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  • La marche verte: un coup monté entre Hassan II et Juan Carlos

    La marche verte: un coup monté entre Hassan II et Juan Carlos

    Maroc, Sahara Occidental, Juan Carlos de Borbón, Marche Verte, Hassan II, documents déclassifiés de la CIA, Ambassadeur Wells Stabler, Front Polisario, Algérie,


    S’adressant à la foule, dans son discours du 5 novembre 1975 ordonnant le départ de la Marche Verte, le défunt roi Hassan II a dit : « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. « Nous n’avons aucune inimitié à l’égard des Espagnols ni ne ressentons de rancoeur à leur endroit car si nous avions voulu faire la guerre à l’Espagne, nous n’aurions pas envoyé des civils désarmés mais plutôt une armée (…) « Et s’il advient, Cher peuple , que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger ».

    Aujourd’hui, des documents déclassifiés par la CIA expliquent le sens de ces mots. Un rapport sur un entretien entre le prince héritier espagnol à l’époque, Juan Carlos de Borbón, et l’ambassadeur américain en Espagne Wells Stabler révèle comment le Maroc et l’Espagne avaient conclu un accord pour que la Marche Verte se déroule sans dégâts. Les espagnols avaient même indiqué les zones risquées pour les marcheurs à cause des mines. C’est ce qui explique ce discours conciliateur avec les espagnols.


    Texte intégral d’un rapport qui pulvérise le mythe de la Marche Verte qualifiée par les marocains comme l’épopée du siècle, fruit du génie du roi Hassan II, alors que tout était préalablement arrangé par les américains.

    Sahara espagnol

    L’Espagne et le Maroc ont conclu un accord visant à réduire la menace d’un affrontement majeur lors de la marche de volontaires marocains non armés vers le Sahara espagnol, dont le roi Hassan a annoncé le début aujourd’hui. Malgré cela, une certaine violence est probable.

    Le Prince Juan Carlos a dit à l’Ambassadeur Stabler que Madrid et Rabat ont accepté que les marcheurs ne pénètrent que de quelques kilomètres dans le Sahara espagnol et ne restent que peu de temps dans la zone frontalière, d’où les troupes espagnoles ont été retirées. Le Prince a ajouté qu’une délégation symbolique d’environ 50 Marocains sera autorisée à se rendre dans la capitale territoriale d’El Aaiun.

    La zone au-delà de laquelle les marcheurs ne sont pas censés aller est délimitée par des champs de mines clairement marqués, selon un autre responsable espagnol. Juan Carlos a déclaré que les forces espagnoles utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour empêcher les Marocains de se déplacer au-delà de la zone convenue.

    Le roi Hassan n’a fait aucune mention de l’accord avec Madrid dans son bref discours d’hier annonçant que sa marche verte aurait lieu aujourd’hui. Dans le même temps, il n’a pas indiqué jusqu’où les marcheurs s’enfonceraient dans le territoire, ce qui laisse penser qu’il pourrait avoir l’intention de respecter l’accord.

    Hassan a insisté sur la nécessité de maintenir l’ordre et la discipline pendant la marche et a demandé aux volontaires marocains d’être « hospitaliers » envers les Espagnols qu’ils rencontreraient. Hassan n’a pas menacé d’utiliser la force si les Espagnols opposaient une résistance armée, mais il a assuré les marcheurs que si « quelqu’un d’autre » tirait sur eux, l’armée marocaine les défendrait. Il faisait évidemment référence à l’Algérie et au Front Polisario, un groupe indépendantiste de Sahraouis soutenu par l’Algérie.

    Une fois que les marcheurs auront franchi la frontière, la situation pourrait facilement devenir incontrôlable (…)

    Le Front Polisario va certainement essayer d’attaquer les marcheurs. Certains membres du groupe se trouvent déjà dans la zone où les troupes espagnoles ont été retirées et pourraient se trouver dans la zone côtière où les Marocains doivent franchir la frontière.

    #SaharaOccidental #Maroc #Espagne #JuanCarlos #MarcheVerte #HassanII #CIA #Documents_déclassifiés

  • Internet: Les musulmans victimes d’un vol de données?

    Internet: Les musulmans victimes d’un vol de données?

    Les internautes de confession musulmane victimes d’un vol de données d’une ampleur insoupçonnée?Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3, applications de prière, Islam,

    C’est ce qui ressort d’une enquête interne menée par Google, qui a abouti le 25 mars dernier à la confirmation de l’existence d’un vol organisé, ciblant les utilisateurs d’applications de prière musulmane (Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3…). C’est vrai qu’en termes numériques, ces applications affichent plus de 10 millions de téléchargements, soit autant de données numériques qu’on peut monnayer sur le marché fructueux du commerce illicite de la vente des données personnelles, sans le consentement ou à l’insu des personnes ciblées, bien sûr, mais cela n’explique pas le ciblage des internautes d’une confession religieuse bien précise, en l’occurrence l’Islam. Pourquoi les musulmans et pas les chrétiens, qui utilisent également plusieurs applications ?

    Le vol des données et informations personnelles n’est pas une nouveauté en soi sur Internet, mais ce dernier vol massif qui touche une catégorie précise d’internautes, en l’occurrence les musulmans du monde entier, suscite de l’inquiétude. Une inquiétude fondée et légitime quand on apprend, selon les premiers résultats de l’enquête, ou une partie de l’enquête rendue publique, que ce vol de données personnelles ne résulte pas d’une quelconque faille de sécurité mais d’une machination bien orchestrée, impliquant une agence gouvernementale américaine.

    D’après les résultats de l’enquête de Google, c’est une entreprise panaméenne qui a créé et diffusé un code caché dans des applications utilisées exclusivement par les musulmans, permettant de récupérer, pour le compte d’un sous-traitant d’une agence gouvernementale aux États-Unis, de nombreuses données sensibles comme des numéros de téléphones, des e-mails, la géolocalisation et d’autres données encore. Ainsi que le fait gravissime des effets de ce code, qui est capable d’identifier les appareils connectés au même réseau WiFi que celui de la victime, permettant de récupérer des informations sur son entourage, multipliant l’estimation du nombre de victimes par deux, trois, cinq ou même par dix.

    Les conclusions de l’enquête ne seront pas connues avant plusieurs mois, annonce-t-on, mais on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un piratage impliquant un Etat, et non de simples pirates informatiques isolés, qui tentent de voler des données et informations sensibles pour les revendre au plus offrant ?

    On sait que dans le cadre de la lutte antiterroriste, presque tout est permis sur le plan législatif américain, Guantanamo et les arrestations et transferts de prisonniers accusés d’appartenance à des groupes terroristes, qui ont été opérées par la CIA, hors de tout cadre judiciaire, hors des frontières américaines, sont là pour en témoigner. Et, dans cette optique, la possession de données personnelles de millions d’utilisateurs peut constituer une solide base de surveillance algorithmique de millions de musulmans éparpillés à travers plusieurs pays.

    L’alerte à propos de ce vol des données personnelles a été donnée en octobre 2021, mais ce n’est que le 25 mars dernier que Google a fini par bloquer et supprimer une douzaine d’applications parmi lesquelles on retrouve des applications de prière musulmane (Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3…). Une affaire aux relents scandaleux qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 11/04/2022