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  • Un Français réfugié politique!

    Un Français réfugié politique!

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    L’asile politique accordé à un compatriote au Canada ? Ce n’est pas de la politique-fiction, mais bien la toute récente conclusion des aventures rocambolesques de Zakaria Moumni. Le pays de l’érable a accordé le statut de réfugié à ce dernier pour qu’il échappe au harcèlement de la police marocaine, qui le traquait jusque dans l’Hexagone.

    Le Monde (17/6) a relaté l’événement, mais « Le Canard » a révélé et relayé, depuis plus de dix ans, cette histoire mettant en scène un roi, un président, des ministres, un chef des services secrets, des juges, des tortionnaires et… un ring de boxe.

    Lettre envoyé par Zakaria Moumni au roi du Maroc pour revendiquer son droit à la fonction publique

    Ex-champion du monde de kickboxing, Moumni, alors franco-marocain, a la mauvaise idée, en 2010, de réclamer l’application d’un dahir (décret9 royal permettant aux sportifs médaillés d’or de devenir fonctionnaires des Sports. Econduit par Mounir El Majidi, le puissant secrétaire du monarque, il est arrêté peu de temps après, accusé par deux complaisants Marocains d’escroquerie à 2800 euros. Détenu quatre jours au centre secret de Témara, non loin de Rabat, il y est torturé puis passe dix-huit mois à la prison de Rommani.

    Libéré sur grâce royale, il gagne la France. Là, il dit reconnaître, à la télé, l’un de ses tortionnaires de Témara. Problème : il s’agit d’Abdellatif El Hammouchi, le chef des services secrets (DGST) marocains. La plainte de Moumni est examinée par une juge parisienne du pôle crimes contre l’humanité qui, en février 2014, adresse une convocation à Hammouchi. Brouille diplomatique entre Rabat et Paris ! Le roi Mohammed VI (dont le Premier ministre est islamiste) en prendra prétexte pour boycotter la marche en hommage aux victimes de « Charlie Hebdo ».

    Espion à l’écoute

    Dès lors, il faudra quelques concessions de François Hollande et la signature d’une ahurissante convention judiciaire pour calmer le jeu. Révélé par « Le Canard », ce texte lunaire permet, par exemple, au présumé responsable marocain d’un crime contre un Français de ne pas être inquiété s’il lui prend l’idée de se rendre dans l’Hexagone…

    Moumni, lui, ne cesse de recevoir des intimidations (appels nocturnes, envoi de photos pornos truquées) et des menaces de mort. Après une tentative d’agression au couteau, à Nancy en 2016, il s’estime trop peu protégé par les autorités françaises et décide de s’exiler au Canada. « J’ai renoncé à la nationalité française, pas à la France, mon pays de cœur », explique-t-il au Canard.

    Depuis, le célèbre Hammouchi a été rattrapé par l’affaire Pegasus : Il avait mis sur écoute nombre de personnalités marocaines et françaises. Quand on aime…

    J.-F. J.

    Le Canard Enchaîné, 22 juin 2022

    #Maroc #France #Canada #ZakariaMoumni #ElHammouchi #DGST #Asilepolitique

  • Maroc : « La résistance du Rif a été brisée »

    INTERVIEW DE L’ACTIVISTE JAMAL MOUNA
    Jamal Mouna et le Rif se sont battus pour leur liberté il y a cinq ans. Maintenant, leur résistance a été brisée
    La mort d’un poissonnier, écrasé par l’anarchie dans le Rif, a enflammé le nord du Maroc il y a cinq ans. Le gouvernement marocain est intervenu très durement. Les activistes ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à vingt ans. D’autres, comme Jamal Mouna, ont fui vers l’Europe en bateau. Nous avons besoin d’un leader.

    Dion Mebius

    La conversation dure depuis 40 minutes lorsque Jamal Mouna fouille dans la poche intérieure de son manteau et en sort un paquet rouge. Il le déplie : c’est un drapeau rouge avec un losange blanc, avec un croissant et une étoile verts à l’intérieur. Il y a un siècle, c’était le drapeau du Rif, lorsque la région n’était pas opprimée par le Maroc, mais formait brièvement sa propre république.

    Que représente ce mince morceau de tissu pour Mouna ? Dignité. Liberté. Origine. Patrie. C’est notre nation, ce drapeau.

    C’est aussi le drapeau qui a valu à Mouna d’être emprisonnée au Maroc. Et le drapeau avec lequel il a failli se noyer sur la Méditerranée, fuyant la justice marocaine. Maintenant, il est assis ici, sur le canapé d’un petit appartement de Barcelone, pour la première fois en 41 ans d’existence, loin de sa terre natale bien-aimée et de sa famille. Son drapeau lui a fait perdre presque tout, mais garder la chose la plus importante : l’espoir d’un Rif libre.

    Il y a presque cinq ans, ce même espoir a embrasé la région montagneuse du nord du Maroc. Des dizaines de milliers de Rifains, un groupe de population ayant sa propre culture berbère et une langue qui s’écarte de la norme arabe, ont défié les autorités et sont descendus dans la rue. L’élément déclencheur des manifestations a été la mort, le 28 octobre 2016, du vendeur de poisson Mohsin Fikri, écrasé dans un camion à ordures après une prise de bec avec les autorités au sujet d’un lot de poisson.

    Prise d’étranglement

    C’était la mèche dans le baril de poudre, rempli de mécontentement à propos de la suppression de la culture berbère et du manque d’investissement et d’emploi dans le Rif. Elle est restée agitée pendant des mois. Le gouvernement marocain, dirigé par le puissant roi Mohammed VI, est intervenu avec une grande férocité. Les troupes d’autres régions ont réprimé la révolte, les dirigeants du mouvement de protestation Hirak ont été condamnés à des années d’emprisonnement.

    Cette prise suffocante fonctionne. Le mécontentement n’a pas disparu, mais la protestation est brisée. Sans le leader Nasser Zafzafi, qui a été condamné à vingt ans de prison, le mouvement de protestation s’est désintégré. Le Maroc veut que cela reste ainsi. C’est pourquoi Zafzafi ne sera pas libéré, contrairement à des dizaines d’autres militants du Rif qui ont purgé de courtes peines de prison ou ont été graciés par le roi. La fuite de certains d’entre eux vers l’Europe montre à quel point leur situation est menaçante.

    Quelques-uns obtiennent l’asile politique aux Pays-Bas, où environ 70 % des Néerlandais d’origine marocaine ont leurs racines dans le Rif. Le plus souvent, les militants riffins se retrouvent en Espagne, seulement séparée du Maroc par un petit détroit. En janvier de cette année, douze militants ont reçu un permis de séjour temporaire en Espagne, après un périlleux voyage en bateau.

    Jamal Mouna était l’un d’entre eux. Depuis l’obtention de son permis de séjour, il loue une petite chambre à Vendrell, une ville côtière de Catalogne. Nous nous sommes rencontrés dans une banlieue de Barcelone avec Lodfi el Khattabi, une connaissance dr rifain et un ami à lui. C’est le réseau sur lequel Mouna s’appuie depuis sa fuite vers l’Europe.

    Piégé à Casablanca

    Les mois de Mouna ont été difficiles mais ses yeux sont souriants. Il s’entraîne et, dans le Rif, une ancienne zone d’occupation espagnole, il a déjà appris certaines choses.

    Par où commencer ? Sa propre vie avant les protestations. Mouna, célibataire, travaillait comme serveur dans un café d’Al-Hoceima, la capitale officieuse du Rif. Travail dur et bas salaires, la vie de la plupart des Rifains. Tu vas d’un emploi à l’autre.

    Si tant est que vous puissiez trouver un tel emploi, car le chômage est énorme. Les soins de santé et l’éducation dans le Rif sont loin d’être adéquats. Et il y a toujours ce sentiment d’anarchie – voir la mort du poissonnier Fikri, qui est monté dans un camion à ordures pour empêcher la police de détruire son espadon (pêché hors saison), après quoi le mécanisme cpmpresseur a été activé.

    Avant même le Hirak, Mouna organisait des réunions au cours desquelles les habitants d’Al-Hoceima partageaient leurs critiques. Lorsque les protestations s’enflamment, en octobre 2016, il est en première ligne. Mouna descend dans la rue et parle dans ses rassemblements de la nécessité de la résistance.

    Le rôle de Mouna dans les manifestations n’est pas sans conséquences. La police l’arrête, ainsi que des centaines d’autres personnes. Le 8 juin 2017, il est condamné à deux ans de prison. Avec le chef du Hirak, Zafzafi, dont il était proche, Mouna a été emmené à la prison de Casablanca, loin du Rif.

    Quinze jours de faim

    Afin d’exiger une alimentation décente, des soins médicaux et des visites familiales, les prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim. Mouna n’a rien mangé pendant quinze jours,  » presque comme une torture « . Il n’a jamais vraiment souffert de torture physique en détention. Nasser Zefzafi l’a fait, le leader du Hirak nous l’a dit dans un clip audio sorti clandestinement de prison en 2019. En lui, des objets auraient été insérés dans son anus, entre autres.

    Après deux ans, en juin 2019, Mouna est libéré, pour aussitôt redescendre dans la rue pour protester – qu’il ait dû laisser ses amis en prison, il ne peut l’avaler. Il porte son drapeau de la République du Rif libre lors d’une manifestation à Tamassint, un village près d’Al-Hoceima. Quelques jours plus tard, il est arrêté par la police. Mère Habiba ne peut rien faire, des larmes coulent sur ses joues.

    Et puis le bateau a fui

    Il est à nouveau accusé. Manifester avec le drapeau du Rif est très sensible au Maroc : le régime considère la mémoire de la république du passé comme une menace pour l’unité nationale. Avant tout, Mohammed IV attachait de l’importance à l’ordre dans son royaume, après le chaos qu’il a vu dans les pays qui l’entouraient pendant le printemps arabe. Il reste peu de choses des idées éclairées qu’il a présentées lors de son accession au trône en 1999. La liberté de la presse est limitée. Le Parlement a peu de pouvoir : il n’y a pas de démocratie.

    Mouna a été autorisé à attendre son procès en liberté. Via via via, il a reçu des menaces. Il ferait mieux d’arrêter son activisme, lui a-t-on dit, sinon les choses pourraient très mal tourner pour lui. On a même proposé à Mouna de l’argent pour ouvrir sa propre entreprise. Une tentative, dit-il, de le faire taire. En octobre 2020, il est condamné à 8 mois de prison, mais le régime ne se presse pas de l’enfermer à nouveau.

    Pour continuer à se battre pour le Rif, il doit quitter le Rif, réalise Mouna. Avec cinq autres personnes, il réunit l’argent pour un simple bateau à moteur. Le 18 janvier de cette année, ils ont quitté Al-Hoceima pour la côte espagnole. C’était un voyage plein d’embûches : des problèmes de moteur, une fuite. Mouna a montré une vidéo d’eux en train d’écoper l’eau du canot pneumatique, les pieds trempés. Il y a des moments où il pense qu’ils ne vont pas y arriver. Mais ils ne reviennent jamais en arrière.

    Ils sont finalement secourus par des pêcheurs espagnols de Malaga, qui ont navigué pour attraper la pêche du jour. Les pêcheurs attachent une corde au bateau des réfugiés et les tirent vers la côte sud de l’Espagne. Après un voyage exténuant de 26 heures, les réfugiés ont posé le pied en Europe, continent de la liberté et de la démocratie.

    Nous avons besoin d’un leader

    Les premières fissures n’ont pas tardé à apparaître dans cette image idéalisée. Dans le centre pour demandeurs d’asile de Murcie, où les conditions sont pires que dans la prison de Casablanca, Mouna apprend qu’il sera expulsé avant de pouvoir raconter son histoire. Lui, un réfugié politique, n’en croit pas ses oreilles. Il venait de partir pour une telle injustice, n’est-ce pas ?

    Les Marocains qui atteignent l’Espagne en tant que migrants sont généralement renvoyés immédiatement. Cela ne se fait pas sans problèmes. Le Maroc n’a pas l’habitude d’utiliser ses citoyens comme une arme politique, comme l’a fait à Ceuta, l’enclave espagnole proche du Maroc qui a été submergée par 10000 migrants en mai. Des règles différentes s’appliquent aux réfugiés politiques : ils ne doivent pas être expulsés immédiatement. En 2018, pour la première fois, l’Espagne a reconnu un Rifain qui était venu en tant que réfugié politique.

    Après cinq jours, et grâce à l’intervention d’un avocat, Mouna est libéré de son incertitude : il peut rester pour l’instant. Il montre un morceau de papier vert, son permis de séjour temporaire. Bien sûr, ses parents lui manquent, et il leur manque. Mais le fait que leur fils soit en sécurité est la chose la plus importante pour eux.

    Et maintenant ? Il veut poursuivre son combat depuis la Catalogne, avec des messages sur les médias sociaux et des manifestations dans les rues, pour attirer l’attention sur la cause rifaine. La colère dans le Rif est toujours aussi grande, mais il voit aussi que la situation ne s’est pas améliorée au cours des cinq dernières années – le fait qu’il ait dû fuir en dit long. Nous avons besoin d’un leader qui puisse nous unir ».

    En attendant, Mouna continue de travailler. Hasta el final », conclut-il en espagnol, la langue de son nouveau pays. Jusqu’à la fin, et il pourra être libre dans le Rif.

    De Volkskrant, 20 juin 2021

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  • Amar Saâdani se réfugie effectivement au Maroc où il a acheté plusieurs biens immobiliers

    Amar Saâdani, l’un des poids lourds de la scène politique algérienne depuis ces 20 dernières années, s’est effectivement installé au Maroc où il a demandé officiellement la protection des autorités marocaines, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources diplomatiques marocaines. Algérie Part a pu également confirmer au cours de ses investigations que l’ancien patron du FLN s’est établi au Maroc depuis plus d’une année.

    Il a séjourné ainsi régulièrement au Maroc au cours de l’année 2020. Mais à partir de 2021, Amar Saâdani a décidé de quitter définitivement l’Europe notamment la France et le Portugal où il détenait des biens pour s’installer officiellement sur le territoire marocain. L’ex-patron du FLN a même consenti à des investissements importants dans l’immobilier, a-t-on pu encore confirmer au cours de nos investigations. Amar Saâdani a fait des acquisitions à Casablanca, Marrakech et Tanger, certifient nos sources. Le politicien algérien s’est même intéressé au secteur du matériaux de construction et il avait entamé des démarches pour acquérir une briqueterie. Mais nous n’avons pas confirmer s’il a pu finaliser récemment cette acquisition.
    Ainsi, Amar Saâdani a investi une importante partie de sa fortune accumulée durant ces dernières années au Maroc. Nous avons pu confirmer qu’il cherchait à revendre depuis 2019 son appartement de 4 pièces situé à Neuilly sur Seine, la banlieue la plus riche de Paris. Comme il a été révélé récemment par Algérie Part, Amar Saâdani n’a pas pu renouveler sa résidence en France à la suite d’un refus catégorique des autorités françaises de lui délivrer une résidence en bonne et due forme, à savoir la fameuse carte de résidence de 10 ans. Il s’est rabattu sur le Portugal à partir de l’été 2019 où il a investi dans une ferme agricole. Mais, décidément, Amar Saâdani a succombé aux charmes du Maroc et entretient de très bonnes relations avec les autorités marocaines. En possédant plusieurs résidences immobilières dans trois villes importantes marocaines, Amar Saâdani a trouvé une terre d’accueil chez notre voisin de l’ouest.
    Rappelons enfin que le sieur Amar Saâdani a été entre 2004 et 2007 président de l’Assemblée populaire nationale (APN), puis du 1er septembre 2013 au 22 octobre 2016 , secrétaire général du Front de libération nationale (FLN).
    Algériepartplus, 3 avr 2021
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