Étiquette : Arabie Saoudite

  • Conférence de presse de Borrell et Faisal bin Farhan Al-Saud

    Conférence de presse de Borrell et Faisal bin Farhan Al-Saud

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    Arabie saoudite : allocution du haut représentant/vice-président Josep Borrell lors de la conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al-Saud

    Bon après-midi!

    C’est ma première visite officielle en Arabie saoudite, mais c’est déjà ma cinquième rencontre avec vous, ministre [des Affaires étrangères du Royaume d’Arabie saoudite, le prince Faisal bin Farhan Al-Saud].

    Cette visite illustre la dynamique positive de nos relations, qui se renforcent et se complètent, mais il reste encore beaucoup à faire.

    Cet accord de coopération, que nous [venons] de signer est un autre témoignage de notre engagement commun à renforcer nos relations. L’accord établit une plate-forme pour des consultations régulières entre le Service européen pour l’action extérieure et le ministère saoudien des Affaires étrangères sur des questions politiques, de sécurité et autres d’intérêt commun.

    Permettez-moi de dire que l’Union européenne est le deuxième partenaire commercial de l’Arabie saoudite et le plus grand investisseur direct étranger. Mais en nous appuyant sur cette relation économique forte, nous voulons aller au-delà de l’économie et élargir le champ de notre interaction – pour la rendre plus stratégique, également sur les enjeux régionaux et les défis mondiaux tels que la transition verte, le changement climatique ou la révolution numérique.

    Des réformes sans précédent sont en cours en Arabie saoudite et nous soutenons cette démarche de modernisation dont nous nous félicitons vivement.

    Nous nous engageons également sur les droits de l’homme, avec le tout premier dialogue sur les droits de l’homme que nous avons tenu à Bruxelles lundi dernier. Et nous espérons sincèrement qu’il produira des résultats concrets et contribuera à notre compréhension mutuelle.

    Avec mes partenaires ici à Riyad aujourd’hui, nous avons également discuté de la coopération régionale. J’ai salué et rappelé le soutien européen à la normalisation des relations au sein de la famille des pays du Golfe.

    Nous avons beaucoup apprécié que le sommet d’Al Ula ait mis fin à la crise interne du Golfe et nous nous félicitons des récents pourparlers bilatéraux entre l’Arabie saoudite et l’Iran.

    Dans ce contexte, j’ai partagé mes observations, en tant que coordinateur du JCPOA – l’accord nucléaire avec l’Iran – j’ai informé mes partenaires, notamment le ministre, des perspectives de relance des pourparlers de Vienne sur l’accord nucléaire avec l’Iran – je l’espère bientôt.
    Nous avons également échangé des points de vue sur l’Afghanistan et discuté de la situation au Yémen voisin. Ce qui se passe au Yémen est une terrible tragédie pour les gens là-bas et cela a également un impact sur toute la région. Nous apprécions les efforts de l’Arabie saoudite visant à mettre fin aux combats et j’ai condamné les attaques transfrontalières contre le territoire du Royaume. Et je dois aussi mentionner la réticence des Houthis à établir un cessez-le-feu que nous demandons.

    Ce matin, j’ai rencontré l’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, et j’ai souligné notre appel à tous les acteurs de ce conflit pour qu’ils soutiennent pleinement un règlement pacifique du conflit. Plus tard dans la journée, je rencontrerai également le président yéménite Mansour Hadi.

    Nous avons certainement et inévitablement parlé de problèmes mondiaux, parmi lesquels le climat. Je suis heureux que nous ayons réussi à lancer un dialogue entre l’Union européenne et l’Arabie saoudite sur l’énergie, où nous examinons les points communs entre notre Green Deal et la Saudi Vision 2030 en ce qui concerne les énergies renouvelables, la réduction des émissions et la capture du carbone. Je crois fermement que l’Arabie saoudite peut et doit montrer l’exemple dans le Golfe et dans l’ensemble de la région sur ces questions. Ensemble, nous pouvons faire une différence pour le climat mondial, en particulier à la lumière du prochain sommet sur le climat COP26. J’espère que les engagements fermes de l’Arabie saoudite à Glasgow inspireront également d’autres producteurs d’énergie.

    Permettez-moi de conclure, Monsieur le Ministre, en mentionnant une réunion que j’ai eue ce matin avec le Secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe [Nayef Falah Al Hajraf]. Nous discutons actuellement des possibilités d’intensifier le dialogue et la coopération entre les deux blocs régionaux. Nous avons déjà eu une réunion ministérielle la semaine dernière à New York et j’ai informé mes partenaires de l’intention de convoquer un Conseil conjoint de coopération au début de l’année prochaine, car ce Conseil conjoint de coopération ne s’est pas réuni depuis six ans et c’est quelque chose qui doit être modifié. Nous sommes prêts à reprendre les négociations d’un accord de libre-échange moderne et global avec le Conseil de coopération du Golfe.

    Je pense qu’une telle coopération régionale, en plus de relations bilatérales solides et dynamiques entre nous, ne peut qu’apporter des avantages à nos régions et à nos peuples. Et c’est pourquoi je suis si heureux et honoré, Monsieur le Ministre, pour votre invitation, pour cette rencontre, pour la signature de cet Arrangement qui représente le point de départ d’une ère nouvelle et plus profonde dans notre relation.

    Merci!

  • La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

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    Maintenir les Palestiniens à terre tout en appliquant des mesures sévères de répression violente, accompagnées d’un mouvement fanatique de colons archi-racistes qui ont le champ libre pour attaquer et piller, est un jeu notoire dont Israël a fait un rituel quotidien.

    En fait, la routine consistant à infliger des crimes de guerre a toutes les caractéristiques d’un régime voyou entièrement prisonnier d’une croyance déplacée selon laquelle s’engager dans le nettoyage ethnique est une obligation religieuse.

    Confondre le judaïsme avec l’idéologie politique raciste du sionisme fait partie d’une stratégie conçue pour tromper, déformer et détourner. Elle trouve ses racines dans le premier congrès sioniste tenu à la veille du 19e siècle.

    Ce fait est bien documenté et largement connu. En effet, la conscience de l’objectif du sionisme de démembrer et de déloger les Palestiniens de leur patrie séculaire et d’imposer par la force une entité étrangère connue sous le nom d’Israël, a toujours été un fondement de la résistance.

    Israël a donc toujours été considéré comme un ennemi imposé à une population autochtone par le biais des formes les plus horribles de terrorisme. Les souvenirs de Deir Yassin rappellent au monde les massacres sanglants commis par les terroristes sionistes qui ont anéanti des centaines de villages pour coloniser la Palestine.

    Plus de sept décennies plus tard, les objectifs expansionnistes du sionisme sont toujours poursuivis au prix d’un lourd tribut humain pour les générations successives de Palestiniens autochtones, comme en témoignent les atrocités quotidiennes.

    Aucun de ces faits – attestés par les historiens ainsi que par les Nations unies – n’est contesté, même si, bien entendu, Israël et ses partisans cherchent à déformer ces vérités en les qualifiant d’antisémites.

    Pourtant, dans ce contexte de terrorisme et de conditions actuelles de siège, d’occupation, de meurtres et d’emprisonnements massifs – enregistrés et diffusés par les médias grand public pour que le monde entier en soit témoin – il est étrange qu’une poignée de régimes arabes aient rompu le rang avec la lutte pour la liberté de la Palestine. Et ce, à une époque où même le quotidien israélien Haaretz qualifie les atrocités commises par Israël de « pogrom ».

    La trahison associée à ce que l’on appelle désormais la « normalisation » est une manifestation scandaleuse de trahison et de collaboration. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont en effet avoué que la protection de leurs trônes chancelants compte plus que les droits légitimes des Palestiniens.

    En tant que despotes non élus, auto-imposés et craignant les valeurs démocratiques, ils ont négocié que la « normalisation » avec l’usurpateur de la Palestine « garantira » leur sécurité et leur protection. En d’autres termes, à l’instar de l’Égypte, ces oligarques ont externalisé leurs réseaux de renseignements et leur appareil de sécurité vers Israël, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, ils ont abandonné la Palestine.

    Bien que l’anormalité de la reconnaissance implicite d’une entreprise coloniale illégale ait tranché avec d’innombrables résolutions de la Ligue arabe, l’accord de « normalisation » poussé par Trump et vigoureusement soutenu par l’administration Biden a exposé ces dirigeants comme des substituts de l’impérialisme occidental.

    Le cas du rôle de Bahreïn dans les « accords d’Abraham » révèle le ventre mou des dictatures arabes. En plus d’être financièrement dépendant de ses voisins, en particulier des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, l’alliance de Bahreïn avec Israël vise à asseoir son pouvoir et à écraser toute résistance à l’autoritarisme ou aux efforts en faveur de la liberté et de la démocratie.

    Dans ce contexte, on peut à juste titre condamner l’insensibilité flagrante de Bahreïn et son abdication abjecte de la lutte pour la liberté de la Palestine comme une trahison.

    La présentation de la visite du criminel de guerre israélien Lapid à Manama où il a ouvert l’ambassade israélienne est tout à fait scandaleuse. Cela fait suite à l’ouverture d’une ambassade sioniste à Abu Dhabi et une autre est susceptible d’être établie à Rabat. Le Soudan aurait déclaré ne pas avoir l’intention d’ouvrir une ambassade à Khartoum.

    Il n’est donc pas surprenant que la rue arabe dans ces capitales ait juré de mettre fin à la « normalisation ». Malgré la main de fer des despotes arabes, les mouvements de défense des droits de l’homme (dont beaucoup sont interdits et dont les dirigeants sont exilés) ont déclaré qu’ils rejetaient catégoriquement les accords d’Abraham tant vantés par les Américains.

    Au Soudan, les mouvements se font de plus en plus entendre, malgré les tentatives de Khartoum de faire taire les critiques. Au Bahreïn, le principal groupe d’opposition, la Société nationale islamique Al-Wefaq, a déclaré que le voyage de Lapid constituait une « menace » : « Il s’agit d’une nouvelle provocatrice et ce voyage est totalement rejeté, et il (Lapid) ne devrait pas poser le pied sur le sol bahreïni. »

    Leur message est clair : « Toute présence (israélienne) sur le sol bahreïni signifie une incitation. »

    Middle East Monitor, 01/10/2021

  • De quoi les relations saoudo-américaines sont-elles malades ?

    De quoi les relations saoudo-américaines sont-elles malades ?

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    Entre l’Arabie saoudite et l’administration Biden, les relations ont été mauvaises dès le début, si par début on entend le moment où cette dernière s’est emparée des rênes du pouvoir aux Etats-Unis. La réalité, c’est qu’elles l’étaient avant même l’élection de Joe Biden, qui pendant la campagne électorale s’était engagé à les revoir en profondeur, ce qui par la même occasion témoignait de l’importance qu’elle revêtait à ses yeux comme à ceux de son pays. Il ne s’est guère appesanti sur le sujet cependant, laissant baigner dans un flou artistique les motifs réels derrière ce projet de sévir à l’égard d’un pays tout de même vieil allié du sien.

    Ces propos de campagne étaient loin d’apporter de réponse à la question de savoir de quoi s’était donc rendue coupable l’Arabie saoudite pour que lui-même en arrive à promettre à son public de prendre le moment venu des sanctions contre elle. Car si la précision n’était pas leur marque principale, il n’en restait pas moins qu’ils étaient en eux-mêmes suffisamment clairs pour inspirer des inquiétudes à l’Arabie saoudite. Parce qu’à ce moment l’assassinat particulièrement horrible du journaliste Jamal Khashoggi hantait encore vivement les esprits, l’idée avait tout naturellement prévalu que la révision projetée par le candidat Biden devait être en rapport avec ce fait sans pareil.

    On se disait que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, serait pour le moins désigné comme le commanditaire du crime si c’était Joe Biden qui était élu. Au bout du compte, cela ne s’est pas produit. Le rapport publié dans la foulée par le renseignement américain sur le sujet s’est bien gardé de porter une accusation aussi nette.

    La seule mesure prise après cela qui à la rigueur pouvait passer pour une sanction contre l’Arabie saoudite, pour une faute toujours non spécifiée il convient de le préciser, c’est l’arrêt du soutien américain à la coalition arabe emmenée par elle dans la guerre contre les Houthis. Or ensuite les relations entre les deux pays, officiellement tout au moins toujours les meilleurs amis du monde, ont semblé amorcer leur rétablissement lorsque les Etats-Unis se sont chargés de protéger les installations d’Aramco après l’attaque d’Abqaïq et de Khurais en septembre 2019.

    Des batteries antimissiles patriot ont été implantées en urgence autour de ces installations, les mettant à l’abri des attaques ultérieures. Elles sont le gage le plus significatif du lien étroit existant entre les deux pays. Pour que les Américains vous les prêtent, il faut qu’ils voient en vous un grand ami. Vous ne l’êtes plus, en revanche, ou du moins cette qualité est-elle en question à leur niveau, si d’aventure ils reprennent ce précieux objet. C’est justement cela qui vient de se produire, les Américains, apparemment sans crier gare, ayant retiré les batteries dressées en Arabie saoudite pour contrer les attaques aériennes houthies, et/ou iraniennes, alors même que celles-ci n’ont pas cessé.

    On peut dire que depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden, cette mesure est le premier acte équivalent à une sanction aussi indéniable que périlleuse. A une sanction, qui plus est, qui ouvre sur d’autres. Il faudrait pour cela que la partie qui en est frappée s’avise de lui trouver remède en se tournant pour cela vers un ennemi des Etats-Unis. Suivez mon regard.

    Mohamed Habili

    Le Jourd d’Algérie, 29/09/2021

  • Arabie: Mort suspecte de dizaines d’employés de maison Kenyans

    Arabie: Mort suspecte de dizaines d’employés de maison Kenyans

    Arabie Saoudite, Kenya, travailleuses domestiques, employées de maison,

    Mort suspecte de dizaines d’employés de maison Kenyans en Arabie Saoudite

    La mort de 89 travailleuses domestiques kenyanes en Arabie saoudite au cours des deux dernières années a été qualifiée de “suspecte” par le ministère des Affaires étrangères de l’Etat africain. Les autorités saoudiennes ont déclaré à leurs homologues kenyans que la plupart des décès étaient dus à un arrêt cardiaque, mais les responsables kenyans doutent fortement que ce soit le cas.

    Apparaissant devant la commission parlementaire du travail la semaine dernière, le secrétaire principal aux Affaires étrangères, Macharia Kamau, a révélé le taux de mortalité hautement disproportionné entre les Kenyans d’Arabie saoudite et les autres États du Golfe.

    “Nous avons comparé les décès, il n’est donc pas possible que vous ayez trois décès au Qatar, un aux Emirats Arabes Unis, deux au Koweït, neuf à Oman, deux à Bahreïn et vous en ayez 40-50 dans l’autre pays car le nombre peut être plus important mais ils ne sont pas si gros », a déclaré Kamau. “Il n’est pas possible que ces jeunes meurent tous d’un arrêt cardiaque”, a-t-il ajouté, rejetant l’explication de Riyad sur les décès.

    On dit que 49 Kenyans sont morts en Arabie saoudite au cours des neuf derniers mois, prétendument à cause d’une insuffisance cardiaque. Aucune enquête indépendante n’a été menée pour confirmer la cause du décès.

    Wachira Kabinga, législateur et président du comité du travail du Kenya, a appelé à une plus grande protection de ses employés de maison en Arabie saoudite. Il a déclaré que c’était “la priorité numéro un” tout en exhortant à l’adoption de recommandations appropriées et claires pour “s’assurer que [notre] peuple ne vit pas comme des esclaves”.

    Le nombre de travailleurs domestiques en Arabie saoudite a augmenté de 14 pour cent l’année dernière, atteignant près de quatre millions. Au moins 100 000 Kenyans travaillent à Bahreïn, au Koweït, à Oman, au Qatar, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, la plupart en tant que travailleurs domestiques ou effectuant d’autres travaux subalternes.

    En mars, Riyad a signé un protocole d’accord visant à renforcer la coordination dans la protection des droits humains et à accroître la sensibilisation afin de réduire la violence domestique.

    Aldjazair, 27/08/2021

  • Diplomate iranien: Le Maroc a rompu avec l'Iran pour une promesse d'argent

    Maroc, Iran, Arabie Saoudite, Sahara Occidental, Donald Trump, #Maroc,

    Selon un diplomate iranien
    Les dessous d’un deal marocain: argent contre la rupture des relations avec l’Iran

    Un diplomate iranien a dévoilé les dessous d’un deal signé, il y a trois ans, entre le Maroc et l’Arabie saoudite portant sur la rupture par le premier de ses relations diplomatiques avec Téhéran contre une somme d’argent.
    Le responsable iranien a fait également savoir que Rabat a demandé l’intervention du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman auprès de l’ancien président américain Donald Trump afin de reconnaître la souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui.
    Dans une interview accordée a une chaîne locale, le diplomate a ajouté que le Maroc a obtenu cette reconnaissance du président américain , ce qui a suscité l’indignation des Sahraouis, de l’Algérie et de l’Union africaine qui considère le Sahara occidental un Etat a part entière au sein de l’organisation panafricaine.
    Il a souligné aussi que Rabat a également demandé a Mohamed Ben Salman un somme estimée a 600 millions d’euros pour soutenir son économie et payer les salaires des militaires et des services de sécurité en contre partie de la rupture de ses relations avec l’Iran.
    Selon lui, la première demande a été bel et bien exécutée mais le Maroc n’a jamais eu droit a l’argent qu’il réclamait, ce qui a donné lieu a une tension entre Riyadh et Rabat qui ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs.
    En mai 2018, Rabat a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Téhéran prétendant que le Hezbollah libanais serait impliqué dans l’envoi des armes au Front Polisario via une “personne” travaillant a l’ambassade d’Iran en Algérie.
    Echourouk online, 23/09/2021
  • USA-Arabie Saoudite: Une funeste querelle de famille

    Etats-Unis, Arabie Saoudite, Lloyd Austin, missiles patriotes, houthies, Yémen,

    Mohamed Habili

    On se demandait hier de quoi donc étaient malades les relations entre ces deux vieux alliés que sont les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, pour qu’il ne soit pas facile de leur imputer une ou plusieurs causes, d’autant que les déclarations d’amitié, à vrai dire davantage du côté américain, n’ont pas manqué ces derniers temps. Un exemple récent montre toute la complexité de ce dont il est question en l’occurrence.

    Le secrétaire d’Etat à la défense, Lloyd Austin, était la semaine passée en tournée dans les monarchies du Golfe, dans l’intention entre autres de remercier ces pays de leur aide dans les opérations de retrait d’Afghanistan. L’une d’entre elles, le Qatar, y a particulièrement contribué, dans le prolongement d’ailleurs du rôle qui avait été le sien dans les négociations avec les Talibans, et qui ont conduit à l’accord de Doha de février 2020.

    Le responsable américain devait terminer son périple par un saut en Arabie saoudite. Cette visite n’a pas eu lieu, les Saoudiens l’ayant annulée, alléguant on ne sait trop quelle excuse, pour autant qu’ils se soient donné cette peine. Tout ce qu’il est possible de supposer raisonnablement, c’est que cette décision n’était pas sans lien avec la récupération par les Américains de leurs batteries antimissiles implantées en Arabie saoudite au lendemain de l’attaque houthie, ou iranienne à en croire certains, de Abqaïq et Khurais de septembre 2019, contre des installations d’Aramco.

    Si en même temps qu’ils se donnaient un mal fou pour se désengluer d’Afghanistan, les Américains avaient quand même trouvé le loisir de reprendre une arme défensive installée sur le sol d’un pays ami, auquel elle allait manquer, le danger n’étant pas passé, alors il est facile de comprendre que cet ami l’ait mal pris, et qu’il ait exprimé son mécontentement en annulant la visite de courtoisie du secrétaire à la Défense.

    La plus simple explication à ce genre d’amabilités, celle qui en tout cas vient en premier à l’esprit, c’est qu’elles ressortent à une querelle de famille. Les causes immédiates en semblent microscopiques pour un observateur extérieur, sans commune mesure avec leurs conséquences, qui elles par contre peuvent être gigantesques.

    Il faut commencer par relever que ce n’est pas avec les Etats-Unis que l’Arabie saoudite est sur la voie de la rupture, mais avec son pouvoir actuel, avec l’administration Biden, même si ses relations n’étaient pas les meilleures avec l’administration Trump.

    Du temps de Trump, les Américains installent les batteries patriot, et ils les reprennent du temps de Biden. C’est toute la différence, mais elle est conséquente. Elle peut même bouleverser la relation.

    Dans le contexte actuel de forte polarisation de la scène politique américaine, les Saoudiens, aux yeux de l’administration Biden, ont commis deux erreurs impardonnables : d’une part d’avoir affiché leur soutien à Trump au temps où celui-ci dirigeait leur pays, et de l’autre d’avoir en quelque sorte voté pour un deuxième mandat en sa faveur.

    Si cela s’était effectivement produit, pour eux, c’était le pire qui serait advenu. Pour eux donc, ce sont les Saoudiens qui les premiers avaient manqué à leur devoir d’amitié envers les Etats-Unis. Leur préférer Trump, c’est parier sur le côté le plus sombre des Etats-Unis. Et par là espérer leur perte. Leur préférer Trump, c’est se placer dans le même camp que les Russes et les Chinois, qui eux du moins ne se considéraient pas comme leurs amis.

    Le Jour d’Algérie, 15/09/2021

  • Les USA retirent des défenses antimissiles en Arabie saoudite

    Les USA retirent des défenses antimissiles en Arabie saoudite

    Etats-Unis, Arabie Saoudite, Yémen, USA, Houthis,

    Les États-Unis retirent des défenses antimissiles en Arabie saoudite au milieu des attaques au Yémen

    DUBAI, Émirats arabes unis (AP) – Les États-Unis ont retiré leur système de défense antimissile le plus avancé et leurs batteries Patriot d’Arabie saoudite ces dernières semaines, alors même que le royaume faisait face à des attaques aériennes continues de la part des rebelles houthis du Yémen, selon des photos satellite analysées par l’Associated Press. .

    Le redéploiement des défenses de la base aérienne Prince Sultan à l’extérieur de Riyad est intervenu alors que les alliés arabes du Golfe des États-Unis regardaient nerveusement le retrait chaotique des troupes américaines d’Afghanistan , y compris leurs évacuations de dernière minute de l’aéroport international assiégé de Kaboul.

    Alors que des dizaines de milliers de forces américaines restent dans la péninsule arabique comme contrepoids à l’Iran, les pays arabes du Golfe s’inquiètent des plans futurs des États-Unis alors que leur armée perçoit une menace croissante en Asie qui nécessite ces défenses antimissiles. Les tensions restent élevées alors que les négociations semblent bloquées à Vienne sur l’échec de l’accord nucléaire iranien avec les puissances mondiales, augmentant le risque de futures confrontations dans la région.

    « Les perceptions sont importantes, qu’elles soient ou non enracinées dans une réalité froide et froide. Et la perception est très claire que les États-Unis ne sont pas aussi attachés au Golfe qu’ils l’étaient dans l’opinion de nombreuses personnes au pouvoir de décision dans la région », a déclaré Kristian Ulrichsen, chercheur au James A. Baker. III Institut de politique publique à l’Université Rice.

    « Du point de vue saoudien, ils voient maintenant Obama, Trump et Biden – trois présidents successifs – prendre des décisions qui signifient dans une certaine mesure un abandon. »

    La base aérienne Prince Sultan, à quelque 115 kilomètres (70 miles) au sud-est de Riyad, a accueilli plusieurs milliers de soldats américains depuis une attaque de missiles et de drones en 2019 au cœur de la production pétrolière du royaume. Cette attaque, bien que revendiquée par les rebelles houthis du Yémen, semble plutôt avoir été menée par l’Iran , selon les experts et les débris physiques laissés sur place. Téhéran a nié avoir lancé l’attaque, bien qu’un exercice en janvier ait vu les forces paramilitaires iraniennes utiliser des drones similaires .

    Juste au sud-ouest de la piste de la base aérienne, une zone d’un kilomètre carré (un tiers de mile carré) délimitée par une berme de terre a vu les forces américaines stationner des batteries de missiles Patriot, ainsi qu’un terminal avancé de défense de zone à haute altitude. unité, selon des images satellites de Planet Labs Inc. Un THAAD peut détruire des missiles balistiques à une altitude plus élevée que les Patriots.

    Une image satellite vue par l’AP fin août montrait certaines des batteries retirées de la zone, bien que l’activité et les véhicules puissent encore y être vus. Une image satellite haute résolution de Planet Lab prise vendredi a montré que les coussinets des batteries sur le site étaient vides, sans activité visible.

    Un redéploiement des missiles avait fait l’objet de rumeurs pendant des mois, en partie en raison d’un désir de faire face à ce que les responsables américains considèrent comme le « conflit des grandes puissances » imminent avec la Chine et la Russie. Cependant, le retrait est intervenu juste au moment où une attaque de drones Houthis contre l’Arabie saoudite a blessé huit personnes et endommagé un avion de ligne commercial à l’aéroport du royaume à Abha. Le royaume est enfermé dans une guerre sans issue avec les Houthis depuis mars 2015.

    Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a reconnu « le redéploiement de certains moyens de défense aérienne » après avoir reçu des questions de l’AP. Il a déclaré que les États-Unis maintenaient un engagement « large et profond » envers leurs alliés du Moyen-Orient.

    « Le département de la Défense continue de maintenir des dizaines de milliers de forces et une position de force robuste au Moyen-Orient représentant certaines de nos capacités aériennes et maritimes les plus avancées, à l’appui des intérêts nationaux américains et de nos partenariats régionaux », a déclaré Kirby.

    Dans une déclaration à l’AP, le ministère saoudien de la Défense a qualifié les relations du royaume avec les États-Unis de « fortes, de longue date et historiques », tout en reconnaissant le retrait des systèmes de défense antimissile américains. Il a déclaré que l’armée saoudienne « est capable de défendre ses terres, ses mers et son espace aérien, et de protéger son peuple ».

    « Le redéploiement de certaines capacités de défense des États-Unis d’Amérique amis de la région s’effectue grâce à une compréhension commune et à un réalignement des stratégies de défense en tant qu’attribut du déploiement et de la disposition opérationnels », indique le communiqué.

    Malgré ces assurances, le prince saoudien Turki al-Faisal, l’ancien chef du renseignement du royaume dont les remarques publiques correspondent souvent aux pensées de sa famille régnante Al Saud, a lié les déploiements de missiles Patriot directement aux relations de l’Amérique avec Riyad.

    « Je pense que nous devons être rassurés sur l’engagement américain », a déclaré le prince à CNBC dans une interview diffusée cette semaine . « Cela ressemble, par exemple, à ne pas retirer les missiles Patriot d’Arabie saoudite à un moment où l’Arabie saoudite est victime d’attaques de missiles et de drones – pas seulement du Yémen, mais d’Iran. »

    Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, en tournée au Moyen-Orient ces derniers jours, devait se rendre en Arabie saoudite, mais le voyage a été annulé en raison de ce que les responsables américains ont qualifié de problèmes d’horaire. L’Arabie saoudite a refusé de discuter des raisons pour lesquelles le voyage d’Austin n’a pas eu lieu après le retrait des défenses antimissiles.

    L’Arabie saoudite possède ses propres batteries de missiles Patriot et tire généralement deux missiles sur une cible entrante. C’est devenu une proposition coûteuse au milieu de la campagne Houthi, car chaque missile Patriot coûte plus de 3 millions de dollars. Le royaume prétend également intercepter presque tous les missiles et drones lancés dans le royaume, un taux de réussite incroyablement élevé précédemment mis en doute par les experts .

    Alors que la Grèce a accepté en avril de prêter une batterie de missiles Patriot à l’Arabie saoudite, le calendrier des retraits américains intervient dans un contexte d’incertitude plus large quant à la position américaine dans la région. L’Arabie saoudite et d’autres pays arabes du Golfe ont renouvelé leur diplomatie avec l’Iran comme couverture.

    « Je pense que nous avons vu dans les déclarations de Biden sur l’Afghanistan, la façon dont il a dit des choses qu’il va clairement faire passer les intérêts américains en premier et évidemment, cela a été une déception pour les partenaires et les alliés du monde entier qui espéraient peut-être quelque chose de différent après Trump.  » a déclaré Ulrichsen, le chercheur associé. « Il sonne assez similaire à une approche » America First « , juste une sorte de ton différent. »

  • 11 Sept: rapport déclassifié accuse l’Arabie Saoudite

    11 Sept: rapport déclassifié accuse l’Arabie Saoudite

    Arabie Saoudite, attentats du 11 septembre, 11 Septembre, terrorisme, Ben Laden,

    Biden déclassifie un rapport secret du FBI détaillant les liens des ressortissants saoudiens avec le 11 septembre

    L’administration Biden a déclassifié un rapport du FBI de 16 pages liant les pirates de l’air du 11 septembre à des ressortissants saoudiens vivant aux États-Unis. Le document, rédigé en 2016, résumait une enquête du FBI sur ces liens appelée Opération ENCORE.

    Le rapport partiellement rédigé montre une relation plus étroite qu’on ne l’avait connue auparavant entre deux Saoudiens en particulier – dont un avec statut diplomatique – et certains des pirates de l’air. Les familles des victimes du 11 septembre recherchent depuis longtemps le rapport, qui brosse un portrait radicalement différent de celui décrit par le rapport de la Commission sur le 11 septembre en 2004.

    Alors que la Commission a été largement incapable de lier les hommes saoudiens aux pirates de l’air, le document du FBI décrit de multiples connexions et appels téléphoniques.

    Il y a des années, la Commission a écrit que lorsqu’il s’agissait du diplomate saoudien Fahad al-Thumairy, « Nous n’avons pas trouvé de preuves que Thumairy ait fourni une assistance aux deux pirates de l’air ». Une décennie plus tard, il semble que les agents du FBI soient parvenus à une conclusion différente. Le rapport indique que Thumairy « a chargé » un associé d’aider les pirates de l’air à leur arrivée à Los Angeles, et a déclaré à l’associé que les pirates de l’air étaient « deux personnes très importantes », plus d’un an avant les attaques.

    Le rapport jette également un nouvel éclairage sur la rencontre d’un employé du gouvernement saoudien avec les pirates de l’air dans un restaurant. Ce qui était autrefois décrit comme une rencontre fortuite est maintenant décrit comme un événement planifié et bien orchestré. La Commission du 11 septembre 2004 avait qualifié l’employé saoudien, Omar al-Bayoumi, de « grégaire ». Les enquêteurs ont écrit qu’ils l’avaient trouvé « un candidat improbable pour une implication clandestine avec des extrémistes islamiques ».

    Le rapport d’ENCORE, cependant, indique qu’un témoin de la réunion a vu Bayoumi attendre près de la fenêtre l’arrivée des pirates de l’air plutôt que de les heurter par hasard, et a engagé une longue conversation avec eux. Le rapport indique qu’une femme a déclaré aux enquêteurs que Bayoumi disait souvent que la communauté islamique « doit prendre des mesures », et que la communauté était « au djihad ».

    Dans une interview, les familles des victimes ont déclaré avoir trouvé d’autres éléments du rapport révélateurs. Par exemple, Thumairy et Bayoumi n’étaient chacun qu’à un ou deux degrés de séparation les uns des autres sur un arbre téléphonique de terroristes internationaux connus. Bayoumi était en « contact presque quotidien » avec un homme lié au cerveau de l’attaque du World Trade Center en 1993, et a passé la nuit dans un hôtel avec un autre homme lié à l’un des lieutenants supérieurs d’Oussama Ben Laden.

    Le téléphone de Thumairy, quant à lui, était lié à des personnes associées au « Millennium Plot Bomber », qui a été reconnu coupable d’un complot visant à bombarder l’aéroport de Los Angeles le soir du Nouvel An 2000.

    Bien que le rapport n’établisse aucun lien direct entre les pirates de l’air et le gouvernement saoudien dans son ensemble, Jim Kreindler, qui représente de nombreuses familles poursuivant l’Arabie saoudite, a déclaré que le rapport valide les arguments qu’ils ont avancés dans cette affaire.

    « Ce document, ainsi que les preuves publiques recueillies à ce jour, fournit un schéma de la manière dont al-Qaida a opéré aux États-Unis », a-t-il déclaré, « avec le soutien actif et conscient du gouvernement saoudien ».

    NPR, 12/09/2021

  • L’Arabie Saoudite appelle le Maroc et l’Algérie au dialogue

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    Le ministre saoudien des Affaires étrangères appelle ses homologues algérien et marocain pour discuter de l’évolution de la situation.

    Rapport de la Saudi Gazette

    RIYADH – Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal Bin Farhan, a téléphoné séparément vendredi à ses homologues algérien Ramtane Lamamra et marocain Nasser Bourita, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

    Au cours de ces appels, le Prince Faisal a passé en revue les relations bilatérales et les moyens de les renforcer pour atteindre les intérêts de tous les pays.

    Les ministres ont également discuté des développements régionaux et internationaux.

    Mardi, le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que son pays avait décidé de rompre ses liens diplomatiques avec le Maroc.

    L’Arabie saoudite a appelé l’Algérie et le Maroc à privilégier le dialogue et la diplomatie pour résoudre les problèmes entre les deux pays.

    Le ministère des Affaires étrangères du Royaume a exprimé ses regrets quant aux récents développements des relations entre le Maroc et l’Algérie.

    « Le gouvernement du Royaume exprime l’espoir d’un retour des relations entre les deux pays dans les meilleurs délais ».

    « Nous appelons les frères des deux pays à privilégier le dialogue et la diplomatie pour trouver des solutions aux questions litigieuses de manière à contribuer à l’ouverture d’une nouvelle page pour les relations, d’une manière qui profite à leurs peuples, réalise la sécurité et la stabilité pour la région », indique le communiqué.

    Saudi Gazette, 28/08/2021

  • Maroc: Quitté par sa maîtresse, un saoudien pique une crise à l'aéroport (vidéo)

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    Dans les pays du Golfe , les femmes marocaines sont assimilées à des prostituées ou à des sorcières.
    L’ouvrage « Sex and the medina » lève le regard de la femme saoudienne sur les Marocaines, « ces putes sorcières aux mœurs débridées, voleuses de maris ».
    Pour les Saoudiennes rencontrées par l’auteur de Sex and the medina, les Marocaines sont avant tout « le pétrole de leur pays ».
    Les femmes saoudiennes ont peur de ces jeunes filles prédatrices, prêtes à tout pour se faire épouser le riche homme originaire du Khalij (Le Golfe arabique). Ce dernier raffole de la femme marocaine et apprécie son appétit comme un signe d’amour et non de débauche.
    La prétendue « sorcellerie » pratiquée par la femme marocaine est évidente sur ce bonhomme qui a piqué une grave crise à l’aéroport de Tanger. Complètement hors de lui, il s’est jeté sur le sol tout en criant « J’aime Najate, amenez-la-moi ».
    Le public marocain a enregistré la séquence dans un vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux.

    La prostitution et vie sexuelle des Saoudiennes et des marocaines
    Si les Saoudiennes et les Koutiennes accusent les marocaines de prostitutions, les marocaines elles ripostent en les accusant de prostitutions déscrètes avec soumission.
    Les pays du Golfe intensifient leurs attaques contre les femmes marocaines qu’ils assimilent à des prostituées ou à des sorcières. Un livre choc révèle la réalité des alcôves de la péninsule arabique. Sex and the medina est un livre témoignage édité chez Plon, écrit par une hôtesse de l’air marocaine qui a préféré garder l’anonymat. 
    Souvenez-vous, en 2004, ces mêmes éditions Plon avaient réalisé un coup de maître en publiant le premier roman érotique écrit par une Arabe, L’Amande de Nedjma, suivi de La Traversée des sens, du même auteur. Les deux livres ont été traduits dans une douzaine de langues, mais pas en arabe. Et aujourd’hui, une Marocaine lève le voile sur les femmes saoudiennes, leurs longues journées oisives, les bavardages incessants autour de leur vie sexuelle, leurs recettes de beauté pour captiver leurs maris, leurs rêves, leurs fantasmes, leurs liaisons secrètes, et surtout leur regard sur les Marocaines, « ces putes sorcières aux mœurs débridées, voleuses de maris ». 
    Elles leur font peur mais les Saoudiennes ne peuvent s’empêcher de les envier. Elles ont le droit de conduire des voitures, de travailler, de parler avec des hommes sans lien de parenté avec elles, de voyager seules, sans tuteur. Un privilège qui ne leur est pourtant pas accordé par l’Arabie saoudite, la Jordanie ou la Syrie. 
    Le PJD a même appelé le ministère des Affaires étrangères marocain à intervenir pour faire cesser un tel abus dans le traitement des Marocaines et rendre la dignité aux familles touchées par cette exclusion. Il a demandé cet été aux autorités marocaines d’ouvrir le dialogue avec leurs homologues saoudiens pour éclaircir la situation (voir nos questions à Bassima Hakkaoui). 
    Pour les Saoudiennes rencontrées par l’auteur de Sex and the medina, les Marocaines sont avant tout « le pétrole de leur pays ».
    Retraitée à 25 ans
    Sex and the medina, c’est Sex and the city version arabo-musulmane. Si Carry Brad-show, Samantha, Charlotte et Amanda ont été choquées par les mœurs et la culture d’Abu Dhabi, les quatre drôles de dames saoudiennes de Sex and the medina ne s’intéressent pas aux Américaines ou autres Occidentales jugées trop caricaturales. Elles se passionnent davantage pour leurs « sœurs » de la nation musulmane qui se sont émancipées, troquant les traditions pour une modernité à la thaïlandaise mêlant alcool, drogue et prostitution. 
    Elles n’arrivent pas à croire que notre narratrice, hôtesse de l’air dans une compagnie saoudienne, soit vierge et ne se contente, à 28 ans, que de flirts, se préservant pour son futur époux. Elles fantasment sur le collègue marocain de Leila, stewart, qu’elles imaginent viril, doux et conciliant. Mais surtout, elles ont peur de ces jeunes filles prédatrices, prêtes à tout pour se faire épouser en raflant la mise.
    Nous avons rencontré l’une d’entre elles à Casablanca. A 25 ans, Badria est propriétaire d’un appartement dans un quartier plutôt chic, porte des vêtements de marques et arbore des bijoux que seules les grandes bourgeoises casablancaises peuvent s’offrir. 
    Belle, grande, claire, séduisante à souhait, elle est pourtant déjà à la retraite. « Les Saoudiens aiment les filles jeunes, très jeunes », dit-elle en riant. « Moi, je suis déjà hors circuit. Je suis allée en Arabie saoudite à l’âge de 15 ans. Et j’ai découvert un monde souterrain que les musulmans qui vont en pèlerinage sur cette terre sacrée ne peuvent même pas imaginer. Là-bas, il n’y a pas de boîtes de nuits ou de bars, mais des caves de villa aménagées comme les plus belles discothèques du monde. Quand il y a une soirée, les filles arrivent à la porte et sont sélectionnées à l’entrée. Une caméra à l’intérieur permet aux hôtes saoudiens de faire le casting », poursuit-elle. 
    Dans le contrat de ces filles, elles sont obligées de boire, fumer et se droguer. La plupart passeront la soirée à parader sans résultat, d’autres plus ou moins chanceuses, feront l’objet de la réalisation des fantasmes de quelques vieux pervers.
    L’homme idéal
    Pour la grand-mère saoudienne dans Sex and the medina, l’homme idéal est « celui qui s’intéresse à toi et aux tiens, qui essaie de s’approcher de ta famille. Celui qui te fait des compliments pour une belle chose que tu viens d’entreprendre. Celui qui ne compte pas l’argent avec toi et n’oublie jamais de te faire des cadeaux. » 
    Plutôt cupide comme approche pour des femmes qui traitent les Marocaines de prostituées ! Ce à quoi répond Joumana, la plus moderne de nos amies saoudiennes : « Un bon mari est celui qui ne prend pas une seconde épouse, qui encourage sa femme à s’épanouir hors de la cuisine et à exercer un métier, qui ne voit aucun inconvénient à ce qu’elle fraie avec ses amis garçons, qui est capable d’élever la voix pour lui épargner toute loi qui la brime ou touche à sa dignité, qui marche à côté d’elle et pas devant, qui ne fait pas rire le monde entier en la présentant sous les traits de l’esclave, qui n’a pas peur de sa sexualité et apprécie son appétit comme un signe d’amour et non de débauche, qui ne la tue pas parce qu’il a découvert qu’elle n’était pas vierge.» 
    Il est vrai que cela ressemble beaucoup à une plaidoirie de femme marocaine. Finalement, aussi bien au Maroc qu’en Arabie saoudite, les rapports du couple se noient dans la tradition, comme l’explique Abdelbaki Belfqih, sociologue (voir interview). Et les femmes en sont à la fois les principales instigatrices et les premières victimes.
    Les meilleures clientes de nos fqihs
    Elles sont prêtes à payer le prix fort nos Saoudiennes pour bénéficier des services de nos fqihs, de nos voyantes ou des recettes des Marocaines, amulettes et aphro-disiaques propres à enchaîner les maris. Dans son ouvrage, notre hôtesse de l’air raconte : « Ma cousine Nora s’est proposée de motiver la bande à magie qu’elle avait recrutée, composée de deux anciennes femmes de ménage en leur promettant un visa pour l’Arabie et la moitié des frais du pèlerinage. Elles ont mis la main sur une sahhara à la mode, une certaine Zineb que l’on disait mariée à un être de l’au-delà, instigateur de ses formules et de ses remèdes censés venir à bout de tous les maux. Elle aurait reçu les plus grands de ce monde sous sa modeste tente, certains citant le président français Jacques Chirac en personne. »
    Nous vérifions la cote des sorciers marocains auprès de Mohamed, un fqih en vogue qui tient boutique à Derb Sultan. « Je me rends à la Mecque régulièrement, trois à quatre fois par an, tous frais payés », dit-il fièrement. 
    « Ces dames saoudiennes sont extrêmement friandes de nos compétences. Elles payent très cher pour domestiquer leurs époux, jusqu’à 40 000, voire 50 000 dirhams uniquement pour les mater », poursuit-il. Ce sont, de loin, les meilleures clientes de nos enchanteurs en tout genre.
    Nuits barbares
    Les nuits de noces des Saoudiennes ressemblent aux nôtres… Il y a 30 ans, dans les centres urbains et aujourd’hui, dans les campagnes. 
    Plutôt barbares, saignantes et mettant en valeur la virilité des hommes. « Il a mis sa main sur ma tête et il a lu la sourate : “Quiconque parmi vous acquiert une femme, un serviteur ou une bête, qu’il pose sa main sur son front et dise : O Allah, je te quémande son bienfait et sa prédisposition à faire du bien et protège-moi contre sa malfaisance et sa prédisposition à faire du mal’’ », raconte Salma, l’une des quatre Saoudiennes. Il l’a ensuite possédée sauvagement. Il s’est avéré par la suite qu’il était homosexuel. 
    Quant aux autres, ce n’est pas mieux, le rituel est le même. Visiblement aux yeux des Saoudiens, leur femme est avant tout la future mère de leurs enfants. Leur plaisir, ils vont le chercher ailleurs. 
    Leila B. nous livre un récit cru, réaliste et sans concessions. Sex and the medina est un ouvrage à ne pas manquer !
    Bahaa Trabelsi

     

    Source: Casabook