Étiquette : Arabie Saoudite

  • Ramadan : quelles sont les restrictions en Arabie saoudite, au Maroc et en Indonésie en pleine pandémie ?

    Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, le ramadan en temps de coronavirus en Arabie saoudite, au Maroc et en Indonésie.

    Le ramadan commence mardi en France en pleine crise sanitaire. En raison de l’épidémie de Covid-19, certaines prières sont annulées et le repas quotidien de rupture du jeûne devra se faire parfois seul chez soi. Mais la France n’est pas un cas insolé. On vous emmène en Arabie saoudite, au Maroc et en Indonésie pour voir comment va se dérouler ce mois de jeûne, de prières et de partage.

    En Arabie saoudite, le pèlerinage à la Mecque ouvert aux fidèles « immunisés »

    Le ramadan est l’occasion pour de nombreux croyants de faire le pèlerinage de la Mecque, en Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes l’avait suspendu l’année dernière à cause de la pandémie. Cette année, elle l’autorise mais seulement pour les fidèles « immunisés ». Pour les autorités saoudiennes, « immunisé », cela veut dire avoir été vacciné avec deux injections, ou bien avoir été vacciné avec une injection mais depuis au moins 14 jours, ou bien avoir contracté le Covid-19 et bien sûr en avoir guéri. Il faut prouver tout ça avec des documents médicaux, et on obtient une autorisation de pèlerinage, qui ne suffit pas pour se rendre à l’intérieur des lieux saints de La Mecque. Là où s’effectuent les rituels et les prières. Il faut encore s’enregistrer via une application des autorités religieuses, qui délivre un autre permis, avec cette fois une date, un créneau horaire et un QR code qui pourra être vérifié sur place. Pour ceux qui ne jouent pas le jeu, la sanction est sévère : 2 500 euros d’amende pour un pèlerin contrôlé sans permis dans un lieu saint.

    Avec ce système, le pouvoir saoudien veut réguler le nombre de fidèles pour faire respecter les mesures barrières. Après avoir été totalement suspendu, les pèlerinages à la Mecque ont repris doucement depuis octobre. Et pour ce ramadan, le quota a été fixé à 50 000 pèlerins par jour maximum, répartis sur toute la journée avec des créneaux horaires, port du masque, distanciation et itinéraires bien définis, car à côté du pèlerinage, il y a aussi des milliers de fidèles saoudiens qui viennent prier à la Mecque à l’occasion du ramadan. Eux aussi sont soumis à un système de quotas et de permis. Et les autorités ont prévenus : beaucoup de contrôles et des mesures sanitaires strictes. Les sites sont stérilisés et désinfectés tout au long de la journée par 5 000 petites mains, jusqu’à dix fois par jour pour la Grande Mosquée de La Mecque.

    Au Maroc, un couvre-feu nocturne préoccupe les commerçants

    Au Maroc, le ramadan débutera mercredi 14 avril. Le royaume a suspendu ses vols de et vers 39 pays dont la France au moins jusqu’au 21 mai. Mais ce qui préoccupe les Marocains, c’est le couvre-feu nocturne, instauré pendant toute la durée du ramadan. En temps normal, ce sont des soirées vivantes, des soirées ou les plus pieux vont à la mosquée, et durant lesquelles on se retrouve en famille et entre amis au café. Ce sera donc interdit : pas de circulation entre 20 heures et 6 heures du matin. Une situation qui handicape particulièrement les cafés et restaurants. « Moi je ne comprends pas cet obstacle de 20 heures que notre gouvernement a instauré et qui nous fait un très rand préjudice », affirme Naima Risse, vice-présidente de l’association nationale des cafés et restaurants du Maroc. Et la réponse du Premier ministre Saadeedine El Othmani depuis le Parlement a été claire : « Le virus circule jour et nuit, mais on le bloque la nuit au moins. »

    Le gouvernement dit avoir pris ces décisions pour de bonnes raisons. La situation se dégrade : les chiffres montrent une augmentation de 20% des cas de Covid-19 sur la première semaine d’avril. Les médecins parlent d’ores et déjà de troisième vague. Cela malgré une campagne de vaccination de grande ampleur qui avait démarré sur les chapeaux de roues, mais qui se heurte à des livraisons de vaccins qui arrivent au compte-goutte. La vaccination continue cependant, à un rythme ralenti, grâce à 300 000 doses livrées dans le cadre du programme international Covax.

    En Indonésie, des traditions qui inquiètent les autorités

    En Indonésie, le pays qui compte le plus de musulmans au monde et le plus touché par le coronavirus en Asie du sud-est, le ramadan débute aussi avec de nouvelles règles. Trois traditions en particulier inquiètent les autorités. La première, celle de la prière du soir et de l’iftar, le repas pour rompre le jeûne. Dans les zones vertes et jaunes, c’est-à-dire où le virus circulerait pas ou peu, les restaurants et les mosquées peuvent ouvrir à condition de se limiter à un taux de 50% d’occupation. Deuxième tradition très populaire, et cette fois interdite à Jakarta : le sahur di jalan. Cette coutume très populaire chez les jeunes consiste à se retrouver avant l’aube dans les rues pour manger, mais aussi souvent jouer ou écouter de la musique, parader en moto… soit autant d’attroupements qui ne sont pas les bienvenus par les temps qui courent.

    Le quatrième pays le plus peuplé au monde se prépare déjà aussi à la fin du ramadan, où une troisième tradition, le mudik, inquiète beaucoup les autorités. Chaque année, d’immenses mouvements de migrations intérieures ont lieu pendant les jours fériés de l’Aïd. Pour les empêcher, les vols et ferries seront suspendus, et les routes barrées mais selon des sondages, 10% des Indonésiens, soit 28 millions de personnes, comptent toujours voyager malgré les interdictions.

    En Malaisie voisine, l’État n’a pas encore pris de décision sur cette tradition du retour au village, et comme c’est le cas depuis un an, légiférer sur la religion en temps de pandémie embarrasse les autorités. Pourtant, les deux sont intimement liés depuis une première vague de contamination qui s’est propagée dans tout le pays après un rassemblement dans une mosquée en mars dernier. Depuis, les prises de parole des autorités font régulièrement polémiques quand il est question du culte musulman dans ce pays qui compte aussi des chrétiens, des hindous et des bouddhistes. Dernier exemple en date : cette proposition faite de considérer les pèlerins voulant se rendre à la Mecque sur la liste des personnes prioritaires à vacciner.

    Franceinfo, 13 avr 2021

    Etiquettes : Ramadan, Arabie Saoudite, Maroc, Indonésie, pays musulmans, Islam, pandémie, coroanvirus, covid 19,

  • Jordanie : Vers un nouveau conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites

    L’Arabie saoudite a sollicité l’aide des États Unis pour intercéder auprès d’Israël en vue de se substituer à la Jordanie dans la gestion de la Mosquée Al Aqsa, dans le secteur arabe de Jérusalem, en vue d’apporter sa caution de «Gardiens des lieux saints de l’Islam» à la transaction du siècle, concocté par le gendre présidentiel américain Jared Kushner avec le premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu.

    Cent ans après l’expulsion du Chérif Hussein de la Mecque, le conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites a brutalement rebondi à l’occasion de la transaction du siècle. Le triple sommet de La Mecque, organisé par le Roi Salmane d’Arabie, le 30 Mai 2019, le dernier vendredi du mois du jeûne du Ramadan, a été le théâtre de cette passe d’armes. Le triple sommet était destiné à faire cautionner par ses pairs arabes et musulmans le bradage de la Palestine selon un schéma mis au point par les pétromonarchies du Golfe, avec la complicité des Israéliens et des Américains.

    Au pouvoir depuis 20 ans, Abdallah II a vu son royaume déclassé dans l’ordre stratégique régional au profit de l’Arabie saoudite depuis l’accession de Donald Trump à la présidence américaine et le partenariat noué entre le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, et Jared Kushner, membre actif du lobby juif américain.

    Opération commando du Roi Abdallah de Jordanie à La Mecque.
    Dans ce qui s’apparente à une opération commando, le Roi Abdallah II de Jordanie a débarqué de son avion privé à l’aéroport de La Mecque, le 30 Mai 2019, revêtu de la tenue blanche de pèlerin, en compagnie de sa garde rapprochée, se rendant directement sur les lieux saint pour y effectuer «le petit pèlerinage» (Manassek Al Omra), avant de se pointer au siège du sommet de La Mecque.

    Par ce coup d’éclat, Abdallah II de Jordanie a voulu brûler la politesse à son hôte saoudien, comme pour lui signifier dans l’ordre subliminal que le maître des céans à La Mecque, était, lui, l’arrière petit-fils du Chérif Hussein, et non l’usurpateur wahhabite.

    Le Chérif Hussein de La Mecque a été renversé en 1925 par les Wahhabites, victime de la duplicité des Anglais…«A la chute de l’Empire ottoman, Hussein devint roi du Hedjaz indépendant avec l’accord tacite du Foreign Office. Les Britanniques continuaient néanmoins à entretenir un autre allié, Ibn Saoud le wahhabite, ennemi de Hussein le hachémite, qui se lança à la conquête de la péninsule. En 1925, Ibn Saoud prit La Mecque, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite».

    Sur le Chérif Hussein de La Mecque, cf ces liens:

    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/

    Le prophète arabe et hachémite «Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi».

    Le message se devait être sans ambiguïté. Prenant la parole à l’ouverture du sommet de La Mecque, le monarque jordanien récidivera comme pour enfoncer le clou. Pour La première fois dans une enceinte internationale, prenant à témoin ses pairs musulmans et arabes, le Roi de Jordanie, chef de la dynastie hachémite, a évoqué «le prophète arabe et hachémite -Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi», qualifiant dans la foulée le Roi du Maroc, chef de la dynastie alaouite, de «Cousin Germain-Ibn Ammi».

    Pour le lectorat arabophone, le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachemi », sur ce lien

    Une déclaration qui a laissé sans voix les Saoudiens, peu habitués à de tels écarts de langage de la part de nombreux dirigeants arabes et musulmans, la plupart, bénéficiaires de leurs subsides.

    Le Roi de Jordanie est le «gardien des lieux saint de l’Islam de Jérusalem» notamment la Mosquée Al Aqsa, le socle de sa légitimité, et le Roi du Maroc, le président du comité «Al Qods».

    Longtemps alliés souterrains d’Israël, le jordanien au Machreq, le marocain au Maghreb, paraissent pâtir de leur déclassement dans la stratégie atlantiste, dessaisis au profit de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis de leur rôle traditionnel de tremplin des menées atlantistes à destination du Monde arabe.

    Pour aller plus loin sur ce sujet : https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occidentale/

    Le Roi du Maroc, un «cousin germain»

    Fait inhabituel, le Roi Abdallah de Jordanie a qualifié le Roi Mohamad VI du Maroc de «cousin germain» devant une assemblée de notables de Jérusalem. Jamais auparavant le monarque hachémite avait fait état d’un tel lien de parenté avec le chef de la dynastie alaouite. Le faisant ainsi devant des représentants d’une cité dont le destin est en jeu, Abdallah II a voulu suggérer l’appartenance commune des deux rois à la même lignée religieuse et donc leur solidarité dans la défense des lieux saints de l’Islam.

    La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv s’est accompagnée de la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement israélien dans la gestion des Lieux Saints, et, par voie de conséquence, la suppression implicite de la tutelle jordanienne sur Les Lieux Saints Musulmans.

    Cette mesure a été ressentie comme un camouflet majeur pour Abdallah II qui se considère comme le garant du 3me Lieu Saint de l’Islam, Jérusalem, exerçant ses prérogatives non en tant que Roi de Jordanie, mais en tant que chef de la dynastie Hachémite, descendant de la famille du prophète.

    A l’arrière plan d’un chantage financer permanent de l’Arabie saoudite, la Jordanie, sans ressources énergétiques, ployant de surcroît sous le fardeau du poids des réfugiés syriens, -de l’ordre de 2 millions de personnes dans le Royaume,- est au bord de l’apoplexie financière.

    Se superposant à une pression constante des États Unis en vue de brider la normalisation de ses relations avec la Syrie, ce fait a privé du coup le Royaume de substantiels revenus résultant du transit des marchandises vers l’hinterland arabe.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien, -dont le prince héritier Mohamad Ben Salmane réclame une participation à son exploitation sur le territoire saoudien en contrepartie du feu vert américain-, de même que la privation de la tutelle jordanienne sur les Lieux Saints Musulmans de Jérusalem témoignent de la grande solitude de la monarchie hachémite et du mépris de ses alliés traditionnels à son égard. Elle a conduit le monarque à chercher à briser son isolement en faisant alliance avec son cousin du Maghreb, le Roi du Maroc, «Commandeur des croyants» et nouveau allié officiel d’Israël.

    En Février 2021, le prince héritier jordanien Hussein a dû renoncer à se rendre à la Mosquée de Jérusalem pour y marquer l’attachement du trône hachémite à ce lieu saint musulman, sous l’effet des conditions contraignantes par Israël à sa venue.

    En rétorsion, la Jordanie a interdit le survol de son espace aérien à l’avion qui devait transporter le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu vers Abou Dhabi pour sa première visite officielle depuis la normalisation entre les Émirats Arabes Unis et l’État hébreu, à l’automne 2020.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien :

    https://www.madaniya.info/2020/10/08/nucleaire-monde-arabe-2-4-le-chantage-saoudien/
    https://www.renenaba.com/grande-solitude-de-dynastie-hachemite-13/
    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/
    Sur les raisons de la guerre larvée entre l’Arabie saoudite et le Maroc :

    https://www.madaniya.info/2019/06/18/abou-dhabi-leaks-1-2-arabie-saoudite-emirats-arabes-unis-le-prurit-belligene-des-deux-princes-heritiers-du-golfe
    Toutefois, au terme d’une brouille de près d’un an, l’Arabie saoudite, sous le double effet corrosif du bombardement des installations du géant pétrolier saoudien ARAMCO et du retentissant revers de Najrane, marqué par l’occupation d’une large portion de la province et la capture d’un bataillon complet saoudien, en septembre 2019, a été contrainte à un rétropédalage envers le Maroc. Un communiqué du syndicat des pétromonarchies du Golfe, paru en octobre 2019, a réaffirmé leur plein soutien à la souveraineté du Maroc et sa politique visant à assurer son autogestion sur le Sahara occidental.

    Mais, si la tension entre l’Arabie saoudite et le Maroc a baissé d’un cran elle demeure néanmoins vive entre Rabat et Abou Dhabi au point que l’association «Croyants sans frontières» a dû fermer ses bureaux au Maroc afin d’échapper à la colère que cette organisation caritative à l’activisme intempestif suscitait au sein de la population.

    Les objectifs sous-jacents du triple sommet de la Mecque
    En organisant le dernier vendredi du mois du Ramadan 2019 un triple sommet à La Mecque, premier des Hauts Lieux Saints de l’Islam, le Roi Salmane voulait acter, à la face au Monde, la centralité de la dynastie wahhabite sur la sphère musulmane. Et forcer ses diverses composantes à souscrire au nouveau partenariat judéo-sunnite, -l’alliance des pétromonarchies du Golfe et d’Israël face à l’Iran-, au prix d’une relégation de la Palestine de l’agenda international.

    Pour ce faire, l’Arabie a criminalisé toutes les formations islamistes -les Frères Musulmans et ses déclinaisons dégénératives (Al Qaida, l’État Islamique)-, quand bien elle aura été leur incubatrice absolue, ainsi que le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les Houthistes yéménites de crainte qu’elles ne lui portent un jour ombrage.

    Illustration pathologique de la déconnexion mentale des pétromonarchies arabes, le volumineux communiqué final du triple sommet a été largement consacré à la dénonciation de l’Iran, pourtant un membre fondateur de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), passant complètement sous silence la guerre d’agression des roitelets du pétrole contre le Yémen, pourtant un pays arabe et musulman parmi les plus pauvres au Monde, ne réservant qu’un mince paragraphe incantatoire sur la Palestine.

    Le Tomahawk dévastateur sur le wahhabisme de la Conférence de Grozny (3-5 septembre 2016).
    La contestation du leadership spirituel de la monarchie saoudienne s’était déjà manifestée cinq ans plus tôt avec la conférence de Grozny, en septembre 2016, qui a fait l’effet d’un tomahawk sur le wahhabisme.

    L’Arabie saoudite, l’un des grands financiers de la planète, le pays qui abrite les Lieux Saints de l’Islam (La Mecque et Médine), dont il s’est érigé en gardien pour s’en servir comme tremplin dynastique, en butte à de vives critiques dans son propre camp, a été quasiment mis à l’index, alors qu’il est engagé dans un redoutable conflit de puissance avec son rival chiite iranien.

    Symbole de l’exacerbation croissante que suscite le bellicisme omnidirectionnel du wahhabisme saoudien de même que sa rigidité dogmatique, la secte wahhabite salafiste a été purement et simplement exclue de la famille sunnite lors du congrès de Grozny (Tchétchénie) qui s’est tenu du 3 au 5 septembre 2016. Une décision qui donne la mesure du degré de virulence du conflit pour le leadership du Monde musulman.

    Fait sans précédent, cette décision aux effets dévastateurs sur le plan théologique et diplomatique sur le primat saoudien dans la sphère musulmane a été prise lors d’un congrès qui a rassemblé près de 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, d’Algérie, du Maroc, du Soudan et d’Europe.

    Bravant les foudres saoudiennes, la conférence de Grozny a non seulement exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite, mais elle a en outre clairement condamné les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.
    Inaugurée par le Cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, le congrès a été marqué par une forte participation égyptienne -le Grand Mufti d’Égypte, Che ikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et l’ancien grand Mufti d’Égypte, Cheikh Ali Jomaa, ainsi que par la présence du grand Mufti de Damas, Cheikh Abdel Fattah al-Bezm, du prédicateur yéménite Ali Al-Jiffri et du penseur islamique Adnan Ibrahim.

    Dans le communiqué, les participants sont convenus que «les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine; les quatre écoles de jurisprudence sunnite (Chaféite, Hanbalite, Hannafite et Malekite), au niveau de la pratique; et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique».

    Pour aller plus loin sur ce thème, : https://www.madaniya.info/2017/02/05/l-islam-face-a-la-redoutable-epreuve-de-l-aggiornamento-1-3/


    Épilogue : 1973 Faysal et l’arme du pétrole

    Sous l’égide du Roi Faysal, (1953-1975), l’usage de l’arme du pétrole en soutien à l’offensive combinée syro-égyptienne pour la destruction de la Ligne Barlev, et la récupération du Sinai égyptien, ainsi que le plateau syrien du Golan, lors de la guerre d’octobre 1973, a propulsé l’Arabie saoudite au firmament de la popularité, plongeant la quasi totalité du monde musulman en état de prosternation devant la dynastie wahhabite.

    Quarante six ans plus tard, l’édifice paraît lézardé et le visage strié de stigmates de tant de félonie et de turpitudes.

    Le plus ancien servant du Royaume Uni de l’époque coloniale a bénéficié pour prime de sa servitude -servilité ?- de la gratification de trois royaumes (Le Hedjaz, l’Irak et la Jordanie), dont il n’en subsiste cent ans après, qu’un et unique royaume, la Jordanie, réduit d’ailleurs à sa portion congrue – la Transjordanie- menacée de servir de «Patrie de substitution» aux Palestiniens. Une perspective que le Roi Abdallah II vit comme un cauchemar.

    Le plus ancien allié clandestin d’Israël dans le Monde arabe a puissamment contribué à affaiblir son propre camp, en dépit de l’assassinat du Roi Abdallah I dans l’enceinte même de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem (1948), que cela soit par le massacre collectif de Palestiniens lors du «Septembre Noir» jordanien (1970), ou les fuites du Roi Hussein en direction de l’état major israélien sur les préparatifs de la guerre d’Octobre 1973, sans la moindre contrepartie que la survie de son trône.
    L’allié majeur d’Israël dans le Monde arabe, son paratonnerre face aux menées anti israéliennes dans la zone, le plus fervent soutien des équipées américaines en terre arabe, comme l’illustre le rôle tremplin de la Jordanie à l’invasion américaine de l’Irak (2003), et sa fonction déstabilisatrice sur le front sud de la Syrie, en 2012-2016, se retrouve ainsi à l’occasion du centenaire des accords Sykes-Picot et de la promesse Balfour, à la recherche d’un nouveau rôle d’appoint, d’une nouvelle légitimité.

    Absorption du reliquat de la Palestine par le trône hachémite ou subversion du Royaume par la majorité palestinienne de la population jordanienne? Dans le sillage de la stratégie israélo-américaine pour sa survie? Dans le sillage de l’Arabie saoudite, au risque de s’engager dans une zone de forte turbulence ? Avec en perspective son lot habituel d’opération de déstabilisation, de guerre psychologique, de manœuvres d’intoxication et de désinformation, pour ramener au bercail occidental la brebis égarée, qui sera un temps -le temps de sa rédemption-, une brebis galeuse ?
    L’initiateur de la «Grande Révolution Arabe» se révèle un siècle plus tard l’artisan de la plus «grande mystification arabe», préludant au bradage de la Palestine.

    La Jordanie s’est employée, dans la foulée de la normalisation collective arabe avec Israël, à l’automne 2020, à établir une alliance verticale entre l’Irak, la Jordanie et l’Égypte, dans une forme de barrage symbolique visant à prévenir une trop grande promiscuité entre les pétromonarchies et l’État Hébreu.

    Querelle dynastique inter hachémite

    Alors que la Jordanie s’apprête à célébrer le 18 avril 2021, le premier centenaire de la proclamation du Royaume, la dynastique hachémite est en proie à une violente épreuve de force entre le Roi et son ancien prince héritier, le Prince Hamza. Hamza, fils de la Reine Nour, née Liza Al Halaby, fille de l’ancien directeur de la PanAm et dernière épouse du Roi Hussein, a été placé en résidence surveillée, sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’état. L’enjeu est de taille en ce qu’une éviction du pouvoir du Roi Abdallah II priverait du coup son fils d’accéder au trône, et, par la même occasion la possibilité qu’un palestinien soit le Roi de Jordanie, du fait que le prince héritier Hussein est le fils de la reine Rania, d’origine palestinienne.

    Quid des Hachémites ou des Wahhabites triomphera de ce conflit de légitimité? Rendez vous au siècle prochain pour connaître la réponse, alors que se pose de manière lancinante la question de la validité des garanties américaines et israéliennes dans une zone où le tandem est en reflux de puissance.

    Additif
    Restauration du primat hachémite
    Dès son arrivée en Arabie saoudite Abdallah II s’est rendu directement à la Mecque pour y effectuer le petit pèlerinage en compagnie de ses gardes de corps.
    Abdallah de Jordanie: Roi du Maroc, Ibn Ami (mon cousin germain)

    Le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabi al Arabi al Hachemi ».

    René Naba

    Source : Madaniya, 12 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Arabie Saoudite, Mosquée Al Aqsa, Hachémites, wahabites, Israël,

  • Les démocrates du Congrès demandent à l’administration Biden d’exiger que l’Arabie saoudite lève le blocus du Yémen.

    (CNN)Un groupe de plus de 70 démocrates du Congrès a envoyé au président Joe Biden une lettre incitant la Maison Blanche à encourager l’Arabie saoudite à mettre fin au blocus du Yémen qui a entraîné des pénuries de nourriture et de carburant dans le pays, ce qui a entravé la livraison de l’aide alimentaire dont le pays a désespérément besoin.

    La lettre fait suite à un reportage de CNN sur l’impact du blocus sur le terrain au Yémen. L’enquête a révélé que les navires de guerre saoudiens empêchaient tous les pétroliers d’accoster dans le port clé de Hodeidah, contrôlé par les rebelles, y compris 14 navires qui avaient obtenu l’autorisation d’accoster grâce à un mécanisme d’autorisation des Nations unies.

    Quatre pétroliers ont reçu une rare autorisation du gouvernement yéménite internationalement reconnu – soutenu par l’Arabie saoudite et son armée – pour accoster entre le 31 mars et le 8 avril. Mais les agences humanitaires au Yémen ont déclaré à CNN que le carburant est loin d’être suffisant pour acheminer l’aide à des millions de personnes dans le nord du pays, où des poches de famine sont apparues. Le gouvernement ou l’Arabie saoudite n’ont pas indiqué qu’ils prévoyaient d’autoriser les dix autres navires à accoster.

    La lettre, signée par d’éminents démocrates tels que le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff (Californie), le président de la commission judiciaire, Jerry Nadler (New York), et plusieurs membres de la commission des affaires étrangères, demande expressément à M. Biden de faire « publiquement pression » sur le régime saoudien pour qu’il mette fin au blocus.

    « Il faut notamment garantir que les importations humanitaires et commerciales puissent entrer librement au Yémen, confier la surveillance de la sécurité au mécanisme de vérification et d’inspection des Nations unies pour le Yémen (UNVIM), autoriser pleinement les vols à destination et en provenance de l’aéroport de Sanaa et garantir l’ouverture permanente des points de passage pour le trafic commercial et civil », peut-on lire dans la lettre.

    En réponse au rapport de CNN, le plus haut diplomate de l’Arabie saoudite a déclaré que le pays accepterait une proposition soutenue par l’ONU pour mettre fin au conflit au Yémen. Cette proposition comprendrait un cessez-le-feu et la fin du blocus. C’est la première fois que le gouvernement saoudien reconnaît l’existence d’un quelconque blocus. Les gouvernements houthi et yéménite n’ont pas encore accepté les propositions de l’ONU.
    Mais dans une interview accordée lundi à Becky Anderson de CNN, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a nié l’existence du blocus et a indiqué que des navires avaient récemment pu accoster à Hodeidah.

    L’Arabie saoudite mène depuis six ans une guerre au Yémen contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, qui ont chassé le gouvernement reconnu par la communauté internationale de Sanaa en 2015. Le conflit est devenu la pire crise humanitaire au monde.

    Le département d’État a exprimé son optimisme quant au fait que certains navires de ravitaillement en carburant ont pu accoster dans les ports yéménites, mais il a précisé que ce n’était qu’une partie du problème. Le département reste préoccupé par le fait que les ressources qui entrent dans le pays ne sont pas suffisantes pour répondre aux besoins de la population.
    « La libre circulation du carburant et d’autres biens essentiels vers et à travers le Yémen est essentielle pour soutenir la livraison de l’aide humanitaire et d’autres activités essentielles », a déclaré le porte-parole du département d’État, Ned Price, le 24 mars. « Les États-Unis apprécient cette décision du gouvernement de la République du Yémen. Le carburant doit être acheminé sans délai vers les marchés yéménites afin d’alimenter les hôpitaux, d’assurer la livraison de nourriture et l’accès à l’eau et, de manière générale, de contribuer à soulager les souffrances du peuple yéménite. »

    Les membres du Congrès indiquent clairement dans leur lettre qu’ils souhaitent la levée du blocus dans son intégralité.
    Ils sont préoccupés par le fait que la situation au Yémen continue de se détériorer. Dans leur lettre, les législateurs citent des estimations selon lesquelles quelque 16 millions de personnes risquent de mourir de faim en raison du blocus. Un groupe de Yéménites américains du Michigan a entamé une grève de la faim en solidarité avec les Yéménites. Leurs efforts ont encouragé leur membre du Congrès, la représentante démocrate Debbie Dingell, à signer la lettre.

    « L’arrêt du soutien américain aux opérations offensives menées par l’Arabie saoudite au Yémen ne suffit pas si nous laissons le blocus se poursuivre. Selon les prévisions, 400 000 enfants yéménites de moins de 5 ans pourraient mourir de faim cette année si le blocus se poursuit – il doit être levé maintenant », a déclaré Mme Dingell. « C’est pourquoi j’étais fier aujourd’hui d’être à la tête de mes collègues qui ont fait pression sur l’administration Biden-Harris pour qu’elle utilise son influence afin de mettre fin à ce blocus. Avec une importante communauté yéménite dans le 12e district du Michigan, je continue à voir de première main la douleur et la dévastation causées à nos voisins qui ont perdu des parents et des amis à cause de cette guerre et de la crise humanitaire qui en découle. »
    Le groupe en grève de la faim s’est installé devant la Maison Blanche mardi et a reçu la visite de la représentante Ilhan Omar, une démocrate du Minnesota.

    L’administration Biden a mis fin au soutien de toutes les opérations offensives menées par l’Arabie saoudite au début de l’année. CNN a contacté la Maison-Blanche pour connaître sa réponse à la lettre.

    Un groupe de 70 organisations nationales a envoyé une lettre similaire à M. Biden, l’exhortant à faire pression sur le gouvernement saoudien. Parmi les signataires de cette lettre figurent plusieurs célébrités de premier plan qui avaient soutenu la campagne présidentielle de M. Biden, comme les acteurs Mark Ruffalo, Amy Schumer et Alyssa Milano.

    CNN, 7 avr 2021

    Etiquettes : Yémen, Etats-Unis, Congress, Démocrates, Arabie Saoudite,

  • La solidarité arabe est un mythe

    L’emballement de l‘actualité dans le royaume de Jordanie vient rappeler la fragilité des régimes monarchique au Moyen-Orient. Même si dans le royaume hachémite les problèmes se traitent avec bien plus de douceur qu’en Arabie Saoudite ou au Maroc, il n’en demeure pas moins que dans le fond, les situations sont à peu près comparables, à savoir une sourde lutte pour le pouvoir qui se résout par des arrestations, des mises en résidence surveillée et parfois des liquidations physiques discrètes.

    La crise politique en Jordanie a un autre mérite, celui de réveiller les autres pays membres de la Ligue des Etats arabes. L’unanimité de la condamnation de la tentative de putch avortée donne un aperçu assez précis du poids du royaume hachémite au sein de la famille arabe. Mais là s’arrête le constat. En réalité, il n’y en a pas un autre. Et pour cause, la Ligue arabe a toujours été un rassemblement d’Etats égoïstes et désunis. Disons-le franchement, les décisions concernant la région ne se prennent ni au Caire ni à Tunis et encore moins en Arabie Saoudite. Ces capitales appliquent toute honte bue des instructions qui leur viennent de Paris, Londres, Washington et de Tel-Aviv.

    En massacrant l’un des principes fondateurs de la Ligue arabe, les membres de cette constellation en majorité composée de petits roitelets et de présidents sans envergure ont montré toute leur disponibilité à se fondre le moule de la mondialisation aux relents sionistes et ne cherchent qu’à sauver leur peau, ici et aujourd’hui. Exceptons donc l’Algérie, la Syrie et la Tunisie.

    La preuve de l’allégeance honteuse de ces chefs d’Etat de pacotille a été actée avec l’admission de « l’opposition » syrienne en tant que représentant d’un peuple qui souffre et dont personne n’a demandé l’avis, au sien de la Ligue des nations arabe, les souverains de la région ont ouvert une boite de pandore. Ils ont effacé, par ce geste, toute l’histoire de la Syrie indépendante qu’ils ont mis entre parenthèse pour offrir la société syrienne pieds et poing liés aux anciennes puissances coloniales. Lesquels, ce n’est un secret pour personne, sont sous le giron de l’Etat d’Israël qui, a réussi à détourner le besoin de liberté des populations arabes pour en faire un instrument de la ruine des nations.

    Il n’est pas difficile de comprendre qu’une dizaine d’années après la destruction de la capitale des Abbassides, celle des Omeyades a aussi été donnée en offrande à tous les ennemis de l’Islam des lumières. Islamistes et sionistes, même combat. Et il faut croire qu’ils sont parvenus à se faire porter par les vents de la contre-révolution. Celle-ci s’est bien installée dans tous les pays du «printemps arabe », à l’exception de l’Algérie et de la Tunisie. Le prochain sommet de la Ligue arabe aura lieu à Alger. Il sera question de la réadmission de la Syrie authentique au sein de l’organisation panarabe. Les rois seront-ils solidaires, comme ils l’ont été pour la Jordanie?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, monarchies arabes, Moyen Orient, Proche Orient, royaume hachémite, Arabie Saoudite, Maroc, Ligue arabe, Algérie, Syrie, Tunisie, Israël,

  • Tunisie : Un politicien accuse l’Egypte de propager de fausses rumeurs

    Pendant ce temps, une manifestation a lieu à Gaza en solidarité avec un prisonnier en Arabie saoudite, des politiciens libyens sont accusés d’avoir falsifié leurs références et les réserves étrangères saoudiennes tombent à leur plus bas niveau en dix ans.

    Un ancien fonctionnaire tunisien affirme que l’Égypte répand des rumeurs
    Jawhar bin Mubarak, ancien conseiller du Premier ministre tunisien, a accusé les services de renseignement égyptiens de créer des rumeurs visant le président du Parlement Rached Ghannouchi, dans un message publié sur son compte Facebook.

    « Les campagnes de dénigrement sont intenses, les tabloïds diffusent des mythes incroyables créés par les services de renseignements généraux contre Rached Ghannouchi et la danse de la populace », a écrit Moubarak.

    « Un député très bête attaque le Mouvement populaire avec des fabrications triviales sans morale, et la danse de la populace. Un raciste qui se fait passer pour une personnalité médiatique s’en prend à son collègue patriote Mohamed el-Hamdi et le diffame en utilisant des allégations infondées et la danse de la populace. La populace est étroite d’esprit, elle aime danser au son de faux tambours joués par des derviches ».

    Le mouvement Ennahda de Ghannouchi a récemment annoncé le dépôt d’une plainte contre des médias qui ont fait circuler des rumeurs selon lesquelles il aurait gagné des milliards de dollars grâce à des ventes d’armes et à la contrebande.

    La présidence du Parlement a également démenti les rumeurs circulant sur Internet selon lesquelles Ghannouchi souffrait de problèmes de santé et avait été transféré à l’hôpital militaire.

    Protestation à Gaza au sujet d’un prisonnier dans une prison saoudienne

    Les Palestiniens de Gaza ont organisé samedi une manifestation de solidarité avec Muhammad Saleh al-Khodari, âgé de 83 ans et détenu dans une prison saoudienne, après avoir reçu des informations sur une détérioration importante de son état de santé, a rapporté Arabi 21.

    Au cours de la manifestation, la famille Khodari a appelé les autorités saoudiennes à accélérer la libération de leur parent, tandis que de nombreux membres de la famille et enfants ont participé à l’événement pour exprimer leur solidarité avec le détenu.

    La famille Khodari a également appelé le souverain saoudien, le roi Salman, et son prince héritier à « libérer immédiatement le Dr Muhammad al-Khodari et son fils, Hani al-Khodari, compte tenu de leur état de santé déclinant ».

    Khodari était un représentant du Hamas en Arabie saoudite avant d’être soudainement arrêté et placé dans une prison saoudienne, où son état de santé s’est sérieusement détérioré ces derniers jours, selon Arabi21.

    Amnesty International a également confirmé récemment la détérioration de l’état de santé de Khodari, qui n’a pas accès à des soins médicaux complets et souffre de mauvais traitements en détention.

    Des ministres libyens accusés d’avoir falsifié leurs qualifications

    Le gouvernement libyen d’union nationale (GNU), dirigé par Abdul Hamid Dbeibah, a été confronté à sa première crise après que l’Autorité de contrôle administratif (ACA) a exigé la présentation des CV des nouveaux ministres, à la lumière d’informations faisant état de « qualifications falsifiées », a rapporté le journal Asharq Al-Awsat.

    Les médias locaux et les militants en Libye ont rapporté que certains ministres ont présenté de faux curriculums vitae comprenant des certificats falsifiés et des qualifications incorrectes.

    Dans une déclaration, le chef de l’ACA a demandé au Premier ministre de lui fournir les curriculum vitae des membres du gouvernement et des ministres ainsi que des copies de leurs qualifications académiques, après avoir reçu des informations qui correspondaient aux rapports des médias et confirmaient l’existence de faux certificats.

    Le ministre du travail et de la réhabilitation, Ali Abid Abu Azum, a publié une déclaration avant que les membres du gouvernement ne prêtent serment et n’obtiennent la confiance du parlement, condamnant ce qu’il a qualifié d’ »attaque féroce visant à entraver la direction effective de la jeunesse par la diffusion de mensonges et de fausses nouvelles ».

    Les réserves de change saoudiennes tombent à leur plus bas niveau en dix ans

    Les réserves de la Banque centrale saoudienne ont diminué de deux pour cent sur une base mensuelle jusqu’en février dernier, pour atteindre le niveau le plus bas en une décennie, a rapporté le New Khalij.

    Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, la valeur des actifs de réserve jusqu’en février était de 1 655 milliards de riyals saoudiens (441,3 milliards de dollars), enregistrant une baisse de 8,77 milliards de dollars par mois.

    Les actifs s’élevaient à 1 688 milliards de riyals saoudiens (450,1 milliards de dollars) jusqu’en janvier dernier, tandis que la dernière fois qu’ils ont atteint un niveau inférieur aux chiffres de février, c’était en novembre 2010, estimé à 1 644 milliards de riyals saoudiens (438,4 milliards de dollars).

    Les recettes de l’Arabie saoudite, qui dépendent du pétrole comme principale source de revenus, ont été frappées par la chute des prix du brut et la baisse de la demande mondiale de pétrole due à la pandémie de Covid-19.

    L’Arabie saoudite a perdu 50 milliards de dollars de ses réserves étrangères en mars et avril 2020, dont 40 milliards ont été transférés au fonds souverain de l’État (le Fonds d’investissement public) afin qu’il puisse profiter des opportunités sur les marchés mondiaux.

    Middle East Eye, 30 mars 2021

    Etiquettes : Tunisie, Arabie Saoudite, Libye, Palestine, Gaza,

  • La Mauritanie admet que le boycott du Qatar était une erreur, alors que les relations entre les deux pays reprennent.

    La Mauritanie a exprimé son regret d’avoir rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar, quelques jours après que les deux pays ont repris leurs liens pour la première fois depuis 2017.

    Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Ould Salem, a exprimé mercredi soir sa joie que les liens avec le Qatar soient enfin rétablis, affirmant que la rupture diplomatique « n’aurait pas dû se produire pour commencer ».

    « Par grâce, la maison arabe est à nouveau guérie », a-t-il ajouté.

    Dimanche, la Mauritanie a annoncé qu’elle avait rétabli ses relations diplomatiques avec le Qatar.

    Nouakchott avait suivi Riyad et ses alliés en coupant les relations et les liens de transport avec le Qatar en juin 2017, alléguant qu’il soutenait des groupes islamistes radicaux et était trop proche de l’Iran – des affirmations que Doha a toujours démenties.

    Mais en janvier, à la suite d’une vague d’activités diplomatiques de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, le boycott a été levé et le Qatar a été ramené dans le giron régional.

    « Après des contacts intensifs au cours de la semaine écoulée et avec le soutien très apprécié du Sultanat d’Oman, la République islamique de Mauritanie et le Qatar ont décidé de reprendre leurs relations diplomatiques », a déclaré le ministère dans un communiqué transmis à l’Agence mauritanienne de presse.

    Cette annonce intervient à l’issue d’une rencontre à Doha entre le ministre des Affaires étrangères et son homologue qatari, au cours de laquelle ont été évoquées « les relations fraternelles de longue date entre les deux pays ».

    Les deux pays vont rouvrir leurs ambassades respectives « dès que possible », ajoute le communiqué.

    The New Arab, 25 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Qatar, Arabie Saoudite,

  • La Mauritanie salue l’initiative du Royaume d’Arabie saoudite pour mettre fin à la crise yéménite

    La République Islamique de Mauritanie a salué l’initiative du Royaume d’Arabie saoudite visant à mettre fin à la crise au Yémen par des propositions menant à un règlement pacifique sous les auspices des Nations Unies.

    Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, dans un communiqué publié ce mardi, et dont l’Agence Mauritanienne d’Information a reçu copie, a réaffirmé l’attachement de la Mauritanie à une solution urgente, globale et durable à la crise yéménite, sur la base de la Résolution n ° 2216 du Conseil de sécurité، des résultats du dialogue national et de l’initiative du Golfe et ses mécanismes de mise en œuvre.

    Voici le texte du communiqué:

    « Le Royaume frère d’Arabie saoudite a annoncé, hier, une initiative visant à mettre fin à la crise dans le Yémen frère, par des propositions conduisant à un règlement pacifique sous les auspices de l’ONU. La République Islamique de Mauritanie, exprime son soutien à cette initiative qu’elle salue; initiative qui s’inscrit dans le cadre des efforts régionaux et internationaux et des consultations des parties yéménites à Genève, au Koweït et à Stockholm. Elle réaffirme son appel à une solution rapide, globale et durable à la crise yéménite, sur la base de la résolution 2216 du Conseil de sécurité et des résultats du dialogue national et de l’initiative du Golfe et de ses mécanismes de mise en œuvre. Une solution qui renforce la sécurité et la stabilité dans la région et met fin à l’exacerbation des souffrances humaines dans le Yémen frère.

    AMI, 23 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Arabie Saoudite, Yémen, ONU,

  • La Mauritanie et le Qatar reprennent leurs relations diplomatiques

    Le ministère précise, dans un communiqué dont une copie est parvenue à l’AMI que le ministre des Affaires étrangères, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed a effectué dimanche, sur invitation de homologue Qatari, M. Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al Thani, une visite d’État au Qatar frère, au cours de laquelle il a discuté avec son homologue les moyens susceptibles de renforcer les anciennes relations de fraternité et de coopération entre les deux pays.

    Voici le texte intégral de ce communiqué:

     » Après des contacts intensifs, durant les semaines dernières et avec la bénédiction du Sultanat d’Oman frère qu’il soit remercié, la République Islamique de Mauritanie et l’État du Qatar ont décidé de reprendre leurs relations diplomatiques.

    Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed a visité aujourd’hui l’État du Qatar, sur invitation de son homologue Qatari, M. Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Ben jassem Al Thani, vice-Premier ministre , ministre des affaires étrangères.

    Le ministre a tenu à Doha, avec son hôte, deux réunions au cours desquelles il a été question des anciennes relations de fraternité et de coopération entre les deux pays.

    Les deux ministres ont affirmé la volonté de Son AltesseCheikh Temim Ben Hamed Al Thani, Emir de l’Etat du Qatar et de son frère Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie de préserver les liens historiques et fraternels entre les deux pays et leurs deux peuples frères.

    Les deux ministres ont convenu, sur la base des discussions qui ont eu lieu au cours des deux rencontres, la reprise des relations diplomatiques entre la République Islamique de Mauritanie et l’État du Qatar et l’ouverture des deux ambassades dans les plus brefs délais.

    A la fin de la rencontre, les deux ministres ont adressé une motion de remerciement et de considération à Sa Majesté Le Sultan Haithem Ben Tarek Al Said, Sultan d’Oman pour les bons auspices menés par le Sultanat d’Oman dans ce cadre.

    AMI, 21 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Qatar, Arabie Saoudite,

  • La Mauritanie rétablit ses liens avec le Qatar après un gel de 4 ans

    Les deux pays rouvriront leurs ambassades respectives « dès que possible », a déclaré le ministère.

    La Mauritanie a rétabli ses relations diplomatiques avec le Qatar, a annoncé dimanche son ministère des Affaires étrangères, près de quatre ans après les avoir rompues en pleine période de gel des liens avec Doha sous l’égide de l’Arabie saoudite.

    Nouakchott avait suivi l’Arabie saoudite en coupant ses relations et ses liens de transport avec le Qatar en juin 2017.

    Mais en janvier, à la suite d’une vague d’activités diplomatiques de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, le boycott a été levé et le Qatar a été ramené dans le giron régional.

    « Après des contacts intensifs au cours de la semaine écoulée et avec le soutien très apprécié du Sultanat d’Oman, la République islamique de Mauritanie et le Qatar ont décidé de reprendre leurs relations diplomatiques », a déclaré le ministère dans un communiqué transmis à l’Agence mauritanienne de presse.

    Cette annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Doha entre le ministre mauritanien des Affaires étrangères et son homologue qatari, au cours de laquelle ont été évoquées « les relations fraternelles de longue date entre les deux pays ».

    Les deux pays rouvriront leurs ambassades respectives « dans les meilleurs délais », ajoute le communiqué.

    Khaleej Times, 22 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Qatar, Arabie Saoudite,

  • La Mauritanie et le Qatar renouent les relations diplomatiques

    Le gouvernement qatari a officiellement rétabli dimanche ses relations diplomatiques avec la Mauritanie, mettant fin à quatre années de rupture.

    Le ministre qatari des affaires étrangères, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, s’est rendu en Mauritanie et a rencontré son homologue Ismail Ould Sheikh Ahmed, avec qui il a eu des entretiens.

    Selon l’agence de presse qatarie, la rencontre a porté sur « l’examen des relations de coopération bilatérale et la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays frères. »

    Nouakchott a rompu ses relations diplomatiques avec Doha il y a quatre ans, en raison de la crise du Golfe.

    En juin 2017, la Mauritanie, membre de la Ligue arabe, a rompu ses liens avec le Qatar en raison des allégations selon lesquelles ce pays « soutient les terroristes ».

    Les plus grandes puissances du monde arabe, dont l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, ont coupé leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir les militants islamistes et l’Iran. Le Qatar a démenti avec véhémence ces allégations.

    Le ministère mauritanien des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué quelques instants avant de rompre les liens avec le Qatar, « l’État du Qatar a lié ses politiques … au soutien d’organisations terroristes et à la propagation d’idées extrémistes. »

    « Cela a entraîné de lourdes pertes en vies humaines dans ces pays arabes, en Europe et dans le monde entier », a-t-il ajouté.

    Le Qatar a reconnu avoir fourni une assistance à certains groupes islamistes (tels que les Frères musulmans), mais a nié avoir aidé des groupes militants liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique d’Irak et du Levant (ISIL).

    Taarifa, 21 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Qatar, Arabie Saoudite, monarchies du Golfe,