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    Algérie. Autos: Les propositions du GCA pour sortir du tunnel

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    Profitant des récentes déclarations du ministre de l’Industrie sur la relance de l’industrie automobile en Algérie, le Groupement des concessionnaires automobiles algériens (GCA) a fait une liste de propositions qu’il a adressées à Ahmed Zeghdar avec une demande d’audition.

    Satisfait des « orientations présentées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en ce qui concerne les projets du secteur de la mécanique et des usines automobiles, notamment ceux liés au montage des voitures et la production de pièces de rechange », le GCA a invité le ministre Zeghdar à les recevoir au siège de son département, afin de lui présenter une multitude de propositions, a affirmé ce conglomérat de concessionnaires automobiles nationaux dans la lettre en question.

    L’objet est de  » discuter du dossier d’installation d’usines de fabrication de voitures et de pièces détachées « , ainsi que de  » présenter un certain nombre de propositions pour sortir de la crise du marché dans le domaine de la fourniture de véhicules, de pièces détachées et de leurs accessoires « .

    Le GCA fédère un ensemble d’opérateurs économiques qui cumulent plusieurs années dans le domaine de l’importation et de la commercialisation de véhicules neufs en Algérie, avant que cette activité ne soit gelée par les autorités publiques vers fin 2017, en raison de plusieurs anomalies et infractions commises, en particulier l’expérience des usines de montage automobile qui a viré au fiasco.

    La  » nouvelle stratégie tracée pour l’industrie automobile  » exige des futures marques qui veulent s’installer en Algérie  » un important taux d’intégration « , avait insisté Zeghdar en avril dernier.

    Un défi que les concessionnaires estiment être à la portée de mains

     » Nous vous informons que cette rencontre aura un intérêt national général, puisque le GCA présentera les axes les plus importants sur la façon de développer ce secteur en dessinant un plan pour le retour de la fabrication automobile, assurant la contribution des concessionnaires privés à la relance du secteur mécanique, et apportant toutes précisions à cet égard « , ont-ils détaillé dans leur correspondance. Pour le GCA, la nouvelle stratégie devrait se baser sur  » l’importation, puis le montage et ensuite la fabrication de voitures « , et aussi sur  » la fabrication de pièces détachées et d’accessoires automobiles « , avec la réglementation de l’activité des « importateurs et distributeurs de véhicules et de pièces détachées d’origine « .

    Il est également question de l’ »engagement des concessionnaires automobiles dans une activité industrielle ou semi-industrielle « , est-il énuméré dans la liste des propositions contenues dans la correspondance du GCA. L’organisation a plaidé pour que « l’importation de véhicules neufs s’effectuera par le dollar douanier, qui est le prix en dollars déterminé par la Banque d’Algérie sur une base mensuelle, et sert à déterminer la valeur des marchandises importées de l’étranger et la valeur des droits de douane imposés, afin de servir l’économie nationale « .

    Le GCA a affiché son soutien au retour de l’importation de voitures de moins de 3 ans, tout en insistant que cette opération devrait se faire  » par des professionnels via le dollar douanier, avec une garantie d’un an minimum « . À l’opposé, le GCA a fustigé le processus actuel d’importation de véhicules par les particuliers, recommandant de  » transférer les sommes de devises utilisées aujourd’hui pour importer des véhicules de manière suspecte et illégale depuis l’extérieur du pays « Dubaï/ pays européens », vers des mécanismes codifiés qui permettent d’injecter des montants de frais et taxe au Trésor public « . En matière de pièces de rechange, le GCA a souhaité la levée de gel sur l’importation de ces produits, recommandant dans un premier temps que le champ soit ouvert à l’importation de pièces de rechange d’origine,  » selon des contrats spéciaux des usines, pour éviter la promotion des pièces de rechange frauduleuses qui ont déferlé sur le marché algérien durant la période récente, et occasionné des pertes « .  » La décision de geler l’importation de véhicules neufs ne doit pas s’accompagner d’une interdiction d’importer des pièces de rechange d’origine « , ont insisté les concessionnaires.

     » Nous aspirons que l’importation des pièces de rechange soit de l’usine mère, ou de l’usine contractant avec cette marque. Et sur la base de ce qui précède, le processus d’importation de pièces de rechange se fera en contractant avec l’usine d’origine à l’étranger selon une approbation spéciale, et avec le garantie des services après-vente et la fourniture d’un service de garantie au client, ce qui permettra à l’avenir aux concessionnaires locaux d’obtenir des contrats pour fabriquer localement des pièces de rechange à partir de l’usine mère « , a expliqué le GCA.  » Ces mesures permettront progressivement de commencer à installer des voitures localement, et à fabriquer des pièces détachées en Algérie, de sorte que le concessionnaire automobile s’orientera progressivement et automatiquement vers une activité industrielle ou semi-industrielle liée à l’automobile « , est-il développé dans la correspondance du GCA.

    Hamid M.

    Lemaghreb.dz, 06/06/2022

    #Algérie #Automobile #Voitures #GCA

  • Algérie : Les moteurs silencieux

    Tags: Algérie, industrie, automobile, voitures – Algérie : Les moteurs silencieux

    Véritable casse-tête pour tout responsable du département de l’industrie, le secteur de l’automobile empoisonne, depuis plusieurs années, le climat ambiant et concentre les ratés des différents Exécutifs qui se sont succédé aux affaires. Le «péché originel» est né de la décision de stopper les importations pour les remplacer par le procédé SKD-CKD. On était en 2017 et la démarche poursuivait, disait-on à l’époque, l’objectif de susciter une industrie automobile. Il faut savoir qu’avant de sonner «la fin de la récréation», la multitude de concessionnaires qui opéraient dans le pays, depuis 1998, se partageaient un chiffre d’affaires annuel qui tournait autour des 3 à 4 milliards de dollars, avec un pic à plus de 5 milliards en 2013. Ce montant faramineux était empoché en grande partie par les constructeurs qui avaient leurs usines en Europe et en Asie. Confrontée à une forte baisse de ses recettes en devise à cause de la chute des prix du pétrole, en 2014, l’Algérie avait donc adopté un cahier des charges qui obligeait les assembleurs à devenir de véritables constructeurs avec un taux d’intégration de 40% des produits sortie d’usine dans un délai de 5 ans. La «liste fermée» qui ne comptait qu’une dizaine d’opérateurs triés sur le volet, le non-respect des cahiers des charges par certains d’entre eux et la manière dont a démarré le processus d’industrialisation, ont jeté la suspicion sur les intentions des bénéficiaires. Les responsables politiques qui avaient appuyé la démarche ont également été éclaboussés par un scandale retentissant, 2 ans à peine, après le lancement de l’opération.

    Le Mouvement populaire et les chamboulements politiques, vécus par le pays en 2019, ont mis un terme final à l’ambition des gouvernants, parmi eux quatre ministres de l’Industries successifs. En effet, Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite, a été lourdement condamné par la justice. Ses successeurs, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Djamila Tamazirt ont connu, eux aussi, un sort comparable à l’occasion de procès pour corruption qui avaient défrayé la chronique.

    Les détracteurs de la démarche initiée sous le gouvernement Sellal ont, bien entendu, leurs arguments. Les milliards de dollars du Trésor public débloqués pour les importations de kits, l’absence de toute plus-value et surtout «l’entre- soi» qui a écarté de nombreux opérateurs traditionnels au profit d’un petit groupe de «proches», a fini par escamoter toute l’entreprise.

    Parmi ces détracteurs, on compte le premier ministre de l’Industrie du gouvernement Djerad. 5e du nom, depuis l’émergence du dossier automobile sur la place publique. Ferhat Ait Ali a promis un processus transparent pour l’octroi des concessions. Près d’une année et demie après sa nomination, le dossier n’a pas évolué d’un iota. Pis encore, les cahiers des charges, quatre au total, en intégrant le matériel électronique et électroménager, ont complexifié la procédure. Le comité technique interministériel a tout simplement quasiment bloqué le processus. Son remplaçant, Mohamed Bacha, qui aura fait un passage éphémère à la tête du département de l’industrie, a passé son temps en conciliabules et n’a rien entrepris. Sixième ministre de l’Industrie, Bacha est arrivé aux affaires avec la promesse d’alléger les cahiers des charges. Mais le comité technique interministériel n’a rien voulu savoir. Aucun agrément n’a été délivré. Le gouvernement Benabderrahmane a hérité de ce dossier empoisonné, confié à Ahmed Zeghdar. Septième ministre à s’essayer à l’art de débloquer une situation dont on a presque oublié l’origine du blocage, il a réglé le problème en affirmant qu’aucun dossier d’importation de véhicules neufs n’est conforme au cahier des charges. Plus besoin de polémiquer.

    Les concessionnaires, anciens et nouveaux, manquent de professionnalisme et sont, par conséquent, inaptes à exercer le complexe et difficile métier de représentation de marque d’automobile étrangère. Le ministre a laissé la porte entrouverte en annonçant que le travail de tri des dossiers se poursuivait.Mais il faut dire que dans l’opinion nationale, plus personne n’accorde de l’importance à toutes ces déclarations qui n’ont, pour ainsi dire, plus de sens. Ce qui devait avoir du sens, c’aurait été le volet fabrication qui semble passer à la trappe. Il faut savoir, à ce propos, que plus d’une dizaine de dossiers ont été déposés auprès du comité technique interministériel. Aucun des six ministres n’en a parlé.

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    Un échec «made in Bladi»

    Dès les premières secousses qui ont ébranlé l’ancien régime, le secteur automobile accusait déjà de sérieuses fissures avant de s’écrouler définitivement comme un château de cartes. En 2012, il pleuvait des milliards de dollars avec un pétrole qui frôlait les 120 dollars le baril! L’Algérie est riche et pour donner l’illusion d’un bonheur, le gouvernement fait importer des kiwis, des carottes râpées et même des chewing gum de Turquie pour faire patienter les citoyens. C’était la frénésie des dépenses et le secteur automobile connut une incroyable explosion. Les quarante concessionnaires présents sur le marché ont, plus exactement, importé 543.423 véhicules et la facture fait rêver aujourd’hui: près de 7 milliards de dollars! Il fallait arrêter cette gabegie. Dans un bref sursaut, le gouvernement s’affranchit de ses propres blocages bureaucratiques pour se lancer, à la faveur d’un partenariat avec Renault, dans l’industrie automobile. Cette fiévreuse agitation industrielle doublée de précipitation, débouche en 2014, sur la construction de la première usine de production de voitures, à Oued Tlélat près d’Oran. La filière automobile est présentée comme une priorité et le gouvernement y trouvait une aubaine pour réduire une facture d’importations trop onéreuse. Le résultat a été l’exact contraire des objectifs du départ. Au lieu de réduire la facture, on a aggravé l’addition par «Semi Knocked Down» (SKD), qui consiste à importer un véhicule en kit prémonté, simplement riveté ou boulonné sur place. Un mode opératoire qui a ouvert la voie à des importations «déguisées», des transferts illicites d’argent à l’étranger ou des surfacturations pour gonfler les prix de revient des véhicules «montés».

    Ainsi en voulant éviter un problème on s’est retrouvé face au pire. C’est ce qu’on appelle tomber de Charybde en Scylla. On a produit un vrai échec «made in Bladi». Le fiasco a été total avec des usines fermées, des milliers d’emplois perdus et des patrons emprisonnés. Censé devenir le fleuron industriel de l’Algérie, l’élan a été brisé et l’embryon étouffé dans l’oeuf.

    Si aujourd’hui on remet tout à plat pour repartir sur des bases solides, le faux démarrage de l’industrie automobile nous interpelle sur nos échecs nationaux Bien sûr, il y a des raisons qui expliquent cet échec. Les spécialistes diront que ce ratage est dû à l’absence d’un véritable marché de la sous-traitance, capable de fournir les usines en pièces fabriquées en Algérie. Mais à l’origine, il y a un problème fondamental. C’est que nous n’ apprenons pas de nos échecs au point où nous les répétons continuellement. Quelles leçons avons-nous tiré du scandale Khalifa?

    L’Expression, 15/11/2021

    #Algérie #Industrie_automobile #Voitures #Automobile