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  • Algérie : Le Parlement de tous les suspenses

    LÉGISLATIVES DU 12 JUIN / LE TAUX DE PARTICIPATION NATIONAL ÉTAIT DE 14,47 À 16H00 : L’Assemblée de tous les suspenses

    Les Algériens étaient convoqués hier pour élire les représentants de la future Assemblée populaire nationale issue de l’Algérie nouvelle prônée par le président de la République depuis son élection à la tête de l’État. Une révolution des mœurs politiques nationales pour un rendez-vous électoral qui a engagé, pour la première fois, un nombre incalculable de listes indépendantes (1 208) devançant de loin les partis politiques (1 080 listes).

    Cette recomposition de fond comme de forme de la deuxième Chambre du parlement national se voit déjà attribuée le qualificatif commun de « mosaïque politique ». Ceci, dans la mesure où, hormis les traditionnels partis dits nationalistes d’un côté et islamistes de l’autre, les Algériens auront à découvrir de nouvelles têtes sous la bannière de la société civile. « Apolitiques » pour les plus critiques et « technocrates » pour les voix modérées.

    Au-delà de l’aspect politique, c’est aussi le déroulement du scrutin qui tient en haleine l’opinion publique, sachant que jusqu’à 16H00 de cette longue journée empreinte de suspense, le taux de participation était de 14,47% à l’échelle nationale et de seulement 4,09 % pour la communauté nationale à l’étranger. Une participation « faible » qui a fait comprendre d’ailleurs au président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, qu’il serait plus judicieux de prolonger l’opération de vote d’une heure dans l’ensemble des wilayas du pays. Alors qu’ils devaient être fermés à 19H00, les bureaux de vote ont été laissés ouverts jusqu’à 20H00. Le chef de l’ANIE a motivé cette décision par « les conditions climatiques sévères » qui sévissent dans certaines régions du pays.

    Pour rester un peu dans la logique des chiffres, l’évolution du taux de participation a fait que l’on est passé d’un niveau arrêté à 3,78 % à 10H00 à 10,02% arrêté 13H00 pour atteindre 14,47% à 16H00. Soit, en termes des électeurs, 3 402 720 voix sur un total d’inscrits de 23 522 322. Pour la communauté nationale à l’étranger, les premiers chiffres communiqués par Mohamed Charfi, depuis le QG de l’ANIE élu à Club des Pins, à l’ouest d’Alger, 3,11% de nos ressortissants ont voté dans la matinée, contre 3,70% de participation enregistrée à 13H00.

    S’agissant de la répartition du niveau de participation dans chaque wilaya, il convient de souligner qu’elle reste mitigée d’une région à une autre. Voire même une différence de taille entre les wilayas du Nord et celles du Sud. Bien que la comparaison reste aléatoire, dans la capitale par exemple, à 16H00 le taux de participation était de 8,54% alors qu’il était beaucoup plus à Illizi (44,13%) ou encore Tindouf (44,64%).
    Enfin, il convient de souligner que les résultats préliminaires de l’élection législatives de ce 12 juin devront être communiqués à partir d’aujourd’hui par l’ANIE.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 13 juin 2021

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  • Algérie : Avec le peuple et par les urnes

    Le jour «J» nous y sommes. En ce samedi 12 juin, ce sont des millions d’Algériens (plus de 24 millions) qui sont conviés à s’exprimer dans ces élections législatives. Des élections qui seront les troisièmes depuis le chute de l’ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika. Une présidentielle à la fin de l’année 2019, un référendum sur la nouvelle Constitution en novembre 2020, et maintenant ces Législatives pour renforcer les institutions élues du pays.

    Des institutions qui seront et doivent être le seule œuvre du peuple qui exerce à travers les élections son droit démocratique à choisir ceux qui doivent le représenter et défendre ses intérêts auprès de la représentation parlementaire. Un objectif et un vœu exprimés par les premiers marcheurs du hirak du 22 février qui ont toujours appelé à ce que ce soit le peuple qui décide et choisisse ses représentants à tous les niveaux.

    Une vérité qui coupe court avec les desseins de certains qui ont et veulent encore imposer des représentants à ce peuple. Des représentants qu’ils choisissent selon leur seule volonté, ignorant totalement le droit du peuple de choisir et de peser dans la vie politique, parlementaire, démocratique ou économique de son pays.

    Il faut comprendre une bonne fois pour toute, que le peuple algérien n’a plus besoin de tuteurs et qu’il est assez majeur, pour ceux qui l’ont oublié ou feignent de l’ignorer, pour choisir par lui même les hommes et les femmes qu’ils voudraient envoyer au palais de Zighoud Youcef pour le représenter et oeuvrer au grand changement de l’Algérie de demain.

    Les Algériens qui se dirigeront aujourd’hui vers les centres de vote, n’y vont pas uniquement pour voter pour tel ou tel nom, ou pour telle ou telle liste. Ils y vont pour l’Algérie, pour leur pays, et pour parfaire le parcours de l’édification des institutions démocratiques qui auront à bâtir une autre Algérie, débarrassée de toutes ses tares du passé, de la corruption, de la hogra, de l’injustice et de bien d’autres égarements qu’il s’agit de combattre dès aujourd’hui avec ces élections législatives de l’après hirak du 22 février 2019.

    L’heure est grave, mais l’espoir du changement est plus fort que tout, en ces temps où les enjeux et les défis sont très grands et où le pays doit faire face à des tentatives répétées de déstabilisation venant de parties qui ne veulent pas voir l’Algérie sortir de cette conjoncture et avancer avec conviction vers l’édification de la nouvelle Algérie qui se fera avec le peuple algérien et à travers les urnes.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, députés, chambre des représentants, parlement, APN,

  • Algérie : Les urnes de la citoyenneté

    La bataille de la confiance et de la légitimité est plus que jamais au cœur des urnes du changement. Aujourd’hui, plus de 24 millions de citoyens sont appelés à trancher en toute liberté sur le choix des candidats les plus méritants. Il s’agit fondamentalement de garantir, pour la première, une représentativité réelle qui ne doit absolument rien aux pratiques révolues du clientélisme, du sectarisme et du tripatouillage des urnes. Dans une compétition plurielle et à chances égales, les valeurs d’intégrité, de transparence et d’impartialité dictent le retrait du gouvernement de toutes les activités sur terrain pour mieux conforter le rôle central de l’Autorité nationale indépendante des élections aux missions constitutionnelles renforcées en matière d’organisation, de surveillance et de contrôle des sources de financement.

    Cette indépendance est garantie par le président de la République engagé dans le respect total de la Constitution et soucieux de réunir toutes les conditions juridiques et matérielles pour protéger le vote citoyen libre et l’expression démocratique des électeurs. «Vous êtes les garants de la confiance que placera le citoyen en ses institutions», a souligné le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en visite, à la veille du scrutin, au siège de l’Anie, à l’invitation de son président Mohamed Charfi.

    Le sursaut démocratique et patriotique, imposé par les défis du nouveau monde impitoyable, est une exigence à portée d’un scrutin régulier et intègre. Il y a 5 jours, du Sud profond aux représentations consulaires, la caravane du changement est partie pour consolider les bases de la nouvelle Algérie de la citoyenneté et de la compétence portée par une jeunesse et la société civile en acteurs incontournables. Les signes du renouveau sont perceptibles dans l’engouement des jeunes, la place prédominante des candidats indépendants et la participation de 28 partis lancés dans la course aux 407 sièges. A l’exception des apôtres de la violence et d’une infime partie d’une opposition, accrochée aux chimères d’une transition, la majorité active participe au changement pacifique par les urnes et au renforcement du front interne.

    Au lendemain du scrutin, la mobilisation citoyenne sonnera le glas des cercles des revanchards de tous bords, de la haine et de la discorde. Place donc à la nouvelle Algérie bien au-dessus des agitations stériles et des velléités de déstabilisation.

    Horizons,11 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021, scrutin, vote, Assemblée Populaire Nationale, APN, Parlement, députés, chambre des représentants,

  • Algérie : Quelle APN sortira des urnes ?

    Les élections législatives anticipées de ce 12 juin suscitent une grande curiosité de la part des Algériens en général et des observateurs en particulier.

    Un intérêt qui s’explique pour différentes raisons. Il y a d’abord le contexte politique puisque ces élections, anticipées, rappelons-le, interviennent suite aux événements qu’a connus le pays depuis l’année 2019 avec les grandioses manifestations qui ont mis fin au règne de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika et de son de régime suivies de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum sur la Constitutio du 1er novembre 2020 qui entre dans le cadre de l’agenda politique mis en route par le nouveau régime. Un agenda qui n’a pas suscité l’adhésion d’une partie de la classe politique qui a, par conséquent, boycotté cette démarche. Cette partie de la classe politique a maintenu le cap en appelant au boycott des législatives u en plaidant pour la non participation. D’où l’intérêt que suscite ce scrutin où sera observée à la loupe le taux de participation des électeurs. En ce sens le taux de participation constitue un enjeu majeur de ce rendez-vous électoral. C’est ainsi que durant la campagne électorale les partis politiques et les indépendants prenant part au scrutin n’ont eu de cesse d’appeler les Algériens à aller en masse aux urnes. Les partis qui ont boycottés le scrutin, interdits de faire campagne pour leur choix politique, ont néanmoins réitéré, à travers des communiqués, leur rejet de cette élection invitant par conséquent les Algériens à s’abstenir d’aller aux urnes. Cette élection aura aussi la particularité, et c’est aussi une conséquence de la révolution du 22 février, d’être totalement indécise.

    C’est à tout le moins ce que pensent nombre d’Algériens et d’observateurs. Il est vrai que pour la première fois depuis l’avènement du pluralisme politique en Algérie des partis, comme le FLN et le RND, ne partent pas dans cette course électorale avec les faveurs des pronostics. En effet, ces deux part s, qui ont dominé la scène politique nationale depuis l’ouverture politique, ont gagné toutes les élections depuis 1997. Que ce soit à l’Assemblée populaire nationale (APN) ou aux APC et APW ces deux partis ont toujours eu la majorité absolue dans ces assemblées élues. Cette hégémonie sans partage, dénoncée sans cesse par l’opposition qui y voyait là la conséquence de la fraude électorale, a été ébranlée justement par le soulèvement du 22 février 2019.

    Dès lors honni par les algériens, ces deux partis politiques, qui étaient les piliers du règne de Bouteflika, sont devenus, même aux yeux du nouveau régime, très infréquentables. Discrédités donc ces deux partis, comme le considèrent les observateurs, n’auront pas la majorité comme de coutume. Ils risquent même, à moins d’une grosse surprise, de faire des scores ridicules. Cette nouvelle donne a ouvert l’appétit des autres partis et des indépendants qui croient que leur heure a désormais sonné. Ils nourrissent ainsi de grandes ambitions et n’hésitent d’ailleurs pas à l’afficher. Ainsi des partis comme le MSP et El Bina n’ont eu de cesse de clamer lors des trois semaines de la campagne électorale qu’ils vont remporter haut la main ces élections.

    Cela était impensable avant la chute de l’ancien régime où ces partis savaient d’avance que le FLN et le RND sortiront vainqueurs des urnes. Et d’ailleurs il n’y a pas que les islamistes qui nourrissent de l’ambition puisque même les indépendants en font de même. Et c’est ce qui expliquerait cette fièvre électorale come le prouve le nombre très élevé de listes électorales des indépendants. Ces nouvelles données font que les observateurs pronostiquent une future APN où aucun parti n’aura la majorité absolue. On prédit plutôt une présence hétéroclite de partis politiques et de listes indépendantes à l’APN. Cela reste à l’évidence des hypothèses car, en vérité, nul n’est en mesure de prédire avec exactitude l’issue du vote.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 10 juin 2021

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  • Algérie : grande, volatile et dépendante du pétrole

    Alger (AFP)

    Voici quelques faits clés sur l’Algérie, une nation nord-africaine de 44 millions d’habitants qui organise samedi des élections législatives au milieu d’un boycott par le mouvement de protestation anti-gouvernemental Hirak.

    – Le plus grand pays d’Afrique –

    L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, bien que la majeure partie de son territoire soit désertique.

    Plus de 80 pour cent de la population vit le long de la côte méditerranéenne, où se trouve la capitale Alger. Près de 54 % ont moins de 30 ans.

    Le pays compte quelque 10 millions de Berbères ethniques, la plupart vivant en Kabylie, une région montagneuse à l’est d’Alger.

    Les langues officielles de l’Algérie sont l’arabe et le tamazight des Berbères mais pas le français, bien qu’il soit largement parlé.

    – Ancienne colonie française –

    Colonie française depuis 1830, l’Algérie est devenue indépendante en 1962 après une guerre vicieuse qui a duré près de huit ans.

    En 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) qui avait mené la lutte contre le régime français, en devient le premier président.

    Deux ans plus tard, Houari Boumediene du FLN a renversé et emprisonné Ben Bella, continuant à diriger l’Algérie en tant qu’État à parti unique jusqu’à sa mort en 1978.

    Le colonel Chadli Bendjedid a ensuite été élu président, poste qu’il a occupé jusqu’en 1992.

    – Guerre civile –

    En 1988, de violentes manifestations secouent Alger, incitant les autorités à déclarer l’état d’urgence.

    L’armée a réprimé les manifestants mais a introduit des réformes politiques qui ont mis fin au système de parti unique.

    Cependant, lorsque le pays a organisé son premier scrutin législatif multipartite en 1991, l’armée est intervenue pour empêcher le Front islamique du salut (FIS) de gagner et de créer un État islamique.

    Cela a déclenché une guerre civile entre 1992 et 2002 au cours de laquelle quelque 200 000 personnes ont été tuées. Le Groupe islamique armé (GIA) a revendiqué la responsabilité de nombreux massacres de civils.

    Au plus fort du conflit, le vétéran du FLN Abdelaziz Bouteflika a remporté l’élection présidentielle de 1999.

    – Manifestations du « Hirak » –

    Bouteflika a remporté un quatrième mandat en 2014 malgré un accident vasculaire cérébral l’année précédente qui l’a contraint à un fauteuil roulant.

    Sa candidature à un cinquième mandat en 2019 a déclenché un mouvement de protestation massif surnommé le « Hirak », qui a contraint Bouteflika à démissionner le 2 avril après avoir perdu le soutien de la toute-puissante armée.

    Le 12 décembre de la même année, l’ancien Premier ministre de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, a remporté l’élection présidentielle avec un taux de participation officiel de moins de 40 %.

    Le Hirak, qui réclame la fin du système de gouvernement en place depuis l’indépendance, a aussitôt rejeté Tebboune.

    Le mouvement boycotte également le vote parlementaire de samedi.

    – Dépendant du pétrole –

    Dirigée par les socialistes jusqu’au début des années 1990, l’économie algérienne reste soumise à un niveau élevé d’intervention de l’État.

    L’Algérie est le troisième producteur de pétrole d’Afrique et l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz naturel.

    La richesse pétrolière subventionne le carburant, l’eau, les soins de santé, le logement et les produits de base.

    Cependant, l’économie du pays a été durement touchée par la nouvelle pandémie de coronavirus qui, associée à la chute des prix du brut, a paralysé de nombreux secteurs.

    Le pétrole et le gaz représentent environ 90 pour cent des exportations totales de l’Algérie. Ses réserves de devises fortes ont chuté de 180 milliards de dollars en 2014 à moins de 50 milliards de dollars cette année.

    Le président Tebboune a reconnu la « vulnérabilité » de l’économie en raison de son échec pendant des décennies à diversifier son économie dépendante du pétrole.

    France24, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives, 12 juin 2021 Assemblée Populaire National, APN, députés, Chambre des Représentants, Parlement, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie/Législatives: Vers le maintien du gouvernent Djerad ?

    Qui va brasser la majorité des sièges aux élections législatives? Quel sera la couleur ou les couleurs de ce gouvernement qui émergera du nouveau Parlement? Autant de questions qui taraudent les milieux politiques et médiatiques depuis quelques semaines. Des interrogations nourries par le peu d’éclairage sur les tendances lourdes de l’électorat national, sur les énigmatiques motivations de la jeunesse et les fragiles rapports de force actuels entre les différentes forces politiques et sociales.

    En fait, ce qui est certain chez de nombreux observateurs, la configuration de la prochaine Assemblée populaire nationale sera inédite, fragmentée, voire éclatée en plusieurs mouvances et chapelles. Fini les temps ou on savait que le FLN sortira avec une majorité absolue ou relative, et qu’il devrait souvent composer pour le partage de la rente avec le RND et le MSP. Le reste se contente des petits quotas, des faire-valoir, juste pour la galerie. Cette tradition était enracinée depuis la fin théorique du parti unique.

    Or, il semble bien que cette fois-ci, les choses seront complètement différentes. Avec la division des partis islamistes, en trois ou quatre entités, le recul apparent des partis-appareils traditionnellement dominants, c’est la résurgence des indépendants qui sera la donnée principale de l’après 12 juin. Bien que personne parmi les analystes n’en donnent réellement le poids et l’influence, ces indépendants seront certainement des interlocuteurs incontournables dans une quelconque négociation ou pourparlers dans la constitution d’un cabinet ou d’un exécutif. Or, eux mêmes sont divisés, démunis, sans portée nationale et par conséquent ces indépendants fouleront l’hémicycle en individuel. Leur éventuelle union politique est une chimère, et elle ne sera possible que dans une année ou plus. L’exemple des dernières mandatures est une parfaite illustration, quand on a vu des indépendants mettre plusieurs mois pour former dans la douleur un groupe parlementaire, élire un vice-président du bureau de l’APN ou choisir un président d’une commission permanente.

    De plus, à en croire les indicateurs, le chef de l’Etat aura d’énormes difficultés pour désigner un chef de gouvernement ou un Premier ministre sur la base des résultats du scrutin. Dans une configuration pareille, avec un parlement hétéroclite, mouvant, éclaté en plusieurs morceaux, sans possibilité d’arracher un consensus rapide et urgent, Abdelmadjid Tebboune va sans doute se rabattre sur son Premier ministre fétiche, Abdelaziz Djerad. Ce dernier a toutes les chances de continuer encore pour quelques mois sa mission pour plusieurs raisons. Le nouveau Parlement mettre des mois pour finaliser son bureau, choisir son président, ses adjoints, voter son règlement intérieur et mettre en place des commissions et désigner leurs assesseurs. Un processus complexe, connu par sa lenteur et ses complications en raison des ambitions démesurées de quelques députés et des calculs des appareils politiques.

    Il est bien évident que Djerad aura une “deuxième vie”, lui qui profitera de cette situation inédite, pour désigner une bonne vingtaine de ministres, frais et prêts pour la besogne, présenter son programme à l’APN pour une motion de soutien, comme le stipule la Constitution et préparer enfin les prochaines élections communales et de wilayas, annoncées pour septembre prochain.

    Il est clair que le gouvernement Djerad 2 new-look, ne lâchera pas les grandes pointures, ceux qui occupent les départements ministériels dits de souveraineté.

    C’est d’ailleurs, cette hantise qui met à mal certains partis politiques, notamment les islamistes. Depuis quelques jours, Abderrezak Makri, comme Abdelkader Bengrina ou Abdallah Djaballah évoquent l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale. “Main tendue” ou “majorité présidentielle”, les termes en vogue durant cette fin de campagne illustrent bien cette peur de “perdre des dividendes” législatives de certains mouvements politiques.

    Le Jeune Indépendant, 08 juin 2021

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  • Algérie: Une campagne à deux vitesses

    par Abdelkrim Zerzouri

    La campagne électorale pour les Législatives anticipées du 12 juin avance à deux vitesses. D’un côté, il y a les candidats parrainés par des partis politiques, très visibles sur les médias, qui leur assurent une couverture suivant les meetings animés par les chefs de partis, qui ont pris ces jours-ci leurs bâtons de pèlerins pour charmer l’électorat et présenter leurs candidats comme les plus méritants pour accéder à l’Assemblée populaire nationale (APN) et de l’autre, il y a les indépendants qui peinent à faire entendre leur voix, engagés qu’ils sont dans un travail de proximité pas assez médiatisé et caractérisé par un climat social défavorable. Elles se font, pour le moment, très discrètes, ces listes indépendantes qu’on présente comme une force qui est en passe de dessiner les contours de la prochaine APN, à l’issue du vote du 12 juin prochain, en raison du nombre plus ou moins élevé des listes indépendantes en lice pour le prochain scrutin. Une considération théorique amputée du constat sur le terrain, et qui reste à prouver? A la deuxième semaine de la campagne électorale, seuls les chefs de partis tiennent la vedette sur les écrans TV et les comptes rendus des journalistes, y compris dans les médias publics.

    Comment expliquer ce déphasage de la vitesse entre les partis si peu nombreux mais qui se font bien entendre et voir et les indépendants supérieurs en nombre mais qui tiennent les chaises de l’arrière scène ?

    Certainement que les médias ne font aucune discrimination entre les uns et les autres. C’est par manque d’expérience et d’enracinement des candidats indépendants dans le militantisme politique, étant en majorité d’illustres inconnus, qui a son poids dans la balance.

    Difficile pour eux de remplir une salle, y tenir un meeting pour leur speech quand on n’a pas d’envergure politique et qu’on n’a pas, à ses côtés, des militants rompus aux pratiques des rassemblements, grâce à leur capacité de ramener des gens pour remplir les salles même si la plupart viendraient par curiosité ou une quelconque autre motivation dont ces « organisateurs » de meetings ont le secret.

    Les indépendants, eux, restent-ils encore à l’âge de la naïveté, se contentant de faire ce qu’ils peuvent en engageant un travail de proximité qui ne nécessite aucune logistique ? Tout comme l’exploitation des réseaux sociaux où les candidats des partis y rivalisent également d’ingéniosité. Cette campagne à deux vitesses aura-t-elle un impact sur le choix des électeurs et sur le résultat des élections ? Difficile de pronostiquer là-dessus tant que les paramètres sur lesquels on pourrait se baser dans les estimations des tendances de l’électorat demeurent flous. On croit que certains partis sont honnis par la vox populi mais on s’étonnerait de voir leurs leaders remplir, aujourd’hui, les salles de meetings pas loin du taux de présence ou d’assistance enregistré durant ces dernières années qui portent le cachet du clientélisme, sans ancrage réel sur le terrain !

    Une campagne électorale est faite pour convaincre les électeurs et il reste encore un peu de temps aux candidats indépendants pour se ressaisir et s’offrir une offensive sur ce plan. Compter seulement sur des cercles de connaissances restreints, limités aux membres des associations, les habitants du quartier et les collègues de travail, pourrait s’avérer inconsistant lors du comptage des voix.

    Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2021

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  • Algérie : Ce qui a changé

    La campagne électorale pour les Législatives du 12 juin fait son chemin et entre dans sa deuxième semaine, avec des hauts et des bas. «Les fraises et les meilleurs» apportées par un chef de parti, en désignant les femmes candidates de sa formation politique fera, à coup sur, date et poursuivra son initiateur pour le restant de sa carrière politique. Mais heureusement que tous les discours ne sont pas de ce même acabit.

    D’autres formations politiques pensent pouvoir cette fois tirer leur épingle du jeu, et croit dur comme fer que ces élections constituent la meilleure des occasions qu’elles n’ont jamais eues jusque-là. Ils pensent même que c’est là, l’une des élections les plus ouvertes et les plus transparentes qu’ils ont eu à mener jusque là. Et c’est là, en grande partie, l’impression des partis dit islamistes qui se voient en haut de l’affiche et font campagne pour inciter les citoyens à participer massivement à ces élections et confirmer, selon eux, cette tendance victorieuse, mais aussi faire barrage à toute tentative voulant donner un autre contenu aux résultats de ces élections.

    Pratiquement la même tendance semble accompagner la dynamique des listes indépendantes qui se placent comme «le meilleur rempart contre les errements des partis politiques», et surtout comme les plus légitimes à représenter les citoyens au sein du prochain parlement.

    Mais il reste à relever qu’aussi bien pour les indépendants que pour les partis, on est tombé dans une surenchère de promesses à la limite du ridicule et qui est loin de servir tout ce beau monde, qui il faut le reconnaître est constitué, pour beaucoup d’entre eux, de novices qui découvrent cet exercice de séduction qu’ils sont bien loin de maîtriser. Mais comme dirait l’autre, il faut un début à tout. Et ces élections sont peut être le début d’une nouvelle race de politiciens qui, d’une manière ou d’une autre, représentent la rupture avec l’ancien système et l’ancien personnel politique et parlementaire, qui lui, n’a pas laissé que de bons souvenirs, mais bien au contraire une grande déception chez les Algériens qui leur reprochent de ne s’être occupés que de leur personne, leur proche et leur seul intérêt. Clairement, les Algériens ne les regretteront pas et ont applaudi à la dissolution de cette Apn qu’ils n’ont jamais porté dans leur cœur et dont les membres ne les ont jamais représenté car ils n’ont jamais été leurs représentants ni leur choix.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 29 mai 2021

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  • Algérie: Soulignée l’importance de voter et de bien choisir les membres de l’APN

    Algérie: Les candidats insistent sur l’importance de voter et de bien choisir les membres de l’APN

    ALGER – Les candidats aux législatives anticipées du 12 juin continuaient jeudi à exhorter les citoyens à exercer leur droit de vote, au 8ème jour de campagne, mettant l’accent sur l’importance de bien choisir leurs représentants à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour poser la base de l’Algérie nouvelle.

    Le président du parti Sawt Echaâb, Lamine Osmani, a affirmé à Aflou (Laghouat), que la balle est « dans le camp du peuple » s’il veut construire un avenir meilleur, mettant l’accent sur l’importance de faire « le bon choix parmi les candidats en lice aux prochaines législatives ».

    La direction nationale de Sawt Echaâb a fixé la compétence comme « critère principal » dans le choix de ses candidats, afin de « concrétiser ses objectifs et les aspirations des citoyens », a-t-il soutenu, soulignant que l’arrivée de compétences au Parlement signifie une « Assemblée populaire nationale et un Gouvernement forts, qui exercent leurs missions en toute démocratie pour une bonne gestion des affaires de l’Etat ».

    Le Secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli a exhorté, à Mascara, les citoyens à faire « le meilleur choix », mettant l’accent sur l’importance d’élire des « candidats compétents et intègres appelés à assumer un pouvoir législatif ».

    A Relizane, Belkacem Sahli a affirmé que l’élection des membres de la chambre basse du Parlement « garantira la stabilité des institutions de l’Etat et la cohésion dans l’exercice de leurs fonctions ».

    A Tizi-Ouzou, le président du mouvement El Islah, Fillali Ghouini, a soutenu que le scrutin du 12 juin renforcera la stabilité de l’Algérie et les institutions de l’Etat. Pour M. Ghouini, ce rendez-vous électoral est un pas vers le « parachèvement du processus de changement réclamé par le peuple algérien, à travers la mise sur pied d’une assemblée représentative qui renforcera la stabilité de l’Algérie et les institutions de l’Etat ».

    Le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha, a affirmé, quant à lui, que le scrutin du 12 juin constitue « une opportunité pour le changement », réfutant les « prétextes » de certains milieux relatifs à l’absence de garanties pour réaliser cet objectif. Lors d’un meeting à M’Sila, ce responsable a estimé que la participation de sa formation à ces élections est « un soutien à l’Etat et non pas au pouvoir en place ».

    Le président d’El Wassit Essiyassi, Ahmed Laâroussi Roubiyat, a appelé, de son côté, les citoyens à s’armer d’ »optimisme » et à faire preuve de « responsabilité » afin de réussir cette phase électorale dans l’intérêt de l’Algérie, tout en fustigeant les parties qui, a-t-il dit, « cherchent à semer le doute et le désespoir au sein de la société ».

    Dans le même ordre d’idées, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri a exprimé à Jijel, la « conviction » de son parti que « les résultats des prochaines élections ne seront pas modifiés par la fraude, surtout si les citoyens participent en force à ce rendez-vous ».

    Le président du parti El-Fadjr El-Djadid, Tahar Benbaibeche a estimé, à Skikda, que « l’organisation d’élections transparentes et fiables redonnera la confiance au peuple » et « contribuera au succès du rendez-vous électoral du 12 juin ».

    A Relizane, le président du Conseil national consultatif du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, a affirmé que sa formation aspire à une Assemblée populaire nationale (APN) « exerçant son rôle législatif en toute indépendance » et « garantissant une relance réelle vers la consécration d’un Etat démocratique populaire et sociale ». Il a souligné, à l’occasion, la « nécessité de préserver l’unité nationale et les constantes de la nation », et « de barrer la route aux ennemis de l’Algérie, aux défenseurs des périodes de transition et aux comploteurs », estimant qu’ »aller en force aux urnes le 12 juin permettra d’aller vers un changement pacifique ».

    Pour le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aissa Belhadi, la réussite de l’institution législative dans ses missions dépend du choix des électeurs qui doivent miser sur la compétence afin de contribuer « efficacement à l’édification d’un Etat de droit ».

    Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a estimé, pour sa part, que les législatives anticipées interviennent dans un contexte marqué par « le réveil du peuple » qui a voulu « recouvrer son pouvoir absolu », appelant les citoyens, depuis Djelfa, à se mobiliser le 12 juin pour  » la reconstruction de l’Algérie ».

    L’investissement productif devrait être prioritaire dans la politique économique nationale, a estimé de son côté, le président du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem. Lors d’une activité de proximité, organisée au centre-ville de Médéa, le président du PRA a indiqué que la politique nationale visant l’encouragement de l’investissement n’a, jusque-là, pas atteint l’objectif escompté, insistant ainsi sur l’impérative de réviser cette politique, pour ne pas reproduire, selon lui, « les erreurs du passé ».

    Kamel Bensalem a ainsi appelé à davantage d’intérêt à l’un des piliers de l’économie, à savoir l’investissement productif qui, selon lui, devrait être prioritaire dans toute stratégie sectorielle.

    APS, 28 mai 2021

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  • Algérie/ Législatives: superstition, religion et “baraka”

    Par Aziza Mehdid

    La campagne électorale en prévision des législatives du 12 juin se poursuit pour son 5e jour avec son lot de sorties «insolites» des candidats, lesquels s’efforcent, par tous les moyens, de séduire les électeurs et de les convaincre de leur accorder leurs voix le 12 juin prochain.
    La concurrence entre les listes partisanes et indépendantes, frôlant les 1 500 listes, fait jaser au point que les candidats en lice versent dans la superstition et la “baraka” par le biais de leur numéro d’identification électorale. Les chiffres deviennent, aux yeux des candidats, une source de «bénédiction» et de «bon présage» pour remporter la bataille électorale. Certainement pas les programmes ou les idées.

    Le Front de libération nationale (FLN), identifié par le numéro 7, n’a pas hésité à user de la religion pour faire la promotion de ses listes. Selon son secrétaire général, Abou El-Fadl Baâdji, le numéro 7 est «porteur de bénédiction au vu de la signification sacrée de ce numéro dans le saint Coran», a-t-il estimé, citant les sept cieux et certains rituels du pèlerinage contenant ce chiffre. Baâdji y voit, lors d’un meeting populaire tenu ce lundi à Médéa, un «signe précurseur» pour l’ancien parti unique, qui affiche ouvertement son ambition «éternelle» de s’imposer à la prochaine législature.
    «Le FLN a été créé pour gouverner et nous sommes créés pour régner», a-t-il lancé à l’adresse de l’assistance, non sans jouer la carte historique du parti en rappelant que «le Front de libération national a construit l’Etat algérien».

    Le FLN, qui a dû traverser, ces dernières années, une période très mouvementée, laquelle a atteint son apogée lors du Hirak du 22 février 2019, tente aujourd’hui de redorer son blason et de se tenir droit dans ses bottes lors de cette bataille électorale. Son SG a affirmé que «le parti se remet progressivement après avoir été accaparé par la issaba» et qu’il est décidé à «se renouveler et ne pas se dissiper».

    Pour sa part, le Front de la justice et du développent (FJD) d’Abdellah Djaballah n’a pas manqué, lui aussi, l’occasion de trouver, dès le début de la campagne électorale, une interprétation «positive» à son identifiant national, le numéro 14. Selon le président du Conseil consultatif national du FJD, Lakhdar Benkhellaf, ce chiffre est attribué à la Protection civile, ce qui fait du FDJ, selon lui, «le protecteur de ces élections et le futur sauveur du pays du gang et de ses appendices !».
    Lors de ses sorties sur le terrain effectuées dans les différentes wilayas, le cadre dirigeant du parti islamiste a invité les citoyens à voter pour sa formation politique, mettant en exergue le slogan de leur campagne électorale inspiré, semble-t-il, de l’un des leitmotivs phares du mouvement populaire du 22 février, à savoir «le pouvoir est au peuple».

    Toujours dans le cadre des sorties inédites des partis politiques exploitant leur numéro d’identification pour se lancer dans «la superstition politique», le Front de la bonne gouvernance, de Aïssa Belhadi, préfère «les envolées lyriques» en faisant le lien entre son identifiant 22 et des évènements historiques et symboliques ayant marqué la mémoire collective nationale pour la postérité.

    A en croire les déclarations de Belhadi, ce chiffre rappelle le groupe des 22 ayant planifié la révolution nationale de 1954 ou encore le 22 février, date du déclenchement du mouvement populaire de 2019. «Parmi les significations symboliques du numéro 22, on peut constater le groupe des 22. Grâce à ce groupe, la Révolution a vu le jour et nous jouissons aujourd’hui de l’indépendance, il y a aussi le Hirak béni et authentique, lequel a eu lieu le 22 février», a indiqué le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance lors de ses rencontres avec les citoyens.

    Autant dire que la campagne électorale n’en est qu’à son 5e jour et beaucoup reste à faire pour les prétendants à la prochaine Assemblée populaire nationale afin que l’argumentaire présenté soit «plus convaincant». Seuls les jours à venir vont révéler quels modes de communication et quels procédés politiques de persuasion seront mobilisés par les candidats.

    Le Jeune Indépendant, 24 mai 2021

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