dogmes et des attitudes que l’on supposait indestructibles.
    Le monde de l’après-Covid-19 va détruire bien des certitudes, remettre en cause des convictions qui ont longtemps régi la communauté internationale.

    Ce monde va connaître un changement des règles du jeu dictées par les intérêts et les diktats de ceux qui veulent s’adjuger la part du lion dans un échiquier géostratégique rendu complexe par des guerres d’influence ou d’expansion féroces. Les exemples sont suffisamment éloquents pour se persuader que le romantisme est désormais révolu.
    La diplomatie devra adopter de nouveaux outils et de nouveaux modes opératoires qui la rendent apte à suivre la marche du temps.

    Cela ne l’exonère en aucun cas de sa fidélité à des engagements qui ont fait sa réputation depuis l’indépendance. Des positions en faveur de la défense des causes justes, du rejet du colonialisme sous toutes ses formes, notamment le soutien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui, écrasé par la monarchie marocaine, du droit du peuple palestinien, spolié de sa terre par l’entité sioniste, à l’indépendance avec pour capitale Al Qods.

    El Moudjahid, 13/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Europe #Amérique_Latine

  • Note de cadrage politique Maroc-Panama

    Tags : Maroc, Panama, relations bilatérales, Amérique Latine,

    Sur le plan interne et suite aux élections présidentielles et législatives tenues au Panama, à un tour, le 04 mai 2014, M. Juan Carlos Varela, du « Parti panaméiste » (centre droit), a été proclamé vainqueur, avec 39,2% des voix. Alors que les sondages le donnaient en troisième position, il s’est vu élire avec sept points d’avance sur le candidat du « parti panaméiste » (centre droit ), M. José Domingo Arias, dauphin du président sortant. M. Juan Carlos Navarro, du « parti Révolutionnaire Démocratique », opposition de gauche est arrivé en troisième position, avec 27% des voix.

    Ayant renoncé à ses ambitions présidentielles en 2009 pour rejoindre le camp de l’Ex Président, M. Ricardo Martinelli, M. Juan Carlos Varela avait été élu à la Vice-présidence et nommé Ministre des Relations Extérieures, avant d’être destitué de ce poste, en 2011, suite à un désaccord avec son prédécesseur. M. Varela avait toutefois conservé la Vice Présidence.

    N’ayant obtenu que 12 sièges au parlement, lors du scrutin législatif, tenu en parallèle à la présidentielle, Le Parti Panaméiste a réussi à conclure le 30 juin 2014, un pacte avec le PRD, appelé « gouvernance législative », ce, après plusieurs semaines de négociations.

    En matière de politique extérieure, le Panama, entretient des relations très étroites avec les Etats-Unis, premier utilisateur du Canal du Panama et premier partenaire politique, stratégique, économique et commercial du pays. L’accord de libre échange entre les deux pays, signé en 2007, a été ratifié en 2011 par le Congrès américain.

    Panama/Amérique Latine : Membre fondateur du Système d’Intégration centraméricain (SICA), le Panama ne s’est engagé à rejoindre ce bloc sous-régional à caractère économique que tout récemment, après la signature de l’accord d’association entre l’UE et le SICA, en juin 2012. Cette adhésion montre la volonté panaméenne de renforcer son influence dans la région et de profiter de ses atouts, en particulier en matière de services maritimes et portuaires (zone franche, ports, canal). Le Panama qui entretient des relations très étroites avec le Chili, avec lequel un accord de libre échange a été signé, tente de se rapprocher du MERCOSUR, où il a un statut d’observateur. Il aspire également à devenir membre à part entière de l’Alliance du Pacifique, bloc économique comprenant « le Mexique, le Chili, le Pérou et la Colombie », qu’il a déjà intégré en qualité d’observateur. Le Panama sera hôte fin 2014 de la prochaine Conférence ibéro-américaine (SEGIB), où le Maroc est membre observateur. En outre, et devant accueillir, en 2015, le VIIème Sommet des Amériques, le Panama souhaite y faire participer Cuba. Avec l’arrivée au pouvoir du Président Juan Carlos Varela, le Panama et le Venezuela ont annoncé le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques, après que les deux pays avaient traversé une crise diplomatique, ayant conduit le Président vénézuélien à rompre les liens diplomatique avec le Panama, reprochant à ce pays son ingérence dans la politique interne du Venezuela.

    Panama/Moyen Orient : le Panama qui entretient des relations très étroites avec Israël, a voté contre l’adhésion de la Palestine au sein de l’UNESCO.

    Panama/Pays arabes : Le Panama a été le premier pays latino-américain à avoir reconnu le Conseil libyen de transition Nationale. S’agissant de la crise syrienne, il convient de signaler que le Panama a annoncé le 30 juin 2012, la suspension temporaire de ses relations diplomatiques avec la Syrie, en guise de protestation contre « les multiples violations des droits de l’Homme » dans ce pays. Le gouvernement panaméen qui a condamné la violation des droits de l’Homme dans ce pays et l’utilisation d’armes chimiques, a appelé « les parties en conflit et l’Organisation des Nations Unies à explorer toutes les issues diplomatiques possibles  afin de mettre fin à la guerre civile en Syrie».

    Crise ukrainienne : le gouvernement panaméen a exprimé sa préoccupation concernant la situation en Ukraine, en insistant sur la nécessité de respecter l’intégrité territoriale du pays.
    S’agissant des relations bilatérales, le Panama qui a reconnu la pseudo « RASD », en mai 1979, a suspendu cette reconnaissance, le 20 novembre 2013. A travers un communiqué du Ministère panaméen des Relations Extérieures, le gouvernement panaméen a déclaré que « conformément aux principes du droit international et afin qu’une collectivité puisse se construire en un Etat souverain, qui soit reconnu par la communauté internationale, il est nécessaire qu’elle puisse disposer des éléments fondamentaux constitutifs d’un Etat, à savoir, le territoire, la population, le gouvernement et l’indépendance ». Le gouvernement panaméen a considéré que ces éléments ne sont pas réunis pour permettre la création de la « RASD » et décidé en conséquence, « de suspendre ses relations » avec cette entité fantoche.

    Ladite position a été réitérée par le nouveau Vice-ministre panaméen des Relations Extérieures, M. Lyns Mighni Minkabyi, lors d’une rencontre qu’il a tenue avec Monsieur le Ministre, en marge de leur participation au 43ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Système d’Intégration d’Amérique Centrale (SICA), tenu à Punta Cana, en juin 2014. Il a ajouté que la décision prise par son pays a été irréversible et s’est basée sur la légitimité internationale et les réalités de l’histoire.

    Il convient de signaler que ce retrait de reconnaissance auquel a procédé le gouvernement de droite a été vivement dénoncé par le parti panaméen d’opposition de gauche, le « Parti Révolutionnaire Démocratique » (PRD), et par d’autres organisations non gouvernementales, tel le collectif des Femmes Diana Moran (FRENADESO), acquis aux thèses des séparatistes.

    Le retrait de la reconnaissance de la pseudo « RASD » par le Panama a donné lieu à l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations bilatérales entre nos deux pays, marquée principalement par l’ouverture de l’Ambassade du Panama à Rabat, le 18 avril 2014, inaugurée officiellement, à l’occasion de la visite qu’a effectuée au Maroc, du 16 au 19 avril 2014, la Vice-ministre panaméenne des Relations Extérieures, Mme Mayra Arosemena.

    A l’occasion de ladite visite, durant laquelle la responsable panaméenne a tenu une rencontre avec Monsieur le Ministre, un Mémorandum d’Entente sur les consultations politiques entre les Ministères des Affaires Etrangères des deux pays et un accord cadre de coopération ont été signés, permettant ainsi d’instaurer un premier cadre juridique à même de permettre le lancement d’actions de coopération concrètes.

    Aussi, cinq autres projets d’accords de coopération entre nos deux pays se trouvent actuellement en cours d’examen ou de finalisation, à savoir, un projet d’accord commercial, un projet d’accord maritime, un projet d’accord portuaire entre le Port Tanger/Med et l’autorité du Canal du Panama, un projet d’accord culturel, et un Projet d’accord scientifique et technique, en plus d’un projet d’accord de coopération entre l’Académie Diplomatique du Panama et l’Académie Marocaine des Etudes Diplomatiques et d’un projet d’accord sur la suppression des visas pour les passeports diplomatiques, officiels et de service.

    Aux cérémonies d’investitures du Président panaméen, M. Juan Carlos Varela, tenues le 01 juillet 2014, le Maroc a été représenté par  M. Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre des Représentants.

    #Maroc #Panama

  • Eléments de Langage Maroc – Barbade

    Tags : Maroc, Barbade, relations bilatérales, Amérique Latine,

    Rencontres Bilatérales en marge des Travaux de la 69ième session de l’Assemblée Générale

    -Souligner la volonté du Maroc de maintenir et renforcer ses relations avec les pays de la région caribéenne, membres de la Caricom et rappeler toutes les initiatives entreprises par le Maroc dans ce sens ;

    -Se féliciter de l’ouverture d’une Ambassade du Maroc à Castries ;

    -Rappeler la volonté du Maroc de créer un groupe d’amitié parlementaire Maroc – Caricom ;

    -Souligner l’importance qu’accorde le Maroc au développement de la coopération Sud-Sud et la nécessité d’une plus grande coordination des positions politiques dans ce cadre ;

    -Examiner les moyens visant à consolider la coopération du Maroc avec les organisations régionales caribéennes et principalement la Caricom.

    -Se féliciter du développement que connaissent les relations bilatérales ;

    -Remercier la Barbade pour sa position vis-à-vis de notre Question Nationale;


    -Souligner la ferme volonté du Maroc d’accompagner les projets de développement dans la région en honorant ses engagements vis à vis des pays caribéens avec lesquels il a signé la feuille de route de coopération triennale (2013-2015) et en mettant tout en œuvre pour dépasser les difficultés qui pourraient entraver la réalisation de cette dernière.

    #Maroc #Barbade

  • Eléments de langage Maroc – Bahamas

    Tags : Maroc, Bahamas, relations bilatérales, Amérique Latine,

    Rencontres Bilatérales en marge des Travaux de la 69ième session de l’Assemblée Générale

    -Souligner la volonté du Maroc de maintenir et renforcer ses relations avec les pays de la région caribéenne, membres de la Caricom et rappeler toutes les initiatives entreprises par le Maroc dans ce sens ;

    -Se féliciter de l’ouverture d’une Ambassade du Maroc à Castries ;

    -Rappeler la volonté du Maroc de créer un groupe d’amitié parlementaire Maroc – Caricom ;

    -Souligner l’importance qu’accorde le Maroc au développement de la coopération Sud-Sud et la nécessité d’une plus grande coordination des positions politiques dans ce cadre ;

    -Examiner les moyens visant à consolider la coopération du Maroc avec les organisations régionales caribéennes et principalement la Caricom.

    -Se féliciter du développement que connaissent les relations bilatérales ;

    -Remercier le Commonwealth des Bahamas pour sa position vis-à-vis de notre Question Nationale;

    – Réitérer l’appréciation du Maroc pour les efforts déployés par les autorité de ce pays pour faire connaître, auprès de ses homologues des autres pays de la région, le bien fondé de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale ;


    -Souligner la ferme volonté du Maroc d’accompagner les projets de développement dans la région en honorant ses engagements vis à vis des pays caribéens avec lesquels il a signé la feuille de route de coopération triennale (2013-2015) et en mettant tout en œuvre pour dépasser les difficultés qui pourraient entraver la réalisation de cette dernière.

  • Eléments de Langage Maroc – Antigua et Barbuda

    Tags : Maroc, Antigua et Barbuda, relations bilatérales, Amérique Latine,

    Rencontres Bilatérales en marge des Travaux de la 69ième session de l’Assemblée Générale

    -Souligner la volonté du Maroc de maintenir et renforcer ses relations avec les pays de la région caribéenne, membres de la Caricom et rappeler toutes les initiatives entreprises par le Maroc dans ce sens ;

    -Se féliciter de l’ouverture d’une Ambassade du Maroc à Castries ;

    -Rappeler la volonté du Maroc de créer un groupe d’amitié parlementaire Maroc – Caricom ;

    -Souligner l’importance qu’accorde le Maroc au développement de la coopération Sud-Sud et la nécessité d’une plus grande coordination des positions politiques dans ce cadre ;

    -Examiner les moyens visant à consolider la coopération du Maroc avec les organisations régionales caribéennes et principalement la Caricom.

    -Se féliciter du développement que connaissent les relations bilatérales ;

    -Remercier Antigua et Barbuda pour sa position vis-à-vis de notre Question Nationale;

    – Réitérer l’appréciation du Maroc pour les efforts déployés par les autorité de ce pays pour faire connaître, auprès de ses homologues des autres pays de la région, le bien fondé de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale ;

    -Souligner la ferme volonté du Maroc d’accompagner les projets de développement dans la région en honorant ses engagements vis à vis des pays caribéens avec lesquels il a signé la feuille de route de coopération triennale (2013-2015) et en mettant tout en œuvre pour dépasser les difficultés qui pourraient entraver la réalisation de cette dernière.

    #Maroc #Antigua_y_Barbuda

  • Au Maroc, la cocaïne est-elle le nouveau cannabis ?

                                 Maroc, trafic de drogue, cannabis, cocaïne, Amérique Latine,

    Trafic de drogue/ Au Maroc, la cocaïne est-elle le nouveau cannabis ?
    par Jihane Ben Yahia*
    L’augmentation du trafic de cocaïne vers le Maroc semble viser les mêmes routes et consommateurs que les flux de cannabis.
    Le 11 février 2018, le Bureau central d’investigations judiciaires marocain a annoncé avoir saisi 541 kilogrammes de cocaïne dans un conteneur transporté par un cargo en provenance du Brésil, et se dirigeant vers le port de Casablanca.
    Cette annonce intervient cinq mois après l’interception d’une quantité record de 2,4 tonnes de cocaïne près de Rabat, la capitale marocaine. Cette saisie a été décrite comme « la plus grande cachette jamais découverte dans l’histoire de ce pays d’Afrique du Nord ».
    Une autre quantité de 2,5 tonnes avait été interceptée en décembre 2017, à quelque 100 milles nautiques au large de la ville côtière de Dakhla, lors de la première opération conjointe hispano-marocaine contre le trafic de cocaïne par voie maritime. La cargaison aurait été trouvée à bord d’un bateau de pêche qui avait été repéré naviguant vers le nord en remontant le littoral mauritanien avant d’atteindre le Maroc.
    Le Maroc a connu une augmentation considérable du nombre de saisies de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud.
    Selon le rapport mondial sur les drogues de 2017 de l’ONUDC, le Maroc est classé troisième en termes de saisies de résine de cannabis après l’Espagne et le Pakistan. Récemment, cependant, le pays a connu une augmentation drastique du nombre de saisies de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud. Les statistiques publiées dans le rapport 2017 de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) le confirment, en constatant un pic important en 2017 (qui a vu une augmentation de 48% par rapport à 2016).
    Il est clair qu’il y a eu un changement significatif dans les itinéraires que les trafiquants de drogue utilisent pour acheminer leurs marchandises vers les marchés de consommation, mais existe-t-il des liens entre les groupes qui produisent et font passer la cocaïne par le Maroc, et ceux associés à la production et à l’exportation de cannabis ?
    Selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire national marocain des drogues et des toxicomanies, « les organisations de drogue en Amérique latine ont commencé à exploiter les routes marocaines du cannabis pour le trafic de cocaïne […] vers l’Europe ».
    Cela suggère que le Maroc est incorporé le long de la route transatlantique de la cocaïne qui va traditionnellement de la région des Andes à l’Europe en passant par l’Afrique de l’Ouest. En 2011, un rapport de l’ONUDC sur la cocaïne a également suggéré que les routes traditionnelles du trafic de résine de cannabis du Maroc vers l’Espagne étaient utilisées pour le trafic de cocaïne.
    Drogue rare et coûteuse, la cocaïne n’était traditionnellement consommée que par un groupe restreint
    Le rapport 2016 de l’UE sur le marché des drogues s’en est fait l’écho, affirmant qu’ »un groupe qui trafique de la résine de cannabis du Maroc vers la péninsule ibérique peut facilement utiliser les mêmes personnes, les mêmes itinéraires et les mêmes moyens de transport pour trafiquer également de la cocaïne transitant par l’Afrique de l’Ouest.
    Drogue rare et chère, la cocaïne n’était traditionnellement consommée que par un petit groupe de Marocains et n’était pas considérée par les autorités comme une menace importante. Cependant, l’augmentation du trafic de cocaïne semble avoir stimulé la consommation locale. Il y a dix ans, un gramme de cocaïne coûtait 1 000 dirhams alors qu’aujourd’hui, il peut être acheté pour 400 dirhams. Entre 1980 et 2008, seuls les neuf cas d’overdose de cocaïne ont été recensés. Aujourd’hui, sur les 600 000 consommateurs de drogues au Maroc, environ 18 000 consommeraient de la cocaïne et 12% des jeunes scolarisés auraient essayé cette drogue. Une réponse rapide est nécessaire pour endiguer cette menace avant qu’elle ne s’enracine encore plus profondément.
    *Coordinateur de l’observatoire régional du crime organisé ENACT – Afrique du Nord, SSI