Étiquette : Armée française

  • Un pilote français affirme avoir été attaché à une cible de tir lors d’un rituel de bizutage

    Un pilote de l’armée de l’air française a déposé une plainte pénale alléguant que, dans le cadre d’un rituel de bizutage, il a été attaché à une cible sur un champ de tir pendant que des avions de chasse le survolaient et tiraient des munitions, a déclaré son avocat à Reuters samedi.

    La plainte n’identifie aucune des personnes soupçonnées d’avoir procédé au bizutage et ne précise pas combien d’entre elles étaient impliquées. Reuters n’a pas été en mesure d’établir de manière indépendante l’identité des responsables de l’incident.

    Le colonel Stéphane Spet, porte-parole de l’armée de l’air française, a déclaré qu’une enquête interne avait été ordonnée par le commandement de l’armée de l’air et que les responsables avaient été sanctionnés.

    La punition la plus sévère a été la restriction à la caserne, a déclaré Spet. Il n’a pas précisé combien de personnes avaient reçu cette sanction, ni pour combien de jours.

    Spet a déclaré que la sécurité du pilote n’a jamais été en danger.

    Le pilote a déclaré dans la plainte, qui a été vue par Reuters, que le bizutage a eu lieu en mars 2019, peu après son arrivée dans une unité de chasseurs de combat sur la base aérienne de Solenzara, sur l’île méditerranéenne française de Corse.

    Le pilote s’est vu mettre une capuche sur la tête, et a été forcé à monter à l’arrière d’une camionnette par plusieurs collègues qui l’ont conduit au champ de tir, selon la plainte.

    Des photos, jointes à la plainte, montrent un homme en treillis militaire, les jambes et les mains liées, attaché à la cible du champ de tir par des sangles en nylon très résistantes.

    Des séquences vidéo, citées dans la plainte et fournies à Reuters par l’avocat du pilote, Frederic Berna, montrent également des jets de combat effectuant plusieurs passages à basse altitude à proximité.

    La plainte allègue que, pendant certains de ces passages, le pilote attaché à la cible pouvait entendre le bruit de munitions réelles tirées depuis l’avion.

    M. Spet n’a pas contesté l’authenticité des images, mais il a déclaré qu’elles donnaient l’impression erronée que les avions dirigeaient leurs tirs vers le pilote attaché à la cible.

    Il a ajouté que les tirs que le pilote a entendus provenaient d’un avion qui effectuait un exercice d’entraînement à un autre endroit, et que la distance la plus proche d’une munition était d’environ un kilomètre (0,6 miles).

    Berna a déclaré que son client ne souhaitait pas que son nom soit divulgué publiquement pour des raisons de confidentialité. Reuters a vu le nom du pilote dans la plainte.

    Berna a déclaré que les photos et les séquences vidéo citées dans la plainte ont été filmées par des membres du service qui étaient présents, et que les images ont ensuite été partagées dans un groupe de discussion WhatsApp. Les membres du groupe de discussion ont ensuite partagé les images avec le pilote qui a déposé la plainte, a déclaré l’avocat.

    À la question de savoir pourquoi son client a attendu jusqu’à maintenant pour porter plainte, Me Berna a répondu que le pilote avait d’abord nié la gravité de ce qu’il avait vécu et qu’il ne voulait pas défier les autorités militaires.

    Il a soulevé la question avec ses supérieurs à la fin de l’année 2020, a indiqué l’avocat, et a décidé de déposer une plainte pénale lorsqu’il a eu le sentiment que l’armée ne répondait pas de manière adéquate.

    Spet a déclaré que le commandement de l’armée de l’air a été informé de l’incident en janvier de cette année, et a ordonné une enquête interne.

    « Les pilotes responsables de cette mise en scène ont été sévèrement punis en avril 2021, avec des mesures allant jusqu’à la restriction dans les casernes », a déclaré M. Spet.

    Berna a déclaré que ni lui ni son client n’avaient connaissance d’une quelconque sanction infligée au personnel de service pour cet incident.

    Dans un communiqué distinct, l’armée de l’air a déclaré qu’elle condamnait toute action portant atteinte au bien-être physique ou mental de son personnel et qu’elle coopérerait à toute enquête criminelle.

    Une porte-parole de la base de Solenzara a renvoyé Reuters à la déclaration de l’armée de l’air.

    La plainte a été déposée auprès du parquet de Marseille le 5 mai, selon Me Berna. L’avocat a déclaré que son client est toujours dans l’armée de l’air et sert en tant que pilote, mais qu’il n’est plus pilote de combat.

    Reuters, 09 mai 2021

    Etiquettes : France, rituel de bizutage, plainte, armée française,

  • Les procureurs français demandent la fin de l’enquête sur le génocide rwandais


    PARIS (AP)

    Le parquet de Paris a demandé lundi la fin d’une enquête de plusieurs années sur les accusations d’implication de la force française de maintien de la paix dans le génocide de 1994 au Rwanda, au cours duquel environ 800 000 personnes ont été massacrées.

    Les magistrats instructeurs français sont désormais chargés de prendre la décision définitive.

    Les procureurs ont conclu que l’enquête n’a pas permis d’établir la preuve de l’implication des forces françaises dans les crimes de complicité de génocide et de complicité de crimes contre l’humanité.

    L’enquête n’a pas montré de soutien potentiel des forces françaises pendant les massacres, de consentement ou de preuve que les militaires se sont abstenus d’intervenir face à de tels crimes, précise la déclaration.

    L’enquête avait été ouverte en 2005 après le dépôt de six plaintes par des ressortissants rwandais accusant l’intervention militaire dirigée par la France et soutenue par l’ONU, appelée Opération Turquoise, d’être impliquée dans le génocide.

    L’annonce des procureurs intervient après les récentes mesures prises par le président français Emmanuel Macron pour améliorer les relations avec le Rwanda, après des décennies de tensions sur l’attitude de Paris avant et pendant le génocide.

    Un rapport de mars commandé par Macron en mai a conclu que les autorités françaises avaient été « aveugles » aux préparatifs du génocide et avaient ensuite réagi trop lentement pour apprécier l’ampleur des massacres et y répondre.

    Un autre rapport du gouvernement rwandais a déclaré le mois dernier que le gouvernement français porte une responsabilité « significative » pour avoir « permis un génocide prévisible. »

    Associated Press, 03 mai 2021

    Etiquettes : France, armée française, Rwanda, génocide,

  • Un général français souhaite la mise à la retraite des officiers signataires

    Pour la première fois depuis la retentissante tribune parue dans Valeurs Actuelles, le général François Lecointre, chef d’Etat major des armées, s’exprime. Il nous parle des sanctions venir pour les généraux et pour les soldats d’active signataires.

    Le 21 avril, d’anciens militaires, dont une vingtaine de généraux, dénonçaient dans une tribune au style factieux parue dans « Valeurs actuelles », le « délitement » du pays, suggérant que l’armée pourrait passer l’action. Ce mercredi, 8 000 soldats l’avaient signée. Tollé politique, soutien de Marine Le Pen, opprobre de la gauche… Les mesures l’encontre des meneurs seront sévères, annonce le général François Lecointre.

    Comment avez-vous réagi a cette tribune ?

    Général François Lecointre. Je me suis d’abord dit qu’elle ne présentait pas grand intérêt, et ensuite que ses auteurs savaient très bien qu’ils prenaient un parti pris politique. Cela, je ne peux pas l’accepter, car la neutralité des armées est essentielle. Enfin, j’ai été choqué d’y lire un appel a l’armée d’active : ça me révulse absolument.

    Vous connaissez ces signataires ?

    Certains, oui, en particulier le général en retraite Piquemal (NDLR, ancien général 4 étoiles de la Légion étrangère), connu pour ses engagements politiques. Pour l’essentiel, ce sont des gens qui ont quitté l’armée il y a 20 ou 30 ans, que ma génération d’officiers n’a pas connus.

    «Guerre civile» et tribune d’ex-militaires : qui sont les signataires ?

    Ce texte reflète-t-il quelque chose de l’armée ?

    Il ne reflète en rien l’état d’esprit des armées aujourd’hui. L’armée est républicaine, elle n’est pas politisée, combat tous les jours pour son pays. Elle est a l’image de la société française. Contrairement aux fantasmes que certains entretiennent, elle est très diverse socialement. C’est le billet de gens a la retraite, qui ont une vision décalée de la réalité de nos engagements : je leur dénie le droit de porter un jugement sur ce que nous sommes ! C’est une tentative de manipulation de l’armée inacceptable. Si ces gens veulent s’exprimer, qu’ils le fassent en leur nom, sans mettre en avant leur qualité d’ancien militaire ou leur grade.

    je leur dénie le droit de porter un jugement sur ce que nous sommes ! C’est une tentative de manipulation de l’armée inacceptable. Si ces gens veulent s’exprimer, qu’ils le fassent en leur nom, sans mettre en avant leur qualité d’ancien militaire ou leur grade. Quand on est général en 2e section, on s’engage statutairement a respecter le devoir de réserve.

    La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé un recensement des signataires : y a-t-il des soldats d’active ?

    On est en train de faire ce recensement. Aujourd’hui, on dénombre 18 personnes en activité – dont quatre officiers – parmi les signataires, sur 210 000 militaires en activité.

    Echououk online, 29 avr 2021

    Etiquettes : Généraux, Valeurs Actuelles, signataires, Islamophobie, Islam, extrême droite, armée française,