Étiquette : autorisations

  • Algérie/ Sihem, ça use les souliers…

    par Maâmar Farah

    Tout le monde l’a dit ou presque : les autorisations pour les marches, c’est une pratique courante dans les pays démocratiques. Enfin… sauf à Paris où les manifs pro Palestine sont interdites tout de go ! Donc, je soutiens la décision en espérant qu’elle ne servira pas à interdire certaines marches et pas d’autres.

    OK ! Mais il y a une chose qui me turlupine : c’est cette histoire de slogans à prévoir ! Franchement ! Vous voyez la tête du délivreur d’autorisations quand on lui dit : « On va crier à bas le gouvernement !».

    Et puis, comment être sûr qu’un quidam ne va pas lancer subitement des mots embarrassants, voire outrageant ? J’en connais un qui a sorti en catimini une banderole portant ces mots : «Je t’aime Sihem !» au moment où la marche passait sous le balcon de sa dulcinée…

    Le Soir d’Algérie, 19 mai 2021

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  • Algérie/ Sortir les marches populaires du gâchis de l’improvisation et de la manipulation

    Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a rendu public dimanche un communiqué où il est indiqué que, les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche et des heures de son début et de sa fin, affirmant que le non-respect de ces procédures  » dénue la marche de tout caractère légal « . L’explication du ministère de l’Intérieur en est qu’  » il a été constaté récemment que les marches hebdomadaires commencent à enregistrer de graves dérapages et dérives en termes d’indifférence aux désagrément causés aux citoyens et d’atteinte aux libertés du fait d’individus changeant, à tout moment, l’itinéraire sous prétexte d’être libres de marcher dans n’importe quelle direction et à travers n’importe quel axe, ce qui est contraire à l’ordre public et aux lois de la République « . Cette mise en garde annoncée par le ministère de l’Intérieur jette les bases d’une nouvelle gestion publique des marches hebdomadaire souvent très volatiles par les voix dissidentes visant à plonger le pays dans une crise encore plus grave que celle de la décennie noire. Donc, l’intervention des pouvoirs publics est édictée par la nécessaire régulation de ces marches qui sont provoquées au gré des uns et des autres qui se déroulent à l’improviste et par l’enjeu d’atteinte à l’ordre public. De même que ces marches infiltrées par divers courants hostiles à la stabilité du pays sont définies par les observateurs comme une sorte de  » concurrence  » politicienne ou de rivalités d’intérêts entre plusieurs parties qui poursuivent le même but…

    Une concurrence qui réside dans le fait que cette politique politicienne ne profite aucunement à la démocratie, ni encore mois au bien-être social lui-même de la population, ni à la notion de l’intérêt public en usant de pratiques subversives et abusives excluant tout dialogue et concertation car le nouveau Hirak n’a jusqu’à preuve du contraire aucune légitimité du fait de l’absence de représentants légitimes.

    A partir de cette réalité, son rôle quasiment passif pour le changement et la démocratie est en hibernation. Aussi, la nécessité de la déclaration des marches, auprès des services compétents est justifiée pour des raisons de sécurité surtout qu’il y a des problèmes qui peuvent ne pas être pris en compte par les marcheurs ou manifestants en l’absence d’organisateurs et d’encadreurs crédibles de ces sorties hebdomadaires de rue.

    Cet ordre du ministère de l’Intérieur vise également la nouvelle vague des manifestations où participent des éléments qui n’ont rien à voir avec l’objectif original des marches déclenchées le 22 février 2O19 et qui sont là pour créer des troubles, voire des affrontements avec les forces de l’ordre public. Que les partis de l’opposition et tous ceux au sein des marches qui font le choix du chaos, du désordre et des manifestations violentes sont prévenus que la patience des pouvoirs publics à des limites, semble avoir lancé le ministère de l’Intérieur.

    Tout indique que la perfection de la quiétude socio-politique ne peut pas, à elle seule, contraindre certains radicaux du Hirak, à se conformer aux règles de jeu de la démocratie et à la liberté de manifester. Il faut que les pouvoirs publics, avec tous les pouvoirs dont ils disposent au nom de la loi fassent preuve d’une volonté réelle dans tout ce qui concerne les pratiques anticonstitutionnelles en usant de leurs pouvoirs, notamment pour la stabilité et la consolidation du climat social. L’opportunité est offerte à tout le monde à mettre l’accent sur la nécessité d’accorder, désormais, une priorité absolue à la consolidation et au renforcement du climat socio-politique, appelé à jouer un rôle prépondérant dans la vie nationale.

    L’intérêt accordé aujourd’hui à la régulation des marches n’est pas né d’une décision spontanée, mais s’inscrit bien dans la logique d’une politique tracée par les plus hautes instances du pays visant la moralisation de la vie publique. Ce n’est un secret pour personne, l’Algérie connaît, en effet, en ce moment, une conjoncture difficile puisqu’elle se trouve confrontée aux équipées d’une subversion menées par ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur et au chantage de certaines parties. Les faits sont là, ces parties continuent encore d’inciter à la provocation, la protestation et les revendications sociales.

    Une campagne menée par des éléments subversifs à la solde de l’étranger allant selon la revue El-Djeich  » jusqu’à préparer des attentats à l’explosif contre les citoyens, leur objectif est de faire plier l’Algérie en recourant à tous les moyens, en exploitant toutes les voies et en exécutant plusieurs plans subversifs dans le but de provoquer la rue et de généraliser le chaos, de la rareté des produits à la cherté des prix, d’inciter aux grèves, d’insulter et de calomnier les institutions de l’Etat et ses Forces de sécurité dans des tentatives désespérées de semer le chaos et de gâcher la voie de l’Algérie nouvelle « .

    La vérité est qu’il s’agit là de la confirmation et l’illustration concrète, de la politique agressive adoptée par les ennemis de la Patrie qui ont mal digéré le fait que l’Algérie échappe au soi-disant « printemps arabe  » et giron de son ancien colonisateur.

    Aussi tente-t-on encore à exploiter ces traîtres à la nation sur lesquels on entend exercer une influence funeste sur le pays. Face à ces manœuvres et complots, le citoyen est appelé à sortir de son sommeil, faisant de sa citoyenneté un travail de patriotisme avec un amour vrai qui débouchera nécessairement sur le partage, le respect et la dignité de la Nation.

    B. C.

    Le Maghreb, 12 mai 2021

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  • Algérie/ Le sens de la responsabilité et de la légalité (Edito du Moudjahid)

    Les marches sont désormais régies par l’exigence de transparence, de responsabilité et de légalité érigées en normes incontournables par les plus grandes démocraties dans le monde. Il est inconcevable, comme le montre l’expérience vécue dans nombre de capitales occidentales, que le droit inaliénable à la manifestation fasse l’objet d’une atteinte à l’ordre public, à la sécurité des biens et des personnes garantis par les lois de la République. Dans certains cas, le choix des places publiques et de l’itinéraire de déroulement des manifestations est fixé par les autorités compétentes pour éviter les dépassements et les destructions.

    Il est donc parfaitement compréhensible que, dans un cadre républicain, soient privilégiées une meilleure gestion et une organisation plus efficace pour lever l’opacité qui a jusque-là prévalu en Algérie, faute d’une représentation claire et pleinement assumée du Hirak, détourné de sa vocation pacifique et livré aux apôtres du nihilisme, de la fitna et du chaos. Le spectre de la violence dans toutes ses formes hante les marches hebdomadaires.

    Il y a lieu aussi de rappeler la présence au tout début des manifestations de parlementaires européens, l’arrestation de ressortissants marocains, en séjour irrégulier, et d’un groupe de 5 personnes financé par une représentation diplomatique, l’existence de projets d’attentats pendant les marches, à Tizi Ouzou et Béjaia, reconnus par des terroristes arrêtés et les aveux des éléments du mouvement illégal séparatiste faisant état d’attaques armées en préparation ciblant plusieurs régions du pays.

    Cette situation inquiétante, incompatible avec les valeurs de civisme et hautement patriotique du Hirak originel, renseigne sur le dévoiement d’une pratique démocratique et de son mode d’expression pacifique. La liberté d’expression, de réunion et de manifestation publique est certes garantie, dans l’alinéa 1 de l’article 58, par la Constitution. Mais il est temps de veiller à une réglementation rigoureuse, tributaire du respect des procédures légales.

    «Il est constaté, note un communiqué du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, que les marches hebdomadaires commencent à enregistrer des dérapages et des dérives en termes d’indifférence aux désagréments causés aux citoyens et d’atteintes aux libertés du fait des individus changeant à tout moment l’itinéraire, sous prétexte d’être libres de marcher dans n’importe quelle direction à travers n’importe quel axe, ce qui est contraire à l’ordre public et aux lois de la République».

    La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Là où la loi s’impose. Les organisateurs sont tenus de communiquer auprès des services concernés les noms des responsables et les horaires des marches du début à la fin pour mettre fin à l’état anarchique et préserver le caractère légal des marches, si toutefois telle est la motivation réelle des porte-parole autoproclamés faisant main basse sur le néo-Hirak et appelant ouvertement à l’ingérence étrangère, en communion avec la mouvance extrémiste responsable de la tragédie algérienne coûteuse en vies humaines et en destruction.

    El Moudjahid, 10 mai 2021

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