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  • Maroc: Younes Mjahed, l’arme de la DGED contre l’agence EFE

    Maroc: Younes Mjahed, l’arme de la DGED contre l’agence EFE

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    Younes Mjahed est le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). Il a exercé comme envoyé de presse depuis 1988 à l’agence de presse espagnol (EFE). Il a présenté sa démission en 2010 suite à une dépêche reprenant les propos d’un député de gauche andalou accusant Mohamed VI et son régime « fasciste » de contrôler « le commerce de la drogue et des réseaux d’immigration clandestine » au Maroc.

    L’action de Mjahed visant EFE s’inscrit dans le registre des vengeances du Makhzen contre l’agence espagnole jugée trop sympathisante avec les sahraouis, notamment dans l’affaire Aminatou Haidar.

    Son parcours a débuté en tant que journaliste, puis président du syndicat de la presse marocaine (SNPM), ensuite vice-président et président de la Fédération Internationale des Journalistes. Actuellement, il dirige aussi le parti USFP. Ses liens avec la DGED sont avérés du moment que son nom est apparu dans la boîte mails de Mourad El Ghoul, en tant qu’acteur principal dans la campagne médiatique fomentée par la DGED. Ses déclarations à la presse en tant que président du parti Rose contre le PJD laisse supposer que ces déclarations sont pilotées par les services de Yassine Mansouri.

    La réponse d’Ali Lmrabet à Younes Mjahed


    Dans un article d’opinion intitulé « Impudence », Younes Mjahed, l’un des porte-paroles de ce qui reste de l’USFP, donne des leçons de morale sur la gauche et les droits humains et rappelle qu’il existe une mémoire de la lutte durant les années de plomb.

    Vraiment, quelle « Impudence » !

    N’est-ce pas le premier secrétaire de l’USFP, Abderrahman Youssefi, alors premier ministre de Mohamed VI, qui a ordonné en 2000 la fermeture administrative et définitive de 3 hebdomadaires indépendants qui dérangeaient le Makhzen et l’USFP ?.

    N’est-ce pas ce même Mjahed, quand il était secrétaire général du syndicat de la presse (SNPM), qui s’en prenait à la presse indépendante quand elle sortait des sentiers tracés par le Makhzen ? Mjahed condamnait publiquement ses confrères avant même les décisions de « justice ».

    Mais, nous aussi nous avons de la mémoire. Younes Mjahed a construit sa carrière au sein de ce syndicat de la presse bigot et au sein de la FIJ (Fédération internationale de presse) par son passé de « prisonnier politique » durant les années de plomb.

    Sauf qu’il ne raconte pas les conditions de sa reddition et ce qu’il a donné en échange par l’intermédiaire d’une tante qui vivait à Rabat. Il oublie de dire qu’il fait partie de ces « détenus politiques » qui ont fait amende honorable et demandé piteusement la grâce à Hassan II.

    Enfin, Mjahed ne nous explique pas pourquoi son nom apparaît dans les documents confidentiels du hacker « Chris Coleman » (Maroc Leaks) qui montrent qu’il a mis au parfum la DGED (Services secrets marocains) de sa fracassante sortie du bureau de l’agence espagnole EFE à Rabat.

    Le quotidien « Akhbar Al Youm », dont le directeur Taoufik Bouachrine est en taule pour « viols », accuse Younes Mjahed, ancien patron du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), « de mener campagne pour aggraver le cas de Bouachrine, ternir son image et faire du chantage aux journalistes de ‘Akhbar Al Youm’ les menaçant de bloquer leurs cartes de presse s’ils continuent à se solidariser avec leur directeur ».
    Est-ce encore une coïncidence ?

    Nous qui avons consulté les documents confidentiels des services secrets marocains (DGED), révélés par le hacker « Chris Coleman », des documents authentifiés et qui n’ont jamais été démentis par l’Etat marocain, savons bien qui est Mjahed.

    Surtout la partie de ces documents où on voit comment Younes Mjahed, avec la bénédiction explicite de la DGED, a monté une opération de déstabilisation contre l’agence de presse espagnole EFE

    #Maroc #Younes_Mjahed #SNPM #FIJ #Journalistes #Presse #USFP #EFE

  • Sahara : L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc

    Sahara : L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc

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    L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc dans le conflit du Sahara, allant même jusqu’à encourager et aider Rabat à élaborer sa proposition d’autonomie qui serait calculée sur celle de la Catalogne (Région autonome au Nord Est de l’Espagne), ce qui a provoqué la colère du président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a accusé le PSOE d’être « malhonnête envers les Sahraouis », affirme mardi le journal « El Pais » qui publie des câbles de la diplomatie américaine rendus publics par « Wikileaks ».

    « Depuis leur arrivée au pouvoir en Espagne en 2004, des socialistes se sont efforcés en apparence de maintenir une position distante dans le conflit du Sahara Occidental, mais dans les coulisses ils ont appuyé et même proposé au Maroc de le conseiller sur la façon d’élaborer sa proposition d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine », affirme le journaliste Ignacio Cembrero dans un article intitulé « L’Espagne appuyait, dans le conflit du Sahara, une solution favorable au Maroc ».

    « Des dizaines de câbles de l’ambassade américaine à Madrid, Rabat et Paris, font ressortir une ambiguïté apparente de la position espagnole sur le conflit du Sahara, certains câbles la décrivent comme « confuse », mais finalement l’Espagne s’aligne, avec nuance, sur les thèses marocaines », ajoute le journal.

    Malaise Algérien

    « Les socialistes espagnols n’ont pas été honnête avec les Sahraouis », aurait affirmé le président algérien en août 2005 au Sénateur US, Richard Lugar, président du comité des relations extérieures du Sénat qu’il avait reçu à Alger.

    Selon « El Pais », cette phrase illustre le malaise de l’Algérie à l’égard de la politique extérieure des successifs gouvernements socialistes depuis six ans, d’où la hausse de 20 pc du gaz algérien à destination de l’Espagne, décrétée de façon unilatérale.

    « D’aucuns estiment que cette hausse subite du gaz algérien serait en relation avec les commentaires faits par Zapatero durant sa dernière visite au Maroc », selon une note confidentielle de l’ambassadeur US, Eduardo Aguirre.

    L’Espagne propose au Maroc de l’aider à élaborer sa proposition d’Autonomie

    Après avoir rejeté le plan de James Baker pour le Sahara qui avait obtenu l’aval du conseil de sécurité de l’ONU, Rabat est arrivée à la conclusion qu’il ne suffisait plus de dire « Non » et qu’elle devait présenter une contre-proposition à savoir son projet d’autonomie qui est sorti au grand jour en 2007.

    Dès les premiers moments, l’Espagne a appuyé le Maroc dans cette direction. « Le Maroc doit présenter un plan crédible d’autonomie », aurait affirmé l’ambassadeur espagnol à Rabat, Luis Planas à son homologue américain, Thomas Riley en 2006. « Mais avant de se prononcer sur ce plan, le gouvernement espagnol doit d’abord l’examiner. Mais entre temps, il aidera le Maroc à se sentir à l’aise et l’appuiera à rédiger un projet sérieux », toujours selon Planas.

    La même année, Miguel Angel Moratinos, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, élabore « un non papier » comme on l’appelle dans le jargon diplomatique, c’est à dire un document sans entête où sont écrites quelques idées sur le Sahara, et le remet aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Dans ce document, l’exécutif espagnol propose d’abandonner les termes de « décolonisation, souveraineté et indépendance » et de les substituer par des termes comme « régionalisation, autonomie et autogouvernement ». Il suggère pour le Sahara « une solution similaire à celle donnée par l’Espagne à la Catalogne ».

    La proposition d’autonomie marocaine n’enthousiasme pas le gouvernement espagnol

    Une délégation marocaine de haut niveau se rend à Madrid et dans d’autres capitales en février 2007 pour faire connaître le plan d’autonomie que Rabat voulait convertir en le principal axe de la négociation avec le Polisario. Le projet en question faisait référence au modèle d’autonomie espagnol et Allemand, mais sans entrer dans les détails. La proposition marocaine n’a pas enthousiasmé la diplomatie espagnole et Moratinos aurait même demandé aux marocains d’être plus généreux.

    Le conseiller politique de l’ambassade d’Espagne à Rabat a invité ses homologues de France, Usa, Royaume Uni et l’Allemagne, à une réunion d’évaluation le 14 mars 2007 : « notre amphitryon espagnol n’était pas du tout content (de la proposition marocaine », signale son homologue US Craig Karp, dans une note confidentielle.

    Mais les nombreuses conversations maintenues entre les diplomates US et espagnols sur le Sahara font ressortir « la coïncidence de leurs points de vue : les deux puissances sympathisent, avec des nuances, avec la proposition d’autonomie. L’Espagne, par contre, se montre, critique envers la France à qui elle reproche son alignement aveugle envers le Maroc ce qui l’empêche d’exercer efficacement son influence ». Jacques Chirac et « plus pro-Marocain que le Roi du Maroc », aurait ironisé Bernardino Leon, après avoir été nommé comme numéro deux du ministère espagnol des AE.

    Bernardino et le ministre Moratinos ont essayé en 2004 que « Paris se rapproche de la neutralité, mais sans réussir ».

    Jacques Chirac et Nicolas Sarkosy ont été les partisans inconditionnels du Maroc. Même Yassine Mansouri, le chef du plus puissant service secret marocain (DGED) aurait reconnu devant Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara que « Rabat avait indiqué à Sarkosy qu’il serait préférable pour la France de ne pas être perçue comme trop pro-marocaine en relation avec le Sahara Occidental « .

    Les deux « Non » de Zapatero au Roi Mohammed VI

    Par deux fois, le président du gouvernement espagnol, José Luis rodriguez Zapatero aurait dit « non » au monarque Alaouite. La première fois à Oujda, à 13 km de la frontière avec l’Algérie lorsque le Roi du Maroc l’avait reçu en 2008 et voulait que son invité espagnol fasse une déclaration en faveur de la réouverture des frontières que l’Algérie maintient fermée depuis 2004, en vain, selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat.

    Durant cette même visite, Zapatero aurait proposé ses bons offices pour une médiation entre l’Algérie et le Maroc, chose que le souverain marocain aurait décliné : « le moment n’est pas approprié », lui aurait répondu le Roi Mohammed VI. D’autres chefs Etats notamment Jacques Chirac et le président Russe Vladimir Poutine, auraient proposé eux aussi leurs bon offices mais en vain.

    Le deuxième « non » opposé par l’exécutif Zapatero remonte à seulement quelques jours lorsque la ministre espagnole des AE, Trinidad Jimenez a plaidé « pour la première fois », pour que « la Minurso s’occupe également de la question des droits de l’Homme » au Sahara, après l’assaut et le démantèlement du campement de protestation Sahraoui.

    Aznar et le Maroc

    « Le politicien espagnol qui a le plus appuyé l’administration du président US George Bush a été l’unique à être en désaccord avec le rôle au Maghreb. Début 2007, lorsque Rabat avait commencé à présenter au monde son plan d’autonomie, José Maria Aznar aurait déclaré +catégoriquement+ à l’ambassadeur US à Madrid que la politique de l’Usa de se rapprocher du Maroc était +une mauvaise idée+. Si Washington fait des concessions à Rabat et lui propose assistance, le Maroc +abusera de ces choses+ », l’aurait-il averti.

    La visite des Rois d’Espagne à Ceuta et le fait qu’elle ait coïncidé avec la célébration de la marche verte rend furieux le Maroc

    Bien que le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri aurait assuré à Moratinos, en visite au Maroc en octobre 2007 pour préparer et sonder la réaction marocaine sur la future visite des Rois d’Espagne à Sebta et Mellilia, que « les choses vont rester les mêmes » (Business as usual), selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 7 novembre 2007, « la réaction furieuse » du Maroc avait pris par surprise les diplomates espagnols à Rabat.

    Cette réaction stridente a été probablement exacerbé car la visite de Juan Carlos a commencé le 5 novembre, la veille de la célébration de la marche verte, selon l’ambassade US qui s’est demandé si « l’Espagne avait choisi exprès cette date-là ».

    Rabat a géré de façon « désastreuse » le cas Aminatou Haidar

    Selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 18 décembre 2009, le Maroc avait géré de « façon désastreuse » le cas de Aminatou Haidar. « Finalement, le gouvernement marocain a mis trop tardivement fin à ce terrible épisode », selon Robert Jackson, le numéro deux de l’ambassade US, qui aurait affirmé que  » sa gestion agressive de cette affaire et sa démarche diplomatique maladroite ont mis en péril les relations avec l’Espagne et avec d’autres alliés ».

    Les résultats de cette affaire ont rendu le gouvernement marocain « furieux » et « durement secoué », selon l’ambassade, qui affirme que « la colère et les doutes du gouvernement marocain étaient surtout dirigés contre l’Algérie.

    La gestion de cette affaire par les autorités marocaines a été critiqué par des élites du pays, selon la consul US à Casablanca, Elisabeth Millard qui fait état de critiques contre Taieb Fassi Fihri à qui ses interlocuteurs marocains reprochait « de ne pas avoir mieux conseillé le Roi Mohammed VI sur les possibles conséquences et la réaction mondiale de l’expulsion » de Aminatou Haidar.

    Madrid, 14 Déc 2010 (MAP)

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Autonomie #Zapatero

  • Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne – Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Gonzalez Laya, Aminatou Haidar, Sahara Occidental, Ignacio Cembrero,

    Plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols « cibles possibles du logiciel espion Pegasus ».
    La fuite de données révèle l’ampleur de la surveillance potentielle exercée par le client de NSO Group, qui serait le Maroc.

    Selon la fuite de données au cœur du projet Pegasus, plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols ont été sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par un client de NSO Group qui serait le Maroc.

    Les détails de l’ampleur du ciblage apparent sont apparus alors que la plus haute cour pénale d’Espagne a ouvert une enquête sur la façon dont les téléphones portables du premier ministre, Pedro Sánchez, et de la ministre de la défense, Margarita Robles, ont été infectés par le logiciel espion Pegasus l’année dernière.

    Le gouvernement espagnol a refusé de spéculer sur l’identité des auteurs de ces attaques « illicites » et « externes », dont il a révélé l’existence lundi lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte.

    Le Premier ministre aurait été pris pour cible en mai et juin de l’année dernière, une période particulièrement turbulente pour la politique espagnole. Non seulement l’administration Sánchez préparait les grâces controversées et profondément divisées de neuf dirigeants indépendantistes catalans emprisonnés pour leur rôle dans la tentative de sécession manquée en 2017, mais l’Espagne était également engagée dans une dispute diplomatique tendue avec le Maroc.

    Les sélections de numéros de téléphone mobile qui auraient été effectuées par le Maroc ont eu lieu en 2019, selon les horodatages figurant dans les données, qui comprennent plus de 50 000 numéros d’individus sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par les clients de l’ONS dans le monde entier.

    Un numéro de portable espagnol appartenant à Aminatou Haidar, une éminente militante des droits de l’homme originaire du Sahara occidental, a été inclus dans la base de données ayant fait l’objet de la fuite et s’est avéré avoir été ciblé par Pegasus en remontant jusqu’en 2018, selon une analyse d’Amnesty International. Des traces du logiciel espion Pegasus, qui est vendu par la société israélienne NSO Group, ont également été trouvées sur un deuxième téléphone appartenant à Haidar pas plus tard qu’en novembre 2021.

    Un numéro de portable espagnol du journaliste Ignacio Cembrero – dont le travail est axé sur le Maghreb – figurait également dans la base de données du projet Pegasus.

    L’inclusion de plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols sélectionnés par un client que l’on pense être le Maroc n’indique pas que chaque numéro a été ciblé ou piraté. Mais elle indique que le client était apparemment actif dans la recherche de cibles possibles pour la surveillance en Espagne.

    L’ONS a déclaré que le fait qu’un numéro apparaisse sur la liste qui a fait l’objet d’une fuite n’indique en aucun cas qu’il a été ciblé pour une surveillance à l’aide de Pegasus. NSO a également déclaré que la base de données n’avait « aucune pertinence » pour l’entreprise.

    Le Maroc a précédemment nié avoir espionné des dirigeants étrangers à l’aide de Pegasus, et a déclaré que les journalistes enquêtant sur NSO étaient « incapables de prouver que [le pays avait] une quelconque relation » avec NSO.

    Mais une analyse des enregistrements divulgués a montré que le Maroc semblait avoir listé des dizaines de responsables français comme candidats à une éventuelle surveillance, y compris le président Emmanuel Macron.

    NSO a déclaré que ses logiciels d’espionnage ne sont vendus à des clients gouvernementaux qu’à des fins d’enquête sur des crimes graves et le terrorisme. Elle a déclaré enquêter sur les allégations légitimes d’abus et a fermement nié que Pegasus ait jamais été utilisé pour cibler Macron.

    Les attaques ont été révélées alors que le gouvernement espagnol continue de faire face à des questions sur la façon dont Pegasus aurait été utilisé pour surveiller des dizaines de membres du mouvement indépendantiste catalan, dont le président de la région du nord-est de l’Espagne, Pere Aragonès, et trois de ses prédécesseurs.

    Le gouvernement régional indépendantiste catalan a pointé du doigt le centre national de renseignement espagnol (CNI), qui assure que ses opérations sont supervisées par la Cour suprême et qu’il agit « en pleine conformité avec le système juridique et dans le respect absolu des lois applicables ».

    Mardi, un juge de l’Audiencia Nacional espagnole a annoncé le début d’une enquête sur « un possible délit de découverte et de révélation de secrets » lié à l’utilisation de Pegasus pour infecter les appareils de Sanchez et de Robles.

    Des rapports médiatiques récents suggèrent que le téléphone d’un troisième homme politique – le ministre espagnol des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya – a également été ciblé par une sorte de logiciel espion en mai de l’année dernière.

    La dispute entre l’Espagne et le Maroc est survenue après que le gouvernement de Madrid ait permis à Brahim Ghali, un leader indépendantiste du Sahara Occidental, d’être traité pour Covid-19 en Espagne.

    Au cours des jours suivants, alors que plus de 8 000 personnes ont traversé le Maroc pour rejoindre l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta, l’ambassadeur de Rabat à Madrid a semblé tracer une ligne entre le traitement de Ghali et l’afflux de migrants, avertissant que certaines actions avaient des conséquences qui « doivent être assumées ».

    Lors d’une conférence de presse hebdomadaire à Madrid mardi, le porte-parole du gouvernement espagnol a refusé de commenter la possibilité que le Maroc soit à l’origine de l’attaque du Pegasus, et l’effet qu’une telle action pourrait avoir sur les relations diplomatiques.

    « C’est un peu hypothétique de parler de ce que pourraient être les conséquences – si nous sommes capables de trouver d’où vient l’attaque », a déclaré Isabel Rodríguez.

    « Mais ce qui est clair pour nous, c’est que cette attaque était externe et illicite. Ce sont les certitudes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour prendre des décisions à l’heure actuelle. »

    Le gouvernement a exclu tout espionnage interne, ajoutant que le ciblage devait provenir de l’étranger, car toute surveillance de ce type en Espagne aurait nécessité une autorisation judiciaire.

    M. Rodríguez a déclaré que le gouvernement n’avait rien à cacher et a promis de collaborer pleinement à toute enquête judiciaire, « y compris en déclassifiant les documents pertinents si cela s’avérait nécessaire ».

    Mardi, le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Sánchez a rejoint les trois partis de la droite espagnole en opposant son veto à une enquête parlementaire sur le scandale Pegasus.

    Un porte-parole du PSOE a déclaré que la commission parlementaire envisagée n’était pas nécessaire, car une enquête interne du centre national de renseignement espagnol était déjà en cours, de même qu’une enquête du médiateur public.

    La décision n’a pas été bien accueillie par les partenaires juniors du PSOE au sein de l’alliance d’extrême gauche et anti-austérité Unidas Podemos, ni par le parti indépendantiste catalan de la Gauche républicaine (ERC), dont le gouvernement minoritaire dépend au Parlement.

    Gabriel Rufián, le porte-parole de l’ERC, a qualifié l’utilisation de Pegasus de « scandale majeur » et a déclaré qu’il fallait enquêter.

    Le projet Pegasus est une collaboration d’investigation impliquant 16 médias partenaires, dont le Guardian, le Wire, le Washington Post et Le Monde, et est coordonné par l’association française à but non lucratif Histoires interdites.

    The Guardian, 03/05/2022

    #Espagne #Maroc #Espionnage #Pegasus #NSOGroup #PedroSanchez #MargaritaRobles

  • Sahara Occidental : Aminatou Haidar éclipsée par Sultana Khaya et sa sœur

    Depuis près de 7 mois, Sultana Khaya et sa sœur Lwaara mènent, depuis la ville de Boujdour, un combat titanesque contre l’occupation marocaine. Pour la première fois depuis l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc, il y a 45 ans, le drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique flotte sur le toit d’une maison en plein cœur des territoire sahraouis occupés. Et Il y est depuis plus de 200 jours.

    Les autorités d’occupation ont utilisé toute sorte de méthodes pour faire taire les deux sœurs et baisser le drapeau sahraouie. Des policiers en civil surveillent la maison 24h/24 et 7jours sur 7. Parmi leur arsenal, un lift pour arriver au toit et arracher les drapeaux des mains des deux vaillantes dames sahraouies (le lift est visible dans la vidéo).
    Les policiers ont jeté à l’intérieur de la maison des produits toxiques en vue de chasser la famille Khaya de chez elle. Les filles ont été violées avec de bâtons, giflées, battues et torturées avec cruauté par des éléments sans foi ni loi qui versaient leur haine viscérale sur deux femmes isolées et sans défense.
    Sultana a reçu deux convocations de la police judiciaire. Elle a refusé de s’y rendre. « Je ne reconnais pas leur autorité. Pour m’y rendre il faudra que ce soit avec les menottes », dit-elle.
    Les marocains sont en train de payer cher l’oeil de Sultana qu’ils ont arraché sous les coups de ses bourreaux. Aujourd’hui, il faudra qu’ils arrachent sa vie pour la faire taire. D’ailleurs, il l’a déclaré ouvertement : « Je cherche le martyre. Je veux inscrire mon nom dans la liste des martyrs qui ont donné leur vie pour la patrie sahraouie ».
    Sultana et Lwaara ont reçu des milliers de messages de solidarité et de compassion des campements des réfugiés et de la diaspora sahraouie en Europe. Elles mènent un combat sans précédent dans un territoire devenu une prison à ciel ouvert grâce à la protection dont jouit le Maroc de la part de certaines puissances internationales qui ont décidé de lui livrer le territoire sahraoui et sa population en guise de cadeau pour ses prétendus services.
    La bravoure et le courage de Sultana et sa soeur ont jeté dans les oubliettes le protagonisme et le leadership d’Aminatou Haidar. Désormais, le véritable combat de libération est mené par les sœurs Khaya.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Aminatou Haidar, Sultana Khaya, Lwaara Khaya, 

  • Aminatou Haidar, candidate au Prix Nobel de la Paix

    Navalny, l’OMS et Thunberg parmi les nominés pour le prix Nobel de la paix

    OSLO (Reuters) – Le dissident russe Alexei Navalny, l’Organisation mondiale de la santé et la militante pour le climat Greta Thunberg font partie des nominés pour le prix Nobel de la paix de cette année, tous soutenus par les législateurs norvégiens qui ont déjà choisi le lauréat.
    Des milliers de personnes, des parlementaires du monde entier aux anciens lauréats, peuvent proposer des candidats. Les nominations, qui se terminent dimanche, n’impliquent pas l’approbation du comité Nobel.
    Les législateurs norvégiens ont nommé le lauréat final chaque année depuis 2014, à l’exception de 2019, a déclaré Henrik Urdal, directeur du Peace Research Institute d’Oslo. «Le motif des dernières années est assez étonnant.»
    Le Comité Nobel norvégien, qui décide qui remporte le prix, ne commente pas les nominations, gardant secret pendant 50 ans les noms des nominateurs et des candidats non retenus.
    Mais les proposants peuvent choisir de révéler leurs choix.
    Selon une enquête de Reuters auprès des législateurs norvégiens, les nominés incluent Thunberg, Navalny, l’OMS et son programme COVAX pour garantir un accès équitable aux vaccins COVID-19 pour les pays pauvres.
    Thunberg a été désignée comme l’un des «principaux porte-parole de la lutte contre la crise climatique», le groupe de campagne qu’elle a co-fondé, Fridays for Future, a également reçu un signe de tête.
    Navalny, nommé par des universitaires russes, a été nommé pour ses «efforts pour une démocratisation pacifique de la Russie» par l’ancien ministre norvégien Ola Elvestuen.
    La bataille contre le COVID-19 est à l’avant-plan, y compris une nomination pour l’alliance du vaccin GAVI.
    D’autres noms sont les militants biélorusses Sviatlana Tsikhanouskaya, Maria Kolesnikova et Veronika Tsepkalo pour leur «combat pour des élections justes et une inspiration pour une résistance pacifique», a déclaré un des candidats, Geir Sigbjoern Toskedal.
    Une autre, Jette Christensen, a également nommé le Comité Helsinki hongrois, un groupe de défense des droits de l’homme, et IUSTITIA, un groupe de juges polonais défendant les droits civils.
    «Ma nomination cette année est … pour la lutte pour préserver la démocratie en tant que forme de gouvernement en Europe», a déclaré Christensen.
    La liberté d’information est un thème récurrent avec des nominés, notamment le Comité américain pour la protection des journalistes; l’ancien journaliste de Charlie Hebdo Zineb el Rhazoui; site d’information Hong Kong Free Press, le réseau international de vérification des faits basé aux États-Unis et Reporters sans frontières (RSF) basé à Paris.
    Parmi les autres nominés figurent l’ancien président américain Donald Trump, l’OTAN et l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
    Également sur la liste, Aminatou Haidar, pour sa campagne pacifique en faveur d’un Sahara occidental indépendant, la Station spatiale internationale et le Mouvement scout international.
    Le lauréat 2021 sera annoncé en octobre.
    (GRAPHIQUE – Distribution des prix Nobel: ici )
    Source : Reuters, 31 jan 2021
    Tags : Sahara Occidental, Aminatou Haidar, Prix Nobel de Paix,  Greta Thunberg, Alexei Navalny, l’Organisation mondiale de la santé, OMS,