Étiquette : armes

  • L’Algérie devient un acheteur majeur d’armes allemandes (SIPRI)

    L’Algérie, connue pour être un client traditionnel des armes russes et chinoises, est devenue le principal acheteur d’armes allemandes au cours des quatre dernières années, selon de nouvelles données publiées par l’Institut international de recherche sur la paix (SIPRI) basé à Stockholm.

    Dans son rapport sur les transferts mondiaux d’armes entre 2016-20, le Think tank suédois classe l’Algérie comme 6ème importateur mondial d’armes qui a dépensé plus de 35 milliards de dollars depuis 2015, alors que le peuple du pays vacille sous une crise socio-économique croissante et une répression incessante contre les manifestants pro-démocratie.

    L’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64 pc par rapport à 2011-15, alors que les importations d’armes de son voisin le Maroc ont été inférieures de 60 pc, indique le rapport du SIPRI.

    Bien que les transferts internationaux d’armes majeures soient restés au même niveau entre 2011-15 et 2016-20, l’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64 pc, principalement de l’Allemagne qui est devenue le premier fournisseur d’armes de ce pays, suivie de la Chine et de la Russie.

    Selon certains analystes, ce changement peut expliquer la position hostile affichée ces derniers temps par Berlin concernant l’intégrité territoriale du Maroc et la souveraineté sur son territoire saharien, car l’Algérie est devenue l’un des premiers marchés pour les exportations d’armes allemandes.

    Bien que le Maroc soit le 28ème importateur mondial d’armes, loin derrière l’Algérie, classée 6ème importateur mondial d’armement, les médias publics algériens ont tenté de dépeindre le Maroc comme un important acheteur d’armes américaines dans le but de justifier les dépenses excessives de la junte militaire algérienne.

    Alors que la plupart des Algériens souffrent du chômage et de la flambée des prix de plusieurs produits de base, notamment la farine, le sucre, l’huile de cuisson, les légumes, le lait, le poisson, la viande, la volaille…, les généraux, qui dirigent de facto ce pays, dépensent chaque année plus de 10 milliards de dollars en armement.

    La mauvaise gestion de ces milliards de dollars et le détournement des richesses du pays alimentent le mouvement du Hirak qui prend de l’ampleur malgré la répression et le renforcement des restrictions du gouvernement.

    Les manifestants pro-démocratie, qui ont chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans, ont quitté la rue l’année dernière en raison de la pandémie de coronavirus. Mais le mouvement de protestation ne s’est pas éteint. Il a continué à couver. Aujourd’hui, il revient plus fort qu’avant. Il ne disparaîtra pas tant que le régime militaire corrompu et despotique n’aura pas disparu pour de bon, promettent les manifestants.

    The North Africa Post, 23 mars 2021

    Tags : Algérie, Allemagne, armes, armement, SIPRI,

  • Israël aurait représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan en 2020.

    Le rapport annuel de l’institut SIPRI fait la lumière sur les statistiques d’exportation des plus grands pays exportateurs d’armes au monde. Les États-Unis ont augmenté leur part au détriment de la Russie et de la Chine. L’Allemagne et la France ont également pris de plus grandes parts du gâteau.

    Les exportations d’armes d’Israël ont représenté 3,0 % de l’ensemble des ventes d’armes dans le monde au cours des années 2016-2020 et ont augmenté de 59 % par rapport à celles des années 2011-2015. Israël a représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan. Les entreprises israéliennes envisagent actuellement de vendre des armes à des pays du Moyen-Orient qui leur étaient jusqu’à présent fermés, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) de Suède, dont le rapport annuel a été publié cette semaine.

    Les États-Unis ont élargi leur part des ventes d’armes mondiales, passant de 32 % en 2011-2015 à 37 % en 2016-2020, et restent le premier exportateur d’armes. Les États-Unis ont fourni des armes à 96 pays, soit plus que tout autre fournisseur, au cours des années 2016-2020.



    Près de la moitié (47 %) des transferts d’armes américains étaient destinés au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite représentait à elle seule 24 % des exportations d’armes américaines. La croissance de 15 % des exportations d’armes américaines entre les années 2011-15 et 2016-2020 a encore creusé l’écart entre les États-Unis et le deuxième plus grand fabricant d’armes, la Russie.

    Les troisième et quatrième plus grands exportateurs d’armes ont également connu une croissance significative entre les années 2011-2015 et 2016-2020. La France a étendu ses exportations d’armes majeures de 44 % et était responsable de 8,2 % des exportations mondiales d’armes au cours des années 2016-2020. L’Inde, l’Égypte et le Qatar ont reçu ensemble 59 % des exportations d’armes françaises.

    L’Allemagne a augmenté ses exportations d’armes majeures entre 2011-2015 et 2016-2020, représentant 5,5 % du total mondial. Les principaux marchés des exportations d’armes allemandes étaient la Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte.

    La Russie et la Chine ont vu leurs exportations d’armes diminuer. Les exportations d’armes de la Russie, qui représentaient 20 % de toutes les grandes exportations d’armes en 2016-2020, ont chuté de 22 % (pour atteindre un niveau similaire à celui de 2006-10). La part du lion de cette baisse, environ 90 %, provient d’une chute de 53 % de ses exportations d’armes vers l’Inde.

    Les exportations de la Chine, cinquième exportateur mondial d’armes pour la période 2016-2020, ont diminué de 7,8 % entre 2011-15 et 2016-20. Les exportations d’armes chinoises représentaient 5,2 % de l’ensemble des exportations d’armes dans les années 2016-20. Le Pakistan, le Bangladesh et l’Algérie étaient les plus gros importateurs d’armes chinoises.

    Le site Defense News a rapporté que malgré la croissance des exportations d’armes, le SIPRI a déclaré qu’il y avait eu un certain ralentissement au cours des années couvertes par le rapport. Selon Pieter Wezeman, chercheur principal pour l’institut suédois, il est possible que la pandémie de COVID-19 ait eu une influence sur la politique d’exportation d’armes, et que de nombreux pays réévaluent leurs acquisitions militaires en raison des difficultés liées à la pandémie.

    Israel Defense, 21 mars 2021

    Tags : Israël, Azerbaïdjan, SIPRI, Corée du Sud, Algérie,Égypte, Russie, armes, armement,

  • La Russie reste le deuxième plus grand exportateur d’armes au monde : rapport

    Malgré cinq années de baisse des ventes à l’étranger, la Russie reste le deuxième plus grand exportateur d’armes au monde après les États-Unis, selon les dernières données sur les transferts internationaux d’armes compilées par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), un institut de recherche indépendant qui suit les dépenses militaires mondiales. Comme l’écrit Caspian News, selon le rapport publié lundi, les cinq principaux exportateurs d’armes – les États-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne et la Chine – ont représenté ensemble 76 % du volume total des exportations mondiales d’armes au cours des cinq dernières années.

    Le rapport explique en détail les hauts et les bas du volume des transferts internationaux d’armes majeures au cours de ces années. Bien que les exportations d’armes de la Russie, qui représentaient 20 % de toutes les exportations d’armes majeures en 2016-2020, aient chuté de 22 %, les transferts internationaux d’armes majeures sont restés au même niveau par rapport à la période 2011-2015, principalement en raison de l’augmentation des transferts de trois des cinq principaux exportateurs d’armes, à savoir les États-Unis, la France et l’Allemagne.

    La recherche explique que la majeure partie, environ 90%, de la baisse des exportations d’armes de la Russie est attribuable à une chute de 53% de ses exportations d’armes vers l’Inde, l’un des plus grands et plus anciens acheteurs d’équipements de défense russes.

    « La Russie a considérablement augmenté ses transferts d’armes vers la Chine, l’Algérie et l’Égypte entre 2011-15 et 2016-20, mais cela n’a pas compensé la forte baisse de ses exportations d’armes vers l’Inde », a déclaré Alexandra Quinoa, chercheuse au sein du programme sur les armes et les dépenses militaires du SIPRI.

    Avec une coopération militaire remontant à l’ère soviétique, l’Union soviétique était le principal fournisseur de l’Inde pendant la guerre froide, et aujourd’hui, la plupart de son armement est de fabrication russe, ou soviétique. Selon les estimations, les fournitures de défense russes à l’Inde ont représenté plus de 65 milliards de dollars depuis 1960. Environ 70 % des équipements de l’armée de l’air indienne et 80 % de sa flotte navale sont de fabrication russe.

    Parallèlement, Moscou a réussi à renforcer ses liens avec l’Afrique et à devenir le plus grand fournisseur d’armes du continent. La Russie représente 30 % des importations totales d’armes des pays d’Afrique subsaharienne sur la période 2016-2020, selon le rapport du SIPRI.

    En 2017, Washington a adopté la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act), qui prévoit des sanctions pour tout pays engagé dans ce que le département du Trésor américain appelle une « transaction importante » avec les secteurs russes de la défense et du renseignement.

    « Bien que la Russie ait récemment signé de nouveaux grands contrats d’armement avec plusieurs États et que ses exportations vont probablement augmenter à nouveau progressivement dans les années à venir, elle est confrontée à une forte concurrence des États-Unis dans la plupart des régions », a ajouté M. Quinoa.

    Selon le groupe de réflexion suédois, les États-Unis restent le plus grand exportateur d’armes au monde. Entre 2016 et 2020, les États-Unis ont représenté 37 % du commerce des principales armes conventionnelles, affichant une augmentation de 5 % par rapport à la période quinquennale précédente.

    Alors que les principaux clients des États-Unis étaient l’Arabie saoudite, l’Australie et les Émirats arabes unis au cours de cette période, les principaux clients de la Russie comprenaient l’Inde, la Chine et l’Algérie.

    La puissance militaire de la Russie a été classée 2 sur 140 pays selon le classement de Global Firepower pour 2021, ce qui en fait la deuxième puissance militaire du monde et la plus forte dans la région de la Caspienne.

    Vestnik Kavkaza, 21 mars 2021

    Tags : Russie, armes, armement, Algérie, Egypte, SIPRI,

  • L’Algérie a commandé 300 véhicules blindés d’appui-feu BMPT-72 Terminator 2 de fabrication russe

    Selon les informations publiées par la base de données 2020 sur le commerce des armes du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), l’Algérie a commandé à la Russie 300 véhicules blindés d’appui-feu chenillés BMPT-72 Terminator 2.

    Depuis l’année 2013, l’Algérie a acheté un nombre important d’équipements militaires terrestres à la Russie, notamment 38 systèmes de missiles/canons de défense antiaérienne Pantsir-S1, 100 systèmes de missiles de défense antiaérienne SA-17 Buk-M2 basés sur des blindés à chenilles, 12 systèmes de missiles balistiques mobiles à courte portée 9P78 Iskander et 203 chars de combat principal T-90SA.

    Le BMP-72 également appelé Terminator 2 est un véhicule blindé chenillé d’appui-feu entièrement développé et conçu par la société Uralvagonzavod et a été dévoilé pour la première fois au public lors du salon de la défense Russian Arms Expo 2013 à Nijni Tagil (Russie). Il est basé sur le châssis du char de combat principal T-72 de fabrication russe. Le véhicule offre une nouvelle protection et une nouvelle puissance de feu, notamment dans les opérations urbaines.

    L’armement principal de la tourelle du BMPT-72 se compose de deux canons automatiques 2A42 de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale PKTM de 7,62 mm qui peuvent être utilisés contre les véhicules blindés légers et la main-d’œuvre. Les canons peuvent tirer une large gamme de munitions telles que APERS-T (munitions anti-personnel), HEF-I (High-explosive Fragmentation Incendiary), AP-T (Armour Piercing). et KE (Kinetic Energy). Deux unités de lancement de missiles guidés antichars Ataka-T sont montées de chaque côté de la tourelle. Le missile antichar peut engager une cible jusqu’à une distance maximale de 6 000 m tandis que les canons ont une portée maximale de 2 500 contre les véhicules blindés légers et de 4 000 contre les véhicules tactiques légers et les troupes.

    Le BMPT-72 ou Terminator 2 a un équipage de trois personnes comprenant un conducteur, un commandant et un tireur. La coque et la tourelle du BMPT-72 sont faites d’un blindage en acier et intègrent les derniers systèmes de protection avec un blindage explosif réactif (ERA) à l’avant de la tourelle, un module ERA détachable sur la plaque de glacis, et un ERA en applique sur les côtés de la coque et de la tourelle.

    Selon les informations de l’industrie de défense russe, le BMPT-72 peut être motorisé avec deux types de moteur, le B84MC original de 850 ch ou le nouveau B92C2 de 1000 ch. B92C2, tous deux sont des moteurs diesel 12 cylindres de type V, multicarburant et refroidis par liquide. Il peut atteindre une vitesse maximale sur route de 60 km avec une autonomie maximale de 500 km.

    Le BMPT-72 ou Terminator 2 est équipé d’un système de contrôle de tir automatique avancé qui peut être utilisé pour l’observation du terrain, la localisation des cibles et la détection en mouvement de jour comme de nuit. Un télémètre laser est également disponible. Le commandant et le tireur du BMPT-72 sont équipés de panneaux de commande et d’un écran LCD.

    Army recognition, 20 mars 2021

    Tags : Algérie, armes, armement, armée, BMPT-72, Terminator 2, Pantsir-S1, SA-17 Buk-M2, 9P78 Iskander, T-90SA,

  • Haaretz : Les accords d’armement que le Maroc et Israël ne veulent pas que vous connaissiez

    Jonathan Hempel Mar. 18, 2021 2:28 PM
    En décembre dernier, Israël a signé un accord de normalisation avec le Maroc dans le cadre d’une initiative américaine. De nombreux Israéliens pensent que les relations entre Israël et le Maroc sont nouvelles, à part peut-être quelques voyages de recherche d’ancêtres par des familles israéliennes à Rabat et Casablanca.

    Mais en fait, Israël et le Maroc ont des liens économiques, diplomatiques et militaires étroits depuis de nombreuses années. Dans les années 1970, Israël a expédié des chars au Maroc, et de 2000 à 2020, un certain nombre de visites secrètes et pas si secrètes ont été effectuées par des responsables des deux pays (comme la visite du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Silvan Shalom, au Maroc en 2003). En mars 2019, il a même été rapporté que Netanyahou prévoyait de se rendre au Maroc, mais cela ne s’est pas concrétisé.

    Les exportations militaires d’Israël sont également restées le plus souvent secrètes jusqu’à présent. Selon des rapports étrangers, les liens militaires entre Israël et le Maroc concernent principalement la coopération en matière de renseignement et le commerce des armes. Selon un rapport britannique, Israël a vendu au Maroc des systèmes militaires, des systèmes de communication militaire et des systèmes de contrôle (tels que des systèmes radar pour les avions de chasse) par l’intermédiaire d’un tiers.
    En 2013, l’armée de l’air marocaine a acheté trois drones Heron fabriqués par Israel Aerospace Industries pour un coût de 50 millions de dollars. Les drones, livrés au Maroc en janvier via la France, ont été obtenus pour être utilisés au Sahara occidental – une zone riche en ressources naturelles et en pétrole, classée par de nombreuses institutions et organisations comme territoire occupé et illégalement annexé par le Maroc.

    Trois cent cinquante mille personnes vivent au Sahara occidental, la plupart d’entre elles étant des autochtones de la région. Les organisations des droits de l’homme rapportent depuis des années de graves violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Occidental, y compris l’oppression et le meurtre des habitants locaux. Dès 1975, Israël a fourni une aide militaire au Maroc contre les « rebelles du Sahara », donc ces nouveaux drones font partie d’une longue histoire.

    Israël a également une implication controversée au Maroc dans le domaine de la surveillance numérique. L’année dernière, Amnesty International a rapporté qu’en 2017, le Maroc a commencé à utiliser un logiciel d’espionnage fabriqué par la société israélienne NSO Group pour suivre et collecter des informations sur des journalistes et des militants des droits de l’homme. L’un d’entre eux était le journaliste marocain Omar Radi, que les autorités ont espionné pendant une année entière après avoir piraté son téléphone portable avec la technologie de NSO. Radi, un journaliste critique du gouvernement marocain, avait déjà dénoncé des violations des droits de l’homme et des cas de corruption et était dans le collimateur des autorités depuis un certain temps. En mars de l’année dernière, il a été arrêté et incarcéré pendant quatre mois à la suite d’une publication sur les médias sociaux critiquant le gouvernement.

    Les drones israéliens qui ont déjà survolé et bombardé Gaza seront bientôt utilisés au Sahara occidental contre les personnes qui s’opposent au régime qui a occupé et annexé le territoire dans lequel elles vivent. Pendant ce temps, quiconque ose critiquer la politique et les actions du gouvernement au Maroc est sous surveillance, avec l’aide de la technologie israélienne – une technologie qui, selon divers rapports, est maintenant utilisée dans de nombreux pays et impliquée dans de nombreuses violations des droits de l’homme.

    Israël est depuis longtemps impliqué dans le commerce des armes avec le Maroc. Alors pourquoi l’accord de normalisation a-t-il été signé en 2020 ? La réponse n’a pas à voir avec les relations entre Israël et le Maroc, mais avec l’annonce faite par l’ancien président Donald Trump en même temps que l’accord de normalisation – la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, riche en pétrole et en ressources. Essentiellement, l’accord normalise les relations du Maroc avec Israël et donc l’occupation israélienne, et en retour, les États-Unis normalisent l’occupation marocaine. Et, pendant ce temps, les marchands d’armes continuent à faire des profits dans tous les sens.

    Au cours des dernières décennies, Israël aurait vendu des armes et des équipements de sécurité à 130 pays différents. Un rapport de 2019 de l’institut de recherche suédois SIPRI a classé Israël comme le huitième plus grand exportateur d’armes au monde. Et pourtant, lorsqu’on essaie de trouver des informations à ce sujet, il est presque impossible de trouver une liste complète de tous ces pays. Israël ne publie pratiquement aucune information officielle sur ses exportations militaires et de sécurité, et il y a de bonnes raisons à cela. Parmi ses clients figurent certaines des pires dictatures et violateurs des droits de l’homme au monde.

    Début février, l’organisation internationale American Friends Service Committee a lancé la Database of Israeli Military and Security Export afin de rendre ces informations publiques. Elle recueille non seulement des informations sur les transactions militaires et de sécurité, mais aussi sur les relations politiques, économiques et militaires entre différents pays et Israël, ainsi que sur la situation des droits de l’homme dans ces pays et sur l’utilisation de l’armement israélien dans les violations des droits de l’homme.

    Bien sûr, Israël n’est pas le seul responsable des atteintes portées par le Maroc aux civils et aux défenseurs des droits de l’homme, ni le seul collaborateur dans ces crimes – mais en tant qu’Israéliens, nous devons savoir ce qui est fait en notre nom. Il est important que nous le sachions, afin de critiquer le commerce d’armes non supervisé d’Israël, l’exportation de cyber-systèmes et de technologies controversées, et les relations diplomatiques et économiques avec des pays qui violent systématiquement les droits de l’homme.

    Ceci est le premier d’une série d’articles sur les exportations militaires et sécuritaires d’Israël. Chaque article se concentrera sur un pays avec lequel Israël a des liens militaires et/ou de sécurité et vers lequel il exporte des armes.

    Jonathan Hempel est chercheur dans une organisation internationale de défense des droits de l’homme et se concentre sur les exportations militaires et de sécurité d’Israël.

    Haaretz, 18 mars 2021

    Tags : Maroc, Israël, armes, armement, NSO, logieciel d’espionnage, Pegasus, violations des droits de l’homme, répression,

  • L’ONU dénonce des violations « étendues et flagrantes » de l’embargo sur les armes en Libye.

    Par Missy Ryan*

    Un rapport des Nations unies a condamné plusieurs pays pour avoir violé de manière flagrante un embargo mondial sur les armes en acheminant des armes aux parties belligérantes en Libye, alors que l’administration Biden a promis une campagne diplomatique renforcée visant à stabiliser le pays dix ans après le printemps arabe.

    Dans un rapport de 550 pages rendu public mardi, un groupe d’experts nommé par l’ONU a documenté des dizaines de livraisons d’articles illicites, notamment des drones et des avions de transport, des missiles sol-air, des pièces d’artillerie et des véhicules blindés, ainsi que le déploiement de mercenaires auprès des deux principales factions libyennes par la Russie, la Turquie, l’Égypte, les Émirats arabes unis et d’autres pays.

    « Pour les États membres qui soutiennent directement les parties au conflit, les violations sont étendues, flagrantes et font preuve d’un mépris total pour les mesures de sanctions », indique le groupe d’experts indépendants, qui fait rapport au Conseil de sécurité de l’ONU, dans son rapport. « L’embargo sur les armes reste totalement inefficace ».

    Le rapport, qui couvre la période d’octobre 2019 à fin janvier 2021, détaille également certains des innombrables autres problèmes qui ont déstabilisé la Libye au cours des années qui ont suivi le soulèvement soutenu par l’Occident contre le dictateur Moammar Kadhafi en 2011, depuis les attaques armées contre les aéroports et les installations pétrolières jusqu’aux assassinats ciblés et aux mauvais traitements infligés aux migrants qui cherchent à émigrer en Europe.

    Depuis des années, la Libye est enfermée dans une compétition mortelle entre des autorités rivales. Un gouvernement soutenu par l’Occident et bénéficiant du soutien militaire de la Turquie est basé dans la ville occidentale de Tripoli. L’autre, basé dans la ville orientale de Benghazi, est dominé par Khalifa Hifter, un chef militaire véreux, et reçoit une aide militaire et financière de la Russie, de l’Égypte et des Émirats arabes unis.

    Le rapport intervient à un rare moment d’espoir dans la sombre décennie qui suit la révolution en Libye, après qu’un long processus politique sous l’égide de l’ONU ait produit un nouveau gouvernement d’unité qui a prêté serment cette semaine. Bien que ce gouvernement soit déjà confronté à des allégations de corruption, les responsables de l’ONU et des États-Unis affirment qu’il y a des raisons de croire qu’il peut faire avancer le pays vers des élections attendues depuis longtemps et, potentiellement, vers un avenir plus stable.

    L’administration Biden promet une plus grande implication en Libye après des années au cours desquelles des signaux contradictoires ont indiqué des divisions internes parmi les assistants du président Donald Trump et les diplomates ont reconnu que le conflit ne figurait pas parmi les principales priorités étrangères.

    Un haut responsable de l’administration Biden, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à faire des commentaires publics, a déclaré que la Libye serait une zone où les États-Unis « se pencheraient diplomatiquement ».

    « La combinaison de la puissance de la voix américaine, le respect, franchement, qui est accordé à la position américaine basée sur le fait que nous essayons d’obtenir un pays stable et unifié … plus la menace crédible des sanctions que nous avons appliquées dans le passé, nous donne une influence énorme sur ce conflit », a déclaré le fonctionnaire.

    Cela signifie qu’il faudra renforcer la puissance de feu diplomatique pour atteindre un objectif de longue date, à savoir amener les pays – y compris les proches partenaires des États-Unis que sont l’Égypte, la Turquie et les Émirats arabes unis – à cesser d’envoyer des armes en Libye.

    « Cette situation appelle une conversation beaucoup plus sérieuse, mais privée, avec ces pays sur la trajectoire du conflit, une conversation qui, à mon avis, n’a que trop tardé », a déclaré le responsable.

    « Ce que nous faisons déjà, dans l’esprit d’une diplomatie renforcée (…), c’est d’essayer de nous pencher sur la question, d’intensifier les conversations privées que nous avons avec les partenaires qui ont permis et contribué à ces interventions militaires étrangères », a ajouté le fonctionnaire.

    Une telle approche pourrait compliquer davantage les échanges avec les pays accusés d’avoir attisé le conflit en Libye, en exacerbant les tensions liées aux violations des droits de l’homme en Égypte ou à la recherche par la Turquie de technologies militaires russes.

    Les États-Unis auront moins d’influence sur la Russie, principal soutien militaire de Hifter dans l’est de la Libye. Dans son rapport, le groupe d’experts de l’ONU a déclaré que des agents de la société paramilitaire russe Wagner ont agi comme un « multiplicateur de force » pour Hifter depuis 2018, réparant des avions et agissant en tant que contrôleurs aériens, observateurs d’artillerie et tireurs d’élite.

    Le rapport allègue que des forces du Tchad et du Soudan, dont certaines auraient été formées par des officiers militaires émiratis, ont également combattu aux côtés d’Hifter. Pas moins de 13 000 combattants syriens, dont au moins 200 mineurs, ont été amenés en renfort des deux factions.

    Le groupe d’experts explique en détail comment une grande partie de cette main-d’œuvre et de cet armement a été acheminée par ce qu’il appelle des « ponts aériens » étendus, avec parfois des escales en Égypte, qui ont défié les efforts internationaux pour les détecter et les supprimer.

    Les compagnies aériennes et les charters « sont très agiles et peuvent réagir avant que la communauté internationale ne soit en mesure de réagir, et peuvent prendre des mesures pour, entre autres, déguiser leurs activités, transférer l’immatriculation des avions et changer d’opérateur aérien », indique le rapport.

    L’identification de la contrebande maritime entre-temps a été rendue plus difficile, selon le rapport, parce que les contrevenants suspendaient ces activités lorsque les satellites commerciaux étaient au-dessus de leur tête pendant la journée, ou en limitant ces activités à la nuit.

    Aucun des pays cités n’a reconnu avoir violé l’embargo sur les armes.

    Le panel a estimé que les États-Unis avaient enfreint l’embargo en transférant un système de défense aérienne russe Pantsir, qui a été capturé par les forces loyales à Tripoli après le retrait de Hifter de Libye au printemps dernier. Les responsables américains, qui se sont exprimés cette semaine, ont rejeté cette conclusion.

    *Missy Ryan écrit sur le Pentagone, les questions militaires et la sécurité nationale pour le Washington Post. Elle a rejoint le Post en 2014 après avoir quitté Reuters, où elle a fait des reportages sur les questions de sécurité nationale et de politique étrangère des États-Unis. Elle a effectué des reportages en Irak, en Égypte, en Libye, au Liban, au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan, au Mexique, au Pérou, en Argentine et au Chili.

    The Washington Post, 17 mars 2021

    Tags : Libye, embargo des armes, IRINI, ONU, armes, Russie, Turquie, Égypte, Émirats arabes unis, 

  • Ventes d’armes: Les puissances occidentales renforcent leur domination

    Selon le dernier rapport de l’institut SIPRI, les exportations d’armements se seraient pour la première fois stabilisées sur la planète.

    Pas d’emballement ceci dit, le phénomène étant principalement dû aux contre-performances russes et chinoises, largement contrebalancées par le bond des exportations occidentales. Analyse. Les États-Unis, la France et l’Allemagne ont le vent en poupe. En tout cas, sur le marché des armements. Selon les derniers chiffres du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), publiés le 15 mars, les trois puissances occidentales ont vu leurs exportations bondir entre 2016 et 2020. Une hausse compensée au niveau global par la baisse des exportations russes et chinoises. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm souligne ainsi que «le volume des livraisons d’armes majeures entre les pays n’a pas augmenté entre 2011-15 et 2016-20»: une «première» depuis le début du siècle. Loin devant, à l’image de leur budget militaire mirobolant, les États-Unis conservent jalousement leur titre de plus gros pourvoyeur d’armes de la planète. Leurs exportations progressent de 15% en cinq ans. L’Oncle Sam voit ainsi sa part du marché mondial rehaussée de cinq points, pour atteindre les 37%! Les industriels américains «ont fourni des armes majeures à 96 États entre 2016-20, bien plus que tout autre fournisseur», souligne l’institution suédoise.

    Arabie saoudite/États-Unis: le duo client-fournisseur parfait

    Face au premier exportateur d’armements, on retrouve sans surprise leur premier importateur: l’Arabie saoudite. Sur cette même période, près d’une arme américaine sur quatre a été achetée par Riyad. En d’autres termes, les Saoudiens ont acheté une arme sur dix dans le monde ces derniers années. Principale raison à cette explosion de la demande de la monarchie wahhabite: la guerre qu’elle mène au Yémen, où elle s’est enlisée. Malgré les récentes prises de position de Washington sur ce conflit, les réticences des Européens à honorer leurs contrats d’armement avec Riyad, voire les pressions qu’ils subissent pour y mettre un terme, ont clairement fait le jeu des vendeurs d’armes américains. Fin octobre 2018, suite au meurtre du journaliste Jamal Kashoggi en plein consulat saoudien à Ankara, Berlin avait gelé ses ventes d’armes à destination du royaume. Cette décision allemande a eu pour conséquence de bloquer les exportations de matériels développés par des entreprises où l’Allemagne est impliquée (le missile air-air Meteor de MBDA, l’Eurofighter Typhoon, dont Airbus détient 46% du consortium). Plus directement, des ONG ont multiplié les actions afin de perturber les approvisionnements français à l’Arabie saoudite.

    Les Français s’affirment face aux Allemands

    Au premier rang de ces Européens, cibles des ONG, on retrouve ainsi la France. Dopée par les commandes indiennes, égyptiennes et qataries, les exportations d’armes de Paris s’envolent de 44% et permettent à la France de consolider sa place de numéro 3 au classement (8,4% des parts). «Une exception dans le paysage désolé du grand export français», tacle même Challenges à la vue de tels résultats.

    Forte de sa visibilité historique sur la scène internationale, ainsi que de l’excellence de ses acteurs industriels, la France devance ainsi son grand «partenaire» européen: l’Allemagne, quatrième au classement. Cette dernière voit ses exportations progresser à un rythme deux fois moins soutenu que la France (21%). La Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte font figure de principaux clients de l’industrie d’armement outre-Rhin, qui tient 5,5% du marché mondial. Pas trop mal pour un pays où l’armement est un sujet tabou. Derrière l’Allemagne, l’Empire du Milieu. La Chine voit ses exportations baisser de 7,8%. Un revers que subit également la Russie, dont les ventes d’armes ont reculé de 22%, principalement du fait de la chute de ses ventes à l’Inde. Et ce, malgré le fait que les transferts d’armement russes vers la Chine, l’Algérie et l’Égypte aient «considérablement augmenté», selon Alexandra Kuimova, chercheuse au programme Armes et Dépenses militaires du SIPRI.

    Les exportations russes et chinoises en perte de vitesse

    Cependant, en matière de recul, c’est le Royaume-Uni qui bat des records, avec 27% d’exportations d’armes en moins sur cinq ans. Londres termine à la sixième place et clôt ainsi le top de ce classement. Tout de suite après, en septième position: Israël, avec 3% des parts de marché. L’État hébreu marque la plus forte augmentation d’exportations d’armement du tableau (+59%). Face à cette offre, la demande de l’Azerbaïdjan. 69% des achats d’armes de cet État pétrolifère du Caucase auraient été, selon le SIPRI, contractés auprès de l’industrie militaire israélienne. Leurs adversaires arméniens se sont quant à eux quasi exclusivement armés auprès des industriels russes. Côté turc, les choses évoluent également. Si tout le monde sait qu’Ankara s’est procuré des systèmes antiaériens S-400 auprès de la Russie, la Turquie est pourtant l’un des pays qui a le plus réduit ses achats d’armes étrangères, selon le rapport du SIPRI.

    Des chiffres à interpréter avec précaution

    Une part importante de cette chute de 59% des importations turques s’explique par les sanctions de Washington qui, pour punir Erdogan de s’être fourni auprès des Russes, l’a expulsé du programme F-35. Autre raison: le fait que les Trucs comptent de plus en plus sur leur propre industrie de Défense. C’est là une des limites du rapport du SIPRI: moins d’importations d’armes ne signifient pas forcément qu’un pays renonce à s’armer ou à être agressif. On peut ainsi opposer le cas d’une Arabie saoudite surarmée par les puissances occidentales, partie en guerre chez son voisin, à celui du Japon. Les Forces japonaises d’autodéfense pointent en effet au cinquième rang des armées les plus puissantes au monde et la crainte d’un conflit avec l’imposant voisin chinois a fait exploser (+146%) les achats d’armes de Tokyo. Des commandes quasi-exclusivement effectuées auprès de son ancien protecteur: les États-Unis. Sa commande au printemps 2019 de 105 avions F-35 a clairement contribué à doper ce chiffre. Et pourtant, le Japon n’a engagé ses forces dans aucun conflit depuis 1945.

    Le Maghreb, 18 mars 2021

    Tags : Armes, armement, Etats-Unis, Russiem Chine, France, Allemagne,

  • SIPRI : L’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64% par rapport à 2011-2015, tandis que les importations d’armes du Maroc étaient inférieures de 60%

    Les transferts internationaux d’armes se stabilisent après des années de forte croissance ; la plus forte augmentation des importations d’armes concerne le Moyen-Orient, selon le SIPRI

    (Stockholm, 15 mars 2021) Les transferts internationaux d’armes majeures sont restés au même niveau entre 2011-15 et 2016-2020. La hausse significative des transferts de trois des cinq principaux exportateurs d’armes – États-Unis, France et Allemagne – ont été largement compensée par la baisse des exportations d’armes de la Russie et de la Chine. Les importations d’armes du Moyen-Orient ont augmenté de 25 % au cours de la période, principalement sous l’impulsion de l’Arabie saoudite (+61 %), de l’Égypte (+136 %) et du Qatar (+361 %), selon les nouvelles données sur les transferts internationaux d’armes, publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), disponibles sur www.sipri.org.

    Pour la première fois depuis 2001–2005, le volume des livraisons d’armes majeures entre les pays n’a pas augmenté entre 2011–15 et 2016–20. Cependant, les transferts internationaux d’armes restent proches de leur niveau le plus élevé depuis la fin de la guerre froide.

    « Il est trop tôt pour affirmer que la période de forte augmentation des transferts d’armes des deux dernières décennies est révolue », a déclaré Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Armes et Dépenses militaires du SIPRI. « Par exemple, l’impact économique de la pandémie de Covid19 pouvait amener certains pays à réévaluer leurs importations d’armes dans les années à venir. Cependant, dans le même temps et au plus fort de la pandémie en 2020, plusieurs pays ont signé des contrats importants pour des armes majeures. »

    Les exportations américaines, françaises et allemandes augmentent; Les exportations russes et chinoises diminuent

    Les États-Unis demeurent le plus grand exportateur d’armes au monde, portant leur part des exportations mondiales d’armes de 32 % à 37 % entre 2011-15 et 2016-2020. Les États-Unis ont fourni des armes majeures à 96 États en 2016-20, bien plus que tout autre fournisseur. Près de la moitié (47%) des transferts d’armes américains est destinée au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite représente à elle seule 24 % du total des exportations d’armes des États-Unis. L’augmentation de 15 % des exportations d’armes américaines entre 2011-15 et 2016-20 a davantage creusé l’écart entre les États-Unis et la Russie, deuxième plus grand exportateur d’armes au monde.

    Les troisième et quatrième plus grands exportateurs ont également enregistré une hausse considérable entre 2011-15 et 2016-20. La France a augmenté ses exportations d’armes majeures de 44 %, ce qui représente 8,2 % des exportations mondiales d’armes en 2016-20. L’Inde, l’Égypte et le Qatar ont reçu à eux seuls 59 % des exportations d’armes françaises.

    L’Allemagne a augmenté ses exportations d’armes majeures de 21 % entre 2011-15 et 2016-20, ce qui représente 5,5 % du total mondial. Les principaux marchés d’exportation d’armes allemandes sont la Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte.

    La Russie et la Chine ont toutes deux enregistré une baisse de leurs exportations d’armes. Les exportations d’armes de la Russie, qui représentaient 20 % du total des exportations d’armes majeures en 2016-20, ont chuté de 22 % (à peu près au même niveau qu’en 2006-10). L’essentiel – environ 90 % – de cette diminution est due à une baisse de 53 % de ses exportations d’armes vers l’Inde.

    « La Russie a considérablement augmenté ses transferts d’armes vers la Chine, l’Algérie et l’Égypte entre 2011-15 et 2016-20, mais cela n’a pas compensé la forte baisse de ses exportations d’armes vers l’Inde », indique Alexandra Kuimova, chercheuse au programme Armes et Dépenses militaires du SIPRI. « Bien que la Russie ait récemment signé des contrats importants avec plusieurs États et que ses exportations augmenteront sans doute progressivement dans les années à venir, elle doit faire face à une forte concurrence des États-Unis dans la plupart des régions du monde. »

    Les exportations de la Chine, cinquième plus grand exportateur d’armes au monde en 2016-20, ont diminué de 7,8 % entre 2011-15 et 2016-20. Les exportations d’armes chinoises représentent 5,2 % du total des exportations d’armes en 2016-20. Le Pakistan, le Bangladesh et l’Algérie sont les principaux destinataires d’armes chinoises.

    Demande croissante au Moyen-Orient

    La plus forte augmentation des importations d’armes se situe au Moyen-Orient. Les États du Moyen Orient ont importés 25 % d’armes majeures en plus en 2016-20 par rapport à 2011-15. Cela reflète une course stratégique à l’armement entre plusieurs États de la région du Golfe. L’Arabie saoudite – premier importateur d’armes au monde – a augmenté ses importations d’armes de 61 % et le Qatar de 361 %. Les importations d’armes par les Émirats arabes unis (EAU) ont chuté de 37 %, mais plusieurs livraisons d’armes majeures – dont 50 avions de combat F-35 en provenance des États-Unis, convenues en 2020 – laissent penser que les EAU continueront d’importer de grandes quantités d’armes.

    Les importations d’armes de l’Égypte ont augmenté de 136 % entre 2011-15 et 2016-20. L’Égypte, engagée dans un bras de fer avec la Turquie sur les ressources en hydrocarbures en Méditerranée orientale, a investi massivement dans ses forces navales.

    Les importations d’armes de la Turquie ont chuté de 59 % entre 2011-15 et 2016-20. Cela est principalement dû à l’arrêt des livraisons d’avions de combat F-35 au pays en 2019, après que la Turquie a importé des systèmes de défense aérienne russes. La Turquie a également augmenté sa production nationale d’armes majeures afin de réduire sa dépendance à l’égard des importations.

    Les importations des États d’Asie-Océanie restent élevées

    L’Asie-Océanie est la plus grande région importatrice d’armes majeures, recevant 42 % des transferts internationaux d’armes en 2016-2020. L’Inde, l’Australie, la Chine, la Corée du Sud et le Pakistan sont les plus grands importateurs de la région.

    Les importations d’armes du Japon ont augmenté de 124 % entre 2011-15 et 2016-20. Bien que les importations d’armes de Taïwan en 2016-20 aient été inférieures à celles de 2011-15, le pays a passé plusieurs commandes importantes d’armes aux États-Unis en 2019, dont des avions de combat. «

    Pour de nombreux États d’Asie et d’Océanie, la perception d’une menace chinoise grandissante est le principal moteur des importations d’armes », précise Siemon T. Wezeman, chercheur principal au SIPRI. « Des importations plus importantes sont prévues et plusieurs États de la région visent également à produire leurs propres armes majeures. »

    Les importations d’armes de l’Inde ont diminué de 33 % entre 2011-15 et 2016-20. La Russie a été le fournisseur le plus impacté, même si les importations d’armes américaines par l’Inde ont également diminué de 46 %. La baisse des importations d’armes par l’Inde semble être principalement due à ses processus d’acquisitions complexes, combinés à une tentative de réduire sa dépendance à l’égard des armes russes. L’Inde prévoit des importations d’armes massives dans les années à venir, en provenance de plusieurs fournisseurs.

    Autres évolutions notables

    • Les exportations d’armes du Royaume-Uni ont chuté de 27 % entre 2011-15 et 2016-20. Le Royaume-Uni représente 3,3 % du total mondial des exportations d’armes en 2016-20.

    • Les exportations d’armes israéliennes représentent 3,0 % du total mondial en 2016-20 et sont de 59 % plus élevées qu’en 2011-15.

    • Les exportations d’armes de la Corée du Sud ont augmenté de 210 % en 2016-20 par rapport à 2011-15, ce qui lui confère une part de 2,7 % des exportations mondiales d’armes.

    • Entre 2011-15 et 2016-20, les importations d’armes par les États d’Afrique (-13 %), des Amériques (-43 %) et d’Asie-Océanie (-8,3 %) ont globalement baissé.

    • L’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64 % par rapport à 2011-15, tandis que les importations d’armes du Maroc sont inférieures de 60 %.

    • En 2016-20, la Russie a fourni 30 % des importations d’armes par les États d’Afrique subsaharienne, la Chine 20 %, la France 9,5 % et les États-Unis 5,4 %.

    • La Chine est le plus grand importateur d’armes en Asie de l’Est, recevant 4,7 % des importations mondiales d’armes en 2016-20.

    • L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont renforcé leurs capacités militaires grâce à d’importantes importations d’armes ces dernières années. En 2016-20, la Russie représente 94 % des importations d’armes arméniennes, tandis qu’Israël comptabilise 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan.

    À l’attention des rédacteurs

    La base de données SIPRI sur les transferts d’armement est la seule ressource publique qui fournit des informations solides, basées sur des estimations, sur tous les transferts internationaux d’armes majeures (y compris les ventes, les dons et la production sous licence) aux États, aux organisations internationales et aux groupes non étatiques depuis 1950. Elle est accessible sur la page du site du SIPRI : Arms Transfers Database

    Les données du SIPRI reflètent le volume des livraisons d’armes et non la valeur financière des transactions. Comme le volume des livraisons peut fluctuer de manière significative d’une année à l’autre, le SIPRI présente des données sur des périodes de cinq ans, ce qui offre une mesure plus cohérente des tendances.

    Il s’agit du deuxième d’une série de trois communiqués rendant public des données avant la publication phare annuelle du SIPRI, mi-2021, le SIPRI Yearbook. Le troisième communiqué fournira des informations complètes sur les tendances mondiales, régionales et nationales des dépenses militaires.

    Traduction française : Aziza Riahi, Observatoire des armements (www.obsarm.org)

    STOCKHOLM INTERNATIONAL PEACE RESEARCH INSTITUTE

    Le SIPRI est un institut international indépendant de recherche sur les conflits, les armes et leur contrôle, et le désarmement. Fondé en 1966, le SIPRI fournit des données, des analyses et des recommandations sur la base de sources ouvertes, aux décideurs politiques, aux chercheurs, aux médias et à tout public intéressé. Le SIPRI est régulièrement classé parmi les think tanks les plus renommés dans le monde. www.sipri.org

    Source : SIPRI, 15 mars 2021

    Tags : Armes, Algérie, Maroc, Egypte,

  • Etats-Unis: Biden suspend des ventes d’armes à Ryad et de chasseurs F-35 aux Emirats

    La mesure est spectaculaire car elle concerne notamment des munitions de précision promises à l’Arabie saoudite, et des F-35 vendus aux Emirats arabes unis en échange de la reconnaissance par ce pays du Golfe de l’Etat d’Israël, sous l’égide de Donald Trump.

    Le nouveau gouvernement américain de Joe Biden a suspendu des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et de chasseurs F-35 aux Emirats arabes unis afin de « réexaminer » la décision prise sous la présidence de Donald Trump, a-t-on appris mercredi du département d’Etat américain.
    Washington « suspend temporairement la mise en œuvre de certains transferts et ventes en cours de matériel de défense américain », « pour permettre aux nouveaux dirigeants de les réexaminer », a assuré un responsable interrogé par l’AFP. Il s’agit de « faire en sorte que les ventes d’armes par les Etats-Unis répondent à nos objectifs stratégiques », a-t-il ajouté, évoquant « une mesure de routine administrative typique de la plupart des transitions ».
    La mesure est toutefois spectaculaire car elle concerne notamment des munitions de précision promises à l’Arabie saoudite, et des F-35 vendus aux Emirats arabes unis en échange de la reconnaissance par ce pays du Golfe de l’Etat d’Israël, sous l’égide de Donald Trump.
    Ryad, très proche allié des Etats-Unis notamment sous l’administration Trump, dirige une coalition militaire en soutien du gouvernement du Yémen dans le conflit qui l’oppose aux rebelles Houtis, appuyés par l’Iran. Les Emirats en font aussi partie. Or les démocrates et certains républicains dénoncent depuis longtemps le soutien américain à cette coalition, accusée de nombreuses bavures contre les civils.
    Le Soir.be, 27 jan 2021
    Tags : Etats-Unis, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, EAU, UAS, Joe Biden, armes, F-35,
  • Tchad : Saisie d’armes par la Force conjointe du G5 Sahel en territoire tchadien

    La Force conjointe du G5 Sahel composée de soldats du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, a saisi la semaine passée une vingtaine d’armes lors des fouilles effectuées dans la zone de Wour en terriroire tchadien, a annoncé la cellule de communication de la force.

    Dans la conduite des opérations de routine que sont les patrouilles sur les axes et pistes principaux ainsi que la sécurisation des points sensibles, le Fuseau Est de la FC-G5 Sahel a saisi, le jeudi 24 septembre, 23 armes.

    Dix de ces armes ont été récupérées lors des fouilles de campements dans la zone de Wour et les treize autres, ont été saisies sur des civils lors des contrôles au niveau des différentes positions dans le secteur, lit-on dans un communiqué de la force.

    La Force conjointe du G5 Sahel est à pied d’œuvre pour couper les différents canaux de ravitaillement des groupes armés terroristes et des groupes criminels organisés. Les unités de la zone sont instruites pour accentuer leurs activités dans tout le secteur, afin d’assurer davantage la protection et la sécurité des populations civiles ainsi que de leurs biens.

    La Force conjointe du G5 Sahel est une force régionale qui a pour mission de lutter contre les terroristes dans les régions frontalières communes aux pays du G5 Sahel en étroite coordination avec toutes les forces nationales et la force Barkhane.

    La Force conjointe du G5 Sahel, composée d’unités provenant du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, est mandatée pour pouvoir intervenir au-delà des frontières de ces pays dans le cadre d’une règlementation paraphée par les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel.

    Source : Centre Essahraa d’Etudes et de Consultations, 2 oct 2020

    Tags : Tchad, Sahel, G5, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, armes, terrorisme,