Étiquette : Andrea Cozzolino

  • PE : procédure d’urgence pour la levée d’immunité de Cozzolino et Tarabella

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Andrea Cozzolino, Marc Tarabella, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Le Parlement européen a engagé une procédure pour lever l’immunité parlementaire de Marc Tarabella (PS) de Belgique et d’Andrea Cozzolino d’Italie. Tous deux sont impliqués dans le scandale de la corruption. A la demande de la justice belge, la présidente du Parlement, Roberta Metsola, a engagé une procédure d’urgence. 

    Marc Tarabella et Andrea Cozzolino seraient tous deux impliqués dans le soi-disant Qatargate, dans lequel l’État du Golfe du Qatar et le Maroc auraient soudoyé des élus européens et/ou leurs employés. Dans cette affaire, quatre personnes ont déjà été arrêtées, dont la Grecque Eva Kaili, qui a depuis été suspendue en tant que vice-présidente du Parlement européen.  

    Tarabella et Cozzolino ont déjà été suspendus en tant que membres du Groupe socialiste des socialistes européens et en tant que membres du Parti socialiste et du Partido Democrático respectivement.  

    La présidente du Parlement, Roberta Metsola, va maintenant soumettre sa demande au Parlement européen pour la levée de l’immunité des deux messieurs. Cela se fera lors de la prochaine session plénière du 16 janvier. Après cela, la commission parlementaire compétente doit encore traiter le projet. Metsola a demandé un traitement urgent du dossier. La décision effective sur la levée de l’immunité est prévue pour le 13 février.

    Selon des documents qu’ont pu consulter Le Soir et La Repubblica, l’eurodéputé S&D Andrea Cozzolino, son assistant Francesco Giorgi et Antonio Panzeri auraient été en contact avec la DGED et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.

    Les services de renseignement belges affirment dans leurs informations que Cozzolino a commencé son activité d’ingérence en faveur du Maroc à partir de 2019.

    Dans les dossiers de l’enquête, il y a aussi une autre mission de Cozzolino: celle de la commission spéciale créée au Parlement européen pour enquêter sur l’utilisation de Pegasus: selon les accusations précisément parce que le Maroc avait été accusé d’avoir utilisé des logiciels espions de fabrication israélienne.

    Selon ces mêmes documents, Francesco Giorgi soupçonne deux personnes d’avoir touché de l’argent via M. Panzeri : Cozzolino et belge Marc Tarabella. Ce dernier a été perquisitionné à son domicile en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, comme l’ont révélé Le Soir et Knack dimanche.

    Tarabella nie totalement avoir jamais reçu la moindre proposition, ni la moindre somme d’argent de qui que ce soit ».

    Tarabella est membre du Groupe d’Amitié UE-Maroc au Parlement Européen. En 2016, lui, Rachida Dati, Louis Michel et Gilles Pargneaux ont fait circuler une déclaration écrite à l’intérieur du Parlement européen, dans laquelle ils demandent à leurs collègues de «soutenir» leur action visant à «garder le royaume du Maroc comme partenaire stratégique de l’Union européenne». Les initiateurs de cette opération de lobbying pro-Makhzen se sont convertis en «secrétaires» du roi Mohammed VI, dédiant leur permanence à Bruxelles à la collecte des signatures.

    Tarabella est né en Belgique dans une famille d’origine italienne, député européen depuis 2014. Il a également la carte d’Articolo Uno, le même parti auquel Panzeri a adhéré après avoir quitté le Parti démocrate.

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  • Euro-corruption, cadeaux et hôtels de luxe : les faveurs du Maroc pour le « cher ami » Panzeri

    Tags : Parlamento europeo, Antonio Panzeri, Maroc, Francesco Giorgi, Andrea Cozzolino, corruption, Eva Kaili,

    A l’hôtel Mamounia de Marrakech avec les valises pleines de cadeaux du patron de la DGED, le contrespionnage marocain

    BRUXELLES – Première photo : mai 2018. A l’intérieur du Parlement européen sourire en faveur d’un photographe Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino et Abderrahim Atmoun . Ils diront : « Le Maroc et l’Union européenne ont et auront toujours de meilleures relations ». Deuxième scène : l’hôtel Mamounia, le plus beau de Marrakech, parmi les meilleurs du monde. Antonio Panzeri débouche une bouteille à côté de ses amis, sa famille qu’il a amenée pour fêter ça. L’ambassadeur a rempli leurs valises de cadeaux. « Maman, comment diable pouvons-nous apporter le cadeau d’Atmoun? » demande la fille. Troisième scène : quartier général de la DGED, les services secrets marocains. Le ministère des Affaires étrangères a demandé des informations sur ce Panzeri qui revient souvent dans une série de rapports diplomatiques. Le fonctionnaire écrit : « Antonio Panzeri, notre cher ami ».

    Hotel La Mamounia

    Pour mieux lire le Qatargate , pour aller au début de cette histoire, il faut quitter le Qatar. Et déménager au Maroc, en se déplaçant entre Rabat et Marrakech. Et Bruxelles. Le grand scandale a commencé ici. Les documents d’instruction du parquet belge l’expliquent bien, qui racontent comment les premiers apports aux services belges sont venus du Maroc. Ou plutôt, le Maroc. En effet, un service étranger – probablement espagnol – informe les Belges que le Maroc peut compter au sein du Parlement européen sur un groupe d’influence au sein du Parlement, et notamment sur le groupe socialiste, qui fait du lobbying pour le pays nord-africain. Ils indiquent à l’ambassadeur Abderrahim Atmoun, l’un des intermédiaires de l’organisation, et ils désignent le nom d’un troisième homme, Mohamed Belharache , comme intermédiaire.

    C’est alors que la première ampoule s’allume pour les hommes du service belge. Ils se rendent compte que le nom de Belharache est dans leurs bases de données. C’est le même qui quelques mois plus tôt avait été interpellé à Paris avec une mallette de documents secrets à l’aéroport d’Orly, où il avait soudoyé un policier. Il est possible qu’il menait une opération de contre-espionnage. Quelqu’un, à ce moment-là, demande plus d’informations aux Espagnols. Qui restent vagues. Signalant, un seul cas, sur lequel ils travaillaient : en juillet 2021, ils avaient recueilli la plainte de Miguel Urban, l’un des eurodéputés de gauche, qui suit le plus activement la question marocaine. Et notamment la délicate affaire du Sahara Occidental. Urban a toujours été très dur envers le Maroc et en juillet 2021 il avait subi une désagréable visite chez lui. Sa suspicion, disait-il alors et confirme aujourd’hui, que la main était celle des services marocains.

    Alors : les Espagnols préviennent les Belges. Les Belges contactent les Français et demandent des confirmations, qui viennent aussi des Polonais, sur le rôle d’Atmoun. Le nom de Panzeri trouve de plus en plus de force. À ce moment-là, les Belges essaient de trouver un interlocuteur même avec nos services. Mais – une raison qui crée beaucoup d’embarras aujourd’hui, et aussi de déception dans nos appareils : ils sont certains qu’avec une plus grande collaboration, même au niveau judiciaire, des informations meilleures et plus précises auraient déjà pu être obtenues dans cette phase – ce qui arrive est très partiel : c’est-à-dire qu’ils demandent des informations sur Panzeri et Giorgi. Mais sans expliquer l’objet de la question, sans faire référence au grand réseau de corruption suspecté. Collectées toutes les informations, le Vsse, les services de renseignement belges, décide de faire une descente dans la maison Panzeri pour voir si leurs infos étaient bonnes. Nous sommes le 12 juillet, l’ancien eurodéputé a quitté Bruxelles, en direction de la mer.

    « Bingo ! » Une fois à l’intérieur de la maison, les agents ont dit à Francisca Bostyn (en Belgique, comme en Italie, une femme dirige les Services) qui était connectée à distance. Devant eux, ils ont une valise pleine de billets : ils sont sept cent mille euros. Deux cents de plus que ceux qui, cinq mois plus tard, se retrouveront face au moment du blitz chez « Antonio, le cher ami » du Maroc.

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