Étiquette : Amira Bouraoui

  • Algérie : Le cas de Bouraoui s’aggrave, et Paris se tait

    Tags : France, Emmanuel Macron, Algérie, Amira Bouraoui, Maroc,


    Jusqu’à présent, et malgré le fait que près d’une semaine s’est écoulée depuis l’affaire brûlante de l’exfiltration d’Amira Bouraoui, la partie française n’a pas osé faire de commentaire sur cette question, ce qui a conduit la partie algérienne à convoquer l’ambassadeur, Said Moussi, de son travail à Paris pour des consultations, ce qui indique que les autorités françaises n’ont trouvé aucune justification qui puisse être énoncée.

    Le porte-parole officiel du ministère français des affaires étrangères, François Delmas, interrogé plus tôt sur la position de son pays concernant le rappel par l’Algérie de son ambassadeur à Paris, a refusé de commenter, mais a ajouté pour confirmer que la partie française s’engage à « continuer à œuvrer pour consolider nos relations bilatérales dans le cadre d’un partenariat renouvelé », selon ses termes.

    Les autorités françaises n’ont-elles pas conscience de la gravité de ce que la DGSE a fait ? C’est peut-être le cas, du moins chez certaines de ses élites diplomatiques, ce qui, si cela se confirme, creuserait le fossé entre les deux pays et augmenterait le niveau de tension des relations bilatérales après quelques mois de stabilité.

    L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, estime que les agissements des autorités de son pays dans l’affaire Amira Bouraoui touchent au cœur du travail des missions diplomatiques. Il va même jusqu’à minimiser la question en affirmant que l’aggravation de la crise entre l’Algérie et Paris est une « invention de la presse algérienne ». Il ne considère même pas qu’il s’agit d’une « affaire ».

    M. Driencourt déclare : « Si l’on en croit la presse algérienne, les relations algéro-françaises ont été endommagées, alors que je ne considère pas cela comme une affaire. La question de la contrebande a été inventée par les Algériens (Amira Bouraoui). Mais je ne pense pas que les services secrets français aient un rôle à jouer dans cet incident, car cela ne fait pas partie de leurs attributions », a-t-il déclaré sur le site de la chaîne française TV5.

    Pour l’ancien ambassadeur de France en Algérie, tout ce qui compte, c’est que ce que la France a fait, n’a pas dépassé l’exercice de son droit à la « protection consulaire » pour une personne de nationalité française. Et si Paris ne l’avait pas fait, il lui aurait été reproché de ne pas exercer cette protection à sa guise.

    C’est ainsi qu’un diplomate français qui a été deux fois ambassadeur en Algérie voit l’affaire Bouraoui. Il y a donc un large fossé entre les interprétations des deux parties sur ce qui s’est passé la semaine dernière, et ce fait prolongerait la crise.

    La partie algérienne est pleinement convaincue que ce que Paris a fait est un acte qui ne repose sur aucune justification légale ou coutumière et considère que la participation de diplomates, de fonctionnaires consulaires et d’agents de sécurité français au trafic illégal d’un citoyen algérien recherché par la justice est une atteinte à la souveraineté nationale.

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    #France #Algérie #Amira_bouraoui #Macron #Tebboune #Maroc

  • Macron, a-t-il validé l’exfiltration ?

    Tags : France, Algérie, Tunisie, Amira Bouraoui, ex-filtration, Emmanuel Macron,

    L’Algérie a réagi mercredi 8 février en rappelant son ambassadeur à Paris et en dénonçant une «exfiltration clandestine » d’une ressortissante algérienne et « une violation de la souveraineté nationale ».

    Mais alors que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ordonnait le rappel en consultations de l’Ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat », la réaction de la France est intervenue plus tardivement, jeudi 9 février, par le biais du porte-parole du ministère français des affaires étrangères, François Delmas.

    Le diplomate français , a déclaré : « Pour notre part, nous entendons continuer à travailler à l’approfondissement de notre relation bilatérale ». Au sujet du rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, le porte-parole s’est refusé à tout commentaire, en disant que c’est « une décision algérienne qu’il ne m’appartient pas de commenter ».

    Le même porte-parole n’a pas non plus voulu faire de commentaires « sur cette situation individuelle » mais a tenu à rappeler qu’Amira Bouraoui était « une ressortissante française et qu’à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire ».

    Pour Paris, tout est « normal » : « Il s’agit d’une procédure qui ne ressort d’aucune manière de l’ordinaire », a-t-il également réagi.

    François Delmas n’a pas non plus voulu répondre à la possibilité que ce conflit algéro-français remette en question la visite du président Tebboune programmée pour le mois de mai.

    Donc, Paris estime que les choses sont « normales » et que l’action qui a mis en colère Alger, s’inscrit dans le cadre d’une procédure qui ne ressort d’aucune manière de l’ordinaire.

    Aux questions légitimes de l’Algérie, la France a apporté les mauvaises réponses, rallongeant malheureusement la vie d’un conflit que l’Elysée aurait pu – et dû – éviter.

    L’Express, 12(02/2023

    #Algérie #France #Amira_bouraoui #Macron

  • Qui cherche la rupture définitive entre l’Algérie et la France?

    Tags : Algérie, France, Amira Bouraoui, exfiltration, Tunisie, Maroc,

    La barbouzerie française ne cache plus son jeu. Elle s’affiche au grand jour. Elle est sur le point d’atteindre son objectif qui est d’arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises.
    Voilà qu’une femme exfiltrée vers la France, qui n’est ni journaliste, ni militante, et qui n’est rien du tout, et 48 heures après, on lui offre les plateaux et on l’invite à s’exprimer sur des chaines de TV publiques.

    Ceci est la preuve que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur «khabardji» dont l’objectif recherché est désormais clair.

    Que ces gens-là sachent que si la France envisage qu’elle peut refaire, en 2023, un scénario comme la baie des cochons, alors là ils se sont complètement trompés d’adresse.

    Tout le monde sait qu’au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française.

    Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les «khabardji» et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen.

    Il est désolant que tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin.

    Ahmed Bensaâda «le modus operandi n’est pas du tout anodin»

    L’analyste et expert dans les questions géopolitiques Ahmed Bensaâda a indiqué jeudi à Alger que l’exfiltration de la dénommée Amira Bouraoui vers la France depuis la Tunisie affirme «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin».

    Intervenant sur les ondes de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Bensaâda, a précisé que «le financement de certains médias comme Radio M par le Quai d’Orsay n’est plus à démontrer», en rappelant que la dénommée Amira Bouraoui qui n’a absolument rien n’avoir avec la profession de journaliste, «était restée à la barre de Radio M même après la fermeture de ce pseudo média en contribuant dans des émissions très biaisées sur l’Algérie». Bensaâda a fait savoir que «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin (..) Il a certainement fait intervenir les autorités françaises au plus haut niveau».

    Bouslimani: présenter la dénommée Amira Bouraoui comme «journaliste» est une fausse allégation

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, mercredi, tout lien entre la dénommée Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Dans une déclaration à l’APS, le ministre de la Communication a précisé que la dénommée Amira Bouraoui, qui est poursuivie dans une affaire de droit commun, n’a absolument aucun lien avec la profession de journaliste, s’étonnant de la fausse allégation la présentant comme «journaliste», dans le sillage des réactions autour de l’exfiltration clandestine et illégale de cette ressortissante algérienne de la Tunisie vers la France.

    Hacene Kacimi : L’exfiltration clandestine de Bouraoui vers la France a été organisée par des «réseaux subversifs à la solde de l’étranger»

    L’exfiltration clandestine et illégale de la ressortissante algérienne Amira Bouraoui de la Tunisie vers la France a été organisée par des réseaux subversifs à la solde de l’étranger, a indiqué jeudi l’expert en questions géopolitiques, Hacene Kacimi, estimant que cela relevait d’une «affaire scandaleuse» qui remet en cause les règles et usages des relations internationales.

    S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Kacimi a indiqué que «ce sont des réseaux subversifs à la solde de l’étranger qui ont organisé la fuite d’Amira Bouraoui de manière illégale», précisant que cet acte vise à «mettre en échec les procédures judiciaires qui sont en cours au niveau de la justice algérienne».

    Il a soutenu que «l’exfiltration de cette ressortissante algérienne à partir de la Tunisie vers la France a été effectuée dans des conditions qui restent toujours à clarifier», ajoutant que cela «implique et prouve qu’elle a également été aidée et financée à partir d’Alger».

    «C’est une affaire scandaleuse qui remet en cause les règles et usages des relations internationales», a souligné M. Kacimi, estimant que «nous sommes en présence d’une véritable légion étrangère qui est en train d’agir pour le compte d’un Etat étranger».

    Pour cet expert, «le statut de réfugiée, accordé de manière complaisante à Amira Bouraoui par la France, relève de l’hostilité», expliquant que «lorsque l’on soutient des personnages ayant fui l’Algérie de manière illégale et se sont installés sur le territoire français et à qui l’on a accordé le statut de réfugié de manière complaisante, ceci relève de l’hostilité».

    Dans ce sillage, M. Kacimi a mentionné «le retour des hostilités colonialistes à l’encontre de l’Algérie, faisant observer qu’il y a «des lobbys de colons qui croient encore en le retour de l’Algérie française».

    «Ces lobbys n’ont pas compris que l’Algérie actuelle n’est pas celle des années 1980 ou 1990 où il y avait des colons de la légion étrangère qui ont infiltré nos institutions et ont durement travaillé pour nous affaiblir», a-t-il soutenu.

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat, avait indiqué mercredi un communiqué de la présidence de la République.

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, pour sa part, tout lien entre Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Le MOUDAF condamne l’exfiltration illégale d’une ressortissante algérienne par la France
    Le Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France (MOUDAF) a condamné jeudi, l’exfiltration illégale par la France d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne, soulignant que la tenue de propos «offensant les règles de la République» ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté de l’Algérie.

    Cette ressortissante, «eu égard à ses propos offensant les règles de la République, ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté algérienne», a écrit le secrétaire général du MOUDAF, Nasser Khabat, dans une contribution, rappelant que l’Algérie compte parmi les pays profondément attachés à «la souveraineté et aux principes de non ingérence».

    «La citoyenneté ne peut devenir un passe-droit ou un alibi permettant l’offense aux valeurs de la République», a-t-il insisté, notant que «l’appartenance à un pays en ouvre les droits de jouissance mais impose le devoir de respect des règles de bonne gouvernance».

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné mercredi le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat.

    Cette décision intervient après la publication d’une note officielle par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans laquelle il a exprimé la condamnation ferme de l’Algérie suite à la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne.

    Ouest Tribune, 10/02/2023

    #Algérie #France #Amira_Bouraoui #Tunisie

  • Exfiltration de Bouraoui, Saïed critiqué en Tunisie

    Tags : Tunisie, Algérie, France, Amira Bouraoui,

    Les partis d’opposition en Tunisie ont critiqué le président Kais Saied après que la presse française a confirmé qu’il avait accordé à la militante algérienne Amira Bouraoui l’autorisation de voyager après des pressions de Paris.

    Le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar a passé un appel urgent à son homologue algérien Ramtane Lamamra pour tenter d’éviter une querelle diplomatique après que le journal français Le Monde a confirmé que Bouraoui avait d’abord été transféré dans un lieu sûr à l’ambassade de France à Tunis avant que l’ambassade n’obtienne l’autorisation. de Saied pour lui permettre de voyager en France au lieu de la déporter en Algérie.

    Abdelwahab Elhani, chef du parti Al Majd, a écrit : « Une autre crise diplomatique avec l’Algérie est apparue en raison du limogeage d’Othman Jerandi et d’une forte protestation officielle algérienne contre la France à propos de l’évacuation (secrète et illégale) d’un militant des droits de l’homme qui était présent en Tunisie et a été passée clandestinement par l’ambassade de France pour éviter de la livrer à l’Algérie.

    « Les autorités des mesures exceptionnelles en Tunisie ont préféré satisfaire la France lorsqu’elles ont permis à ses employés de procéder à ‘l’évacuation secrète et illégale’ », selon la partie algérienne, et satisfaire ensuite Alger en limogeant le ministre et en le présentant comme un bouc émissaire, a ajouté Elhani.

    « Matin et soir, Kais Saied se vante de la souveraineté nationale et accuse tous ceux qui ne sont pas d’accord avec son opinion et sa position de trahison. Alors qu’il a été le premier à trahir le voisin le plus proche lorsqu’il s’est coordonné par malveillance avec les services de sécurité d’un État étranger et reçoit des instructions d’un colonel du renseignement pour livrer un citoyen algérien affilié à ces services », a déclaré Rafik Abdessalem, ancien ministre et leader du mouvement Ennahda.

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    #Algérie #Tunisie #France #Amira_Bouraoui

  • L’Algérie indignée par l’évasion française d’un militante recherchée

    Tags : France, Algérie, Amira Bouraoui, Tunisie,

    Amira Bouraoui, l’une des principales dirigeantes des manifestations de masse de 2019 qui ont fait tomber le président algérien, s’est enfuie en France, déclenchant une querelle diplomatique.

    Médecin de formation, le journaliste et militant s’est vu interdire de quitter l’Algérie dans l’attente d’un procès en appel mais n’a pas été en détention.

    Titulaire d’un passeport français, elle se serait rendue illégalement en Tunisie puis en France avec une aide diplomatique.

    L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris pour cette affaire.

    Le ministère algérien des Affaires étrangères a accusé des diplomates français et d’autres personnels d’avoir participé « à l’évacuation illégale et secrète d’un ressortissant algérien ».

    Il a déclaré que l’incident était inacceptable et avait causé de graves dommages aux relations entre l’Algérie et la France, qui s’étaient récemment réchauffées après des décennies d’animosité.

    Bouraoui avait été condamné en 2021 à deux ans de prison pour « offense à l’islam » et insulte au président, mais faisait appel de la décision. Elle avait passé 11 jours en prison lorsque l’affaire a été portée devant le tribunal.

    Plus tôt cette semaine, elle a été arrêtée en Tunisie alors qu’elle tentait de prendre l’avion et a fait face à une audience d’extradition où un juge l’a libérée.

    Plus tard, elle a pu monter à bord d’un avion pour la France, où l’on rapporte qu’elle voulait aller rendre visite à son fils.

    Ni les gouvernements français ni tunisien ne se sont prononcés sur la question.

    L’Algérie a obtenu son indépendance de la France en 1962 après une guerre sanglante de sept ans, qui a mis fin à plus d’un siècle de domination coloniale.

    Les relations s’étaient en partie améliorées parce que la France cherchait de nouveaux fournisseurs de gaz alors que les pays européens boycottaient la Russie.

    Bouraoui était l’un des principaux dirigeants du mouvement antigouvernemental Hirak, qui a conduit le dirigeant de longue date Abdelaziz Bouteflika à démissionner en 2019.

    Son père Mohamed Saleh Bouraoui était un cardiologue bien connu et ancien officier supérieur de l’armée, qui dirigeait autrefois un hôpital militaire dans la capitale, Alger.

    Après le départ de M. Bouteflika, les protestations se sont poursuivies contre l’élite militaire, qui, selon les critiques, détient beaucoup de pouvoir dans la nation nord-africaine.

    Au cours des dernières années, les autorités algériennes ont renforcé la répression de la liberté d’expression, bloquant des sites Web et emprisonnant des journalistes.

    La station de radio sur laquelle Bouraoui animait une émission hebdomadaire, Radio M, a été interdite l’année dernière.

    BBC, 02/02/2023

    #Algérie #France #Amira_Bouraoui #Tunisie

  • Algérie : Amira Bouraoui condamnée à la prison ferme pour « offense à l’islam » et « atteinte à la personne du président de la République »

    Algérie : Amira Bouraoui condamnée à la prison ferme pour « offense à l’islam » et « atteinte à la personne du président de la République »

    La militante algérienne Amira Bouraoui a été condamnée, mardi 4 mai, à deux ans de prison ferme pour « offense à l’islam » et à la même peine pour « atteinte à la personne du président de la République », a indiqué une association d’aide aux détenus d’opinion. « Le verdict est tombé (…) dans le procès d’Amira Bouraoui: condamnation à deux ans de prison ferme pour la première affaire, et condamnation à deux ans de prison ferme pour la deuxième affaire », a rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. La gynécologue de 45 ans, mère de deux enfants de 12 et 16 ans, n’a pas été placée sous mandat de dépôt.

    « Atteinte aux préceptes de l’islam »

    Dans la première affaire jugée mardi, la militante était accusée d’ »atteinte aux préceptes de l’islam ». Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme. Elle devait répondre dans l’autre affaire d’ »outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », d’ »atteinte à la personne du président de la République » et de « diffusion d’informations susceptibles d’attenter à l’ordre public », selon le CNLD. Le parquet avait demandé trois ans ferme. En Algérie, les peines de prison ne se cumulent pas et en cas de multiples condamnations, c’est la peine la plus lourde qui est retenue. La défense doit déposer une requête en ce sens après le jugement en appel. Amira Bouraoui a déjà purgé une courte peine de prison lors d’un autre procès avant de bénéficier d’une remise en liberté provisoire le 2 juillet 2020, en même temps que trois autres figures de l’opposition.

    Opposante

    Figure de l’opposition de l’ère Bouteflika, elle s’est fait connaître en 2014 comme une des leaders du mouvement Barakat (« Ça suffit! »), qui s’opposait au quatrième mandat de l’ex-président déchu. Elle a ensuite activement pris part au mouvement de protestation populaire du Hirak qui a éclaté en février 2019. Le Hirak, qui a poussé Abdelaziz Bouteflika à démissionner, réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance en 1962. La condamnation d’Amira Bouraoui intervient dans un contexte d’intensification de la répression contre des militants du Hirak, des opposants politiques et des journalistes à l’approche des élections convoquées par le pouvoir en juin.

    Selon le CNLD, plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

    Franceinfo, 05 mai 2021

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