Étiquette : Aziz Akhannouch

  • Bras droit d’Akhannouch et candidate à Marbella

    Topics : Espagne, Maroc, Iman El Akel, Marbella, Aziz Akhannouch, RNI,

    Le bras droit du Premier ministre marocain en Espagne se présente pour le PSOE à Marbella le 28-M

    Par Ignacio Cembrero

    Le 18 mai 2021, une vingtaine de Marocains se sont rassemblés devant la subdélégation du gouvernement à Malaga, pour dénoncer haut et fort l’accueil et l’hospitalisation à La Rioja de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario. Gravement malade du covid-19, il a été transféré, fin avril 2021, de l’hôpital militaire d’Alger à l’hôpital San Pedro de Logroño. L’imam El Akel, l’un des manifestants à Malaga, a fait une déclaration à l’agence de presse officielle marocaine (MAP) : « Il s’agit d’un geste inamical [de la part du gouvernement espagnol] et d’une initiative qui piétine les engagements pris entre les deux pays voisins et les fondements de la relation bilatérale ». « L’accueil du chef du Polisario par l’Espagne assombrit la relation bilatérale », a-t-il ajouté. La justice espagnole doit « envoyer cet assassin derrière les barreaux », a-t-il conclu.

    El Akel, qui selon la MAP dirigeait l’une des organisations appelant au rassemblement, a fait cette déclaration par patriotisme marocain, son pays d’origine, bien qu’il ait aujourd’hui la nationalité espagnole, ou peut-être en réponse aux slogans du Rassemblement national des indépendants (RNI). Il s’agit du parti politique présidé par Aziz Akhannouch, qui est également chef du gouvernement marocain depuis 2021. En fait, selon le Centre national de renseignement, ces manifestations de mai 2021 ont été encouragées par la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service secret étranger du Maroc. Cela ne signifie pas que ceux qui sont descendus dans la rue étaient des agents marocains. « Les services de renseignement marocains ont été actifs » en essayant de « mobiliser la colonie marocaine et tout son réseau associatif pour manifester contre la décision du gouvernement espagnol d’accueillir » Ghali, lit-on dans une note d’information du CNI datée du 24 juin 2021.

    Dans les milieux de l’immigration marocaine, El Akel est considérée comme le bras droit d’Akhannouch en Espagne, le bras droit du leader du parti d’idéologie « libérale » et « composé d’hommes d’affaires et de bourgeois », selon la page Wikipédia qui lui est consacrée. Le RNI est un parti fondé en 1978, à la demande de Hassan II, par son beau-frère Ahmen Osman. Il a été créé avec le soutien de l’appareil d’Etat pour battre la gauche puis les islamistes dans les urnes. Selon le magazine américain Forbes, Akhannouch dispose d’une fortune d’environ 2 milliards de dollars. Il est la deuxième personne la plus riche du Maroc après Mohammed VI.

    Malgré ce militantisme, El Akel figure sur la liste du PSOE pour les élections municipales de mai à Marbella, dirigée par José Bernal et présentée à la presse mercredi dernier par Patxi López, porte-parole socialiste au Congrès. Elle figure en 14e position sur la liste – le PSOE compte aujourd’hui 10 conseillers – et il est donc peu probable qu’elle soit élue. El Akel est venue en Espagne pour étudier les sciences politiques à l’université de Grenade et travaille aujourd’hui dans deux entreprises, une société immobilière et un cabinet d’avocats.

    Interrogée sur ce qui semble être un double militantisme, au sein du PSOE et du RNI, Mme El Akel a refusé de répondre au téléphone à ce journaliste. Elle a indiqué que son « conseiller » pourrait fournir des explications. Elle a rappelé qu’elle était affiliée au PSOE et qu’elle s’était présentée aux élections municipales sous sa bannière. Elle a déclaré ne pas être au courant d’une autre affiliation politique.

    Le site officiel du RNI décrit El Akel comme un « membre du comité des droits de l’homme du parti » qui effectue un « travail de coordination depuis l’Espagne ». Sur la chaîne YouTube du RNI, on peut voir des extraits du discours qu’il a prononcé en mars 2019 lors d’une conférence organisée par le parti à Madrid. À sa droite, à côté du pupitre, se trouve Akhannouch, qui était alors ministre de l’Agriculture. « La commission des droits de l’homme du RNI a étudié en détail les violations des droits de l’homme de la communauté marocaine dans le pays de résidence », a-t-elle déclaré. « L’Espagne n’accorde pas aux immigrés marocains le droit de vote aux élections municipales, mais, comble de l’ironie, elle parle de la nécessité de s’intégrer dans la société, tout en empêchant la participation politique, alors que le vote est un facteur d’intégration », a-t-elle ajouté.

    Le droit de vote des immigrés marocains est un thème récurrent dans les discours d’El Akel. « Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas nés ici que nous n’avons pas le droit d’être élus ou de voter aux élections municipales », s’est-il plaint, par exemple, à Benavente le 13 avril 2019, lors d’une conférence organisée par le conseil municipal, selon le journal La Opinión de Zamora. Elle a participé à la conférence en tant que représentante du RNI, selon le journal. Trinidad Jiménez avait annoncé en juillet 2011, alors qu’elle était ministre des Affaires étrangères, qu’un accord serait signé avec le Maroc pour que ses citoyens vivant en Espagne puissent voter aux élections municipales et que les Espagnols puissent faire de même dans le pays voisin. Cela n’a pas été fait et les gouvernements espagnols successifs n’ont pas manifesté d’intérêt depuis lors, pas plus que les autorités marocaines. S’il n’y a pas d’accord, c’est une responsabilité partagée par les deux gouvernements, et pas seulement par les Espagnols. On n’a jamais entendu El Akel demander publiquement à la RNI de pousser à la conclusion d’un accord.

    Cette double affiliation des politiciens d’origine marocaine résidant en Espagne se retrouve dans d’autres cas, même si elle n’est pas aussi frappante. Mohamed Chaib, par exemple, a été député du PSC au Parlement catalan pendant plusieurs législatures et au Congrès des députés, ainsi que membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, organe consultatif des autorités de Rabat en matière de politique d’émigration. Pour être élu en Espagne, il faut avoir la nationalité espagnole, et pour faire partie de cet organe, il faut avoir la nationalité marocaine. Il n’existe pas d’accord de double nationalité entre l’Espagne et le Maroc. Le président de la Chambre des conseillers marocaine (Sénat), Enaam Mayara, a déclaré le 7 avril à Rabat, lors d’une réunion avec des femmes de l’Istiqlal, le parti auquel il appartient, que « la communauté marocaine en Espagne doit être considérée comme un instrument de pression et de soutien capable d’influencer la politique étrangère de ce pays ami », selon plusieurs journaux marocains. Ces propos lui ont été reprochés par plusieurs hommes politiques et, deux jours plus tard, il s’est rétracté dans une brève déclaration au quotidien Goud.

    El Confidencial, 20/04/2023

    #Marruecos #Espagne #Imán_El_Akel

  • Le personnel de Total Mauritanie s’inquiète pour son avenir

    Le personnel de Total Mauritanie s’inquiète pour son avenir

    Tags : Mauritanie, Maroc, Total Mauritanie, Afriquia, Akwa Africa, Aziz Akhannouch,

    Total Mauritanie a fait l’objet de plusieurs articles, ces dernières semaines, dans la presse nationale et internationale, faisant allusion à sa cession au groupe marocain AKWA AFRICA, propriétaire de la marque AFRIQUIA, leader de la distribution de produits pétroliers au Maroc et présente dans certains pays africains.

    D’emblée, il est important de rappeler à l’opinion que la filiale de Total en Mauritanie existe depuis 1999 et elle est détenue à 100% par le Groupe TotalEnergies.

    Toutefois, Le 25 octobre passé, ont été tenues deux brèves réunions : d’abord entre le Directeur des Opérations Afrique de l’Ouest Monsieur Philippe EBANGA et le CODIR (comité directeur) puis, la réunion a été élargie à l’ensemble du personnel dans les locaux de Total Mauritanie.

    Cette dernière réunion avait pour ordre de jour d’informer le personnel de la décision du Groupe de se séparer de sa filiale mauritanienne au profit du Groupe AKWA, après avoir obtenu l’accord de principe du Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines, avec qui il s’était réuni au préalable, selon le Directeur des Opérations (DO).

    Toujours Selon le DO, cette décision a été motivée par le changement stratégique de la vision du Groupe, qui est devenu une compagnie multi-énergies, se tournant davantage dans les énergies propres et beaucoup moins dans les énergies fossiles. Il a noté que c’est dans ce cadre que TotalEnergies a décidé de céder certaines de ses filiales africaines de ses actifs, dont celle de la Mauritanie.

    Naturellement plusieurs questions lui ont été posées sur le sort des salariés, de leurs acquis sociaux et de la pérennisation de leurs emplois avec les nouveaux acquéreurs. Il a assuré le personnel que tous les acquis seront préservés, ce qui était d’ailleurs un préalable pour TotalEnergies avant toute cession.

    Peu convaincu par les propos et les garanties strictement verbales, le personnel rappelle au DO plusieurs exemples de cessions de filiales de groupes internationaux en Mauritanie, avec pour conséquences la dégradation des conditions des travailleurs et le non-respect de leurs acquis sociaux.

    Les délégués du personnel lui ont rappelé par ailleurs l’existence d’un document intitulé : « Règles d’administration du personnel », dans lequel est détaillé l’ensemble des avantages du personnel et leurs applications, afin que ces règles soient sauvegardées ad vitam aeternam.

    Il a aussi été souligné au DO qu’un simple engagement verbal n’a rien d’une garantie sur le plan juridique et peut laisser le personnel à la merci de l’acquéreur, en conséquence il lui a été demandé un document écrit relatif à la préservation des acquis et de la continuité du statut des anciennetés.

    Visiblement surpris et gêné par les questions insistantes du personnel, le DO était peu rassurant et surtout confus dans ses propos a fini par confirmer que la cession était imminente. Le personnel mis devant le fait accompli s’est senti trahi d’abord de n’avoir pas été informé en amont et ensuite du risque de ne pas voir ses préoccupations prises en compte dans les négociations.

    En dépit de tout cela, il lui a été rappelé que l’engagement du personnel demeurera inchangé tant que le Groupe s’engagera à respecter les garanties nécessaires et à accepter les conditions qui sont mentionnées dans la correspondance qui lui a été adressée.

    Nous portons dès lors à la connaissance de l’opinion publique et celle des autorités étatiques que depuis l’envoi du courrier adressé au DO, par les délégués du personnel, en date du 27 octobre 2022, nous n’avons reçu aucune réponse de la part du Groupe TotalEnergies, malgré une relance envoyée le 25/11/2022.

    Vu la tournure que prennent les choses et du sentiment d’abandon que ressent le personnel de Total Mauritanie de la part du Groupe et face à cette cession imminente, nous avons jugé utile de solliciter à travers un courrier adressé à notre Ministre de tutelle, le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines, en l’occurrence afin de lui faire part de nos inquiétudes.

    Nous rappelons encore une fois que le personnel de Total Mauritanie reste et restera sur le même degré d’engagement vis-à-vis de l’actuel et du futur acquéreur, tant que leurs emplois et leurs acquis sociaux seront garantis et préservés.

    Le Personnel de Total Mauritanie

    Source : CRIDEM, 04/12/2022

    #Mauritanie #Maroc #Total_Mauritanie

  • Hicham Mansouri: « Il n’y a pas de changement dans l’ADN du régime marocain »

    Hicham Mansouri: « Il n’y a pas de changement dans l’ADN du régime marocain »

    Topics : Maroc, presse, Hicham Mansouri, journalistes, Aziz Akhannouch,

    Hicham Mansouri est un authentique journaliste. Formé pour l’investigation. Ce qui ne plait pas dans un royaume où la prédation et la corruption font loi. Ciblé directement par les sbires d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignements du royaume chérifien, il nous raconte comment il a été déshabillé de force et pris en photo sur son lit avec une femme mariée. Emprisonné pour adultère, le Makhzen ne s’est pas débarrassé de lui pour autant. Tant s’en faut. La prison marocaine, où règne la loin de la jungle, et où un vulgaire détenu peut commander à un directeur de prison, il en parle avec autant de passion que d’amertume. Il y a même consacré un livre, sur lequel je reviendrais bientôt. Dans cet entretien passionnant, il revient sur sa vie carcéral, « ezzabala, sa rencontre avec les détenus de Gdeim Izik, sa vie, ses projets et ses rêves en France. Il se lâche et s’exprime à cœur ouvert. Entre confrères, on en arrive jusqu’à se tutoyer. Félicitation pour ce nouveau né, espérant pour lui une vie meilleur dans un Maroc débarrassé du joug féodal de Mohamed VI et de sa famille. Hélas, c’est loin d’être gagné. même réfugié en France, les sbires de Hammouchi ont continué de le suivre et de le harceler, en infectant son téléphone portable avec le logiciel espion Pegasus. L’entretien que voici est à lire et à faire lire.

    « Le gouvernement Akhanouch est condamné à l’échec ».

    « La police a fait irruption chez moi pour m’agresser, me déshabiller et m’obliger à être filmé nu au lit, afin de justifier la poursuite en justice contre moi pour adultère »

    « Il n’y a pas que le sexe. On piège les gens avec l’argent, l’alcool… »

    « Il s’agit de salir la réputation des personnes visées, et surtout leur ôter cette figure de héros opposés au régime féodal royal. Cela peut détruire une personne sur les plans familial, professionnel, social et médiatique ».

    « Je dirais qu’il ya régression sur certains points. Hassan II était un bon communicateur, doté d’une grande culture générale, qui n’hésitait pas se lancer dans les débats publics. Mohamed VI est un vulgaire homme d’affaires ».

    « Ces gens (les Sahraouis. NDLR) ont une parole en or. On peut leur faire confiance aveuglément. Je dis cela en connaissance de cause, étant donné que je sui moi-même issu d’une famille de bédouins ».

    « J’ai compris progressivement les rouages de cet énorme commerce, dans lequel les détenus sont à la fois la main d’œuvre et la clientèle ».

    « Ce qui m’a surpris et choqué c’est l’ampleur de cet espionnage de masse, et les énormes moyens mobilisés pour attaquer les gens. Cet amateurisme me désole aussi. Pour moi, ce scandale est transnational. La responsabilité d’Israël, outre le Maroc, est engagée elle aussi ».

    Entretien réalisé par Mohamed Abdoun

    La Patrie News : Permets que j’attaque frontalement cet entretien. Tu as fait de la prison au Maroc, victime d’un coup monté des services marocains, dont on connait très bien les viles méthodes. Tu veux bien nous en parler, pour nos lecteurs, au risque d’exhumer de douloureux souvenirs ?

    Hicham Mansouri : Officiellement, j’ai été jeté en prison pour une affaire de mœurs. On m’a collé sur le dos une grossière affaire d’adultère. Cela, en plus d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Voilà ce qui m’est arrivé. La police a mis sous surveillance permanente mon domicile. J’étais aussi sur écoute téléphonique. Ils ont saisi la première occasion de voir une femme entrer dans mon appartement pour faire irruption chez moi, m’agresser, me déshabiller et m’obliger à être filmé nu au lit, afin de justifier la poursuite en justice contre moi pour adultère. Cette affaire est bourrée de contradictions et de coups montés. Elle est cousue de fils blancs. Je précise que je ne suis pas la première victime de cette infâme machination. Comme journaliste oui. Mais les islamistes en ont été les premières victimes. Avec certains de ces islamistes, qui n’étais même pas violents, et se pliaient au jeu démocratique, ils sont allés plus loin qu’avec moi. Comme par exemple faire irruption chez eux, flanqués d’une prostituée, afin de leur forcer la main ou les faire chanter. Cela n’a malheureusement pas été médiatisé par les ONG ou la presse étrangère. A cette époque, on laissait persécuter les islamistes, sans se rendre compte que le tour des autres, tous les autres, allait bientôt venir. Il faut donc resituer les faits dans leur contexte. Dans la foulée des printemps arabes, plusieurs régimes de ces pays ont été forcés de céder des espaces de liberté. La reprise de ces espaces s’est faite insidieusement. Notamment au Maroc, à l’aide de cette méthode dont on est en train de parler. Il n’y a pas que le sexe. On piège les gens avec l’argent, l’alcool… le point qui me semble être extrêmement important, c’est la réforme au Maroc du code pénal et de la loi sur l’information, ce qui prouve que ce complot était réfléchi, et venait des plus hautes instances du régime. Cela s’est passé juste après mon arrestation (rire désabusé). C’était en 2005. Ils ont enlevé du code de la presse toutes les peines privatives de liberté. Ces prétendues avancées avaient été saluées à l’international. Hypocrites et fourbes, ces réformes ont été transférées vers le code pénal sous forme d’accusations sordides et souvent fabriquées de toutes pièces. C’est par exemple le cas de Omar Radi et Souleimane Raissouni. Il sufit de quitter les sunlights de Rabat et Casablanca pour se rendre compte que les journalistes activant partout au Maroc sont terrorisés par la chape de plomb qui pèse sur leurs têtes. Beaucoup leur conseillent de se taire, de faire le dos rond, et de ne pas politiser leurs cas. On n’a aucun moyen de prendre connaissance de la plupart de ces cas.

    Une sorte de chape de plomb pèse sur l’espace médiatique marocain, et il est impossible de savoir ce qui s’y passe réellement…

    Exact. L’AMDH, (association marocaine de défense des droits de l’Homme), jouissait d’un réseau étoffé à travers le pays, et permettait de mettre en lumière ce qui s’y passait. Mais, malheureusement, le ministre de l’Intérieur de l’époque, en 2005, l’a accusé de servir des agendas étrangers. Les bureaux de ses sections locales ont commencé à ne pas être renouvelés petit à petit. Ce qui a coupé les ONG de l’excellent travail et collecte d’infos sur le terrain. Voilà. Donc, ils ont eu recours à l’adultère avec moi, comme à l’avortement avec Hadjer (Raissouni). Ces affaires peuvent marcher un peu au plan interne. Mais jamais au plan extérieur. Voilà pourquoi ils sont passés à la vitesse supérieure, comme les viols, le trafic de drogue, le terrorisme… ce sont des accusations difficilement défendables à l’étranger. C’est une stratégie qu’ils n’arrêtent pas d’améliorer et d’affiner au fil du temps.

    Dans cette stratégie sournoise, les opposants passent donc pour de vulgaires criminels…

    Tout à fait. Il s’agit de salir la réputation des personnes visées, et surtout leur ôter cette figure de héros opposés au régime féodal royal. Cela peut détruire une personne sur les plans familial, professionnel, social et médiatique.

    Est-ce qu’il ya une réelle différence entre le régime totalitaire de Hassan II et celui de son fils Mohamed VI, sous ses dehors démocratiques, réformateurs et ouvert sur l’universalisme ?

    Le seul changement positif que je pourrais déceler, c’est courte cette phase de transition. Quelques années après le décès de Hassan II, il ya eu une sorte d’ouverture pragmatique et trompeuse, qui ne visait qu’à assurer la transition. La prédation, la corruption jusqu’au plus haut sommet de l’Etat sont toujours là. Il n’ya pas de changement dans l’ADN du régime marocain. Ce constat est admirablement bien résumé par le journaliste marocain décédé depuis quelques années. Pour lui, la faucille n’a pas changé. Seul le manche a changé. Ils ont essayé de changer la vitrine, avec un roi jeune, réformateur, proche du peuple. Cet exercice de communication a été élaboré par des consultants français. La prédation et la répression se poursuivent, même s’il ya différence entre les styles des deux hommes. Je dirais même qu’il ya régression sur certains points. Hassan II était un bon communicateur, doté d’une grande culture générale, qui n’hésitait pas se lancer dans les débats publics. Mohamed VI est un vulgaire et simple homme d’affaires.

    Ta douloureuse expérience en prison t’a carrément inspiré un livre. Est-ce que tu peux nous en parler ?

    Au début, je n’avais pas pour objectif d’écrire un livre, mais seulement de tenir un journal. E projet final a pris forme progressivement. Car, au fil des jours et des semaines, j’ai découvert un énorme trafic. Celui-ci s’exerce au vu et au su de tous. Notamment au bloc B de la prison de Zaki où j’étais détenu. C’était un bloc sordide, tris sale, surnommé à juste titre « ezzebala » par ses locataires. J’y ai été jeté au début afin de rendre ma détention plus infernale et insupportable qu’elle ne devait l’être, sur les plan psychologique et physique. J’ai compris progressivement les rouages de cet énorme commerce, dans lequel les détenus sont à la fois la main d’œuvre et la clientèle. Ce trafic est très bien organisé. Je le démontre dans mon livre avec dates et chiffres à l’appui. Il aurait été impossible sans un cerveau et une organisation située au sommet de l’Etat. Des détenus récidivistes m’ont confirmé que ce trafic existe au niveau de l’ensemble des prisons marocaines. Ces trafics doivent impliquer l’administration pénitentiaire, la police et les Politiques et/ou administration. Ils ont trait à la cocaïne, le cannabis et les téléphones portables. Je conclus ce chapitre en relevant que l’administration pénitentiaire n’a pas pris la peine de me répondre. Elle ne pouvait d’ailleurs raisonnablement pas le faire. Je me suis basé sur des faits, des dates et des chiffres.

    Dans ton livre, tu dis aussi que les détenus sont souvent mieux informés que leurs gardiens…

    Effectivement. L’administration pénitentiaire se base surtout sur l’oral, car elle est gangrenée par la corruption. Cela permet (en théorie) de laisser moins de traces et de preuves. Voilà pourquoi ils évitent de moderniser cet édifice. Cela protège efficacement les supérieurs qui tirent les ficelles. Les détenus deviennent des auxiliaires et des collaborateurs de cette machine bien huilée. Au bas de l’échelle, il ya les « krafa », qui assurent le ménage, la cuisine, et le transport des produits « prohibés ». Ces assistants de l’administration pénitentiaire touchent aussi leurs « salaires ». Cette curieuse forme d’organisation fait que certains détenus peuvent avoir plus de pouvoir que les fonctionnaires eux-mêmes. Ils peuvent même affecter, ou virer un chef de quartier. C’est une vraie jungle avec ses propres codes. J’au pu le constater moi-même durant ma détention.

    Durant ta détention, tu as pu croiser Naama Asfari…

    Effectivement, j’ai rencontré tout le groupe de Gdeim Izik (célèbres détenus politiques sahraouis, dont fait partie Naama Asfari. NDLR). Naama Asfari est quelqu’un à qui j’ai le plus parlé. Car, d’ordinaire, je suis timide et réservé. Sa détermination et son caractère inflexible forcent vraiment le respect. Le contact a été facile avec ce groupe, étant donné que je parle le hassani. El Abed Bachir est venu me voir pour m’offrir un verre de thé sahraoui. C’est comme ça qu’on a sympathisé. J’ai dispensé au groupe des cours de français, ou plutôt des ateliers de lecture. En fait, j’ai beaucoup de respect pour les gens du Sahara. Cela peut paraitre un peu communautaire, étant donné que je suis issu du sud du Maroc, à Reguibat. Ces gens ont une parole en or. On peut leur faire confiance aveuglément. Je dis cela en connaissance de cause, étant donné que je sui moi-même issu d’une famille de bédouins. Chez nous, le respect de la parole donnée et l’honneur passent avant tout. J’aime beaucoup cela chez eux. Ils y tiennent, malgré leurs dures conditions, et leurs peines très lourdes. Ils sont toujours là pour aider les autres. Ils travaillent ensemble, et s’entraident efficacement. Le fait que je comprenne la richesse de leur culture et qu’on parle la même langue nous a beaucoup rapprochés.

    Ton téléphone a par la suite été infecté par le logiciel espion Pegasus. J’en déduis qu’ils ne t’on pas lâché même après ta sortie de prison…

    Oui, oui. Le harcèlement contre moi n’a jamais cessé. Même après mon installation en France en tant que réfugié, j’ai été poursuivie et condamné par contumace, avec un groupe de militants et de journalistes, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ceci étant, je ne suis pas surpris d’apprendre que j’étais espionné. Souvent dans les articles et les plaintes me concernant je découvre des déclarations (déformées et sorties de leur contexte bien sûr) faites par moi en privé à certains de mes contacts. Même si j’étais certain que j’étais espionné, la preuve formelle nous a été administrée par l’enquête de Forbiden Stories. Ce qui m’a surpris et choqué c’est l’ampleur de cet espionnage de masse, et les énormes moyens mobilisés pour attaquer les gens. Cet amateurisme me désole aussi. Pour moi, ce scandale est transnational. La responsabilité d’Israël, outre le Maroc, est engagée elle aussi. On a saisit la justice bien sûr. La police française a examiné mon téléphone pour confirmer qu’il était bel et bien infecté par Pegasus. Les dénégations marocaines, qui ne servent absolument à rien, ne font en fait que l’enfoncer.

    Je vois que tu suis de près la politique intérieur de ton pays de cœur. Comment tu vois l’avenir du Maroc avec un Premier ministre comme Akhanouch ?

    Pour résumer la situation du gouvernement Akhanouch, j’invoque un proverbe arabe qui dit « kheredj melkheyma mayel », ce qui veut dire, traduit littéralement, qu’il est sorti de la tente en titubant. Le gouvernement Akhanouch est condamné à l’échec. Pour la simple raison que cet homme est l’un des plus riches hommes d’affaires marocains. Il fait aussi face à un flagrant conflit d’intérêt. Cet intrus à la politique marocaine, y a été parachuté et maintenu. Il est resté 15 ans au poste de ministre de l’agriculture, en survivant à 3 gouvernements successifs. Sa grande carence, aussi, c’est qu’il n’est pas taillé pour la communication et la politique. D’ailleurs ce n’est pas lui et son gouvernement qui décident, et élaborent les stratégies. Tous les grands chantiers sont dirigés directement par le roi. Les exemples ne manquent pas. Avec la gestion directe du roi, celui-ci perd de facto son pare-chocs gouvernemental. C’est dangereux pour lui, et pour son système monarchique.

    Mohamed Abdoun

    La patrie news, 24/11/2022

    #Maroc #Presse #Journalistes #Akhannouch

  • Un an de gouvernement Akhannouch au Maroc:   Le sens des affaires ne fait pas la bonne politique

    Un an de gouvernement Akhannouch au Maroc: Le sens des affaires ne fait pas la bonne politique

    Tags : Maroc, Aziz Akhannouch, économie,

    Aziz Akhennouch est le chef du gouvernement marocain depuis environ un an. Qu’est-ce que la première année de son gouvernement a apporté aux Marocains ?

    Un an n’est pas suffisant pour donner une évaluation finale de la performance d’un gouvernement. Après 100 jours, il y a un premier bilan, une tradition qui remonte au président américain Roosevelt. En 1933, au début de son mandat, il adopte et met en œuvre avec succès un « programme de 100 jours ».

    Au Maroc, il n’y avait aucun signe d’équilibre même après un an. Hormis quelques propos désinvoltes du Premier ministre lors d’une manifestation interne en septembre à la jeunesse du parti RNI (Rassemblement National des Indépendants) – parti dont Akhennouch est le leader. A cette occasion, Akhannouch a salué le succès de son gouvernement à maintenir une certaine normalité au Maroc dans un contexte international exceptionnel.

    Le peuple marocain doit être conscient que cela en soi est un succès, a déclaré le Premier ministre. Il a ensuite évoqué le train de mesures d’urgence que son gouvernement a adopté en réponse au bouleversement régional et international pour maintenir la stabilité dans le royaume.

    Promesses de campagne non tenues
    Ces déclarations du Premier ministre Aziz Akhennouch contredisent la rhétorique de campagne de son parti, qui commençait par le slogan : « Vous méritez mieux ».En fait, le parti économiquement libéral n’a pas tenu ses promesses électorales à ce jour.

    Les revendications du parti ont été intégrées à l’agenda politique officiel du gouvernement. Mais le RNI avait promis aux Marocains un nouveau Maroc démocratique – contrairement à leur coalition avec les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). La construction d’un Etat pour tous les citoyens, l’essor économique et social, une politique cohérente et, last but not least, un gouvernement efficace sont annoncés.

    Un regard sur le programme gouvernemental approuvé par l’Assemblée législative le 13 octobre 2021 montre que le gouvernement n’a même pas dépassé le premier point de mise en œuvre.

    Des prestations sociales encore plus modestes ne sont jusqu’à présent restées qu’une promesse, comme le « revenu dans la dignité » prévu de 400 dirhams marocains (36 euros) par mois pour les personnes âgées, 300 dirhams (27 euros) pour chacun jusqu’à trois enfants dans une famille nécessiteuse pour soutenir la scolarité et l’accompagnement tout au long de la vie des personnes handicapées, malgré l’engagement du gouvernement d’introduire ces nouvelles prestations dès sa première année de mandat, proclamant que le dispositif serait simple et facile à mettre en œuvre.

    Objectifs irréalistes
    Rétrospectivement, les autres objectifs majeurs annoncés par le gouvernement Akhennouch apparaissent davantage comme des relations publiques en leur propre nom. Le gouvernement se fixe apparemment des objectifs irréalistes contre son meilleur jugement, comme le montre les statistiques. Les chiffres bruts montrent à quel point il est difficile, voire impossible, de tenir de telles promesses d’avantages sociaux.

    Dans son programme gouvernemental, par exemple, le gouvernement a promis de sortir un million de familles de la pauvreté et de la précarité, sans expliquer comment il compte y parvenir. Elle a également pris fait et cause pour la création d’un million d’emplois et la lutte contre le chômage.

    Le milliardaire et économiste chevronné Akhennouch sera clair sur le fait que son gouvernement ne peut pas atteindre cet objectif aux taux de croissance actuels. La révolution du secteur de l’éducation annoncée par le gouvernement risque également d’être provisoirement annulée, ce qui signifie que l’objectif affiché de faire du Maroc l’un des 60 pays dotés du meilleur système éducatif au monde est loin d’être atteint.

    Par l’intermédiaire de son porte-parole, le gouvernement a fait référence à deux contraintes qui lui rendraient difficile le respect de certains engagements : Premièrement, le budget de la première année de gouvernement n’a pas été préparé par le gouvernement actuel et contient donc des éléments et des problèmes d’héritage du gouvernement précédent . De plus, l’ invasion imprévisible de l’Ukraine par la Russie a chamboulé les budgets dans le monde entier et bouleversé la planification économique.

    La deuxième raison de l’échec peut être valable, mais la première ne l’est certainement pas. Car le RNI était déjà un partenaire important de la coalition dans le précédent gouvernement. C’est le RNI qui a mené une campagne contre le secrétaire général du Parti islamiste de la justice et du développement (PJD) , Abdelilah Benkirane, pour empêcher son second mandat de Premier ministre.

    L’inflation et les prix élevés entraînent un ressentiment croissant
    Indépendamment du nombre de points du programme gouvernemental mis en œuvre jusqu’à présent, il est important de noter qu’un délai de cinq ans (de 2021 à 2026) a été donné pour la mise en œuvre des engagements. Le gouvernement a donc encore le temps de rattraper son départ hésitant et de tenir ses promesses de campagne. A en juger par les qualifications et les compétences inégalées que lui attribuent les partisans d’Akhennouch, et à en juger par le large consensus au sein de son parti, cela ne devrait pas poser de problème.

    Revenant sur la question de la stabilité, le porte-parole du gouvernement affirme que le gouvernement Akhennouch assure la stabilité. La question est cependant de savoir ce que l’on entend par stabilité. Dans son rapport récemment publié, la banque centrale marocaine prévoit un ralentissement de la croissance économique. La banque centrale table actuellement sur une croissance inférieure à 0,8 % cette année. La prévision du gouvernement était de 3,2 %.

    Le marasme économique s’accompagne d’une augmentation du taux d’inflation à 7,7% au premier semestre de cette année. Même les prix des marchandises, qui ont toujours déterminé la stabilité des prix au Maroc, connaissent des hausses record. En fin de compte, tous les biens du quotidien sont concernés. Le prix de l’essence a même grimpé à un nouveau record à 18 dirhams le litre (1,6 euro).

    En juillet, ces hausses de prix ont suscité trois semaines de réactions de colère sur les réseaux sociaux sous le hashtag « Akhennouch out ». Bien que les prix des carburants aient désormais chuté à l’échelle internationale, ils restent à des niveaux record au Maroc. Akhennouch est mis en cause pour deux chefs d’accusation : en tant que Premier ministre, le ministère chargé du secteur de l’énergie.

    Deuxièmement, en tant que propriétaire d’Afriquia – la plus grande société marocaine de négoce et de distribution de carburant – il profite lui-même des prix élevés. Ce double rôle moralement douteux a embarrassé même les partisans du milliardaire Akhennouch dans les tabloïds. On ne peut plus se référer à la hausse des prix sur les marchés internationaux si, en revanche, précisément ces marchés sont ignorés lorsque les prix baissent à nouveau.

    La colère populaire a désormais atteint des proportions telles que les Marocains ne se parlent qu’avec sarcasme du slogan électoral du RNI. Au lieu d’espérer la promesse « Vous méritez mieux », ils seraient déjà heureux aujourd’hui si les choses étaient restées comme elles étaient.

    Cela n’aurait dû s’améliorer que pour quelques entrepreneurs issus des rangs du RNI.Les mauvaises conditions de vie de la plupart des Marocains, qui étaient déjà en place lors de la pandémie de corona sous le gouvernement de Saad Eddine El Othmani, se sont améliorées avec la guerre. en Ukraine sous le gouvernement actuel, encore détériorée par Akhennouch.

    Mohamed Taifouri

    Qantara, 10/11/2022

  • Maroc: Salwa Akhannouch vue par un média allemand

    Maroc: Salwa Akhannouch vue par un média allemand

    Maroc, Aziz Akhannouch, Salwa Akhannouch, clientélisme, Wasal Marketplace, Aksal Holding, achats en ligne, Amazon, Alibaba,

    Salwa Akhannouch, probablement la femme d’affaires la plus influente du Maroc

    Une nouvelle « Amazon » – comment la politique de clientélisme marocaine se met en ligne

    Damien Berger

    Un fantôme hante actuellement les réseaux sociaux marocains. C’est le fantôme de Wasal Marketplace . Annoncé comme une alternative nationale à Amazon and Co. au début de l’année, Wasal devrait avoir un impact durable sur le paysage des achats en ligne au Maroc. Alors que le lancement officiel peut être attendu à tout moment, un tapis rouge sera déroulé à l’avance pour l’ambitieux projet avec des ajustements tarifaires à l’importation du gouvernement. Indépendamment de la réponse critique de la population, le complexe politique et économique marocain agit selon une recette éprouvée : le profit par la distorsion politiquement induite du marché.

    Environ un Marocain sur trois a effectué des achats en ligne au cours de l’année écoulée. Par rapport à l’Europe (plus de 65%), le Maroc accuse un net retard. Cependant, si vous regardez les taux de croissance mondiaux du commerce électronique, une image complètement différente se dégage. Dans toute la région MENA, il y a une tendance claire vers les achats en ligne, bénéficiant d’un accès en croissance rapide à Internet rapide et d’une meilleure infrastructure routière. Au Maroc, la croissance du commerce électronique en 2021 de 22 % était nettement supérieure à la moyenne mondiale. Ce phénomène peut être en partie le produit des directives strictes du pays en matière de Covid-19, mais selon de nombreuses prévisions économiques, il se poursuivra à plus long terme.

    Alors que le marché européen des achats en ligne est dominé par des géants comme Amazon et Zalando, les parts de marché au Maroc sont actuellement beaucoup plus diversifiées. Les trois plus grands fournisseurs ne représentent que 5 % des transactions, en Europe, c’est plus de 25 %. Des acteurs mondiaux de premier plan tels qu’Amazon ou Alibaba sont également peu actifs au Maroc. Cela signifie que l’oligopolisation des achats en ligne que l’on peut observer en Europe et en Amérique est (encore) loin au Maroc. Cependant, cela pourrait bientôt changer, comme le révèle les récentes stratégies d’expansion des grandes entreprises susmentionnées sur le marché africain. Par exemple, l’entrée sur le marché récemment annoncée d’Amazon en Afrique du Sud et au Nigeria a déjà entraîné un bref effondrement des parts des concurrents locaux. En grande partie sans encombre avec de tels processus Le Maroc offre actuellement d’excellentes conditions économiques dans un secteur du commerce électronique en croissance rapide et prometteur. Une en particulier ne veut pas rater cette occasion : Salwa Akhannouch.

    Un nouvel « Amazon » et sa politique douanière sur-mesure

    Depuis la fin de 2021, de plus en plus de rapports font état du lancement à grande échelle d’une plateforme d’achat en ligne véritablement marocaine appelée le marché Wasal . L’initiatrice de cette entreprise ambitieuse est Salwa Akhannouch, probablement la femme d’affaires la plus influente du Maroc. L’épouse de l’actuel Premier ministre Aziz Akhannouch dirige la société familiale Aksal Holding, l’une des plus grandes entreprises du pays avec des investissements et des intérêts dans presque tous les secteurs de l’économie. Sous la houlette de Salwa Akhannouch, des investissements ont été réalisés dans la distribution de produits de luxe ces dernières années. La construction du Morocco Mall à Casablanca, le plus grand centre commercial d’Afrique, a également donné un nouveau souffle à l’expérience client physique. Cette success story doit maintenant être reproduite en ligne à une échelle tout aussi gigantesque avec le marché Wasal.

    Alors que le lancement effectif de la plateforme est déjà en retard, les politiques marocains semblent au moins désireux de dérouler un tapis rouge réglementaire pour le projet. Après une communication initialement contradictoire et évasive du gouvernement, une nouvelle réglementation tarifaire à l’importation est en vigueur depuis début juillet 2022. La loi douanière n° 2.77.862, qui existe depuis 1977, a été modifiée afin que les marchandises achetées et importées sur Internet soient soumises au droit de douane ordinaire. Auparavant, les importations à usage privé et inférieures à 1250 MAD (environ 125 euros) étaient exemptées de cette réglementation. Officiellement, la décision controversée du gouvernement Akhannouch est basée sur une répression plus sévère des importations commerciales déguisées en privées. Avec une valeur moyenne des marchandises de 400 MAD (env. En 2021, cependant, une chose est sûre : ce règlement touchera principalement les consommateurs privés. Selon les experts, leurs importations en ligne auraient doublé en 2022 par rapport à l’année précédente. Un tournant sensible, qui désavantage particulièrement les fournisseurs étrangers établis tels que Shein et Alibaba – potentiellement en faveur d’alternatives nationales de commerce électronique.

    Des effets notables pour les consommateurs finaux ?

    Un exemple concret semble éclairant pour illustrer les effets prix de cet ajustement réglementaire pour les Marocains. L’achat d’une lampe de poche standard coûte environ 258 MAD chez le grossiste international. Un pack correspondant de piles alcalines ajoute 82 MAD supplémentaires. Sans tenir compte de la livraison, cela coûte aux consommateurs environ 340 MAD (env. 34 euros). Il y a encore quelques jours, c’était le prix que payaient effectivement les consommateurs finaux car le montant était inférieur à 1250 MAD et était donc épargné des droits d’importation. Cependant, la modification de la loi signifie qu’il existe désormais des droits d’importation supplémentaires de 2,5% pour la lampe de poche et de 17,5% pour les piles, selon les informations de l’ Administration marocaine des Douanes et Impôts Indirects.révéler. Il en résulte un total de 361 MAD, ce qui correspond à une augmentation globale des prix de 6%. Cette augmentation semble gérable du point de vue des consommateurs. Du côté des détaillants en ligne, cependant, cela se traduit par un avantage de prix comparatif significatif pour les fournisseurs nationaux. Une aubaine, semble-t-il, pour les entreprises de commerce électronique émergentes comme le marché Wasal . Un coup de chance que l’économiste marocain critique Hicham El Moussaoui qualifie avec éloquence de « peut-être juste une coïncidence » sur Twitter.

    Mais dans un système où le pouvoir politique et économique sont si étroitement liés, de telles coïncidences heureuses sont peu probables. Malgré les protestations du gouvernement à l’effet contraire, de nombreux Marocains sont bien conscients de la logique de forte distorsion du marché de cette politique. Cependant, les réactions sont étonnamment diverses. De nombreuses voix nationalistes, dont la teneur semble tout à fait différente, se mêlent à l’indignation face à la nature corrompue de telles politiques clientélistes. Bien qu’ils ne nient pas non plus la dynamique de distorsion du marché, la nouvelle réglementation est saluée comme une mesure de redistribution de la richesse loin des sociétés multinationales et vers des entreprises véritablement marocaines. Indépendamment du succès douteux du protectionnisme dans les pays émergents d’un point de vue académique, cette attitude peut et doit être critiquée pour une raison très fondamentale : son inconscience de l’histoire. La politique économique marocaine depuis l’indépendance en 1956 a été façonnée par une succession de politiques clientélistes et faussant le marché – dont presque aucune ne s’est avérée propice au développement macroéconomique du Maroc.

    Tout doit changer pour que tout reste comme il est

    À bien des égards, l’ascension d’Aziz Akhannouch, l’homme d’affaires le plus riche du Maroc, au poste de Premier ministre est représentative de décennies de clientélisme. Les réseaux étroitement imbriqués des affaires et de la politique sont une réalité politique depuis l’indépendance en 1956. Jusque dans les années 1980, cela se manifestait notamment par un accès préférentiel aux ressources contrôlées par l’État, par exemple sous la forme de permis de pêche, d’exploitation à ciel ouvert ou d’infrastructures de transport. Dans ce contexte, le père d’Aziz Akhannouch a également réussi à transformer la petite société pétrolière Afriquia en un géant de l’énergie de premier plan et plus tard en le groupe Aksal . Il va sans dire qu’un tel système de retraite est trop sectoriel conduit à des oligopoles et fausse ainsi une concurrence libre et loyale au détriment des consommateurs finaux. Avec l’avènement des politiques néolibérales dans les années 1990, ce système est passé de la distribution directe des pensions à des formes plus subtiles d’accès préférentiel à la réglementation gouvernementale. Mais l’étroite interdépendance de l’État et des grandes entreprises s’est même accrue. Les soi-disant campagnes de libéralisation du début des années 2000 ont conduit à une privatisation extrêmement rapide et non accompagnée par l’État du secteur de l’énergie, ce qui a entraîné une oligopolisation sans précédent du secteur. L’un des principaux bénéficiaires a été Afriquia Petrol d’Aziz Akhannouch, avec une part de marché d’environ 30 %. Les victimes de cette politique sont à nouveau les consommateurs d’énergie. Cependant, l’absence de libre concurrence résultait de la présence d’entreprises parrainées par l’État non seulement à des prix plus élevés pour les consommateurs, mais a également inhibé l’émergence d’un secteur privé indépendant et compétitif avec une bonne proportion de petites et moyennes entreprises (PME). Ceci, à son tour, est une cause majeure de l’énorme secteur informel dans de nombreux pays de la région MENA, y compris le Maroc, et un facteur contributif aux soulèvements pendant le soi-disant printemps arabe.

    Le clientélisme a joué un rôle important mais plutôt indirect dans la politique commerciale du Maroc. Des études récentes montrent, par exemple, que les secteurs avec des entreprises bénéficiaires de l’État dans les accords commerciaux avec l’UE ont beaucoup plus profité des barrières commerciales non tarifaires (par exemple, la réglementation sur l’étiquetage des produits ou les ingrédients). L’extension récente de la réglementation commerciale clientéliste aux droits de douane directs est donc une question de continuité en termes de résultats, mais un tournant en termes de méthodologie. Et avec lui un autre signe que les réseaux d’affaires politiques marocains jouissent d’une confiance en eux remarquable même dans une économie post-Covid. Marché Wa-Sal, une inversion de syllabe accrocheuse du fondateur, ne déploie son véritable message que dans la traduction arabe. Le verbe arabe wasala se traduit en anglais par « arriver ». En raison de la distorsion politique de la concurrence du commerce électronique en faveur de l’entrée de Wa-Sal sur le marché, une chose est certaine : la politique de la clientèle marocaine est arrivée à l’ère numérique.

    Damian Berger étudie l’économie politique de la région MENA à Londres. Il écrit des analyses politiques pour la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté au Maroc et dirige un groupe de réflexion étudiant, Ishtar MENA Analytics, où cet article est paru pour la première fois.

    Freiheit, 02/08/2022

    #Maroc #Aziz_Akhannouch #Salwa_Akhannouch #Clientélisme

  • Les marocains ont « trouvé » le coupable : Akhannouch

    Les marocains ont « trouvé » le coupable : Akhannouch

    Maroc, Aziz Akhannouch, crise économique, crise sociale, inflation, cherté, carburants,

    Selon Tunisie Numérique, les marocains ont « trouvé » en la personne du chef du gouvernement Aziz Akhannouch le coupable de leurs malheures en ces temps crise. « La ministre de l’Economie promet le rebond pour 2023, avec une croissance qui pourrait se hisser à 4,5% si la conjoncture internationale ne se dégrade pas davantage. En attendant il y a les mauvais chiffres de cette année, notamment cette inflation de plus de 5,3% sur toute l’année qui martyrise les consommateurs. Le coupable est tout trouvé, selon les citoyens du royaume : le Premier ministre, Aziz Akhannouch. Des centaines de milliers de Marocains réclament sa tête », rapporte le média tunisien.

    Il ajoute : « Les réseaux sociaux s’enflamment à la seule évocation du nom de l’homme d’affaires qui était pourtant très bien parti après l’éviction des islamistes aux législatives de septembre 2021. Un des symboles de la colère populaire : La flambée des prix du carburant, 16 dirhams le litre, soit 1,50 euros dans un pays où le salaire moyen est d’à peine 270 euros par mois. Les internautes pointent Akhannouch ».

    Selon la même souce, « le hashtag “#Dégage_Akhannouch” fait fureur sur le web, plus de 600.000 comptes l’ont partagé sur Facebook, à ajouter aux autres réseaux sociaux. A noter que le Premier ministre est le plus gros actionnaire d’Afriquia, qui règne sur le marché marocain des hydrocarbures avec Total et Shell. Donc quand les tarifs du carburant montent Akhannouch s’en met plein les poches. Et ça les Marocains l’ont toléré au début, plus maintenant ».

    D’après Tunisie Numérique, « le Premier ministre est nommément accusé de hausser les prix à la pompe pour gonfler sa fortune. La colère se limite pour le moment à une intense campagne sur la toile et ne s’est pas encore manifestée dans la rue. L’agence de presse officielle du Maroc s’insurge contre “une campagne tendancieuse” rapporte Europe 1 ce lundi 8 août 2022 mais Akhannouch reste étrangement silencieux jusqu’ici ».

    « Rappelons que le gouvernement avait ébruité une aide mensuelle aux défavorisés, mais la promesse n’a pas été tenue. Tous les ingrédients d’une explosion sociale sont réunis dans un pays où environ 500.000 personnes vivotent avec moins de deux dollars par jour », conclue-t-il.

    #Maroc #Akhannouch #Degage_Akhannouch #Carburants #Inflation #Prix

  • Maroc : Akhannouch montré du doigt pour les prix à la pompe

    Maroc : Akhannouch montré du doigt pour les prix à la pompe

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    Des centaines de milliers d’internautes marocains réclament le départ du Premier ministre Aziz Akhannouch, homme d’affaires ayant fait fortune dans la distribution des carburants qu’ils accusent de profiter de la flambée des prix à la pompe.

    Lancé ces dernières semaines, l’hashtag #Dégage_Akhannouch qui appelle le chef du gouvernement de 61 ans à démissionner a déjà été partagé par près de 600 000 comptes sur Facebook. L’appel est assorti d’une demande de réduction de moitié des prix de l’essence (environ 16 dirhams = 1,5 euros) et du gazole (plus de 14 dirhams), alors que le salaire minimum mensuel est d’environ 270 euros.

    Cette campagne virtuelle ne s’est pas traduite par des manifestations mais a déclenché une polémique politico-médiatique, alimentée par des syndicats et parlementaires de l’opposition. « Les compagnies pétrolières continuent de piller les Marocains dans le silence et l’impuissance du gouvernement », a fustigé cette semaine la Confédération démocratique du travail (CDT), les accusant d’ »accumuler des profits immoraux ».

    Le Maroc connaît une croissance au ralenti (+1,5%) et une inflation exceptionnellement élevée qui devrait dépasser les 5,3% en 2022, selon les prévisions officielles. Le gouvernement justifie la cherté de la vie par un contexte international marqué par la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine ainsi qu’une sécheresse inédite affectant l’agriculture, secteur clé du pays.

    Mais les internautes sont très remontés contre Aziz Akhannouch, accusé de « profiter » de la situation, étant actionnaire principal d’Afriquia, leader du marché marocain des hydrocarbures – entièrement dépendant des importations – avec les géants Total et Shell. Sa fortune personnelle est estimée à 2 milliards de dollars, par Forbes, ce qui en fait l’un des hommes les plus riches du Maroc.

    « Pour les initiateurs de cette campagne, Aziz Akhannouch incarne l’alliance de l’argent et du pouvoir. Selon eux, il n’apporte pas de solutions, il fait partie du problème », explique à l’AFP le politologue Mohamed Chakir. La question d’un conflit d’intérêts entre l’exécutif et les milieux d’affaires est « cruciale et mérite d’être posée », abonde le politologue Ahmed Bouz, notant « un gros problème de communication pour Akhannouch et son gouvernement ».

    Le Premier ministre, écrasant vainqueur des législatives de 2021, est resté muet face à des critiques dont il est coutumier. Son entreprise Afriquia a déjà été visée avec d’autres importants industriels par une campagne de boycott pour dénoncer le coût de la vie en 2018 quand il était ministre de l’Agriculture. L’ensemble des compagnies pétrolières implantées au Maroc ont également gardé le silence.

    La réaction la plus nette est venue de l’agence de presse officielle MAP qui a fustigé une « campagne tendancieuse » qui serait, selon elle, « alimentée par plus de 500 faux comptes créés instantanément par des milieux malveillants inconnus ». Cet article a provoqué une autre bataille sur les réseaux sociaux, certains, dont des députés de l’opposition, dénonçant le « parti pris » de la MAP en faveur du Premier ministre.

    Depuis la libéralisation du marché en 2015, de nombreuses voix réclament le plafonnement des marges « exorbitantes » des distributeurs de carburants et une réduction des taxes gouvernementales sur la vente à la pompe. Saisi de l’affaire des marges, le Conseil marocain de la concurrence avait conclu en juillet 2020 à une entente entre géants pétroliers. Des sanctions avaient été infligées aux trois leaders du marché, Afriquia, le français Total et l’anglo-néerlandais Shell, mais elles n’ont pas été appliquées.

    Face aux appels pour faire baisser les prix à la pompe, le gouvernement s’est borné à allouer depuis avril un soutien mensuel aux transporteurs routiers.L’exécutif a également doublé la dotation des subventions du gaz, de la farine et du sucre à 32 milliards de dirhams (environ 3 milliards d’euros) pour 2022.

    Au moment de la libération du marché des hydrocarbures, le gouvernement avait dit vouloir compenser la levée des subventions étatiques par une aide mensuelle directe aux plus démunis, un soutien qui n’a jamais vu le jour.

    Pourtant, le roi Mohammed VI, dont Aziz Akhannouch est réputé proche, a appelé samedi à la « solidarité nationale » et « à la lutte déterminée et responsable contre les spéculations et la manipulation des prix ».

    Africanews, 05/08/2022

    #Maroc #Aziz_Akhannouch #Prix #Hydrocarbures

  • Maroc : La dissidence s’organise. Le Makhzen tremble

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    La classe politique et la société civile marocaines organisent la dissidence : Une crise qui risque d’emporter le Makhzen

    C’est la première fois que la classe politique et la société civile marocaines s’entendent sur l’urgence d’asseoir une structure organisationnelle la plus large possible pour canaliser le potentiel populaire de la contestation et de la dissidence contre le despotisme du régime du Makhzen et sa politique économique suicidaire.

    La situation au Maroc reflète une crise structurelle annonciatrice d’un chaos qui risque d’emporter le régime du Makhzen. La grogne et la contestation montent d’une manière gravissime. Les manifestations ont pris un caractère de dissidence citoyenne qui laisse présager un chaos généralisé au royaume chérifien. C’est pour la première fois que le slogan « Akhannouch dégage » sort de la sphère virtuelle pour embraser la vie réelle.

    C’est à Agadir, lors d’un festival amazigh, que les marocains ont sommé le richissime chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de dégager de la scène politique en l’accusant d’être responsable de la crise profonde qui frappe de plein fouet le Maroc et son peuple qui se débat dans le dénuement et la pauvreté extrêmes. Cet incident reflète la situation d’impasse dans laquelle se trouve le Makhzen marocain qui a plongé le peuple dans une spirale socio-économique des plus désastreuses. Les forces politiques et le mouvement social marocains ont décidé de passer à une autre étape, celle de mettre en place un front commun et uni pour faire pression sur le régime du Makhzen et sa politique qui mène le Maroc derechef vers la ruine et la faillite programmées.

    C’est la première fois que la classe politique et la société civile marocaine s’entendent sur l’urgence d’asseoir une structure organisationnelle la plus large possible pour canaliser le potentiel populaire de la contestation et de la dissidence contre le despotisme du régime du Makhzen et sa politique économique suicidaire. Activistes et experts des mouvements sociaux et des crises politiques marocains s’accordent à dire unanimement que « le problème majeur dont souffre le Maroc actuellement est le phénomène de la corruption. Celle-ci est désormais structurée et a des formations politiques qui la défendent à des niveaux supérieurs et dans divers domaines ». Un responsable politique note de son côté que « cette situation expose le pays à la crise économique mondiale et à ses fluctuations soudaines, en particulier dans le domaine des hydrocarbures ».

    Ce constat a incité des organisations qui militent dans le domaines des droits de l’Homme et des libertés d’organiser une conférence nationale où l’ensemble du spectre politique et associatif marocains a été sollicité pour adhérer à la nouvelle dynamique frontiste contre la politique répressive du Makhzen et sa trahison de la cause palestinienne en normalisant avec l’entité sioniste. C’est dans cette perspective que les forces politiques et le front social marocains ont décidé unanimement d’entamer une grande marche nationale qui va battre le paver sans relâche pour exiger des changements en urgence en remettant en cause les choix économiques et sociaux entamés par le Makhzen.

    A ce propos, le front marocain contre la répression et la corruption a appelé « l’ensemble des Marocains à poursuivre l’action unitaire et au resserrement des rangs en vue de briser le siège et contrer la répression et la diffamation systématiques imposées aux défenseurs des droits de l’Homme dans le Royaume », atteste-t-on.

    La crise a atteint son paroxysme à telle enseigne que le peuple marocain veut en découdre une fois pour toutes avec le régime despotique et archaïque du Makhzen.

    Dans ce sens, le nouveau cadre rassembleur de peuple marocain contre la politique désastreuse du Makhzen a souligné que « la corruption affecte le quotidien des citoyens particulièrement dans les hôpitaux, les tribunaux et les établissements administratifs ».

    Ce degré de décomposition des institutions du royaume est un secret de polichinelle. C’est dire que le Maroc est devenu un Etat vassal servant les agendas des puissances impérialo-sionistes dans la région de l’Afrique du Nord. Cette réalité a exacerbé les tensions et le pourrissement au plan politique, économique et social.

    Rachid Nassouti

    La Sentinelle, 18/07/2022

    #Maroc #Aziz_Akhannouch #Crise_sociale

  • Crise énergétique au Maroc: Du marasme au soulèvement populaire

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    Le régime marocain fait face depuis des mois à un mécontentement social et politique sans précédent. En plus de la crise économique, le pays connait une inflation galopante avec une flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. La situation est devenue critique depuis que les prix des carburants ont atteint des records à la pompe, déstabilisant complètement le secteur des transports dans le royaume.

    Les grèves et les manifestations se multiplient pour dénoncer cet état de fait et surtout l’impuissance criarde du gouvernement du Makhzen à trouver des solutions à la crise.

    Il y a quelques jours, l’Association professionnelle des dépositaires grossistes du gaz de pétrole liquéfié a décidé de cesser toute distribution de bonbonnes de gaz butane les 29 et 30 juin derniers, dans un mouvement de débrayage national.

    Elle a affirmé dans son communiqué que cette grève nationale est motivée par l’augmentation “vertigineuse des prix des produits énergétiques, du gasoil en particulier, des prix des pièces détachées et des pneumatiques”.

    Des charges qui pèsent sur les distributeurs des bonbonnes de gaz butane, dont la marge bénéficiaire est réglementée et demeure la même en raison du plafonnement des prix du gaz butane au Maroc.

    Pour l’Association, les problèmes soulevés et à l’origine de cette grève sont à même de mener le secteur à une “faillite des dépositaires et distributeurs du GPL en gros”.

    Mais c’est surtout les tarifs affichés des carburants (essence et gasoil) qui battent des records atteignant 7,00 DH pour l’essence et 6,00 DH pour le gasoil. Durant le seul mois de juin, les prix ont connu quatre hausses successives. La montée en flèche des prix des carburants dans les stations services a plongé le pays dans une crise sans précédent.

    Le gouvernement n’a trouvé d’autre stratégie que d’inviter les marocains à “revoir leurs modes de consommation d’énergie”. Une ministre a affirmé que “les Marocains doivent impérativement revoir leurs modes de consommation des produits énergétiques pour atténuer l’impact de la crise” au Maroc, où les prix du diesel et de l’essence tournent autour des 20 dirhams dirhams le litre.

    Pour les Marocains, cette flambée des carburants profitent à une seule personne : le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, un proche du Roi Mohamed VI et archi-milliardaire. Il détient le monopole dans l’importation et la vente au Maroc des produits pétroliers.

    D’ailleurs, à chaque occasion, il est pointé du doigt, accusé d’être le seul profiteur de cette crise. Depuis quelques jours, un hashtag « Akhannouch irhal (dégage) » a envahi la toile dans le royaume, atteignant plus de 800.000 partages , entre citoyens, fonctionnaires, employés, ouvriers, enseignants, intellectuels, médecins et journalistes.

    Récemment, à Agadir, au sud du pays, ce Premier ministre a été chassé par le public, alors qu’il est venu assister à une soirée d’un festival local. Sa présence a été jugée comme une provocation et Akhannouch fut contraint de quitter précipitamment les lieux.

    Cette crise énergétique a fait réagir les mouvements politiques, qui n’ont pas cessé de dénoncer la situation. Pour le coordinateur national du Front social marocain, Younes Farachen, ” le phénomène de la hausse des prix touche tous les pays, mais des mesures concrètes ont été prises par les Etats concernés pour protéger le pouvoir d’achat de leurs citoyens. Au Maroc, on n’a rien vu de tel”, a-t-il déploré.

    Il faut dire qu’en plus de cette flambée des prix des produits de consommation et des carburants et les tensions sociales, le Maroc est confronté à la restriction des libertés des partis politiques et des associations par le Makhzen. Ce dernier leur interdit l’exercice normal de leurs activités, en plus de la violation des droits dans divers secteurs tels que l’éducation, la santé, les médias ou encore les droits de l’Homme. Le régime policier de Rabat continue de fabriquer des accusations fallacieuses contre les journalistes et autres blogueurs, multipliant les emprisonnements des militants et activistes.

    Par Mohamed Kouini

    Le Jeune Indépendant, 17 juil. 2022 à 18:27

    #Maroc #Akhannouch #Carburants #Prix


  • Maroc: Le premier ministre accueilli par « Akhannouch dégage »

    Maroc, Aziz Akhannouch, dégage, crise sociale, carburants, prix,

    Par Mehdi Messaoudi

    Le premier ministre Aziz Akhannouch a été accueilli, à l’occasion de sa présence samedi soir à Agadir pour assister à un festival artistique par des manifestants clamant son départ et scandant « Akhannouch dégage ».

    Le premier ministre était à Agadir pour donner le coup d’envoi du festival de Timitar, sachant qu’un Hashtag intitulé » Akhannouch dégage » fait le buzz sur les réseaux sociaux, lancé par des activistes marocains pour répondre à la cherté des produits énergétiques et alimentaires et à la baisse du pouvoir d’achat des marocains, survenues dans le sillage de la politique économique et sociale du gouvernement du libéral Aziz Akhannouch.

    Algérie54, 17 juillet 2022

    #Maroc #Akhannouch #Dégage