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  • Sahara occidental : La double trahison de l’Espagne

    Sahara occidental : La double trahison de l’Espagne

    Sahara occidental : La double trahison de l’Espagne – Maroc, Front Polisario, Algérie, autonomie,

    La nouvelle position exprimée par Madrid sur le dossier sahraoui a entraîné une très vive réaction du Front Polisario et du gouvernement de la RASD ( République Arabe Sahraouie Démocratique)

    Un texte annonçant son soutien au plan d’autonomie sous gouvernorat marocain que tente d’imposer Rabat depuis de longues années. Il a été suivi par la publication, jeudi soir, d’un autre communiqué émanant cette fois du palais royal marocain, pour mettre en exergue l’annonce espagnole. Dans la soirée, les Sahraouis ont à leur tour réagi en publiant un communiqué daté de Bir-Lahlou, dans les territoires occupés, en indiquant qu’ils avaient accueilli « avec étonnement les deux publications faites par l’occupant marocain et Madrid ».

    Le Front Polisario et le gouvernement de la RASD notent d’abord les contradictions totales « de la position du gouvernement espagnol avec le droit international ». Ils rappellent que les « Nations unies, l’Union africaine (UA), le tribunal européen ainsi que toutes les organisations militant pour les droits de l’homme et la liberté des peuples ne reconnaissent pas la suprématie du Maroc sur le Sahara occidental ». Les Sahraouis rappellent aussi à l’Espagne « sa responsabilité politique et juridique qui devrait au contraire l’inciter à défendre les frontières qu’elle a elle-même reconnue, et faire barrage à l’extension marocaine ». Elle « a aussi une responsabilité envers le peuple sahraoui et les Nations unies » poursuit le communiqué qui qualifie de « grave » la position espagnole qui « s’est exprimé dans un contexte très grave et marqué par la reprise des hostilités depuis 2020 ».

    Les Sahraouis notent enfin que « cette nouvelle position est enregistrée suite à de longs mois de provocation et de pressions marocaines envers l’Espagne, et que Madrid a choisi d’abdiquer malheureusement, de payer le prix demandé par Madrid qui est de sacrifier le peuple sahraoui une nouvelle fois et dépasser ainsi toutes les lignes rouges ».

    Chantage malsain

    La décision de Madrid de s’aligner sur les thèses marocaines est perçue comme une trahison à l’égard du peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance. Cet acte est une « deuxième trahison historique du Peuple sahraoui par Madrid après le funeste accord de 1975 », a réagi ce samedi 19 mars une source algérienne proche du dossier dans une déclaration à TSA. Le 14 novembre 1975 à Madrid, soit quelques mois avant le départ espagnol en février 1976, l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie ont signé un accord de partition du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie. Cet accord avait été dénoncé par le Front Polisario qui a proclamé la RASD, après le départ des colons espagnols.

    Le revirement de la position espagnole survient après une série de crises entre rabat et Madrid sur la question migratoire, avec en toile de fond la question du Sahara occidental. reprochant à l’Espagne son refus de reconnaître sa souveraineté sur le territoire occupé ou d’adopter son plan d’autonomie, le Maroc a lâché sa bombe migratoire, ce qui a suscité une vive condamnation du Parlement européen qui a accusé le royaume de chantage. « Finalement, le Maroc a obtenu ce qu’il voulait de l’Espagne », note un diplomate algérien.

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi libre, 20/03/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #Autonomie

  • Espagne-Sahara Occidental.- Revirement

    Espagne-Sahara Occidental.- Revirement

    Espagne-Sahara Occidental.- Revirement – Maroc, Algérie, Front Polisario, autonomie, Pedro Sanchez,

    Le gouvernement espagnol a changé de fusil d’épaule sur la question du Sahara occidental. Madrid soutient désormais publiquement le plan d’autonomie présentée en 2007 par le Maroc. Pouvait-on s’attendre à ce revirement de la position espagnole ? Il ne faut plus s’étonner de rien sur le plan des relations internationales, qui connaissent ces derniers jours de profonds changements, et qui sont appelées à évoluer comme jamais dans le proche avenir sur des bases anciennes mais détachées de toute délicatesse, sans compassion, à savoir sur le seul intérêt que peut rapporter telle ou telle position diplomatique. L’empirisme diplomatique qui tente de surfer entre les flots, sans fâcher ni une partie ou une autre, n’est plus de mise.

    Ainsi, l’Espagne, qui est passée d’un soutien à l’application du plan onusien d’autodétermination au Sahara occidental, à la neutralité prudente face à la question, pour ne pas indisposer ses voisins marocains et algériens, et qui arrive aujourd’hui à supporter l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc, obéit à ses propres intérêts stratégiques. Peut-on conclure que les intérêts stratégiques avec l’Algérie sont moindres ? Certainement que la formule diplomatique qui sanctionne généralement les rencontres entre les deux pays, où on loue le partage des points de vue autour des questions régionales, ne sera plus évoquée dans les déclarations communes.

    Plus loin encore, l’Algérie serait amenée à redéfinir son action diplomatique, voire toute coopération, avec l’Espagne, sur la base de ce nouveau développement sur la scène régionale. l’Algérie ne peut rester insensible face à cette nouvelle donne. Le Front Polisario a dénoncé, vendredi dernier, cette nouvelle position du gouvernement espagnol, l’accusant de «succomber au chantage et à la politique de la peur utilisée par le Maroc».

    A ce point, le Maroc peut-il faire peur à l’Espagne jusqu’à lui faire changer de cap sur une question qui engage sa pleine responsabilité politique, juridique et morale, en tant qu’ancien colonisateur ? Il est certain que l’Espagne se range là derrière d’autres pays européens, qui cherchent par ces temps à unifier leurs actions diplomatiques, mais la question divise encore au sein de la classe politique à l’intérieur de ce pays.

    Des voix s’élèvent, déjà, au sein de l’exécutif espagnol pour dire que « toute solution au conflit au Sahara occidental devait passer par le respect de la volonté démocratique du peuple sahraoui ». Ce n’est pas fort comme opposition, certes, cependant, elle invite les principales parties à se manifester face à ce revirement qui fait prendre un tournant aux principes de la politique étrangère espagnole. Il est à se demander, maintenant, de quoi peut user le Front Polisario pour imposer cette « volonté démocratique du peuple sahraoui » ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 20/03/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Espagne #Algérie #PedroSanchez

  • Wikileaks : L’Algérie ne fera pas pression sur les sahraouis

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Front Polisario,

    03 DIC 2010 – 21:30 UTC
    ID: 159651
    Date: 2008-06-25 17:52:00
    Origin: 08ALGIERS733
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    C O N F I D E N T I A L ALGIERS 000733

    SIPDIS

    E.O. 12958: DECL: 06/25/2028
    TAGS: PREL, MO, WI, AG
    SUBJECT: BOUTEFLIKA ON WESTERN SAHARA: OUR BACKS ARE
    AGAINST THE WALL – HELP US

    REF: ALGIERS 261

    Classified By: Ambassador Robert S. Ford,
    reasons 1.4 (b) and (d).

    1. (C) Le président Bouteflika a plaidé pour l’aide des Etats-Unis afin de trouver une issue à l’impasse du Sahara Occidental lors de l’appel d’adieu de l’ambassadeur le 24 juin. M. Bouteflika a déclaré que les États-Unis ont toujours soutenu l’autodétermination, et que le changement de politique en faveur de la position du Maroc est douloureux et déroutant pour les Algériens. Il a ajouté qu’il a été très prudent de ne pas laisser les relations bilatérales souffrir du changement de politique des États-Unis sur le Sahara occidental, mais avec les États-Unis et la France soutenant le Maroc, « nous sommes dos au mur. »

    2. (C) L’ambassadeur a dit à Bouteflika que les États-Unis ont toujours soutenu l’idée d’autonomie comme un moyen d’aller de l’avant d’une manière pragmatique. Il a déclaré que si les deux parties n’adoptaient pas une position réaliste, l’impasse actuelle pourrait durer encore 30 ans, voire plus. L’ambassadeur a déclaré qu’il serait mieux pour les réfugiés sahraouis de vivre sous un bon plan d’autonomie plutôt que de continuer à vivre dans des camps de réfugiés. Il a ajouté que les États-Unis n’ont pas demandé au Polisario d’accepter le plan du Maroc, mais d’accepter la négociation sur l’autonomie et de mettre leur propre proposition sur la table. L’ambassadeur a poursuivi en disant que les Etats-Unis soutiendraient une large mesure d’autonomie. Il a cité l’exemple des Kurdes en Irak qui jouissent d’une large autonomie au sein d’un État irakien uni.

    3. (C) M. Bouteflika a répondu que l’Algérie ne compromettra pas sa position sur le droit des Sahraouis à choisir l’indépendance, ajoutant que les Algériens considèrent cela comme une question de principe. Les Etats puissants ne devraient pas être autorisés à écraser les faibles. M. Bouteflika a déclaré que les États-Unis avaient soutenu l’indépendance du Timor oriental et devraient donc également soutenir les Sahraouis. Le Polisario a sa propre influence diplomatique sur le continent africain, a-t-il ajouté, ce que l’Algérie ne peut tout simplement pas ignorer. M. Bouteflika a déclaré que les Marocains avaient commis une erreur en liant la sécurité du trône au Sahara occidental. L’Algérie ne cherche pas à déstabiliser le Maroc. La stabilité marocaine, a-t-il insisté, est vitale pour la stabilité algérienne.

    4. (C) M. Bouteflika a déclaré à l’ambassadeur qu’il devrait appartenir aux Sahraouis de décider s’ils veulent l’indépendance, même si la solution finale se fait par étapes sur plusieurs années. Il a ajouté que c’était la raison pour laquelle l’Algérie aimait tant le plan Baker. Après que l’ambassadeur ait souligné que le plan Baker n’avait pas généré de mouvement vers une solution, Bouteflika n’a pas voulu s’engager et a de nouveau demandé l’aide des États-Unis pour sortir de l’impasse actuelle.

    5. (C) Commentaire : Il est clair que Bouteflika n’insistera pas beaucoup auprès des Sahraouis pour qu’ils s’assoient avec les Marocains afin de discuter uniquement de l’autonomie ; les Algériens nous l’ont répété tout au long des neuf derniers mois. Cela dit, comme il l’a fait avec le secrétaire adjoint de l’AEN, M. Welch (réf.), M. Bouteflika a indiqué qu’il voulait trouver un moyen de sortir de l’impasse. Il n’y a tout simplement pas de pensée créative ici sur la façon de le faire.

    Wikileaks, 25 juin 2008

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Front Polisario, Etats-Unis, autonomie, ONU, Wikileaks,

  • Algérie/ Des mythes mortifères

    Les nations ont besoins de fables et de légendes convenues. Cela prend quelquefois des formes infantiles mais c’est aussi légitime et nécessaire à la cohésion des collectivités humaines. Pour œuvrer au rassemblement horizontal, les hommes éprouvent le besoin de la verticalité (des savants très doctes ont disserté longuement sur cette question).

    Une seule condition : si cela contribue à paix, je suis prêt à révérer et à croire au Père Noël.

    L’éclatement de l’URSS de la Yougoslavie et même celle de l’Ukraine, dans le cadre de la « Guerre Froide », avaient une contrepartie, un projet alternatif que faisaient miroiter aux gogos les manipulateurs de tout acabit à l’Ouest : l’intégration dans l’Union Européenne et surtout dans l’OTAN.

    On sait ce qu’il en est advenu des promesses de prospérité et de sécurité : derrière un développement de façade, une exploitation systématique des pays « intégrés-désintégrés », vidés de leurs substance. La débrouillardise des uns et des autres va du cas Polonais ou Balte qui ont bien tiré parti de leurs liens avec les industries allemandes (qui combinent intelligemment compétitivité-prix et compétitivité-qualité) et l’Amérique (avec une minorité polonaise très influente aux Etats-Unis), aux pays paupérisés, en voie de sous-développement, tels la Roumanie ou la Bulgarie marginalisés. Les fonds structurels de la FEDER ont fait ce qu’il fallait pour dissimuler les autres enjeux.

    Même l’ex-RDA souffre encore de dévitalisation et de subordination, elle aussi vidée de ses compétences parties à l’ouest, à l’exception notable d’une chancelière ossie qui a dirigé l’Allemagne avec efficacité et exemplarité.

    Pour la Kabylie, il n’y a aucune alternative raisonnable envisageable. Par même un contexte frontalier propice. Sinon mettre le feu à la mèche entretenue depuis longtemps par ses ennemis, la destruction du pays et la remise en cause de sa souveraineté.

    L’autonomie régionale n’est que la suite d’un processus qui n’annule pas le problème mais le rendra plus difficile à résoudre, avec par dessus le marché, sa généralisation à tout le pays.

    La régionalisation dans un pays comme le nôtre ne peut déboucher que sur le régionalisme et la cantonisation, les ferments habituels du malheur des nations.

    La régionalisation ne peut s’opérer (comme en Suisse, au Pays-Bas ou en Allemagne) que dans un pays prospère et un Etat de droit, inconcevable l’un sans l’autre. Et pas sans mal : écoutons ce que médisent dans la Confédération les Vaudois à propos de leurs voisins alémaniques ou tessinois, les échanges peu amènes entre Bavarois, Westphaliens ou Saxons, les querelles entre Hollandais, Bataves et Zélandais…

    Observez chers amis et compatriotes ce qu’il en est au Sahel, au Mali, au Cameroun, au Liban, au Sénégal, en Libye, au Soudan… mais aussi en Espagne (avec la Catalogne, le Pays basque, l’Andalousie, la Galice…), la Belgique (la guéguerre entre Flamands et Wallons), le Royaume Uni (en voie de désunion, avec le séparatisme écossais, irlandais et même gallois), l’Italie du Piémont, de Vénétie, de Lombardie ou de Toscane qui maltraite ses émigrés intérieurs de Sardaigne et du Mezzogiorno… Sans l’Union européenne et l’OTAN, ces nations jadis prestigieuses il n’en resterait que des confettis ouverts aux quatre vents et cotées sur les marchés.

    Derrière la reconnaissance et la mise en valeur d’une singularité culturelle que personne ne songe sérieusement à disputer, il y a une revendication politique séparatiste qui fera sans aucun doute le malheur de cette région et du pays et qu’au fond nul ne souhaite, sinon une extrême minorité qui tente de rallier à sa cause la majorité de Kabyles sur la base de mythes et d’utopies bricolés dans des officines depuis l’occupation coloniale.

    Comment, de plus, administrer dans une perspective séparatiste le concept d’une Algérie berbère avec les multiples croisements matrimoniaux depuis des temps immémoriaux entre familles algériennes, dispersées sur tout le territoire national menacées de destruction par les positions doctrinales, politiques, partisanes ou idéologiques ourdies par des apprentis sorciers soucieux de bien d’autre chose.

    Est-il utile d’évoquer la dispersion des intérêts économiques partout investis que certains trouveraient opportuns de qualifier, les carrières professionnelles honnêtes dans tous les domaines oeuvrant utilement au développement personnel, local et national ?

    Il est certes vrai qu’en face il y a d’autres mythes et d’autres utopies (réellement ou potentiellement violents) : des islamistes le plus souvent monolingues, eux aussi manipulés par des intérêts supranationaux qui ne conçoivent l’Algérie que comme une province d’un vaste ensemble musulman monolithique. Dans cette optique, les nations n’ont aucune valeur aux yeux de Dieu qui ne distingue que les communautés spirituelles. Pour eux, on est d’abord musulman et -éventuellement et à la rigueur- algérien ensuite. Les nations n’auraient été créées que pour diviser et ruiner la communauté des croyants.

    La souveraineté, cela tombe sous le sens, n’appartient qu’à Dieu.

    Disons-le tout de suite, derrière la militants de la kabylité et ces islamistes qui confondent intimement culte et culture (qui ont fait de l’Algérie ce que nous en savons au cours des années 1990) se cachent un seul et unique architecte qui tire les ficelles et joue de ces deux pantins.

    Le cadre national est le seul à même de résoudre les problèmes politique, économiques et sociaux du pays.

    Que l’Algérie soit mal gérée, au détriment du bien public et des intérêts de tous est un fait incontestable, mais cela ne change rien à l’essentiel. L’Algérie des régions est une autre utopie, une fuite en avant qui ne fera que retarder et complexifier une résolution que les Algériens de bonne foi et de raison devraient considérer avec pragmatisme, mais aussi avec un minimum de respect de nous-mêmes : les Algériens, toutes régions confondues, ont versé leur sang depuis des centaines d’années, et pas seulement depuis 1830 et 1954, pour une même cause.

    Qui oserait insulter la mémoire de ceux qui nous ont précédé et qui nous offrent le luxe de détruire ce que l’histoire a tant payé pour nous réunir ? Les Algériens n’ont-ils pas assez versé de sang ?

    Plus qu’un déficit politique, il y a quelque chose d’indécent dans cette polémique, dans cette incapacité à administrer pacifiquement nos controverses. Il faut rapidement mettre un terme à cette dérive qui n’a que trop duré.

    Les rédacteurs de l’article “La crise nationale en Kabylie de Djamel Labidi et Ahmed Redouane Charafeddine, Le Quotidien d’Oran” ont raison sur un point essentiel : « Il n’y a pas de Kabylie sans l’Algérie comme il n’y a pas d’Algérie sans la Kabylie. »

    Djeha, J. 29 avril 2021.

    Bel-Abbès Info, 29 avril 2021

    Etiquettes : Algérie, Kabymie, autonomie, régionalisation, polémique, destruction,

  • La collusion entre le Maroc, la France et Israël: Une hypothèse présente à l’esprit en Algérie

    La collusion entre le Maroc, la France et Israël: Une hypothèse présente à l’esprit en Algérie

    Le Jour d’Algérie, 22 avril 2010

    Ferhat Mehenni, un espion selon Echourouk. Une affaire d’une exceptionnelle gravité

    Une nouvelle affaire de corruption d’un genre plutôt inédit va éclater en Algérie, selon des informations rapportées par Echourouk sur son site. Elle ne concernerait plus des hauts fonctionnaires de l’Etat mais le responsable du MAK, Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, Ferhat Mehenni et serait doublée d’activités assimilées à du pur espionnage au profit de puissances extérieures à en croire Echourouk qui, en citant des sources qualifiées de «fiables», rapporte des faits et des chiffres précis, d’une exceptionnelle gravité. Que l’on en juge :

    1) Depuis octobre 2008, Ferhat Mehenni perçoit, selon Echourouk, une solde mensuelle de 13 000 euros, l’équivalent de 145 millions de centimes, de la part de Toudjni Mohamed, président d’une obscure association dénommée «Le sahara marocain». Lequel Toudjni n’est qu’un intermédiaire avec les services secrets de la monarchie. Ferhat Mehenni aurait également perçu la somme de 50 000 euros en France dans le double but de promouvoir par différents supports le MAK et la marocanité du Sahara.

    2) Ferhat Mehenni aurait reçu la somme de 200 000 euros pour l’impression et la diffusion de différents dépliants diffusés dans la région parisienne par l’intermédiaire d’un éditeur français acquis aux thèses marocaines sur le conflit avec le Sahara occidental et possédant de nombreux biens au Maroc.

    3) Les services secrets marocains ont épongé à hauteur de 30 000 dollars canadiens, les dettes que Ferhat Mehenni a contractées lors de son séjour à Montréal (loyers et diverses factures d’équipement et de consommation : restaurants, bar etc.).

    4) Une autre somme de 40 000 euros a été consacrée par les services de renseignement marocains aux activités du pseudo «Centre européen des affaires stratégiques» dirigé par Claude Monique, et qui n’est en réalité que le porte-voix desdits services.

    La collaboration de Ferhat Mehenni est requise, contre fortes rémunérations, selon ces informations, pour porter la dynamique d’une autonomie de la Kabylie à hauteur de l’autonomie prônée par le roi Mohamed VI au Sahara occidental.

    La portée médiatique de cette autonomie à l’échelle maghrébine est assurée par la «Voix d’Israël» qui lui a consacré un dossier : «La Grande Kabylie» et «L’autonomie régionale» au Maghreb. Une réunion eut lieu entre un agent du Mossad et Ferhat Mehenni. La politique algérienne y est dénoncée avec un parallèle entre le refus de l’autonomie kabyle du MAK et le refus de l’autonomie marocaine du Sahara occidental.

    Signalons que Ferhat Mehenni vient d’instaurer «un gouvernement autonome», selon une conférence de presse qu’il a donnée dans une région qui fut pourtant un des grands symboles de la révolution algérienne. En mars dernier, les services du Quai d’Orsay dirigés par Bernard Kouchner ont fait un état d’une rencontre avec le responsable du MAK, accompagné de Arezki Boussaid (responsable du bureau parisien) consacré à la «situation dramatique des rapports entre Paris et la Kabylie».

    Ainsi, se dessine une hypothèse que l’Algérie a eu constamment présente à l’esprit : la collusion entre le Maroc, la France et Israël. Loin de les apaiser, cette affaire ne fera qu’envenimer les choses, selon toute vraisemblance. Quant à Ferhat Mehenni, il y a une conséquence logique à sa volonté de séparer l’Algérie d’une de ses régions : tôt ou tard, il lui faut affronter le danger de la trahison. Et ce moment semble venu, si les informations rapportées par Echourouk s’avèrent exactes.
    A. K.
    Le Jour d’Algérie

    Source : Intifada sahraouie, 22 avril 2010

    Etiquettes : Algérie, MAK, Ferhat Mehenni, Maroc, Kabylie, autonomie, séparatisme,

  • «Mon corps m’appartient», un rapport de l’ONU bienvenu pour le féminisme en Afrique

    Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) a publié, mercredi 14 avril, son rapport annuel sous l’intitulé « Mon corps m’appartient : revendiquer le droit à l’autonomie et à l’autodétermination ». Un rapport sur lequel plusieurs ONG et des activistes comptent s’appuyer dans leur lutte pour le droit des femmes dans le monde, en particulier sur le continent africain.

    Une iconographie moderne et parlante, un titre « osé », venant d’un organisme onusien… Pas de doute, le Fonds des Nations Unies pour la Population veut toucher le plus de monde en publiant son rapport 2021 : « Mon corps m’appartient : revendiquer le droit à l’autonomie et à l’autodétermination ».

    C’est un positionnement autant qu’une évolution sur la question de la part de l’ONU, qui révèle via un communiqué : « C’est la première fois qu’un rapport des Nations Unies est consacré à l’autonomie corporelle, c’est-à-dire au pouvoir et à la liberté des femmes de faire des choix concernant leur corps, sans avoir à craindre des violences et sans que des tiers décident à leur place ».

    « Mali, Sénégal et Niger, de  »mauvais élèves » »

    Ce rapport de 164 pages, basé sur une enquête réalisée dans 57 pays en développement, dont 35 pays africains, révèle entre autres que « seuls 55% des femmes sont pleinement en mesure de faire des choix en matière de santé et de contraception, et d’accepter ou de refuser d’avoir un rapport sexuel. » Il pointe du doigt également qu’au-delà des préjudices qu’il fait subir aux femmes et aux filles concernées, « le manque d’autonomie corporelle peut faire baisser la productivité économique, mettre à mal la mobilisation des compétences et engendrer des coûts supplémentaires pour les systèmes judiciaires et de santé ».

    Car la question féministe n’est pas celle qui occupe le plus l’agenda de beaucoup d’États dans le monde en particulier en Afrique. Dans l’Ouest de ce continent, par exemple, beaucoup de pays sont en retard sur cette question. Le constat est implacable: il y a trois pays de cette zone, le Mali, le Sénégal et le Niger, aux trois dernières places du classement quand on cumule les trois indicateurs d’une partie de l’étude : la capacité de décision en matière de santé, de contraception, et de relations sexuelles.

    « Une question de volonté des décideurs »

    L’activiste béninoise Irmine Fleury Ayihounton, membre du Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest, n’est pas surprise par ce classement. « L’Afrique de l’Ouest est la région du monde qui connaît le plus grand taux de mortalité dues aux avortements non sécurisés. Pourtant, tous ces pays participent aux grandes réunions, aux instances de décisions et sont engagés normalement dans la promotion de l’égalité. »

    Et même si les pays ouest-africains sont étiquetés « en voie de développement », dans le rapport, il est démontré que « l’existence de lois et de réglementations propices à la santé sexuelle et reproductive ne dépend pas du niveau de revenu d’un pays ». Intégrer la question de l’autonomie et de l’autodétermination des femmes est lié à « une volonté politique, aux priorités d’un gouvernement, estime Irmine Fleury Ayihounton. Si le gouvernement a pour priorité d’améliorer les conditions de vie des femmes, et il trouvera les moyens. Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, il y a une question de volonté des décideurs. »

    Une certitude, du côté de l’ONU, la problèmatique est mieux prise en compte. Lucie Daniel, experte plaidoyer et membre de l’ONG Equipop (Equilibres & Populations) confirme ainsi le tournant pris par l’instance onusienne sur la façon dont elle appréhende ces questions de la liberté des femmes avec leur corps. « Pendant longtemps, les questions liées à la santé sexuelle et reproductive ont été appréhendées surtout à travers la problématique de la santé maternelle avec une visée un peu démographique dans les années 90. Avec l’idée aussi qu’il fallait agir sur les taux de fécondité et les dynamiques démographiques, analyse l’experte. Avec ce rapport, on entérine le fait qu’on est passé sur une approche beaucoup plus basée sur les droits. La liberté à disposer de son corps est un droit notamment pour les femmes et les adolescentes ».

    L’obstacle ‘’Hshouma’’ au Maroc

    En Afrique du Nord, au Maroc plus précisément, Zainab Fasaki, Bdéiste et activiste féministe ne nie pas les progrès de la part du royaume chérifien même si le chemin est encore long. « J’ai travaillé sur un projet qui concernait l’immigration de femmes africaines victimes de mutilations génitales et qui étaient reçues au Maroc. Quand, je vois le gouvernement de mon pays accueillir, aider ces femmes-là et montrer son opposition à ces crimes-là, c’est un énorme espoir envoyé aux femmes marocaines ».

    Pour autant, l’autonomie et de l’autodétermination des femmes à disposer de leur corps ne sont encore acquises au Maroc, tellement les obstacles sont légion. « On n’a toujours pas le droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse), il y a des lois qui pénalisent la sexualité hors mariage, ou les orientations sexuelles. Et au-delà de l’aspect juridique, la culture du ‘’Hshouma’’ (honte en dialecte marocain) ne contribue pas à la libération de la femme, explique l’artiste. Déjà, la femme est ‘’Hshouma’’ au Maroc, de par son corps, sa sexualité, etc. A cela s’ajoute également le poids de la religion qui joue un rôle dans le contrôle des femmes ».

    (Re)voir : Zainab Fasiki, la dessinatrice des tabous

    Zainab Fasaki, qui se réclame issue de la troisième vague de féministes radicales, garde tout de même espoir que le rapport qui émane de l’ONU soit un accélérateur ou un « moyen de pression » pour faire changer les choses dans son pays.

    Pour l’activiste marocaine et pour les associations féministes ce rapport est donc en quelque sorte le bienvenu. « Ce rapport du FNUAP est une traduction un peu plus institutionnelle, normative de combats féministes qui sont menés depuis toujours par les associations, reconnait Lucie Daniel. Nous avons l’espoir que cela va pousser les États à aller de plus en plus vers des approches féministes. »

    TV5 Monde, 17 avr 2021

    Etiquettes : Afrique, femme, Maroc, Zainab Fasaki, autonomie, féminisme,