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  • Sonatrach n’abandonnera pas la raffinerie d’Augusta

    Sonatrach n’abandonnera pas la raffinerie d’Augusta

    Sonatrach n’abandonnera pas la raffinerie d’Augusta – Algérie, Sicile, Rosario Pistorio, Saleh Bouaziz, Laadj Zayed

    La compagnie pétrolière nationale Sonatrach a donné des signaux forts de rejet de la décision d’abandonner ou de se retirer de la raffinerie d’Augusta sur l’île italienne de Sicile, où elle a inauguré il y a quelques jours une nouvelle installation dans le cadre du plan de développement de la compagnie.

    Dans ce cadre, une délégation du Conseil d’Administration de la Raffinerie d’Augusta de Sonatrach en Italie a terminé une visite des installations de raffinage et des entrepôts, quelques jours après l’accident de l’émission de fumées noires d’une des colonnes de la raffinerie.

    La raffinerie de pétrole de Sonatrach en Italie (Augusta) a publié sur son compte Linkedin que des représentants du conseil d’administration de la raffinerie ont effectué une visite de ses installations la semaine dernière, et il s’agit respectivement de Saleh Bouaziz, président du conseil d’administration, et de Laadj Zayed, membre du conseil d’administration, en présence du directeur général et PDG de la raffinerie, Rosario Pistorio.

    « La visite a été l’occasion pour la délégation de rencontrer des membres du personnel de direction et d’administration et de visiter les installations et les entrepôts de la raffinerie à Augusta », écrit-il.

    Selon la même source, Saleh Bouaziz, président du conseil d’administration de la raffinerie de Sonatrach en Italie (Sonatrach Raffineria Italiana), a inauguré, lors de la même visite, un nouvel entrepôt dans la raffinerie qui a été conçu pour une gestion moderne, efficace et sûre de toutes les opérations d’approvisionnement.

    Il ressort de ces étapes que la Société nationale des hydrocarbures poursuit le projet de développement de la raffinerie et en tire des retours financiers rentables, compte tenu de la séquence d’opérations d’inauguration et de développement il y a des mois, similaire aux processus de conformité aux normes environnementales et de durabilité obtenus par la raffinerie et le lancement d’une étude de faisabilité pour le projet de captage du dioxyde de carbone émis par la raffinerie et de sa conversion en carburant liquide, en coopération avec l’Université Polytechnique de Turin.

    La visite de la délégation du conseil d’administration de la raffinerie d’Augusta dans ses installations en Sicile, en Italie, est intervenue quelques jours après un accident dans la raffinerie, qui était représenté par la montée d’un nuage noir d’une des cheminées de la raffinerie, qui a été vu à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres.

    Une déclaration des autorités d’Augusta sur l’île de Sicile publiée sur sa page Facebook, et qui a été vue par Echorouk, qu’un accident temporaire a été signalé à la raffinerie de Sonatrach, qui est un pépin technique qui a été rapidement maîtrisé, mais il pourrait entraîner une éventuelle activation de la flamme ou des fumées, expliquant qu’il n’y a pas de danger lié à la population et à la suite de cet accident Sonatrach a déclaré : « Nous ne reculerons ni n’abandonnerons la raffinerie d’Augusta ».

    Hacene Houicha

    Echourouk online, 06/12/2021

    #Algérie #Sonatrach #Augusta #Raffineria

  • Algérie-Affaire Augusta: De quoi Ould Kaddour est-il accusé ?

    Algérie, Augusta, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, #Algérie,

    Les dessous de “l’affaire Augusta”: De quoi Ould Kaddour est-il accusé ?

    L’affaire de la raffinerie d’Augusta, qui a conduit à l’extradition puis à la détention de l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, en compagnie de trois autres anciens cadres dirigeants, a ouvert des pistes insoupçonnées qui révèlent les véritables dessous d’un des plus grands scandales judiciaires dans l’histoire du géant pétrolier algérien. Depuis l’achat de cette raffinerie italienne, située en Sicile, le 1er décembre 2018, experts et anciens cadres de l’entreprise ont dénoncé “la reprise d’une vieille ferraille” à des conditions défavorables faisant saigner les caisses de l’Etat en devises fortes. D’autres évoquent un achat de complaisance au profit d’une entreprise américaine aux influences inégalées sur le marché pétrolier, suscitant, au demeurant, une vive polémique dans les milieux spécialisés. L’équipe dirigée par Ould Kaddour essuyait ainsi des tirs à boulets rouges suite à cette acquisition, perçue comme un véritable gouffre financier aux gains incertains.

    Or, ce n’est pas sur le chapitre de l’achat de cette raffinerie, vieille de 72 ans, que Ould Kaddour et ses adjoints sont pointés du doigt.

    Sur ce volet, rien ne peut leur être reproché vu que la transaction s’est faite de la manière la plus légale et sans la moindre entorse aux lois algériennes, selon une source responsable au sein du groupe pétrolier contactée par le Jeune Indépendant.

    “Plusieurs intervenants ont pris part à la décision de l’achat dans toutes les strates concernées de l’Etat, notamment le Premier ministère, le ministère de l’Energie, voire les deux Chambres du Parlement”, a souligné la même source, qui précise que la responsabilité de l’achat controversé de la raffinerie d’Exxon Mobile ne peut être mise sur le dos de Ould Kaddour et de ses proches collaborateurs”.

    Outre Ould Kaddour et les trois cadres mis en cause sont en détention provisoire suite à l’enquête déclenchée par la justice en juillet 2020, à la demande de l’ex-Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Il s’agit d’Ahmed Mazighi, ancien vice-président des activités de la commercialisation, d’Abdelhamid Rais-Ali, ancien vice-président du raffinage et de la pétrochimie et enfin de Brahim Boumaout, conseiller vice-président de la stratégie, la planification et l’économie (SPE) et ancien directeur de la stratégie, nommé, depuis, à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima, au Pérou. Un investissement à l’international qui a vu le jour du temps de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil.

    L’acquisition de la raffinerie Augusta a d’abord été soumise au conseil d’administration de la Sonatrach, lequel a approuvé la transaction. Ensuite, elle a été approuvée par l’assemblée générale dont le président est le ministre de l’Energie de l’époque, rappelle ce responsable à la direction générale à Alger.
    Une fois l’accord de l’assemblée générale des actionnaires obtenue, cette acquisition a été soumise puis approuvée par le Conseil national d’investissement (CNI).

    Forts de toutes ces approbations, le dossier d’acquisition ainsi que le projet de la nouvelle stratégie de développement de Sonatrach, baptisée “SH 2030”, ont été présentés à l’Assemblée populaire nationale (APN), au Conseil de la nation et enfin, en grande pompe, à la presse et aux représentations diplomatiques.
    Suite à ce processus, il ne restait plus à la Banque d’Algérie qu’à payer les 920 millions de dollars pour l’achat d’Augusta en un seul versement, concrétisé officiellement le 1er décembre 2018.
    “Ainsi, toute la transaction a été légale, ce qui absout Ould Kaddour et ses adjoints de ce chapitre”, fait observer le même responsable.

    Stupéfiants contrats

    Toutefois, “les magouilles” ont eu lieu sur un autre chapitre auquel la justice s’intéresse aujourd’hui. Il s’agit d’un nombre impressionnant de contrats de service (plus de 300) conclus par la société de raffinerie italienne de Sonatrach Raffineria Italiana Srl (SRI), dont le siège est à Milan.
    “Cette société a été créée en avril 2018 alors que la raffinerie Augusta a été achetée officiellement huit mois plus tard, soit le 1er décembre 2018”, fait remarquer la même source.

    Les contrats qui ont été conclus entre avril et décembre 2018 avaient pour objectif d’assurer la continuité de service entre Exxon et la SRI, parmi lesquels les prestations de comptabilité, de système d’information, de distribution control system (DCS), de maintenance spécifique, d’inspection.

    Ould Kaddour et son équipe n’ont jamais révélé au grand public l’existence de ces contrats qui ont été exclusivement réservés à des clients au sein de l’Union européenne, c’est-à-dire les anciens partenaires de la compagnie Exxon Mobile, sans qu’aucune clause ne le mentionne.

    D’autres contrats de vente de produits pétroliers ont été signés avec Exxon. Des contrats aux conditions très avantageuses pour cette dernière, notamment la vente, dix ans durant, des huiles de base mais avec une clause qui a stupéfait le milieu des hydrocarbures.

    En effet, dans cette clause, il est stipulé qu’en cas de force majeure, lorsque la raffinerie est incapable de produire ses huiles, elle est contrainte de les acheter et de les fournir à Exxon. “Aucun amateur ne peut commettre un pareil impair, qui ne tient pas compte, dans un contrat, du cas de force majeure”, estime le même responsable.
    Exemple de cas de force majeur, en cas d’irruption du volcan l’Etna en Sicile qui force la raffinerie à l’arrêt, Sonatrach a l’obligation de se procurer la quantité exigée ( 530 milles tonnes) des huiles de bases pour les fournir à Exxon.

    Ce qui intéresse justement la justice, selon le même responsable, c’est le contrat d’”offtake” (accord d’enlèvement) de 10 ans, l’un des points les plus importants du cahier des charges exigé par Exxon Mobil.
    A ces contrats de prestation et de vente de produits s’ajoute le contrat d’achat du pétrole brut saoudien, où la SRI a été soumise à un paiement d’avance de 15 jours pour toute commande alors qu’elle accepte de n’être payée qu’un mois après l’établissement de la facture de vente des produits pétroliers.

    Ces contrats ont été conclus alors que la SRI était censée préparer la reprise (Takeover) de la raffinerie sicilienne pendant que le processus d’acquisition de celle-ci était en cours en Algérie, notamment l’accord final. Comme si les décideurs de Sonatrach avaient la certitude que tous les intervenants en Algérie donneraient leur quitus pour cet achat.

    Et pour financer l’exploitation de sa raffinerie, Sonatrach a accordé à la SRI un prêt de un milliard d’euros, justifiant ainsi le qualificatif de “gouffre financier”.

    En même temps, la SRI a contracté un prêt auprès la société Arab Petroleum Investments Corp (APICORP) à un taux d’intérêt bas, et ce en contrepartie de l’achat du pétrole saoudien et de travaux de maintenance nécessaires à son exploitation. Basée à Dammam dans la province orientale de l’Arabie Saoudite, APICORP est une institution financière multilatérale de développement créée en 1975 en vertu d’un traité international entre les dix pays arabes exportateurs de pétrole.

    En fin d’exercice, la SRI a fini sa première année avec, en plus des différents prêts, un résultat déficitaire et une dette financière de plusieurs centaines de millions d’euros, 700 plus exactement. Entre le 1er décembre 2018 et le 31 décembre 2019, la raffinerie Augusta s’est endettée de deux milliards d’euros, ce qui signifie qu’elle a coûté, au total, trois milliards d’euros au Trésor public.

    Les deux responsables qui se sont succédé à la tête de la SRI et qui ont géré tous ces contrats ne sont autres qu’Ahmed Mazighi, en qualité de premier directeur de la SRI, et Abdelhamid Rais-Ali, en qualité de président du conseil d’administration.

    Il convient de rappeler que Ould Kaddour et les trois anciens vice-présidents mis en cause ont comparu le 11 septembre devant le juge d’instruction de la 4e chambre du pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) dans l’affaire de l’achat de la raffinerie d’Augusta alors qu’en juillet 2020, le tribunal de Bir Mourad Rais s’était autosaisi de l’affaire le premier. A ce jour, la justice n’a pas fourni de détails sur les chefs d’inculpation en raison, estime-t-on, de la complexité du dossier et des dessous qui sont en train d’être déterrés par les enquêteurs.

    Plusieurs dirigeants et responsables du groupe Sonatrach ont également été entendus par la justice, notamment les membres de l’ex-conseil d’administration du groupe Sonatrach, dont Omar Maaliou, ancien vice-président chargé de la commercialisation, qui a été en désaccord avec Ould Kaddour, Salah Mekmouche, ancien vice-président chargé de l’exploration et de la production, et Slimane Arbi-Bey, vice-président chargé de l’activité transport des hydrocarbures par canalisation.

    Par Slimane Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 27/09/2021

  • Algérie: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention (Affaire Augusta)

    Affaire Augusta: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention

    Par S. Ould Brahim

    L’étau se resserre sur les principaux bras droit d’Abdelmoumen Ould Kaddour qui ont été derrière l’acquisition controversée par Sonatrach de la raffinerie italienne d’Augusta en décembre 2018.
    Après la mise en détention de l’ex-vice-président des finances du groupe pétrolier, Ahmed Mazighi, en juillet 2020, c’est au tour de l’ex-vice-président du raffinage et de pétrochimie Abdelhamid Rais-Ali, de le rejoindre à la prison d’El Harrach. C’est ce qu’a appris, ce mercredi, le Jeune Indépendant de sources responsables au sein du géant pétrolier algérien.

    Considéré comme l’un des personnages clefs de l’achat de la vieille raffinerie sicilienne, Rais-Ali a été placé en détention provisoire par le procureur près du tribunal de Bir-Mourad-Raïs (Alger) après avoir entendu pendant six mois une dizaine de responsables dans le haut management du groupe et autres membres du Conseil d’administration au temps de la présidence d’Ould Kaddour.

    Rais-Ali était l’ancien directeur général de la raffinerie d’Arzew avant d’être coopté en tant que vice-président par Ould Kaddour lorsqu’il a lancé le fumeux projet de transformation du groupe baptisé SH 2030 qui a englouti lui aussi au moins 30 millions de dollars .
    Conclu avec le bureau de consulting américain Boston consulting group (BCG) , le projet SH 2030 devait doter la compagnie, selon ses concepteurs, des standards internationaux reconnus en matière de management dont la digitalisation comme poumon à cette transformation.

    En réalité, le projet servira plutôt à coopter “les amis” et les enfants de caciques du pouvoir, selon des indiscrétions à la direction de transformation (TRF) qui a piloté le projet. Ould Kaddour s’en est servi pour élargir ses réseaux de soutien au sein de la nomenklatura des décideurs.

    Entre-temps, le PDG de Sonatrach, avec son entregent au sein des milieux pétroliers américains, avait entamé discrètement, en associant particulièrement son lieutenant Rais-Ali, des discussions avec les patrons des majors américaines et britanniques. Rais-Ali servira de faire-valoir, celui qui donnera son quitus pour l’acquisition de ce qui a été qualifié de « ferraille ».

    Toutefois, Rais-Ali fait partie de plusieurs cadres ayant été au cœur de la transaction qui ont été entendus par la justice depuis la relance de l’enquête le 11 janvier 2020.

    Les dirigeants convoqués par la justice qui a été saisie du dossier en juillet 2020, en tant que membre de l’ex-conseil d’administration du groupe Sonatrach sont Omar Maaliou ex-vice-président commercialisation qui a été en désaccord avec l’ancien P-DG du groupe pétrolier Abdelmoumen Ould Kaddour, Salah Mekmouche, ancien vice-président chargé de l’exploration et de la production, Slimane Arbi-Bey vice-président chargé de l’activité transport des hydrocarbures par canalisation ainsi qu’Ould Kaddour, qui se trouve en fuite depuis mars 2019 et qui serait en résidence surveillée à Abu Dhabi (Emirats arabe unis) depuis mars 2021.

    Les personnages clefs qui ont également eu à traiter le dossier sous la coupe de Ould Kaddour et qui ont été entendus par le juge d’instruction sont Brahim Boumaout qui occupait le poste de directeur Stratégie Planification et Economie (SPE) nommé depuis à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima au Pérou, un investissement à l’international qui a vu le jour au temps de Chakib Khelil, de l’ex-vice-président commercialisation Ahmed Mazighi, en détention provisoire et Mohamed Karroubi qui occupait le poste de directeur exécutif au temps de la transaction devenu par la suite vice-président des finances.

    Dans les prochains jours l’enquête va s’étendre à d’autres cadres qui vont être cités pour la première fois depuis le début de l’enquête, indiquent les mêmes sources au sein de Sonatrach qui n’écartent pas la mise en détention d’autres cadres dans cette affaire qui a porté un sévère coup à la crédibilité du groupe tout en saignant les caisses de l’Etat.

    Le Jeune Indépendant, 15/07/2021

    Etiquettes : Algérie, corruption, Augusta, Abdelmoumen Ould Kaddour, Ahmed Mazighi, Abdelhamid Rais-Ali,

  • Algérie : La justice traque les suppôts de la Issaba

    OULD KADDOUR, CHAKIB KHELIL, BOUCHOUAREB, BELKECIR ET ZITOUT AND CO : La justice traque les suppôts de la Issaba

    Le sulfureux Abdelmoumen Ould Kaddour, ancien P-DG du géant pétrolier Sonatrach, arrêté samedi à Dubaï en provenance de Paris, reste en instance d’extradition vers l’Algérie, pour rendre des comptes à la justice pour les graves torts causés au Trésor public, notamment dans ce qu’il est convenu d’appeler le scandale de la raffinerie d’Augusta, dont il est le principal concepteur.

    Ce dernier qui était un soutien de poids pour le clan Bouteflika n’aurait dû jamais prendre la direction de la Sonatrach, lui qui avait été condamné pour une charge lourde, l’espionnage économique dans le cadre de l’affaire BRC (Brown Root and Condor). Et malgré un casier judiciaire chargé et une condamnation infamante, il fut bombardé patron de la plus grosse firme pétrolière algérienne.

    En mai 2018, alors que tous les experts du secteur des hydrocarbures avaient crié au scandale, l’homme-lige du clan Bouteflika, affirmait que Sonatrach venait de réaliser l’affaire du siècle en rachetant auprès d’Esso Italiana une filiale du groupe américain ExxonMobil, la Raffinerie Augusta en Italie. Il avait soutenu que cette opération est plus rentable que la réalisation d’une raffinerie à Hassi Messaoud pour un coût de 3 à 4 milliards de dollars. Mais en réalité il avait déboursé de l’argent pour s’offrir un tas de ferraille pour une raffinerie dépareillée. Alors que la maintenance du complexe avait ruiné son propriétaire, Ould Kaddour lui offre une solution tombée du ciel en achetant cette station et ses oléoducs.
    Ould Kaddour ne devait jamais accéder à un poste aussi sensible en raison des casseroles qu’il trainait, mais sa proximité avec le clan Bouteflika lui a permis de revenir, en seigneur, à la direction de la Sonatrach.

    Les maillons de la chaîne

    Cette affaire nous renvoie aux dossiers Sonatrach 1 et 2, et dans lesquels est cité nommément l’ancien ministre des hydrocarbures, Chakib Khelil. Dans le cadre de l’enquête diligentée il y a quelques années par le parquet d’Alger, le magistrat instructeur, l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, alors procureur général près la cour d’Alger, avait émis en 2013 un mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil. L’accusé qui faisait partie du cercle très rapproché de l’ancien Président avait alors fui le pays, le temps de permettre à l’ancien garde des Sceaux, Tayeb Louh, de trouver la parade pour invalider le mandat émis par la justice.

    Ce qui fut fait en arguant un vice de forme, permettant ainsi à Chakib Khelil de revenir au pays et de se lancer dans une véritable campagne de séduction des zaouïas en se posant, pour la « Issaba », comme une alternative en cas de retrait de Bouteflika pour la course à un cinquième mandat. Ce plan fut éventé grâce au Hirak du 22 février 2019. Aujourd’hui, l’homme est sous la menace d’un mandat d’arrêt international qui pourrait être délivré par la justice algérienne tant son nom est cité dans plusieurs affaires et scandales de corruption.

    La justice a également condamné l’ancien ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb et émis, à son encontre, un mandat d’arrêt international. Ce dernier, cité à comparaitre dans l’affaire du montage des véhicules et plusieurs autres affaires, a quitté le pays depuis la chute de l’ancien Président et ses relais. Plusieurs autres noms d’acolytes de la Issaba pourront bientôt faire face à la justice algérienne.

    Le général Ghali Belkecir et son épouse, l’ancienne présidente de la cour de Tipaza, qui avaient mis en place une justice parallèle avec le soutien de Tayeb Louh, en fuite à l’étranger, pourraient un jour revenir au pays pour répondre des lourdes charges qui pèsent sur eux.

    C’est dans la même veine que des mandats d’arrêt international ont été lancés, ce dimanche, contre Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz et le gendarme déserteur Mohamed Abdallah, s’inscrivent d’ailleurs dans la nouvelle dynamique de la justice algérienne qui veut faire payer ceux qui ont voulu attenter à la stabilité du pays et de le ruiner, d’avilir le peuple par leurs pratiques maffieuses, et surtout osé mettre le pays et ses richesses au seul service de la Issaba et ses relais.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, justice, Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz, Mohamed Abdallah, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, Augusta, Bouteflika, Chakib Khelil, Tayeb Louh, Ghali Belkecir, Issaba,



  • Algérie : Fin de cavale pour Abdelmoumen Ould Kaddour. Il a été arrêté à Dubaï

    ARRÊTÉ, HIER, À L’AÉROPORT DE DUBAÏ EN PROVENANCE DE PARIS : Fin de cavale pour Abdelmoumen Ould Kaddour

    En fuite à l’étranger depuis l’été 2019, l’ancien P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour est tombé, hier matin, dans les filets de la police des frontières de l’aéroport international de Dubaï. Il n’a fallu que 20 jours de l’annonce du mandat d’arrêt international lancé à son encontre par la justice algérienne pour que le responsable direct du scandale de l’acquisition de la raffinerie d’Augusta soit arrêté.

    L’information tient à plusieurs sources concordantes qui, somme toute, rapportent que l’ancien patron du groupe pétrolier national (mars 2017-avril 2019), a été appréhendé à l’aéroport de la capitale économique des Émirats arabes unis. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, dont le nom a été cité en tête d’affiche dans l’affaire d’acquisition scabreuse de la raffinerie italienne –dossier instruit par le pôle pénal financier de Sidi M’hamed, à Alger- Ould Kaddour allait rejoindre, par escale, le sultanat d’Oman en provenance de Paris.

    Après vérification d’usage, les services de la PAF de l’aéroport de Dubaï ont reconnu l’identité du voyageur VIP comme figure recherchée par les services de sécurité algériens. En conséquence de quoi, l’homme en cavale a été appréhendé sur place. À présent, l’on s’attendrait à ce que les autorités émiraties livrent la personne arrêtée à la justice algérienne.

    Limogé en avril 2019 à la tête de Sonatrach, Ould Kaddour, lui qui avait dû sentir le coup venir pour des faits qu’il se reprochait, avait quitté le territoire national pour fuir la justice. Et pour cause, étant premier responsable du rachat de la raffinerie d’Augusta, un complexe vieux de 70 ans et racheté à plus de 700 millions de dollars, il savait qu’il allait finir par y être rattrapé.

    Le 24 février 2021, depuis Hassi R’mel, le premier ministre avait confirmé l’ouverture d’une enquête sur cette grossière affaire et dont le premier responsable était sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le tribunal de Sidi M’hamed. Affaire à suivre …
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, Augusta,